Et on remercie la rhino-pharyngite qui m'a donné deux jours de congés pour achever ce chapitre, puisque je ne pouvais plus parler, YOUHOU.

Omiya, Eatsuna, Bluestars14, mille merci pour vos reviews, je vous rep en fin de chapitre ^^.

L'univers contient pas assez de merci pour ma bêta-lectrice adorée, Maki, qui a élu ce chapitre son préféré « Top Notch » entre deux rectifications d'orthographe et grammaire ! The best.


Chapitre 4 : « Tu veux contrôler ? »

"Interdiction de ne parler qu'entre vous."

Izuku déglutit, s'efforça de respirer calmement sans se tortiller sur place sous le réflexe stupide d'échapper à la sensation de la base du plug contre lui, renifla de dépit. C'était logique, parfaitement logique, imparable comme argument et aurait-il été à la place d'Eijirô, il leur aurait sorti la même règle. Après tout, s'ils s'étaient retrouvés avec un sextoy, c'était justement parce qu'ils avaient passé le début de soirée à rester entre eux.

"Et vous ne vous approchez pas l'un de l'autre."

L'idée de se balader avec un plug, terriblement excitante dans les toilettes, était terrifiante au milieu des héros en tenue plus ou moins soignées, qui bavardaient tranquillement sans se douter que deux d'entre eux retenaient leurs souffles dans l'attente des vibrations qui n'allaient pas manquer les faire rougir.

"Une heure, pas plus." rappela Eijirô, avant de les abandonner purement et simplement.

Le roux saisit une blague au détour d'une conversation, s'immisça dans cette dernière avec une finesse qu'Izuku ne posséderait jamais et celui-ci contempla la salle bondée avec un soupir de désespoir dans la poitrine. Merde.

"Il a dit qu'il serait sympa avec toi. T'as pas à t'en faire." grommela Kacchan dans son dos. La main du blond effleura sa nuque pour la serrer brièvement, à mi-chemin entre l'agression et la caresse, typiquement Kacchan, parfait pour dissiper la panique qui menaçait de s'installer.

"Merci Kacchan. Bon courage."

"J'en ai putain de pas besoin, occupe-toi de ton cul."

Izuku failli éclater de rire et se mordit la lèvre pour réfréner son hilarité, n'arrivant qu'à grimacer de douleur. Complètement oublié que Kacchan l'avait tant mordu par-dessus les baisers passionnés d'Eijirô que sa bouche était en feu.

Bon. Trouver quelqu'un à qui parler gentiment. Il pouvait le faire, une heure c'était pas grand-chose et comme Eijirô avait l'air si occupé à débattre avec Sero, peut-être qu'il allait les oublier ?

Pour s'occuper les mains autant que l'esprit, tendu comme il l'était, guettant le moindre mouvement du sextoy en s'efforçant toutefois de conserver une démarche normale, Izuku récupéra un jus de fruit - Goyave ? Mangue ? - et se décida à parcourir la salle en affichant un air innocent qui ne devait tromper personne, avec ses cheveux en pagaille et sa tenue froissée.

"Hey Midobro, tu bois quoi ?"

"Heu… J'hésite entre mangue et goyave. Aucune idée."

"Fais goûter !"

Izuku tendit son verre à Denki avec un sourire, depuis longtemps habitué à la totale absence de convention sociale de son camarade, sans parler d'hypothétique respect d'espace personnel, que tenta d'excuser Shinsô d'un geste embarrassé :

"Désolé pour ça…"

"Ne t'en fais pas. J'ai l'habitude. Comment vas-tu ?" .

"Comme d'ordinaire. J'essaie de maintenir celui-ci en vie."

"Ça se voit, tu as des cernes jusqu'au menton !" le taquina Izuku, juste pour le plaisir de le voir se tâter le haut des pommettes du bout des doigts, histoire de vérifier l'affirmation.

"Papaye ?" s'interrogea Denki à leurs côtés, sans tenir compte de leur conversation, tapotant sa langue contre son palais pour affiner son analyse et Izuku abandonna l'idée de retremper ses lèvres dans le jus.

"Je voudrais t'y voir avec un énergumène pareil. Il a trouvé moyen, la semaine passée, d'énerver suffisamment sa mère pour qu'elle campe littéralement à la maison. Toute la semaine."

"Ho, belle-maman énervée durant une semaine ? J'aurais fui !"

"Je suis sûr que c'est pas de la fraise."

Izuku et Shinsô dévisagèrent une seconde Denki puis le jus couleur orange jaune entre ses mains, déjà bien entamé, abasourdis par la logique un brin étrange et particulièrement en retard, sans oser faire la moindre remarque. Izuku relança sans se poser plus de questions :

"Tu as survécu, c'est le principal."

"Jamais aussi peu dormi de ma vie."

Izuku éclata de rire tant l'air de dépit de Shinsô était comique, rappelé aussitôt à l'ordre par le plug que son immobilité avait dissimulé jusque-là. Se transformer en statue, donc.

"Et belle-maman avait aussi des trucs à me reprocher. Ça a été une très longue semaine."

"Qu'est-ce qu'on peut bien avoir à te reprocher à toi ?"

Par amitié pour Denki, il glissa sur le fait que peu de personne aurait supporté la pile électrique au quotidien en continuant de l'aimer d'amour fou furieux et que rien que pour ça, Shinsô méritait une médaille nationale, un bouquet de fleurs quotidien et un mois de farniente annuel.

"Ça l'enrage que je quitte le milieu des héros."

"Quoi ?"

"Tu ne l'as pas annoncé encore, Shinsô." rappela Denki, qu'il fit suivre immédiatement d'un "et un mélange ?!" murmuré à l'attention du verre, attendant vraisemblablement une réponse du liquide incriminé.

"Ha... Excuse-moi Midoriya. Oui, je vais arrêter. Cela ne me convient plus…"

"J'en suis navré… Tu es un très bon héros et c'est dommage de perdre un collègue doué comme toi ! Mais je suis heureux pour toi que tu prennes cette décision si elle te va."

"Merci. Ça ne m'étonne pas de toi."

"Et tu vas faire quoi, si je peux demander ?"

"On m'a offert un poste à U. A. Assistant pour les professeurs, mais cela me va."

Le sourire d'Izuku se figea sous les pulsations qui remontèrent d'un coup le long de sa colonne, si soudaines qu'il rattrapa l'exclamation de surprise lui ayant échappé en faisant mine de tousser, terrifié que le son du sextoy s'entende malgré sa discrétion et les conversations alentours. Shinsô lui tapota le dos d'un air vaguement inquiet, sans réaliser que chaque tapotement rendait la toux d'Izuku plus paniquée encore à l'idée que Shinsô puisse ressentir les vibrations en posant la main sur lui.

"Tout va bien ?"

"Oui, oui… Me suis... Étouffé. Tout seul. Tu disais ?" couina Izuku, incapable de poser sa voix.

"Que j'allais accepter un poste à U. À."

"C'est génial, félicitations !"

Un pic dans les vibrations, plus intenses pendant une poignée de secondes, envoya une vague de plaisir au creux de ses reins, crispant ses mains d'un réflexe bien trop visibles pour les héros professionnels en face de lui :

"Tu es sûr que ça va ?"

"Oui, bien sûr. Des restes de la fausse route. Ça va te changer, comme boulot ?" relança Izuku, bien trop conscient de la rapidité de son débit de parole et du timbre plus aigu qu'il adoptait malgré lui pour dissimuler non seulement sa gêne, mais aussi le plaisir sournois distillé par les vibrations.

"J'espère être à la hauteur. Mais si je survis avec Kam au quotidien, je devrai pouvoir m'en sortir en tant que professeur-assistant."

"Tu as vraiment une tête bizarre Midobro."

"Il a raison, tu es écrevisse. Tu as besoin d'aide ?"

La sollicitude de ses amis était adorable et l'aurait fait fondre en d'autres circonstances, s'il n'avait pas un sextoy occupé à titiller chacun de ses nerfs en lui, contrôlé par son meilleur ami fermement décidé à le faire gémir sur place, il aurait pu le jurer au vu des changements de rythme des vibrations. Une retraite d'urgence s'imposait.

"Finalement, je ne me sens pas très bien, désolé. Je vous laisse, félicitations encore, Shinsô !"

"Attends, ton verre !" lança Denki derrière le feu follet vert que devint Izuku dans sa fuite.

"Garde-le !"

Il se glissa entre trois personnes et s'extirpa bon gré mal gré de la foule, laissant échapper malgré lui une plainte de plaisir entre ses mâchoires contractées par la gêne. Merde.

"Jeune homme ?"

Il aurait dû ignorer, faire mine de ne pas avoir entendu, se réfugier aux toilettes ou contre Eijirô, tout pour sauver la face et espérer conserver un minimum de dignité tout en évitant un scandale, mais sa putain de bonne éducation le fit se tourner vers la charmante dame d'un autre âge, qui le dévisageait avec un sourire de grand-mère si gentil qu'il fut obligé de répondre de même :

"Oui Madame ?"

"Vous êtes le héros Deku, n'est ce pas ? J'ai entendu parler de vous, vous êtes un très bon professionnel. Mon petit-fils est très admiratif et.."

C'était un coup monté, personne ne lui avait adressé la parole de toute la soirée et voilà que là, maintenant, avec ce putain de plug vibrant en lui, Denki et Shinsô avaient décidé de lui annoncer quelque chose d'important et cette dame adorable venait lui taper la discut. Qu'était-il censé répondre ? Faites attention à où l'admiration de votre petit-fils le mènera, ou il finira lui aussi avec un plug dans le cul à l'âge de 28 ans ?! En soirée pro ?!

"Quel âge a-t-il ?"

"Ho, neuf ans, encore trop jeune pour comprendre la réalité du métier de héros. En même temps, avec une mère exerçant ce métier, il ne peut qu'admirer les héros."

"Il a le temps de changer d'avis ! Attendez le collège, il ne voudra plus en entendre parler !"

Il espérait que sa réponse faisait sens parce que la lente, mais résolue augmentation de l'intensité des vibrations, assez marquée pour que son corps néophyte le remarque, ne lui laissait aucun espace mental pour en dénicher une autre. Sa jambe se contracta sous un spasme de plaisir qui s'évanouit dans la frustration quand le sextoy s'arrêta d'un coup, relâchant sa respiration qu'il ignorait avoir perdue. Merde.

"D'ailleurs, il ne me pardonnerait jamais de ne pas vous avoir demandé d'autographe, auriez-vous la gentillesse de signer son cahier ?"

"Bien sûr !"

Ça lui faisait toujours étrange, un petit coup au cœur, quand un enfant demandait son autographe ou qu'il les voyait arborer ses marchandises, il avait l'impression de conjurer ses propres années de solitude en leur écrivant des petits mots personnalisés et en prenant soin de les écouter lui décrire leur alter et leur rêve de travailler un jour à sa place. C'était drôle, la manière dont la vie bouclait.

"Tenez, ici, s'il vous plaît."

Bien sûr, bien entendu, ce salopard d'enculé attendit qu'il pose le stylo sur le cahier pour réactiver le plug. Bien évidemment. Dents serrées de frustration et pour éviter tout gémissement de franchir ses lèvres, Izuku s'appliqua à réaliser une belle signature exempte de tout tremblement, d'un beau message à l'attention du petit qui ne saurait jamais que son héro préféré avait combattu les vagues de plaisir et de désir pour lui écrire.

"Merci, c'est vraiment adorable de votre part. Il sera ravi ! Je me disais, ça doit être difficile d'avoir une vie privée avec votre rang de numéro 1 ?" lui demanda très gentiment la dame alors qu'il acquiesçait d'un "mmm? " chacun de ses mots, pour camoufler le bruit du jouet.

"Hé bien…."

Aussi difficile que de s'esquiver 10 min d'une soirée pour finir avec un sextoy dans le cul.

"Disons que certains sacrifices doivent être faits !"

Elle sembla trouver cela drôle et Izuku soupira de soulagement en la voyant distraite par son rire de leur conversation, qu'il était incapable de maintenir à flot. Les crispations que les vibrations dénouaient au gré de leur changement d'intensité brouillaient son regard et devaient sans doute rendre ses joues écarlate et il se mordit la lèvre pour empêcher son expression de refléter le plaisir que le plug rehaussait encore et encore. Il loupa une relance de la dame, occupé par les sensations qui le maintenaient pris au piège, avec la certitude qu'il vibrait sur place tant les pulsations s'étaient accentués, adoptant un rythme désynchronisé dont les pics et accélérations impromptues ne lui laissaient aucune possibilité de se préparer.

"Vous allez bien jeune homme ?" s'inquiéta la petite mamie, qu'il aurait volontiers tuée sur place.

"Très bien, je vous remercie !"

Plus, il lui en fallait plus, il voulait que les pulsations cessent de s'arrêter aussi brusquement, laissant la vague de plaisir qu'elles construisaient s'écrouler pour mieux la réanimer une poignée de seconde plus tard, malmenant son souffle dans la poursuite erratique d'une jouissance à laquelle il n'aurait pas le droit. Sous les pans de sa chemise et de sa veste laissées libres, sa queue tirait tant sur son pantalon que le moindre frottement de celui-ci, inévitable au vu des vibrations du plug imprégnant son corps de tremblement, faisait mal.

"Vous devez vous surmener. C'est courant chez les héros, vous savez, moi-même, j'ai fait un burn-out il y a quelques années."

De quoi elle parlait ? Il n'arrivait à se raccrocher à aucune logique, aucune parole censée, obsédé qu'il était par les brisures des vibrations, l'agonie qu'elles instillaient dans son corps tendu de plaisir.

"Vous devriez prendre du temps pour vous, faire des choses avec vos amis."

Son sourire de façade se transforma en un rictus d'amusement pur, tandis qu'il s'entendait répondre, à deux doigts de pouffer de rire :

"Justement, je viens de m'y mettre."

"Vous avez bien raison, les amis ça sauve le moral. Ils sont bien ?"

"Les meilleurs." répondit-il sans pouvoir s'empêcher d'entrouvrir sa bouche sur un halètement de plaisir, qu'il espérait discret. Il fallait qu'il foute le camp, maintenant.

"D'ailleurs, j'ai promis à mon meilleur ami de ne pas l'abandonner trop longtemps, je vais… Je vais prendre congé, si vous me le permettez." réussit-il à sortir, gorge serrée par l'envie furibonde de gémir son plaisir, d' exprimer ne serait-ce qu'un milligramme de la volupté qui lui brûlait les veines.

"Vous faites bien, vous avez l'air malade. Rentrez tôt ce soir jeune homme. Je vous souhaite une bonne soirée."

"Merci. Bonne soirée à vous aussi, mes amitiés à votre petit-fils !"

Si fier d'avoir réussi à saluer la dame proprement, comme s'il avait vraiment suivi la conversation, il zigzagua à travers les convives, dans un brouillard ou seuls résonnaient les vibrations que chaque mouvement de son corps teintait de nuances délicieuses. Il fallait qu'il trouve Eijirô, qu'il le supplie d'arrêter de le torturer ainsi, qu'il mette la main sur la télécommande pour pousser ce maudit bouton à fond et enfin jouir ou il allait devenir cinglé.

Dans sa brume de plaisir, il mit un temps fou à retrouver l'éclat roux de son meilleur ami, toujours en conversation comme si de rien n'était, sa main coupable simplement enfouie au fond de sa poche. Izuku expira un bon coup et cadenassa comme il put les réactions de son corps, juste le temps d'attraper la manche d'Eijirô et de tirer dessus avec l'air le plus pitoyable qui puisse exister, mettant immédiatement fin à la conversation en cours :

"Excusez moi, mon meilleur ami me demande, je reviens tout de suite !"

Le bras d'Eijiro autour de lui l'ancra un peu plus dans la réalité, assez pour qu'il se morde les lèvres au lieu de gémir, respirant à pleins poumons le parfum du roux pour calmer le besoin impérieux de se toucher là de suite.

" Ça va ? "

"Je... J'en… J'en peux plus…" siffla Izuku, sans pouvoir faire autrement que haleter ses mots au travers de sa respiration détruite de plaisir.

"Tu as fait le plus dur ! Il reste à peine quelques minutes." Eijirô vérifia sa montre d'un coup d'œil tout en s'arrêtant dans un coin de la salle, assez éloigné de la masse mouvante des autres héros. "Deux minutes seulement ! Tu peux tenir encore deux minutes ?"

"Je ne sais pas..."

Le murmure angoissé d'Izuku, si plaintif, précéda d'une fraction de seconde une accélération des pulsations, si exquise qu'il ne put retenir un gémissement contre l'épaule d'Eijirô.

"Je crois que tu peux. Non, je sais que tu peux."

Il allait crever, mourir de frustration et de plaisir réunis, si encore il avait pu gémir franchement ou tendre ses muscles sans se soucier du regard d'autrui, tout aurait été plus simple mais il ne pouvait pas, il devait rester de marbre, prétendre qu'aucun râle de plaisir ne lui étreignait la gorge, qu'aucun orgasme inachevé ne dévorait les entrailles d'une douleur jouissive, il allait crever si il ne pouvait pas se toucher, enfouir ses mains dans les mèches rousses, se raccrocher à ses lèvres divines pour mieux rouler des hanches contre le bas-ventre d'Eijirô, sentir sa main sur sa queue à l'agonie et son corps au martyr…

L'arrêt subit des vibrations relâcha la tension de ses muscles et il s'effondra à moitié dans les bras d'Eijiro, respiration hors service et l'esprit brumeux, le corps électrifié de frustration tandis que les dernières bribes de plaisir s'accrochaient à ses nerfs et il se rattrapa au murmure du roux à son oreille :

"Tu as bien tenu mon chat, je suis fier de toi." Un baiser doux sur la joue, si doux qu'il gémit de bien-être. "Ça va ?"

Izuku hocha la tête. La maintenant, ça allait. À peu près.

"Pas mal du tout pour une première fois."

"J'ai cru que j'allais crever… "

"Mm qui n'aurait pas voulu d'une petite mort, dans ta situation ?" plaisanta Eijirô, mort de rire face aux sourcils froncés d'Izuku, affichant sa mine la plus réprobatrice en dépit des tremblements qui agitaient ses boucles.

"Plus jamais…"

"Le plug ou la soirée pro ?"

"Les deux réunis !"

"On évitera. Et on va aussi te choisir un safeword, qu'en dis-tu ?"

"Mmm…" approuva Izuku, toujours groggy. Son corps malmené lui semblait empli de coton, ouate compacte où s'étaient dissous ses nerfs, si engourdis des pulsations qu'il lui semblait encore les ressentir, en sourdine. Des échos sourds d'une torture raffinée.

"Ton jeu d'acteur était absolument parfait. Tu m'as étonné."

"Merci pas, d'ailleurs, d'avoir réactivé le plug alors que j'allais signer le carnet d'un gamin !"

"C'était celui d'une mamie !"

"Pour son petit-fils !" siffla Izuku, amusé malgré lui.

"Mais je pouvais pas savoir ! Puis faut bien que je m'amuse moi aussi !"

"Comme si tu t'amusais pas avant. Et avec Kacchan."

"A ce propos…" Eijirô extirpa son portable de sa poche, switcha d'écran et rétrograda la vitesse du plug de Kacchan d'un mouvement du pouce.

"Moins ?"

"Le plus dur à gérer, comme tu t'en es aperçu, c'est les changements."

Izuku se contenta de renifler, le cul encore sensible à l'éventualité d'une réactivation du sextoy. Jamais il aurait imaginé qu'un sadisme pareil se nichait dans le sourire lumineux d'Eijirô. Lequel lui en dédia justement un, de sourire, avant de lui glisser à l'oreille :

"Tu veux contrôler ?"

"Quoi ?" s'étouffa gracieusement qu'Izuku, absolument persuadé d'avoir mal compris le murmure de son meilleur ami. Qui lui tendait son tel de manière si désinvolte, presque nonchalante, comme s'il lui proposait de vérifier une info banale ou la météo.

La perspective de contrôler le plug de Kacchan, d'envoyer des décharges de plaisir le parcourir d'un simple geste du doigt sur l'écran et de l'observer résister aux sensations, l'idée de courber la nuque si fière sous le désir lui assécha brusquement la bouche d'envie. Il ne s'était jamais posé de question sur ses préférences au lit, dominé, dominant, du moment que le sexe était bon, qu'importe ? Mais si Eijirô avait éveillé l'envie de se laisser guider, de s'abandonner, d'obéir à un plaisir orchestré par un autre, Kacchan faisait naître, à cet instant précis, l'irrésistible besoin de le faire ployer sous lui, de réduire son meilleur ami, qui le dominait d'une tête, à ses pieds, de le transformer en supplique et tremblements. Il voulait le voir s'échiner à dissimuler les vibrations, leurs effets, l'érection qu'il savait trop importante pour être invisible. Il voulait que Kacchan en perde le fil de sa conversation, le fil de ses pensées, que seuls les échos des mouvements du sextoy en lui emplissent son esprit.

Il avait dû afficher une belle palette de mimiques durant ses réflexions et Eijirô ne s'y trompa pas :

"Je ne te savais pas switch."

"Tu sais quoi ? Moi non plus." lui sourit Izuku en poussant le curseur d'intensité des vibrations sans même regarder l'écran.

"Ça va aller avec nous ? Je suis désolé, je ne serais jamais capable d'être autre chose que dom."

"C'est parfait. Tu as dit que tu me prêterais Kacchan."

Le sourire d'Eijirô en voyant l'index d'Izuku décrire des courbes élaborées, hasardeuses, propres à surprendre Kacchan avec leur rythme imprévisible, se teinta d'une satisfaction excitée :

"Deal."

Izuku n'avait pas besoin de l'observer pour savoir que les scénarios les plus sulfureux étaient en train de défiler dans l'esprit d'Eijirô, à mettre en application dès que possible. Ça lui allait. Plutôt mille fois qu'une.

"Pendant que tu t'amuses, je vais nous chercher un truc à boire. Et pas d'arrêt des vibrations !"

"Promis !"

Comme s'il allait arrêter, maintenant que son index détenait le pouvoir de faire vibrer Kacchan, littéralement, de lui infliger la lente supplique de sentir les pulsations augmenter encore et encore jusqu'à ce que son corps se tende dans l'attente d'un orgasme à jamais inatteignable. Comme s' il allait laisser passer la plus petite chance de peindre les joues du blond en écarlate. De remplir tant et plus sa gorge de gémissements inavouables que ses cordes vocales crieraient elles aussi au martyr.

Ça lui faisait pas du bien, ce plan à trois.

À moins qu'il n'ai toujours été ainsi… Abandonnant sa réflexion un brin dérangeante, il se pencha davantage sur l'interface de l'appli, qu'il décrypta en prenant le temps de lire les différentes catégories pour analyser ses possibilités et il ricana de satisfaction en voyant que la rapidité et l'intensité étaient réglables indépendamment. Par-fait.

Ça faisait quoi s'il poussait l'intensité des pulsations au max tout en réduisant significativement la vitesse ? Il observa Kacchan tapoter son verre après chaque pulsation, geste d'agacement de la lenteur des vibrations, si amusant. De son pouce, sans quitter le blond des yeux, Izuku augmenta la vitesse et laissa la même intensité une poignée de secondes, le temps de voir les épaules de Kacchan se rejeter en arrière dans un mouvement qu'il tenta de faire passer comme naturel, avant de diminuer celle-ci de moitié. De quoi voir son meilleur ami effectuer de légers - Ho si légers - mouvements des hanches, presque imperceptibles, mais délectables pour le vert dont le sourire dévora ses taches de rousseur d'une satisfaction fière.

"Hoooo, je connais cette appli !"

Izuku vira écarlate avec un sursaut et tenta de cacher le téléphone en l'enfouissant dans sa poche, empêché par Denki qui tenta de l'attraper au vol :

"Ça ressemble plus à un truc que Kirishima ou Bakugo peuvent faire ça ! J'suis étonné ! Fais voir !"

Oh pitié qu'il ne voit pas la coque de protection si caractéristique du portable d'Eijirô, reconnaissable entre mille car marchandise de Dynamight, supplia Izuku en tournant sur lui pour échapper à Denki sans aucun succès :

"Midobro allez, fait voir ! Je te promets, je me moquerais pas !"

"Là n'est pas la question !"

"Allleeeez ! En plus, ce truc a une limite de 30 m, qui t'as ramené à la soirée ?!"

"Personne !" couina Izuku, plié en deux pour éviter les mains de Denki, qui se vengèrent en le chatouillant tant et plus qu'il dû baisser sa garde une fraction de seconde. Un geste vif de Denki lui fit attraper le portable, Izuku paniqua et dans un geste irréfléchi, chargea son ami de l'épaule gauche, histoire de le déstabiliser, déclenchant une décharge d'électricité réflexe qui mit fin à leur lutte en les laissant un brin groggy.

"Aoutch, Denki... Tu n'y es pas allé de main morte, merde !"

"Pardon Midobro… pour toi et ton portable."

"Quoi mon portable ?"

Les prunelles vertes suivirent le haussement de sourcil désolé de Denki, sur l'écran complètement figé du portable qui avait buggé sous la décharge, l'application devenue inutilisable. Tous les appuis frénétiques sur l'écran et sur les boutons du portable n'eurent strictement aucun autre effet que de laisser afficher l'interface désormais inutile de l'application, avec le bouton d'intensité bien visible, poussé et bloqué au maximum.

"Je suis désolé pour ton coup d'un soir aussi, vu ce que je vois ! Oupe ! Hé, mais… mais… c'est le portable de Kirishima.. Mais.. Midobro… Ça veut dire..."

Les deux pignoufs lancèrent un regard catastrophé vers Kacchan, toujours en conversation dans son groupe de six personnes, sans qu'aucun des deux ne puissent ignorer la subite agitation qui semblait s'être emparée du blond, qui ne tenait visiblement plus en place.

"Ho merde…" souffla Izuku.

"Ho putain…" fit en écho Denki, puis le stress et l'absurdité de la situation eurent raison de lui et il explosa en un fou rire monstrueux.

"C'est pas drôle !"

"Qu'est-ce qui est pas drôle ?"

Le cœur d'Izuku s'efforça de faire une double action entre se sentir mortifié de devoir avouer à Eijirô que non seulement il avait niqué son portable mais en prime il avait bloqué le plug de Kacchan au max et être soulagé de voir le roux, qui allait sûrement trouver une solution, ce qui résulta en un bafouillage en règle :

"Je... Nous... Le... Enfin le… J'ai… Denki a…"

"J'ai envoyé Bakubro en enfer en bloquant ton appli de cul." synthétisa Denki, pour une fois étonnamment précis. "Ou au paradis, selon le point de vue."

Eijirô fila son verre à Izuku en échange de son tel, qu'il examina d'un coup d'œil médusé :

"T'as fait ça comment ?!"

"Il a voulu me prendre ton portable, j'ai pas voulu, je l'ai un peu bousculé…"

"Et j'ai paniqué. Bzzzz." acheva Denki.

Eijiro eut beau appuyer sur tous les boutons à son tour, tenter d'éteindre la bête, rien ne perturba l'affichage moqueur de l'application.

"Et merde."

"Il va jamais tenir !" s'angoissa Izuku, dont le regard habitué remarquait déjà les tremblements des épaules du blond, la manière dont il passait son poids d'une jambe à l'autre, bien trop rapidement.

"Ce con est trop fier pour arrêter sa conversation." siffla Eijirô, avec un brin de fierté dans son agacement, sans résoudre le problème et Izuku fit défiler mentalement les solutions qui s'offraient à eux, ridiculement limitées, voir quasi-inexistantes, complètement hors de portée et irréalistes, jusqu'à ce qu'en voyant un spasme étreindre le blond, son esprit synthétisa la marche à suivre en un réflexe de panique.

Dans cette situation, ils n'avaient pas dix mille options.

"Je fais des malaises et j'ai besoin des cachets restés chez vous." récita Izuku, confiant son verre à Denki, absolument aux fraises, qui s'affola d'un "Quels cachets ?" pendant qu'Eijirô chuchotait à l'attention du vert :

"Depuis quand tu fais des malaises, toi ?!"

"Maintenant."

Izuku bascula en avant sans chercher à se rattraper et s'écrasa sur le sol de tout son long. Aïe.

Paupières résolument closes, il entendit le cri de surprise de Denki, tellement pris au dépourvu qu'il en lâcha le verre pour ajouter bien malgré lui au chaos, et sentit Eijirô se pencher sur lui en l'interpellant. Le pire de cette idée était de rester de marbre absolu alors qu'il entendait les inquiétudes autour de lui et toutes les réactions professionnelles des héros, instinctives.

"Ho mon dieu !"

"Il n'a rien ?"

"Du poison ?"

"Voulez-vous que nous appelions une ambulance Kirishima ?"

"Non, je vous remercie, ça lui arrive de faire quelques malaises. Rien de grave, un reste de blessure ancienne. Je vais le ramener chez nous, c'est plus proche que son appart. On a ses médocs. Quelqu'un peut-il aller chercher Dynamight, s'il vous plaît ?"

Dans l'agitation paniquée provoquée par l'évanouissement du héro, au milieu des cris pour appeler Kacchan et faciliter leur départ, Izuku transporté dans les bras d'Eijirô que Kacchan précédait dans un silence absolu, personne ne fit attention à Denki qui se pissait dessus de rire - ni au léger bourdonnement qui émanait de Kacchan.


C'est parti ^^ !

Omiya : Comme toujours, quel plaisir que de te lire! MERCI MERCI MERCI ! Si heureuse que tu ais apprécié le chapitre précédent ! Haaaw pauvre copain qui a du attendre la fin du chapitre pour que sa moitié le rejoigne XD.

Merci d'avoir compris mes explications hasardeuses et ma lenteur désespérée en raison du boulot T-T. On va y survivre !

C'était bien la suite directe et pour te rassurer, oui, le chapitre prochain sera bien la suite de celui-ci (on peut pas laisser Kacchan ainsi, n'est-ce pas ?). C'était un petit prêt de Kacchan mais le reste suivra, j'en fais mon affaire XD. Merci tellement d'être toujours présente et de prendre de ton temps pour laisser une review, si tu savais comme ça fait plaisir et ça motive ! J'espère que ce chapitre t'aura plus, au moins autant que les précédents ^^ !

Eatsuna : Merci à toi d'avoir prit le temps de laisser une review, ça fait plaisir ^^ !

Bluestars14 : Houu pleins de reviews, c'est adorable, merci ! Quel honneur d'être dans tes favoris google ! J'espère que ce chapitre t'a plu du coup XD. Izuku passera à la casserole avec Eijrô, c'est prévu (et même déjà écrit pour un chapitre XD). Et pour répondre à ta question, oui, il y aura un chapitre blindfold, c'est même un des premiers que j'ai prévu en me lançant dans cette fic XD. Merci pour tes reviews, merci beaucoup !