JOYEUX NOËL MES AMOURS !
La thématique m'oblige à vous le souhaiter, mais pour tout celles et ceux qui ne le fêtent pas : joyeux premier bonus ! Et pour tout celles et ceux qui sont en solitaire cette fin d'année, j'espère que la lecture sera agréable et que vous passerez une super soirée ou un super moment grâce à ça ! (Tout du moins quelque chose d'agréable, je vais me calmer sur les adjectifs bon sang)
Info importante : c'est en deux parties, celle-ci est « l'introduction » et l'autre sera... la suite, super, bravo Tasha XD. Elle est quasi toute-écrite, mais il manque la relecture et les corrections, qui prennent hélas un peu de temps. Rien de grave, ça arrive semaine prochaine ou dans moins de quinze jours dans tous les cas ^^ ! (Je suis incapable de poster un truc avec lequel je ne suis pas satisfaite à au moins 95%. Mi-ni-mum)
Cela étant annoncé : quand j'ai dit à Maki que j'avais recommencé à écrire sur The Manly Bottoms, elle m'a sorti, grand sourire aux lèvres « Ils t'avaient manqué hein ? ».
Grave. Indubitablement. Mes pignoufs adorés.
The Manly Bottoms s'est achevé en mai 2022 et depuis, je n'ai jamais cessé d'être épatée et bouleversée par l'enthousiasme et surtout l'amour que cette fic reçoit, y compris dans les reviews de mon autre fic en cours XD. C'est un honneur immense, aussi infini que le plaisir que j'ai à voir que ce trio d'andouille d'amour vous fasse autant rire, sourire, vous plaise à ce point. Merci. Merci d'avoir été là, d'être là, d'être toujours aussi à fond. Vous méritez la lune et toutes les étoiles de l'univers et plus encore.
Vous êtes hyper nombreux à avoir reviewé et je ne vous en remercierais jamais assez, c'est absolument incroyable ! Vu mon timing (oui je finis mes corections orthographiques ça le 24/12 à 19h09 XD), je ne pourrais pas vous répondre dans ce chapitre-ci mais au prochain, promis !
Et toutes vos reviews sont soigneusement lues, adorées, accrochées dans mon dossier spécial qui me rappelle à quel point vous êtes extraordinaires.
MERCI ! Sans vous, y'aurait pas eu de Manly Bottoms ^^ !
Bonus-Noël : « Les traditions de couple, hein ?»
L'arôme de sa tasse lui nappa le palais, un truc épais et riche qui lui indiqua qu'il s'était vraisemblablement trompé de paquet en le préparant, puisque seul Kacchan adorait un café avec une telle amertume. Vu son état de non-réveil, Izuku avala quand même résolument la première gorgée, en grimaçant.
Sur ses genoux, Princess Explosion ronronnait en fouinant dans son t-shirt jusqu'à arriver à trouver le bas pour se glisser dedans et ressortir la tête par le col, heureuse comme tout de se coller contre lui. Il avait encore confondu son t-shirt avec celui d'Eij, pour qu'il soit assez grand pour eux deux mais c'était le cadet de ses soucis, il fallait d'abord qu'il arrive à ouvrir les yeux plus de deux secondes. Une deuxième gorgée de café plus tard, dont la chaleur le fit frissonner dans le frais du matin et il eut l'impression que son cerveau émergeait totalement, enfin.
Sans aucune considération pour son réveil difficile, en plein milieu du salon, Eijirô et Kacchan se tapaient la meilleure dispute de la semaine. Si habitué aux explosions sonores du blond, Izuku continua de siroter son café, une main en grattouille de Princess Explosion, en regardant Kacchan beugler à qui-mieux-mieux et Eijirô se contenir avec une maîtrise incroyable et toute la patience du monde face à leur mec déchaîné.
« T'as putain de pas à dire ça, c'est tout ! »
« C'est encore à un tiers ma baraque, que je sache, j'ai le droit de faire une remarque ! »
« Non ! »
« C'est quoi le sujet de la dispute ? » s'insinua Izuku, curieux malgré lui et Kacchan lui aboya au nez :
« Ton mec trouve que je devrais pas nous obliger à porter les pulls de Noël pendant la semaine de Noël ! »
« Hey, son mec, c'est aussi le tien ! » siffla Eijirô alors qu'il empilait dans son sac portefeuille, ordi et casque, dans un bordel monstre en raison de son impatience à se casser du salon et de la furie blonde qui partageait leurs vies.
« Et vous vous disputez pour ça ? »
« Mais ta gueule ! »
Izuku se le tint pour dit et replongea le nez dans sa tasse en les laissant se dépatouiller avec cette dispute absurde, qui prenait sans doute sa source dans le stress actuel du roux par rapport à son taff. Et dans le perfectionnisme démesuré de Kacchan pour que leur premier Noël à trois soit parfait. Ce qui impliquait apparemment une flopée de règles et de conditions, du dessert idéal à la décoration du sapin, lequel était le plus gigantesque qu'Izuku eut jamais vu dans ce salon. « Plus de cadeaux, plus gros sapin ! » avait tranché le blond en traînant l'immensité épineuse dans les allées du magasin et comme pour beaucoup de choses, ils avaient suivi le mouvement sans s'en émouvoir.
Dans le salon, ça partait en arguments oiseux sur la nécessité de respecter certaines traditions de couple qui deviendraient des traditions de famille, sur lesquelles il haussa un sourcil, surpris de voir le blond aborder ce sujet pour la première fois et dans un tel contexte mais la remarque acide d'Eij par-dessus sur l'esthétique du pull annihila tout le reste.
Occupé à caresser Princess Explosion, de l'exacte manière qu'elle aimait, en tenant une de ses oreilles entre le pouce et l'index, il entendit à peine la gueulante retour de Kacchan. Il se permit uniquement d'intervenir par une subtilisation discrète du torchon tout neuf sur le comptoir avant que ce dernier ne connaisse son premier baptême de l'air à travers la pièce. Pendant ce temps, Eijirô regardait dans le salon, perdu, l'objet de la dispute pour tenter d'apaiser leur homme, en vain et finit par exploser à son tour sous un reproche furieux :
« MAIS JE SAIS PAS OÙ IL EST, MON PULL! »
Izuku jeta un coup d'œil vers le sol de la cuisine, où ledit truc kitsch traînait à ses pieds contre le bas du comptoir, jeté en vrac après la partie de baise de la veille. Délicatement, il abaissa sa tasse derrière le bois du comptoir, éclaboussa en silence le pull d'une large lampée de café et intervient, l'air de ne pas y toucher :
« Ici. J'ai fait tomber du café dessus hier, j'ai oublié de le mettre au sale. Ma faute, Kacchan. »
« Ha ! Tu vois ? »
Kacchan devint rouge écarlate, à deux doigts de faire exploser quelque chose suite à l'air victorieux d'Eijirô en face de lui, qui recula d'un pas par pure précaution. S'agirait de pas être dans le même rayon que le sapin géant qui avait coûté un bras et dont la destruction sonnerait la fin de tout, en cas d'explosion intempestive. Izuku ne donnait pas cher de leur peau à tous, Princess Explosion incluse, si quoi que ce soit arrivait à la montagne de résine et d'aiguille présentement recouverte d'assez de boule de Noël à leurs trois couleurs pour dissimuler le vert du sapin derrière.
Sans s'offusquer du recul d'Eij, ni de son coup d'œil angoissé vers le sapin, Kacchan se retourna d'un coup vers Izuku avec le nez plissé de colère et le regard furibond, tant et plus que le vert releva sa tasse jusqu'au nez pour se cacher derrière comme il pouvait.
« Et toi, tu m'aides pas ?! »
« Règle numéro trois, en cas de dispute, aucun des belligérants n'a le droit de ramener le parti neutre dedans ! » récita Eij par cœur, alors qu'Izuku levait un doigt en l'air pour souligner son approbation.
« PUTAIN DE RÈGLE À LA CON ! »
« C'est toi qui as voulu celle-là ! »
C'était, de toute évidence, LA chose à ne pas dire.
Kacchan partit dans une gueulante carabinée où les expressions « saloperies de règle » et « sac à merde » firent leur apparition, signe évident qu'on avait dépassé le stade du dialogue construit, dont les arguments avaient de toute façon été plus que limites dès le départ. Eij le prit visiblement ainsi, puisqu'il abandonna le navire en plein milieu d'un torrent de cris, aboya un « à ce soir, je vous aime ! » par-dessus son épaule tout en se précipitant dans le garage, plantant derrière lui un Kacchan médusé. Qui attendit à peine trente secondes avant d'embrayer, mains sur les hanches :
« Et en prime, il fout le camp ! »
« Kacchan ! »
Son mec haussa les épaules devant la réprimande, grommelant dans sa barbe le reste de ses arguments au sujet du pull, jusque dans la cuisine où il l'embrassa furtivement sur la tempe, au passage. Après vingt micro-secondes de réflexion, Izuku abandonna son mug et délogea Princess Explosion sur un miaulement désespéré, le temps qu'il la replace sur son tabouret et qu'il suive Eij vers le garage en regrettant amèrement ne pas avoir enfilé un sweat par-dessus son pyjama, vu le froid qui s'insinuait par son col.
Il n'avait pas encore la main sur la poignée de la porte que la voix revêche du blond grogna derrière lui : « Tiens. Il a oublié. Après, il va gueuler. »
Izuku récupéra le thermos tout juste rebouché que lui tendait Kacchan et, en glissant diplomatiquement sur la mignonnerie absolue que c'était de le voir s'occuper du café d'Eij après l'avoir engueulé pendant vingt minutes, taquina son homme :
« Plus que ce matin ? »
Le « petit con » affectueux lui passa loin au-dessus de la tête, alors qu'il partait avec le thermos délicieusement chaud entre ses mains, parfait pour contrer le froid polaire. Dans le garage, Eij calait comme il pouvait ses affaires dans la voiture - comme toujours crade, puisque c'était la sienne - et semblait si stressé qu'Izuku hésita une seconde à ouvrir la bouche, pesa un instant le pour et le contre pour finir par poser délicatement la main sur le bras de son mec :
« Eij ? »
« Je sais, je sais j'aurais pas dû m'emporter, ça lui fait si plaisir de me voir avec cette horreur en laine, j'aurais dû me forcer et faire attention, et puis c'est pas si grave… »
« Eij. »
« Et oui, bien sûr que j'aurais pas dû entrer dans la dispute, mais plutôt calmer les choses et régler ça d'un sourire et tout, je sais que...
« Eij ! »
Le haussement de voix suffit largement pour arrêter la diatribe qui ressemblait fort aux siennes et lui laissa un Eij dépité de s'être perdu ainsi dans ses pensées et terriblement adorable, avec sa mine boudeuse que les cernes qu'il arborait depuis plusieurs jours faisaient ressortir.
Son agence bouclait un gros dossier depuis déjà deux semaines, surchargeant tout un chacun d'une montagne de papiers et de réunions en tout genre, qui obligeaient bien souvent le roux à sortir du lit aux aurores et à rentrer vers 21h, lessivé. Sans qu'il ait la sensation d'avancer en quoi que ce soit sur son dossier. Izuku avait passé une soirée complète à reprendre ses comptes-rendus et une de ses programmations, pendant que Kacchan leur faisait passer des sandwichs pour les maintenir en vie, dans un rappel furieux de leurs années de fac et des séances de révisions qui s'étiraient jusqu'à l'aube. C'était cruel, de charger ainsi les agents aux approches des vacances, mais le crime ne s'embarrassait pas de calendrier et Eij était bien trop impliqué dans ce cas pour laisser tomber, surtout aussi près du dénouement.
Aussi, Izuku lui tendit le thermos avec un sourire doux, amusé de le voir le poser directement sur le toit de la voiture pour l'attirer vers lui et enfouir son nez dans les boucles vertes, avec un câlin un brin trop fort le temps de dissiper la tension. Il fit courir ses doigts sur le dos de son mec, lentement, jusqu'à sentir ses muscles se détendre assez pour qu'il murmure :
« Tu sais bien qu'il se met une pression d'enfer pour que tout soit parfait. »
« Vous deux nus sous un plaid, ça serait parfait. Et pas besoin de ces pulls à la con ! »
Amusé, Izuku leva le nez et lui déposa un baiser sur la joue, glissa bien volontiers vers ses lèvres lorsque le roux tourna la tête vers lui, s'imprégnant de son odeur et du tracé de cette cicatrice que quelques mois passés à l'embrasser avaient rendu plus attirante encore.
« Ça ira mieux l'an prochain. Y'aura plus l'enjeu de la première fois et tout ce que ça implique. »
« Mmm… Merci pour le café et le pull. »
« Mais avec plaisir ! Tu remercieras Kacchan pour le café, une fois qu'il se sera calmé ! » s'esclaffa le vert, profitant un peu plus du confort douillettement tiède de son mec en s'enfonçant davantage dans son hoodie, serrant fort avant de le laisser enfin partir :
« Allez file, plus vite tu pars, plus vite, tu rentres ! »
« Ça marche pas comme ça, le job de pro-héro. »
« Shhh, ta gueule ou je lâche Kacchan sur toi. »
Eijirô pouffa en s'installant, repoussant la montagne de papier et dossier du siège passager de sorte à pouvoir y caler son sac qui n'allait pas tenir trois virages avant de s'effondrer par terre et finalement, se glisser lui-même dans sa bagnole avec une grimace de circonstance quand il posa son cul sur le siège glacé.
« Tu voulais pas que je te dépose au taff, petit chat ? »
« Si mais… Vu ce matin, je vais poser ma journée, je pense, et aider notre furie adorée à préparer. »
« Pour qu'il évite de penser qu'on se défile tous les deux ? »
Il approuva d'un hochement de tête, lèvres pincées pour appuyer son propos que le soupir tristoune d'Eijirô ponctua, portant au coin des yeux la peine que la dispute lui avait instillé de bon matin. Ça aurait été criminel, de le laisser partir aussi abattu pour des maudits pulls de Noël – moches, en plus – et Izuku se pencha à la fenêtre pour l'embrasser, glissant la pointe de sa langue dans le baiser jusqu'à être récompensé par un soupir d'un autre genre contre sa bouche. Il sourit de voir le roux aussi échauffé par quelque chose d'aussi simple, tout en adorant avoir encore ce genre d'effet, après autant de temps. Il du se résoudre à abandonner à regret les lèvres de son mec pour se redresser et effleurer son front d'une main légère en y ôtant une mèche rousse en pagaille :
« T'inquiète pas. Je te le lisse dans le sens du poil pour ce soir. »
« Je te fais confiance ! » et Eij voulut démarrer enfin le véhicule, cherchant deux secondes le mug de café oublié sur le toit avant de voir la main patiemment tendue d'Izuku.
« Merci petit chat. À ce soir ! »
« À ce soir, amour, sois prudent. »
Ça lui déglinguait toujours le cœur, de voir le sourire ravi d'Eijirô lorsqu'il osait un petit surnom, ça faisait un soleil bien trop vif pour ce matin froid de décembre, dans l'habitacle de sa voiture et il se promit une fois de plus de se lancer plus souvent. Cinq mois de couple et ce maudit - ce « putain de », comme aurait dit Kacchan - syndrome d'imposteur lui collait toujours à l'âme.
Il attendit que la voiture disparaisse dans le trafic de leur rue pour refermer le garage, vérifier que le chat n'avait pas foutu le camp comme à son habitude et abandonner le froid polaire de la pièce non chauffée. Princess Explosion l'attendait dans l'entrée, oreilles rabattues de reproche tant et plus qu'il la hissa dans ses bras et rejoignit la cuisine en se frottant le bout des doigts pour les réchauffer. Brrr.
Adossé au comptoir, Kacchan croquait dans une pomme avec un air horriblement satisfait de lui-même. Le genre d'air qui donnait immédiatement à Izuku l'envie irrépressible de le lui effacer d'un coup de rein et un début d'érection faufila un frisson de désir le long de son dos, mais il se contenta d'adresser un clin d'œil au blond alors que celui-ci se félicitait, mine de rien :
« Est-ce que j'ai pas été par-fait, sur ce coup-là ? »
« T'es toujours parfait, si tu veux mon avis. »
La moue renfrognée, de l'autre côté du trognon mâché, lui tira un fou rire qui délogea Princess Explosion et puis il capitula en déposant le chat sur la table, pour le plus grand bonheur de la boule de poils qui lécha aussitôt le reste de beurre sur son pain :
« Ok, j'avoue, t'as été fantastique. »
« Ha, ba enfin. »
« Un acteur de renommée. »
« Tu vois quand tu veux. »
« Futur oscar d'art dramatique. »
« Tu te fous de ma gueule ? »
« Moi ? J'oserais jamais. »
« Connard. »
« Moi aussi, je t'aime. » s'amusa Izuku en s'approchant, glissant ses mains jusqu'à son cul uniquement recouvert d'un boxer, comme si le froid de décembre n'avait aucune emprise sur la peau surchauffée du blond. L'odeur de caramel brûlé, douce à en crever, s'insinua jusque dans sa gorge, alors qu'il respirait avec délice la chaleur de son mec sur la parcelle de peau accessible, au creux de son cou. Impossible de ne pas se coller davantage, presser contre la hanche du blond son érection désormais bien trop prononcée pour passer inaperçue, volant juste ce qu'il fallait de stimulation pour qu'un début de gémissement lui étreigne la gorge. Qu'il noya de son mieux :
« T'y es allé un peu fort, quand même. T'as intérêt à lui faire tes excuses ce soir, il était tout triste ! »
« Fallait bien que je sois crédible. On parle de Eij, il nous connaît par cœur, il aurait levé le lapin à dix kilomètres si je n'avais pas pris autant de place avec mes cris et mes gueulantes. »
« Et les traditions de couple qui deviennent des traditions de famille ? »
« Ok, j'avoue, c'était exagéré, mais là, j'étais à court d'argument. »
« Nan mais parce que t'es au courant quand même que même en te tringlant à deux, une famille ça se fait pas comme ça ? » taquina Izuku, déjà mort de rire en sentant contre lui la tension de son mec, qui s'agaçait de plus en plus de ses remarques à la con.
« Putain, je me casse le cul à distraire notre mec pour qu'on puisse exécuter TON idée et tu trouves rien de mieux à faire que de me vanner ! Mais tu la feras toi-même, la dispute, la prochaine fois, espèce de sac à merde ! Et continue de me faire chier et j'vais te défoncer, mais pas de la bonne manière. » ronchonna Kacchan, une seconde avant de planter férocement ses crocs dans l'arrondi de l'épaule contre lui. Vu le sourire qu'Izuku sentit contre sa peau, son couinement de douleur était apprécié à sa juste valeur et il rétorqua, nez froncé :
« Et toi, t'es bien parti pour te faire défoncer de la meilleure manière que ce soit, si tu continues de faire ton chieur comme ça. »
« Ah ouais ? Le grand Deku qui risquerait d'être en retard ? Pour du cul ? » asticota le blond de son meilleur air de petit con, l'édition spéciale « sale gosse ». Il était en putain de forme ce matin. Parfait.
La main d'Izuku effleura délicatement sa gorge, y volant une pulsation ou deux de battement de cœur, remonta le long de la mâchoire, glissa sur la nuque pour se refermer dessus et il savoura l'imperceptible agrandissement du regard du blond, lorsqu'il lui ronronna au creux de ses lèvres :
« Pour du cul, non, pour fermer ta gueule, ça, absolument. »
Il appuya d'un coup, à deux doigts d'envoyer des étincelles dans leur cuisine tant il y mit de la force, ravi de voir le corps de Kacchan plier jusqu'au sol, que ses genoux heurtèrent avec un bruit des plus satisfaisants. Dans le même mouvement, sa main libre accrocha le haut de son short de nuit et de son boxer, qu'il descendit avec une grimace tant c'était douloureux sa race, le froid de la cuisine sur son érection. Froid que la bouche incendiaire de Kacchan anéantit d'un coup de langue brûlant.
Sans protestation ni hésitation aucune, son mec lécha avec une gourmandise visible la queue en face de lui, égratignant le stoïcisme d'Izuku d'un spasme de désir qui devient un gémissement quand la langue de Kacchan s'enroula autour de lui. L'éclat métallique sur cette dernière était si bon, en contrepoint parfait de la chaleur surnaturelle de cette maudite langue, qu'il faillit gémir derechef et se raccrocha à la sensation des mains de son mec, qui inscrivaient toute son excitation sur ses cuisses. Orgasmique.
« J'aurais peut-être dû te museler... tout à l'heure, t'en dis quoi ? »
Les pointes des canines raclèrent subitement son excitation, juste assez pressées contre sa peau pour tendre ses reins d'une tension délicieuse, à lui crisper un peu plus encore les doigts sur la nuque de son amoureux. Incapables de se réfréner, ses hanches bougèrent d'elles-mêmes, l'enfouissant plus encore dans cette bouche parfaite dont la gorge se contracta involontairement. Bordel, des mois qu'il y avait droit chaque putain de semaine et ça ne serait jamais assez. Aurait-il pu passer sa vie entière au creux de la gorge de Kacchan que ça ne serait jamais assez.
« Et t'empêcher de gueuler des horreurs à Eij en t'enfonçant sa queue dans la bouche. »
La suggestion fit mouche, perceptible à la manière dont les doigts du blond s'agrippèrent un peu plus à ses cuisses, l'idée était suffisamment excitante pour que Kacchan salive un peu plus, rien qu'un peu, ce qui lui coula le long du menton jusqu'à sa gorge où le pouce d'Izuku arrêta cette traînée de salive en se refermant légèrement sur la trachée, par pur plaisir.
Kacchan émit un ronronnement de contentement, détendit un brin la mâchoire pour pouvoir ajouter sa langue à l'affaire et se vit récompenser d'un frisson de plaisir violent, à la limite du tremblement. Un soupir d'aise échappa à Izuku, répercuté le long de son érection par le léger gémissement de Kacchan contre sa queue. Un bref coup d'œil vers le bas lui renvoya l'image dépravée à souhait de son homme au nez enfoui contre son ventre, le regard fixé sur lui pour juger de ses réactions. Petit con, au sourire bien trop jubilatoire, si certain de son manège et de sa proie qu'il n'envisagea pas une seconde qu'Izuku puisse réagir autrement et lui détruire tous ses espoirs de partie de baise. Adorable.
« Tu as raison. »
D'une main glissée dans les mèches blondes, il ôta férocement la langue brûlante de son érection, arqua dos et nuque de Kacchan en arrière jusqu'à croiser son regard, en exposant si délicieusement sa gorge que sa queue tressailli à l'idée de s'y enfoncer encore et il faillit se mordre la joue pour ne pas céder au désir. Il dissimula cet infime regret dans un sourire sadique à l'attention de son mec :
« On a pas le temps pour ces conneries, on va aller faire nos courses. »
« Mais… mais, t'as pas le droit… » bafouilla Kacchan, si outré qu'il en était à la limite du choc, de le voir lui refuser ainsi sa queue, sourcils froncés de dépit et un éclat de colère dans les yeux, qu'Izuku moucha d'un coup en se penchant sur lui :
« Redis-moi encore que j'ai pas le droit de faire quelque chose, pour voir ? »
Le silence mécontent du blond, uniquement brisé par un reniflement de sa part, fut aussi satisfaisant aux oreilles d'Izuku que sa queue dans cette grande gueule bien trop ouverte et il laissa ses lèvres esquisser le rictus le plus mauvais qu'il possédait.
« Brave garçon. »
Que l'air offensé de son mec était divin, plus vexé on trouvait pas, ce que ça mettait en relief ses prunelles vermillon qui semblaient pour l'instant vouloir le dépecer sur place, sans qu'aucun muscle ne bouge, trop bien éduqué pour tenter quoi que ce soit. En tout cas pas tant que sa main restait enfouie dans les mèches blondes. Tension de désir, dans les doigts qui s'accrochaient à ses cuisses, comme si une caresse bien placée pouvait le faire changer d'avis, comme si l'amusement de voir Kacchan aussi frustré ne valait pas mille fois l'abandon de sa bouche.
Relâchant sa poigne dans les mèches, sa main releva le menton pour lui permettre d'embrasser cette moue insatisfaite où le goût du désir de Kacchan infusa ses lèvres d'un gémissement étouffé. Izuku osa lécher délicatement la lèvre du blond, risquant une morsure qui ne mit pas cinq secondes à arriver et il écrasa avec violence sa bouche sur celle de Kacchan lorsque ce dernier l'attira à lui. Les crocs lâchèrent sa langue pour mieux mordre sa lèvre inférieure, d'une fureur à lui bleuir la peau de toute l'impatience de son mec, qui manqua réduire toutes ses résolutions en lambeaux tant ça lui incendia les reins. De deux doigts, il cadenassa la mâchoire de Kacchan pour réussir à se dégager et lança, essoufflé :
« Allez, bouge-toi, si on est pas dans ta voiture d'ici dix minutes, j'annule toute l'opération, baise comprise ! »
La traînée de juron emplit la maison tant et si bien qu'en claquant la porte derrière eux une fois chaudement habillés, il lui sembla entendre un « bordel de merde » quelque part, au niveau du sapin. La mauvaise humeur de Kacchan persista jusqu'à ce qu'ils entrent dans la boutique luxueuse de lingerie fine, ce qui représenta tout de même un trajet en voiture de vingt minutes où ladite voiture avait un niveau sonore suffisant pour que les autres conducteurs s'écartent prudemment à leur approche. Et ce fut un avantage considérable pour se garer.
Dissimulée dans un recoin d'une ruelle adjacente à la rue passante, la boutique avait une devanture si discrète qu'il serait passé devant sans broncher, si Kacchan ne l'avait pas fourgué manu militari dans le hall d'entrée. Il y faisait agréablement chaud, bien trop sans doute pour l'agente de sécurité qui stationnait là et semblait s'ennuyer à mourir, à vérifier les identités et documents des clients, formalité qu'ils ne prirent pas la peine d'effectuer : le blond n'eut qu'à hausser un sourcil à son pour que l'agente s'efface devant eux comme par magie.
« Tu viens souvent ? » tenta Izuku, histoire de voir si la mauvaise humeur était toujours de mise et son mec inspira profondément pour invoquer calme et sérénité pour lui répondre le plus gentiment possible :
« À ton avis ? Je les sors pas de mon chapeau, les portes-jarretelles que tu t'ingénies à déchirer ! »
« T'es mieux sans. »
« Ta queue est pas d'accord avec ce que ta bouche raconte. »
« Ma queue va finir ailleurs que dans la tienne, de bouche, si tu continues ton numéro de sale gosse doublé d'un petit con. »
Kacchan eut le culot de sourire, amusé sans pour autant surenchérir et Izuku laissa couler. De toute façon, il était responsable de sa mauvaise humeur et c'est pas comme si son sale caractère n'offrait pas assez de possibilité de revanche pour que ça soit insupportable. En prime, le coup de la lingerie, c'était son idée.
Il suivit donc le blond dans les rayons, un brin gêné de voir s'étaler toutes ces tenues indécentes dont certaines – beaucoup – frôlaient le kitsch et d'autre ne portaient le nom de tenue qu'en raison des cintres sur lesquelles elles s'accrochaient désespérément. Littéralement.
C'était à douter de son idée, tout du moins de sa faisabilité, mais il effleura quelques portants en s'amusant des différences de textures, couleurs, concepts, et son doigt s'emberlificota dans une bretelle en satin particulièrement glissante. L'espèce de haut complètement transparent qu'il extirpa lui fit hausser les sourcils, surpris du prix pour un truc qui avait l'opacité d'un courant d'air, avant de le hausser devant lui devant Kacchan et tout d'un coup, la transparence prenait tout son sens.
« Tu sais ce qu'il te faudrait, avec ça ? »
« Mmm ? »
« Des piercings. »
« Pardon ? »
« Ben ouais, des piercings aux tétons… ce serait parfait. »
« Ha non, hein ! Tu recommences pas ! » siffla Kacchan, enchaînant aussitôt alors qu'Izuku ouvrait la bouche sur une question, bien vite soufflée par la verve du blond : « Je connais la musique, tu vas me dire que c'est sexy, je vais ronchonner comme quoi c'est quand même douloureux, tu vas asticoter mon mauvais caractère avec tes putains de « Chiche » et après, c'est moi qui vais douiller, alors non, ce serait pas parfait du tout et tu shhh ta grande bouche ! »
« Je shh, je shh, comme tu veux mon amour, mais depuis quand ça marche plus avec toi, le « chiche » ? »
« J'ai appris ma leçon, figure-toi ! »
Et il lui tira la langue où brilla un instant le piercing qui l'ornait, résultat d'un des fameux « chiche » bien placé d'Izuku. Le sourire fier d'Izuku lui retroussa les taches de rousseur, tout l'agacement et la fausse dignité offensée de Kacchan du monde ne lui feraient pas regretter ce minuscule éclat de métal, divin dans leurs baisers et incendiaire lorsqu'il hérissait la langue de Kacchan d'une minuscule pointe de glace sur leurs queues. À mille lieux des pensées absolument pas catholiques de son mec, Kacchan reprit d'un air docte :
« Et puis il va falloir arrêter cette obsession avec les piercings ! D'accord, c'est cool et oui, certains peuvent être sexy mais bon, c'est pas non plus un truc de fou. En plus, t'en as déjà quinze à chaque oreille, flûte ! »
« Mais c'est hot... » piaula Izuku, le regard fixé sur les mains de Kacchan qui épluchaient les portants, en face d'eux, une sueur froide sur la nuque en voyant certains accoutrements défiler, plus à leur place dans un magasin bdsm qu'ici. Heureusement rejetés les un après les autres par l'œil expert du blond.
« Et tu sais ce qu'il te faudrait toi, pour te rendre plus hot encore ? » sans le laisser finir de hocher négativement la tête, intrigué, son homme renchaîna, un soupçon d'amusement dans la voix : « Un side-cut, pour briser un peu le côté innocent de tes boucles d'anges ! »
« Quelle idée ! »
« Je déconne zéro, ça t'irait super bien. »
« N'importe quoi ! Ce serait ignoble, c'est tout ! »
« Ba alors, on a peur de quelques coups de ciseaux ? »
« Absolument pas, je sais simplement que ce serait un désastre ambulant et j'aimerais autant m'éviter ça, merci bien ! »
« Chiche. »
Qu'il l'ait vu venir à dix mille lieux à la ronde ou qu'il ait fait exprès de refuser pour lui permettre de lui rendre la monnaie de sa pièce n'enleva rien au plaisir de voir Kacchan s'illuminer lorsqu'il étala son meilleur jeu d'acteur et cracha, comme s'il était vraiment vexé :
« Chiche. »
Et le rire machiavélique et extatique de son homme valait bien tous les coups de ciseaux du monde, il se serait rasé le crâne à ras rien que pour entendre la jubilation de Kacchan emplir d'un coup tout l'espace et dilater son cœur. Tant pis s'il se tapait un air ridicule le temps que ça repousse. Il se pencha vers le blond dans l'espoir de lui voler un baiser et se fit recaler par un « Aha ! » triomphant de mauvais aloi, à lui foutre dix degrés en moins de température interne :
« J'ai trouvé ! »
Izuku examina attentivement la pièce de lingerie que tendait Kacchan entre ses doigts, un fin tissu noir rehaussé de fil rouge, presque à l'exact opposé de ce qu'il avait déniché pour lui : ça couvrirait jusqu'à ses doigts, facile, tout en jeu d'opacité qui encadrait une multitude de découpes astucieusement disposées pour ne rien cacher du tout. Et le tout si étroit que tissus ou trou, même combat, de l'indécence pure.
« Tu déconnes. C'est un collier qui recouvre un peu du ventre à ce stade ! »
« Et t'es sérieux toi, avec le soutif transparent que tu m'as choisi ? »
Un point partout, la balle au centre. Izuku soupira et reposa le truc sur le portant, amusé de voir Kacchan déployer la même énergie de gremlin à fouiller les rayons de la boutique de luxe que lorsqu'il écumait les fripes. Au moins, il était à l'abri du mauvais goût et des couleurs fluo.
Quoi que, pour le mauvais goût, c'était encore à voir, songea-t-il en examinant de plus près un truc qui scintillait autant que leur sapin de Noël le soir, option lumière clignotante en moins.
« Arrête tout mon cœur, j'ai trouvé ! »
« Mmm ? » fit Izuku, distrait par sa trouvaille, une espèce d'ensemble de chaînes reliées entre elles qui auraient sans doute été fort utiles pour attacher la personne les portant, si elles n'avaient pas été si fines, du vrai gâchis. C'est fou ce qu'ils faisaient dans la fanfreluche inutile et le complexe à outrance, tout ça pour un truc qui...
« Qu'est-ce que c'est ? »
« Ce que tu vas mettre. » répondit Kacchan tout fier, très fier, si fier de sa trouvaille qu'il arborait un air d'une suffisance ahurissante qu'Izuku n'enregistra même pas, trop occupé à détailler avec effarement le portant que son mec tenait à son attention. Certes, c'était sa couleur, il devait reconnaître que le vert profond du velours, de très bonne qualité aussi, était très joli et que la coupe l'aurait indubitablement mis en valeur, mais il était hors de putain de question qu'il mette un truc censé représenter…
« Un renne ? »
« Un renne. »
« Là, c'est toi qui te fous de ma gueule. »
« Mais regarde, y'a un pompon... »
Izuku fit appel à la moindre miette de volonté pour ne pas hurler en voyant le blond s'amuser avec ledit pompon, touffu à souhait pour symboliser la queue de l'animal et astucieusement disposé sur le bas du justaucorps tout exprès.
« Kacchan, c'est Noël, d'accord, mais on est pas obligé de filer la métaphore jusqu'à notre lingerie ! »
« Et pourquoi pas ? » lui retourna très sérieusement le blond, pas déconcerté pour deux sous de voir Izuku se pincer l'arête du nez entre son pouce et son indexe, dépité :
« Parce que c'est ridicule, voilà pourquoi ! »
« N'importe quoi ! C'est jamais ridicule une queue en pompon, toujours sexy. »
« Tes goûts se détériorent, avec l'âge, fait attention, ça commence par les pulls de Noël kitschs et ça finit par les queues de rennes en pompon ! »
« Et en plus, » continua son mec sans tenir compte une seule seconde de son persiflage, « on peut y ajouter des bas pour mettre encore plus en relief tes cuisses et là, là, c'est le paradis. »
« C'est pour toi ou pour Eij que tu demandes, là ? »
« Pour moi ! » admit bien volontiers Kacchan, un sourire à la limite du carnassier sur le visage et quelque part sous son jean, Izuku sentit un reliquat de morsure lui enflammer à nouveau la peau, sur la courbe de sa cuisse. Ainsi que les joues, au passage. Ce con allait arriver à lui filer une trique d'enfer rien qu'à le voir saliver à l'idée de ses propres cuisses en lingerie.
« Je vais finir par te les faire bouffer, tes putains de bas ! »
« Que t'es sexy quand tu t'énerves ! Alors, petit renne ? »
« Non ! »
« Steuplait. »
« Hors de question. »
« Allez mon cœur, ça nous fera tellement plaisir, tu vas être tellement hot dedans... »
Kacchan avait fini par sortir le surnom affectueux, le sourire charmeur et le regard de braise, merde, il allait être obligé de dire oui, comment résister à ça ? Il soupira une fois, osa à peine jeter un coup d'œil vers Kacchan qui força derechef le numéro de charme avec une petite moue adorable sous ses mèches en pétard et il capitula – presque.
« Ok. »
« Ok ? »
« Ok, mais tu mets ça. »
Il extirpa un cintre du portant à leur droite et le tint juste devant lui, savourant la mine surprise et un brin choquée de son amoureux lorsqu'il réalisa le marché que le vert lui proposait, une fraction de seconde avant de froncer les sourcils :
« Non. »
« Ho, ta queue en pompon vient de se barrer par la fenêtre, quel dommage... »
Il reposa le cintre, prit délicatement celui que portait Kacchan de ses mains pour le ranger tout aussi soigneusement sans tenir compte du retroussement de nez du blond, à qui il déposa un baiser sur la joue en l'abandonnant à sa rumination fâchée. Absolument pas intéressé par les étagères vers lesquelles il se dirigea, il essaya de dissimuler son sourire, comptant du bout des doigts dans sa poche, un, deux, trois…
« Tu fais chier Deku ! »
« Rappelle-moi, qui a eu cette idée encore ? »
« Un certain Lord Dynamight Explosion Murder premier du nom. »
Sans relever l'ordre en vrac de son titre, pourtant mélangé à dessein, Kacchan évalua le miroir où ils se reflétaient, presque aussi mal à l'aise l'un que l'autre, à en croire l'excès de morgue du blond, toujours révélatrice d'un manque de confiance en soi. En même temps, il aurait été difficile d'être en pleine possession de ses moyens avec la moitié de son corps exposé à l'air libre. Surtout de manière aussi indécente.
« La lingerie, c'était pas mon idée. »
« Non. Mais le renne, si. »
« Le renne, si... »
« C'est pas si moche, tu sais. »
« Moque-toi, tiens. »
« Non. Ça te va bien. Je me demande bien pourquoi on a pas eu cette idée avant. »
Un léger gloussement, sur sa droite, gauche, juste avant que Kacchan rétorque, avec assez de moquerie dans la voix pour le rassurer sur le fait qu'il commençait à se détendre, enfin :
« On a pas eu cette idée avant parce que c'est notre premier Noël à trois et certainement le dernier où on fait un truc du style ! »
« Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire pour les autres ? »
« Aucune idée, mais je crame ces trucs sitôt qu'Eij nous a sautés dedans. »
« Oh, tu brûlerais ma queue en pompon ? »
Il assortit sa question d'un ton sincère et de la plus belle moue faussement tristounette que faire se peut, à qui Kacchan soupira dans le miroir. Le blond se permit un instant de réflexion durant lequel Izuku le mata comme jamais, dévorant des yeux les jambes parfaites, la taille à crever d'envie de l'enserrer entre ses mains et le léger, très léger rouge aux joues qui appelait une morsure. Au moins. Ou une traînée de salive ou de sperme et son esprit mourut rien qu'un tout petit peu de cette idée diablement excitante.
« Peut-être pas la queue en pompon. Mais juste ça, alors ! »
Dans le miroir de leur chambre, la Mère Noël la plus explosive jamais connue et un renne guère vêtu détaillaient leurs tenues respectives avec circonspection.
Pourtant, Kacchan s'en sortait bien : certes, sa robe était si courte qu'elle frôlait l'indécence, mais le liseré blanc duveteux en bas sauvait les meubles. Ok, elle était moulante à se demander s'il portait quelque chose, mais le décolleté était sage, enfin, relativement. Bon, d'accord, le porte-jarretelle se voyait vraiment beaucoup, mais c'était sexy en écarlate et il admettait bien volontiers que le très fin ruban vert qui encadrait le latex rouge vif du haut des bas, mêlant sa couleur à celle d'Eijirô, était vraiment du meilleur goût. Et une lichette excitant. Comme si les jambes merveilleuses du blond, moulées dans ces bas noirs absolument parfaits pour être troués, mordus, griffés, déchirés jusqu'à ruiner la peau dessous, ça ne suffisait pas.
Il manquait uniquement le traditionnel bonnet à pompon, mais à l'idée de le mettre, Kacchan était devenu aussi rouge que le latex de sa tenue et Izuku avait abandonné ledit bonnet au fin fond du placard. À regret.
« T'es pas mal toi non plus. »
Pour le coup, Izuku haussa un sourcil amusé. Il était convaincu à mois huit mille, déjà parce que les queues en pompon, il les aimait en plug, sous une jupe de maid et pour Kacchan, mais aussi parce que merde, un renne quoi...
« Tes cornes te vont bien, en plus avec toutes tes boucles, on ne voit pas le serre-tête, on dirait que tu es né ainsi... »
« T'en as encore beaucoup des conneries comme ça ? »
« Si tu veux, je te jure ça la tête entre tes cuisses et du bout de la langue. » ronronna le blond, ses mains subitement sur lui, à incendier ses cuisses découvertes et son cul que le justaucorps étriqué dissimulait à peine. D'ailleurs, ce truc ne recouvrait quasi rien, ni ses hanches hérissées de chair de poule sous l'avidité de Kacchan, ni sa gêne à porter quelque chose de si… aguicheur, honte qui lui barrait les joues d'un écarlate parfaitement raccord avec la tenue de son mec. Lequel n'avait pas l'air dérangé du tout par le fait, l'attirant plus encore à lui en mordillant sa lèvre, une plainte de satisfaction sur la langue lorsqu'Izuku la lui vola. Et tant pis si le velours était bien trop peu présent, avec cette putain de découpe qui frôlait franchement le string, et c'était uniquement par gêne qu'il se refusait à nommer ça ainsi, du moment que Kacchan appréciait... La robe cachait bien mal l'excitation du blond, contre sa hanche et il pouffa en le sentant remonter ses mains jusqu'à la queue en pompon pour se presser davantage contre lui, amusé de le voir aussi excité par une touffe de poil astucieusement disposée et une paire de cor...
« Celle-là, je l'avais pas vu venir. »
La voix d'Eijirô les fit sursauter violemment, avant de les foudroyer de stupeur sur place, absolument pétrifiés. Comment diantre cet homme si peu discret pouvait entrer dans la maison et les rejoindre sans faire aucun putain de bruit ? Avec sa hauteur ? Son poids ? Sa putain de carrure qui passait à peine les portes ?
Izuku lui jeta un regard par-dessus l'épaule de Kacchan, osant à peine imaginer la vision que le roux devait avoir d'eux, sanglés dans leurs lingeries ridicules et kitschissimes, si neuves qu'elles sentaient encore l'odeur aseptisée du magasin, immobiles devant le miroir. La gêne lui peignit immédiatement les joues de la même teinte écrevisse que celles de Kacchan, sous le regard amusé d'Eijirô :
« Les traditions de couple, hein ? »
Le sac qu'il tenait tomba en vrac à ses pieds dans un fracas métallique insolite et de l'ouverture s'échappa un collier de cuir qui roula aux pieds d'Izuku.
