Meilleurs vœux !
Je vous souhaite de la lecture, du chocolat à foison, que votre thé reste chaud et du smut de qualité tout les jours !
Bon. Ça été rude.
D'abord, j'ai choppé une bronchite qui m'a couché pendant dix jours (je dormais de 22h à 12h puis de 15h à 21h. Autant vous dire que le temps d'écriture était limité sa race), puis j'ai édité, raccourcis, rallongé, réécris les 20% achevés sous la fièvre de la bronchite parce que franc, je trouvais pas ça à la hauteur. Re-modifier le tout, faire une crise de nerf parce que c'était pas "assez bien" à mon sens et que je voulais pas décevoir, re-re-écrire un quart du schmilblick, tricoter trois soirs d'affilés les synonymes, antonymes, tournures de phrase, enquiller ma deuxième crise de nerf, passer le tout au correcteur orthographique pour re-changer derrière, demander l'avis de ma femme éberluée de devoir donner son avis sur du porno-fluff, re-re-re-écrire un passage et…
Et vous laisser lire, en fait.
Parce que même si je voulais pas en arriver là, il a bien fallu que j'y passe et que j'accepte que malgré tout mes efforts et la pression que je me foutais sur les épaules, je n'y pouvais rien : les chapitres additionnels seront sans doute moins bien que l'original. Parce que c'est rare quand les bonus "matchent" à la perfection, pour des tas de raison (on est rouillé, ça fait un bail qu'on a pas réécrit nos personnages, on a davantage d'expérience, notre manière d'écrire a beaucoup changé, y'a une grosse attente légitime sur la suite, ON se fout la pression DE OUF, etc…).
Et c'est pas grave. Parce que c'est pas à moi d'en juger.
J'ai prit un plaisir infini à les écrire à nouveau, tellement que j'ai continué à écrire le fameux épisode de leurs 17 ans. Et j'espère que vous prendrez tout autant plaisir à les lire, ne serait-ce qu'une lichette. Je ne peux pas espérer plus.
Bonne lecture mes chats,
merci d'être là alors que cette fic a plus d'un an, merci de la lire (et la relire, oui, aussi incroyable que ça me paraisse, j'arrive pas à le croire ça !) ! Merci de vos retours, de vos reviews qui me font sourire de votre enthousiasme et de vos remarques toujours fabuleuses ^^ !
Bonus-Noël : "Si t'es sage, je laisserais peut-être la Mère Noël te chevaucher..."
« Qu'est-ce que tu fous là ?! » hurla le blond, mains crispées sur la taille d'Izuku, lequel essaya désespérément de cacher la teinte écrevisse de ses joues aux creux de ses paumes.
De toute la putain de journée, il avait fallu que Eij rentre pile au moment où ils essayaient ces saloperies qu'il aurait cramé sur la minute, s'il n'était pas trop gêné pour bouger ne serait-ce que d'une des cornes en velours. Et la manière dont le roux souriait, amusé au possible de la situation, lui donnait envie de rentrer dans le miroir derrière lui pour s'y cacher à tout jamais :
« Ben la même chose que vous, une surprise, je crois. »
« Comment ça, une surprise ? » bafouilla Izuku, aussitôt interrompu par un Kacchan remonté à bloc pour cacher son propre malaise :
« Attends, une seconde, tes semaines de taff intense, c'était du flan ? »
« Pas du tout ! On a fini hier ! » annonça fièrement Eij, son expression triomphante lui mangeant les joues d'une satisfaction bien compréhensible, si fier de lui qu'en temps ordinaire, Izuku lui aurait volontiers sauté dans les bras tant il était adorable, avec ses yeux qui pétillaient de joie. Mais là, la seule pensée de son justaucorps remontant de dix centimètres sous le mouvement nécessaire pour enrouler ses cuisses autour de la taille d'Eij l'arrêta avant qu'il n'esquisse le moindre geste. Kacchan renifla, comme à son habitude bien plus bourru :
« Alors ? Bilan ? »
« Les dossiers ont été acceptés par le tribunal - la totalité ! Plus d'une centaine et pas un seul refusé ! »
« Nickel ! Vous reste plus qu'à attendre les autorisations nécessaires pour l'opération de filet. »
« On table sur un délai de trois semaines, un mois, le temps que toute la paperasserie se fasse. Je risque d'être absent deux ou trois jours quand on se mettra en route, mais pour le moment, aucune date n'est annoncée. »
Les félicitations d'Izuku lui rentrèrent dans la gorge en un sourire bien mince, la seule chose qu'il arriva à sortir sans trahir la bouffée d'angoisse qui lui avait mordu l'âme. Un truc auquel on ne s'attendait pas, en sortant avec deux pro-héros et qui annihilait complètement une tenue de renne ridicule, c'était la quantité astronomique de terreur que ce boulot charriait, du moindre micro-retard à la plus petite blessure. Il avait désactivé les annonces de son portable, tous les flashs infos, les alertes et autre, pour juguler ses inquiétudes, sur les conseils de son psy. Si un jour un malheur devait arriver, il n'aurait pas d'autre choix que de le prendre à bras-le-corps et de faire face comme il le pourrait, mais tant que rien n'était arrivé, mieux valait ne pas encombrer leurs journées d'angoisse.
Kacchan comme Eijirô ne furent pas dupes, n'étaient jamais dupes, de ses efforts de dissimulation : le blond lui déposa un baiser quelque part entre ses doigts, là où il arriva à atteindre sa pommette écarlate, tandis que le sourire d'Eij se fit un brin plus doux avant qu'il change de sujet, en essayant d'être le plus naturel possible :
« Et ça, c'est l'idée de qui ? »
Izuku leva la main, mortifié, avec l'envie irrépressible de se cacher sous la couette en dépit de la tendresse dans les yeux d'Eijirô et le grognement sur sa droite lui indiqua que Kacchan ne valait pas mieux. Ils devaient avoir le visage aussi rouge tomate l'un que l'autre. Le roux croisa les bras pour contenir son envie de sourire davantage et le plus sérieusement du monde, sa voix rendue rauque par sa maîtrise de soi, enchaîna :
« Et la mère Noël aussi ? »
« Ha non, ça, c'est Kacchan ! »
« Comment ça, c'est moi ?! N'importe quoi ! »
« C'est toi qui a choisi le renne ! »
« Ba le renne oui, rien que le renne, j'y suis pour rien pour la tenue de mère Noël ! »
« C'était le deal si tu voulais la queue en pompon ! »
« La queue en pompon ? » intervient Eijirô, son expression mi-amusée mi-excitée lui collant malgré lui un demi-rictus sur les lèvres, qui s'agrandit un peu plus devant le soupir d'Izuku, suivit d'un tour sur lui, mains levées au ciel de dépit. À la fin de son petit numéro, son mec se mordilla la lèvre avec un air d'un tout autre genre sur le visage et Kacchan ajouta, crâneur comme pas possible :
« Cadeau. »
« Je reconnais que la queue en pompon et les petites cornes valaient largement ta tenue de Mère Noël. Soulève ta jupe, toi, pour voir. »
Ravi de pouvoir lui rendre la monnaie de sa pièce, Izuku attendit que Kacchan finisse son numéro de ronchonnage et soulève sa robe de toute la mauvaise grâce du monde, pour désigner bas et porte-jarretelle d'une main :
« Cadeau ! »
« Mmmm... Ça vaut largement l'engueulade de ce matin. »
Izuku réfréna un sourire satisfait face à l'envie dans la voix d'Eijirô, en trop grande quantité pour que le rouge puisse s'effacer de ses joues, bien trop d'excitation qui dégoulinait le long de leurs lingeries, dévorés des yeux comme ils l'étaient et ça, plus les mains de Kacchan sur ses hanches une minute avant, ça laissait des traces. Qu'il espérait assez discrètes pour éviter de se faire vanner par le blond. Lequel avait l'air de s'en foutre comme de l'an quarante, bien plus occupé à tenter de regarder l'intérieur du sac de sport large comme pas possible qu'Eij avait lâché sur le sol :
« Et ta hotte à jouets ? »
« Hé bien techniquement, ça devait attendre Noël... »
« Parce que tu crois que le numéro de Mère Noël avec son fidèle destrier, ça devait pas attendre Noël, peut-être ? » persifla Kacchan, s'attirant une bien méritée tape sur l'arrière du crâne de la part dudit fidèle destrier agacé. « Ben quoi ? »
D'un geste du pied, Eijirô amusé poussa le sac devant lui, le temps qu'Izuku se penche pour ramasser le collier de cuir, de facture bien différente de leur tenue : rien de kitsch ou trop voyant, un cuir épais, travaillé, souple et résistant comme il le fallait, avec une protection de tissus assez épais à l'intérieur pour protéger le cuir plus que l'humain. L'attache métallique offrait assez de jeu pour ajuster tout cela de multiple façon, lâche ou trop serré et à l'avant, une boucle de fer poli attendait une laisse, vraisemblablement. Indépendamment de son utilité, c'était vraiment un très bel objet, qu'Izuku tourna entre ses doigts, appréciant la sensation du cuir et le froid du métal. Eijirô le lui ôta délicatement des mains :
« Un renne sans collier, c'est une hérésie. Bouge pas. »
Ce qui était hérétique, c'était la douceur de son sourire alors qu'il claquait la lourde bande de cuir autour de son cou, serrant juste ce qu'il fallait pour qu'Izuku le sente constamment contre sa peau en un inconfort léger. Et terriblement excitant.
« Pas trop serré ? »
« C'est parfait. »
« Super. Et pour toi... » plaisanta Eijirô en farfouillant dans son sac, imitant à la perfection la voix grave traditionnelle du père Noël, ne manquait que le bonnet et une barbe fournie. Incapable d'empêcher un gloussement amusé de lui échapper, Izuku le regarda batailler une minute pour ressortir une double paire de menottes de son sac, reliées par de courtes chaînettes à une unique barre de métal. Sourcils froncés, il pencha les cornes de côtés pour tenter de comprendre comment diable ce truc-là s'utilisait – pour les attacher en même temps ? Ou à un meuble ? Ça ne collait pas avec la différence de diamètre des menottes, ni avec leur disposition… Surprenant son air méditatif, Eijirô lança à Kacchan, un mouvement de menton impérieux en prime :
« Tourne-toi. »
Avec l'aimable participation du blond, la manière de les utiliser devenait tout de suite beaucoup plus claire : une menotte au poignet, l'autre au niveau de l'avant-bras et le tout solidement cadenassé par la barre de fer au milieu, collée contre la peau. Impossible de bouger quoi que ce soit ainsi, c'était bien plus rigide qu'une paire de menottes classiques. Et bien plus excitant, de voir le blond bras derrière le dos, immobilisé au point de pouvoir à peine faire jouer ses épaules, une légère raideur dans sa posture alors qu'Eijirô ajustait consciencieusement les attaches de cuir autour du fer. La longueur de la barre était parfaite pour Kacchan, calée de ses poignets à ses coudes, si parfaite qu'elle semblait faite sur mesure, ce que confirma un rapide coup d'œil d'Izuku sur le liseré de cuir orangé qui bordait les bracelets et il se demanda si dans le sac une paire identique s'ornait d'un trait vert. S'imaginer dans la même posture que le blond suffit largement à filer un léger, mais trop marqué coup de fouet à son rythme cardiaque et il se mordilla la lèvre en essayant de repousser cette idée pas catholique dans la douceur avec laquelle Eij vérifiait une fois de plus les attaches :
« Safeword ? »
« Comme si on les avait oubliés, depuis hier ! »
Et comme si Eijirô faisait quoi que ce soit sans vérifier ! Pour un peu, il en aurait pincé les lèvres de moquerie à l'attention de Kacchan mais préféra répondre sans ajouter de pique :
« Glace. »
« Katsuki ? »
« Pff... Shampoing. » grommela le blond avec le nez retroussé, plus occupé à tester la solidité du système dans son dos, qu'il aurait sans nul doute pu faire fondre d'un claquement de doigts, s'il l'avait voulu. D'un doigt léger, Eijirô redessina la courbure de la nuque si fière, effleura le tissu rouge vif en découpant la silhouette de sa musculature à travers la robe, abandonna sa douceur sur la chute de rein de Kacchan et enroula deux doigts autour de la barre pour tirer brusquement son mec vers lui, crocs scintillants dans les mèches blondes :
« Donc, si je récapitule, ce matin, c'était du flan ? Tu m'as engueulé comme du poisson pourri, pour que dalle ? »
« Règle numéro 16 : t'as pas le droit de passer ta colère ou ton ressentiment sur nous au lit ! »
Yeux fermés, il aurait pu deviner que Kacchan arborait le rictus le plus arrogant du monde, qui s'entendait dans sa manière d'articuler soigneusement chaque mot de cette putain de règle qu'il était si profondément fier d'avoir sorti. La vision qu'il offrait, menotté dans sa robe rouge courte au possible, fila une envie monstrueuse à Izuku de voir Eijirô effacer ce sourire de petit con de ses lèvres, de quelques manières que ce soit. Si crâneur que toute son insolence redessina une idée d'un autre genre sur les lèvres du roux, un truc qu'Izuku aurait détesté voir si leur mec s'était penché ainsi sur lui.
« Colère ou ressentiment, hein ? Mais rien ne m'interdit de passer toute ma joie face à la surprise de mes deux parfaits petits amis, non ? »
S'il ne le connaissait pas aussi bien, Izuku aurait pu penser que Kacchan venait de se faire avoir en beauté par son propre numéro de sale gosse. S'il ne le connaissait pas assez pour repérer dans le retroussement agacé de ses lèvres une tension trop travaillée, trop impatiente que la main raidie d'alter d'Eij remontait le long de sa cuisse, rebiquant le tissu rouge. Sans aucun effort, l'index du roux griffa la peau à travers le bas, l'effilocha en même temps que l'expression rebelle de Kacchan, sous une infime plainte qui ripa alors que les doigts d'Eijirô ajoutaient une nouvelle griffure.
Avec l'impression que sa respiration s'arrêtait à chaque fois que l'alter d'Eij mordait tissus et peau, emprisonnée dans le relief de la cicatrice à venir, Izuku dévora du regard ses hommes, décidé à cartographier son excitation dans chaque détail de ce tableau. De la méthodique lenteur du roux dans son avancée, alternant une cuisse, puis l'autre, en un savant zébrage qui ne tenait pas compte des sifflements de douleur ci et là, à sa manière de sourire contre la nuque de Kacchan, aux premières loges pour déguster très légers gémissements de leur amoureux. Lui devait se contenter de les deviner à la manière dont le torse de Kacchan se tendait quand il cessait de respirer, juste assez pour le bas de la robe remonte de quelques millimètres sur ses cuisses désormais moins couvertes par les bas que par les griffures laissées par Eijirô. Son index se faufila sous l'attache du porte-jarretelle, à gauche, tira légèrement avec un bruit de déchirure et le haut du bas descendit de quelques centimètres, libéré ainsi de l'attache.
« Mieux. »
Izuku était on ne peut plus d'accord avec l'affirmation, spécialement si on rajoutait dans la balance les minuscules perles de sang qui dégoûtaient le long de la cuisse de Kacchan dont son imagination parait sa langue de l'odeur épaisse, ses doigts du goût métallique. L'impatience de le toucher au creux de l'âme. Kacchan feula de douleur quand Eijirô le mordit férocement, pile à la jonction de l'épaule et du cou, avec le chuintement caractéristique des crocs perçant la peau. Et Izuku réalisa que respirer était peut-être une option envisageable quand le roux s'adressa subitement à lui, les lèvres encore collées à la gorge de leur amoureux :
« Il te manque des bas, je crois. On en a encore, ou on a bousillé la dernière paire ? »
« Heu... Kacchan avait prévu... » tenta Izuku, avec tout ce qui lui restait de dignité et un vague geste en direction du sac de lingerie jeté en vrac dans un coin de la chambre, les papiers de soie fourrés à la va-vite dedans.
Eijirô lâcha Kacchan et d'une pression mesurée sur la barre de fer, l'assit par terre sans prendre la peine d'ordonner leur immobilité, le simple froncement de nez à leur attention suffisant largement à tuer dans l'œuf toute idée de bouger d'une oreille. Ce dont Izuku n'allait certainement pas se plaindre, pas avec un tel spectacle pour patienter et perdre son regard sur les courbes des cuisses écartées de Kacchan, sur lesquelles remontait à merveille le liseré duveteux de sa robe. Eij récupéra dans le bordel de plastique le sachet des bas qu'avait choisi Kacchan, un truc basique puisque « de toute manière, on va te les arracher aussitôt », qu'il déballa avec un sourire satisfait.
« Et ba Kacchan a bien fait, ma foi… Assis. »
Sans savoir exactement où il était supposé s'asseoir, Izuku tenta sa chance en se laisser tomber sans grâce sur le rebord du lit, volant un peu plus au passage la vision délicieuse de Kacchan menotté sur le sol. À qui leur mec lança, un brin trop amusé :
« Et toi, il te manque pas un bonnet ? »
« Ha non ! Le prochain qui me reparle de ce bonnet de merde, je le lui fais bouffer au prochain repas ! » fulmina le blond, dents dévoilés en un rictus de menace qui n'eut pas du tout, mais alors du tout, l'effet escompté sur Eijirô.
« Pardon ? »
Le ton glissa direct dans les veines d'Izuku en une excitation folle, alors que Kacchan ravalait l'insulte suivante, lui jetait un bref regard par-dessus l'épaule du roux et le haussement d'épaule du vert, accompagné d'une mimique d'avertissement, lui ferma définitivement la bouche. Il y avait un temps pour faire son numéro de petit con et un temps pour caler par prudence son attitude sur celle du vert, au risque de se retrouver cul et cuisses plus écarlates encore. Et manquer l'occasion de voir Izuku punit de la même manière.
« J'ai pas bien entendu, je crois ? »
Kacchan conserva un silence obstiné, fermement décidé à ne surtout pas laisser un truc lui échapper et Izuku faillit sourire, se reprit in-extremis alors qu'Eijirô lui adressait un rapide coup d'œil, le temps de vérifier s'il ne versait pas dans l'effronterie à son tour. Le roux reporta son attention sur Kacchan, à qui il sourit, sarcastique à souhait :
« Puisque tu n'as rien dit, n'est-ce pas, comme la bonne chienne bien dressée que tu es, tu vas continuer sur cette lancée. Interdiction d'ouvrir ta bouche pour autre chose qu'un gémissement. J'ai une meilleure utilisation pour ta langue. »
Les reins d'Izuku se vrillèrent d'une pointe de désir, juste de quoi tendre assez le velours vert pour empêcher toute dissimulation et il se mordilla la lèvre en voyant la silhouette d'Eijirô se pencher sur leur mec, méprisant de toute sa taille le blond qui le défiait du regard, sagement assis et menotté. Le souffle du roux sembla redessiner les lèvres de Kacchan en les parcourant, une fraction de seconde avant de lui refuser un baiser. Tout l'outrage remonta dans la gorge de Kacchan en une protestation furibonde, rattrapée à temps par un grincement de dent qui laissa Eijirô satisfait et Izuku beaucoup trop excité pour la situation.
« Tu vas enfiler ses bas à Izuku. »
Kacchan haussa un sourcil interrogatif, suivit d'un mouvement d'humeur qui fit sonner les menottes, derrière lui, histoire de rappeler sans prononcer le moindre mot, mais avec son habituel sarcasme qu'il allait rencontrer quelques problèmes pour faire ça. Et ça n'eut aucun effet sur le rictus d'Eijirô, à part peut-être l'étirer un peu plus :
« Je croyais t'avoir dit que j'allais te donner une meilleure façon d'utiliser ta grande gueule. »
Les images s'empilèrent au creux des reins d'Izuku, pliant un peu plus ses nerfs sous le poids de l'idée si putain de bonne de Kacchan remontant un bas le long de sa jambe avec ses dents. Il allait sans nul doute devenir le premier cas de héros subissant une combustion spontanée en ayant un alter qui n'avait rien à voir avec le feu. Et ça serait worth it.
À mille lieux de ses ruminements excités, la main d'Eijirô s'enfonça dans les joues de Kacchan, à imprimer le ton dur de sa voix sur le léger rouge de la peau du blond, le temps qu'Eij cherche son regard pour le sonder :
« Interdiction de mordre. Compris ? »
Kacchan hocha la tête, presque frénétique pour le peu qu'Izuku pouvait en voir et lui-même s'obligea à enfouir ses mains sous lui, pour prévenir toute tentation, en regrettant ne pas avoir également des menottes pour contenir son envie. Il s'efforça de rester le plus immobile possible alors que doucement, Eij lui écartait les cuisses, lui faisait lever un pied puis l'autre pour lui passer le bas encore retroussé, les abandonnant au niveau de ses chevilles pour le blond. Ce n'est qu'une fois assis derrière lui, les cuisses enserrant ses hanches et si fermement collé à son dos qu'Izuku aurait pu redessiner les muscles de son torse rien qu'en suivant les mouvements de ceux-ci sur sa peau, qu'Eijirô reporta son attention sur Kacchan.
S'il avait cru que voir leur mec menotté en tenue de Mère Noël était excitant, le claquement de doigts d'Eijirô, insultant au possible, rehaussa le tableau d'un rouge intense sur les joues de Kacchan. Qui avait terriblement envie de pouvoir approcher ces cuisses tout en ayant chaque cellule de son être qui se révoltait à l'idée même d'obéir à un claquement de doigt. Comme un chien.
La moindre pensée et remarque acerbe se lisait dans ses prunelles, le temps d'y flamber et d'y mourir, remplacer par le désir impossible à dissimuler et avec toute la mauvaise grâce du monde, Kacchan finit par se redresser, les mâchoires concassées de fierté matée. Ses genoux firent un son similaire à celui de ce matin, dans la cuisine, quand il s'affala aux pieds d'Izuku. Lequel réalisa à cet instant précis ce que cela signifiait, de se faire enfiler ses bas par Kacchan, à l'aide de ses dents et uniquement de ses dents et il était pas certain d'y survivre. Son esprit court-circuita littéralement en voyant le blond se pencher sur sa cheville, sa peau brûlant la sienne de cette envie violente de le mordre, ployant la nuque jusqu'à arriver à attraper du bout des dents le liseré de nylon du bas. Kacchan agenouillé à ses pieds, un truc suffisant pour perdre le contrôle de son cœur et laisser le désir lui fasse fermer les yeux dans l'espoir vain de maîtriser sa respiration, qu'Eij guettait avec amusement.
Le souffle de Kacchan remontait lentement, si lentement, le long de sa jambe, traçant un chemin d'impatience et de frustration sur sa peau en vague de frisson qui hérissait sa cuisse de chair de poule, aussitôt enfermée par le froid du bas que le blond tirait du bout des dents. Il dut faire une pause, affirmer sa prise et son équilibre, que ses mains liées dans son dos rendaient précaire, surchauffant la peau d'Izuku de la sienne, devenue tout bonnement incandescente.
« Je crois pas t'avoir autorisé à fermer les yeux, petit chat. »
L'ordre n'aurait pu être plus explicite, s'il avait voulu oublier les doigts du roux qui s'enroulaient avec paresse autour de son menton pour accompagner son mouvement, l'obligeant à jeter un coup d'œil vers le bas.
Bordel.
Peu de choses dépassait l'érotisme de Kacchan au lit, qui avait manqué sa carrière d'acteur porno pour poursuivre celle, bien moins agréable visuellement, de pro-héro. Peu de choses hormis peut-être Eijirô quand ses mèches s'étalaient sur l'oreiller, sous lui. Mais cette vision-là, de Kacchan rougit de plaisir, dents crochetant le bas de nylon qui s'humectait de salive, se hissant lentement le long de sa cuisse avec toute l'impatience du monde gravée au fer rouge dans son regard, surpassait tout ce qu'ils avaient jamais vu.
« Ça aurait été dommage de manquer ça... »
Oh oui, indubitablement. Son putain de justaucorps se fit plus petit encore contre son érection, douloureuse au possible et il essaya de continuer à respirer en dépit de la vue entre ses cuisses, comme s'il n'aurait pas donné tout ce qu'il possédait pour qu'Eijirô l'autorise à foutre sa queue dans cette bouche.
Le haut du bas arriva tant bien que mal là où il était supposé être sur sa cuisse, bien que complètement de travers et lorsque Kacchan lâcha le nylon, ce fut uniquement pour en suivre doucement la couture du bout du nez, effleurant la peau d'Izuku à lui hérisser le corps d'excitation pure. Pour lui permettre d'ajuster le vêtement, Izuku écarta encore un peu plus les cuisses, ravagé de sentir la main d'Eijirô glisser le long de sa mâchoire pour se refermer sur sa gorge et serrer un brin, juste de quoi étreindre sa respiration d'une onde de désir. Sur sa peau, Kacchan électrisa tout ce qui leur restait de raison lorsqu'il glissa sa langue sous le bas, referma les dents sur sa nouvelle prise pour la hausser comme il pouvait. Son mouvement de réajustement lui fit assez redresser la tête pour que ses lèvres balaient très furtivement le velours vert, tout exprès, remontant pour une fraction de seconde l'excitation d'Izuku qui siffla.
« Hep, hep, hep, tu prends un peu trop de liberté. Fais attention, Katsuki. »
La rage froide dans les prunelles vermillon, contre ses cuisses, sembla retourner le monde d'un déni de pure façade, car Kacchan abandonna sa proie au grand dam d'Izuku pour s'attaquer au second bas. Il le remonta avec toute l'application que lui laissait sa frustration, continuant de faire mourir un peu plus son mec alors qu'Eijirô s'amusait à promener ses mains sur la peau du vert, sans jamais ôter ses doigts de son corps. Chaque seconde où le brasier du blond marquait sa peau de cicatrices invisibles, relief de plaisir esquissé plutôt que ressenti, il sentait sa température interne monter à mille degrés, à deux doigts d'en crever dans les bras d'Eijirô. Tout ça pour des putain de bas.
Son espoir de pouvoir souffler, quand Kacchan réussit enfin à ajuster le second bas sur le haut de sa cuisse, après quelques essais malencontreux qui avaient resserré encore plus le velours sur sa queue, mourut dans le sourire d'Eijirô, contre son oreille :
« Mieux, mon amour, bien mieux… C'était si dur que ça ? »
Kacchan ouvrit la bouche pour répondre et se rappela in-extremis du premier ordre du roux, referma aussitôt le bec en secouant vertement la tête. La satisfaction d'Eij s'entendait dans sa respiration, son sourire dans l'arrondi de sa phrase :
« Puisque tu obéis si bien… je t'autorise une morsure. Une seule. »
« Mais… »
« Mais toi, t'as pas voix au chapitre. » gronda son mec contre lui, hérissant sa peau d'un frisson face à l'inflexibilité de son ordre. Le regard de Kacchan scintilla un instant, aussitôt dissimulé par une mine songeuse qui dura moins de deux secondes et ses crocs semblèrent trouer la semi-obscurité d'un éclat mauvais, alors qu'il les enfonçait rudement dans la cuisse d'Izuku.
Celui-ci jappa de douleur, faillit foutre un coup de pied à Kacchan et se rattrapa au poignet d'Eijirô pour se contenir. La douleur se glissait sous la sensation de chatouille des mèches blondes sur sa peau, à deux doigts de le faire siffler de colère, mais il devait bien cette récompense à Kacchan, ne serait-ce que pour le laisser creuser sa chair d'une frustration qui ne cessait de l'exciter.
Et quand les doigts d'Eijirô se glissèrent sous le collier pour serrer un peu plus sa prise sur sa gorge, une légère plainte échappa au vert, incapable de faire autrement sous le vertige délicieux que le manque d'air engendrait, avec la chaleur d'Eijirô et les crocs de Kacchan sur lui.
« Assez. »
Sa cuisse droite s'ornait d'une tâche violine, où les marques de dents ressortaient en traces rouges, qu'Eijirô évalua d'un regard, y passant les doigts délicatement pour en apprécier le relief.
« Pas mal du tout… T'as le droit de rouvrir ta grande bouche pour parler, mais méfie-toi de ce que tu vas sortir. »
« Moi ? J'oserais jamais. »
« Petit con. »
Le tirage de langue de Kacchan disparut abruptement du champ de vision d'Izuku, subitement plié en deux par un Eij amusé qui déposa ses lèvres sur celles de leur homme en un baiser éclair. Il le lâcha sans s'occuper du grognement frustré du blond à qui Izuku aurait volontiers léché la moue boudeuse pour compenser. Rien qu'histoire d'assouvir un peu l'envie terrible de mordre son envie à la commissure des lèvres d'un de ses mecs, y enfouir son désir pour que celui-ci cesse enfin de rapetisser le velours sur sa peau surchauffée. Le roux s'extirpa du lit avec une rapidité surprenante, pendant que Kacchan appuyait son sourire contre la marque qu'il venait de laisser sur la cuisse d'Izuku, fermant les yeux comme un chat sous le baiser que déposa le vert sur sa pommette en se shootant à l'odeur de caramel. Interrompus par le tintement au niveau de la tête de lit, qui sonnait bien trop métallique pour être un oreiller, leur faisant relever le museau de curiosité. Izuku se dévissa le cou pour tenter d'apercevoir la chose en question, suivit dans son mouvement par Kacchan et ils observèrent avec intérêt l'objet dans les mains d'Eijirô jusqu'à ce que la lumière en dessine assez les contours pour le rendre reconnaissable.
« Quand est-ce que t'as installé ça ? »
« Pendant une de mes soi-disant « journée de boulot ». »
Et il avait fait un travail consciencieux, pour visser à même le bois les deux épaisses chaînes reliant les menottes de cuir à la structure de leur lit, tout juste assez longues pour qu'une fois refermées autour des poignets, on puisse ramener ses bras au-dessus de soi de manière confortable, guère plus. Avec une absence de couleur distinctive qui laissait entrevoir autant de partie de jambes en l'air avec lesdites menottes qu'en les utilisant sur Kacchan, idée savoureuse s'il en était. Il se demanda vaguement s'il s'agissait d'un métal traité par de l'anti-alter, avant de se raviser : cela les aurait mis en danger en cas d'attaques chez eux, jamais Eij n'aurait installé un tel système.
« C'est pour ça que tu t'es porté volontaire pour faire le lit toute cette semaine ! » ronfla Kacchan, sourcils froncés de mécontentement face à la duperie, rabroué avec gentillesse :
« Je crois que vos tenues ont assez prouvé que je ne suis pas le seul à avoir menti. »
« Hey ! »
Kacchan continua de ronchonner dans les cuisses d'Izuku, son concert de grommellement amplifié lorsqu'Eijirô agrippa brusquement les hanches du vert pour le tirer vers le haut du lit, supprimant l'oreiller personnel de la mère Noël. Cornes une lichette de travers, Izuku se vit plaqué avec douceur contre le matelas et de bonne grâce, plaça ses mains dans les menottes pour laisser Eijirô les refermer avec soin sur ses poignets, ajuster le tout d'une rapide vérification sans daigner remarquer son frisson d'appréhension. Et redresser le serre-tête avec un sourire et un baiser en prime, furtif à souhait, avant d'observer son œuvre, son regard scrutant chaque millimètre carré de peau à rougir les joues d'Izuku de gêne.
« Pas mal comme vue... On est presque bon. »
Izuku haussa un sourcil interrogateur, un brin inquiet et n'eut pour toute réponse qu'un mouvement de la main :
« Tu verras bien, c'est pas comme si tu pouvais aller quelque part, n'est-ce pas ? »
Un ricanement de gremlin et une poignée de secondes plus tard, Kacchan rebondissait sur le lit à côté avec un « aoutch » aussi dramatique que forcé, enfoncé comme il était dans le moelleux des draps.
« Mais quelle comédienne ! »
« J'aimerais t'y voir ! »
« Ho ça, tu vas nous voir, t'inquiète pas. »
Izuku tourna la tête vers Kacchan pour échanger un froncement de sourcils dubitatif, que le lancer magistralement précis d'une seconde barre pile poil entre eux coupa net. Celle-là, bien plus longue, était reliée par le même système d'attache à clips à un second collier, identique en tout point à celui qu'Izuku portait, à l'exception, bien entendu, du liseré orange qui serpentait sur le pourtour et qui se refléta un instant dans le rictus excité du blond. Kacchan avec un collier, c'était décidément Noël et il comptait ressortir ce cadeau chaque putain de mois. Voir semaine. Mi-ni-mum.
En attendant, il essaya de se tortiller pour ne pas perdre une miette du spectacle du collier sous les doigts du roux, refermé délicatement sur la gorge rougie d'envie de Kacchan pour mieux souligner les courbes que sa position créait. Le mouvement que fit le blond pour échapper à la morsure du cuir, quand Eij tira sur la barre de fer pour l'attacher aux menottes dans le creux de son dos, laissa à Izuku tout loisir de dévorer du regard sa perfection. Et d'apprécier la planification d'Eij, qui avait mesuré la barre un brin trop court, trois fois rien, juste de quoi forcer Kacchan à basculer la tête en arrière, offrir sa gorge et cambrer son corps parfait en exhibant indécemment le dessin de ses muscles. Qui aurait cru qu'une simple tige de fer collée sur le dos de leur mec pouvait être si excitante ? Si bandante qu'il se força à inspirer profondément pour éviter de penser à l'inconfort de cette saloperie de justaucorps. Et songer à commenter le nouvel accessoire du blond :
« J'adore. »
« Mm, je me disais bien que ça te plairait. »
« Hé bien moi, j'aime pas du tout ! » bougonna Kacchan, obligé de rester allongé sur le côté pour préserver ses muscles de la tension induite par le système d'attache et visiblement déterminé à faire oublier le rouge de ses joues par un étalage de fausse mauvaise humeur, que l'état de sa queue démentait. « D'ailleurs, si on pouvait me détacher, que je retourne mordre les cuisses de Deku, j'apprécierais ! »
« Et puis quoi encore ? T'as eu ta friandise, à mon tour ! »
Izuku ouvrit la bouche dans l'intention de leur rappeler à tous les deux qu'il était costumé en renne et non en un putain de sucre d'orge, sans réussir à articuler la moindre syllabe avant que les mains du roux pincent férocement sa peau à travers le velours, lui tirant une exclamation de douleur surprise. Eijirô agrippa ses hanches et souleva, tout simplement, décolla son dos du matelas sans aucun effort et maintint son bassin d'un geste nonchalant au niveau de son visage, s'accordant le luxe de l'accès à son entre-cuisse sans avoir à courber la nuque.
Privé d'équilibre, Izuku se raccrocha comme il put, glissant ses mollets sur les épaules d'Eijirô jusqu'à y caler ses pieds, avec un cri de stupeur qui s'acheva dans un gargouillement de plaisir. Il était complètement plié en deux, cul en l'air, c'était inconfortable au possible et si humiliant que jamais le rouge ne quitterait ses joues, mais tout cela disparut dans la langue d'Eijirô sur le velours vert, redessinant le relief de sa queue avec une lenteur consommée. Il lui sembla que le justaucorps, déjà bien trop étroit par nature et rapetissé davantage par les dents de Kacchan sur sa cuisse, réduisait encore un peu plus sur lui. Et la langue qui passait et repassait trempait l'habit de salive, trace humide que chaque souffle du roux nimbait de chaleur et qui rendait divin le moindre mouvement de langue.
Le roux prit tout son temps pour parcourir son érection, tantôt de l'aplat, tantôt de la pointe de sa langue qu'il satura de la plainte d'Izuku. La plus infime des variations dans sa voix se répercutait sur le tracé qu'esquissait Eijirô sur sa queue et il aurait pu en jouer, si tout son esprit n'était pas englouti dans l'anticipation fébrile de la prochaine caresse de son mec sur lui.
Les menottes ne lui autorisaient pas le moindre mouvement, ni d'atteindre Eij ni Kacchan, dont le faible gémissement d'envie quelque part sur sa gauche faillit perdre un peu plus de plaisir tant le son était orgasmique, ce qui ne l'empêcha d'essayer de tirer dessus, par réflexe. D'un geste, Eijirô repoussa le justaucorps sur le côté, s'attirant un soupir de soulagement d'Izuku, la douleur de l'étroitesse du velours enfin disparue de son érection. Et la langue de son mec devint pur plaisir, sur sa peau nue, remontant le long de sa queue avec assez de soin pour qu'il puisse sentir le moindre centimètre de sa langue parcourir son érection en le perdant un peu plus dans la chaleur incendiaire de sa bouche. Il gémit, mains refermées sur le drap, ravala son souffle quand la langue du roux s'enroula autour de lui, une fraction de seconde avant que ses lèvres ne glissent jusqu'à la base de sa queue.
La pointe des dents d'Eijirô, promenée sur son érection avec nonchalance, glissa un cri dans ses gémissements, que sa langue prolongea à l'envie, et la tension des reins d'Izuku rendit subitement sa voix rauque de plaisir. En dépit de l'inconfort de la position, c'était bien trop bon, la chaleur de la bouche d'Eij vrillait ses reins et tordait ses nerfs, occultant tout ce qui n'était pas directement lié aux arabesques de cette langue bien trop douée sur lui. Eijirô déserta brusquement son érection pour faire glisser ses lèvres sur l'intérieur de sa cuisse, n'attendant pas dix secondes pour y plonger les dents. Aussi fermement maintenu, Izuku ne put que lâcher une protestation, muscles tendus pour que la douleur des menottes sur son poignet limite celle qu'Eijirô instillait dans sa chair.
Le roux le lâcha aussi subitement qu'il l'avait soulevé, le laissant rebondir sur le lit avec un petit sourire devant son air ébouriffé et passablement rouge :
« À bout de souffle, mon chat ? »
Surtout frustré au possible, mais ça, il le garda pour soi et pour éviter de se ridiculiser davantage avec un halètement, il se contenta d'emprunter la meilleure réponse de Kacchan : tirer la langue. Le blond gloussa d'amusement à côté, bien plus pour l'expression médusée d'Eijirô, si peu habitué à le voir afficher le même comportement de sale petit con que leur amoureux, mais à la manière dont il réajusta son pantalon, au passage, ce n'était pas pour lui déplaire :
« À ta guise. »
« Ha ! J'aimerais pas être à ta place ! » railla Kacchan et dans l'angle mort d'Eijirô, Izuku tenta de lui glisser une légère tape du bout du pied, discrètement. Non seulement il manqua sa cible, et de loin, mais en prime sa cheville se fit épingler en vol par la poigne d'Eij, accompagné un « oh, petit chat » presque tendre, au milieu de son excitation face à la dérobade du vert. Presque, s'il n'avait pas instillé une telle lame de désir saupoudré d'anxiété le long des nerfs d'Izuku.
« Même les chevilles immobilisées, tu ne sais pas te tenir tranquille ? »
« C'est lui qui a commencé ! »
« C'est pas moi qui ait tiré la langue à Sir ! »
« Espèce de petit bata… »
« Ta gueule. » cracha Eij, la main sur sa bouche, le muselant plus efficacement que tout les bâillons du monde et sa voix au creux de son oreille, perdue dans les boucles et hachée de tout le désir d'Eijirô, effaça le moindre mot de l'esprit d'Izuku :
« Tu ne pourras pas bouger autre chose que ton regard, mon amour, et il aura interdiction de t'embrasser. On va voir si tu auras toujours autant envie de faire le malin. »
Ça ne voulait rien dire, toute sa volonté ne l'empêcherait pas de glisser ses mollets à l'arrière des cuisses d'Eijirô s'il le baisait ou d'encercler la taille de Kacchan de ses propres cuisses, comment pourrait-il ne plus bouger et conserver l'immobilité demandée par Eij ? Avec un froncement de sourcils, il tenta de rassembler les phrases qui lui échappaient pour expliciter ce concept au roux qui s'était levé du lit pour aller récupérer quelque chose au pied de celui-ci. Presque immédiatement, la caresse des doigts du roux sur sa cheville chuchota une idée qui lui poinçonna le bas-ventre de désir. « Tu ne pourras pas bouger autre chose que ton regard ». La barre métallique dans le dos de Kacchan.
Les menottes bien plus larges qui refermèrent leurs langues de cuir sur ses chevilles envoyèrent un spasme dans son organisme tendu d'excitation. Lorsqu'Eijirô glissa ses mains autour de la barre de fer, le mécanisme de verrouillage émit un léger son, juste avant que le roux n'agrandisse d'un mouvement sec la longueur de la barre, faisant glisser les deux morceaux de fer emboîtés pour réduire à néant les possibilités de se mouvoir d'Izuku.
« Ça, ça me plaît. De ouf. »
Eijirô secoua la tête de droite à gauche face à la remarque de Kacchan, occupé à glisser les chaînes qu'il avait installées aux pieds du lit dans le système de la barre d'écartement, amusé de l'enthousiasme du blond, qui ne perdait pas une miette de son installation. Izuku ne voyait de lui que la courbe de son épaule, avant que le hérissement de ses mèches blondes ne mange sa nuque.
« Quoi, non ? »
Sans répondre, le roux replongea dans le sac de sport quelque part sur le sol, complètement invisible désormais, pour en extirper un long ruban de cuir, cliquetant à son extrémité, qu'Izuku n'arriva pas à détailler assez pour en connaître l'utilité. Kacchan en avait cependant assez vu pour qu'un rictus carnassier s'entende dans son « oh. », bien trop doux, bien trop léger pour que ça le rassure. Bien au contraire.
« Toi, c'est ça que tu vas aimer. »
Évidemment. Comment une chienne ne pouvait pas apprécier une laisse, songea Izuku, dépité d'admettre que ça l'excitait bien trop pour son égo, alors qu'Eijirô claquait autour de son collier le système d'attache de la laisse. Humiliant au possible. Particulièrement avec les menottes qui l'empêchaient de faire quoi que ce soit et si Eijirô tirait dessus, son corps se courberait sous la laisse sans qu'il ait son mot à dire.
Incapable de s'en empêcher, son mec tira sur son collier, savoura le mouvement qui se répercuta le long de la laisse jusqu'à sa gorge, laquelle s'étouffa de désir autant que de la brusque tension sur le cuir. Le regard d'Eij le brûla de toute son attention, alors qu'il fermait les yeux pour les empêcher de se révulser sous le plaisir mêlé de douleur, un truc qui lui tendit les muscles malgré lui. Et dans un brouillard d'envie, la voix d'Eijirô adressée à Kacchan :
« T'avais dit quoi déjà, la Mère Noël et son fidèle destrier ? »
« On est pas foncièrement obligé-obligé de ressortir ça... »
« Mais si, les traditions, la magie de Noël, le folklore, tout ça, tout ça... »
D'une main, il empoigna le fer des menottes du blond, le souleva comme il eut soulevé un chaton et l'installa manu-militari sur Izuku, dans une position inconfortable au possible, avec sa tête enfoui dans le creux de l'épaule du vert et le saillant de son coude enfoncé contre ses côtes. Aïe.
La pression sur son collier s'accentua encore, semant des paillettes de noirceur à la lisière de son champ de vision. Tant et plus qu'il ne réalisa pas tout de suite qu'Eijirô avait fait glisser les cuisses du blond de part et d'autres de sa taille, dans une position qui aurait été délicieuse s'il avait eu le moindre espoir de pouvoir toucher son mec.
On va voir si tu auras toujours autant envie de faire le malin.
Il avait surtout envie de gémir de frustration, sans que le filet d'air encore existant dans sa gorge ne lui accorde ce son-là. L'univers tout entier contenu dans le rictus d'Eijirô et le froncement de sourcils de Kacchan, qui avait suivi le raisonnement en même temps qu'Izuku, dépité pour lui sans réussir à dissimuler l'excitation que ça instillait sous sa peau. Le relâchement de la laisse autorisa enfin ce minuscule gémissement frustré, accru par le roulement de bassin du blond sur lui, retroussant la robe de manière délicieuse. Aussitôt arrêté par Eijirô, d'un claquement de langue désapprobateur engloutit par le couinement d'Izuku, à deux doigts de claquer au museau du roux un juron bien senti qui ne l'aurait sans doute pas aidé à se sortir de sa prison de menotte.
« On a même pas encore commencé et déjà, tu cherches à enfreindre les règles, tu triches petit chat. Tu mérites même pas que je baise Kats sur toi. »
Acide à souhait, la phrase dégoutta le long de ses reins, enduit de l'insulte et du mépris dosé à la perfection, le faisant remercier tous les dieux qu'Eij n'ait pas songé à remettre en place le justaucorps avant de l'attacher. Sur lui, Kacchan renifla de dédain, sa position lui offrant le premier rang pour voir l'effet que l'arrogance insultante d'Eijirô lui faisait. Amusé comme tout.
La laisse se tendit d'un coup, ramenant attention et souffle à la merci absolue du roux, qui se pencha sur Izuku en ignorant royalement le blond étalé sous lui :
« Maintenant, tu ne bouges plus et tu ne te plains pas. Et si t'es sage, je laisserais peut-être la Mère Noël te chevaucher... »
Malgré tout l'amusement qui s'entendait dans sa voix et la tournure de phrase aussi kitsch que son serre-tête cornu, la proposition était divine. Bien trop pour l'esprit d'Izuku, saturé d'envie au point de lui oblitérer toute raison dans la volonté farouche de ne surtout pas, jamais, désobéir une fraction de seconde de plus à Eijirô, ne pas tenter être privé des cuisses du blond sur ses hanches et du...
« Crache. »
Un jour, il ferait quelque chose pour le fétiche d'Eijirô sur la salive et autres fluides corporels. Un jour. Quand ça arrêterait de lui ficher des pointes de désir si intense dans les reins qu'il aurait presque pu en gémir et quand sa gorge cesserait de s'assécher brusquement à chaque fois qu'une idée de ce genre se plantait en lui. Obéissant, il tourna comme il put la tête vers la main tendue d'Eij, cracha en tentant de viser à peu près la paume du roux, qui constata son échec d'un rire moqueur à souhait :
« Ba alors, un collier et une laisse, et on sait plus viser ? Ou alors c'est ma langue sur ta queue qui t'a embrouillé l'esprit à ce point, petit renne ? »
Ça et les gémissements de Kacchan et l'éclat dans les yeux du roux et la manière dont leurs corps recouvraient le sien et cette chaleur à crever qui s'infiltrait jusque dans ses os. Il voulut s'excuser d'avoir été maladroit à ce point, comme s'il y pouvait quoi que ce soit, mais l'humiliation lui allait si bien, dans les yeux d'Eijirô, qu'il aurait même été prêt à s'excuser de devoir respirer.
Le roux n'attendit même pas son premier bafouillage dans les règles de l'art, engouffrant ses doigts dans sa bouche à peine celle-ci entrouverte. Son index et son majeur pincèrent brièvement sa langue, à y tatouer assez d'excitation pour que l'air lui manque et que son monde se réduise à la pression de ses doigts. Et à la façon dont Eij se rapprochait de lui, tirant sur la laisse jusqu'à rhabiller sa vision d'étoiles de pénombres, pour lui cracher dans la bouche, maintenue ouverte de force.
Dégoûtant. Putain d'électrisant.
Son mec tourna ses doigts dans le mélange de leurs salives, déposa un baiser agrémenté du « merci » le plus insultant de toute l'histoire des mercis sur sa joue. Entre eux, Kacchan avala la sienne, de salive, en apercevant enfin à quel point Izuku était ravagé des gestes d'Eijirô, souffle chaud contre son torse, le temps que la main du roux se faufile sous la robe et glisse ses doigts enduits de salive au creux du blond.
Sa position était tout aussi confortable que celle d'Izuku lorsqu'Eij l'avait sucé et comme alors, ça n'avait strictement aucune conséquence sur les halètements de plaisir contre lui. Il pouvait suivre chacun des mouvements du roux que la robe lui cachait, rien qu'aux variations dans la voix de Kacchan et à la manière dont le sourire doux d'Eijirô fondait lentement, remplacé par un mélange de convoitise et de luxure. Avec son amour infini en sous-ton, pour adoucir.
Izuku avait sous doute sous-estimé l'effet que cela avait, de l'attacher lui et de menotter Kacchan, sans compter leur lingerie, parce que le rythme des allers-retours de la main d'Eij s'accéléra en une poignée de secondes, assorti d'une morsure déposée sur l'épaule de Kacchan et du gémissement de ce dernier. Trop d'impatience, qui suintait dans sa brusquerie sur la laisse enroulée négligemment autour de ses doigts, s'accumulait au creux du pli de ses lèvres, s'ourlait dans chaque micro-mouvement de ses prunelles sur eux, flatteuse au possible.
Occupé comme il l'était à dévorer le roux des yeux, il en oublia de dissimuler son expression attentive, qu'Eij connaissait trop bien après l'avoir vu analyser des milliards de choses depuis des années, et son mec haussa un sourcil, l'air de dire « Sérieux ? Là, maintenant ? », comme s'il pouvait s'en empêcher, comme s'il avait la moindre prise sur ce processus.
Il n'y avait que Kacchan et Eij pour briser ce cheminement de pensée, que le roux se fit un plaisir de diluer en se redressant : de sa main libre, il retroussa un peu plus la robe écarlate, arracha plus qu'il ne dézippa sa fermeture Éclair - et l'univers savait seul s'il avait baissé ou déchiré son boxer, c'était absolument pas son problème - et sans quitter Izuku des yeux, s'aida de sa laisse pour conserver son équilibre alors qu'il prenait Kacchan.
Le hoquet de ce dernier se répercuta dans la gorge d'Izuku, tué d'un savant coup sur la laisse, pour autant incapable d'effacer complètement le son de désir du vert. La crinière hérissée de Kacchan sema des frissons sur son torse, lorsqu'il tourna la tête pour poser son front contre la clavicule d'Izuku, cherchant à s'ancrer quelque part. Toute l'impatience d'Eijirô balaya cette faible tentative d'un coup de hanche violent, qui fit claquer les dents du blond sous l'impact et assassina un peu plus Izuku du son obscène à souhait des hanches du roux sur le cul de Kacchan.
Dans un geste réflexe, il voulut tendre les mains, que ce soit pour s'arrimer à la taille de son mec ou pour griffer son excitation sur son dos, retenu par les menottes qui glissèrent une note frustrée dans son gémissement.
« On mmm – regrette son petit numéro d'insolent ? »
Il allait finir comme Kacchan, furie folle furieuse, tant la morgue dans la voix d'Eijirô lui coula le long des nerfs pour retrousser sa lèvre au passage.
L'effet sur le roux fut immédiat : son troisième coup de rein faillit envoyer Kacchan valser contre la tête de lit, lui labourant la gorge d'un cri de pur plaisir divinement bon. Et il réitéra, sans faiblir une seule minute dans le rythme propre à massacrer les reins du blond, dont les plaintes repeignaient leur chambre d'une mélodie pas catholique pour trois sous, chaque son vibrant des coups de hanches d'Eij, de la tension sur la laisse qui entrecoupait le gémissement sourd d'Izuku de silences brefs. Sous Kacchan, son corps s'imprégnait de frustration, littéralement, remodelant chaque fibre de son être dans une attente absolue du moment où il pourrait enfin bouger et surtout, frotter son érection douloureuse contre n'importe quoi, draps ou amoureux, pour peu que la tension de ses reins s'amenuise, le laisse respirer le peu d'air que lui laissaient les cris du blond et les doigts d'Eijirô sur sa laisse.
Et que le roux déguste aussi visiblement sa frustration, à regard gourmand comme autant de fois où ses lèvres s'étirèrent sur un gémissement, rendait la chose mille fois pire.
Le gémissement de Kacchan contre lui était une torture, il en aurait pleuré de ne pouvoir le toucher, l'agripper, enfoncer ses doigts dans le moelleux de ses hanches ou mieux, les enrouler autour de la queue qu'il sentait frotter contre son bas-ventre sans jamais descendre assez pour soulager sa propre excitation. Le désespoir dans la voix du blond tendit ses muscles dans la furtive pensée de briser fer et lien, aussitôt repoussée d'un sursaut de volonté. Eij l'aurait démoli, prit si violemment qu'il en aurait eu des bleus et des courbatures pendant des jours. Et quelque part, c'était peut-être encore plus tentant que de rester sagement là à attendre que l'orgasme de Kacchan repeigne sa peau de sperme et enfin, l'autorise à le toucher.
Chaque coup de hanche du roux déséquilibrait terriblement Kacchan et l'éloignait d'Izuku, idée intolérable, à tel point qu'il se sentit tirer sur ses bras encore un peu, tenter de remonter son corps pour suivre le mouvement de son amoureux. Même si la laisse constamment tendue ne lui laissait qu'une marge de manœuvre absolument ridicule, de l'ordre d'un centimètre maximum, vu l'obligation qu'il avait d'être au plus près d'Eijirô sous peine de sentir le cuir mordre un peu trop violemment sa peau. Même si ça aurait été mentir que de prétendre qu'il n'était pas chauffé à blanc par ce jeu délicat de tension sur sa gorge.
La brusque douleur qui irradia dans son épaule lui arracha un jappement surpris, les crocs de Kacchan enfoncé dans sa peau, à deux doigts de la percer, pour mieux s'y arrimer. Aussi incapable de s'arrêter que de stopper son cœur, Izuku tourna la tête vers leur compagnon, enfoui son nez dans les mèches englués de sueur pour laisser l'odeur de caramel salé emplir ses poumons.
« Ho... A-adorable. » siffla Eijirô entre deux coups de reins qui coupaient leur respiration à eux trois, si étrangement doux qu'Izuku osa un coup d'œil vers lui.
Déchanta aussitôt, tant il était sexy, les mèches rousses en bataille au-dessus de son regard fixé sur eux, lèvres ouvertes sur sa phrase où se glissait une légère plainte, trois fois rien, juste de quoi contracter sa gorge d'envie et ravager son cœur. Et ses mains, ses mains qui retroussaient la robe écarlate de Kacchan à chaque mouvement, obscène au possible avec le ruban de cuir noir de sa laisse entortillé dans tout ce rouge. Si absorbé par la vision d'Eij qu'il l'entendit à peine sa question, embrumé dans la courbe de ses épaules et le contour de sa cicatrice dont il aurait donné quinze ans de sa vie pour pouvoir la lécher :
« Tu veux pas me demander un truc, mon petit chat ? »
Un truc, quel truc, qu'est-ce qu'il était censé demander ? Pourquoi lui faire ça ? L'attacher et lui dénier l'air de ses poumons en lui interdisant de les toucher, de les embrasser, c'était pas assez, il fallait qu'il lui pose une colle, comme s'il pouvait réfléchir à quoi que soit d'autre qu'au rythme affolé du cœur de Kacchan contre lui, à ses dents désormais éraflées de sang au creux de son épaule et à l'odeur caramel qu'il aurait voulu laper à même ses lèvres et...
« Est-ce que je peux l'embrasser, Sir ? » hurla Izuku, si soulagé d'avoir trouvé qu'il ne maîtrisa pas sa voix et fit sursauter Kacchan contre lui. Dans leurs précipitations, ils n'avaient pas eu le temps de simplement songer à lui ôter ses appareils auditifs et il s'en voulut de l'avoir pris au dépourvu ainsi. S'en serait voulu si tout son être n'était pas focalisé sur la réponse d'Eijirô, cruellement suspendu à sa réflexion et à son hochement de tête négatif qui aurait pu le faire pleurer.
« Ha, t'es... mm... pas loin... Réessaie, pour voir. »
Kacchan lâcha un infime cri que l'absence de morsure ne put dissimuler, suite au coup de rein d'Eijirô et cracha, tout aussi désespéré qu'Izuku :
« S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît ! »
« Presque... »
L'esprit d'Izuku tournait à mille à l'heure, aussi rapide que la respiration de Kacchan dans son cou, s'incrustant sous le collier pour recouvrir sa peau d'onde de chaleur, lesquelles se faufilaient le long de ses nerfs en réduisant sa vie à l'attente éperdue du prochain gémissement du blond. Il avait l'impression que son corps se brisait de trop de frustration, plus rien ne fonctionnait, de sa respiration bloquée quelque part au niveau de sa gorge à son esprit abruti des millions de sons indécents qu'Eij faisait en baisant Kacchan contre lui. Ça prenait toute la place mentale qui restait, le reste se noyait dans la morsure du cuir sur ses chevilles et ses poignets, et dans l'injustice de savoir Kacchan si proche et absolument inatteignable, sans compter le désastre que c'était de se voir renier les caresses d'Eijirô. Et les mots lui échappèrent sans qu'il y songe :
« Je vous en supplie Sir, s'il vous plaît ! »
Le sourire du roux s'agrandit plus encore, si c'était possible, en l'entendant le supplier, ses mains se firent féroces sur la taille de Kacchan, qui miaula de douleur et de plaisir mêlés et Izuku se promit de chercher du bout de la langue le relief de l'empreinte des doigts d'Eij sur la peau du blond. Eijirô se pencha subitement sur lui, écrasant Kacchan entre eux de la plus délicieuse manière, incrustant sa chaleur sur la peau d'Izuku pour poser son front contre le sien.
« Tu peux. » accorda Eij, royal, ses lèvres aussitôt sur celles d'Izuku qui ouvrit la bouche pour sentir enfin sa langue sur la sienne, dans le peu de rationalité que lui autorisa cette sensation divine. Et sans aucune pensée pour le brusque afflux d'oxygène que la laisse abandonnée lui offrit.
Le corps vibrant de plaisir, il laissa Eijirô envahir sa bouche, racler sa langue de ses crocs en une traînée de douleur qui arqua le dos d'Izuku tant c'était bon, d'avoir enfin le souffle d'un de ses mecs au creux de sa gorge. Il mordilla la lèvre d'Eij avec délice et alors qu'il glissait sa langue sur cette putain de cicatrice qui l'avait nargué depuis le début, un mouvement sur sa gauche envoya les mèches blondes contre ses boucles. Et la langue de Kacchan balaya leurs lèvres liées.
À ce stade, Izuku fut incapable de déterminer à qui le gémissement appartenait, à moins qu'il ne soit commun à eux trois et ça n'avait aucune sorte d'importance face à la traînée de salive brûlante que Kacchan laissa sur eux, lui rouvrant la bouche d'instinct. Son mec ronronna en le mordant, ajoutant à la douleur de sa morsure la caresse orgasmique de sa langue sur sa lèvre, qui le fit gémir contre Eij, occupé à embrasser ce qu'il pouvait atteindre et distribuer une morsure ou deux sur leurs pommettes au passage. La saloperie de robe de Kacchan, pressée contre son épaule et son torse, le frustrait au plus haut point, de ne pas pouvoir sentir davantage de peau contre la sienne, et plus encore que le blond ne puisse l'agripper, laisser son plaisir en griffure en plus des morsures et suçons.
Comme s'il l'avait entendu, Eijirô glissa sa main dans ses boucles, déposa un baiser à la commissure de leurs bouches et roula des hanches. Kacchan gémit aussitôt sur la langue d'Izuku, dont l'érection compressée contre la cuisse d'Eijirô envoya une décharge de plaisir dans ses reins, demandant, exigeant ce même mouvement, encore et encore. Il tenta de recommencer, bougea légèrement les hanches pour retrouver ce pic de plaisir dont il avait désespérément besoin, faillit hurler contre le souffle de Kacchan quand la main d'Eijirô l'épingla fermement au matelas.
« Pas encore mon chat. »
« Mais je... »
« Tais-toi, ou je baise Kacchan sur le plancher. »
Kacchan le connaissait sans doute bien mieux que lui parce que même s'il n'avait aucunement envie de dire quoi que ce soit avec une telle menace, il sentit malgré lui une inspiration se faufiler dans sa gorge, que le blond emprisonna derechef de ses lèvres pour éviter toute tentation. Sa volonté absolue de rester là, contre lui, entre eux, gonfla l'âme d'Izuku d'un truc bien trop grand pour son pauvre organisme, amour absolu qu'il tenta d'insuffler dans son baiser où la saveur de Kacchan lui brûla le cœur.
Par-dessus le blond, Eijirô appuya son front contre le sien, ses mèches rousses colorant la vision d'Izuku alors que son nez effleurait le bout du sien, bisou esquimau qui aurait été adorable, si Eij n'avait pas été occupé à ravager méticuleusement le cul de Kacchan en même temps. Lequel gémissait sourdement, plainte quasi ininterrompue qui coulait dans la gorge d'Izuku à ruiner ses reins, laminer sa patience, infester ses nerfs d'une frustration qui menaça activer son alter. Non. Il pouvait le faire.
« Bra - mmm, brave garçon. » le félicita Eij, dont la perspicacité ne cesserait jamais de l'étonner. Avait-il senti son alter vibrer sous sa main, toujours arrimée à sa hanche pour l'empêcher de bouger autant que pour s'aider à baiser Kacchan ?
Aucun putain d'intérêt. Pas quand Kacchan rejetait légèrement la tête en arrière pour respirer, laissant libre accès à sa gorge qu'Izuku lécha, retraça le chemin de son sang jusqu'à poser ses lèvres juste sous sa mâchoire, savourant le velouté de sa peau et les vibrations que ses gémissements créaient. Il fit courir ses dents sur sa trachée, joua avec l'idée de mordre fort et finalement, mordilla encore et encore, du mieux qu'il pouvait entre les coups de reins d'Eij. Lesquels se ressentaient dans le rythme plaintif du blond, à la manière dont ses muscles se contractaient contre Izuku sans que celui-ci cesse de l'embrasser, enivré du plaisir de son mec. Il s'acharna à déposer un suçon pour chaque geignement qui échappait à Kacchan et grogna de frustration quand son repas lui fut enlevé par un Eijirô au sourire bien trop carnassier pour que ça soit de bon aloi :
« Dis donc toi, je crois pas t'avoir autorisé à jouir. »
Izuku ne perdit rien du spectacle : ni l'expression de pure horreur qui s'étala sur le visage de Kacchan, sourcils froncés et bouche ouverture sur une plainte brisée, ni l'effet que ce bruit étranglé eut sur Eijirô. Couplé à la vision qu'il devait avoir d'Izuku étalé sous eux avec ses boucles en bataille, les lèvres rouges d'un plaisir qui lui était refusé et la frustration suprême peinte dans ses traits. Les yeux du roux se révulsèrent un instant, portrait vivant de la débauche et Izuku ne put s'empêcher de tirer une fois de plus sur le cuir, happé par le plaisir d'Eijirô.
« Arrête de... mmm, de contracter comme ça-aaa... »
« Pas. Exprès. » cracha Kacchan, désespérément occupé à ne surtout pas jouir, en dépit des coups de reins d'Eijirô qui devaient lui dévaster la prostate, à en croire l'oblitération de toute pensée qui se lisait dans ses yeux à chaque fois qu'Eij bougeait. Qu'il ait tenu si longtemps était un miracle d'endurance qu'Izuku savait pertinemment ne pas posséder et ce n'était pas le léger filet de liquide pré-séminal gouttant sur son ventre, alors que pas une fois la main d'Eijirô ou de Kacchan ne l'avait touché, qui allait démentir.
La respiration d'Eijirô eut un raté, puis deux, dans le rythme parfait de ses hanches qui désespérait le blond de son interdiction, la crispation de ses mains sur la taille de Kacchan tendit à nouveau la laisse, douloureusement cette fois.
Pas assez douloureusement pour que l'orgasme d'Eijirô n'éclabousse son corps d'une lame de de désir bien trop intense pour son propre rythme cardiaque, démoli du léger cri du roux qui s'agrippa à eux en jouissant. Sa main enfoncée dans la cuisse d'Izuku y laisserait sans doute une griffure, vu sa violence et il aurait juré avoir senti un soupçon d'alter dans le raidissement de ses doigts. Mais il avait d'autres chats à fouetter, en l'occurrence se gorger de l'expression sublime d'Eijirô, encore un peu perdu dans les réminiscences de plaisir, beau comme un dieu.
Et un Kacchan au supplice entre eux deux, dont le long gémissement insatisfait ramena un peu de conscience dans le regard de leur mec :
« Oups. Désolé, amour. »
« Pas grave… » grogna Kacchan, avec une déglutition on ne peut plus forcée dans l'espoir de ravaler son désir, bien inutilement. Même de là d'où il était, Izuku arrivait à voir son érection soulever un brin sa robe, qu'il aurait juré voir tâchée d'une légère ombre humide.
« Pas exactement ce que j'avais prévu... Mais on va faire avec. » s'amusa Eijirô en contemplant d'un air presque distrait les ravages qu'il venait de faire sur le cul de Kacchan, ignorant volontairement le gigotement frustré du blond. Agrémenté d'une claque sur le cul, qui le fit sursauter le temps que les mains du roux se referment sur sa crinière pour le redresser, chuchoter à son oreille en dégustant Izuku du regard :
« Qu'en dis-tu ? On lui libère les bras ou les jambes ? »
Saloperie de choix à la con, dans lequel il n'avait certainement pas son mot à dire, le scintillement des crocs d'Eijirô dans son sourire l'en avait averti. Il entraperçut Kacchan hésiter, saturé de frustration au point de ne plus pouvoir réfléchir correctement, évaluer ce qu'il pouvait alors que ses bras tremblaient de ne pouvoir se détacher et s'occuper de son désir lui-même.
« Jambes. »
Avec un sourire amusé, les mains d'Eijirô lâchèrent les mèches blondes pour le libérer et presque'immédiatement, les lèvres de Kacchan percutèrent les siennes sous un gémissement, son bassin roulant sur les hanches d'Izuku. Le vert siffla en sentant sa queue s'enduire du sperme d'Eijirô qui dégouttait à l'arrière des cuisses de Kacchan, la sensation décuplant le plaisir de la caresse qui sembla exploser son corps de plaisir, après tout ce temps privé du moindre mouvement, de la plus petite stimulation.
D'un habile mouvement pour lequel Izuku l'aurait charrié des jours durant, s'il n'était pas aussi désespéré, Kacchan fit glisser son érection contre son cul, réitéra le mouvement et mordit la plainte d'Izuku à même sa langue. Son organisme criait au supplice de ne pouvoir bouger, s'enfoncer de lui-même dans ce cul divin et il maudit Eij de ne pas l'avoir déjà détaché, qu'il puisse donner un coup de rein digne de ce nom et prendre Kacchan comme ils le méritaient l'un et l'autre.
Un battement de cœur plus tard, le seul laps de temps qu'ils avaient pu patienter, et le blond s'abaissa sur lui, lui arquant dos et âme du plaisir infini de sentir enfin sa chaleur autour de sa queue. Le cri soulagé lui échappa sans qu'il n'imagine le rattraper, de toute façon recouvert du gémissement sonore de Kacchan contre lui. Sans pouvoir attendre une seconde de plus, Kacchan bougea, étincela son corps d'un plaisir décuplé par l'attente, amplifié par la frustration, menaça son esprit de vaciller tant c'était orgasmique.
« Encore ! »
Comme s'il avait besoin de demander. Comme si Kacchan pouvait le lui refuser, lui dont les dents plantées dans sa lèvre n'arrivaient pas à retenir la plainte de plaisir qui détruisait le peu de rationalité qui leur restait. Il fallait qu'Izuku réentende ce son, là, tout de suite maintenant, qu'il puisse de nouveau le sentir vibrer contre ses lèvres et laisser son souffle imprégné de désir emplir ses poumons.
Et Kacchan recommença.
Izuku oublia son nom dans ce roulement de hanche de son amoureux, perdit son souffle quelque part sous la langue de Kacchan au second alors que son corps se pliait sous le plaisir fulgurant et sa raison l'abandonna au troisième coup de rein, portée disparue dans la mélopée divine des gémissements du blond. Ses reins s'électrisèrent un peu plus à chaque mouvement, calcinant ses nerfs d'une volupté à hurler, qu'il inscrivit en lettres de sang sur les lèvres du blond.
Une perle de sel roula sur la joue de Kacchan, sueur ou larme, qu'il récupéra du bout de la langue, le temps que son amoureux émette un cri étranglé qui tenait plus de la supplique que du plaisir, contre ses boucles. Le roulement de rein suivant fit voler des étincelles dans sa vision, par manque d'oxygène sans doute, tout son souffle accroché aux hanches du blond qui assassinaient chaque parcelle de vie de son corps.
Il entendit plus qu'il ne sentit le déclic métallique, quelque part vers ses chevilles, suivit d'une caresse d'Eijirô sur sa peau, furtive, là où le cuir s'enroulait deux secondes auparavant, aussitôt accompagné par un second cliquetis pour la deuxième attache.
Sans perdre une micro-seconde, Izuku releva les jambes sans tenir compte de l'exclamation de surprise de Kacchan, déséquilibré du mouvement, et planta ses talons dans le matelas pour assurer sa prise. Son coup de rein surprit Kacchan à le faire hurler de plaisir, enfoui contre son cou, le cri repeignant sa peau d'un frisson incendiaire alors qu'Izuku se perdait dans la volupté du mouvement. Si le plaisir avait une définition, c'était celle qu'esquissait le brasier de luxure du cul de Kacchan.
Sans attendre que son mec récupère son équilibre, Izuku récidiva, le son des mâchoires de Kacchan s'entrechoquant sous la violence du mouvement l'excitant bien plus qu'il ne l'aurait dû. Le blond s'efforça de rester aussi immobile que possible, en dépit de ses mains liées et de l'acharnement obstiné d'Izuku à le détruire, obligé de serrer les cuisses autour des hanches du vert à leur faire mal pour maintenir sa position. L'efficacité discutable de la tactique n'avait aucune importance, tant la seule chose qui restait encore dans l'univers était le besoin vital que jamais les roulements de hanches d'Izuku ne s'arrêtent, qu'il puisse continuer à s'enfoncer dans la chaleur de Kacchan.
Froissement de draps quand l'immense silhouette d'Eijirô se pencha sur eux, trouant le brouillard de plaisir de son sourire si lumineux, si adorable, tellement pas à sa place dans les gémissements de Kacchan et l'odeur de sexe qui saturait l'air. Le roux redressa Kacchan sans effort aucun, d'un simple geste, l'assis sur les hanches d'Izuku en se délectant du miaulement que la position créa chez le vert. Il aurait été difficile de faire autrement, avec son érection engloutie ainsi par le cul du blond.
« Besoin d'un coup de main ? »
Oh putain, oui. La taille de Kacchan faisait minuscule, encadrée des mains d'Eijirô qui froissait le tissu écarlate pour mieux le tenir, si appétissante qu'Izuku en saliva rien qu'à la pensée furtive de le mordre pile là où se logeaient les paumes d'Eijirô. Si, mais si bien placées que le coup de rein qu'il osa le fit hoqueter, le seul son que lui autorisa l'éclair de plaisir qui zébra son bas-ventre d'une tension à hurler.
Putain. De. Merde.
Tout son être se tendit pour réajuster sa position de telle sorte à ce que ses talons cessent de glisser sur ce maudit drap, sous le gémissement impatient de Kacchan, incapable de faire le moindre mouvement ainsi immobilisé par Eij. Le roux sourit à Izuku, par-dessus l'épaule de Kacchan et s'assit juste derrière lui en écartant les cuisses. Il attendit patiemment, regard planté dans celui d'Izuku, que ce dernier glisse ses pieds sous ses mollets, reconnaissant au possible de lui fournir cet ancrage, de pouvoir sentir sa chaleur brûler sa peau.
Cet angle parfait, divin, qui lui permettait de soulever Kacchan de ses hanches, le baiser sans merci aucune en dépit des menottes, qui lui détruisit un peu plus encore les reins de plaisir, lui ouvrant la bouche sur une exclamation étranglée. Il sut l'exact moment où il arriva enfin à ravager la prostate de Kacchan, le cri qui colla son désir le long de sa gorge en un gémissement sourd, continue, que chaque cri du blond rehaussait dans les aigus. Il allait en crever, de tout ça, de l'infime caresse d'Eijirô sur ses cuisses, des sons pornographiques que sa queue faisait, du sperme qui dégouttait sur lui et de la vision de Kacchan, serré contre leur homme avec cet infime crispation le long de son ventre, qui donnait envie à Izuku de la transformer en tremblement.
Eijirô clairsema la nuque de Kacchan de baisers, ajoutant une ou deux morsures pour le plaisir de sentir leur amoureux tressaillir sous ses crocs, enfonça dans le même temps sa main libre dans la cuisse d'Izuku jusqu'à l'entendre gémir de douleur, ravi de le voir aussi perdu. Le coup de rein suivant faillit faire basculer Kacchan en avant, sans qu'Izuku le regrette une micro-seconde. Avec un sourire amusé et un brin excité, Eij adossa le blond à son torse pour assurer son équilibre et la tête de Kacchan roula sur son épaule, abandonné au plaisir dans une confiance tranquille, celle qu'Eijirô les maintiendrait toujours, quoi qu'il se passe.
Ça lui déglingua un peu plus l'âme, de voir ses hommes ainsi. « Ses hommes », ses amoureux à lui, à lui rien qu'à lui, qui redécoraient son quotidien de leur paradis et l'émotion claqua d'un coup, vrilla son corps d'une amorce d'orgasme.
« Eij, je vais… »
L'effort monstrueux qu'il déploya pour ne pas jouir sur la seconde lui coupa le souffle, la tension de ses reins tendant chaque nerf à hurler. Trop, c'était trop, il allait en crever s'il ne lâchait pas, si son corps ne cédait pas, s'il ne pouvait pas enfin s'abandonner à la sensation. Il devina plus qu'il ne vit la main d'Eij se glisser sous la robe de Kacchan, enserrer sa queue entre ses doigts, le cri du blond devenant hurlement de plaisir sous la caresse. Izuku le sentit se resserrer autour de lui, rendant le coup de rein incroyablement bon et l'univers éclata.
Il y eut une étincelle verte au milieu de l'odeur de fumée et le plaisir explosa au creux des reins d'Izuku, écorchant sa gorge d'un cri et ses poignets d'entailles alors qu'il tirait dessus, par pur réflexe. L'intensité de son orgasme oblitéra le monde pour n'y laisser survivre que le hurlement ravagé de Kacchan ainsi que la tension brisée de ses reins.
Le blond s'affala sur lui, sans s'occuper le moins du monde du sperme qui leur poissa immédiatement la peau et les tenues, sa respiration folle nervura la peau d'Izuku d'un frisson, suivit d'un autre et sans pouvoir s'en empêcher, dans la redescente de l'orgasme, il se mit à trembler.
« Hey, mon cœur, ça va ? » chuchota Kacchan contre lui, voix rauque de tant de cri et Izuku tenta de maîtriser le tremblement le temps de lui assurer que oui, tout allait bien, tout allait à merveille hormis la larme qui dévala sa joue, suivie d'une autre et d'un hoquet haché. Il avait beau savoir que c'était tout à fait normal, il détestait réagir ainsi et laissa ses larmes emporter avec elles la tension de leur partie de jambes en l'air avec une mine boudeuse.
« Tout va bien. » grommela Kacchan, se tortillant jusqu'à pouvoir déposer un baiser sur sa joue, laissant ses lèvres sur sa peau pour la recouvrir de baisers légers le long de sa mâchoire, lentement. Eijirô renchéri en l'embrassant, goût de sel sur ses lèvres parfaites et posa son front contre le sien, sa main caressant doucement ses boucles :
« On est là. »
Et ce paradis terrestre était plus que suffisant.
Comme à chaque fois, il lui fallut une poignée de minutes pour que ses larmes s'arrêtent d'elles-mêmes, diluées par les baisers de ses amoureux et la chaleur de leurs corps contre lui. Divins. Ce n'est qu'une fois assuré qu'il avait récupéré un peu qu'Eij ôta délicatement Kacchan de lui, le temps de lui retirer son collier et la barre de fer immobilisant son torse, le plus rapidement possible. Il redéposa doucement Kacchan sur lui, déjà occupé à ouvrir les menottes du blond. La respiration de Kacchan faisait un rythme fou, contre son cou, odeur de sperme et de sueur à sous-ton caramel, que balaya la saveur framboise d'Eijirô, sur eux.
« Ça va toujours, petit chat ? »
Il fit « oui » de la tête, yeux fermés dans un abandon béat, le temps qu'Eij détache son collier puis ses poignets, ainsi que la chaîne qui passait dans les attaches de la barre d'écartement. Ramener ses bras vers lui sembla si étrange, comme si ses muscles avaient oublié qu'une autre position pouvait exister, sans fourmi et engourdissement pour autant. Avec un plaisir infini, il entoura Kacchan d'un bras, savoura la sensation de leur homme se nichant contre lui et attrapa le poignet d'Eijirô de l'autre :
« Mmm ? »
« Je dépose les trucs par terre et j'arrive. »
Il couina de concert avec Kacchan, outrés qu'Eij ne les rejoigne pas sur le champ et même s'il jeta les barres plus qu'il ne les déposa, Izuku continua de grommeler jusqu'à sentir le roux se glisser dans le lit à sa droite, les emprisonnant dans sa chaleur. Son cœur faisait un parfait contrepoint au rythme cardiaque de Kacchan, plus calme, plus posé, rassurant. Izuku se mussa contre lui, entraînant Kacchan qui semblait si lessivé qu'il ne fit pas un bruit. Les lèvres d'Eijirô déposèrent une myriade de baiser sur sa tempe, lentement, doucement, si doucement qu'il se laissa glisser dans le son de leurs cœurs contre lui, lâchant prise.
« Hey. »
« Mmm ? » se dévoua Kacchan, tout contre sa mâchoire, après une longue pause de trois minutes où Eijirô avait dû sérieusement se demander s'ils n'étaient pas déjà endormis.
« Ça allait ? C'était pas trop… »
« C'était parfait. » interrompit immédiatement Izuku, plutôt que de le laisser formuler une connerie qui allait faire exploser le blond contre eux, l'univers savait à quel point il n'avait pas besoin de leur furie adorée dans ce calme absolu. « Kacchan ? Ton avis ? »
« Sur dix ? »
« Si tu veux. » s'amusa Eijirô, une de ses mains jouant dans les mèches de Kacchan tandis que l'autre effleurait doucement les doigts d'Izuku, caresse légère et chaude qui diluait la fatigue dans son mouvement.
« C'était aussi bien que de trouver trois pulls de Noël kitsch assortis. »
« Hé bien. » siffla Eijirô alors qu'Izuku explosait de rire à côté, « Quel honneur ! Pas certain de le mériter. »
« Ouais, mais je me sens magnanime. La magie de Noël, tout ça, tout ça. »
« Ha oui. Les fameuses traditions de couple. »
« Ta gueule. »
Eijirô rejoignit Izuku dans son fou rire, qui laissa Kacchan assez ronchon pour qu'un juron faiblard ponctue leur hilarité, la tête toujours enfouie dans le cou d'Izuku, shooté de fatigue. En dépit de la position mal pratique, Eij déposa un baiser sur la pommette de Kacchan, se vit récompenser d'un doigt d'honneur et d'un grommellement :
« Et t'as intérêt de le remettre, le pull. »
« Une fois qu'il sera passé à la machine, pour le café. »
Il y eut un silence malaisé, puis un froissement de drap et de mèche quand Kacchan redressa juste assez la tête pour croiser le regard gêné d'Izuku, qui savait fort bien ce qui allait suivre et ne fut pas déçu du voyage :
« Tu l'as fait exprès. Pour le café. »
« Je vois pas du tout de quoi tu parles. »
« Est-ce que tu l'as fait exprès ce matin pour sauver Eij ? »
« Allo ? Aaaaallo ? Je passe sous un tunnel mon amour, je t'entends plus ! » gueula Izuku, ajoutant un « chhhr » en prime pour forcer le comique, sans qu'Eijirô ait besoin de ça pour pleurer de rire dans ses boucles, plus pour l'air furieux de Kacchan contre eux qu'autre chose.
« La prochaine fois, je te lèche le creux de l'oreille pour me venger ! »
« Pff, j'ai ton sperme étalé sur le ventre, enfin, sur le justaucorps de renne et un mélange du mien et de celui d'Eij qui coule le long de mon cul, tu vas devoir trouver pire comme punition. »
« A ta place, je le mettrai pas au défi ainsi… » intervient Eijirô, l'air de ne pas y toucher et sourire aux lèvres en voyant Izuku faire un geste vague de la main avant de la refermer à nouveau sur la taille de Kacchan :
« Je le regretterai plus tard. Quand j'aurai dormi vingt heures d'affilée minimum et manger au moins la moitié d'une bûche de Noël. »
« Excellent plan, ça. » approuva le blond, d'ors et déjà occupé à le mettre en application, vu la torpeur de sa voix et l'abandon qui l'enfonçait dans le matelas, le rendant lourd, si lourd dans les bras d'Izuku. Justaucorps ou pas, il avait la ferme intention de lui emboîter le pas et d'enquiller nuit et grasse matinée comme ça, cédant toutefois à une ultime étincelle d'attention pour rassurer son amoureux :
« C'était le meilleur premier Noël à trois. »
« Grave. » approuva Eijirô, lui aussi à deux doigts de dormir. « Vous me refaites le coup de la lingerie quand vous voulez. Même à tous les solstices de saison, si ça vous chante. »
« On y songera… »
« Et tu vois, j'avais raison. »
« Mmm ? »
Sur leur gauche, dans la seconde silence absolu qui redessina le sourire du roux contre les boucles d'Izuku, Kacchan prit une profonde inspiration sans réussir à couper l'herbe sous le pieds d'Eij :
« Y'avait pas besoin de ces pulls à la con. »
C'est parti ^^ !
thor94 : Merci pour ta review ^^ ! J'espère que le collier épais était à la hauteur de tes attentes XD (je rêvais de lui en foutre un depuis DES MOIS). Peu d'accessoire bdsm, j'ai considéré qu'au bout de six mois de relation, ils prenaient encore leurs marques (on me dit dans l'oreillette que les barres d'écartement sont considérés comme des accessoires de non-débutants, je rebiffe cet avis).
En tout cas j'espère que ce chapitre t'aura plus et que c'était une bonne lecture ^^ Merci encore !
Akane29 : Coucou ! Quel plaisir de te relire ^^ ! Je suis ravie que cette introduction t'ait plus et je croise terriblement fort les doigts pour que ce vrai chapitre ait été à la hauteur et que tu l'ai apprécié ! Tu me diras XD. Des suites il y en aura, je pense, je les aime trop (je le dis, j'ai déjà 7000 mots sur leurs 17 ans et des tournures dont je suis si fière, tu peux pas savoir. Je voudrais les spoiler tellement je les aimeXD) mais à un rythme bien lent, j'en ai peur… J'ai encore beaucoup de fanfic que je voudrais écrire (AU madmax, un omegaverse, un friends to ennemies to lovers parce que complexité BONCHOUR…) et j'ai malheureusement pas assez de temps libre pour faire tout ce que je voudrais. Mais tant mieux. Ça met des objectifs XD. Hésite pas à me dire si y'a un truc qui te ferait vraiment envie de voir dans les bonus The Manly Bottoms, toujours un plaisir de voir tes avis et tes remarques ^^. Bref, merci beaucoup de ton amour pour cette fic, c'est incroyable et j'espère que ce chapitre allait !
LiliCatAll : HEY ^^ ! J'ai kiffé ma race de les avoir ressortis pour Noël HEHEHE ! OF course qu'ils auraient du savoir que les pulls de Noël moches étaient obligatoires, sont trop naïfs (non, parce qu'Izuku a clairement vu venir le truc à dix milles lieux mais ça l'amusait trop de laisser faire, of course et que Eij savait pertinement que Kacchan réagirait ainsi XD). La dispute était un régal à écrire, le côté explosif de Kacchan est un pur délice (uniquement concurrencé par Kaminari).
Lili. Lili, listen to watashi : je RÊVE d'écrire une fanfic avec un Kacchan enceint, y'a TELLEMENT moyen de se faire plaisir (dans mon top 3 j'ai : Kacchan la tête dans les chiottes en train de vomir avec un "Nom de dieu, je le hais ce gamin" sous l'oeil angoissé des deux autres; Kacchan en crise de nerf après qu'il ait vu Eij ou Izuku se faire amorcher à la télévision et les autres ne sachant pas gérer cette réaction; LES MELANGES DE BOUFFE IGNOBLES ! Avec Eij et Izuku qui le regardent absolument dégouttés et Kacchan à deux doigts de pleurer : "Ça me fait plus de mal à moi qu'à vous, si ça peut vous rassurer" en mordant dans un mélange dégueulasse. Bref. Je m'égare aussi XD). Je sais personne ne lirait du mpreg et fuck, ça serait bien long à écrire mais en plaisir coupable, sans doute que je me le ferais XD.
Je voulais un truc aussi kitsch que le costume de Mère Noël et une queue en pompon, hein, c'est difficilement battable XD.
Alors non, hélas, pas de corde rouge (j'y ai fortement songé mais ça, plus les costumes, c'éait peut-être un peu "trop"… J'ai allégé la thématique quoi XD).
Mais de rien, tout le plaisir est pour moi ^^. J'espère que ce chapitre était aussi bien que l'introduction et pas trop "off"… Bref, j'espère que cela t'a plu, vraiment ! Merci de ta review et d'être toujours là ^^ !
Gabakaho : D'abord, j'adore ton pseudo, aucune idée de pourquoi mais j'adore les sonorités ! Et ensuite : MERCI ! Merci beaucoup ! J'espère que ce chapitre t'a plu et que c'était une bonne lecture ^^ !
Omiya : Holaaa ^^ ! Quel plaisir de te revoir ! Ho je suis si heureuse que tu ais apprécié et je croise TELLEMENT les doigts qu'en dépit de ma non-satisfaction absolue de ce chapitre, il t'ait plu ! Je suis très heureuse que leurs piques et leurs disputes t'aient fait plaisir, que j'aime les écrire bon sang ! Alors, la Mère Noël et le Fidèle Destrier XD?
Merci merci de toujours commenter, merci infiniment ^^ ! J'espère que c'était une bonne lecture !
Daeryu-9 : Effectivement, je l'ai sorti de nul part XD. En plus ça m'a prit comme une envie de chocolat, j'entamais mes vacances et j'ai claqué un "Tient. Je les réécrirais bien pour Noël". Pff aucune logique XD.
Je suis ravie que ça ait été un super cadeau de Noël ^^ ! J'espère que la suite ci-dessus aura été un bon moyen de commencer l'année et de survivre à la reprise du boulot/études/obligations sociales. Et surtout : que ça t'aura plu ! Je croise les doigts. Merci infiniment pour ta review !
Melanie. Hera : Wahou, ça me fait plaisir d'avoir refait ta journée à ce point XD ! Et j'espère en croisant fort les doigts que ce chapitre-ci t'aura également refait ta journée ! Merci d'être là et d'avoir reviewé, merci ^^ !
