Dean avait cru qu'il pouvait se retirer temporairement de la situation sans que ça prête à mal. Parce que, vraiment, il allait exploser à force de contact incessant avec tout le désastre traumatique et familial que leurs emplumés étaient obligés de traîner à la patte façon boulet de forçat.

Une chasse donc, rien que lui et Sam, un monstre à tuer, pas de considérations éthiques et l'obligation de penser à autre chose qu'à l'Apocalypse qui leur pendait au nez. C'était pas la mer à boire, non ?

Sauf que Murphy avait toute sa dentition contre la famille Winchester, comme les évènements venaient de le prouver spectaculairement.

« Deux jours » lâcha le chasseur blond incrédule, fixant son interlocuteur d'un œil vert aussi stupéfait que consterné. « Je te laisse tranquille pour deux jours, et résultat des courses, l'Embrouilleur est maintenant une gonzesse, Miss Cadavre s'est laissé pousser des ailes, la tortue ninja va raconter à tout le Paradis qu'on a un Archange de notre côté et on a aussi un bébé à nourrir ? »

Castiel ne se tortilla pas sur sa chaise, mais ça crevait les yeux que l'envie ne lui en manquait pas, loin de là.

« … Je crois que Raphaël compte rester discret sur l'histoire » se borna-t-il à nuancer.

La réaction de Dean fut de se passer une main sur la figure.

« Pourquoi tu peux pas faire comme les mômes de ton âge et emmerder le monde en achetant du porno et des cigarettes ? Enfin, surtout emmerder Sam, parce que si j'essaie de te critiquer là-dessus, moi, ça fera pas du tout crédible. »

« J'ai presque perdu tout mon duvet » s'insurgea l'angelot, « arrête de me traiter comme un bon à rien. Si tu as besoin de compenser, ça tombe à merveille, Ariane ne demande que ça. »

« Nan. Bébé ange, je vais bien le laisser chez papa et maman païen. Élever mon frère, ça m'a suffi, à moi de regarder souffrir les autres. Dis, les dragées, c'est toujours à la mode ? Ou les païens demandent un sacrifice de chèvre noire ? »

Sincèrement, il se sentait curieux. Vu que plusieurs légendes s'étaient avérées faussées, il avait le droit de se poser des questions sur l'éducation d'un futur emplumé.