Bonjour à vous chers lecteurs,
Nous espérons que vous allez bien, et que l'attente n'a pas été trop longue. Avant toute chose, nous tenons à vous souhaiter (et à nous-mêmes également), un BON ANNIVERSAIRE ! Et oui chers lecteurs, cela fait déjà un an maintenant que vous nous accompagnez dans cette aventure de publication de la réécriture. Comme le temps passe vite, n'est-ce pas ? Nous espérons que vous avez apprécié cette année en notre compagnie, et vous serez encore à nos côtés pour l'année qui arrive. (Et que hypothétiquement d'autres lecteurs se joindront à nous !)
Mais trêve de bavardages chers lecteurs, sans plus attendre, voici le chapitre 11. Nous vous souhaitons une bonne lecture, et on se retrouve en bas !
Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling. Seuls nous appartiennent les personnages inventés et le scénario retravaillé de cette histoire.
P.S : Les passages ou mot en italique signifient soit un flash-back, soit un sortilège.
Les passages en gras et italique signifient qu'un de nos personnages parle en Fourchelang.
Le style gras sera utilisé pour un dialecte inventé par nos soins et les rares fois où les personnages parlent d'autres langues que l'anglais.
PS : To our dear English speaking readers,
We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), is studying English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)
That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !
Best regards,
Artémia, Elisabeth, and Lilianna.
Chapitre 11
Quelques jours s'écoulèrent, quand un matin, alors que tout le monde quittait la Grande Salle pour se rendre à leurs premier cours de la matinée, Olivia et Hermione rejoignirent les Serpentard, la Sang-Mêlé interpellant Drago.
- Drago ! Tu serais disponible ce soir avant le dîner ? Demanda-t-elle. Je viens de recevoir ton bracelet.
- Mon bracelet ? Déjà ? S'étonna Drago, surpris par la rapidité de la confection de l'objet. Je pensais qu'il faudrait plus de temps à l'orfèvre pour le modifier.
- On peut donc en conclure qu'il est compétent alors, dit Olivia avec un sourire. Il t'intéresse toujours, n'est-ce pas ?
- Oui, oui, la rassura Drago. Je l'essaierai avant le dîner, ce soir.
- Navré de vous interrompre, leur dit Théodore. Mais, il faudrait se dépêcher. On a cours de Métamorphose dans quinze minutes, et je ne veux pas être sermonné par le professeur McGonagall par votre faute.
- On arrive Théo. Arrête de t'inquiéter pour rien ! Répondit Drago, en levant les yeux au ciel de lassitude.
Les cinq jeunes gens pressèrent le pas, et arrivèrent avec cinq minutes d'avance dans la salle, preuve que Théodore n'avait pas à s'inquiéter d'être en retard. Ils furent accueillis par leur professeur sous sa forme de chat, et chacun d'entre eux rejoignit sa place, comme à l'accoutumée, et se mettant à discuter à voix basse en attendant le reste de leurs camarades de classe.
Après le cours de Métamorphose, les Serpentard prirent la direction de l'extérieur du château pour leur cours de Vol sur balai, où Gabriel démontra, une fois encore, ses talents innés pour le vol. Suite à cela, ils retournèrent dans la Grande Salle pour le déjeuner, avant d'enchaîner avec leurs cours de Défense contre les forces du Mal avec le professeur Quirrell, puis de Botanique avec le professeur Chourave, où ils travaillèrent sur le dictame et ses propriétés.
Étant donné qu'ils leur restaient encore un peu de temps avant le dîner, et que les Gryffondors n'avaient pas encore fini leurs cours de leur côté, Théodore les traîna à la Bibliothèque pour faire leurs devoirs. Ce n'est qu'une heure plus tard, qu'ils descendirent à nouveau en direction du réfectoire, enfin libéré du joug de Théodore et sa frénésie des révisions.
Drago en tête de groupe, ils rejoignirent rapidement le couloir où les attendaient Olivia et Hermione, à quelques pas à peine des portes battantes de la Grande Salle.
- Olivia ! L'interpella Drago, lui adressant un geste de la main pour attirer son attention.
- Drago ! Répondit la Gryffondor, de toute évidence amusée par l'enthousiasme du blond. Vu ton impatience, je suis étonnée que tu ne sois pas arrivé plus tôt !
- On a essayé de le retenir, mais ça fait vingt minutes qu'il n'arrêtait pas de nous demander quand est-ce qu'on allait vous rejoindre, expliqua Blaise avec un sourire en coin, ne cachant en rien son amusement.
- Tais-toi Blaise ! L'interrompit Drago, sans doute pour l'empêcher d'en dévoiler plus. Pourrais-je voir le bracelet je te prie ? Demanda-t-il à l'intention d'Olivia.
La jeune fille acquiesça, un sourire aux lèvres, et lui tendit un petit coffret en bois sombre et vernis, avec un fermoir en métal. Drago récupéra le coffret que lui tendait la Gryffondor, et l'ouvrit avec lenteur, voulant préserver le suspense encore quelques instants. Quand la boîte fut enfin ouverte, Drago resta sans voix devant la finesse de l'objet.
Le bracelet était fait à partir d'un cuir de buffle de couleur noir, et était perforé à un demi-centimètre du bord, pour laisser passer un lacet d'un cuir noir et brillant. Au centre, se trouvait une plaque en argent sur laquelle était sertie l'opale du collier que Olivia lui avait offert à Noël. Le reste de la plaque était gravé avec des inscriptions en spirales, comme si elles s'enroulaient autour de la pierre. Prenant le bracelet entre ses doigts, Drago le passa autour de son poignet, et essaya de le fermer, sans succès.
- C'est une fermeture un peu spéciale, lui expliqua Olivia, en le voyant froncer les sourcils de perplexité. En fait, le bracelet va analyser ton noyau magique, et va se conditionner lui-même pour s'ouvrir et se fermer uniquement quand il détectera ton empreinte magique. Il va se fermer tout seul dans quelques secondes, tu vas voir.
La jeune fille aux cheveux de jais aida le Serpentard à mettre le bijou correctement, et Drago vit les inscriptions sur le bracelet s'illuminer d'une couleur bleue argentée avant de se resserrer autour de son poignet : il lui allait comme un gant. L'héritier Malefoy inspecta le bracelet sous toutes ses coutures, et remarqua qu'il contrastait élégamment avec la pâleur de sa peau. Après avoir laissé Drago contempler son nouveau cadeau pendant près d'une minute, Théodore attrapa délicatement l'avant bras de son ami pour observer le bijou de plus près.
- Mmm… C'est un très beau bracelet manchette, dit-il une fois son inspection terminée. Tu as très bon goût Williams.
- Oh ! Je n'ai rien fait ! Tout l'honneur revient à l'artisan qui l'a réalisé, dit Olivia avec un sourire embarrassé. Je suis contente qu'il te plaise, même si j'espère que tu n'en auras pas besoin de si tôt !
- Je suis très satisfait du résultat, approuva Drago. Mais pour être sûr qu'il fonctionne, mettons-le à l'essai !
- Que veux-tu dire ? Demanda Hermione avec un air légèrement paniqué, comme si elle savait déjà ce que le blond allait lui répondre.
- Eh bien, je veux m'assurer qu'il fonctionne ! Lui répondit Drago. Si j'ai bien compris, les charmes s'activent quand je suis attaqué alors que je suis sans défense, c'est bien ça ?
- En principe, oui, acquiesça Olivia. Mais tu ne préférerais pas attendre demain pour faire un essai ?
- Non, répondit le Serpentard, catégorique, avant de se tourner vers Théodore. Théo, je t'autorise à me tirer dessus !
- Attends, quoi ? S'exclamèrent Gabriel, Pansy et Hermione, effarés.
- Pourquoi c'est jamais à moi qu'on demande ce genre de choses ? Moi aussi j'ai une baguette pour lancer des sortilèges ! Se plaignit Blaise.
- Certes, cependant je crois me souvenir que lors de notre dernière session de révision, Pansy t'a plus d'une fois asséné des coups de livres sur la tête parce que tu ne répondais pas correctement aux questions qu'elle te posait. Je crois même que tu as dû aller à l'infirmerie pour demander de la glace à Mme Pomfresh, lui fit remarquer le blond. Tu comprendras donc pourquoi j'ai plus confiance en Théo pour ne pas me blesser par mégarde, qu'en toi.
- Mouais… concéda le basané à contrecœur et en faisant la moue.
- Non mais tu n'es pas sérieux Drago ! S'exclama Gabriel. Que fait-on si un professeur passe dans le couloir ? C'est juste une façon stupide de perdre des points.
- Impossible, le contredit son frère. Ils sont toujours les premiers à entrer dans la Grande Salle : on ne risque rien. Allez Théo, un sort inoffensif !
- Je ne peux pas croire que je vais faire ça, dit le brun en levant les yeux au ciel tout en sortant sa baguette.
- S'il vous plaît, réfléchissez-y à deux fois ! Harry a raison vous ne.., protesta à son tour Hermione, avant de se faire couvrir par la voix de Théodore.
- Expelliarmus !
Le sortilège de couleur rouge partit à toute vitesse vers le garçon blond, mais avant qu'il ne le touche, une bulle, dont la couleur opalescente était semblable à celle du charme du bouclier, se forma autour de l'héritier Malefoy, l'englobant dans sa totalité. À la surprise de tous, quand le sort atteignit sa cible, il ne fut pas absorbé par le charme de protection : au contraire, la force du sort était telle qu'elle envoya le pauvre Drago s'écraser contre le mur du château qui se trouvait derrière lui, en produisant le bruit d'un ballon qui rebondit.
En voyant son frère être catapulté contre le mur, Gabriel laissa échapper un cri apeuré, de même que le reste de ses amis, qui ne pensaient pas que le choc serait encaissé de cette manière. Ils se précipitèrent vers le blond, qui secouait la tête, légèrement désorienté, et Pansy et Blaise s'empressèrent de l'aider à se remettre sur ses pieds, la Serpentarde lui demandant s'il n'était pas blessé. Contre toute attente, l'héritier Malefoy se mit alors à afficher un immense sourire, avant de proclamer, en se tournant vers Olivia :
- Je valide ! Ce bracelet est tout simplement génial, Olivia !
- Tu es malade oui ! S'exclama Pansy. Et si le bracelet avait été défectueux ? Qu'est-ce que tu aurais fait ? Et…
- Pardonnez-moi d'interrompre ce moment, de toute évidence, particulièrement joyeux pour vous, mais pourrais-je savoir ce qui a causé l'impact que je vois dans ce mur ? Les coupa la voix traînante, et si reconnaissable du professeur Rogue.
Les sept élèves firent volte-face, espérant que leurs oreilles leur jouaient des tours, mais à leur grande horreur, le directeur de la maison Serpentard se tenait bel et bien derrière eux, son regard fixé sur le petit cratère qu'avait causé Drago en atterrissant dans le mur.
- Euh…, alors en fait, c'est assez drôle, commença Blaise. Voyez-vous..
- Nous voulions nous assurer que les charmes présents sur le bracelet que Olivia a offert à Drago fonctionnaient, et…, commença à expliquer Pansy, coupant Blaise au passage, avant d'être elle-même interrompue par le professeur de Potions.
- Je pense avoir compris ce qu'il s'est passé mademoiselle Parkinson, inutile d'en dire davantage. À présent, avant que je ne sois obligé de retirer des points à ma propre maison, est-ce que l'un de vous pourrait me donner le sortilège qui nous permettrait de réparer votre bêtise ?
- … Reparo ? Proposa Hermione d'une petite voix.
- Bien mademoiselle Granger, confirma leur enseignant. Cependant, étant donné que vous n'êtes que des première année, aucun de vous ne sait le lancer correctement, ce qui signifie, que c'est à moi de le faire… Je concède cinq points à Gryffondor pour avoir donné la bonne réponse à ma question.
Hermione et Olivia restèrent bouche-bées en entendant cela, mais n'osèrent rien dire, de peur de perdre le peu de points que le professeur leur avait accordés : cela ne semblait pas être un plaisir pour lui, donc mieux valait se taire.
Les Serpentards, pour leur part, retinrent leur respiration alors que leur directeur de maison se tournait vers eux. Sachant pertinemment que Severus Rogue, terreur des cachots, ne laisserait pas leurs actions impunies.
- … Je retire deux points à Serpentard pour avoir dégradé le bâtiment, dit-il finalement.
- Je savais qu'on allait perdre des points, marmonna Gabriel.
- Mais j'estime que mademoiselle Parkinson devrait être récompensée pour avoir eu la témérité de dire la vérité, ajouta-t-il rapidement. Par conséquent, je donne également cinq points à Serpentard.
- Vraiment ? S'étonna la jeune fille, ne s'attendant pas à se voir attribuer des points pour son comportement.
- À moins que vous ne préfériez que je vous donne une punition à tous, pour vous apprendre à ne pas dégrader les locaux de l'école, je vous conseille vivement d'aller dîner. Et vite, leur dit le professeur Rogue d'un ton dur, ne laissant pas place à la contestation.
Tous acquiescèrent, et se dépêchèrent de tourner les talons et de rejoindre leurs tables respectives sans demander leur reste, sous le regard attentif du professeur de Potions.
Quand le week-end arriva, Gabriel, son frère et leurs amis se retrouvèrent à la table des Serpentards pour un petit-déjeuner tardif, dans une ambiance un peu moins joyeuse qu'à l'accoutumé. Ils s'étaient doutés que réussir à parler à Elenna une seconde fois pour avoir des réponses à leurs dernières interrogations n'allait pas être une mince affaire, cependant, ils ne s'attendaient pas à ce qu'elle fasse tout pour les éviter comme la dragoncelle !
Depuis qu'ils lui avaient parlé, la jeune fille leur adressait à peine un regard et faisait en sorte de toujours rester à proximité de Padma ou d'autres élèves de sa maison, si cette dernière n'était pas là. Le simple fait d'y penser les laissaient tous désespérés d'avoir le fin mot de ce mystère que représentait la jeune Serdaigle. En témoignait Drago, qui poussa un énième soupir alors qu'il mélangeait sa tasse de chocolat chaud du matin.
Gabriel jeta un regard compatissant à son jumeau, comprenant tout à fait ce que ressentait son frère, avant d'être interrompu par le hululement d'un hibou. Les deux frères ainsi que leurs cinq amis levèrent la tête à l'entente du cri du volatile, et les jumeaux reconnurent immédiatement le hibou de leurs parents, qui transportait un sac immense. Quand le chargement du hibou tomba sur la table, Drago se précipita dessus, ayant reconnu le bruit sourd de son contenu, et fut enchanté de découvrir que le sac était rempli à ras bord de bonbons. Gabriel, pour sa part, s'empara de la lettre qui était glissée parmi les friandises, alors que son frère prenait une poignée de Fondants du chaudron. Comme il s'y attendait, il s'agissait d'une lettre de leur mère.
Mes chéris,
N'ayant pas reçu de lettre de votre part depuis près de deux semaines, je viens vous demander de vos nouvelles. Comment allez-vous tous les deux ? Est-ce que tout va bien pour vous à l'école ? J'espère que vous vous portez bien, et que vous ne vous surmenez pas trop, en particulier toi, Harry, mon trésor. Severus nous as appris, à votre père et moi, que Serpentard avait remporté son match contre Serdaigle il y a un peu plus d'une semaine, et même si je reste extrêmement fière de toi, je tiens à te rappeler qu'il ne faut pas que tu forces sur ta cheville. Il faut que tu ménages tes efforts pour qu'elle guérisse totalement.
Ceci étant dit, tout effort mérite récompense ! Vous trouverez donc ci-joint à cette lettre, assez de bonbons et friandises pour vous tenir pour le reste du mois (Si toutefois tu les consommes avec modération Drago !), voir même assez pour les partager avec vos amis ! Vous direz à Blaise d'envoyer rapidement une lettre à sa mère : elle s'inquiète elle aussi de ne pas avoir de ses nouvelles. Envoyer une lettre de temps à autre à vos parents est tout de même la moindre des choses, pour éviter qu'ils ne s'inquiètent de trop pour vous.
Je sais que vous devez être un peu occupés avec vos révisions pour les examens, mais je sais aussi que vous êtes tous les deux de jeunes garçons très intelligents, et que vous allez les réussir avec les honneurs. Ayez confiance en vous.
Je vous embrasse très fort, et attends une lettre de votre part avec impatience.
Avec tout mon amour,
Maman
Gabriel pouffa de rire en lisant le commentaire que leur mère avait adressé à Drago, avant de sourire en passant la lettre à son frère, qui avait fini de manger ses bonbons, pour se servir à son tour dans le sac de friandises. Bien qu'elle ne le disait pas clairement dans sa lettre, les deux garçons savaient pertinemment que leur mère s'inquiétait énormément pour eux, persuadée qu'ils étaient mal nourris, ou alors qu'ils avaient le mal du pays quand ils étaient à Poudlard. C'était pour ça qu'elle leur envoyait un sachet de bonbons une fois par mois ou toutes les deux semaines : pour leur remonter le moral. Autant dire que quand ils voyaient le hibou grand duc arriver avec son chargement, Drago se précipitait dessus pour prendre de grosses poignées de friandises, tandis que Gabriel se servait parmi les patacitrouilles et les chocogrenouilles, dont il aimait collectionner les cartes. Inutile de dire que la grande majorité des friandises que leur envoyait leur mère étaient finalement consommées par le blond des deux frères.
Alors que Drago lisait la lettre, Pansy, qui était à côté de lui, se pencha pour en lire quelques lignes. En remarquant que son amie lisait par-dessus son épaule, le jeune blond lui tendit le parchemin pour qu'elle puisse la lire sans se tordre le cou. La Serpentarde lui offrit un sourire pour le remercier, avant de se plonger à son tour dans la lecture de la lettre de Narcissa, et quand elle arriva à son tour à la remarque qu'elle avait fait concernant le goût de Drago pour le sucre, elle ne put s'empêcher d'éclater de rire.
- Ta mère te connaît tellement bien Dray, dit la Serpentarde, les épaules encore secouées par son rire. Elle sait que ton amour du sucre finira par te causer des ennuis !
- Qu'est-ce qu'elle a écrit ? S'enquit Blaise, désireux lui aussi de savoir ce que Narcissa Malefoy avait écrit à ses fils.
- Que Drago devrait consommer ses sucreries "avec modération" pour qu'elles leur tiennent le mois, répondit Pansy avec un sourire amusé à l'intention du blond, qui détourna obstinément le regard comme si cela ne le concernait pas.
- Pff ! Bon courage pour lui faire accepter ça ! Dit Blaise en pouffant de rire.
- On peut la lire ? Demanda Olivia, curieuse.
- Oui, allez-y, répondit Gabriel en hochant la tête en signe d'approbation.
La Gryffondor aux yeux bleus le remercia avant de récupérer la lettre que lui tendait Pansy. Une fois qu'elle l'eut dans les mains, elle se mit à la lire, Hermione s'appuyant contre son épaule pour pouvoir en faire de même, tandis que Blaise et Théodore tentaient de récupérer quelques bonbons, sous les protestations de Drago, qui n'était pas décidé à partager. Leur lecture terminée, les deux filles de Gryffondor rendirent le parchemin au garçon aux cheveux de jais, étonnées par l'amour non dissimulé dans les mots de Narcissa Malefoy pour ses enfants.
- Je ne pensais pas que votre mère serait si… Enfin qu'elle se montrerait aussi aimante avec vous, confia Olivia, sa surprise évidente dans le ton de sa voix. Mon père ne laisse jamais vraiment transparaître ses émotions, contrairement à ma mère, qui n'hésite jamais à me faire savoir qu'elle s'inquiète pour moi. Je sais que leurs comportements si contradictoires viennent du fait que mon père vient du monde sorcier et ma mère vient du monde Moldu, et que si ma mère a parfois du mal à me laisser partir, c'est parce qu'il y a encore plein de choses qu'elle ne comprend pas, ou qu'elle a du mal à comprendre concernant le monde sorcier, expliqua-t-elle. Mais même si elle s'inquiète, jamais elle ne m'a envoyé de paquets de bonbons… Je peux avoir une patacitrouille ? Demanda-t-elle en regardant la montagne de friandises avec envie.
- Non ! / Oui bien sûr, dirent les frères Malefoy en même temps, Drago couvant le paquet et lançant un regard incendiaire à son frère pour avoir donné son autorisation : il était hors de question qu'ils partagent leur précieux butin offert si gentiment par leur mère adorée avec d'autres !
Gabriel leva les yeux au ciel devant l'attitude puérile de son frère, et passa quelques confiseries à la jeune fille ainsi qu'aux autres, parmi celles qu'il avait pu prendre avant que son jumeau addict au sucre ne se jette dessus.
- Merci Harry, le remercia Pansy.
- Et donc, est-ce que vos parents sont aussi comme ça ? Interrogea Olivia, à l'intention des trois autres Serpentards.
- Ma mère est la meilleure de toutes ! S'exclama Blaise avec un grand sourire. Vous ne l'avez pas encore rencontrée en personne, mais elle est vraiment incroyable ! Elle est capable de tout pour que nous soyons à l'abri du besoin, leur dit Blaise. Elle a toujours tout fait pour que je sois heureux et elle passe toujours du temps avec moi, même si elle est très occupée, et si cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vus, elle m'offre toujours quelque chose pour se faire pardonner. Même si je ne lui en veux jamais, confia le basané. Elle est exceptionnelle, et je ne l'échangerai pour rien au monde !
Drago et Gabriel sourirent, complètement d'accord avec ce qu'avait dit Blaise. Toutes les fois où ils étaient allés chez les Zabini avec leur mère, Serafina avait été une hôte accueillante et extrêmement bienveillante avec eux.
Olivia acquiesça en souriant à la réponse du basané, puis regarda Pansy et Théodore, qui n'avaient pas dit un mot, dans l'expectative d'entendre leur réponse. Ne remarquant pas l'aura de gêne qui émanait de ses camarades, Olivia s'adressa ensuite à Théodore.
- Et toi Théodore ? Ta mère est-
- Ma mère est morte quand j'étais petit, la coupa froidement le brun. Je n'ai aucun souvenir d'elle, et mon père ne parle pas d'elle non plus parce qu'elle appartient au passé. Si nous pouvions maintenant changer de sujet, j'apprécierais Williams.
- … Excuse-moi je ne voulais pas-, commença à s'excuser Olivia avant de se faire à nouveau interrompre par le Serpentard.
- Ce n'est pas de ta faute, mais parler de ses parents n'est pas forcément un sujet heureux pour tout le monde, lui dit-il avec un visage sans émotion. On n'a pas tous la chance d'avoir un foyer aimant, conclut-il avec une note d'amertume dans la voix.
Ne sachant que répondre face aux paroles de l'héritier Nott, ils restèrent silencieux, Pansy posant néanmoins une main compatissante sur l'avant bras du brun en signe de soutien. De même que Théodore, la jeune Serpentard ne souhaitait pas non plus parler de sa relation avec ses parents plus que de raison. Quand bien même Blaise, Drago et Harry, étaient au courant du fait que les familles Nott et Parkinson n'étaient pas particulièrement tendres, ils ne pourraient jamais comprendre ce que cela faisait de vivre et grandir dans un tel environnement.
Les Malefoy et Serafina Zabini étaient des parents présents et affectueux envers les enfants, même s'ils se devaient de garder une éducation assez stricte, et Pansy devait avouer qu'elle avait plus d'une fois envié ses amis pour l'affection que leur témoignaient leurs parents quand elle était plus jeune. Alors quand ils avaient rencontré Théodore, et après avoir appris à le connaître, la jeune fille s'était sentie moins seule, et l'héritier Nott était aisément devenu son meilleur ami. Il avait beau avoir été le dernier ajout à leur groupe d'amis quand ils étaient enfants, Pansy avait apprécié d'avoir enfin quelqu'un qui la comprenait avec elle, et avec qui elle pouvait tout partager.
Sans en connaître la raison, Olivia et Hermione sentirent comme un voile de malaise se poser sur le petit groupe, et l'atmosphère devint immédiatement plus sombre. D'un commun accord, les deux Gryffondor décidèrent de ne pas insister.
- Maintenant que j'y pense, reprit Hermione, changeant complètement de sujet. Elenna a toujours appelé Nicolas Flamel par son prénom. Cela justifierait d'autant plus le fait qu'ils ne sont pas de la même famille : sinon elle aurait pu l'appeler "oncle Nicolas".
- En effet, approuva Gabriel. Cela confirme donc tout ce qu'on a trouvé, ou du moins, ce qu'on n'a pas trouvé, entre elle et Flamel.
- Si elle habite avec Nicolas Flamel, c'est peut-être parce que ses parents sont absents ? Suggéra Olivia.
- Cela serait logique, mais dans ce cas, où sont-ils ? S'interrogea Théodore. Et que font-ils surtout. Pourquoi avoir laissé leur fille avec Flamel ?
- Il doit être un ami de ses parents, raisonna Blaise. Quand on était petits et que ma mère devait partir loin, elle me laissait toujours avec Narcissa, Lucius et vous deux. Votre mère est son amie, et elle avait confiance en votre famille pour prendre soin de moi en son absence, dit-il à l'intention des jumeaux.
- C'est vrai, approuva Drago d'un signe de tête. Cependant, même si ses parents sont en voyage, ils devraient lui envoyer des lettres, non ? Et je n'ai pas souvenir qu'elle en ait reçues depuis son arrivée.
- Quel genre de parents n'écrit pas à son enfant ? Demanda Hermione, perplexe.
- … Et si elle les avait perdus ? Suggéra Pansy. Cela pourrait expliquer pourquoi elle porte le nom de Flamel et pas un autre. Elle a peut-être été adoptée.
- Je ne sais pas, dit Gabriel. Il faut dire que pour le moment, elle n'a pas l'air d'avoir envie de s'étendre sur sa vie privée. Souvenez-vous quand on lui a demandé pourquoi elle vivait avec l'alchimiste : elle a changé de sujet.
- En effet, confirma Olivia.
- Pour tout vous dire, je ne pense pas que l'on tirera quoi que ce soit d'elle, si on allait lui poser la question une nouvelle fois, dit Pansy. Ce serait déjà un miracle si elle nous adressait à nouveau la parole !
- Comme tu le dis, un miracle, approuva Théodore avec un soupir, avant de lui aussi changer de sujet, sachant que cette conversation ne les mènerait nulle part. Au fait Williams, je crois me souvenir que nous avions programmé une partie d'échecs : est-ce que ça te dit de la faire maintenant ? Proposa-t-il.
- Maintenant ? Répéta Olivia, surprise. Qu'en est-il du programme de révision ?
Théodore lui offrit un petit sourire en coin, avant de lui montrer Drago d'un mouvement de tête, le blond étant toujours en train de se gaver de bonbons.
- Impossible de détacher Drago de son paquet maintenant qu'il l'a commencé, et il lui faudra au moins une heure de digestion avant qu'il ne soit apte à travailler, lui dit Théodore. Tu veux faire une partie du coup ?
- Ne bouge pas, je vais chercher mon échiquier ! S'exclama-t-elle, avant de se précipiter pour se rendre dans son dortoir.
En entendant cela, Gabriel s'assit à côté de Théodore, désireux d'assister au match pour observer le jeu d'Olivia. L'héritier Nott était très doué aux échecs, et Gabriel ne connaissait personne de leur âge, ou même un peu plus âgé, qui ait réussi à le battre à ce jeu. Même Serafina et Lucius qui étaient pourtant de très bons joueurs, avaient des difficultés contre lui.
De l'autre côté de la table, Hermione poussa un soupir et sortit son agenda, barrant le programme de révision de la matinée, avant de se mettre à la recherche d'un créneau horaire qui leur permettrait de rattraper ce retard. Blaise et Pansy, pour leur part, regardaient avec envie les friandises que tenaient Drago, tout en sachant très bien qu'il leur serait impossible d'en avoir, leur ami les couvant comme un dragon couvrait son tas d'or. Les deux Serpentard choisirent donc de prolonger leur petit-déjeuner, le temps de trouver quoi faire pour le reste de la matinée.
Tous à leurs occupations, aucun d'eux ne vit arriver Elenna en compagnie des jumelles Patil et d'autres élèves de Serdaigle. Alors qu'ils s'installaient à la table de Serdaigle pour petit-déjeuner et commencer leurs devoirs pour certains, la jeune fille aux cheveux blonds repéra le groupe assez atypique, attablé au bout de la table des Serpentards.
Leur première interaction avait été aussi surprenante que désagréable : elle avait espéré faire son entrée à Poudlard sans que personne ne la questionne vraiment sur son passé, et elle se faisait aborder par une petite troupe désagréablement curieuse, voulant tout savoir sur son protecteur et la Pierre Philosophale. Bien sûr, Nicolas l'avait prévenue que cela pourrait arriver, mais la jeune fille avait naïvement cru que ce n'était que de la paranoïa.
Force était de constater qu'elle s'était fourvoyé sur ce point.
Elle aurait dû se douter que les choses tourneraient mal, le soir même où elle avait rencontré Harry Potter dans la réserve interdite, seul endroit où l'on pouvait trouver des informations sur Nicolas. Au début, elle avait cru que si le garçon était entré dans la réserve, cela devait être par curiosité, ou alors parce qu'il voulait braver un des interdits de l'école, ou encore à cause d'un stupide pari, mais elle s'était trompée. Elle l'avait compris quand Harry avait tenté de consulter un livre sur la vie de Nicolas, et ses doutes s'étaient confirmés quand les sept amis l'avaient isolée pour lui faire passer un interrogatoire. Leur stratégie l'avait laissée sans voix : aussi bien d'étonnement que d'effarement, et certaines des questions qu'ils lui avaient posé, l'avait profondément mise mal à l'aise.
Elle ne savait pas ce qu'était devenu la Pierre : Nicolas l'ayant écartée de l'objet et tout ce qui y touchait deux ans auparavant, pour la protéger elle, et sa santé mentale. De son point de vue, rien ne pourrait être plus traumatisant que de perdre ses parents, mais elle avait respecté le choix de l'alchimiste et avait intégré Beauxbâtons. Les quelques semaines passées entre les murs de l'école de France lui avaient fait temporairement oublier son obsession pour la pierre, mais à présent qu'elle avait eu cette discussion avec le groupe de Serpentards et Gryffondors, cela revenait à nouveau la hanter. Se pourrait-il qu'ils aient raison ? Est-ce que la Pierre se trouvait entre les murs du château ?... À bien y réfléchir, cela expliquerait pourquoi le troisième étage leur était interdit, mais il faudrait pouvoir vérifier cette hypothèse.
Elenna ne saurait dire pourquoi, mais elle avait un mauvais pressentiment depuis sa conversation avec le groupe d'amis. Cela n'avait rien à voir avec la Pierre ou la sécurité de Nicolas, non, mais elle avait… L'impression d'être épiée, que quelqu'un la surveillait, et elle n'avait pas la moindre idée de qui cela pouvait être, ce qui la laissait tendue et constamment sur ses gardes.
Poussant un soupir las, Elenna s'en retourna à son livre : elle devait vraiment revoir le dernier cours de Métamorphose qu'elle avait eu du mal à comprendre.
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Quand le reste des élèves commença à arriver dans la Grande Salle pour le déjeuner aux environs de 11h, Elenna ferma son livre et le remit dans son sac, avant de s'assurer qu'elle avait bien apporté son devoir de Potions qu'ils devaient rendre la semaine prochaine au professeur Rogue. À sa grande horreur, elle découvrit qu'elle l'avait apparemment oublié en faisant son sac ce matin. La jeune Serdaigle jura à voix basse et s'excusa auprès de Padma avant de se lever, lui expliquant qu'elle devait remonter à leur dortoir pour aller chercher son devoir. La jeune indienne acquiesça, lui promettant de garder sa place pour le repas. Elenna la remercia, passa son sac par-dessus son épaule, et prit la direction de la sortie avant de se faire interpeller par une voix qui ne lui était pas inconnue.
- Elenna ! Attends ! L'interpella le jeune garçon, la faisant s'arrêter.
- Bonjour Harry, le salua-t-elle.
- Tu vas bien ? Demanda le Serpentard.
- Ça peut aller, répondit la blonde, sans lui retourner la question. Tu n'es pas accompagné de tes amis ? S'enquit-elle, avant de scanner les environs d'un regard quelque peu méfiant.
- Non, ils gardent ma place pour le déjeuner, lui répondit Gabriel. Pourquoi ?
- Je me demandais si vous alliez encore me prendre à l'écart pour m'interroger comme la dernière fois, confia Elenna.
- Oh ! Je suis désolé, s'excusa Gabriel, un peu penaud. J'imagine qu'on a dû passer pour des sauvages à agir de la sorte et à te poser toutes ces questions… Cependant, on ne pouvait pas faire autrement si on voulait obtenir des réponses à nos questions, et tu ne nous as pas vraiment laissé le choix quant à la manière de faire, dit le Serpentard.
- J'ai vécu pire, répondit la jeune fille sans laisser transparaître aucune émotion.
Ne sachant que répondre à cela, Gabriel lui offrit un sourire maladroit, avant de reprendre :
- D'ailleurs, en parlant de la discussion qu'on a eu la dernière fois… Accepterais-tu que l'on se retrouve pour terminer notre conversation au sujet de la Pierre ? Demanda-t-il. Tu t'es interrompue, avant de partir assez précipitamment la dernière fois.
- … Est-ce vraiment si important que cela pour vous d'en apprendre plus sur la Pierre ? Demanda Elenna.
- Oui, répondit le garçon avec un air déterminé. On sait que l'artefact est entre ces murs, et on se demande si elle est vraiment en sécurité.
- Si elle est en sécurité ? Répéta Elenna, incrédule. J'ai l'impression que ce château est une forteresse ! Je ne vois pas comment quelqu'un pourrait tenter quoi que ce soit ici !
- Sauf si cette personne se trouve déjà dans l'enceinte du château, et qu'elle sait où et comment chercher, suggéra Gabriel.
Elenna resta silencieuse face à la remarque étrangement précise et mystérieuse du Serpentard.
- J'imagine que je n'en saurais pas plus, dit-elle.
- Non, en effet, confirma Gabriel. Écoute, on te demande juste de finir ton histoire, et après on te laissera tranquille. Promis.
Elenna le regarda longuement, les sourcils froncés, avant de secouer la tête, l'air étonnamment amusée.
- Tu es vraiment étrange Harry Potter, dit-elle.
- Il paraît, acquiesça-t-il. Alors ? Tu acceptes de nous parler ?
- … Oui, mais pas tout de suite, lui dit la jeune fille après un moment de réflexion. J'ai beaucoup de devoirs à rendre cette semaine.
- D'accord, dit le Serpentard. Viens me voir quand tu seras disponible.
- Entendu, dit Elenna en acquiesçant d'un mouvement de tête. Tu m'excuseras Harry, mais je dois vraiment me rendre à mon dortoir maintenant.
Gabriel acquiesça, et laissa partir la jeune fille, avant de retourner auprès de ses amis à la table des Serpentards, Hermione et Olivia étant retournées à la table des Gryffondor pour le déjeuner. Remarquant l'expression ravie qu'affichait le garçon aux cheveux de jais, les Serpentards lui demandèrent pourquoi celui-ci était aussi joyeux. Gabriel leur répondit qu'il leur expliquerait après le déjeuner, quand Hermione et Olivia les auraient rejoints. Ceci étant fait, ils s'en retournèrent tous les cinq à leur repas.
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Deux semaines s'étaient écoulées depuis la discussion entre Gabriel et Elenna, et nos sept amis attendaient à présent un signe de la Serdaigle pour pouvoir avoir le fin mot de l'histoire de la Pierre Philosophale.
Plusieurs jours déjà qu'ils attendaient dans l'expectative, et pourtant toujours rien. À croire que la jeune fille les avait oubliés ! Quand, enfin, Elenna vint trouver Gabriel pour lui dire qu'elle était libre dans le courant de la semaine, il est inutile de dire que tous accueillirent cette nouvelle à grand renfort de soupirs de soulagement et de remerciements envers Merlin.
Après concertation et comparaison des emplois du temps, ils décidèrent de se retrouver dans le parc du château le vendredi après-midi, et Gabriel se proposa naturellement pour mener la jeune fille au lieu de rendez-vous.
De son côté, Elenna redoutait quelque peu cette conversation : la Pierre Philosophale n'était pas un sujet qu'elle aimait aborder, et l'idée de se faire questionner dessus la mettait franchement mal à l'aise. Pour autant, elle n'avait pas exactement le choix. Elle avait fait une promesse à Harry, et même si cela ne l'enchantait pas, elle se devait de la tenir. De son vivant, son père avait toujours tenu les promesses qu'il lui avait faites, et elle comptait bien suivre son exemple.
Frissonnant à cause d'une bourrasque glaciale, la Serdaigle enfouit un peu plus son visage dans son écharpe bleue et bronze. Mais quelle idée d'avoir cette conversation dans le parc, en plein mois de février ! Ces idiots allaient lui faire attraper la crève !
Menée par le Serpentard aux cheveux de jais, les deux enfants prirent la direction du lac noir, lieu idéal pour avoir une conversation à l'abri des oreilles indiscrètes en cette saison. Comme elle s'y attendait, ils y retrouvèrent le reste des Serpentard, et les deux Gryffondor qui avaient participé à son premier interrogatoire.
- Vous en avez mis du temps ! S'exclama Drago, resserrant sa robe de sorcier autour de lui pour tenter de se réchauffer. Je vous avais dit que ce serait une mauvaise idée et qu'on se transformerait en glaçons ! Se plaignit-il, en claquant légèrement des dents.
- Je ne vais pas dire le contraire, approuva Elenna.
- Pour une fois que nous sommes d'accord, dit Drago.
Elenna ne dit rien et remonta simplement son écharpe pour qu'elle recouvre son nez, qui commençait à être gelé. D'un commun accord, ils décidèrent de rentrer au château pour avoir leur conversation, la neige commençant à tomber plus drument alors que les minutes s'écoulaient.
Après avoir passé plusieurs minutes à rechercher un endroit adéquat à leur projet, ils réussirent à trouver une salle désaffectée, où ils avaient peu de chance d'être dérangés.
- Allons droit au but si ça ne vous dérange pas, proposa la jeune Serdaigle dès que la porte fut refermée derrière eux. Que voulez-vous vraiment savoir à propos de la Pierre ?
- Est-ce que Blaise a bien compris ce que tu as dit ? Existe-t-il vraiment deux pierres ? Demanda Hermione.
Elenna pinça les lèvres et se détourna du groupe d'amis, se mettant à fixer l'une des statues du couloir. Ils attendirent patiemment qu'elle prenne la parole : de toute évidence, ce qu'elle allait leur révéler ne semblait pas facile à dire.
- Il existe en effet deux pierres, dit enfin Elenna. Enfin, presque, se reprit-elle avant de se tourner pour leur faire face. La première est celle qui a rendu Nicolas célèbre, et même si le pouvoir qu'offre la pierre est immense, il n'en a jamais abusé, quand bien même il aurait pu le faire. Cependant, après avoir été témoin des différentes guerres ayant frappé le monde, autant moldues que sorcières, Nicolas a commencé à avoir une nouvelle approche du monde, leur confia la jeune fille. C'est cette nouvelle manière de penser qui l'a poussé à vouloir fabriquer une seconde Pierre Philosophale, avec pour but qu'elle soit moins puissante que la première.
- Comment s'y est-il pris ? Demanda Théodore. Pour fabriquer les pierres je veux dire.
- Vous ne voulez pas savoir, dit Elenna d'un ton sec et les yeux écarquillés d'horreur. Peu de choses réussissent à me dégoûter, mais je peux vous promettre que la recette de la fabrication de cet artéfact est absolument écœurante.
- À ce point ? S'étonna Pansy. Cela ne peut pas être pire que la potion pour soigner les furoncles ! Certains des ingrédients sentent vraiment la bouse de dragon ! Dit la Serpentard.
- Dis-nous toujours, dit Gabriel à l'intention d'Elenna. Ça doit être un lourd secret à porter.
La jeune fille aux cheveux blonds hésita pendant un long moment, son regard légèrement méfiant passant sur chacun d'entre eux pour les observer pendant plusieurs secondes. Puis finalement, alors même que nos amis s'attendaient à ce qu'elle change de sujet, la Serdaigle leur répondit :
- Comme vous devez le savoir, la Pierre Philosophale a le pouvoir de rendre quiconque l'a en sa possession immortel.
- Attends, pour de vrai ? L'interrompit soudain Théodore. Donc Nicolas Flamel est toujours vivant ? Et il est immortel ? Je pensais que Hermione plaisantait en disant qu'il avait fêté son six-cent-soixante-cinq ème anniversaire.
- Non, elle a dit la vérité, confirma Elenna. Bien sûr, il serait idiot de penser que s'offrir l'immortalité n'a pas de prix. Si Nicolas et Pernelle ont pu devenir immortels, c'est parce que la Pierre Philosophale a été créée à partir d'un rituel nécessitant des sacrifices humains, expliqua la jeune fille, le volume de sa voix diminuant au cours de la phrase.
- Des quoi ?! S'écria Olivia, croyant avoir mal entendu.
- Des sacrifices humains, répéta Elenna. Enfin, des dépouilles, ou des esprits qui sont revenus dans notre monde, dit Elenna.
- Mais… Comment… C'est inconcevable ! S'exclama Olivia, horrifiée.
- Je suis de votre avis ! Dit-elle. C'est pourquoi Nicolas a cherché un autre moyen de fabrication pour la deuxième.
- Et comment s'y est-il pris cette fois ? L'interrogea Drago.
- La dernière fois que nous en avons parlé, il était dans l'optique d'utiliser des animaux, mais les recherches sont toujours en cours aux dernières nouvelles, répondit la blonde.
- Donc… Tu aides Nicolas Flamel à fabriquer la deuxième pierre ? Demanda Pansy.
- Euh… Oui, enfin non, balbutia la Serdaigle, ses mains se mettant à gesticuler de nervosité, alors que sa voix se faisait plus aiguë. C'est vrai qu'étant petite, je m'ennuyais, et du coup je passais beaucoup de temps dans le laboratoire avec Nicolas. Mais je n'ai pas aidé à proprement parler ! Je ne faisais rien d'important ! Juste quelques babioles, et puis.. Mais qu'est-ce que je raconte ? Oubliez-moi un instant, voulez-vous ?! Leur demanda-t-elle, le visage rouge d'une gêne évidente.
- … D'accord, dit Pansy en lui souriant. Tu veux qu'on te laisse seule un moment ?
- Je veux bien ! Dit Elenna en hochant rapidement la tête.
- Entendu. Si jamais on a encore quelque chose à te demander, on te fera signe, lui dit Gabriel.
La jeune fille acquiesça, et salua tout le monde avant de tourner les talons et de quitter la pièce. Quand elle eut disparu et que ses pas se furent éloignés, Pansy lança un regard à ses amis, son visage ayant pris une expression perplexe.
- Vous avez compris ce qu'elle a dit à la fin ? Parce que je n'ai pas compris un mot ! Dit-elle.
- Elle ne parlait pas anglais, fit remarquer Hermione. Pensez-vous que c'était du français ?
- Ce serait logique, puisqu'elle étudiait en France avant de venir ici, répondit Théodore. Mais laissons ce sujet de côté deux minutes voulez-vous. Si la Pierre Philosophale a le pouvoir de rendre immortel, alors il devient de suite plus facile de comprendre pourquoi quelqu'un a essayé de s'introduire à Gringotts ! Dit-il.
- En effet, approuva Drago. Beaucoup de sorciers rêveraient d'avoir un tel artéfact en leur possession. On comprend pourquoi monsieur Flamel a décidé de la déménager à Poudlard, si on a essayé de la voler !
- Enfin bon, je ne sais pas vous, mais si je devais mettre en sûreté quelque chose d'aussi important, une école ne serait pas le premier endroit auquel je penserais ! Fit remarquer Hermione, les sourcils froncés de perplexité.
- … Eh bien ce n'est pas si idiot que cela quand on y pense, dit Olivia. Après tout, Poudlard a servi de refuge à de nombreuses familles de sorciers, lors de la guerre contre Vous-savez-qui. Pour beaucoup de monde, l'école est un lieu aussi impénétrable que Gringotts.
- Impénétrable, impénétrable… Un troll a quand même réussi à pénétrer dans le château, fit remarquer Blaise avec une moue dubitative.
Ce furent ces mots exacts, qui allumèrent l'ampoule métaphorique dans la tête de Gabriel.
- Blaise, dit le garçon aux cheveux de jais, attirant l'attention de tous ses amis. Tu es un génie.
- Euh… Merci ? Dit Blaise, sans pour autant avoir l'air de savoir ce qui lui valait ce compliment.
- Harry ? Tout va bien ? Lui demanda Pansy.
- Réfléchissez deux minutes, leur dit l'intéressé. Les trolls sont considérés comme étant l'une des races les plus stupides qui existent au monde ! Et pourtant, l'un d'entre eux a réussi à s'introduire dans le château, sans que personne ne s'en aperçoive !
- Merci pour le rappel…, dit Hermione en pinçant légèrement les lèvres.
- Ce que je veux dire, c'est : vous ne trouvez pas ça étrange ? Leur demanda-t-il. Et si quelqu'un l'avait fait entrer à Poudlard pour servir de diversion ?
- … Tu n'as pas tort, acquiesça Théodore. Le moment aurait été parfait pour voler la pierre, puisque les préfets étaient chargés de nous ramener à nos dortoirs, et les professeurs étaient occupés à chercher le troll.
- Donc quelqu'un a essayé de voler la pierre depuis qu'elle est à Poudlard, conclut Olivia.
- Mais qui que ce soit, il ou elle n'a pas réussi, puisque le troisième étage nous est toujours interdit, ajouta Blaise.
- Par Salazar, quel bazar ! Dit Pansy.
- Et vous n'avez pas dit le pire, fit remarquer Drago.
- Ah, parce qu'il y a pire pour toi ? S'étonna Hermione, en haussant un sourcil sarcastique.
- Si on réfléchit de cette manière, alors toute personne vivant dans l'école est suspecte, leur dit l'héritier Malefoy.
- … Par Merlin, ça fait des centaines de suspects, dit Pansy.
- Certes, cependant, il n'y a plus eu aucune tentative depuis l'incident d'Halloween, fit à son tour remarquer Théodore. Peut-être que le voleur a laissé tomber ?
- Cela m'étonnerait, dit Gabriel. … On n'a plus qu'à espérer que la pierre est fichtrement bien protégée !
- On peut toujours faire part de nos découvertes à nos directeurs de maisons, suggéra Olivia.
- Impossible, dit Théodore. Sans preuves, ils nous demanderont de regagner nos dortoirs et d'oublier ce qu'on sait. On serait peut-être même mis en retenues pour s'être mêlés de choses qui ne nous regardaient pas.
- Ou alors, intervint Hermione. On peut demander à Hagrid. Après tout, c'est lui qui nous a donné le lien entre Dumbledore et Nicolas Flamel. Il n'est pas impossible qu'il recommence.
- Il a déjà fait cette erreur une fois, ne penses-tu pas qu'il va se méfier ? Demanda Blaise.
- Si nous y allons tous ensemble, alors oui il se doutera de quelque chose, confirma Hermione. Cependant, je le connais depuis le début de l'année : je pense que si je m'y prends bien, il pourrait me révéler une chose ou deux à ce sujet.
- Je sais que le garde-chasse a l'air d'un idiot, mais je doute qu'il soit réellement stupide, dit Blaise. D'un autre côté… Qui ne tente rien n'a rien. Alors faisons comme ça.
Le reste du groupe acquiesça, et alors que les Serpentard et Olivia prenaient la direction de la Bibliothèque pour aller faire leurs devoirs et réviser certains de leurs cours, tandis que Hermione sortait du château pour se rendre chez Hagrid. La jeune fille espérait que le demi-géant ne lui en veuille pas de passer à l'improviste : cela faisait plusieurs mois qu'elle ne lui avait pas rendu visite, et la Gryffondor s'en voulait un peu de ne pas avoir pris le temps de passer le voir, depuis qu'elle et Ron s'étaient éloignés.
À son grand soulagement cependant, Hagrid sembla ravi de la revoir, puisque le garde-chasse lui adressa un sourire chaleureux en la voyant arriver.
- Hermione ! L'appela-t-il d'une voix enjouée. Qu'est-ce qui t'amène ici au milieu de l'après-midi ? Demanda-t-il. Tout va bien ?
- Bonjour Hagrid, le salua à son tour Hermione en lui rendant son sourire. Oui tout va bien, je me suis juste rendue compte que cela faisait longtemps que je ne t'avais pas vu, et j'ai eu envie de te rendre visite. Puis-je entrer ? Lui demanda-t-elle.
- Bien sûr, lui dit Hagrid avant de lui ouvrir la porte et de s'écarter pour la laisser entrer dans sa cabane. Une tasse de thé ?
- Avec joie ! Accepta Hermione.
Hagrid partit préparer l'eau pour le thé alors que Hermione prenait place dans le fauteuil, le chien du garde-chasse, Crockdur, venant à sa rencontre et déposer sa tête sur ses genoux. La jeune Gryffondor lui tapota la tête, espérant qu'il ne laisserait pas de taches de bave sur son uniforme.
- Cela fait plusieurs mois que l'on ne s'est pas vu, comment vas-tu ? Tu n'as plus de problèmes avec tes camarades j'espère ? Demanda Hagrid.
- Tout va bien Hagrid, répondit la jeune fille. J'ai de vrais amis maintenant, et nous avons commencé les révisions pour les examens de fin d'année il y a moins d'une semaine, l'informa-t-elle.
- Si tôt ? S'étonna le demi-géant. Vous ne perdez pas de temps.
- Rome ne s'est pas faite en un jour Hagrid, lui fit remarquer la Gryffondor. Il faut être prévoyant si on veut réussir. De plus, je ne suis pas seule : Théodore m'aide à motiver les troupes !
- Théodore ? Répéta Hagrid en tournant un regard intrigué vers la jeune fille aux yeux noisette. Je ne me souviens pas que toi ou Ron m'ayez jamais parlé d'un garçon nommé Théodore, fit-il remarquer.
- Oh ! C'est un de mes nouveaux amis, lui dit Hermione. Son nom complet est Théodore Nott : il est à Serpentard.
- Serpentard ? Répéta une nouvelle fois Hagrid, une légère note de panique dans la voix. Tu es amie avec un Serpentard ?
- Oui, confirma Hermione, fronçant les sourcils face à la méfiance du demi-géant. Je suis même amie avec cinq élèves de cette maison, et je m'entends très bien avec eux. Et Olivia aussi d'ailleurs, ajouta-t-elle.
- Bon…, eh bien dans ce cas, je suis content pour toi, dit-il, même si passer outre sa méfiance envers les Serpentards semblait lui coûter. J'espère juste qu'ils te traiteront comme tu le mérites et qu'ils ne te trahiront pas : les élèves de Serpentard.
- Hagrid, l'interrompit Hermione, regardant le garde-chasse avec une expression on ne peut plus sérieuse. Ces Serpentards, comme tu dis, m'ont mieux traitée que les élèves de ma propre maison. Pour moi, ils ont fait leurs preuves.
Hagrid ne répondit rien aux paroles de la Gryffondor, et Hermione en profita pour reprendre une gorgée de son thé avant de reprendre la parole :
- Concernant ma visite, je voulais te voir parce qu'il m'est arrivé quelque chose en début d'année qui me laisse encore perplexe et inquiète, et bien que j'ai envie d'en parler à quelqu'un, je ne sais pas vraiment vers qui me tourner, confia la jeune fille en gardant la tête baissée, de sorte à paraître peu sûre d'elle. J'ai peur que les professeurs ne me sanctionnent s'ils apprennent ce qu'il s'est passé.
- Tu peux tout me dire Hermione : je sais garder un secret, lui répondit Hagrid en souriant doucement, comme pour la mettre en confiance.
Voyant qu'elle avait toute l'attention du demi-géant, et que celui-ci ne semblait se douter de rien, la Gryffondor reprit :
- Voilà, il se trouve que je me suis retrouvée avec deux camarades au troisième étage à cause des escaliers, dit-elle. Nous nous en sommes rendus compte après avoir franchi la porte de l'étage, mais Miss Teigne était déjà derrière nous, nous empêchant de rebrousser chemin, et de toute façon, nous aurions croisé Rusard. Enfin bref, nous avons couru, traversé le couloir, et sommes entrés dans une pièce fermée à clé pour nous cacher, à l'aide d'un sortilège !
- Fermée à clé tu dis ? Répéta Hagrid, qui s'était tendu sur sa chaise, les yeux écarquillés d'horreur.
- Oui ! Confirma-t-elle. Et on est tombés sur un chien à trois têtes !
- Voyons Hermione, je suis sûr que tu as dû te tromper, essaya de l'apaiser l'homme, se dandinant sur sa chaise dans un signe flagrant de malaise.
- Comment peut-on oublier la présence d'une bête à trois têtes, enfermée dans une pièce ?! S'exclama Hermione, effarée.
- Mais Touffu n'est pas une bête ! S'indigna Hagrid. C'est un chien !
Hermione resta quelques instants silencieuse, se demandant si elle avait bien entendu. Le chien s'appelle Touffu ?
- … Cette chose a un nom ? Demanda-t-elle.
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Le lendemain matin, Hermione, accompagnée d'Olivia, retrouva les Serpentards qui les attendaient dans la Grande Salle, chacun ayant un livre ouvert, révisant les Potions. Ils levèrent la tête quand la Née-moldu s'affala sans aucune délicatesse sur le banc, et échangèrent un regard intrigué en voyant son air dépité. Les verts et argent lancèrent un regard interrogatif à l'autre Gryffondor, mais Olivia, ne sachant pas non plus pourquoi son amie était dans cet état, ne fit que hausser les épaules.
- Tout va bien Hermione ? S'enquit Gabriel.
- Oui et non, répondit-elle évasivement.
- Cela a un rapport avec Hagrid ? Est-ce que tu as pu obtenir des informations ? Insista le Serpentard aux cheveux de jais.
- Pas celles auxquelles je m'attendais : le chien s'appelle Touffu, expliqua Hermione.
- Cette chose a un nom ? S'étonna Drago, en haussant les sourcils. Mais…
- Oui, et son nom est Touffu, confirma Hermione. C'est le chien de-
- Attendez, les interrompit Pansy en fronçant les sourcils. Quel chien ?
Drago, Gabriel et Hermione échangèrent un regard, se rappelant soudainement qu'ils n'avaient pas parlé de leur mésaventure au troisième étage à leurs camarades. Déglutissant, ils se tournèrent vers leurs amis.
- C'est vrai qu'on ne vous a pas dit ! En fait, en début d'année, on allait en cours et les escaliers nous ont conduits au troisième étage, avoua Hermione avec un sourire forcé. Bien sûr, on a fui les escaliers et on a ouvert la porte qui se trouvait devant nous et…
- Vous avez compris que vous étiez à l'étage interdit, finit Théodore. Et il ne vous est pas venu à l'idée de faire demi-tour ?
- Miss Teigne était déjà derrière nous et elle appelait son maître, dit Drago en levant les yeux au ciel. On n'est pas restés dans ce couloir sinistre juste pour le plaisir de se faire attraper.
- Et vous êtes tombés sur un chien ? À quoi ressemblait-il ? Demanda Olivia.
- Euh… c'est une bête immense qui possède trois têtes et qui bave beaucoup. Il a aussi une mâchoire assez impressionnante, le décrit Drago. … Je pense qu'il pourrait nous arracher un bras avec une aussi grande gueule.
Parce que vous avez failli vous faire mordre en plus ?! S'exclama Blaise.
- Bien sûr que non, on s'est échappé bien avant qu'il n'arrive à nous mordre, répondit le blond en levant les yeux au ciel.
- Bref, les coupa Théodore. Et donc à part cela, tu n'as rien appris Hermione.
- Rien du tout, confirma la Gryffondor, ses épaules s'affaissant de déception.
- Bon… Je pense qu'il serait préférable que l'on ne passe pas par quatre chemins avec le garde-chasse, dit l'héritier Nott. On doit lui dire qu'on sait pour la Pierre Philosophale ainsi que pour son emplacement. Avec la discussion qu'il a eu avec toi Hermione, je pense qu'il va comprendre qu'il ne peut plus nous cacher la vérité.
- En effet, approuva Olivia. La subtilité était une bonne idée, mais on n'arrivera à rien en continuant dans cette voie. Cependant, je ne pense pas qu'y aller tous ensemble serait une bonne idée, fit-elle remarquer. La plupart d'entre nous, le connaît à peine : je pense qu'il serait préférable que seuls Drago, Harry et Hermione le confrontent à ce sujet.
- Williams n'a pas tort, acquiesça Blaise. Il fuirait si on venait tous à sa porte.
- Sans parler du fait qu'il va falloir vous fournir un alibi quand vous serez sortis, dit Pansy. Les autres pensionnaires du dortoir risquent de se poser des questions, sans compter le professeur Rogue qui pourrait nous rendre une visite surprise, et nous demander où vous êtes.
- N'oublions pas non plus le professeur McGonagall, ajouta Olivia. Je suis d'accord avec Pansy : mieux vaut qu'on reste derrière pour vous couvrir.
C'était donc décidé : Hermione, Drago et Gabriel iraient voir Hagrid pour lui poser des questions sur les protections de la Pierre Philosophale, pendant que leurs amis leur serviraient d'alibi dans le cas où leurs camarades ou directeurs de maison viendraient à poser des questions sur leur localisation.
Bien que le programme de révisions soit des plus poussé, les frères Malefoy insistèrent pour qu'ils rendent visite au garde-chasse le plus vite possible. Hermione accepta à contrecœur, désappointée de devoir encore une fois rater une session de travail, mais Théodore la rassura en disant qu'il valait mieux qu'ils le fassent au plus vite, au cas où ils se feraient attraper. Si cela arrivait, alors leur calendrier n'en serait pas impacté.
Ils étaient décidés. Ce soir, ils braveraient le couvre-feu et iraient voir Hagrid.
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Le soir venu, et après s'être mis d'accord avec Pansy, Blaise et Théodore, sur l'histoire qui leur servirait d'alibi, Gabriel et Drago sortirent des cachots, la cape d'invisibilité sur le dos, pour se rendre devant le portrait de la Grosse Dame où Hermione devait les rejoindre.
Heureusement pour eux, les deux garçons n'eurent pas à attendre longtemps, la jeune Gryffondor sortant de son dortoir quelques minutes après que les frères Malefoy soient arrivés. Elle regarda anxieusement autour d'elle, ne les voyant pas, et écarquilla les yeux de surprise quand la main de Gabriel sortit de leur cachette, pour lui faire signe de les rejoindre sous le tissu. Hermione ne se le fit pas dire deux fois, Rusard ou un professeur pouvant surgir à l'angle du couloir à tout moment, et se glissa sous la cape.
- C'est une cape d'invisibilité ? Les questionna immédiatement la jeune fille dans un murmure excité. Comment vous avez réussi à vous la pro-
- Pas maintenant Hermione ! L'interrompit Gabriel sur le même volume. On parlera de ça plus tard. Pour le moment, il faut qu'on aille chez Hagrid le plus rapidement possible pour ne pas rentrer trop tard !
- La cape nous empêche certes d'être vus, mais elle ne nous empêche pas d'être entendus, cingla Drago. Maintenant, silence jusqu'à ce qu'on soit arrivés.
La brunette acquiesça, penaude, et le trio se mit en route. Ils avancèrent à pas de loup, de sorte à ne pas se faire repérer par le concierge ou les préfets qui faisaient leur ronde, et arrivèrent enfin à sortir du château au bout de quelques minutes. Ils traversèrent le parc de Poudlard jusqu'à atteindre la cabane d'Hagrid, et, sans enlever la cape, Hermione leva sa main pour toquer à la porte du garde-chasse. Ils n'attendirent pas longtemps avant que Hagrid ne leur ouvre.
- Y'a quelqu'un ? Appela-t-il, ne voyant personne, ce qui incita les trois enfants à se débarrasser de la cape, se révélant au garde-chasse. Oh c'est vous… Écoutez, je ne veux pas vous renvoyer mais il se fait tard et … commença Hagrid.
- On est au courant pour la Pierre Philosophale, dirent les trois enfants de but en blanc.
- Ah… bon bah, entrez, les invita-t-il en s'écartant pour les laisser passer.
À peine avaient-ils franchi le pas de la porte, que Gabriel déclarait :
- On pense que quelqu'un veut la voler.
- C'est impossible, répondit catégoriquement Hagrid. Et quand bien même quelqu'un essaierait, il n'y arriverait pas. Je l'ai déjà dit à Hermione : il est impossible d'y accéder.
- Oui, on sait pour le chien Hagrid, dit Gabriel. Vous l'avez vraiment appelé Touffu ?
- Oui, répondit le garde-chasse, une note de fierté dans la voix. Ce n'est pas parce qu'il ne ressemble pas aux autres chiens qu'il ne doit pas avoir de nom. Mais là n'est pas le sujet ! S'interrompit-il, avant de les regarder avec une expression sévère. Je ne sais pas comment vous avez eu connaissance de l'existence de la pierre ou le fait qu'elle soit ici, mais je peux vous assurer qu'elle est en sécurité avec Dumbledore et la participation des professeurs.
- Les professeurs sont aussi au courant de la présence de la Pierre ici ? Répéta Drago.
- C'est assez logique quand on y pense, fit remarquer Hermione.
- En effet, approuva Gabriel. Dumbledore ne peut pas interdire un étage entier sans explication : encore moins aux professeurs.
- Je ne serai pas étonnée que la plupart d'entre eux aient aidé à la protéger avec des sortilèges ou enchantements, renchérit la brunette.
- C'est pour cela que je ne me fais pas trop de soucis, dit Hagrid avec assurance. Personne ne sait comment endormir Touffu, personne à part moi et Dumbledore ! Déclara-t-il avant d'écarquiller les yeux et murmurer à voix basse. J'aurais peut-être pas dû dire ça…
Les trois enfants échangèrent un regard à la gaffe du demi-géant : comme ils l'avaient supposé, le corps enseignant avait participé à la protection de la Pierre Philosophale. Ayant récupéré les informations qu'ils venaient chercher, les trois amis décidèrent de prendre congé. Cependant, avant même qu'ils aient pu prendre la direction de la sortie, ils furent interrompus par un sifflement aigu en provenance de la cheminée.
Hagrid se leva précipitamment, et enfila des moufles de cuisine avant de prendre dans ses mains un œuf marron et d'une assez grande taille, avec la plus grande précaution. Les première année haussèrent les sourcils en voyant que la coquille de l'œuf se mettait à bouger, comme s'il allait éclore d'un instant à l'autre. Le garde-chasse le déposa ensuite délicatement sur la table, et quelques secondes plus tard, la coquille de l'œuf se fissurait, laissant place à une petite créature ailée, à écailles.
- … Est-ce que c'est un dragon ? Demanda Hermione, hésitante.
- Non, tu ne rêves pas, répondit Drago qui regardait toujours la bestiole, les yeux ronds comme des soucoupes.
- Il est magnifique n'est ce pas ? Leur dit Hagrid, ses yeux brillants de fierté, et un grand sourire aux lèvres. Je pense que je vais l'appeler Norbert, dit-il en câlinant le bébé dragon.
- Norbert ? Répéta Gabriel.
- Il faut bien qu'il ait un nom, n'est-ce pas Norbert ? Dit Hagrid en grattant le menton du dragon.
Le dragon, Norbert, émit un doux ronronnement, penchant la tête pour orienter les grattouilles sur sa mâchoire, puis se mit soudainement à tousser, avant de cracher du feu, les flammes atteignant la barbe du demi-géant, le faisant sursauter, ainsi que les trois enfants. L'adulte tapota sa barbe pour éteindre le feu qui y avait élu domicile, avant de se racler la gorge.
- Bien sûr, il a besoin d'un peu d'éducation, concéda-t-il.
Le trio acquiesça, puis prit congé de Hagrid, n'ayant plus rien à lui demander. Se disant qu'il y avait peu de chance qu'ils croisent qui que ce soit dans le parc à cette heure, Hermione et les frères Malefoy décidèrent de remonter jusqu'au château sans l'aide de la cape d'invisibilité. Ils en profitèrent pour discuter sur ce qu'ils venaient d'apprendre.
- Bien que je comprenne pourquoi Hagrid a confiance en la sécurité de Poudlard et le fait que la pierre soit protégée, je continue à penser qu'il est stupide de croire qu'elle est en sécurité juste parce qu'elle a été transférée à l'école, déclara Gabriel.
- Mais qu'est-ce qu'on peut y faire ? Nous n'avons aucunes preuves, à part le fait qu'on ait tenté de cambrioler le coffre de Nicolas Flamel à Gringotts, fit remarquer Hermione.
- Je sais bien, lui dit Gabriel. Mais mon instinct me dit que quelqu'un va essayer de voler la pierre. Sans doute la même personne qui a essayé de cambrioler Gringotts, dit-il.
Hermione et Drago partageaient le même avis que le garçon aux cheveux de jais, mais comme lui, ils ne savaient pas quoi faire, et ainsi, ils continuèrent leur chemin en silence.
Une fois arrivés à l'entrée du château, Gabriel s'apprêtait à sortir sa cape pour les rendre invisibles, quand Drago lui attrapa soudainement la manche, le faisant s'arrêter. Devant eux se tenait Miss Teigne, gardant l'entrée de l'école, et cela ne signifiait qu'une chose : son maître n'était pas loin. Gabriel eut tout juste le temps de ranger sa cape quand Rusard apparut dans l'encadrement de la grande porte battante, en compagnie de Ron.
- Tiens, tiens, tiens…, dit-il. Que faites-vous dans les couloirs à cette heure ? À croire que vous vous êtes passé le mot ce soir. Cela promet d'être intéressant.
Drago, Gabriel et Hermione grimacèrent, sachant que le concierge parlait de la punition qui les attendait.
- Si vous voulez bien me suivre, nous allons voir le professeur McGonagall, dit Rusard. Je pense qu'elle sera curieuse de savoir ce que vous faisiez à l'extérieur du château au beau milieu de la nuit, ajouta-t-il avec un sourire sadique.
N'ayant pas leur mot à dire, les trois enfants suivirent le concierge vers les appartements de la directrice des Gryffondor. Arrivés à destination, Rusard leur demanda d'attendre au fond de la salle de Métamorphose, le temps qu'il prévienne leur professeur qui se trouvait dans le bureau adjacent à la pièce.
Une fois Rusard parti, Hermione se tourna vers Ron, curieuse de savoir pourquoi il était hors de leur dortoir après le couvre-feu.
- Que faisais-tu dehors Ron ? Demanda-t-elle.
- Je voulais savoir pourquoi tu avais quitté le dortoir en douce, répondit Ron.
- Tu étais dans la salle commune ? J'étais pourtant sûre qu'il n'y avait personne quand j'y suis allée, dit-elle, étonnée.
- J'avais oublié quelque chose, et au moment où j'étais en bas des escaliers, je t'ai vue traverser le portrait. J'ai essayé de te suivre pour voir où tu allais, mais je t'ai perdue de vue.
- Tu m'as suivie ? S'enquit Hermione.
- Ce n'est pas dans tes habitudes d'aller à l'encontre du règlement, se justifia-t-il. Alors je me deman-
Ron se tut en entendant la porte du bureau s'ouvrir, et le professeur McGonagall apparut, les regardant avec un air sévère, bien que fatigué, avant de les inviter à entrer dans son bureau. Après avoir refermé la porte derrière eux, elle s'installa dans son fauteuil, et leur demanda de s'avancer.
- Il semblerait que vous ayez manqué le discours de début d'année pour que je vous aie dans mon bureau à cette heure, leur dit-elle pour commencer. Je vous rappelle que personne n'est autorisé à se promener dans les couloirs au beau milieu de la nuit. Pour que vous reteniez la leçon, je vous enlève cinquante points, annonça-t-elle.
- Cinquante points ? S'exclamèrent les quatre enfants de concert, outrés.
- Chacun, confirma-t-elle. Et en plus de cela, vous irez tous les quatre en retenue.
- Tous les quatre ? Répéta Ron. Mais je suis sorti uniquement parce que Hermione a quitté le dortoir ! Fit remarquer le rouquin.
- J'entends bien Mr Weasley, dit-elle. Mais je suis sûre que Mr Rusard aurait fini par les trouver sans votre aide. Bien que vous partiez d'une bonne intention, cela n'est pas une justification valable pour enfreindre le règlement ! Conclut-elle d'un ton sévère et sans appel.
La réponse de sa directrice de maison fit taire le rouquin, qui comprit qu'il fallait mieux ne pas argumenter.
- Concernant votre retenue, je vais d'abord me concerter avec le professeur Rogue, puisque Mr Potter et Mr Malefoy appartiennent à la maison Serpentard, et je vous tiendrai au courant de notre décision dans les jours à venir, leur dit McGonagall. Maintenant, je vous demanderai de suivre Mr Rusard, qui va vous ramener à vos dortoirs.
Les quatre élèves acquiescèrent en silence, avant de quitter le bureau en compagnie de Rusard qui ramena d'abord Ron et Hermione, avant de descendre dans les cachots pour y déposer les Serpentards.
Quand ils franchirent le pas de la porte, Blaise, Théodore, Pansy se levèrent immédiatement des canapés sur lesquels ils étaient assis à les attendre, plumes et parchemins étalés devant eux, pour donner l'impression qu'ils travaillaient. Après avoir vérifié qu'ils ne seraient pas entendus, et que leurs camarades de maison étaient bien endormis au fond de leurs lits, les jumeaux Malefoy s'assirent en face de leurs amis, et leur relatèrent ce qu'ils avaient appris de la part d'Hagrid.
Bien que leurs amis furent curieux de ce que Drago et Gabriel leur racontaient, ils comprirent rapidement que la fatigue qui pesait sur leurs épaules les empêcherait d'avoir une conversation convenable. Ils décidèrent donc d'un commun accord d'aller se coucher et de reprendre cette discussion le lendemain.
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En sortant de la salle commune le matin venu, Drago, Gabriel et leurs amis découvrirent la silhouette de leur professeur de potion au bout du couloir, qui semblait les attendre. Leurs soupçons se confirmèrent quand le professeur Rogue apprit aux jumeaux que, suite à son entretien avec le professeur McGonagall, il avait été décidé que leur punition serait d'aider Hagrid dans ses fonctions dans la Forêt Interdite. Apparemment, Hermione et Ron devraient recevoir le même message de leur directrice de maison dans la matinée.
Après avoir pris un petit déjeuner consistant, les Serpentards prirent la direction de la salle de Métamorphose pour leur premier cours de la matinée. À la fin de celui-ci, McGonagall interpella Drago et Gabriel, ainsi que Ron et Hermione, leur demandant de venir la voir : ce fut à ce moment là qu'elle leur annonça que leur punition aurait lieu le vendredi soir, quelques jours après le début du mois d'avril, et que Rusard les accompagnerait jusqu'à la cabane du garde-chasse.
Une fois au courant de leur punition, le reste de la semaine se passa sans encombre. Autre détail important à noter, Elenna avait recommencé à interagir avec eux, leur disant bonjour à chaque fois qu'ils se croisaient à la fin d'un cours ou dans les couloirs.
Théodore avait également repris en mains leur programme de révision, étant donné que Drago, Harry et Hermione avaient leur punition et que la Gryffondor voulait finir ses devoirs avant le vendredi pour ne pas être en retard. Olivia avait beau lui assurer que c'était impossible pour elle d'être en retard dans une quelconque matière, son amie ne voulait rien entendre. Leurs séances de travail avaient donc doublé de volume au cours de la fin de semaine, provoquant nombres de protestations et plaintes de la part de Blaise, qui furent royalement ignorées par son ami brun.
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Ainsi donc, comme cela avait été prévu, Rusard récupéra les quatre élèves après le dîner du vendredi soir pour les amener à Hagrid. Ils ne mirent pas longtemps à arriver à destination : le garde-chasse était en train de préparer son arbalète et ses flèches en les attendant devant sa maison. En les voyant approcher, Hagrid s'empressa de s'essuyer les yeux, ne pouvant cependant s'empêcher de renifler.
- Bonsoir Hagrid, le salua Rusard. Voici les jeunes délinquants de ce soir.
Hagrid acquiesça silencieusement, reniflant à nouveau avant de prendre son mouchoir de poche pour s'essuyer les yeux.
- Par Morgane, ne me dites pas qu'il s'agit encore de ce maudit dragon ? Demanda le concierge en levant les yeux au ciel.
- Norbert est parti, dit Hagrid. Dumbledore a décidé de l'envoyer en Roumanie où il pourra vivre avec d'autres dragons dans une colonie.
- C'est peut-être mieux pour lui Hagrid, lui dit Hermione d'un ton compatissant. Il sera mieux avec ses semblables, plutôt que de rester ici et d'être surveillé pour ses moindres faits et gestes.
- Elle a raison, intervint Ron. Et si c'est en Roumanie, je demanderai à mon frère, Charlie, de vous envoyer un hibou pour vous donner de ses nouvelles, proposa-t-il.
- Merci Ron, j'apprécierai beaucoup, répondit le demi-géant avec un sourire reconnaissant.
- Merlin, ressaisissez-vous ! Vous vous rendez dans la Forêt Interdite, dit Rusard en levant les yeux au ciel. Et la créature que vous vous apprêtez à chasser n'est pas facile à vaincre.
- Une créature ? De quelle créature il s'agit ? Demanda Drago, anxieux.
- Un loup-garou, répondit Hagrid.
- Un loup-garou ?! Mais on n'est qu'en première année ! S'exclama Gabriel. Est-ce bien raisonnable de nous amener avec vous pour pourchasser un loup-garou ? Demanda-t-il, Drago hochant la tête à côté de lui, en accord avec son frère.
- Croyez-moi, une fois dans cette forêt, le loup-garou ne sera que le cadet de vos soucis, leur dit Rusard avec un sourire en coin, se réjouissant clairement de leur détresse.
Les quatre enfants déglutirent, mal à l'aise, et ce sentiment s'amplifia quand un hurlement en provenance de la forêt retentit. Rusard, quant à lui, se contenta de ricaner.
- Bonne nuit, leur dit-il, moqueur.
Gabriel, Drago, Ron et Hermione le regardèrent s'en aller, tout à coup désireux de le suivre pour retrouver la sécurité des murs de leurs dortoirs. Malheureusement pour eux, cela était impossible, et c'est donc avec des expressions dépitées qu'ils se retournèrent pour faire face à Hagrid, attendant ses consignes.
- Bon, on y va. Et surtout, restez groupés autour de moi, leur demanda-t-il.
Les quatre enfants hochèrent la tête et suivirent le garde-chasse, pénétrant avec appréhension dans la Forêt Interdite.
Dès les premiers pas, les enfants comprirent pourquoi la forêt portait le nom de "Forêt Interdite" : le bruit des branches se cassant sous leurs pieds retentissait dans le calme de la nuit, les hurlements lointains des créatures qui habitaient la forêt résonnaient comme si elles étaient à quelques mètres d'eux, et l'obscurité ambiante qui régnait en maître, ne les aidaient en rien à se sentir quelque peu rassurés dans ce lieu étranger et réputé dangereux.
Hagrid leur avait rapidement dit de faire attention où ils mettaient leurs pieds, puisqu'il n'était pas impossible qu'une pousse de filet du diable, une plante particulièrement redoutable et réputée pour sa manie de s'accrocher à tout être vivant passant à sa proximité pour l'étouffer avec ses lianes, se soit implantée entre les épaisses racines des arbres autour d'eux. Inutile de dire qu'ils avaient tous les quatre déglutit avec peine, l'angoisse les gagnant peu à peu avec les mots du demi-géant.
Quand bien même en restant groupés, les enfants avaient le sentiment d'être observés, et de voir des ombres bougées dans leur vision périphérique,alors que leurs lanternes oscillaient à chacun de leur pas. Les arbres immenses qui les entouraient ne faisaient qu'ajouter à leur malaise : leurs troncs étaient si imposants, qu'il aurait été facile pour une créature de la nuit de se cacher derrière eux et de les attaquer à tout moment, et le fait qu'ils n'arrivent pas à en voir la cime, même en penchant la tête le plus en arrière possible, ne faisait que les faire se sentir encore plus impuissants qu'ils ne l'étaient déjà du haut de leur 11 ans.
À chaque fois qu'il leur semblait s'être habitués à l'ambiance particulière et sombre des lieux, un bruit ou quelque chose dont ils ne parvenaient à déterminer l'origine survenait, les rendant encore un peu plus à fleur de peau.
La forêt était lugubre, et sombre, et imposante, et presque sans vie. De quoi leur donner des cauchemars pour le reste de l'année et ils n'avaient qu'une envie : rebrousser chemin.
Pour autant, il leur fallait avancer, et c'est ce qu'ils firent, ravalant leur angoisse, jusqu'à ce que Hagrid, qui avançait quelques pas devant eux, ne s'arrête soudainement avant de se pencher pour examiner quelque chose sur le sol. Regardant par-dessus son épaule, les jeunes enfants virent qu'il s'agissait d'un cadavre, mais de quoi, ils n'en avaient aucune idée. La bête avait tellement été déchiquetée qu'elle en était méconnaissable.
- Ces traces de dents ressemblent à celle d'un loup-garou, expliqua Hagrid en désignant les morsures du doigt. Bon, on va se diviser en deux groupes pour couvrir plus de terrain et retrouver sa trace. Ne paniquez pas, on reste toujours à portée de vue les uns des autres, leur dit-il en voyant leurs expressions horrifiées. Hermione et Ron viendront avec moi, et Harry, tu vas avec Drago.
- Est-ce vraiment une bonne idée Hagrid ? Demanda Hermione, quelque peu effrayée par la situation et la mission qui venait de leur être confiée.
- J'aurais préféré faire autrement, mais cette bête a fait bien trop de dégâts pour qu'on la laisse continuer, répondit Hagrid, catégorique. Bien sûr, nous pouvons rester ensemble si cela vous dérange, leur assura-t-il.
- Non, on peut le faire, tant qu'on peut vous voir, dit Drago, prenant sur lui pour cacher sa peur. Par contre, je veux Crockdur, exigea-t-il.
- Soit, mais je te préviens, c'est un vrai trouillard, concéda le garde-chasse.
L'héritier Malefoy accepta de mauvaise grâce, se disant que cela était toujours mieux que rien.
Hagrid leur indiqua ensuite la zone de recherches à parcourir, puis les deux groupes se séparèrent, restant cependant à une distance de trois mètres les uns des autres, comme cela avait été convenu. Leur objectif était de repérer si d'autres bêtes ou créatures avaient subi le même sort que la licorne, et si jamais ils se retrouvaient face au loup-garou, ils avaient pour consigne de rejoindre Hagrid le plus vite possible. Drago et Gabriel suivirent scrupuleusement le chemin qui se trouvait devant eux, surveillant du coin de l'œil que Hagrid était toujours à côté d'eux, très peu rassurés par le décor qui les entourait.
Ils patrouillaient depuis maintenant une demi-heure quand Crockdur se mit à grogner avant de détaler à grande vitesse. Les frères Malefoy l'appelèrent, avant de se lancer à sa poursuite, ne pensant même pas que la réaction logique aurait été de retourner auprès d'Hagrid et leurs camarades. Le chien se déplaçait rapidement et avec une facilité déconcertante, ce qui fit que les deux Serpentards manquèrent de le perdre de vue à plusieurs reprises.
Le canidé fit soudain halte, permettant enfin aux jumeaux de le rattraper. Gabriel et Drago étaient prêts à l'empoigner par le gras du cou et faire demi-tour, quand Crockdur se mit à grogner, inquiétant les deux enfants.
- Qu'est-ce qu'il y a Crockdur ? Demanda Gabriel d'un ton peu assuré.
Un bruit de déglutition retentit alors, suivi par les halètements d'une respiration animale saccadée, faisant relever net la tête aux frères Malefoy.
À quelques mètres d'eux se trouvait une carcasse, dont l'odeur avait très certainement attiré Crockdur, et au-dessus de celle-ci se tenait le loup-garou, occupé à la dévorer, déchirant la chair et broyant les os à l'aide de puissants coups de mâchoire. Gabriel et Drago s'immobilisèrent et retinrent leur respiration quelques secondes, puis voyant que la créature était concentrée sur son repas, commencèrent à faire demi-tour, essayant de rester silencieux pour ne pas attirer l'attention de la bête. Mais Drago, ne voyant pas une branche sèche qui était dans l'ombre entre les racines, marcha dessus, le craquement qu'elle produisit retentissant dans le silence de la nuit.
Immédiatement, Gabriel et Drago se figèrent, écoutant attentivement ce que faisait le loup-garou. Les bruits que faisait la bête en mangeant s'étaient arrêtés, leur indiquant que le loup-garou les avait entendus. Ne réfléchissant pas à deux fois, les deux garçons se mirent à courir pour échapper à la bête, suivant Crockdur qui les guidait ils ne savaient où. Mais la créature était bien plus rapide qu'eux et elle les rattrapa après quelques secondes, leur barrant la route et réduisant leurs espoirs de s'en sortir indemne à néant, alors que le chien du garde-chasse continuait de s'enfuir, étrangement épargné par la bête.
Pris au piège, les jumeaux se mirent à courir dans des directions opposées l'un de l'autre, espérant peut-être que cela perturberait assez le loup-garou, pour leur permettre de gagner du temps et rejoindre Hagrid, Hermione et Ron. Et en effet, en voyant ses proies prendre des directions opposées, la créature hésita, semblant tiraillée entre lequel des deux enfants pourchasser, permettant aux Serpentard de prendre un peu d'avance. Il leur était impossible de grimper dans un arbre, et c'était le seul espoir de tomber rapidement sur Hagrid et les autres, qui leur permettait de continuer de courir.
C'est alors que Gabriel eut une illumination : s'il leur était impossible de grimper aux arbres, cela ne voulait pas dire qu'ils ne pouvaient pas trouver une cachette entre les racines noueuses de ceux-ci ! Miraculeusement, il ne fallut pas longtemps au jeune garçon pour trouver un arbre dont les racines qui sortaient de terre pourraient leur servir d'abri, et il s'empressa donc de rejoindre Drago, avant de l'empoigner par la manche pour le tirer en direction de l'amas de racines.
Pendant un court instant, ils crurent bien y arriver. Ils crurent réellement qu'ils étaient sauvés.
Mais tous leurs espoirs volèrent en éclats quand le loup-garou ferma sa mâchoire sur la cape de sorcier de Drago qui volait derrière lui, tirant violemment dessus, ce qui envoya le jeune blond dans les airs pour finir par s'écraser contre le tronc d'un arbre voisin dans un bruit sourd, le faisant échapper un cri de douleur.
Gabriel hurla le prénom de son frère, et sentit son cœur s'arrêter en voyant la bête se détourner de lui pour se diriger vers celle de ses proies qui était à terre.
Le garçon aux cheveux de jais n'arrivait pas à bouger. Il voulait crier, faire quelque chose, n'importe quoi, mais son corps le trahissait en restant immobile. Il n'arrivait même pas à prononcer un mot, alors que le loup-garou s'approchait peu à peu de son frère, qui avait sombré dans l'inconscience sous l'impact. Il était totalement impuissant : sa respiration de plus en plus saccadée et précipitée, ses mains tremblaient à ne plus s'arrêter, et même sa vision commençait à se faire trouble.
Il paniquait. Il paniquait, et ne savait que faire pour sauver Drago. En désespoir de cause, le garçon aux cheveux de jais essaya une fois de plus d'appeler à l'aide, quand tout à coup, une figure humanoïde surgit d'entre les arbres pour se jeter sur le loup-garou, avant de l'envoyer valser contre un arbre.
Retrouvant alors comme par magie sa mobilité, Gabriel bondit jusqu'à Drago, tandis que la nouvelle créature chargeait à nouveau vers le loup-garou, avant de lui tordre le cou et de planter ses crocs dans sa gorge.
Gabriel examina rapidement son frère, s'assurant qu'il n'était pas blessé, tout en faisant abstraction du bruit de succion qui provenait du corps à présent inerte du loup-garou. Quand Gabriel eut enfin le courage de relever les yeux pour l'observer, il fut surpris de voir qu'il s'agissait bel et bien d'une personne qui était en train de boire au cou du lycanthrope.
La créature finit par se relever, poussant un soupir de satisfaction en se léchant les lèvres, comme si elle avait dégusté un met des plus raffiné, avant de se tourner vers le seul des deux garçons encore conscient. Elle s'avança dans sa direction, savourant l'expression choquée qu'arborait son visage.
Et voilà pour le chapitre de ce mois-ci chers lecteurs !
Nous espérons qu'il vous aura plu, et que vous attendrez le prochain avec impatience.
N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous donner vos réactions, vos remarques, ce que vous avez apprécié ou non, etc… C'est toujours utile pour nous, concernant la suite de la fiction, mais aussi pour des écrits futurs.
Nous vous souhaitons une bonne journée, et vous disons à la prochaine pour un prochain chapitre !
De gros bisous à vous, on vous embrasse très fort !
Artémia, Elisabeth, et Lilianna.
PS : To our dear English speaking readers,
We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), is studying English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)
That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !
Best regards,
Artémia, Elisabeth, and Lilianna.
