Bonjour à vous chers lecteurs,

Nous espérons que vous allez bien, et que l'attente n'a pas été trop longue !

Sans plus attendre, voici le chapitre 13. Nous vous souhaitons une bonne lecture, et on se retrouve en bas !

Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling. Seuls nous appartiennent les personnages inventés et le scénario retravaillé de cette histoire.

P.S : Les passages ou mot en italique signifient soit un flash-back, soit un sortilège.

Les passages en gras et italique signifient qu'un de nos personnages parle en Fourchelang.

Le style gras sera utilisé pour un dialecte inventé par nos soins et les rares fois où les personnages parlent d'autres langues que l'anglais.

PS : To our dear English speaking readers,

We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), is studying English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)

That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !

Best regards,

Artémia, Elisabeth, and Lilianna.


Chapitre 13 :

Théodore cligna des yeux avec un air ahuri, ayant du mal à croire que son ami avait dit une chose pareille : ils n'avaient que onze ans pour l'amour de Merlin !

- Tu te rends compte qu'après cette trappe, il doit y avoir tout un panel de sortilèges et enchantements qui ont été mis en place par les professeurs qui ont été mis en place pour protéger la pierre, et que nous ne sommes que des élèves de première année, n'est-ce pas ? Demanda l'héritier Nott.

- Je sais Théo, répondit son ami aux yeux vert émeraude. Mais puisque Hermione et toi êtes très avancés dans les programmes, on n'aura aucun souci à se faire si l'un de vous vient avec nous, raisonna Gabriel.

- C'est de la folie ! S'exclama Théodore. Si jamais les choses tournent mal et que mon père l'apprend, je ne sais pas ce qu'il pourrait faire, dit-il une note de panique dans la voix qui lui valut un regard inquiet de la part de Pansy et Olivia, alors que Blaise posait sa main sur son épaule pour la serrer en un signe rassurant.

- Hey, tout ira bien Théo, le rassura le basané.

- Ne t'inquiète pas Théodore, lui dit Hermione. J'irai avec eux. Et puis, ce n'est pas avec leurs maigres connaissances qu'ils pourront s'en sortir face aux épreuves des professeurs, plaisanta-t-elle pour détendre l'atmosphère.

Théodore lui adressa un regard rempli de soulagement, alors que Blaise et Pansy lui souriaient avec reconnaissance. Elle avait raison, se dit Théodore, et il se sentait bien plus serein en se disant que ses amis seraient accompagnés d'Hermione pour aller affronter les obstacles qui se trouveraient sur leur route pour atteindre la Pierre Philosophale.

- J'imagine qu'on vous sert encore une fois d'alibi, supposa Pansy.

- En effet, confirma Hermione. Mais si quelqu'un s'interpose, n'hésitez pas à lui lancer un Petrificus Totalus.

- C'est pas un peu… "radicale" comme méthode ? S'enquit Olivia.

- Peut-être, mais ce n'est pas comme si nous pouvions avertir les professeurs, dit Gabriel.

- À quelle heure vous pensez y aller ? Demanda Blaise.

- Après 22h30 serait une bonne idée, dit Drago.

- Je suis d'accord, approuva Hermione. Les examens ont épuisé tout le monde. La plupart des Gryffondor n'arrêtaient pas de dire qu'ils iraient se coucher dès qu'ils auraient fini de manger : je n'ai aucun doute sur le fait qu'il n'y aura personne dans la salle commune à 22h30. Par précaution, je vous ouvrirai la porte pour que la Grosse Dame ne signale pas votre passage après le couvre-feu.

- Très bonne idée, acquiesça Drago.

- Il me semble que nous avons étudié tous les problèmes possibles, dit Gabriel.

- Et si les choses venaient à mal tourner ? Intervint Pansy. Est-ce qu'on avertit les professeurs ?

- S'ils ont fait les choses correctement, je pense qu'ils seront avertis si la pierre vient à quitter son emplacement d'origine, raisonna Blaise, ce qui lui valut un regard surpris et impressionné de la part de Pansy.

- Disons que si l'on n'est pas revenus d'ici minuit, vous avertirez les professeurs Rogue et McGonagall, proposa Gabriel.

- Très bien, acquiesça Olivia.

- Ne faites rien de téméraire, s'il vous plaît, les en conjura Pansy, les regardant avec une lueur inquiète dans le regard.

- On fera de notre mieux Pans', promit Drago, parlant pour eux trois.

Cette promesse rassura la jeune fille tout comme le reste du groupe : ils espéraient juste que tout se passerait sans encombre…

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Le soir venu, les jumeaux Malefoy quittèrent le dortoir des Serpentard sous la cape d'invisibilité, et gravirent les escaliers mouvants pour rejoindre celui de Gryffondor. Ils frappèrent ensuite doucement au tableau de la Grosse Dame, qui s'ouvrit presque immédiatement, révélant Hermione, comme ils l'avaient prévu. Les jumeaux pénétrèrent dans la salle commune des rouge et or, sortant de sous la cape, avant de s'arrêter net en voyant que derrière leur amie se trouvaient Olivia, qui affichait un sourire mal à l'aise, et Sophie.

- Qu'est-ce qu'elle fait là ? Demanda immédiatement Drago en regardant la jeune vampire avec méfiance.

- Neville nous a surprises, Olivia et moi, alors qu'on descendait de notre dortoir, expliqua Hermione. Il était resté dans la salle commune parce qu'il trouvait qu'on était bizarres au repas de ce soir, et il ne voulait pas me laisser partir.

- Donc vous l'avez immobilisé ? Supposa Drago.

- En fait, non, confia Olivia en jetant un regard en coin à Sophie. Sophie s'en est chargée.

- Et c'est moi qui monterais la garde pour les couvrir, intervint Sophie. Williams va vous accompagner pour aller protéger la pierre, dit-elle.

- Quoi ? Pourquoi ? S'étonna Gabriel, plissant les yeux en direction de la vampire aux cheveux de jais.

- Parce qu'elle vous sera utile, dit Sophie sans en dévoiler plus. Maintenant arrêtez de bavasser et allez-y : si vous vous attardez vous risquez de vous faire prendre par Rusard ou miss Teigne. Ils commenceront leur ronde de la tour Est dans une petite dizaine de minutes, dit-elle.

Les quatre autres jeunes gens ne prirent pas le temps de lui demander comment est-ce qu'elle savait cela, décidant tout simplement de l'écouter et de s'en aller.

À présent tous les quatre sous la cape d'invisibilité, ils prirent la direction du troisième étage pour atteindre la salle où était caché Touffu. Arrivés devant la porte, Hermione sortit sa baguette pour lancer le sortilège de déverrouillage, leur permettant de rentrer dans la pièce.

À peine avaient-ils franchi le pas de la porte que les quatre enfants se tendirent : une douce mélodie résonnait dans la pièce, en provenance d'une harpe enchantée placée à leur droite.

- Je ne devrais sans doute pas dire ça, mais il faut quand même avouer que c'est une bonne idée d'avoir ensorcelé l'instrument, dit Olivia dans un murmure. Au moins, tu as les mains libres pour ouvrir la trappe, fit-elle remarquer.

Les trois autres enfants acquiescèrent à la remarque de la jeune fille aux yeux bleus.

- Ça veut dire que le voleur était là avant nous, dit Gabriel.

- Alors ne perdons pas plus de temps, dit Hermione, déterminée.

- Il faut qu'on bouge cette patte : elle est sur la trappe, dit Drago en désignant l'une des pattes avant du chien.

Combinant leurs efforts, ils réussirent à pousser la patte de l'énorme chien pour pouvoir accéder à la trappe, avant de l'ouvrir.

- Bon, j'y vais en premier, dit Gabriel. Je vous dirai de venir une fois arrivé en bas.

- Entendu, approuva Hermione.

Sans plus attendre, le garçon aux cheveux de jais se laissa tomber à travers la trappe, les trois autres attendant son signal en retenant leur respiration. Et c'est justement cette atmosphère tendue qui rendit le soudain silence d'autant plus flagrant.

- … Qu'est-ce qu'il se passe ? Interrogea Drago dans un murmure.

- La Harpe ! Elle s'est arrêtée ! Répondit Olivia dans un murmure paniqué en voyant que l'instrument placé dans le coin de la pièce ne jouait plus.

- Qu'est-ce qu'on fait ? Chuchota Drago.

- Je ne sais pa.., commença Hermione avant de s'arrêter net en voyant un liquide visqueux descendre et s'étaler sur l'épaule de son amie.

- Beurk ! Dirent Olivia et Drago avec une expression de dégoût, avant d'écarquiller les yeux : mais d'où venait ce truc ?!

Levant lentement les yeux, les trois enfants se retrouvèrent nez à truffes avec les trois têtes grondantes de Touffu.

- … Coucou toi, dit Olivia avec un sourire forcé.

Le chien prit soudainement de l'élan, et les trois enfants comprirent qu'il fallait qu'ils passent par la trappe illico ! Drago sauta sans plus attendre à travers l'ouverture, très vite suivi par Olivia alors que le chien à trois têtes se mettait à aboyer. Hermione eut tout juste le temps de sauter à son tour avant que l'une des trois gueules de la créature ne se referme à l'endroit où elle se tenait quelques secondes auparavant.

Les trois enfants se sentirent tomber pendant plusieurs secondes avant d'atterrir sur un amas de plantes sombres, épaisses et quelque peu visqueuses, et qui leur semblait ressembler fortement à des lianes, dans la pénombre qui régnait. Une fois que leurs yeux se furent habitués à l'obscurité, les trois enfants furent rassurés de voir Gabriel, non loin d'eux.

- Harry ! Tu vas bien ! Dit Hermione, avant de déchanter en le voyant lutter contre une liane qui lui avait attrapé les jambes et semblait continuer de s'enrouler autour d'elles.

Drago et Olivia, n'ayant point remarqué l'état dans lequel se trouvait Gabriel, se redressèrent pour s'asseoir, la jeune Gryffondor tapotant les lianes qui l'entouraient.

- Encore heureux que ces lianes étaient là pour amortir notre chute, fit remarquer Olivia.

- Oui, des lianes… on est sûr que ce sont de simples lianes ? S'enquit Drago.

- Ne bougez pas ! Ordonna Hermione, légèrement paniquée. C'est un Filet du Diable !

Mais Olivia et Drago avaient déjà amorcé des mouvements pour se lever, avant que leurs jambes ne soient saucissonnées par le Filet du Diable, tout comme Gabriel, qui avait immédiatement arrêté de bouger en entendant l'ordre d'Hermione. Un cri aigu retentit, émis par Olivia, alors que les lianes commençaient à former des cocons autour des membres du groupe qui se mettaient à se débattre pour s'extraire de ce piège végétal.

- Olivia, les garçons, les appela Hermione. Arrêtez de gigoter, leur ordonna-t-elle. Vous n'allez qu'empirer la situation !

Les deux Serpentards et la Gryffondor la regardèrent avec des airs ahuris, ne pouvant s'empêcher de paniquer intérieurement en voyant leur amie se laisser momifier.

- Hermione ! Mais qu'est-ce que tu fais tu vas finir ensevelie par les lianes ! S'écria Olivia.

- C'est un Filet du Diable : cette plante étouffe ses victimes uniquement quand elles se débattent, expliqua la jeune fille aux yeux marron. Détendez-vous et elle vous laissera tranquilles.

- Et tu ne pouvais pas nous dire ça avant qu'il ne commence à nous attaquer ? Cela aurait évité qu'on panique inutilement ! S'exclama Drago.

Hermione poussa un soupir de frustration : s' ils avaient été attentifs en cours de Botanique, ils l'auraient su ! Ce n'était pas de sa faute s'ils ne faisaient pas attention quand le professeur Chourave fait des remarques intéressantes !

Décidant qu'elle arriverait mieux à les raisonner sans être elle-même prise au piège, la Gryffondor ferma les yeux et se laissa aspirer par la plante en toute tranquillité. Inutile de dire que son attitude relaxée n'était pas le moins du monde partagée par ses amis quand ils la virent disparaître dans les entrailles du piège végétal !

- Hermione ! S'écrièrent-ils d'une même voix.

- Tout va bien ! Leur répondit-elle, sa voix sonnant étouffée.

- Où es-tu ? Demanda Drago, se calmant quelque peu en entendant qu'elle allait bien.

- Juste en dessous de vous, répondit-elle. Maintenant, détendez-vous : si vous êtes détendus, le Filet va vous relâcher et vous allez pouvoir me rejoindre !

- Tu veux dire qu'on doit se faire bouffer par cette plante ?! S'exclama Olivia. Hors de question !

Essayant de faire abstraction des paroles emplies de panique d'Olivia, Drago suivit les conseils d'Hermione et ferma les yeux, inspirant profondément pour se détendre du mieux qu'il pouvait. À son grand soulagement, il n'eut pas à attendre longtemps avant de se sentir glisser vers le bas, les lianes du Filet du Diable s'écartant pour le laisser passer. Quand il émergea de l'autre côté, ce fut pour tomber à quelques centimètres des pieds d'Hermione, qui ne s'attendait pas à ce qu'il arrive aussi vite.

- Tout va bien Drago ? S'enquit la Gryffondor.

- Ça va, répondit le Serpentard en se relevant, époussetant son pantalon d'uniforme. Et les autres ? Comment s'en sortent-ils ?

- Mal, répondit Hermione en se mordant la lèvre inférieure. Olivia est paniquée, et j'ai l'impression que Harry n'arrive pas à se détendre à cause de ses cris. Et je ne sais pas comment la calmer ! Je ne vois pas comment remonter en haut pour les rassurer, et ça m'inquiète parce que s'ils continuent, le Filet du Diable va finir par les recouvrir totalement, et ils finiront par mourir asphyxiés, dit-elle inquiète.

- Mourir ?! Répéta le blond avec de grands yeux paniqués. Mais- Mais-… !

- Je sais ! Et je ne sais vraiment pas quoi faire pour les aider, dit Hermione.

- Très bien, restons calme, dit Drago, essayant de garder la tête froide et de calmer son cœur qui tentait de battre un record de vitesse, ce qui n'était pas une mince affaire ! S'ils ne se calment pas et continuent de bouger ils vont mourir ?

- Oui, confirma Hermione.

- Alors si on n'arrive pas à les calmer il faut qu'on trouve un autre moyen de les libérer ! Raisonna-t-il, avant de se tourner soudainement vers la Gryffondor. Tu as compris que c'était un Filet du Diable : qu'est-ce que tu sais d'autres à son sujet ? On a bien dû voir quelque chose cette année qui pourrait nous aider à vaincre cette plante ! Dit-il.

- Drago… Mme Chourave n'a fait qu'aborder le sujet sur le Filet du Diable, dit Hermione, mal à l'aise que le Serpentard la scrute de la sorte, comme s'il s'attendait à ce qu'elle lui sorte une solution miracle. On n'a pas-

- Tu es un rat de bibliothèque, tout comme Théodore ! L'interrompit Drago, la saisissant par les épaules pour la secouer. Réfléchis Hermione ! Tu sais forcément quelque chose qui peut aider Olivia et Gabriel ! Lui dit-il alors que sa voix montait dans les aigus sous le coup de la panique, ne se rendant pas compte qu'il venait de commettre un lapsus. Il faut que tu réfléchisses, et vite ! Sinon ils ne seront plus de ce monde ! Termina-t-il, clairement paniqué à cette idée.

Jamais Hermione n'aurait cru voir Drago perdre son sang-froid, et pourtant, c'était clairement ce qui était en train de se passer ! Le Serpentard était tellement inquiet pour son frère que son masque d'éternelle indifférence avait complètement disparu !

D'ailleurs… Avait-elle rêvé, ou Drago avait-il appelé Harry "Gabriel" ? Qu'est-ce que cela signifiait ?

Secouant la tête pour chasser cette pensée, Hermione se creusa la tête pour chercher une solution à leur problème : elle se pencherait sur ce problème d'appellation plus tard ! Drago ne s'était pas trompé, elle avait en effet lu un ou deux livres qui mentionnaient le Filet du Diable. Il lui suffisait juste de se rappeler de ce qu'ils disaient !

Fermant les yeux pour se concentrer, la jeune Gryffondor commença à rechercher dans sa mémoire un quelconque élément qui pourrait lui indiquer quoi faire, alors que la prise qu'exerçait Drago sur ses épaules se resserrait alors que les secondes s'écoulaient, les cris paniqués d'Olivia résonnant de manière étouffée au dessus d'eux. Et finalement, après encore quelques secondes passées dans un silence tendu, elle se souvint.

- Je sais ! Cette plante vit toujours dans des endroits sombres et humides, elle ne supporte pas le soleil ! S'exclama-t-elle, se délogeant de la prise de Drago pour sortir sa baguette et la pointer au-dessus de sa tête, en direction de la plante. Lumos Solem !

Un faisceau de lumière intense, pareil à la lumière du soleil à son zénith, jaillit de la baguette de la jeune fille, illuminant les lianes du Filet du Diable, qui se recroquevillèrent immédiatement sur elles-mêmes, laissant tomber Gabriel et Olivia aux côtés des deux autres enfants, qui émirent deux petits cris de peur à la chute soudaine.

- … C'est terminé ? Demanda Olivia, la voix chevrotante alors qu'elle se remettait sur ses pieds, les jambes encore tremblantes sous le choc de ce qu'elle venait de vivre.

- Oui, il n'y a plus rien à craindre, confirma Hermione, la soutenant le temps que ses tremblements se calment.

- D'accord… Tu disais que c'était un Filet du Diable ? Ce nom m'est étrangement familier, dit la fille aux cheveux de jais, plus pâle qu'un linge.

- C'est normal : on l'a vu en Botanique, lui rappela Hermione.

- Ah, Botanique…, acquiesça Olivia, le regard dans le vague et l'air complètement à l'ouest.

Pendant ce temps, Drago avait aidé son frère à se relever, les deux n'ayant pas perdu une miette de la conversation entre les deux filles. Peu importait ce qu'il affronterait après, cela risquait de les marquer à vie.

- On continue à avancer ? Demanda Drago.

- Bonne idée, acquiesça Hermione, avant de suivre les garçons qui passèrent devant, tout en tenant la main d'Olivia pour la soutenir.

Le quatuor avança lentement, Olivia et Gabriel se remettant encore de leurs émotions dues au Filet du Diable. Ils avancèrent toujours droit devant eux, le couloir de pierre leur semblant interminable dans la pénombre, jusqu'à ce qu'ils débouchent dans une salle haute de plafond, éclairée par la lumière de la lune qui passait par les deux fenêtres du mur de droite. Une colonne de pierre était placée au centre le de la pièce, et semblait soutenir la charpente en bois qui se trouvait au plafond. Enfin, détail important, un balai qui semblait avoir vu des jours meilleurs se trouvait en suspension au-dessus du sol, à quelques pas d'eux sur la gauche.

Après quelques instants, ils remarquèrent aussi qu'au-dessus de leurs têtes se trouvaient des clefs dotées d'ailes, qui volaient doucement, ne descendant jamais plus bas que le haut de la colonne de pierre, comme si elles étaient enchantées pour ne pas se rapprocher du sol.

Enfin, après inspection de la porte en bois qui se trouvait de l'autre côté de la pièce, ils découvrirent rapidement que celle-ci était verrouillée, après que Drago ait tenté de l'ouvrir, sans succès. Sortant sa baguette magique, l'héritier Malefoy tenta de lancer le sort de déverrouillage que Hermione avait utilisé la première fois qu'ils étaient allés au troisième étage.

- Alohomora ! Proclama-t-il.

Malheureusement, la porte refusa de s'ouvrir, ce qui frustra le groupe.

- Tu es sûr de l'avoir bien prononcé ? Demanda Olivia.

- Oui la prononciation était correcte Liv, lui confirma Hermione. De toute façon, on aurait du s'en douter : ça aurait été trop simple si on n'avait juste à lancer un sortilège pour ouvrir cette porte.

- D'accord, dit Drago. Il nous faut donc une clef. Qui doit se trouver là haut…, dit-il en jetant un regard à l'essaim de clefs volantes qui se trouvaient au-dessus de leur têtes.

- D'après la serrure… Il nous faudrait une grande clé, d'aspect ancien, dit Hermione après avoir examiné la serrure.

- Je la vois ! S'exclama Olivia en pointant du doigt ladite clef, qui volait un peu plus bas que ses congénères. Elle a une aile tordue ! Il faut qu'on utilise le balai pour l'attraper.

Olivia avait parfaitement raison, et s'il fallait utiliser le balai, alors la question de qui se chargerait d'aller chercher la clef n'avait même pas à se poser : cela ne pouvait être que le Serpentard aux cheveux de jais qui les accompagnait. Drago et les deux Gryffondor se tournèrent vers l'intéressé, espérant qu'il dise quelque chose, mais celui-ci ne pipait mot, le regard rivé sur le balai.

- … Pourquoi j'ai l'impression que c'est trop simple ? Demanda-t-il à voix haute après un long moment de réflexion, sans que sa question ne soit adressée à quelqu'un en particulier.

- C'est sans doute juste une impression, Harry, lui dit Olivia.

- Si quelqu'un peut arriver à récupérer cette clef, c'est forcément toi, lui dit Drago. Tu es doué. Tu es le plus jeune joueur de Quidditch depuis un siècle, ne l'oublie pas.

Les deux filles hochèrent la tête, approuvant les dires du blond. Cela finit de convaincre Gabriel qui avança jusqu'au balai, bien qu'une petite voix à l'intérieur de lui continuait de crier que cela était bien trop simple pour qu'il n'y ait pas un piège quelque part. Mais ce n'était pas comme s'ils avaient d'autres options s'ils voulaient avancer.

Toujours réticent, il tendit la main pour s'emparer du manche du balai, priant toutes les entités existantes en ce bas monde pour que rien ne se passe.

Mais bien sûr, c'était trop demandé.

À peine s'était-il saisi du balai, que le bruissement des ailes s'intensifia, comme si les clefs s'étaient transformées en essaim de guêpes furieuses. Gabriel releva immédiatement la tête, et déglutit en voyant que toutes les clefs volantes se dirigeaient vers lui. Enfourchant précipitamment le balai, le Serpentard décolla à vitesse grand V pour échapper à la horde de clefs furieuses à ses trousses, faisant son possible pour les éviter, sans grand succès.

Drago, Hermione et Olivia pâlirent en voyant le garçon aux yeux verts se faire attaquer par les objets volants, sans pouvoir l'aider à s'en débarrasser. Ils se regroupèrent au niveau de la porte de sortie, à la fois pour éviter de se faire attaquer par les clefs à leur tour, et pour être le plus proche possible de la porte quand Gabriel leur donnerait la clef qui leur permettrait de quitter la pièce.

Après avoir tourné et viré comme il pouvait dans cet espace restreint pour distancer les clefs volantes, Gabriel, qui était presque au niveau du plafond, finit par apercevoir la clef qui l'intéressait. Elle était à l'arrière du groupe, protégée par les autres clefs volant autour d'elle.

Prenant son courage à deux mains, Gabriel s'élança dans l'essaim de clefs, tentant tant bien que mal de s'approcher le plus possible de la vieille clef pour s'en saisir, et faisant de son mieux pour ignorer la douleur que provoquaient les autres clefs quand elles venaient se heurter à lui. Il ne doutait pas qu'il ressortirait de cette épreuve avec nombre de coupures au niveau des mains et du visage, mais peu importait : il lui fallait récupérer cette clef. Par chance pour lui, le fait que la clef qui ouvrait la porte avait une aile froissée la rendait beaucoup moins rapide que ses voisines, et Gabriel n'était plus qu'à quelques centimètres de l'attraper.

Ses efforts payèrent et le garçon attrapa la clef rouillée après cinq minutes de poursuite supplémentaires. Il se dépêcha de descendre à hauteur de ses amies et de son frère, et leur lança son butin de toutes ses forces avant de reprendre de l'altitude, parce que les autres clefs continuaient encore de le poursuivre.

Hermione sauta pour récupérer la clef que leur lança le garçon aux cheveux de jais, avant de se précipiter pour déverrouiller la porte, sous les mots pressants de Drago qui voyait bien que son frère était en mauvaise posture. La clef opposa un peu de résistance au début, mais une fois que Hermione eut capturé ses ailes, elle put ouvrir la porte en grand, leur permettant de quitter cette pièce. Se plaçant derrière elle, ils hurlèrent ensuite à l'attrapeur de Serpentard de se dépêcher de les rejoindre. Le garçon aux yeux verts ne se le fit pas dire deux fois, et passa le pas de la porte à toute vitesse sur le balai, Drago, Hermione et Olivia s'empressant de fermer la porte après son passage.

Leur timing fut absolument parfait car à peine s'était-ils écartés de la porte après l'avoir refermée, qu'ils entendaient tous le martèlement des clefs s'écrasant contre le battant de bois. Cela dura au moins cinq bonne minutes, avant que le silence ne revienne.

À présent sûrs qu'ils n'avaient plus rien à craindre, Gabriel descendit du balai, reprenant son souffle et faisant un rapide bilan de ses blessures : il avait plusieurs coupures peu profondes sur les mains, au niveau des doigts et des articulations, et il avait aussi la sensation d'une légère brûlure au niveau de sa joue gauche. Les ailes de l'une des clefs furieuses avaient dû le couper sans qu'il ne s'en rende compte. En plus de cela, il avait senti la sensation que quelque chose coulait de son arcade sourcilière : probablement du sang.

Drago le rejoignit en premier, ses yeux regardant son visage avec attention pour évaluer ses blessures.

- Est-ce que tu vas bien ? Demanda-t-il, inquiet.

- Oui, ce n'est rien que ce que Mme Pomfresh ne pourra soigner demain, le rassura Gabriel.

- Je ne sais pas comment on pourra expliquer ces blessures à l'infirmière, sans que cela ne paraisse louche, fit remarquer le blond.

- On trouvera une solution, dit Hermione.

- Dites…, intervint Olivia qui se mordait la lèvre dans un tic nerveux. Vous avez remarquez ? La clef avait une aile froissée.

- … En effet, dit Gabriel après un moment de réflexion. C'est ce qui m'a permis de l'attraper rapidement.

- C'est étrange non ? Aucune des autres n'avait d'aile froissée, dit Olivia. Et cela m'étonnerait que ce soit un indice volontaire pour nous indiquer que "Youhou ! C'est moi la clef qui permet d'ouvrir la porte !", dit la fille aux yeux bleus avec ironie.

- Attends, tu sous-entends que quelqu'un est déjà passé avant nous ? Dit Drago.

- … Qui sait, la clef s'est peut-être juste cognée contre un mur par inadvertance, et elle a fini par avoir l'aile tordue ? Proposa Gabriel, qui reçut des regards plus que sceptiques de la part de ses compagnons d'aventure. Enfin bon, avançons ! Voyons ce que la prochaine épreuve nous réserve !

Le garçon se remit en route, suivit à contrecœur par les trois autres. Hermione et Olivia restaient toutes deux persuadées que quelqu'un les devançait, et même si Drago n'en était pas aussi certain et aurait tendance à vouloir croire l'hypothèse de son frère, même lui avait ses doutes. Gabriel, pour sa part, ne croyait pas un mot de l'hypothèse qu'il avait formulée pour les trois autres, préférant ignorer la possibilité d'une menace pour ne pas effrayer le reste du groupe. Bien sûr en commençant leur périple, ils étaient tous conscients qu'il était possible que le voleur les ait déjà devancés, et qu'ils se retrouvent nez-à-nez avec lui à un moment donné, mais bon, ce n'est pas comme s'ils pouvaient pas faire marche arrière à présent. Il leur fallait avancer et rester concentrés, au cas où ils seraient confrontés au voleur de la pierre.

Alors qu'ils pénétraient dans une nouvelle salle, elle aussi mal éclairée, Olivia remarqua l'alternance de dalles blanches et noires au sol, ce qui la fit s'arrêter, ainsi que le reste du groupe.

- Attendez deux minutes, et ne bougez pas, leur dit la jeune fille, avant d'aller se placer contre le mur de gauche, et de commencer à marcher en direction du mur opposé.

Les trois autres enfants la regardèrent parcourir la salle dans un sens, avant de revenir sur ses pas en se murmurant à elle-même, comme si elle était en train de compter quelque chose. Quand elle eut fini, elle s'arrêta et regarda en direction du fond de la pièce, qui restait encore dans l'ombre.

- Il y a un problème Olivia ? S'enquit Hermione, plus que perplexe face à l'attitude de son amie.

- Je crois…, commença la Gryffondor avant de s'interrompre et de se tourner vers eux. Je crois que c'est un échiquier géant.

À peine avait-elle fini sa phrase que des torches accrochées aux murs s'allumaient, éclairant la pièce et révélant, en effet, un échiquier géant. Notre petit groupe se trouvait du côté des pièces noires et faisait face à une horde de pions blancs, qui leur semblaient bien imposants, puisqu'ils étaient à taille humaine. À nouveau, Olivia ne put s'empêcher de remarquer un petit détail : il manquait des pièces de leur côté.

Au même instant, Drago aperçut ce qui ressemblait à une porte derrière les pièces blanches.

- Regardez ! S'exclama-t-il. Il y a une porte de l'autre côté de la pièce.

Gabriel, Hermione suivirent l'héritier Malefoy qui traversait déjà l'échiquier, Olivia préférant rester quelque peu en retrait : de la même manière que le Serpentard aux cheveux de jais il y a vingt minutes, il lui semblait trop simple de juste traverser l'échiquier pour passer à l'étape suivante.

Ses soupçons furent confirmés quand, à peine arrivés devant les pions blancs, ceux-ci dégainèrent leurs épées pour barrer le passage aux jeunes enfants. Il fallut qu'ils reculent de quelques pas avant que les pions ne rangent leurs armes et retournent à leur forme d'origine. Les deux Serpentards et Hermione froncèrent les sourcils, perplexes : pourquoi les pièces de l'échiquier les empêchaient de passer ?

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Demanda Gabriel.

- Il faut qu'on joue la partie et qu'on gagne, dit Olivia, qui regardait à présent avec attention les pièces qui manquaient dans le jeu des noirs : une des deux tours, un cavalier, un fou, et étonnamment, le roi.

- Sérieusement ? Demanda Hermione en regardant son amie.

- Oui, regardez : le jeu des blancs est au complet, alors que celui des noirs a quatre pièces en moins… Vous voyez ce que je veux dire ? Dit Olivia.

- Merlin ! Le jeu s'est adapté à notre présence pour qu'on puisse tous y participer, réalisa Drago. Donc on ne peut pas quitter cette salle si on ne gagne pas ?

- Exactement, confirma Olivia. Ou du moins c'est ce qui serait le plus logique.

- Eh bien heureusement que tu es venue avec nous alors, dit Hermione. Tu es de loin la meilleure joueuse d'échecs de nous tous : tu as tenu face à Théodore pendant plus de deux heures l'autre jour quand vous jouiez.

- Que devons-nous faire alors ? Demanda Gabriel.

- Déjà, nous devons compléter notre jeu, dit Olivia avant d'observer le plateau à nouveau. … Bon, on va procéder ainsi : Harry, tu prends la place du fou. Hermione, tu prends celle de la tour, et Drago, tu prends celle du roi. Je serai le cavalier, énuméra-t-elle.

- Pourquoi est-ce que je ne peux pas être le cavalier ? Demanda Drago. Non pas que ça me dérange de jouer le Roi ! S'empressa-t-il d'ajouter.

- L'avantage d'être le cavalier est que je serai en hauteur, par rapport à vous, qui êtes à même le sol, dit Olivia. Ça me permettra de voir le jeu dans son ensemble et de mieux jouer la partie.

- … C'est logique, dit Drago. Fais juste attention : tu as nos vies entre tes mains, dit-il, ne captant pas le regard perplexe que lui lança Hermione à cette réplique.

La jeune fille aux cheveux de jais acquiesça, puis les quatre enfants partirent prendre place sur l'échiquier, attendant que le camp des blancs n'entament la partie. Ils n'eurent pas longtemps à attendre, un des pions adverses avançant de deux cases . Olivia observa son jeu, réfléchissant à une stratégie, quand Hermione lui posa une question :

- Dis Olivia… Est-ce que cette partie va se jouer comme dans la version sorciers ? Demanda-t-elle, inquiète.

Olivia se mordit la lèvre inférieure, ne sachant pas quoi lui répondre. La logique de la situation voudrait que ce soit le cas, étant donné que c'était leurs professeurs qui avaient mis au point ces épreuves. Néanmoins, un doute était peut-être permis.

… Eh bien il n'y avait qu'une seule façon de le savoir.

- Le pion là-bas ! S'exclama-t-elle en pointant le pion se trouvant sur la case D7. Va en D5 !

Le pion avança jusqu'à l'emplacement donné par la Gryffondor, jusqu'à se trouver en diagonal du pion blanc. Immédiatement après, celui-ci dégaina ses épées pour les enfoncer dans son adversaire, détruisant le pion noir en un seul coup, ses restes s'éparpillant en morceaux sur l'échiquier.

La violence de l'action fit sursauter Hermione, et tressaillir Drago, Gabriel et Olivia. Quand bien même Drago avait peut-être dit cela avec humour tout à l'heure, il était évident à présent qu'ils risquaient en effet leur vie dans cette partie.

Olivia déglutit, sentant le poids des vies de ses amis se poser sur ses épaules. L'erreur ne lui était pas permise : elle avait intérêt à jouer finement pour qu'ils en ressortent tous indemnes.

- Je crois que cela répond à ta question Hermione, dit la fille aux cheveux de jais. Je vous demande de ne pas désobéir à mes instructions. J'ai pleinement conscience que c'est une partie dangereuse, donc s'il vous plaît, faites moi assez confiance quand je vous dirai où vous positionner.

Les trois autres enfants acquiescèrent, et la jeune fille reporta son attention sur la partie en cours. "C'est parti", se dit la Gryffondor avant de jouer son prochain coup.

La partie continua pendant de nombreuses et longues minutes, enchaînant petites victoires et moments de tension. Même s'ils se trouvèrent quelques fois à proximité du camp adverse, Hermione et Gabriel respectèrent à la lettre les consignes données par Olivia en début de partie, sous le regard inquiet de Drago, qui, en tant que la pièce du roi, n'avait pas la possibilité de se mouvoir de beaucoup.

Après un temps qui leur sembla interminable, ils se retrouvèrent à onze pions noirs contre neuf pions blancs, alors que le jeu touchait presque à sa fin. Olivia observa la partie et la position des vingts pions restants dans les deux camps : au cours de cette partie, elle avait remarqué que c'était la reine qui passait le plus souvent à l'offensive du côté des blancs, détruisant tous les pions noirs qui étaient à proximité d'elle. Malgré cela, la Gryffondor avait suffisamment bien mené le jeu pour isoler la reine, et n'avait plus qu'un coup à faire. Le coup final.

- Bon, j'aurais au moins rempli ma part du contrat, dit Olivia avec un petit sourire forcé.

Drago et Hermione froncèrent les sourcils à la phrase de la jeune fille, et le jeune blond étudia rapidement le jeu avant de comprendre ce qu'elle voulait dire par là.

- Tu es sûr que tu veux faire ça ? Demanda-t-il.

- Qu'est-ce qu'elle va faire ? Demanda Hermione, qui ne voyait pas où voulait en venir son amie.

- Sauf si je me mets sur sa route, la reine essaiera de "détruire" Harry quand ce sera au tour des blancs de jouer, expliqua Olivia. Il faut donc que je me déplace pour qu'elle décide de me frapper à sa place.

- Tu plaisantes, j'espère ! S'exclama Hermione, indignée. Tu ne peux pas te sacrifier ! On doit continuer à avancer, ensemble !

- Hermione ! L'interrompit Olivia. Si je fais ça, Harry pourra détruire la reine et mettre le roi échec et mat. De plus, pour être tout à fait honnête, je ne ferais que vous ralentir si on continue tous ensemble. Cela s'est vu avec le Filet du Diable : j'ai failli nous faire perdre la vie à Harry et moi. S'il faut choisir entre lui et moi, alors je me sacrifie sans hésiter, déclara Olivia.

- Il doit quand même y avoir un autre moyen ! Tu n'es pas obligée de te sacrifier ! Insista la brunette.

- Peut-être, mais c'est mon choix, dit Olivia d'un ton ferme, avant de se tourner pour faire face au côté des pions blancs. Cavalier en H3 !

Sans plus attendre, le cheval sur lequel se trouvait la jeune fille alla se placer sur la case mentionnée, et Olivia attendit de voir ce qu'allait faire la Reine blanche, espérant de tout cœur qu'elle viendrait vers elle, et non vers Harry. Hermione, Gabriel et Drago retinrent eux aussi leur souffle, attendant le prochain mouvement de la reine.

La reine se détourna de Gabriel pour faire face à Olivia : son choix était fait.

La pièce avança vers la fille aux yeux bleus qui s'assura une dernière fois mentalement que cette manœuvre leur permettrait de mettre le roi en échec et mat. Alors que la reine blanche s'arrêtait devant elle et dégainait son épée pour la frapper, Olivia sourit, fière d'elle-même pour avoir réussi à leur apporter la victoire, et ferma les yeux, attendant l'impact. La reine embrocha le cheval et le fit basculer en dehors de sa case, faisant tomber au sol Olivia qui laissa échapper un puissant cri de douleur alors que sa tête cognait contre le sol, ce qui la fit s'évanouir sur l'instant alors que sa monture de pierre était réduite en morceaux.

Hermione hurla le prénom de son amie, amorçant un mouvement pour quitter sa case et s'assurer qu'elle était toujours en vie, avant de se faire retenir par le poignet par Drago alors que le blond et son frère criaient en cœur :

- Non ! Ne bouge pas ! S'exclamèrent les deux garçons.

Hermione se tourna pour lancer un regard incrédule à Drago et vit que celui-ci avait le visage rouge écarlate à cause de l'effort : il essayait comme il le pouvait de rester dans sa case qui se trouvait à deux écart de celle de la Gryffondor, mais ses courts membres d'enfant de onze ans ne lui permettait pas d'atteindre la jeune fille, et pour ce faire, il se tenait en équilibre sur un pied à la limite du bord de sa case pour la retenir. En voyant cela, Hermione recula d'un pas, ce qui permit au blond de retrouver son équilibre, les deux Serpentard présents sur le plateau échappant un soupir de soulagement.

- Si tu bouges, on perd notre tour et le sacrifice d'Olivia n'aura servi à rien, dit Gabriel à l'intention de la brunette. Attends que je fasse ma manœuvre, et ensuite, on pourra rejoindre Olivia. Sois juste patiente deux minutes, lui demanda-t-il.

Hermione allait répliquer pour dire que Olivia était plus important qu'une simple partie d'échecs, avant de se raviser. Il leur fallait gagner cette partie d'échecs pour continuer leur avancée vers la Pierre Philosophale. Ils ne pouvaient pas se permettre de perdre, certainement pas alors que Olivia s'était sacrifiée pour leur offrir la victoire.

Essayant de garder cela en tête, Hermione décida de prendre son mal en patience, et donna un hochement de tête au garçon aux cheveux de jais pour lui signaler qu'elle ne bougerait pas. Gabriel acquiesça et s'avança vers la reine, faisant attention à bien marcher en diagonale sur les cases noires, puis, enfin arrivé face à la reine blanche, il mit fin au jeu.

- Échec et mat ! S'exclama-t-il.

La Reine fit lentement volte-face pour faire face à Gabriel, puis s'immobilisa, ce qui inquiéta les trois jeunes gens. Mais quelques secondes plus tard, l'épée que tenait la Reine tomba à terre, signalant la défaite du camp des blancs.

Les trois enfants attendirent encore quelques instants pour être sûrs que la partie était bel et bien terminée, avant de se précipiter vers Olivia qui était toujours à terre.

- Que devons-nous faire à votre avis? Demanda Hermione. Nous ne pouvons pas la laisser là.

- Tout comme nous ne pouvons pas l'emmener, dit Drago.

- Installons-la à côté de la porte, proposa Gabriel. Je me sens mal de la laisser sur cet échiquier.

Les trois amis combinèrent leurs forces pour soulever Olivia et l'amener jusqu'à la porte derrière le côté des pièces blanches. Ils l'allongèrent et firent bien attention à tenir sa tête loin de son cou pour qu'elle puisse respirer aisément. Hermione resta quelques secondes à ses côtés, vérifiant une énième fois qu'elle n'avait pas de commotion cérébrale, avant de rejoindre Gabriel et Drago qui l'attendaient au niveau de la porte. Après l'avoir franchie, ils retrouvèrent un nouveau couloir qu'ils traversèrent, une légère odeur de moisissure et une puanteur indescriptible commençant à se faire sentir alors qu'ils avançaient.

Arrivés au bout du couloir, ils trouvèrent une porte immense et d'une grande robustesse. La puanteur s'étant faite plus forte alors qu'ils s'approchaient de la porte, les trois enfants sortirent leur baguette par précaution avant de franchirent la porte, et ils comprirent aussitôt ce qui provoquait cette horrible odeur : un troll des montagnes était allongé sur le sol, semblant assommé.

Avec précaution, les trois enfants contournèrent la créature pour voir qu'elle était bel et bien hors d'état de nuire, et ne se réveillerait certainement pas de sitôt : cela était sans doute l'œuvre du voleur de la pierre.

- Je pense qu'on ne peut plus le nier : il y a définitivement quelqu'un devant nous, dit Gabriel.

- Effectivement, dit Hermione. … Il serait peut-être plus sage qu'on prévienne les professeurs maintenant, non ? Fit-elle remarquer.

- Continuons à avancer jusqu'à la prochaine épreuve, et on verra après cela, proposa Drago.

- Au moins nous n'aurons pas à affronter le troll, positiva Gabriel. … Comment Ron et les autres ont réussi à vaincre celui qui était entré dans l'école ?

- Je les ai aidés, dit Hermione. Continuons : nous perdons notre temps ici.

La Gryffondor se dépêcha de traverser la pièce, son regard évitant soigneusement le troll qui lui rappelait de mauvais souvenirs, les frères Malefoy s'empressant de lui emboîter le pas.

Ils furent tous les trois surpris d'arriver dans une pièce assez simple : le seul élément de décoration de la pièce était une table en bois sur laquelle étaient disposés plusieurs flacons de différentes couleurs et formes. La porte de sortie se trouvait, comme pour les salles précédentes, de l'autre côté de la pièce.

- D'accord… Où est le piège ? Demanda Drago depuis le seuil de la porte. Je ne crois pas une seule seconde qu'il nous suffit de traverser cette pièce.

- Allons déjà voir les fioles, proposa Hermione.

Alors qu'ils s'avançaient vers le centre de la pièce, la porte de sortie s'enflamma, tout comme la porte par laquelle ils venaient d'entrer. La couleur des flammes différait en fonction de la porte : la porte de sortie était était recouverte de flammes violettes, alors que celle qu'ils venaient de franchir, brûlait d'un noir abyssal.

- Bon… Au moins on est fixés, dit Hermione. De toute évidence, on aura besoin d'une de ces potions pour passer la porte qui nous mènera à la prochaine salle.

- D'accord, mais comment savoir laquelle utiliser ? Demanda Gabriel. Il y a sept potions et nous n'avons aucune indication pour nous aider à choisir la bonne.

- Ne parle pas trop vite mon frère, dit Drago. Il y a un parchemin sur la table.

- Un parchemin ? Répéta Hermione. Je ne me rappelle pas en avoir vu un.

Mais quand Hermione jeta un coup d'œil sur la table, elle vit en effet qu'une page était posée au bord de celle-ci. Elle s'en saisit, jurant qu'il n'était pas là il y avait quelques instants, avant de se mettre à le lire. Quand elle eut fini de lire le parchemin, elle releva un visage ravi en direction des deux garçons, qui la regardèrent perplexes. Hermione s'empressa alors de lire ce qui était écrit sur le parchemin à voix haute, pour qu'ils comprennent sa réaction :

"Devant est le danger, le salut est derrière.

Deux sauront parmi nous conduire à la lumière,

L'une d'entre les sept en avant te protège

Et une autre en arrière abolira le piège,

Deux ne pourront t'offrir que vin d'ortie

Trois mortels poisons, promesse d'agonie,

Choisis, si tu veux fuir un éternel supplice,

Pour t'aider sur ce choix, tu auras quatre indices.

Le premier : si rusée que soit leur perfidie,

Les poisons sont à ta gauche des deux vins d'ortie.

Le second : différente à chaque extrémité,

Si tu vas de l'avant, nulle n'est ton alliée.

Le troisième : elles sont de tailles inégales,

Ni naine ni géante en son sein n'est fatale.

Quatre enfin : les deuxièmes, à gauche comme à droite,

Sont jumelles de goût, mais d'aspect disparates."

Quand elle eut fini de lire, elle vit ses deux amis grimacer, avant d'échanger un regard et de reporter leurs regards sur les potions posées sur la table en face d'eux.

- C'est définitivement l'œuvre du professeur Rogue, dit Drago catégorique.

- Vraiment ? S'étonna-t-elle. Je ne savais pas que le professeur Rogue était poète !

- Il est passionné par les énigmes, confia Gabriel. Il adorait nous en poser quand nous étions petits.

- Quand vous étiez petits ? Vous avez un lien de parenté avec Severus Rogue ? Demanda la jeune fille.

- C'est notre parrain, révéla Drago.

- Oh…, dit la brunette, ne sachant quoi répondre d'autre. Donc vous savez y répondre ? Ou du moins, vous devez avoir des facilités.

- Malheureusement non, dénia Drago avec une petite grimace. Nous avons toujours eu des difficultés à trouver les réponses, et nous avions toujours besoin d'indices supplémentaires pour lui donner la bonne réponse.

- Mais on peut toujours essayer, intervint Gabriel. Après tout, c'est vrai que nous avons l'habitude de résoudre ses énigmes.

- Alors ne perdons pas de temps, conclut Hermione.

Les trois enfants se rapprochèrent pour se pencher sur le parchemin entre les mains de la Gryffondor, et relurent plusieurs fois celui-ci pour faire le tri entre les différentes potions. Il arrivèrent à déterminer les deux flacons qui contenaient du vin et les trois qui contenaient du poison, ce qui ne leur laissait plus que deux fioles : l'une leur permettrait de passer la porte qui les mènerait à la prochaine épreuve, et l'autre de rebrousser chemin. Mais deviner à quoi correspondait chacun des flacons n'était pas chose aisée, et cela à raison car une des fioles ne correspondait pas tout à fait à la description qu'en faisait l'énigme : elle était trop grande.

- Que faisons-nous ? S'enquit Drago.

- Je pense toujours que cette fiole permet de rebrousser chemin, dit Hermione en s'emparant d'une fiole ronde de taille moyenne. Et la dernière serait donc celle qui permet d'aller de l'avant.

- Même si sa forme est différente de celle qui est décrite dans le parchemin ? Dit Gabriel.

- Oui, dit Hermione. Je ne vois pas pourquoi on essaierait de nous piéger. On ne doit pas être les seuls à avoir hésité, cela a aussi dû être le cas de la personne qui est passée avant nous. Pour autant, il n'y a pas de corps donc on peut supposer que il ou elle s'en est sorti.

- Tu marques un point, dit Drago en prenant la fiole restante. Par contre… Le contenu de cette fiole n'est suffisant que pour deux personnes, pas pour trois.

- Je vais faire demi-tour, dit Hermione. On sait maintenant que quelqu'un est définitivement passé avant nous et qu'il ou elle est certainement à deux doigts de trouver la pierre. Nous avons besoin de l'aide des professeurs et de Dumbledore. De plus, je ne peux pas laisser Olivia seule plus longtemps. Et si elle s'était blessée d'une manière qu'on ne peut pas voir à l'œil nu ? Il faut qu'elle se fasse examiner par Pomfresh, conclut la Gryffondor.

- Tu n'as pas tort, dit Gabriel. Dans ce cas, fonces. Si tu arrives à réveiller Olivia, retournez dans la salle des clés et prenez le balai pour rejoindre Touffu. Il serait d'ailleurs préférable que ce soit Olivia qui soit au commande pour que tu puisses jouer de la flûte pour l'endormir. Puis dépêchez-vous d'aller trouver un professeur pour lui expliquer la situation.

Hermione acquiesça, puis but le contenu de la fiole d'une seule traite avant d'être prise par un frisson, la faisant manquer de lâcher prise sur la fiole.

- Que se passe-t-il ? On s'est trompés ?! S'écria Gabriel, inquiet pour son amie.

- Non, le rassura Hermione, frissonnant encore un peu. C'est juste que la potion est froide.

Gabriel et Drago laissèrent échapper un même soupir de soulagement aux paroles de la jeune fille : ils avaient eu très peur pendant l'espace d'un instant.

- Bonne chance pour le retour Hermione, dit Gabriel avec un sourire à l'intention de son amie.

- Ne t'inquiète pas pour moi, dit-elle alors qu'elle se dirigeait vers les flammes violettes, avant de s'arrêter pour leur faire face. S'il vous plaît les garçons, ne faites rien d'imprudent. On ne sait rien de la personne qui nous devance.

- Ne t'inquiète pas pour nous, et dépêche-toi d'avancer. Merlin sait combien de temps la potion va faire effet Hermione ! Dit Drago en se mettant derrière elle pour la pousser vers la sortie.

Le jeune blond ne laissa pas le temps à la jeune fille de lui répondre, et avec une dernière poussée, la fit passer à travers les flammes. Gabriel observa son frère alors que celui-ci revenait vers lui pour prendre leur fiole. Sentant le regard insistant de son jumeau, Drago se tourna vers lui en levant un unique sourcil perplexe.

- Bah quoi ? Lui demanda-t-il avec toute la grâce du monde.

- Tu sais, Hermione pouvait passer à travers les flammes toute seule, dit le garçon aux cheveux de jais.

- Certes, mais elle perdait du temps à nous dire de faire attention à nous, fit remarquer son frère en haussant les épaules pour se donner un air indifférent.

- Oh, donc tu t'inquiétais pour elle ? Tu la considères enfin comme ton amie ? S'enquit Gabriel.

- Je ne lui parlerais pas si ce n'était pas le cas Gabriel, répondit son aîné avec un regard en coin.

- Oui, mais tu ne le lui as jamais dit verbalement, dit le garçon aux yeux verts en lançant un regard entendu à son jumeau.

- … Je le ferai à notre retour, et j'en ferai de même avec Olivia, concéda le blond, en débouchant le flacon qu'il avait entre les mains. Cela mis à part, Hermione a raison sur un point : on n'a pas la moindre idée de qui se trouve devant nous. Qu'est-ce qu'on fait si jamais on ne peut pas se battre contre lui ou elle ?

- Alors on se cachera jusqu'à l'arrivée des professeurs. On se battra uniquement si la situation l'exige, dit Gabriel.

- D'accord… Je mentirais si je disais que ça ne me fait pas peur, dit Drago.

- Moi aussi, répondit son frère avec un petit sourire. … On y va ?

- On y va, confirma son frère en prenant un gorgée de la potion, avant de la passer à son frère.

Gabriel finit ce qu'il restait dans la fiole avant de reposer le récipient, grimaçant au goût fade du breuvage. Drago lui offrit un petit sourire entendu en le voyant faire, puis ils avancèrent ensemble vers la porte recouverte par les flammes violettes, Drago prenant l'initiative de passer en premier, étant l'aîné, et Gabriel le suivant juste après. Les flammes qui les entouraient effleuraient leurs vêtements, sans qu'ils ne ressentent la chaleur brûlante qu'elles dégageaient, et l'espace d'un instant les jumeaux Malefoy furent soulagés d'avoir choisi la bonne potion, sinon ils auraient finis plus bronzés que Blaise.

Une fois la porte franchie, les frères Malefoy furent étonnés de se trouver dans une immense salle, ressemblant à une crypte et éclairée par des torches disposées à intervalle régulier sur les murs. Gabriel et Drago observèrent la pièce, impressionnés par la hauteur de plafond : un troll aurait pu tenir debout et encore paraître petit tellement le plafond était haut ! Ne voyant rien d'où ils se tenaient, les jumeaux descendirent les escaliers de l'entrée à pas de loup, leurs pas résonnant néanmoins dans la salle. Au fur et à mesure qu'ils avancèrent, les deux Serpentard distinguèrent enfin l'objet qui se tenait au centre de la pièce et s'arrêtèrent net : c'était le miroir de Riséd, et devant lui, se trouvait quelqu'un. Il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait d'un homme adulte par sa stature et sa taille, mais l'éclairage de la pièce ne leur permettait pas de voir clairement de qui il s'agissait.

Immédiatement, les deux garçons s'empressèrent de chercher une cachette pour pouvoir observer l'individu. Une fois cachés derrière un des rares piliers de la salle, ils se penchèrent pour tenter de déterminer l'identité du voleur : celui-ci portait une robe de sorcier et quelque chose sur la tête. Drago pensa d'abord qu'il s'agissait de la capuche de la cape, mais celle-ci pendait sur le long du dos de l'inconnu. Plissant les yeux comme si cela allait l'aider à voir mieux, Drago écarquilla soudainement les yeux d'incrédulité avant de tourner son regard vers son frère qui le regardait avec la même expression : l'homme portait un turban.

- Le professeur Quirrell ? Énonça Gabriel, la surprise claire dans sa voix.

- Nous devons partir d'ici tout de suite, dit Drago avec urgence, à voix basse.

- Messieurs Potter et Malefoy, dit soudain le professeur Quirrell, sa voix résonnant dans la pièce, avant de faire demi-tour pour leur faire face. Approchez donc : il n'y a aucune raison d'avoir peur.

Gabriel et Drago échangèrent un regard inquiet avant de sortir avec réticence de leur cachette. Ils refusèrent cependant de descendre les escaliers pour rejoindre leur professeur. Quirrell observa les deux garçons, notant les quelques blessures qu'ils a vaient récoltées au cours des différentes épreuves.

- Vous avez été blessés… Mais rien que Mme Pomfresh ne pourrait réparer, constata-t-il.

- Vous ne… bégayez pas ? Demanda Gabriel, surpris après avoir pris note de ce détail.

- Oh, je bégayais au début de l'année, répondit son professeur. Mon accident de l'an dernier a causé cette gêne, mais j'ai réussi à la surmonter.

- Alors pourquoi avoir continué à bégayer jusqu'à la fin de l'année ? S'enquit Drago. Vous savez à quel point cela aurait pu nous aider dans nos prises de notes ?

- Je n'en doute pas Mr Malefoy, et je m'excuserais bien pour la gêne occasionnée, mais vous devez comprendre que ce détail était essentiel à mon plan, répondit Quirrell avant un sourire un coin qui mit les deux garçons mal à l'aise. Voyez-vous, je suis un passionné d'artefacts : alors quand j'ai appris que nous allions garder la Pierre Philosophale ici, à Poudlard… C'était une occasion trop belle pour être manquée, leur dit-il. Alors que je réfléchissais à la meilleure façon de me l'approprier sans éveiller les soupçons, j'ai surpris une conversation entre certains de mes collègues qui disaient qu'à cause de mon bégaiement, ils me considéraient comme un petit agneau, incapable de faire du mal à une mouche.

- Vous vouliez la voler depuis le début ? … Mais alors, c'était vous qui avez tenté de cambrioler Gringotts ? Demanda Gabriel. Et qui avait relâché le troll dans l'école ?

- Cambrioler Gringotts ? Par Merlin, non ! Nia Quirrell. À quoi bon se risquer de cambrioler une banque réputée inviolable, alors que la pierre venait à moi ? Dit leur professeur. Non, j'imagine que la tentative de cambriolage de la chambre forte de Mr Flamel était une tentative d'un criminel un peu trop gourmand, qui a voulu essayer de se mesurer à plus fort que lui. Ce que l'article de La Gazette n'a pas révélé, c'est que deux autres chambres fortes ont été forcées ce jour-là, révéla Quirrell, ce qui fit écarquiller les yeux des deux enfants, avant de continuer. Par contre, l'entrée du troll à l'intérieur de l'école était effectivement de mon fait. Je savais que les professeurs seraient occupés à rechercher la créature alors que vous seriez reconduits à vos dortoirs par les préfets, mais malheureusement, Rogue a réussi à m'intercepter alors que j'essayais d'endormir la créature.

- C'est pour ça qu'il boitait quelques jours après l'attaque du troll, se remémora soudainement Gabriel, comprenant enfin comment leur parrain s'était blessé.

- Mais comment avez-vous réussi à atteindre cette salle sans être blessé ? Intervint Drago, l'air perplexe, intrigué. Est-ce que les épreuves des autres professeurs ne fonctionnent pas sur vous ?

- Pas du tout Mr Malefoy, répondit Quirrell. J'ai dû passer chaque épreuve, tout comme vous. Mais contrairement à vous, je savais quelles étaient les épreuves, et je me suis renseigné sur chacune d'entre elles pour trouver une solution pour les passer avec un minimum de dégâts.

- … Je peux voir comment vous avez fait pour passer Touffu, le Filet du Diable et le troll, mais comment avez-vous pu faire pour les dernières épreuves ? Demanda Gabriel après un moment de réflexion.

- Le plus difficile aura été d'attraper la clef, répondit Quirrell. J'ai fait plusieurs recherches sur différents sortilèges qui me permettraient d'attraper un objet qui est lui-même charmé. Ironiquement, le sortilège qui m'a aidé à remplir cette tâche est celui qui a failli causer votre perte lors du match de Quidditch, Potter. Je ne cherchais pas à vous faire du mal, mais que voulez-vous, chaque essai demande son lot de sacrifices, dit leur professeur, presque avec indifférence, ce qui fit froid dans le dos des deux garçons. Pour la partie d'échecs du professeur McGonagall, elle fait plusieurs parties avec quelques collègues. J'ai fini par comprendre comment elle jouait à force de l'observer, et j'ai copié sa stratégie pour gagner. Quant à l'épreuve de ce cher Severus, elle était en soi facile puisque je suis aussi un grand adepte d'énigmes.

- Mais pourquoi voulez-vous utiliser la pierre ? Demanda Drago. Vous voulez devenir immortel ? Ou est-ce que vous avez besoin d'argent pour financer une nouvelle expédition ?

- Vous voyez Mr Malefoy, vous avez formulé vos réponses à mes potentiels besoins, par rapport à vos connaissances sur ce qu'est capable de faire la pierre. Mais est-ce là tout ce qu'elle sait faire ?

- Je ne suis pas sûr de comprendre monsieur, dit Drago, mal à l'aise.

- Mais si voyons, incita Quirrell. Nous savons tous les trois de quoi cette merveille est capable. Enfin, tous les quatre si nous comptons Nicolas Flamel. Mais est-ce que ses pouvoirs s'arrêtent uniquement à rendre une vie immortelle ou à enrichir une tierce personne ? Nous n'en savons rien ! Même son créateur n'a pas voulu mener de plus amples recherches sur la Pierre Philosophale quand il a vu le succès qu'elle avait auprès de ses confrères. Il a fait le choix égoïste de garder le monopole de sa création, refusant que d'autres professionnels se penchent sur l'artefact. Et cela laisse place à de nombreuses questions : et si la Pierre Philosophale était capable de guérir des maladies, ou sensible à la magie noire ? Vous imaginez les choses qu'on pourrait arriver à faire ?!

- Pourquoi ne pas avoir envoyé un hibou à Nicolas Flamel pour lui parler de vos théories ? L'interrogea Gabriel.

- Oh mais j'ai essayé Mr Potter, répondit leur professeur avec un rire amer. Mais il s'y refuse : il dit que la pierre est trop dangereuse, et ne devrait pas être entre des mains mal intentionnées. Si j'arrive à mettre la main sur la pierre, et que j'arrive à prouver mes théories, alors je pourrais peut-être changer le cours des choses pour beaucoup de monde ! Je serais influent, et peut-être enfin que l'on finirait par m'écouter ! Finit-il avec un air hystérique.

Gabriel et Drago échangèrent un regard face à la réaction de leur professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Ils ne s'attendaient pas à ce que celui-ci explose ainsi : lui qui avait toujours été une personne si discrète, cela leur donnait l'impression d'être face à un étranger. Une chose en tout cas devenait évidente pour eux : il ne fallait pas que le professeur Quirrell reparte avec la Pierre.

- Monsieur, où se trouve la Pierre Philosophale ? Demanda Drago.

- … Elle se trouve toujours dans le miroir Mr Malefoy, répondit Quirrell après avoir repris son sang-froid. Et je vais avoir besoin de votre aide pour la faire sortir de là. Albus Dumbledore a sûrement dû empêcher toute personne quiconque souhaiterait l'utiliser d'une quelconque manière de la retirer du miroir. Mais vous, messieurs, ne comptez point l'utiliser, n'est-ce pas ? Demanda leur professeur de manière purement rhétorique Il serait donc dans votre intérêt de m'aider.

- Et si on refuse ? S'enquit Gabriel, méfiant.

- Alors je m'assurerais que lorsque j'en aurais fini avec vous, Mme Pomfresh sera dans l'incapacité de vous guérir, répondit Quirrell avec une expression sombre, ayant perdu tout sourire.

Les deux Serpentards déglutirent à la menace de leur professeur, et Drago se dépêcha de tirer son frère derrière lui dès que Quirrell se retourna pour faire face au miroir, formant une barrière, bien que faible, entre son professeur et Gabriel. Les jumeaux remontèrent ensuite à reculons et le plus doucement possible les marches qui menaient à l'entrée de la pièce, de sorte à ne pas attirer l'attention de l'adulte. Malheureusement pour eux, Quirrell se doutait bien de ce qu'ils allaient tenter de faire, et claqua immédiatement des doigts d'un mouvement désintéressé, invoquant une barrière de feu qui empêcha Gabriel et Drago de battre en retraite.

- Ne m'obligez pas à recourir à la manière forte messieurs, dit Quirrell d'une voix doucereuse. Rapprochez-vous donc. Je ne vais pas vous mordre, et certainement pas vous Mr Potter. J'ai besoin de vous pour récupérer la pierre, dit-il.

- Pourquoi lui ? Demanda immédiatement Drago, veillant à ne pas s'éloigner de son frère. Pourquoi pas moi ?

- Parce que entre les héritiers Potter et Malefoy, j'ai plus foi envers la droiture associée à la famille Potter, qu'une quelconque qualité associée à la vôtre Mr Malefoy, répondit Quirrell avec une pointe de sarcasme et de venin. Maintenant, si vous voulez bien vous donner la peine d'avancer Mr Potter, nous sommes un peu pressés par le temps, dit-il, avant de pointer sur lui sa baguette magique pour le forcer à lui obéir.

Déglutissant avec difficulté, Gabriel descendit les quelques marches qu'il avait réussi à remonter, avant de se faire attraper le bras par le professeur Quirrell, qui le traîna jusque devant le miroir du Riséd sans pour autant lâcher Drago des yeux.

- Alors ? Qu'est-ce que vous voyez Mr Potter ? Tenez-vous la pierre entre vos mains ? L'interrogea ce dernier.

Gabriel jeta un rapide coup d'œil à son frère avant de se concentrer sur le reflet que lui renvoyait le miroir. Contrairement à la dernière fois qu'il avait été confronté à celui-ci, le miroir lui renvoyait son reflet, et uniquement son reflet. Il était seul et avait son apparence actuelle de Harry Potter : un jeune garçon aux cheveux de jais et aux yeux vert émeraude.

L'espace d'un instant, le Serpentard crut vraiment qu'il s'agissait uniquement de son reflet, mais changea bien vite d'avis quand il vit celui-ci tourner la tête vers la gauche. Gabriel essaya de garder un expression neutre tout en orientant légèrement son regard dans cette direction, et vit alors le conseiller Tom Jedusor, apparaître à son tour dans le reflet du miroir, lui intimant le silence d'un doigt posé sur les lèvres. Gabriel vit sa propre image acquiescer, avant que le conseiller ne hoche la tête et ne sorte la Pierre Philosophale de la poche de sa robe de sorcier, avant de tendre l'artefact au jeune garçon. Le reflet-Gabriel prit la pierre et la glissa dans la poche droite de son pantalon, hochant la tête en guise de remerciement. Le conseiller Jedusor acquiesça, et fit demi-tour avant de s'évaporer peu à peu et de quitter le miroir.

Gabriel observa son reflet lui sourire tout en tapotant sa poche, avant de lui adresser un clin d'œil entendu. Le Serpentard copia son geste, et se tendit quand il sentit qu'il y avait quelque chose à l'intérieur de la poche de son propre pantalon, alors qu'il savait pertinemment qu'elle était vide il n'y avait pas cinq minutes. Ne voulant pas attirer l'attention sur sa poche, Gabriel fit semblant de chasser une peluche imaginaire sur son pantalon, avant de regarder à nouveau le miroir.

- Alors ? Que voyez-vous ? Demanda à nouveau Quirrell, à court de patience.

- … Je me vois en train de fêter la fin de l'année avec ma maison, mentit Gabriel. Serpentard a gagné la coupe des quatre maisons cette année.

Le garçon aux yeux verts se tut après cela, attendant de voir ce qu'allait dire son professeur, ses yeux se dirigeant inconsciemment vers le reflet de son frère dans le miroir, qui ne semblait pas quitter des yeux la poche qui contenait la Pierre Philosophale.

- Mr Potter, dit Quirrell avant de laisser échapper un long soupire las. Pourquoi êtes-vous obligé de tout compliquer, alors que vous auriez pu gentiment me donner la pierre pour que je puisse vous ramener à vôtre dortoir ?

- Vous comptiez vraiment nous ramener à notre dortoir ? S'enquit Drago, surpris. Vous ne pensez pas que nous allons vous dénoncer ?

- Bien sûr que non, réfuta leur professeur avec un sourire satisfait en direction du jeune blond. Je vous aurais d'abord lancé le sortilège d'oubli : sortilège qui vous est toujours destiné Mr Malefoy.

- … Et Harry ? Qu'allez-vous faire de lui ? S'enquit tout à coup le blond en réalisant que l'adulte n'avait pas dit ce qu'il ferait à son frère.

- Eh bien, pour m'avoir menti alors que j'étais des plus aimables…, dit-il en fixant son regard sur la poche du pantalon du garçon aux cheveux corbeau, qui comprit immédiatement que son professeur avait compris qu'il avait la pierre. Je vais me voir obligé de lui prendre la pierre de force… Si vous voyez ce que je veux dire, dit-il avec un sourire mauvais.

- ... Vous allez me tuer ? Demanda Gabriel, la voix tremblante, devenu aussi pâle qu'un linge.

- Vous ne pouvez pas faire ça ! S'exclama Drago. Comment vous expliqueriez sa mort aux enseignants quand ils arriveront ?!

- Ce n'est pas vraiment compliqué voyez-vous : ce sera un "fâcheux accident", répondit Quirrell, son sourire s'élargissant de sorte à devenir presque dément. La rivalité entre les Malefoy et les Potter est connue depuis des générations. Il me suffira de dire à mes collègues que l'un de vous deux s'est retrouvé en possession de la pierre, et qu'il a été influencé par son pouvoir au point de se battre avec son rival pour garder l'artéfact. Après un combat acharné, l'un de vous deux n'a malheureusement pas survécu, et je suis arrivé trop tard pour empêcher ce drame. Qu'en dites-vous messieurs ? Demanda rhétoriquement Quirrell.

Pendant l'espace de quelques secondes, personne ne bougea. Puis tout à coup, Gabriel recula de peur et fit volte face et se mit à courir en direction des colonnes le long des murs de la salle pour se mettre à couvert. Drago avait eu le même réflexe, et alors qu'ils courraient dans des directions opposées, le professeur Quirrell n'hésita pas à leur lancer une pluie de sortilèges pour les arrêter.

La barrière de feu qui encadrait toute la pièce réduisait considérablement les possibilités d'action des jumeaux, qui, incapables de s'échapper, ne pouvaient que se cacher derrière les piliers de marbres quand le professeur Quirrell tentait de les attraper à l'aide de la magie. Les sortilèges fusaient dès que celui-ci voyait une possibilité de les attraper après s'être rapproché de l'un d'eux, et des éclats de marbre et de pierre volaient dans les airs quand il ratait sa cible et que le sort atteignait le mur ou l'une des colonnes.

Alors que Drago plongeait pour se cacher derrière un autre pilier, un des sortilèges finit par l'atteindre. Drago et Gabriel retinrent tous deux leur souffle alors que le sortilège était à quelques centimètres du jeune blond, quand tout à coup, le sortilège de protection du bracelet manchette que lui avait offert Olivia s'activa, faisant apparaître une bulle autour du jeune garçon qui fit ricocher le sortilège. Drago eut une pensée de gratitude à l'intention d'Olivia pour son cadeau, avant de croiser le regard de son frère qui pour sa part avait les yeux écarquillés de catastrophe. Tout cela ne mit que quelques dixième de secondes, et il n'en fallut pas plus pour que le jeune Malefoy ne comprenne pourquoi son jumeau affichait une expression pareille, le souvenir de la dernière fois que le bouclier magique s'était activé lui revenant en mémoire.

- Par la langue fourchue de Salaz… ! Commença à jurer Drago, alors qu'il se sentait quitter le sol.

Comme l'avait craint l'héritier Malefoy, il fut expulsé du sol et passa par-dessus la barrière de flammes, avant d'aller s'écraser contre le mur, l'interrompant dans la phrase. Le choc était si intense qu'il s'évanouit sur le coup, tombant au sol entouré de poussière et quelques éclats de pierre.

- Drago ! Hurla Gabriel, en voyant son frère s'effondrer derrière les flammes.

Gabriel se précipita en direction de son frère jusqu'à être bloqué par la barrière de feu, oubliant momentanément son assaillant au profit de son inquiétude pour son jumeau. Quand le professeur Quirrell apparut à quelques pas de lui, Gabriel recula de quelques pas pour garder de la distance entre lui et son professeur.

- J'avoue que je ne m'attendais pas à ce que Mr Malefoy ait un artefact capable de le protéger des sorts, dit Quirrell, songeur. Cet envol n'était pas prévu non plus, mais qu'importe. Cela me facilitera les choses quand je devrais lui effacer la mémoire, dit-il avant de se tourner vers le garçon restant. C'est votre dernière chance Mr Potter : donnez-moi la Pierre Philosophale, et je reconsidérerai mon choix vous concernant.

- Je ne peux pas ! S'exclama le garçon aux cheveux de jais. Je ne peux pas vous donner la pierre !

- Dans ce cas.

Gabriel recula alors que Quirrell avançait à pas rapides vers lui, jusqu'à ce que le garçon aux yeux verts sente son dos heurté une colonne, l'empêchant d'aller plus loin. Le Serpentard essaya de plonger vers la gauche pour s'enfuir, mais l'adulte fut plus rapide et réussit à mettre sa main autour de son cou, l'empêchant de bouger.

- Je n'aime pas me salir les mains Mr Potter, dit Quirrell d'une voix glaciale. Je vous demande donc, pour notre bien à tous les deux, ne résistez pas.

Alors que sa main se resserrait autour du cou de son élève, Gabriel enroula ses mains autour du poignet de l'adulte, tentant désespérément de lui faire lâcher prise en lui griffant la main et le poignet, en vain. Alors que sa vision devenait floue à cause du manque d'oxygène, Gabriel comprit que seul un miracle pouvait le sauver à présent.

Instinctivement, le garçon aux cheveux de jais pensa à la seule personne qui avait toujours été là pour le sortir d'un mauvais pas :

- Pa… Papa…


Et voilà pour le chapitre de ce mois-ci chers lecteurs !

Nous espérons qu'il vous aura plu, et que vous attendrez le prochain avec impatience.

N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous donner vos réactions, vos remarques, ce que vous avez apprécié ou non, etc… C'est toujours utile pour nous, concernant la suite de la fiction, mais aussi pour des écrits futurs.

Nous vous souhaitons une bonne journée, et vous disons à la prochaine pour un prochain chapitre !

De gros bisous à vous, on vous embrasse très fort !

Artémia, Elisabeth, et Lilianna.