Bonjour à vous chers lecteurs,

Nous espérons que vous allez bien, et que l'attente n'a pas été trop longue !

Avant toute chose nous voulions célébrer avec vous la fin de la publication de la première année de cette réécriture de "Un choix peut changer une vie" (dont la version originale, nous le rappelons, a été publiée sur ). Nous voulons plus que tout remercier infiniment toutes les personnes qui ont commenté les chapitres, nous ont mis en favoris sur , ou nous ont bookmarké et mis des kudos sur AO3 ! Votre soutien est sans aucun doute le moteur principal qui fait que nous continuons de publier chaque mois, alors un grand MERCI à vous tous !

À présent, passons à la deuxième nouvelle que nous voulions vous partager. Pour ceux et celles qui nous suivent sur AO3, vous aurez remarqué que "Un choix peut changer une vie" fait à présent partie d'une série que nous avons intitulé : Le récit d'une vie. En effet chers lecteurs, après longue concertation des membres de cette équipe, nous avons jugé préférable de séparer les années Poudlard de l'histoire originelle, et le développement de l'ellipse qui était mentionnée dans celle-ci, que nous avons décidé d'intituler "Vivre pour soi". Cependant, ce n'est pas tout ! Le récit d'une vie comportera également une troisième partie, séparée temporellement de plusieurs années de "Vivre pour soi.", et quelques histoires annexes des personnages de la série.

Bien entendu nous n'avons par contre absolument AUCUNE IDÉE de combien de temps cela nous prendra à écrire, et de combien de chapitres seront constituées ces deux suites… Conclusion : vous n'êtes pas prêts de vous débarrasser de nous ! x)

Ceci étant dit chers lecteurs, nous vous remercions encore une fois pour votre soutien si précieux et si apprécié, et vous souhaitons une bonne lecture du chapitre 14, dernier chapitre de la première année !

Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling. Seuls nous appartiennent les personnages inventés et le scénario retravaillé de cette histoire.

P.S : Les passages ou mot en italique signifient soit un flash-back, soit un sortilège.

Les passages en gras et italique signifient qu'un de nos personnages parle en Fourchelang.

Le style gras sera utilisé pour un dialecte inventé par nos soins et les rares fois où les personnages parlent d'autres langues que l'anglais.

PS : To our dear English speaking readers,

We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), is studying English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)

That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !

Best regards,

Artémia, Elisabeth, and Lilianna.


Chapitre 14 :

Quelques heures auparavant, à quelques centaines de kilomètres de Poudlard, plus précisément au Ministère de la Magie, situé à Londres, Lucius Malefoy assistait à une réunion tardive avec quelques ministres, le conseiller Jedusor, et Cornélius Fudge, le Ministre de la Magie, concernant un nouveau projet de loi. Lucius prêtait une grande attention à chaque détail de ce qui était dit, se demandant si oui ou non, il offrirait un soutien financier au Ministère. Dissimulant un énième bâillement, le patriarche Malefoy se mit à sourire en pensant au fait qu'il reverrait bientôt ses garçons. Narcissa était partie sur le chez Honeydukes refaire le pleins de sucreries pour gâter leurs fils hier, et Lucius se fit à nouveau la réflexion que c'était un miracle que Drago et Gabriel ne soient pas en surpoids avec la quantité de sucre qu'ils mangeaient chaque fois qu'ils rentraient au manoir.

Assis à la droite de l'homme aux cheveux opalins, Tom ne put s'empêcher de remarquer le petit sourire de son collègue, et s'interroger brièvement sur ce à quoi pouvait bien penser le chef de la famille Malefoy pour sourire ainsi, quand celui fronça tout à coup les sourcils. Le conseiller Jedusor vit Lucius mettre sa main de la poche droite de sa robe de sorcier, et en sortir une montre à gousset qu'il ouvrit, sans doute lire l'heure pensa Tom, mais l'homme aux cheveux bruns se vit dans l'obligation de revoir son hypothèse quand le froncement de sourcils de son collègue ne fit que s'intensifier.

Après encore quelques secondes, Lucius sembla se décider et se leva de sa chaise, attirant l'attention de toute la salle sur lui.

- Je suis désolé Cornélius, mais je dois rentrer au plus vite au manoir Malefoy, s'excusa Lucius tout en rassemblant ses maigres affaires. Il s'agit d'une urgence familiale.

- Oh ! Si c'est pour la famille, alors c'est tout à fait compréhensible mon ami, dit le Ministre de la Magie avec un sourire. Souhaitez-vous que je vous fasse communiquer un compte-rendu, et que nous organisions une réunion de synthèse plus tard dans la semaine ?

- Ce serait très apprécié en effet, répondit Lucius alors qu'il ouvrait la porte de la salle de conférence. Vous pourrez m'envoyer la date de la réunion par hibou.

- Entendu ! Répondit Fudge alors que l'homme blond quittait la salle. Eh bien messieurs, quelles sont vos disponibilités pour la semaine prochaine ?

Tom Jedusor n'avait pas quitté des yeux la porte par laquelle Lucius était sorti, arborant une expression songeuse avant de se lever à son tour dans l'idée de rattraper le chef de la famille Malefoy.

- Tom ! L'interpella le ministre. Vous ne m'avez pas donné vos disponibilités !

- Vous savez très bien que mon emploi du temps est le vôtre monsieur le ministre, dit Tom pour apaiser le Ministre de la Magie. Je vous fais confiance pour choisir la date.

Laissant le Ministre incompétent et ses collègues stupides à leur planification, Tom rattrapa Lucius qui s'était arrêté dans le couloir à quelques mètres de leur salle de réunion, les yeux toujours rivés sur sa montre à gousset.

- Qu'y a-t-il Lucius ? Ce genre de comportement ne te ressemble pas, fit remarquer le conseiller.

- Je ne saurais vous répondre Maître, répondit Lucius à voix basse, son regard ne quittant pas la montre.

Le mage noir se tut, et reporta son attention sur l'objet qui se trouvait dans la main de son serviteur. La montre à gousset semblait être en argent et était délicatement ciselée, ce qui prouvait qu'elle avait été réalisé par un maître d'orfèvre d'exception. Le Seigneur des Ténèbres se souvint soudainement qu'il avait vu Abraxas en possession de cette même montre, et en déduisit donc qu'elle devait être un héritage familial.

Il nota aussi la présence de quatre petits hublots sur le cadran, chacun dévoilant une sorte d'énergie mouvante à l'intérieur, que Tom identifia rapidement comme étant des échantillons des quatre noyaux magiques des actuels membres de la famille Malefoy. Ce qu'il n'arrivait cependant pas à comprendre, c'était ce qui dans cet objet avait pu inquiéter Lucius au point qu'il interrompe subitement la réunion.

- Y a-t-il un problème avec Narcissa ? Ou les enfants ? Demanda-t-il.

- Narcissa va bien, répondit Lucius d'un ton convaincu. C'est pour mes fils que je m'inquiète : leurs noyaux sont instables depuis maintenant cinq minutes, et je ne vois pas ce qui pourrait provoquer une telle réaction à une heure aussi tardive… Je ne sais pas ce qui se passe à Poudlard, mais j'ai un mauvais pressentiment à ce sujet, confia-t-il.

- Voulez-vous que je demande au tableau de l'ancien directeur Everard qui fait la liaison entre Poudlard et le Ministère ? Demanda l'homme aux cheveux sombres.

- Ne vous donnez pas cette peine monsieur, répondit Lucius. Je vais rentrer au manoir et demander au tableau d'Elizabeth Burke de se renseigner, puis j'agirai en fonction des nouvelles qu'elle m'apportera.

- Dans ce cas, je vais prendre congé, dit l'héritier de Serpentard.

- Bien sûr. Bonne soirée à vous monsieur le conseiller, dit Lucius.

- Bonne soirée Lucius, répondit Tom en laissant l'homme aux cheveux blonds seul.

Le Seigneur des Ténèbres prit la direction de son bureau pour y récupérer ses affaires qu'il réduisit à l'aide d'un Reducto avant de les glisser dans sa poche, l'air songeur. De ce qu'il se souvenait de son époque en tant qu'étudiant à Poudlard, les deux jeunes Malefoy devraient avoir fini leurs examens et sur le point de rentrer chez eux d'un jour à l'autre. Il n'y avait donc aucune raison pour que leurs magies s'affolent de la sorte… Pour que la magie d'un sorcier soit aussi perturbée, quelque chose de grave était forcément en train de se produire.

… Se pourrait-il que son protégé soit en danger ? Si cela était le cas, alors il devait immédiatement se rendre sur les lieux pour savoir de quoi il en retournait.

Commençant à son tour à avoir un mauvais pressentiment, le conseiller quitta son bureau à pas rapides et prit la direction de l'atrium afin de transplaner au chemin de Traverse dans les plus brefs délais. À peine quelques minutes plus tard, le mage noir descendait l'allée centrale du Chemin de Traverse en direction de l'allée des Embrumes, prenant soin de couvrir son visage à l'aide de la capuche de sa robe de sorcier, ne voulant pas attirer l'attention des passants au risque que quelqu'un le reconnaisse.

Arrivé devant la boutique de Barjow et Beurk, Tom laissa échapper un long soupir, de lointains souvenirs refaisant momentanément surface, avant de tirer la porte pour entrer dans la boutique. Un des deux propriétaires des lieux remarqua son entrée, et se précipita pour le saluer.

- Bienvenue dans notre boutique monsieur, le salua-t-il, sans le reconnaître. Si vous avez besoin d'aide, surtout, n'hésitez pas.

- J'aimerais réserver votre armoire à disparaître Mr Barjow, dit Tom en se saisissant de sa bourse remplie d'argent. Je suis bien sûr prêt à y mettre le prix.

À l'entente de sa voix, Mr Barjow fronça les sourcils l'air perplexe, avant d'écarquiller les yeux en signe de reconnaissance.

- Par Morgane, est-ce que c'est toi Tom ? Demanda-t-il. Sacrebleu, comme tu as grandi. Et quel bel homme tu es devenu ! Que fais-tu à présent ? L'interrogea-t-il.

- Je suis le conseiller du Ministre de la Magie, répondit Tom.

- C'est donc toi le nouveau conseiller auprès de Fudge, dit-il avec un air pensif, avant d'offrir un sourire rusé à son interlocuteur. Ton ambition et ta ruse t'ont mené bien loin dis-moi…

- Merci, dit l'homme aux cheveux bruns en lui rendant un sourire tout sauf authentique. Et concernant l'armoire ?

- Bien sûr, sers-toi en jeune homme, dit Mr Barjow. Elle est au même emplacement que lorsque tu travaillais pour Caractacus et moi. D'ailleurs je te le fais gratuitement en échange de tes bons et loyaux services passés.

- Merci, dit Tom en s'éloignant pour couper court à la conversation. Passez le bonjour de ma part à Mr Beurk.

- Je n'y manquerais pas.

Alors que le vieil homme tournait les talons pour s'en aller dans un autre rayon du magasin, Tom s'avança un peu plus loin dans la boutique jusqu'à la salle où était entreposée l'armoire à disparaître dans ses souvenirs. S'assurant une dernière fois que personne ne l'avait suivi, l'homme aux cheveux bruns entra à l'intérieur de l'armoire et referma la porte derrière lui, se concentrant sur sa destination. Quelques secondes plus tard, le Lord noir ouvrit la porte avec précaution de sorte à limiter le grincement de celle-ci, et s'étonna momentanément de ne pas être dans la Salle sur Demande. Refermant la porte de l'armoire, Tom traversa la pièce en direction de la sortie, quand il se retourna face à la porte qu'il venait de franchir une fois arrivé dans un couloir, il eut une grimace de dégoût en voyant l'inscription sur la porte : "Argus Rusard, concierge".

Prenant sa forme spectrale, il s'empressa de traverser les couloirs du château en direction du troisième étage. Cette forme lui éviterait d'être repéré par Rusard ou un professeur alors qu'ils faisaient leur ronde tant qu'il restait collé au plafond. De plus, cela lui permettrait de gagner du temps que sa brève discussion avec Barjow avait déjà pu lui coûter.

Il espérait juste que les informations que lui avait communiqué Sophie Akantha concernant la localisation de la Pierre Philosophale étaient toujours d'actualité.

/\ # /\ # /\ # /\

De retour dans la crypte, le professeur Quirrell regardait la vie quitter peu à peu le regard du jeune Potter. Encore quelques secondes, et l'homme pourrait quitter cet endroit avec l'héritier Malefoy, à qui il avait bien sûr prévu de lancer le sortilège d'amnésie avant de le confier au soin de l'infirmière. Il avait déjà préparé ce qu'il lui dirait.

Il expliquerait à Mme Pomfresh qu'il avait eu un mauvais pressentiment concernant la Pierre Philosophale, et qu'il était allé vérifier que celle-ci était bien en sécurité. Quand il était arrivé dans la crypte, il aurait vu Potter et Malefoy se battre, le garçon aux cheveux blonds tenant la pierre entre ses mains. Pendant la bagarre, le jeune Malefoy aurait réussi à mettre ses mains autour du cou de son frère "adoptif", et aurait serré jusqu'à ce que Potter ne tombe inconscient. En voyant cela, il serait intervenu, saucissonnant son élève avant d'aller voir Potter pour prendre son pouls, mais il aurait malheureusement été trop tard : Harry Potter était mort.

Les lèvres de Quirinus Quirrell s'étirèrent en un sourire satisfait en pensant à la suite de son plan.

Tout à son fantasme, il ne remarqua pas la silhouette de fumée noire arriver dans la crypte pour s'arrêter quelques pas derrière lui. Reprenant forme humaine, Tom posa un regard perçant sur l'homme qui attentait à la vie de son protégé. D'un rapide coup d'œil, il repéra Drago de l'autre côté de la barrière de feu, déjà inconscient. Qu'est-ce qu'il s'était passé ici par Merlin ?

Décidant de mettre fin à cette mascarade, le Seigneur des Ténèbres s'approcha du professeur et l'interrompit :

- Puis-je savoir ce que vous croyez être en train de faire, Quirinus ? Demanda-t-il, d'un ton tranchant.

Sursautant à l'entente de cette voix étrangère, le professeur Quirrell lâcha prise sur le cou de Gabriel avant de faire volte-face, le jeune garçon tombant au sol en inspirant bruyamment avant de se mettre à tousser à cause du manque d'air de la dernière minute. L'héritier de Serpentard ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement intérieur en voyant que l'enfant était toujours en vie. Ne laissant rien transparaître de ses émotions, il reporta son regard sur Quirrell.

- Mr Jedusor ? S'étonna l'ex professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Que… Comment avez-vous réussi à venir ici ? Comment avez-vous fait pour entrer dans l'école ?! S'enquit-il, à la fois perplexe et craintif.

- … Je ne savais pas qu'une telle salle existait, dit Tom avec détachement, son regard faisant mine de parcourir la pièce et sans répondre à son interlocuteur. Je dois admettre que c'est en effet une cachette idéale pour un objet tel que la Pierre Philosophale, dit-il.

- Comment êtes-vous au courant que la pierre est entreposée ici ? Demanda Quirrell avec panique, le visage livide.

- Voyons Quirinus, répondit Tom avec un sourire légèrement moqueur. Pensez-vous vraiment que je ne serais pas au courant de ce genre d'informations ?

- Je ne vous laisserai pas l'avoir Tom ! Quand bien même nous partageons une passion pour les artefacts de magie noire, cette pierre est à moi ! S'insurgea Quirrell, son visage se tordant dans une expression de folie possessive.

- La vouloir ? Répéta Tom, incrédule. Bien que la Pierre Philosophale soit un artefact des plus intéressants, elle ne m'apporterait rien que je ne possède déjà.

- C'est absurde ! Répondit immédiatement Quirrell. La Pierre Philosophale pourr-

- Dites-moi Quirinus, l'interrompit le conseiller d'un ton qui fit tout de suite taire l'ex professeur. Vous étiez sincèrement prêt à tuer des enfants innocents pour cette pierre ?

- … Si cela peut me servir d'alibi le temps que je mette la pierre en lieu sûr avant que les Aurors n'enquêtent sur sa disparition…, dit le professeur.

- Je vois. Endoloris ! S'exclama le mage noir, surprenant l'autre homme qui tomba à terre, se tordant de douleur.

Maintenant le sortilège sur le professeur de Poudlard et faisant abstraction des cris de douleur de sa victime, Tom s'approcha de Gabriel avant de s'agenouiller pour vérifier directement que le garçon allait bien.

Le jeune Malefoy était inconscient : il avait dû perdre connaissance suite à la retombée d'adrénaline occasionnée par sa confrontation avec son professeur. Sa respiration s'était stabilisée depuis qu'il avait été libéré de l'emprise du professeur Quirrell, bien qu'elle restait sifflante, et les hématomes qui commençaient à apparaître sur sa peau mettraient certainement du temps à disparaître, même après avoir reçu les soins appropriés.

Le simple fait de penser qu'à quelques secondes près, l'enfant qui était l'atout essentiel de son plan aurait pu être assassiné par un incompétent pareil, avait de quoi le mettre en colère.

Gardant toujours l'Impardonnable actif, l'héritier de Serpentard se redressa et vint s'arrêter devant sa victime qui se tordait incessamment de douleur, la bouche ouverte en un hurlement silencieux.

- Tu rends-tu compte, Quirinus, que ton plan de pacotille a failli réduire à néant tout ce à quoi j'ai œuvré depuis deux ans ? Demanda Tom avec une expression sombre. Sais-tu à quel point je déteste que l'on interfère ainsi avec mes plans ?

Relâchant enfin le sortilège de Doloris, Tom regarda l'homme tenter de reprendre sa respiration et de détendre son corps qui tremblait encore sous l'effet de la malédiction. Quirrell pour sa part, observa l'homme qu'il pensait être un confrère dans la recherche des artefacts de magie noire, son instinct lui disant de fuir le plus vite possible de cet endroit.

- Mais qui êtes-vous ? Demanda le professeur, le souffle court et la voix tremblante.

Tom ne lui répondit pas, levant sa baguette pour la pointer sur sa tête, le visage impassible.

- Quelqu'un que tu n'aurais pas dû contrarier Quirinus, répondit Tom. Avada Kedavra ! Tonna-t-il.

Le sortilège de la mort heurta de plein fouet l'ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, et son corps s'affaissa pour reposer inerte sur le sol dallé de la pièce.

Tom poussa un soupir las, légèrement désappointé d'avoir eu recours au sortilège de la mort plutôt que celui d'amnésie. À croire que les habitudes avaient la vie dure…

Enfin bon, il ne devrait pas s'attarder ici trop longtemps : il se voyait mal expliquer sa présence aux professeurs si ceux-ci arrivaient subitement.

Un grognement étouffé parvint soudain aux oreilles de Tom qui fit volte-face pour se tourner en direction de l'origine du bruit. La barrière de feu maintenant détruite puisque son créateur avait été tué, le Seigneur des Ténèbres vit l'aîné Malefoy commencer à reprendre connaissance, celui-ci portant une main à sa tête, très certainement pour essayer vainement d'atténuer un puissant mal de crâne. Se dépêchant de le rejoindre d'un pas néanmoins feutré, l'adulte s'accroupit et repoussa doucement le garçon à terre, le forçant à rester couché.

- Les renforts ne vont pas tarder, dit doucement le conseiller de sorte à ne pas brusquer le jeune blond, tout en gardant sa main au niveau des yeux du garçon. Il faut que tu retournes dormir Drago.

Insufflant une vague de magie en direction du garçon, Tom incita la magie du plus jeune à se calmer pour le faire retomber dans l'inconscience. Il regarda avec satisfaction le jeune Malefoy refermer ses yeux qu'il avait entrouverts, sans aucun doute épuisé par ce qu'il avait dû traverser émotionnellement. L'homme se releva et adressa un dernier regard au cadavre de Quirinus Quirrell, ainsi qu'à Gabriel qui était toujours évanoui, avant de tourner les talons, et reprendre sa forme spectrale pour quitter les lieux.

À peine dix minutes plus tard, le bruit de pas précipités se fit entendre, se rapprochant de plus en plus de la crypte, avant que le corps enseignant au complet ne déboule dans la pièce pour découvrir ce qu'il restait de l'affrontement.

# # # # # #

Reprenant doucement connaissance, Gabriel siffla de douleur après avoir attenté un mouvement pour se mettre sur le côté. Il se refusait de ne serait-ce que tenter d'ouvrir les yeux : il avait mal à la tête, et sentait quelque chose qui lui serrait le haut du crâne, ce qui déjà ne présageait rien de bon. Sa gorge était également en feu, comme s'il avait bu une boisson trop chaude sans avoir attendu que celle-ci refroidisse … Par Merlin que lui était-il arrivé encore ?

Se décidant finalement à ouvrir les yeux, ceux-ci papillonnèrent quelques secondes, le temps de s'adapter à la luminosité qui régnait dans la pièce. Si l'odeur de l'antiseptique n'était pas un indice évident de sa localisation, le fait de voir des lits recouverts de draps blancs à perte de vue le laissait aisément deviner qu'il se trouvait à l'infirmerie.

Ses derniers souvenirs en date lui revenant tout à coup en mémoire, Gabriel poussa un soupir de soulagement en se rappelant que le professeur Quirrell avait failli le tuer… Comment s'en était-il sorti d'ailleurs ?

Se redressant difficilement sur ses avant-bras, Gabriel se racla la gorge et ne put s'empêcher de grimacer à la douleur que l'action provoqua. Il se pencha ensuite vers la table de chevet où était posé un verre d'eau, espérant que cela calmerait sa gorge irritée. Alors qu'il buvait son verre à petites gorgées, le Serpentard laissa son regard parcourir la salle et constata qu'il était seul dans l'infirmerie. Continuant son observation, son regard se posa au bout de son lit, où plusieurs paquets de confiseries étaient déposés.

Essayant de se rapprocher des sucreries, le garçon aux cheveux de jais interrompit son mouvement en entendant la porte de l'infirmerie s'ouvrir. À sa grande surprise, ce fut le directeur Dumbledore qui poussa la porte pour entrer dans la pièce. Le vieil homme sembla heureux de le voir réveillé et s'approcha de lui avec son air jovial habituel.

- Bonjour Harry, le salua Dumbledore. Je suis heureux de voir que tu es réveillé.

- Bonjour monsieur le directeur, répondit Gabriel. Est-ce que j'ai dormi longtemps ? Demanda-t-il.

- Pas autant que nous l'aurions pensé, répondit le directeur. Il est tout juste onze heures du matin. Pour tout t'avouer, Mme Pomfresh craignait qu'avec tes blessures, tu mettrais un peu plus de temps avant de te réveiller.

- Est-ce que Drago, Hermione et Olivia vont bien ? Est-ce eux qui ont laissé tous ces bonbons qui se trouvent au pied de mon lit ? Demanda le jeune garçon, tout de suite en suivant.

- Pour répondre à ta première question, il vont tous très bien, lui répondit le vieil homme. À part quelques bosses et égratignures, ils s'en sont mieux sortis que toi. Quant à cette montagne de sucreries, je pense plutôt qu'il s'agit d'un cadeau collectif de la part de tous les élèves de l'école.

- … Tous les élèves de l'école ? Répéta Gabriel, abasourdi. Mais pour quelle raison ?

- Il se trouve que lorsque mesdemoiselles Granger et Williams sont venues nous chercher pour nous expliquer la situation à propos de la Pierre philosophale, certains préfets étaient en notre compagnie. Et bien que nous leur ayons demandé de garder le silence, l'un d'entre eux n'a pas dû être en mesure de garder sa langue ce qui fait que toute l'école est courant de ce que tu as fait, expliqua Dumbledore, semblant plus amusé que contrarié à l'idée que la nouvelle se soit répandue.

Gabriel fronça les sourcils, ne voyant ce qu'il avait pu faire d'extraordinaire pour obtenir autant de bonbons quand une pensée lui vint subitement : où était la pierre à présent ?

- Est-ce que la pierre est en sécurité ? Est-ce que le professeur Quirrell a réussi à l'avoir ? Est-ce qu-, commença à demander le Serpentard avant de faire couper par le directeur.

- Du calme Harry, l'interrompit Dumbledore d'une voix calme. La pierre est à nouveau entre les mains de son propriétaire, Nicolas Flamel, sur qui tu dois connaître pas mal de choses à présent il me semble.

- Oui en effet, confirma Gabriel avec un petit air penaud, comprenant que le directeur faisait sans doute référence à leurs recherches plus qu'approfondies sur l'alchimiste au cours de l'année. Et le professeur Quirrell ? Vous avez pu l'arrêter ?

Gabriel vit l'expression du directeur de Poudlard se faire plus sombre quand il nomma l'ex professeur de Défense Contre les Forces du Mal, et le jeune garçon ne put s'empêcher de craindre le pire.

- Le professeur Quirrell a été retrouvé mort à tes côtés mon garçon, lui répondit l'homme. As-tu la moindre idée de ce qu'il s'est passé ?

- Non monsieur, répondit Gabriel, complètement perdu. Je n'en ai aucune idée.

- Est-ce que le professeur Quirrell a eu une attitude étrange lorsqu'il était en train de t'étrangler ?

- Je ne sais pas quoi vous dire monsieur, lui dit Gabriel. Je n'aurai jamais imaginé le professeur Quirrell capable de faire ce qu'il s'est passé hier… Tout ce dont je me souviens, c'est que lorsque je me suis évanoui, il était encore en train de m'étrangler. Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il s'est passé quand j'étais inconscient.

- … Je vois, dit Dumbledore avec un air pensif. Le Ministère a envoyé quelques Aurors pour éclaircir cette affaire, et bien que je déplore la mort de Quirinus, le plus important est que vous soyez tous en sécurité et sains et saufs, et que Nicolas ait pu récupérer la Pierre Philosophale.

- La pierre sera sans doute bien plus en sécurité entre les mains de son créateur, acquiesça Gabriel. Au moins, personne ne tentera plus d'infiltrer l'école pour la voler.

- Elle ne causera plus aucun problème Harry, lui dit Dumbledore. Pour la simple et bonne raison que nous avons décidé d'un commun accord avec Nicolas de la détruire.

- La détruire ? Répéta le garçon aux cheveux de jais, perplexe. Mais si la pierre est détruite, cela ne devrait pas avoir un impact sur la vie de Mr Flamel ? C'est bien la pierre qui lui permet d'être immortel, non ? Demanda-t-il en enchaînant les questions sans laisser le temps à l'adulte de répondre.

- Du calme Harry, lui intima le vieil homme. Il n'est pas bon pour toi d'être aussi agité dans ton état, et je n'aimerais pas que Mme Pomfresh vienne refaire tes bandages parce que je t'ai surmené. Cependant, pour répondre à ta question, il est en effet juste de supposer que la destruction de la pierre entraînera très certainement la mort de Nicolas et Pernelle dans les mois qui viennent.

- Mais s'ils meurent, cela veut dire que Elenna va se retrouver sans parents, conclut rapidement le garçon. Qui va la prendre en charge après leur mort ? Demanda le Serpentard.

Le directeur de Poudlard poussa un petit soupir de fatigue avant de s'asseoir sur le bord du lit, au niveau des pieds du jeune garçon. Gabriel resta silencieux, et observa l'homme, remarquant pour la première fois depuis que celui-ci était entré dans la pièce, que l'homme semblait épuisé, comme s'il n'avait pas dormi depuis des jours.

- Au moment où nous avons pris la décision de détruire la pierre, Nicolas et moi avons beaucoup discuté des dispositions à prendre concernant Elenna, dit Dumbledore. D'un commun accord, nous avons décidé qu'elle deviendrait ma pupille : pour honorer l'amitié qui nous lie, Nicolas et moi.

- Je vois… J'en déduis donc que ses parents biologiques sont morts ? Supposa Gabriel.

- En effet, confirma le vieil homme. J'ignore dans quelles circonstances sont décédés ses parents, mais Elenna est effectivement orpheline. Tout comme toi Harry, dit Dumbledore en lui offrant un sourire compatissant.

Gabriel se sentit soudainement mal à l'aise à ces mots : cela lui faisait toujours bizarre quand quelqu'un mentionnait le fait qu'il devrait normalement être orphelin, du moins, s'il avait réellement été Harry Potter. Ce n'était pas la première fois que quelqu'un exprimait de la compassion à son égard concernant "sa situation familiale", mais cela le mettait d'autant plus mal à l'aise à présent, étant donné que la personne qui prononçait ces mots était censé être l'homme qui était à l'origine de son enlèvement. Celui-là même qui l'avait arraché à sa famille, alors qu'il n'était qu'un nourrisson. Pour être honnête, il avait beaucoup de mal à concilier cette image de kidnappeur d'enfant sans cœur, avec l'homme à l'attitude bienveillante qui se tenait devant lui.

Tout à ses réflexions, le jeune garçon ne put contenir une légère grimace de déformer ses traits, en pensant encore une fois que si le conseiller Jedusor ne leur avait pas dit la vérité, il aurait très certainement cru être orphelin de parents toutes sa vie, adopté par une famille qui n'était biologiquement pas la sienne.

- Pardon de te rappeler ce triste détail Harry, dit Dumbledore, se méprenant sur la raison de cette grimace. Cependant, j'aimerais que tu gardes à l'esprit le courage et l'héroïsme dont ont fait preuve tes parents. Ton père et ta mère étaient des gens biens, comme il en existe très peu dans le monde. Ils se sont battus jusqu'au bout, pour mettre le Seigneur des Ténèbres en déroute. Et après ce que tu as accompli hier soir, je suis sûr et certain qu'ils seraient extrêmement fiers de toi.

- Merci monsieur, répondit Gabriel avec un petit sourire forcé.

- D'ailleurs, en parlant de tes parents… J'aimerais te poser une petite question Harry, lui dit Dumbledore. Bien sûr, je ne m'attends pas à ce que tu me donnes une réponse tout de suite, mais je tenais à te proposer cela, au cas où tu serais intéressé.

- De quoi s'agit-il ? S'enquit le Serpentard, ne pouvant s'empêcher d'avoir comme un mauvais pressentiment.

- Savais-tu que ta mère, Lily, avait une sœur ? Lui dit le directeur. Tu n'en as peut-être jamais entendu parler du fait que c'est une moldue, mais je voulais te faire savoir qu'il te restait de la famille, et que, si tu souhaitais la rencontrer, je pourrais organiser une rencontre entre elle, sa famille, et toi.

Gabriel se tendit en entendant cette proposition : s'il avait réellement été Harry Potter, il aurait très certainement sauté sur l'occasion de rencontrer ce qui lui restait de famille, mais étant donné qu'il était Gabriel Malefoy, et PAS Harry Potter, il ne savait pas comment tourner sa réponse de manière à refuser sans que cela ne paraisse suspect.

Face au mutisme du jeune Serpentard, le directeur de Poudlard s'empressa de le rassurer.

- Encore une fois, tu n'as pas besoin de me répondre tout de suite, répéta le directeur. Mais il me semblait important de t'informer que quelqu'un de ta famille était là pour toi, et pour apporter des réponses à tes questions si tu en avais envie.

- Merci de m'avoir prévenu monsieur, dit Gabriel.

Dumbledore acquiesça, et sembla attendre que le garçon ajoute quelque chose, mais Gabriel resta muet, cette conversation l'ayant plus épuisé qu'il ne l'aurait pensé.

Il fut heureusement sauvé de ce silence qui devenait gênant par Mme Pomfresh, qui sortit de son bureau pour venir dans leur direction.

- Bonjour Albus, le salua-t-elle. Je comprends que vous soyez inquiet et que vous ayez des questions à poser à Mr Potter, mais je vais devoir vous demander de partir. Il faut qu'il se repose, et il est bientôt l'heure de déjeuner : je vais donc fermer les portes de l'infirmerie sous peu, l'informa-t-elle.

- Bien sûr Pompom, je ne vous dérange pas plus longtemps, dit Dumbledore avec un sourire à l'intention de l'infirmière. Prends le temps qu'il te faut pour réfléchir à ma proposition Harry : ma porte sera toujours ouverte pour toi.

Gabriel acquiesça et se rallongea, remerciant silencieusement Mme Pomfresh pour son intervention. Fermant les yeux, le jeune Serpentard se laissa tomber dans les bras de Morphée, espérant que ses amis viendraient lui rendre visite.

/\/\/\/\/\/\

Il semblerait que Merlin avait entendu ses prières : la deuxième fois que Gabriel se réveilla, tous ses amis étaient à son chevet. Pansy avait réussi à s'approprier la seule chaise à côté de son lit, laissant aux autres le soin de s'asseoir sur les lits voisins du sien ou de rester debout. Gabriel ne fut pas réellement étonné en voyant que son frère était en train de se débattre avec Blaise et Olivia pour récupérer une boîte de bonbons, essayant de toutes les garder pour lui.

- J'ose espérer que tu comptais m'en laisser Drago, dit le garçon aux cheveux de jais à l'intention de son frère, encore à moitié endormi.

- Harry ! Tu es enfin réveillé ! S'exclama Pansy avec un grand sourire ravi.

- Il est quelle heure ? Demanda le Serpentard en se redressant dans son lit.

- Un peu après 14 heures, répondit Hermione après avoir consulté sa montre. Tu nous as fait peur tu sais ? Tu étais toujours inconscient quand Mme Pomfresh en a eu fini avec nous, et elle refusait de nous dire quoi que ce soit sur ton état de santé.

- Eh bien, je suppose qu'être presque étranglé à mort peut être une raison suffisante à ça, dit Gabriel avant de s'empresser de changer de sujet, ne voulant pas s'attarder sur ce sombre détail. Drago ? J'ai appris que le professeur Quirrell était mort ? Tu sais ce qu'il s'est passé ?

- Absolument pas, répondit son jumeau. Onc-, commença-t-il avant de s'interrompre pour se racler la gorge, avant de reprendre. Le professeur Rogue m'a appris ce qu'il c'était passé alors qu'on était déjà à l'infirmerie. Il me semble m'être réveillé à un moment, mais je ne me souviens de rien : c'était peut-être mon imagination.

- Est-ce que vous allez bien ? S'enquit le garçon aux yeux verts, s'adressant aussi bien à son frère, qu'à Olivia et Hermione. Vos blessures sont graves ?

- Juste quelques bosses et des égratignures, le rassura Olivia.

- Tant mieux, répondit le Serpentard, sentant un poids s'enlever de ses épaules. Et vous ? Demanda-t-il en s'adressant à Blaise, Pansy et Théodore. Vous n'avez pas eu d'ennuis pour nous avoir couverts ?

- Le professeur Rogue n'a rien dit à ce sujet pour l'instant, répondit Théodore. Mais si on devait s'inquiéter pour quelqu'un, ce serait plutôt pour Akantha : le professeur McGonagall a dû lever le sortilège qu'elle avait lancé sur Londubat et il paraît qu'elle aurait reçu un blâme.

- Personnellement, je trouve qu'elle s'en sort bien si elle n'a qu'un blâme, dit Pansy. Étant donné qu'elle est une vampire, un tel acte aurait pu jouer en sa défaveur, et elle aurait pu être renvoyée de Poudlard.

- En effet, elle est chanceuse, acquiesça Blaise.

- Ouais… Drago ! S'écria tout à coup Gabriel, outré. Repose tout de suite ce paquet de chocogrenouilles ! Tu peux manger tous les bonbons que tu veux, mais pas ceux-là !

- Mr Potter ! L'interpella immédiatement Mme Pomfresh. Dois-je vous rappeler que vous devez vous reposer ? Et vous jeunes gens, soyez assurés que si vous continuez de l'agiter ainsi, je vous ferais quitter l'infirmerie tout de suite.

- Désolée Mme Pomfresh, s'excusa Hermione. Nous allons nous calmer.

- Mme Pomfresh, quand pourrais-je partir ? Demanda Gabriel.

- Demain dans la journée je pense, répondit l'infirmière. Si vous écoutez mes consignes et que vous vous reposez, dit-elle avec un regard appuyé.

- Je vois, dit le garçon aux cheveux de jais. Et combien de temps reste-t-il avant le trajet retour à Londres ?

- Oh ! Ne vous inquiétez pas pour ça : le départ du Poudlard Express est dans deux jours. Vous avez amplement le temps de vous rétablir avant de rentrer chez vous, dit Pompom.

Gabriel acquiesça et remercia la femme pour ses renseignements, puis ordonna à son frère de lui donner sa boîte de friandises préférées. Drago la lui tendit à contrecœur, avant de jeter son dévolu sur un sachet de patacitrouilles, alors que le reste du groupe s'amusait de l'expression triste du blond. Gabriel quant à lui, savourait ses chocogrenouilles, tout en écoutant les questions de Pansy, Blaise et Théodore concernant leur aventure : apparemment, ni Drago, ni Hermione, ni Olivia, ne leur avaient raconté quoi que ce soit.

Les trois Serpentards prêtaient une grande attention à leur récit, se nourrissant de temps à autres d'un des rares bonbons qu'ils avaient réussi à piquer avant que l'héritier Malefoy ne se les accapare tous. Ils finirent la journée en beauté avec le dernier paquet de bonbons : les dragées surprises de Bertie Crochue.

Par défi, chacun piocha à l'aveugle une friandise, espérant avoir un bon parfum. Le premier malchanceux fut Blaise qui tomba sur la saveur "foie et tripes" : il l'avala vaillamment avant de se jeter sur le pichet d'eau pour en boire le contenu, jusqu'à ce qu'il n'en ait plus le goût sur la langue.

Il fut très vite suivi d'Hermione qui tomba sur la saveur "piment" : la Gryffondor devint rouge pivoine et utilisa son livre pour s'éventer, sachant très bien que boire de l'eau ne ferait qu'amplifier la force du piment.

Olivia, pour sa part, semblait être dotée d'une chance inouïe, comme si elle avait bu une potion de Félix Felicis, n'attrapant que de bonnes saveurs comme "myrtille" ou "chou à la crème", tout à l'inverse de Théodore qui a eu la dragée au goût "œuf pourri". Le brun bondit de sa place pour se pencher au-dessus de la poubelle et y vider le contenu de son estomac, ce qui ne manqua pas d'attirer l'attention de madame Pomfresh.

Quand l'infirmière découvrit le jeu auquel ils s'adonnaient, elle chassa promptement les six enfants de l'infirmerie, leur signalant qu'il était hors de question qu'elle accueille plus de patients à deux jours des vacances. Gabriel rangea le paquet de bonbons sous son lit puis se recoucha, évitant soigneusement le regard incendiaire de l'infirmière, et finit par s'endormir, encore épuisé par les événements de l'avant veille.

/\/\/\/\/\/\

Le lendemain matin trouva Gabriel dans un état de forte somnolence, le jeune garçon ayant pris les dernières potions qui étaient nécessaires à son rétablissement, et celles-ci avaient l'effet secondaire de lui donner envie de dormir. Chance pour lui, seul le baume destiné à faire disparaître les bleus qui étaient sur son cou accompagnerait Gabriel quand il rentrerait chez lui.

Le jeune garçon était sur le point de se rendormir pour la énième fois, quand il entendit les portes de l'infirmerie s'ouvrir. Il tendit l'oreille, mais il semblerait que la personne qui venait d'entrer était venue voir Mme Pomfresh, puisque les pas ne venaient pas vers lui.

Fermant les yeux, Gabriel resta néanmoins attentif à ce qu'il se passait, et ouvrit paresseusement les yeux quand il entendit l'infirmière s'approcher de lui, semblant parler à quelqu'un. La femme d'âge mûr apparut dans son champ de vision et lui adressa un sourire avant de se retourner pour faire face à son interlocuteur.

- Vous pouvez lui parler mademoiselle Flamel : il est justement réveillé, dit Pomfresh. Assurez-vous juste de ne pas le fatiguer, demanda-t-elle.

Alors que l'infirmière s'en retournait à ses occupations, Gabriel se redressa dans son lit, étonné d'entendre que c'était Elenna qui lui rendait visite. Ladite demoiselle s'approcha du lit, un sourire timide et quelque peu mal à l'aise aux lèvres, avant de s'asseoir sur le lit à sa droite, son regard néanmoins rivé sur son cou bandé.

- Bonjour Elenna, dit Gabriel, surpris de voir la jeune Serdaigle. Je ne m'attendais pas à ce que tu viennes me rendre visite, avoua-t-il.

- … Je… Je voulais juste savoir comment tu allais, mais Mme Pomfresh a dit que je pouvais vérifier par moi-même, confia la jeune fille.

- Eh bien, merci d'être venue me voir. J'apprécie beaucoup, dit le Serpentard.

- De rien… Est-ce que tu as mal ? Demanda la blonde, désignant son cou d'un mouvement de tête.

- Non, la rassura Gabriel avec un sourire. Ça me gratte par moment, mais je n'ai plus mal.

- Tant mieux, dit Elenna en poussant un soupir de soulagement. Je sais que techniquement c'est le professeur Quirrell qui t'a fait ça, mais je ne peux m'empêcher de me sentir coupable puisque c'est Nicolas qui a créé la pierre, et qu'il a décidé de la cacher ici.

À l'entente du prénom du protecteur de la Serdaigle, Gabriel eut un pincement au cœur, se remémorant la conversation qu'il avait eu avec Dumbledore concernant la destruction de la Pierre Philosophale, et ses conséquences.

Est-ce que Elenna était au courant de la mort imminente de son protecteur ? Ou est-ce qu'elle l'apprendrait dès qu'elle serait rentrée chez elle ?

Gabriel chassa ces sombres pensées, et sourit à la jeune fille de manière rassurante.

- Tu ne pouvais pas savoir que nous allions chercher la pierre, ou que le professeur Quirrell allait essayer de me tuer. Tu n'es nullement coupable de nos actions, dit-il.

Elenna acquiesça silencieusement, jouant néanmoins avec un élastique qu'elle avait gardé à son poignet, son regard évitant celui du garçon dans une manifestation évidente de son trouble. Gabriel s'étonna de la voir aussi nerveuse, ne se rappelant pas l'avoir déjà vue se comporter ainsi.

- As-tu toujours été aussi timide ? Demanda le garçon aux yeux verts. Tu n'étais pas du tout comme ça les dernières fois que nous avons parlé.

- Eh bien, euh, je.., commença à répondre Elenna, clairement nerveuse. C'est juste que la dernière fois, nous avons parlé de la Pierre Philosophale qui est un sujet que je maîtrise, alors que là… Je viens prendre de tes nouvelles, et je ne sais pas vraiment comment m'y prendre.

- D'accord, d'accord, tenta de l'apaiser Gabriel, impressionné par ce revirement de situation. … Cela veut-il dire que tu me considères comme un ami ?

- … C'est plausible…, avoua la Serdaigle, après un long moment de silence.

- Tu sais, si jamais tu as besoin de parler, peu importe quand ou le sujet, tu peux au manoir Malefoy, proposa le garçon aux cheveux de jais.

- Cela ne dérangera pas tes parents ? Demanda Elenna.

- Il faut que je leur en parle bien sûr, mais je pense que mère sera ravie d'accueillir une autre fille que Pansy au manoir. Et si mère dit oui, alors père sera d'accord, répondit Gabriel avec un grand sourire.

- D'accord… Je vais y penser, dit la fille aux yeux noisette, avant de se lever. Ce n'est pas tout, mais j'ai encore mes bagages à faire et-

- Accompagne-nous demain, dit soudainement Gabriel, coupant la jeune fille.

- Vous accompagner ? Répéta la Serdaigle, plissant les yeux, méfiante. Où ça ?

- À Pré-au-lard, répondit le garçon aux yeux verts avec un sourire. On peut aller à la gare tous ensemble, comme ça, ce sera l'occasion d'apprendre à se connaître de façon "normale", dit-il en insistant bien sur le dernier mot.

Elenna ne put retenir son rire en entendant ces mots, se rappelant très bien de sa première rencontre avec le groupe d'amis.

- En effet, ce serait une bonne idée de repartir sur de nouvelles bases, approuva la jeune fille. Je vais essayer d'y penser. Quand sors-tu ?

- En début d'après-midi si tout va bien, répondit le Serpentard.

- Très bien. Au revoir Harry.

La jeune française le salua une dernière fois avant de quitter l'infirmerie, ne manquant pas de dire au revoir à l'infirmière. Gabriel se réinstalla dans son lit, décidant de faire un dernier somme avant de devoir quitter l'infirmerie.

/\/\/\/\/\/\

En début d'après-midi, Mme Pomfresh vint voir son jeune patient pour lui annoncer qu'il pouvait enfin quitter l'infirmerie, et de ne pas oublier son baume. Le Serpentard s'habilla, content de se débarrasser du pyjama à rayures qu'il avait été obligé de porter pendant la totalité de son séjour, et sortit de l'infirmerie pour être intercepté immédiatement après par Drago et Hermione, qui semblaient l'attendre. Le garçon aux cheveux de jais fronça les sourcils, se demandant où était passé le reste du groupe.

- Où sont passés les autres ? Demanda-t-il.

- Ils n'ont pas fini leurs bagages, répondit Drago.

- Oh d'accord, dit Gabriel. Vous avez prévu de vous retrouver quelque part ?

- Oui, on doit les attendre dans le parc du château, non loin du lac noir, répondit Hermione.

- Eh bien, allons-y, décréta le garçon aux cheveux de jais commençant à prendre la direction des escaliers mouvants.

- Attends ! L'interrompit Hermione. J'aimerais qu'on parle de quelque chose d'important avant de les rejoindre, exigea la Gryffondor, déterminée.

Les frères Malefoy se lancèrent un rapide coup d'œil, se demandant ce que leur amie pouvait bien avoir à leur dire.

- Bon, euh, commença la jeune fille, l'air incertaine. Ça va peut-être vous mettre mal à l'aise, mais j'ai besoin de réponses, dit Hermione, à la fois nerveuse et déterminée.

- Bien sûr Hermione. On t'écoute, acquiesça Gabriel.

- … Pourquoi est-ce que Drago t'a appelé Gabriel ? Demanda la Gryffondor après un court silence.

À l'entente de la question de la brunette, Gabriel et Drago la regardèrent avec des yeux grands que des soucoupes, avant d'échanger un regard, le garçon aux cheveux de jais envoyant un regard appuyé à son frère, lui demandant silencieusement comment il avait pu commettre une erreur pareille.

- "Gabriel" ? Répéta Drago, faisant de son mieux pour paraître confus. Je ne me souviens pas avoir prononcé ce prénom.

- Oh que si, assura Hermione avec une expression ferme. Tu l'as dit quand Olivia et Harry étaient encore dans le Filet du diable. Quand tu m'as demandé de lui sauver la vie.

- … Il a encore dû me confondre avec un de nos cousins éloignés et-, commença à dire Gabriel, espérant aider son frère avant de se faire couper par la jeune fille.

- Se tromper de nom avec un de vos cousins éloignés alors que tu étais en danger de mort ? Dit Hermione sur un ton railleur. Je ne crois pas, non. Vous cachez quelque chose tous les deux !

- Du calme Hermione. Pas besoin de faire une scène, dit le garçon aux cheveux de jais.

- Pourquoi t'a-t-il appelé Gabriel ? Reprit immédiatement Hermione, sans leur laisser de répit. Si ton vrai prénom est Gabriel et non Harry, alors qui es-tu ? Et si tu n'es vraiment pas Harry Potter, alors où est-il ? Et pourquoi portes-tu son nom ? Demanda-t-elle, ne laissant pas le temps aux jumeaux de répondre.

- … Il faut qu'on la mène à Severus, dit Drago à son frère dans un murmure en se tournant vers lui. On ne peut pas avoir cette conversation ici : Pomfresh risquerait de nous entendre.

Gabriel acquiesça, et les jumeaux s'avancèrent vers la Gryffondor pour la prendre par les bras, puis ils conduisirent Hermione à la salle des cours de Potions, les deux garçons espérant y trouver leur parrain. C'était le seul endroit où ils se sentaient en sécurité pour avoir cette conversation, et puis si jamais les choses venaient à dégénérer, Severus saurait quoi faire.

Une fois arrivés dans les cachots, Gabriel lâcha Hermione et toqua à la porte, attendant que le potionniste ouvre la porte. Il n'eut pas à attendre longtemps, le directeur de Serpentard ouvrant la porte de sa salle de classe quelques secondes plus tard avec une expression mécontente.

- Je n'ai pas de temps à perdre avec vous aujourd'hui, dit-il. Vous n'avez plus d'examens, et je dois encore gérer les conséquences de votre stupide aventure pour protéger la pierre - nous aurons d'ailleurs une discussion à ce sujet -, par conséquent, je vous demanderai de déguerpir, finit-il, son ton laissant néanmoins sous-entendre qu'il s'agissait d'un ordre et non pas d'une simple demande.

- Ce serait avec plaisir, mais Hermione rend cela impossible, répondit Drago.

- Et qu'a fait miss Granger pour perturber votre journée ? S'enquit Severus avec un sourcil haussé.

- Eh bien-, commença Gabriel avant de se faire interrompre par ladite Gryffondor.

- Je veux savoir pourquoi Drago a appelé Harry, "Gabriel", répondit Hermione de but en blanc.

Severus resta muet quelques secondes face à la réponse de son élève, avant de lancer un regard courroucé au garçon blond.

- Pourrais-je savoir à quel moment tu as commis cette infraction ? Demanda-t-il.

- … Quand mon frère était pris au piège dans le Filet du Diable, avoua Drago, penaud.

S'attendant à ce que leur parrain rentre dans une colère noire, les jumeaux se tendirent quand celui-ci poussa un long soupir tout en se pinçant l'arête du nez.

- Comment as-tu pu faire un tel lapsus à un moment pareil Drago ? Demanda Severus, sa voix laissant transparaître son irritation.

- En fait monsieur, c'est tout à fait logique-, commença Hermione avant que son professeur des Potions ne l'interrompt.

- Silencio ! Dit-il, après avoir sorti sa baguette d'un mouvement fluide et l'avoir pointée sur la Gryffondor. C'est une conversation que je préférerais avoir dans mon bureau, si vous voulez vous donner la peine d'entrer.

Les frères Malefoy s'empressèrent d'obtempérer et de franchir le pas de la salle de classe, suivis de près par Hermione, avant que le maître des Potions ne les guide jusqu'à son bureau. Les trois élèves s'installèrent sur les fauteuils mis à disposition devant le bureau, alors que Severus lançait le sortilège d'impassibilité sur la porte pour l'insonoriser, avant d'aller se placer contre le meuble d'appoint.

- Donc si je comprends bien, mademoiselle Granger est au courant concernant le secret de ton frère, résuma Severus à l'intention de Drago.

- C'est ça, confirma Drago.

- Je vois. Eh bien dans ce cas, je dirais que la meilleure des solutions pour régler ce problème serait de lui effacer la mémoire, dit l'homme aux cheveux de jais, sans laisser transparaître la moindre émotion. On lui lance le sortilège de l'oubli, et ce sera comme si ce lapsus et cette conversation n'avaient jamais eu lieu.

Les trois enfants regardèrent leur professeur avec des expressions catastrophées, alors que celui-ci sortait sa baguette de sa manche, tourné vers Hermione. Les lèvres de la Gryffondor se mirent à bouger avec vigueur, accompagnées par de vifs gestes de ses bras, preuve évidente qu'elle protestait avec véhémence cette décision, malgré le silence qu'on lui avait imposé.

- Peut-être pouvons-nous trouver une solution moins radicale, non ? Demanda Gabriel, l'air mal à l'aise en jetant des coups d'œil paniqué vers Hermione.

- Le sortilège d'Oubliette est moins radical que le Serment Inviolable, répondit Severus, toujours avec cet air indifférent.

- Certes, mais quand même ! Répliqua immédiatement Gabriel. On pourrait lui expliquer la vérité, et si elle refuse de garder notre secret, eh bien tu pourras lui effacer la mémoire ! Négocia-t-il.

- C'est une Gryffondor, fit remarquer le maître des Potions avec aigreur, lançant un regard incendiaire au jeune garçon, comme si cette simple phrase était une justification suffisante.

- Mais Severus, si elle n'avait pas été là pour la Pierre Philosophale, on ne serait peut-être pas encore en vie aujourd'hui ! Protesta à son tour Drago, surprenant les trois autres personnes dans la pièce par la force du ton qu'il avait utilisé.

Le directeur de la maison Serpentard observa en silence les deux garçons qui lui faisaient face avec des expressions déterminées et effrayées à la fois, avant de pousser un soupir fatigué.

Il était vrai que la Gryffondor ne semblait pas représenter une menace pour ses filleuls : depuis qu'ils s'étaient liés d'amitié, elle ne leur avait causé aucun problème, et elle semblait avoir été bien acceptée des trois autres amis Serpentard des deux Malefoy. Chose un temps soit peu impressionnante, quand on connaissait la tendance protectrice de l'héritière Parkinson. Mais les souvenirs de ce qu'il avait subi des années auparavant étaient encore trop ancrés dans sa mémoire, pour qu'il puisse se laisser à imaginer qu'un élève de Gryffondor puisse être digne de confiance.

Remarquant que la brunette était en train de gesticuler pour attirer son attention, Severus libéra Hermione du sortilège du mutisme.

- … Professeur, dit Hermione après s'être raclé la gorge. Si j'avais voulu dénoncer… Gabriel, dit-elle, semblant avoir du mal à employer le véritable nom du garçon aux cheveux de jais. J'aurais pu me tourner vers le professeur McGonagall, ou même le directeur dès mon départ de l'infirmerie.

- Certes, concéda l'homme. Cependant, rien ne me dit que vous tiendrez votre langue et n'irez pas retrouver le professeur McGonagall ou le directeur Dumbledore, dès que vous serez sortie de cette pièce Miss Granger, fit-il remarquer, le ton soupçonneux.

- … C'est vrai, concéda à son tour Hermione. Mais Gabriel est mon ami : mon premier ami, dit-elle avec une expression des plus sérieuse. Il a été là quand ma propre maison m'a tourné le dos. Il m'a offert son amitié, sans préjugé, même si nous appartenons à des maisons réputées "rivales". Jamais je ne me suis sentie de trop avec lui et les autres Serpentard. Même si ça a pu être compliqué au début avec certains d'entre eux, ils sont maintenant mes amis, et s'il y a une chose que je suis, professeur, c'est loyale envers mes amis. Leur faire du mal est quelque chose que je ne peux supporter, alors croyez-moi quand je vous dis que jamais, JAMAIS, je ne révélerai le secret de Ha- Gabriel, se corrigea-t-elle, son expression déterminée alors que le professeur des Potions la toisait du regard.

Un lourd silence régna dans la pièce suite à cette déclaration, jusqu'à ce que le potionniste ne reprenne :

- Tout ceci est bien beau Miss Granger, mais cela ne résout pas notre problème, dit-il.

- Voilà ce que je vous propose : racontez-moi la vérité, et si suite à ça, j'estime ne pas pouvoir porter un secret aussi lourd, alors vous pourrez me lancer le sortilège d'Oubliette.

- Hermione ! S'exclama Gabriel, Drago lançant un regard effaré à son amie.

- Entendu, dit Severus. Dans ce cas, si vous consentez à garder ce secret, je m'accorde le droit de pouvoir vous oublietter à n'importe quel moment, si je sens que vous n'avez plus la situation en mains, et que vous êtes sur le point de tout révéler.

La Gryffondor acquiesça, l'air grave, alors que les deux jeunes Serpentard observaient cet échange avec des expressions abasourdies.

- Mais vous n'êtes pas sérieu-, commença Gabriel avant de se faire interrompre par son parrain.

- Allez-y Miss Granger, dit le directeur de Serpentard. Posez vos questions.

Hermione acquiesça avant de se tourner vers les deux frères, l'air soudain un peu incertaine.

- Comment t'appelles-tu réellement ? Demanda-t-elle, sa question clairement dirigée vers Gabriel.

- Gabriel Altair Malefoy, répondit le Serpentard.

- Alors… Pourquoi te fais-tu appeler "Harry Potter" ? Pourquoi est-ce que tu as pris son identité ? Continua Hermione.

- Parce qu'aux yeux de la loi, Gabriel Malefoy, moi, n'existe pas, répondit Gabriel.

Hermione fronça les sourcils en entendant la réponse du garçon.

- … Comment ça tu "n'existes pas" ? Demanda-t-elle.

Gabriel lança un regard à son parrain à cette question, et celui-ci prit la responsabilité de lui répondre.

- … Gabriel a été enlevé quand il n'était encore qu'un bébé âgé de quelques jours à peine, révéla Severus après avoir longtemps hésité sur ce par quoi il devait commencer, et ce qu'il estimait possible de révéler à la jeune fille. Ses parents n'avaient pas encore déclaré leur naissance, à lui et Drago : il désirait le faire après la fête qu'ils avaient organisée pour célébrer leur naissance.

- Enlevé ?! Répéta Hermione, catastrophée. Mais… Mais comment se fait-il que tu sois là alors ? Que tu aies retrouvé ta famille ? Comment tu as fait ? Demanda-t-elle en se tournant vers Gabriel. Vous avez pourtant grandi ensemble, non ?

- Oui, répondit Gabriel. J'ai été élevé comme Drago, et je l'ai toujours considéré comme mon frère. Tout comme mon père et ma mère, même s'il était évident que je ne leur ressemblais pas.

- Monsieur et Madame Malefoy ont récupéré leur enfant seulement quelques mois après l'enlèvement de Gabriel, sans savoir que c'était leur fils, qu'ils venaient de retrouver. Nous n'avons appris la vérité concernant son identité que quelques semaines avant la rentrée à Poudlard, expliqua le maître des Potions.

- Quelques semaines ? Mais alors tu-,commença-t-elle avant d'être interrompue par Gabriel.

- J'ai cru avoir été adopté pendant toute mon enfance, confirma-t-il.

- Comment vous avez su que tu es Gabriel alors ?

- Ce n'est pas une question où je peux vous répondre Miss Granger, dit Severus. Et n'insistez pas ! Dit-il en la voyant ouvrir la bouche pour protester.

La Gryffondor se ravisa, et réfléchit un court instant à ce qu'elle pouvait demander d'autre.

- … Sais-tu qui t'a enlevé ? Demanda-t-elle.

- On ne sait pas vraiment, répondit Gabriel, surprenant son parrain par son intelligence à garder cette information pour eux. On cherche encore.

- Je vois… Qui est au courant pour ta véritable identité ?

- Nous quatre et mes parents, répondit Gabriel.

- C'est tout ? Et Théodore, Pansy et Blaise ? Ils ne sont pas au courant ? S'étonna-t-elle. Je veux dire, vous les connaissez depuis l'enfance, il serait logique que vous leur auriez dit la vérité…

- On ne veut pas les mettre en danger, répondit Drago, parlant pour la première fois depuis qu'ils avaient débuté cet interrogatoire. Le secret de Gabriel est lourd à porter, et moins de gens seront au courant, moins il aura de chance d'être découvert. Qui sait quelles seraient les conséquences si cela arrivait…

- Drago a raison Miss Granger, acquiesça Severus. Si jamais cette information venait à être découverte, nous n'avons aucun document qui nous permettrait de prouver l'existence de Gabriel : la société sorcière au complet se demanderait pourquoi les Malefoy ne se sont pas manifestés avant, ou pourquoi Gabriel lui-même à continuer de prétendre être Harry Potter jusqu'à présent. Sans compter ce qu'il adviendrait quand ils comprendront que le sauveur du monde sorcier n'existe donc plus. Ce serait un bazar sans nom !

La jeune fille déglutit, sentant le poids des mots de son professeur se poser sur ses épaules. Elle jeta un bref coup d'œil à ses amis, se rendant compte à présent du poids qui pesait sur leurs épaules.

- … Vous pouvez compter sur moi pour garder ce secret monsieur, dit-elle en regardant l'adulte droit dans les yeux. Et je ferai en sorte d'aider Drago et Gabriel à garder tout cela secret aussi.

- Croyez bien que si vous veniez à trahir votre promesse Miss Granger, je m'assurerai de me charger personnellement de votre cas, répondit Severus, glacial.

Hermione hocha la tête silencieusement, ne sachant pas quoi ajouter, et après que les deux jeunes garçons aient échangé quelques mots supplémentaires avec leur parrain, celui-ci les mit dehors, non sans avoir réitéré une dernière menace à l'intention de la Gryffondor.

Le trio quitta les cachots, et se rendit dans le parc du château retrouver leurs amis, qui leur avaient dit qu'ils les attendraient à leur point de rencontre habituel, quand Gabriel serait sorti de l'infirmerie. Au vue de l'heure, Olivia et Pansy leur demandèrent ce qu'il leur était arrivé pour qu'ils soient autant en retard, et les frères Malefoy les rassurèrent toutes les deux en leur racontant qu'ils étaient tombés sur le professeur Rogue, et que celui-ci les avait longtemps retenus, désirant leur parler de leur péripéties concernant la Pierre Philosophale.

La Gryffondor aux longs cheveux sombres écarquilla les yeux de peur, et lança un regard effrayé à Hermione, qui lui assura qu'elle n'avait pas perdu de points au cours de cette discussion. Olivia poussa un soupir de soulagement, et tout le monde s'installa par terre, Blaise sortant de ses poches un jeu de bataille explosive, tandis que Théodore sortait son échiquier. Après un court moment d'hésitation, Olivia prit place en face de l'héritier Nott, prenant de ce fait les pions blancs, alors que les autres se positionnaient en cercle pour jouer à la bataille explosive. Après toutes leurs aventures, ils étaient bien décidés à se détendre avant le dernier dîner qu'ils passeraient à Poudlard cette année.

Le soir venu, le groupe de cinq jeunes Serpentard arriva dans la Grande Salle, vêtus de leur robe de sorciers, et s'installa à la table de leur maison, le plus proche de la porte, avec les tables des autres maisons dans leur champ de vision. Une fois assis, ils prirent le temps d'observer la décoration de l'immense pièce, notant la présence de bannières aux couleurs de la maison bleue et bronze, et les banderoles affichant le blason de Serdaigle qui flottaient au plafond. Ainsi donc, les vainqueurs de la coupe des quatre maisons étaient les Serdaigle.

À la table des Gryffondor, Hermione et Olivia semblaient quelque peu déçues que cela ne soit pas leur maison qui ait gagné, mais les paroles d'Olivier Dubois leur rendirent le sourire : au moins, Serpentard ne remportait pas la coupe non plus. Cela aurait été la huitième fois consécutive !

Depuis sa place à la table des professeurs, Filius Flitwick, le directeur de maison de Serdaigle, ne pouvait retenir l'immense sourire qui étirait ses lèvres, et ce, depuis qu'il était arrivé dans la Grande Salle et avait vu les décorations aux couleurs de sa maison.

Au même moment, à la table des bleu et bronze, Padma Patil discutait avec animation avec Elenna Flamel, et quelques autres élèves de Serdaigle, tous semblant surpris par la victoire de leur maison.

Le professeur McGonagall, quant à elle, s'était penchée pour féliciter le professeur Flitwick pour sa victoire, tandis que le professeur Rogue ne pipait mot, assis à la gauche du professeur de Métamorphose. La directrice de Gryffondor ne pouvait dire si l'homme était contrarié à l'idée que sa maison n'ait pas gagné la coupe, ou si cela le laissait indifférent.

Le directeur se leva alors de son siège, attirant l'attention des élèves et des professeurs qui se turent, attendant qu'il prononce son discours.

- Encore une fois mes chers élèves, une autre année se termine à Poudlard, commença-t-il. Celle-ci fut de toute évidence plus mouvementée que les précédentes, mais j'espère que cela n'aura pas entacher le plaisir que vous avez eu à la passer avec nous, en particulier pour les élèves de septième année, dont c'était la dernière année à Poudlard, dit Dumbledore. Chers élèves, le corps enseignant et moi-même tenons à vous féliciter pour le travail que vous avez fourni cette année, et nous espérons que vous deviendrez des sorciers et sorcières accomplis dans le futur que vous vous êtes choisi, dit-il avec un sourire.

Le groupe de Serpentard et les deux Gryffondor virent certains élèves de septième année adresser un sourire entendu au directeur, tandis que d'autres avait pris une expression incertaine, l'air peu sûr de ce que l'avenir leur réservait, alors que d'autres encore avaient leurs yeux brillants, clairement émus par les paroles de Dumbledore.

- Ceci étant dit, il est temps à présent d'annoncer le classement de la coupe des quatre maisons, reprit Dumbledore avec entrain. En dernière place, Poufsouffle avec 352 points. Suivi par Gryffondor avec 362 points, puis Serpentard avec 372 points. Et en première place, Serdaigle, avec 426 points.

Une salve d'applaudissements retentit à l'annonce des points, les élèves de Serdaigle se félicitant entre eux, alors que les autres élèves applaudissaient aussi avec plus ou moins d'enthousiasme, acceptant plus ou moins facilement leur défaite. Le torse du professeur Flitwick se gonfla de fierté pour ses élèves : il comptait bien exposer cette coupe dans la salle commune du dortoir pour montrer à ses élèves, présents et futurs, que rien n'était impossible si on fournissait les efforts pour atteindre ses objectifs.

Après encore quelques secondes, il remarqua que le directeur ne s'était pas rassis et eut comme un mauvais pressentiment.

- Bravo Serdaigle pour cette année, dit-il. Cependant, j'ai le regret de vous annoncer que j'ai quelques points de dernière minute à distribuer, annonça-t-il.

Les professeurs Rogue, McGonagall et Chourave levèrent la tête, surpris par cette annonce, alors que le professeur Flitwick déglutissait avec peine : oh oui, ça sentait l'empestine cette histoire…

- Tout d'abord, à Hermione Granger, pour la logique, et le sang-froid dont elle a dû faire preuve pour sauver ses amis : 50 points, dit-il.

Un tonnerre d'applaudissements retentit à la table des Gryffondor, Olivia hurlant de joie pour son amie, qui ne pouvait prononcer un mot tellement la surprise était grande.

- Puis, à Olivia Williams, pour la plus belle partie d'échecs qu'on ait pu voir à Poudlard, depuis tant d'années : 50 points, continua Dumbledore.

Olivia resta bouche bée, ne pouvant pas croire les mots que venaient de prononcer le directeur : 50 points pour la partie d'échecs sur l'échiquier géant ?! La jeune fille aux longs cheveux de jais se retrouva rapidement encerclée à son tour, félicitée de toutes parts par ses camarades de maison.

À la table des professeurs, Minerva McGonagall fit un rapide calcul dans sa tête, et se permit d'afficher un petit sourire : Gryffondor venait de s'octroyer la première place.

- Ensuite, à Drago Malefoy, pour avoir su faire preuve de courage et d'avoir confié sa vie entre les mains de personnes qui auraient pu être ses ennemis : 50 points.

De puissants applaudissements retentirent à la table de Serpentard, quand bien même cela n'ait eu aucune incidence sur le classement : ils restaient 4 points derrière Serdaigle.

- À Harry Potter, pour sa bravoure et sa détermination qui lui auront permis de sauver ses amis : j'accorde 60 points.

Cette fois, les vert et argent ne retinrent pas leur joie. Serpentard était maintenant en tête de classement, leur assurant une huitième victoire.

- Enfin, je dirai qu'il faut beaucoup de bravoure pour affronter ses ennemis, mais il en faut encore plus pour faire face à ses amis, dit Dumbledore. Pour cette raison, je donne 10 points à Neville Londubat.

Les Gryffondor applaudirent Neville qui leur offrit un petit sourire, se sentant quelque peu mal à l'aise de se retrouver le centre d'attention de ses camarades.

Malheureusement pour les Gryffondor, ces quelques points ne changeaient en rien le résultat du nouveau classement de cette fin d'année.

- Si mes calculs sont exacts, un changement de décor s'impose, dit Dumbledore avant de battre des mains deux fois, les bannières et banderoles de la Grande Salle se mouvant comme fouettées par un vent invisible, avant de s'immobiliser, arborant maintenant les couleurs de Serpentard. Cette année encore, la maison Serpentard gagne la coupe !

Les acclamations de joie de la table des Serpentard se firent tonitruantes à l'entente de ces mots, le professeur Rogue applaudissant avec sourire suffisant en direction de ses collègues de Métamorphose et de Sortilèges, on ne peut plus fier d'avoir remporté la coupe. Les professeurs McGonagall et Flitwick, quant à eux, lui renvoyèrent des sourires polis, cachant plus ou moins bien leur déception de ne pas avoir pu ramener la coupe dans leur bureau.

Du côté des élèves, Hermione et Olivia applaudissaient la victoire de leurs amis Serpentard avec l'enthousiasme attendu d'une maison rivale, les autres élèves de Gryffondor grommelant plus ou moins face à cette défaite, chacun se promettant de redoubler d'efforts pour remporter la coupe l'an prochain, et l'arracher à Serpentard.

Sophie pour sa part, ne prêtait guère attention à l'agitation qui l'entourait, son attention entièrement focalisée sur son repas, qu'elle comptait bien savourer en paix. Même si un peu de silence n'aurait pas été de trop, à son goût.

Après avoir passé une petite minute à applaudir les vainqueurs, Elenna et Padma entamèrent leur dîner, la jeune fille aux cheveux blonds en profitant pour prévenir son amie qu'elle se rendrait à la gare de Pré-au-lard avec Harry et ses amis. La jeune indienne acquiesça en souriant, heureuse de voir que son amie aille vers d'autres personnes qu'elle.

Du côté de nos vainqueurs, Drago et Gabriel se trouvaient au centre de l'attention des Serpentard, toutes années confondues. Pansy continuait de les acclamer, applaudissant ses amis qui leur avaient permis de remporter la compétition, un grand sourire fier aux lèvres, alors que Théodore, qui était à côté de Drago, optait pour une tape sur l'épaule de leur ami blond en guise de soutien.

Quant à Blaise, celui-ci se plaignait de la distribution des points, faisant remarquer à ses amis qu'il n'était pas logique que Londubat gagne dix points pour avoir fini saucissonné par Sophie, alors qu'eux avaient bravé le couvre-feu à faire le guet, au risque de tomber sur leur directeur de maison.

- Je veux dire, c'est presque comme si on avait risqué nos vies ! S'exclamait le basané. On parle du professeur Rogue quand même ! La terreur des cachots ! Et on ne nous accorde aucun point pour cet acte de bravoure ?! S'offusquait-il avec une expression scandalisée. Mais c'est complètement injuste !

Théodore leva les yeux au ciel face aux protestations dramatiques de l'héritier Zabini, et lui proposa, puisqu'il n'était pas satisfait, d'aller en parler au professeur Rogue pour qu'il puisse obtenir la justice qu'il réclamait. Blaise observa longuement son ami, avant de se raviser, maugréant que "non c'est bon, merci Théo, je vais m'en passer", et qu'il ferait mieux l'année prochaine. Théodore lui offrit un sourire satisfait, sachant très bien que le basané n'aurait aucune envie de faire face à leur professeur, puisque cela impliquait de lui révéler qu'ils avaient eux aussi bravé le couvre-feu.

/\ # /\ # /\ # /\

Le lendemain matin, notre groupe d'amis se réunit dans la cour de l'horloge, une heure avant le départ du train. Alors même qu'ils étaient tous présents, Gabriel refusait de partir rejoindre la gare de Pré-au-lard, demandant à ses amis d'attendre encore un peu. Cela laissait les Serpentard et les deux Gryffondor perplexes, ceux-ci ne voyant pas ce que pouvait bien attendre le garçon aux cheveux de jais.

Drago amorçait une nouvelle tentative pour obtenir la raison de leur attente, quand il vit Elenna apparaître et s'avancer vers eux d'un pas hésitant.

- Bonjour, les salua-t-elle avec un petit sourire hésitant.

- Bonjour, lui répondirent les sept amis d'une même voix, tous plus ou moins surpris de la voir ici.

- Je peux toujours vous accompagner ? Demanda Elenna à l'attention de Gabriel, celui-ci étant celui qui l'avait invitée à les rejoindre.

- Bien sûr ! Répondit le garçon aux cheveux de jais avec enthousiasme, lançant un regard au reste du groupe pour vérifier que cela ne leur posait pas de problème.

- Cela nous permettra d'apprendre à nous connaître sans passer par des moyens étranges, dit Pansy avec un sourire en direction de la Serdaigle.

- Je dois avouer que je ne serais pas contre, acquiesça la fille blonde en lui rendant son sourire, bien que le sien soit plus discret que celui de la Serpentard. On va avoir le temps de discuter jusqu'à la gare.

- "Jusqu'à la gare" ? Répéta Théodore. Tu ne prends pas le train ?

- Non, le directeur souhaite me parler dans son bureau tout à l'heure, répondit Elenna. Il paraît que Nicolas sera présent, donc je pense qu'on transplanera pour rentrer à la maison, après notre discussion.

Le visage de Gabriel s'assombrit à la nouvelle, se remémorant la conversation qu'il avait eu avec le directeur concernant Nicolas Flamel et comment la destruction de la pierre allait l'impacter. Heureusement pour lui, Elenna était à l'avant du groupe, entraînée par Pansy, Hermione et Olivia, et elle ne vit donc pas l'expression qu'il affichait. Remarquant l'état de son frère, Drago se rapprocha de lui et lui demanda s'il allait bien, question à laquelle Gabriel répondit par un doigt sur ses lèvres et un signe négatif de la tête, faisant comprendre à son frère que ce n'était pas le moment d'en parler.

Une fois arrivés à la gare de Pré-au-Lard, ils virent Hagrid saluer les élèves qui montaient dans le Poudlard Express. Quand son regard finit par se poser sur le groupe d'enfants, celui-ci s'illumina, et il leur fit un signe de la main avant de se diriger vers eux.

- B'jour Hermione ! Salua-t-il la jeune fille. Je suis heureux de voir que tu vas bien depuis la dernière fois que l'on s'est vu. Et tu es bien entourée à ce que je vois ! Fit-il remarquer en observant combien ils étaient.

- Heureuse de te revoir aussi Hagrid ! Et merci d'être venu me rendre visite quand j'étais à l'infirmerie, dit Hermione, souriant au demi-géant.

- Je t'en prie, répondit le garde-chasse avec un sourire.

- Bonjour Hagrid, le salua alors Olivia.

- Bonjour à toi aussi Olivia ! Et à vous tous également, ajouta l'homme se rendant compte qu'il avait plus ou moins ignoré les autres enfants jusqu'à présent.

- Bonjour, répondirent les Serpentard et Elenna d'un ton poli.

- Hagrid, je te présente Pansy Parkinson, Blaise Zabini, Théodore Nott, et Elenna Flamel, les présenta Hermione.

- Ravi d'vous rencontrer, dit Hagrid. Hermione m'a beaucoup parlé de vous. J'espère que vous la traiterez bien, leur dit-il prenant soudain un ton sérieux.

- Bien sûr, acquiesça Théodore qui se sentait un peu intimidé par la taille du garde-chasse.

- On est amis, ajouta Blaise immédiatement après son ami.

- Bien, acquiesça Hagrid, satisfait de leurs réponses. Elenna, c'est ça ? Interrogea-t-il en se tournant vers la jeune fille aux cheveux blonds. L'professeur Dumbledore m'a dit de t'raccompagner au château, une fois qu'le train s'ra parti.

- Oh… D'accord, dit Elenna. Savez-vous ce que le directeur me veut ?

- Je ne sais pas, répondit honnêtement le demi-géant. Mais j'suis sûr que c'est rien de grave, la rassura-t-il.

- Je vois, dit-elle avant de se tourner vers ses camarades. Bon bah… Passez de bonnes vacances.

- Merci, toi aussi, répondit Gabriel avec un sourire. On se revoit l'an prochain ?

- Oui, bien sûr, répondit la jeune blonde avec un sourire.

- On se voit en Septembre alors ! Lui dit Hermione.

Elenna acquiesça aux propos de la brunette.

- Hem, c'est pas que j'veux être désagréable, mais il est presque l'heure du départ, intervint Hagrid, après s'être raclé la gorge.

- Il a raison, dépêchons-nous ! Dit Pansy. Il faut encore qu'on trouve un compartiment !

- Il a intérêt à être confortable, dit Blaise. On a sept heures avant d'arriver à Londres.

- Je ne comprends toujours pas pourquoi ça prend autant de temps d'ailleurs ! Intervint Olivia, commençant à s'avancer vers les wagons à la suite des deux Serpentards.

- Eh bien en fait, lui dit Théodore, avant de commencer à partir dans un explication de l'histoire du Poudlard Express, alors qu'ils s'éloignaient.

- Harry ! L'interpella Hagrid alors que le garçon aux cheveux de jais emboîtait le pas à ses amis, le faisant se retourner. Euh… Je sais que ce n'est pas encore ton anniversaire, mais je me suis dit que tu aimerais l'avoir, dit-il avant de tendre ce qui semblait être un livre au Serpentard.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda Gabriel, avant de l'ouvrir pour découvrir qu'il s'agissait en fait d'un album photo : sur la première page se trouvait une photo d'un homme qui lui ressemblait en tout point, et d'une femme aux longs cheveux roux et aux yeux verts, tous deux souriant alors qu'ils dansaient sous la neige.

- Ce sont toutes les photos que j'ai pu récupérer de tes parents, l'informa le garde-chasse. Je sais que c'est pas beaucoup, mais comme ça… C'est un peu comme s'ils étaient encore avec toi.

- … Merci Hagrid. C'est très gentil de votre part, dit Gabriel, à la fois ému et mal à l'aise, touché par le geste, même si James et Lily Potter n'étaient pas ses parents, en réalité.

- Oh, ce n'est rien, lui assura Hagrid. Maintenant, dépêchez-vous de monter dans le train !

- Au revoir Hagrid, à l'année prochaine Elenna ! Leur dit Gabriel avant de s'empresser de rejoindre Drago et Hermione qui l'attendaient pour monter dans le train.

Elenna et le demi-géant leur dirent au revoir de la main, les regardant monter dans le train avant que le sifflet du départ de celui-ci ne retentisse, et qu'il ne quitte la station. Ils attendirent que le train disparaisse de leur champ de vision avant de reprendre le chemin du château.

Alors qu'ils retournaient à Poudlard, Hagrid faisant la conversation pour deux, Elenna ne pouvait s'empêcher de se demander ce que Dumbledore et Nicolas avaient à lui dire. Elle ne savait pourquoi mais son estomac se serrait un peu à l'idée de cette discussion : elle avait un mauvais pressentiment…

/\/\/\/\/\/\

Se tenant à l'orée des bois à l'abri des regards, il observait les deux personnes se diriger en direction du château, prêtant une attention particulière à la jeune fille aux cheveux blonds, étincelants sous le soleil du midi. Il se fit la réflexion qu'elle paraissait très minuscule en comparaison de l'homme gigantesque qui l'accompagnait.

Il l'avait enfin trouvée.

# # # # # #

Quand le Poudlard Express arriva en gare de King's Cross, les époux Malefoy se rapprochèrent du quai, s'arrêtant quelques mètres devant la locomotive rouge vif du train. Alors que les élèves commençaient à descendre, le regard de Lucius se porta sur la foule de parents attendant leurs enfants, Narcissa gardant quant à elle ses yeux fixés sur le défilé d'élèves qui avançait le long du quai, bagages en main, essayant de repérer ses enfants parmi toute cette population.

À quelques mètres de là, le patriarche Malefoy reconnut Serafina, et la salua d'un mouvement de tête que la chef de la famille Zabini lui rendit, accompagné d'un sourire. C'est alors que Narcissa repéra les cheveux blonds platine de Drago dans la foule d'élèves, lui adressant un signe de la main pour qu'il remarque où Lucius et elle les attendaient.

Alors que la foule se faisait plus éparse, les époux Malefoy remarquèrent que leurs garçons étaient accompagnés de Blaise, et deux jeunes filles, avec qui ils semblaient en grande conversation. Celles-ci leur firent un signe d'au revoir, puis se dirigèrent vers la gauche, à la rencontre d'un homme aux courts cheveux noirs. L'une des deux demoiselles, celle qui devait très certainement être sa fille étant donné ses longs cheveux de jais, si semblables à ceux de l'adulte, se précipita pour l'étreindre, son père riant de l'accueil qu'elle lui offrait.

Narcissa ne s'attarda pas plus longtemps sur cette scène de retrouvailles, ses propres enfants venant d'arriver à leur niveau.

- Père, mère, les salua Drago, Gabriel leur offrant un sourire.

- Bonjour monsieur et madame Malefoy, les salua également Blaise.

- Bonjour les garçons, les salua Narcissa, prenant note des faibles marques sur le cou de Gabriel. Vous avez fait bon voyage ?

- Très bon, répondit Gabriel. Même s'il était horriblement long.

- Nous n'en doutons pas, répondit Lucius.

- À tout hasard, auriez-vous aperçu ma mère ? Demanda Blaise, scannant les alentours du regard pour essayer de la trouver.

- Elle est un peu plus loin, lui répondit Lucius. Si tu continues d'avancer, tu devrais rapidement la voir.

- Merci monsieur Malefoy, je vais aller la rejoindre dans ce cas, lui dit Blaise. Passez une bonne journée !

- Toi de même Blaise, lui répondit Narcissa avec un sourire.

Le basané acquiesça, puis après avoir dit au revoir à Drago et Gabriel, et leur avoir fait promettre de garder contact pendant les vacances, il continua son chemin, traînant sa malle derrière lui.

Un fois le jeune Zabini parti, Lucius et Narcissa se tournèrent vers les jumeaux, leur père avec un expression impassible, alors que leur mère avait un sourire pincé sur les lèvres.

"Par Merlin, qu'est-ce qu'on a fait encore ?", pensèrent les deux garçons.

- Vous deux aurez des choses à nous dire quand nous serons rentrés à la maison, dit Narcissa.

- À propos de ? S'enquit Gabriel avec un air innocent.

- Il me semble que cela a à voir avec la "Pierre Philosophale", répondit Lucius tout en gardant son expression stoïque.

Les deux garçons déglutirent en entendant ces mots, échangeant un regard avant d'échapper un soupir fatigué. Voilà une conversation qui promettait d'être trèèèès longue…

/\/\/\/\/\/\

Dès que le train s'était arrêté, Sophie avait sauté de celui-ci sa valise à la main, s'empressant de s'éloigner du troupeau d'élèves, slalomant entre passagers et parents pour traverser le mur de briques, et rejoindre le côté moldu de la gare de King's Cross. Ceci fait, la jeune vampire sortit la dernière lettre que son père lui avait envoyée de sa poche, avançant d'un pas pressé entre les voyageurs londoniens à la recherche de leur quai.

"Par Merlin", se dit intérieurement la jeune fille, manquant une énième fois de se faire bousculer par un homme d'affaires un peu trop pressé. "Ces normaux ne regardent-ils donc jamais devant eux quand ils marchent ?!"

La jeune fille laissa échapper un soupir de soulagement quand elle atteignit l'extérieur, laissant derrière elle ce lieu confiné où ses sens vampiriques percevaient la moindre odeur de sueur, de parfum et de nourriture des voyageurs.

À présent dans les rues de Londres, Sophie se servit des indications que lui avait envoyées son père pour rejoindre l'entrée principale du Ministère de la Magie, Dimitri lui ayant spécifié qu'il l'attendrait devant celle-ci. Après avoir traversé et arpenté les rues de la capitale londonienne, la jeune fille aux cheveux de jais tourna à l'angle d'un bâtiment, et ses yeux marrons s'illuminèrent en apercevant son père qui se tenait dans l'ombre, à quelques mètres de là. Le jeune fille trottina pour le rejoindre et l'enlaça rapidement avant de s'écarter.

- Ceez yrykakc, zuicdqyn, la salua Dimitri dans leur langue, lui tendant un gobelet.

- Bonsoir père, dit Sophie en prenant une gorgée de la boisson, fermant les yeux de plaisir en goûtant le sang, bien que celui-ci soit à peine tiède. Comment allez-vous ?

- A'j baky. Sduq uweiq oei ? Demanda son père, commençant à se diriger vers une cabine téléphonique rouge vif, à deux angles de rues de là.

- Étonnamment, je vais bien, répondit sa fille, lui entamant le pas. J'ai même hâte d'être en septembre pour en apprendre davantage. Vous n'avez aucune idée de ce que ces sorciers ont pu inventer pour se faciliter la vie ! Lui dit-elle alors qu'ils rentraient dans la cabine et entamaient leur descente dans le quartier général de la société magique du Royaume-Uni.

- Sy xuk quhg uweiq qdap sdyk sy'ny uq dejy. A'j piny oein jeqdyn sahh wukq qe dyun uweiq aq, proposa Dimitri alors qu'ils sortaient de l'ascenseur et se dirigeaient vers une cheminée.

- Vous avez raison père. Rentrons à la maison, accepta Sophie.

Son père acquiesça et prit une grande quantité de poudre verte et étincelante sous le regard perplexe de sa fille, puis s'avança pour se placer dans l'âtre, tirant Sophie avec lui. Il offrit un sourire malicieux face à l'expression de son enfant, - puis jeta la poignée de poudre à leurs pied en prononçant bien fort :

- Les Trois Balais !

Tous deux disparurent dans les flammes vertes si emblématiques du réseau de cheminées, le petit couinement de surprise de Sophie, restant le dernier son qu'on entendit dans l'atrium avant qu'ils aient totalement disparu.


Et voilà pour le chapitre de ce mois-ci chers lecteurs, qui est, nous le rappelons, le dernier chapitre de la première année !

Nous espérons qu'il vous aura plu, et que vous attendrez le prochain avec impatience.

N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous donner vos réactions, vos remarques, ce que vous avez apprécié ou non, etc… C'est toujours utile pour nous, concernant la suite de la fiction, mais aussi pour des écrits futurs.

Nous vous souhaitons une bonne journée, et vous disons à la prochaine pour le premier chapitre de la deuxième année !

De gros bisous à vous, on vous embrasse très fort !

Artémia, Elisabeth, et Lilianna.