Bonjour à vous chers lecteurs,
Nous espérons que vous allez bien, et que l'attente n'a pas été trop longue !
Sans plus attendre, voici le chapitre 15. Nous vous souhaitons une bonne lecture, et on se retrouve en bas !
Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling. Seuls nous appartiennent les personnages inventés et le scénario retravaillé de cette histoire.
P.S : Les passages ou mot en italique signifient soit un flash-back, soit un sortilège.
Les passages en gras et italique signifient qu'un de nos personnages parle en Fourchelang.
Le style gras sera utilisé pour un dialecte inventé par nos soins et les rares fois où les personnages parlent d'autres langues que l'anglais.
PS : To our dear English speaking readers,
We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), is studying English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)
That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !
Best regards,
Artémia, Elisabeth, and Lilianna.
Chapitre 15 :
Après avoir transplané au manoir Malefoy, Narcissa et Lucius entraînèrent Drago et Gabriel dans la grande salle à manger de la demeure, les elfes de maison ayant mis le couvert pour le dîner. Les quatre Malefoy s'installèrent à table, les parents d'un côté, face à leurs enfants, ce qui indiqua aux jumeaux que leur parents comptaient les questionner concernant leurs aventures de l'année.
Il ne fallut pas longtemps à Lucius pour entamer leur interrogatoire, une fois que tous se furent servis :
- Alors, Drago, Gabriel ? Dit le patriarche Malefoy. Pouvez-vous nous expliquer comment vous vous êtes retrouvés impliqués avec la Pierre Philosophale ? Au point d'être blessés qui plus est ?
- Comment êtes-vous au courant pour la pierre et nos blessures ? Demanda Gabriel. Elles se voient à peine.
- Le directeur Dumbledore nous a envoyé un hiboux pour nous prévenir de votre état, répondit Narcissa. Il nous a aussi fait un bref résumé de la situation, mais nous tenions à entendre cette histoire de votre bouche.
- Il vous a envoyé une lettre ? Répéta Drago.
- Évidemment Drago, répondit Lucius. Quand un enfant se blesse aussi gravement que vous l'avez été, et en particulier dans ces circonstances, le directeur SE DOIT d'en informer les parents de l'enfant concerné, dit-il d'un ton légèrement sec.
- Autant vous dire que lorsque nous avons été informés de ce qu'il vous était arrivé, à moins d'une semaine de votre retour, reprit Narcissa, en insistant bien sur cette précision de temps. Votre père et moi étions prêts à nous rendre à Poudlard sur le champ pour savoir ce qu'il en était. Ce n'est qu'après un long temps de réflexion que nous avons décidé d'attendre votre retour pour que vous nous racontiez tout de vive voix.
- Et si vous aviez été mal en point, cela aurait été suffisant pour intenter un procès à Dumbledore, ajouta Lucius avant que sa femme ne lui écrase les orteils en signe de réprimande, faisant légèrement grimacer l'homme : les jumeaux n'avaient pas besoin de connaître ce détail !
Drago et Gabriel échangèrent un regard avant de reporter leur attention sur leurs parents.
- Eh bien en fait, commença Gabriel. Tout a commencé avec l'article du vol de Gringotts après Halloween…
Les jumeaux entreprirent alors de leur raconter tout ce qu'il s'était passé au cours de l'année : leur rencontre avec Touffu, leurs recherches sur Nicolas Flamel, l'arrivée d'Elenna à Poudlard, leurs soupçons concernant Sophie, et l'interrogatoire qu'ils avaient fait passer à la jeune fille qui portait le même nom de famille que le propriétaire du coffre cambriolé, pour finir par leur épopée pour atteindre la Pierre Philosophale et leur confrontation avec le professeur Quirrell.
Lucius et Narcissa restèrent silencieux tout du long de leur récit, bien que les deux enfants les virent se pincer les lèvres ou serrer les poings par moment, et quand ils eurent fini de tout leur relater, bien après qu'ils aient fini de manger le dessert, Lucius reprit enfin la parole :
- Vous êtes donc en train de me dire que vous avez risqué vos vies pour protéger un artéfact d'un sorcier assoiffé de pouvoir, et que vous auriez pu en mourir ? Répéta-t-il.
- C'est exact papa, confirma Gabriel.
Les époux Malefoy échangèrent un regard du coin de l'œil, avant que Narcissa ne laisse échapper un soupir.
- Et nous qui pensions que Poudlard était un lieu sûr, dit-elle. Je ne pensais pas que votre première année serait aussi mouvementée. Prions Morgane pour que cela ne se reproduise pas.
- Tu sais maman, tant que Gabriel devra se faire passer pour Harry Potter, je ne pense pas vraiment qu'on puisse vivre dans le calme, fit remarquer Drago avec justesse.
- Ne parle pas de malheur Drago, dit Lucius en se massant les tempes. Le cœur de ta mère ne survivrait pas à l'idée de vous voir revenir contusionnés à la fin de chaque année que vous passerez à Poudlard.
- Parlons d'autre chose, dit Narcissa, clairement désireuse de changer de sujet. Auriez-vous l'amabilité de nous dire qui étaient les deux jeunes filles avec qui vous discutez en sortant du Poudlard Express ? Les interrogea leur mère. Il ne me semble pas les avoir déjà vu auparavant.
- Eh bien…, commença Gabriel avant d'échanger un regard légèrement paniqué avec son jumeau. C'étaient Olivia et Hermione : c'est avec elles qu'on a affronté les épreuves de la Pierre Philosophale.
- Vraiment ? S'enquit Narcissa en haussant un sourcil étonné.
- Olivia et Hermione comment ? Enchaîna immédiatement leur père.
- Olivia Williams et Hermione Granger, répondit Drago, sans sourciller : il ne fallait surtout pas que leur père se doute qu'ils lui cachaient quelque chose.
- Williams ? Répéta Narcissa, l'air perplexe avant que son visage ne s'illumine comme si elle venait de réaliser quelque chose. Son père est Maximilien Williams ?
- Comment tu es au courant ? L'interrogea Gabriel, avec une expression surprise qui faisait écho à celle de son jumeau.
- C'était le chef de l'équipe d'aurors qui était partie à ta recherche lors de l'attaque du Nouvel An, répondit sa mère.
- Et la deuxième demoiselle se prénomme Hermione Granger vous avez dit ? Répéta Lucius. … Je ne connais aucune famille portant ce nom, dit-il après un bref moment de réflexion.
- S-Sa famille ne participe que rarement aux grandes fêtes papa. Ce n'est pas étonnant que son nom ne te dise rien, répondit Gabriel, priant Merlin pour que ses parents n'aillent pas chercher plus loin.
Ni lui, ni son frère n'avaient envie d'expliquer à leurs parents qu'ils étaient amis avec une Née-moldu. Gabriel se souvenait encore de la réaction de son frère la première fois qu'il avait rencontré Hermione, et il n'osait imaginer la réaction de ses parents quand ils apprendraient de quelle lignée était issue Hermione, en plus du fait qu'elle était une Gryffondor.
- Elle doit sûrement être une Sang-mêlé, supposa Narcissa. Dans tous les cas, c'est une bonne chose que vous ayez socialisé avec d'autres enfants que Blaise, la jeune Parkinson et le jeune Nott. Il faut savoir s'ouvrir à d'autres personnes.
- Bien sûr maman, acquiesça Gabriel, profitant du commentaire de sa mère pour éloigner la conversation du sujet "Hermione". On a aussi commencé à faire connaissance avec Elenna Flamel et Sophie Akantha : elles sont toutes les deux plutôt secrètes, mais on s'entend plutôt bien pour le moment.
- Ma foi, cela fait beaucoup de nouvelles personnes, dit Narcissa avec un sourire pour ses fils. Enfin bon, nous n'allons pas vous retenir plus longtemps, vous devez être fatigués après cette journée. Allez vous coucher.
Après avoir souhaité une bonne nuit à leurs parents, les jumeaux s'empressèrent de regagner leur chambre, bien heureux de retrouver le mœlleux de leur matelas et la douceur de leur oreiller. Inutile de dire qu'ils s'endormirent presque aussitôt après s'être installés dans leurs lits, tellement ils étaient fatigués par les événements des derniers jours.
Ah ! Qu'il faisait bon d'être chez soi !
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Après avoir passé la fin de leur mois de juin en France, du côté sorcier de Paris, les quatre Malefoy étaient retournés en Grande Bretagne, Lucius ne pouvant plus remettre ses obligations à plus tard.
Au détour d'un couloir après leur retour de vacances, le patriarche Malefoy tomba sur Maximilien Williams, le père d'Olivia, alors que celui-ci semblait rentrer d'une mission quelque peu mouvementée si l'on en jugeait par l'état de son uniforme d'Auror.
- Auror Williams, l'interpella Lucius, attirant l'attention de l'homme aux courts cheveux de jais. Puis-je vous parler un instant ?
- En quoi puis-je vous aider monsieur Malefoy ? S'enquit Maximilien après l'avoir rejoint.
- Je pense que vous êtes au courant des évènements qui se sont produits à la fin de l'année scolaire de nos enfants concernant la Pierre Philosophale ? Lui dit l'homme aux cheveux opalins.
- En effet, confirma l'Auror. Olivia nous a raconté ce qu'il s'était passé dès que nous avons été chez nous.
- Bien, dit Lucius. D'après ce que m'ont rapporté mes fils, votre fille a joué un rôle capital dans leur quête pour atteindre la pierre, quitte à se sacrifier pour qu'ils puissent continuer d'avancer.
- C'est exact, dit Maximilien, le visage soudain plus fermé. J'aurais préféré qu'elle n'en arrive pas à cet extrême, et qu'elle ne brave pas toutes les protections qui protégeaient la pierre pour s'assurer qu'elle était en sécurité. J'aurais préféré qu'elle ne se mette pas en danger tout simplement, mais… Olivia tient ce côté de moi, et si je le lui reprochais, ma femme ne cesserait de me dire qu'elle pourrait dire la même chose de moi, dit-il avec un sourire désabusé. Et au vu du nombre de fois où je rentre contusionné à la maison, je ne peux pas vraiment argumenter.
- Par curiosité monsieur Williams, quel métier exerce votre femme ? Demanda le patriarche Malefoy. Il ne me semble pas l'avoir déjà rencontrée.
L'homme aux cheveux de jais eut comme un léger moment d'hésitation, avant d'afficher un sourire poli et de répondre à son interlocuteur :
- Ma femme est musicienne, dit-il. Elle passe le plus clair de son temps dans son studio à répéter ou composer des morceaux, donc cela ne m'étonne pas que vous ne l'ayez jamais rencontrée.
- Musicienne ? S'étonna Lucius. Ma femme et moi-même avons peut-être déjà eu l'occasion d'assister à l'une de ses représentations ? Nous avons assisté à de nombreuses réceptions au cours des dernières années.
- Cela m'étonnerait, répondit Maximilien sans se départir de son sourire poli. Ma femme est une Moldue : elle ne se produit que sur les scènes du Londres moldu.
- … Je vois, dit Lucius affichant à son tour un sourire poli. Dans tous les cas, je voulais vous remercier et remercier votre fille pour avoir soutenu mes fils dans leur aventure. Son aide leur a été précieuse : vous lui transmettrez mes salutations et mes remerciements.
- Je le ferai, dit Maximilien.
- Pourriez-vous également me fournir les coordonnées de Mr et Mme Granger ? Demanda Lucius. Je voudrais également les remercier pour l'aide qu'a apporté leur fille, Hermione, si je me souviens bien.
- Oh, euh, je pourrais leur transmettre ce message si vous le voulez monsieur Malefoy, lui dit Maximilien.
Éduqué comme il l'avait été, Lucius remarqua immédiatement la tension qui s'était emparée de son interlocuteur à la mention d'Hermione et de ses parents, et il eut soudainement comme un mauvais préssentiment.
… Se pourrait-il que Hermione Granger soit une Sang-de-Bourbe ?
Voyant que l'homme d'affaires était perdu dans ses pensées, l'Auror en profita pour conclure rapidement la conversation et s'en aller, se justifiant d'un rapport de mission qu'il lui fallait encore rédiger avant de pouvoir rentrer chez lui et retrouver sa famille.
Perturbé comme il l'était à l'idée que ses fils puissent fréquenter une personne au sang impur, le chef de la famille Malefoy réagit à peine au départ de Maximilien et se trouva désappointé de ne pas avoir réagi plus tôt pour le questionner davantage.
Il fallait qu'il rentre d'urgence au manoir et qu'il parle à Narcissa.
De retour au manoir Malefoy, Lucius se mit à la recherche de sa femme et la trouva blottie dans un des moelleux fauteuils de la bibliothèque, les orteils coincés entre les coussins de l'assise et l'accoudoir, un livre entre les main, semblant plongée dans le récit. Souriant tendrement face à l'attitude décontractée de son épouse, Lucius se racla la gorge pour la prévenir de sa présence. Narcissa délaissa son livre pour porter son attention sur lui, et sourit en découvrant qui l'avait interrompue. Elle s'empressa ensuite de glisser un marque-page dans son livre avant de changer de position pour lui faire face, gardant cependant toujours ses jambes pliées sous elle.
- Tout va bien Lucius ? Demanda-t-elle, remarquant alors la ligne soucieuse de son front.
- Cela pourrait aller mieux ma chérie, répondit Lucius avec un soupir. Je pense que nous allons devoir confronter nos garçons à propos de quelque chose.
- Quoi donc ? S'enquit Narcissa en haussant les sourcils, avant de les froncer. Qu'est-ce qu'ils ont encore fait ? L'interrogea-t-elle.
- Te souviens-tu d'Hermione Granger ? Demanda-t-il à sa femme qui hocha la tête, confirmant qu'elle se souvenait de la jeune fille. Eh bien, j'espère me tromper, mais je pense cette jeune fille est une Sang-de-Bourbe.
Narcissa perdit son expression attentive et un froncement de sourcils prit place sur son beau visage. Elle resta silencieuse quelques instants encore avant de se racler la gorge.
- Tu en es sûr ? Lui demanda-t-elle.
- Non, je n'ai que des soupçons, avoua Lucius. Mais Gabriel et Drago ont toujours dévié la conversation à chaque fois que nous tentions d'en apprendre plus sur leurs nouvelles connaissances, et je sors d'une conversation avec Maximilien Williams, le père de la jeune Olivia, et je l'ai senti tendu quand j'ai évoqué la possibilité de la remercier ainsi que ses parents pour l'aide qu'elle a apporté aux enfants.
- … Maintenant que tu le mentionnes, il est vrai qu'ils prennent soin d'éviter le sujet dès qu'on s'en approche, concéda Narcissa. Souhaites-tu les questionner maintenant ?
- Non, répondit Lucius en secouant la tête en signe de négation. Je préférerais le faire après avoir réfléchi à la meilleure manière d'amener le sujet sans qu'ils cherchent à changer une nouvelle fois de sujet.
- Entendu mon chéri, répondit l'ancienne Serpentarde. Je vais demander à Dobby de préparer l'un de leurs plats préférés : cela permettra peut-être de les mettre en confiance et ils seront peut-être plus enclins à nous donner des réponses, surtout si nous amenons cela de manière subtile.
- … Et que ferons-nous si ce que nous soupçonnons est vrai ? S'enquit alors Lucius.
- Nous verrons cela en temps voulu, répondit Narcissa en se levant de son fauteuil. Attendons d'entendre ce que nos deux fils ont à nous dire, plutôt que de tirer une conclusion hâtive, lui dit-elle en s'approchant pour poser une main rassurante sur son épaule.
Lucius acquiesça en silence et se laissa conduire par sa femme vers le canapé de la bibliothèque en face de la cheminée, où elle le fit s'asseoir avant d'appeler Dobby pour lui demander de leur apporter du thé et des biscuits. Cela aiderait peut-être Lucius à se détendre avant le repas de ce soir, se dit-elle intérieurement.
Après avoir bu une tasse ensemble en discutant de choses et d'autres, Lucius rejoignit son bureau, à présent plus calme, non sans avoir déposé un baiser sur le front de Narcissa dans un geste de remerciement implicite. Le chef de la famille Malefoy parti, la maîtresse de maison s'en retourna elle aussi à ses occupations, retrouvant sa place dans le mœlleux fauteuil qu'elle occupait auparavant, et s'en retourna à sa lecture. Elle avait hâte de découvrir ce qu'il se cachait dans la caverne secrète que le personnage principal venait de découvrir.
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Quand Drago et Gabriel descendirent dans la salle à manger pour le dîner, ils étaient loin de se douter de ce que leurs parents leur réservait. Sans rien soupçonner, ils prirent place face à leurs parents, leur mère les accueillant avec un sourire avenant :
- Comment s'est passé votre journée mes chéris ? Leur demanda-t-elle pour engager la conversation.
- Très bien maman, répondit Drago.
- On a reçu des lettres de Pansy et Blaise ce matin, dit Gabriel.
- Oh ? Et que vous ont-ils raconté ? Demanda Narcissa.
- Pansy vient de passer une semaine dans le Sud de la France avec ses parents, répondit Gabriel. On pourrait peut-être passer une journée ensemble l'an prochain s'ils y retournent.
- C'est une idée, répondit Lucius. Nous en discuterons en temps voulu si l'occasion se présente.
Gabriel sourit à cette réponse : après avoir passé presque un an en leur compagnie, il admettait que ses amis lui manquaient. Cela lui semblait un peu étrange de ne plus petit-déjeuner avec eux les matins.
- Et Blaise ? Qu'a-t-il écrit ? Reprit leur mère.
- Il est encore en train de se faire son bronzage sur les plages d'Italie avec sa mère, répondit Drago. Il vous passe le bonjour, de même que sa mère et Pansy.
- Vous leur rendrez la pareille dans vos réponses, leur dit leur père.
- Bien sûr, dit Gabriel.
Le repas fut alors servi et les quatre Malefoy se mirent à manger, Narcissa et Lucius essayant de maintenir la conversation, tout en réfléchissant à une manière d'amener le sujet qu'ils souhaitaient réellement aborder.
C'est alors qu'ils entamaient le dessert que Narcissa eut un éclair de génie purement Serpentard.
- Oh, maintenant que j'y pense, il m'est venu une idée tout à l'heure, dit la dernière héritière des Black d'un ton assez enjoué pour attirer l'attention, mais pas assez pour éveiller les soupçons. Je sais que votre anniversaire est déjà passé et que nous l'avons déjà fêté tous ensemble, mais que diriez-vous de le fêter une seconde fois en présence de vos amis ?
- Oh oui ! Ce serait super maman ! Répondit Gabriel avec enthousiasme.
- Il y aura des bonbons ? Demanda immédiatement le blond des jumeaux, des étoiles dans les yeux.
- Bien évidemment, répondit Narcissa, se félicitant intérieurement de les avoir attirés dans son piège, avant d'envoyer un discret regard à son mari, qui capta immédiatement la lueur espiègle dans le regard de sa femme et comprit alors où elle venait en venir.
- Génial ! S'exclama Drago.
- J'imagine que vous voudriez inviter vos nouveaux amis, leur dit Narcissa.
- Ce serait super si tout le monde pouvait être là, confirma Gabriel.
- Très bien, dit Lucius. Je pourrais donner l'invitation à l'Auror Williams en mains propres quand nous aurons convenu d'une date. Cependant, il faudra que vous me fournissiez l'adresse de Miss Granger pour que je puisse lui envoyer un hibou, dit-il.
À cette réponse, les deux garçons s'arrêtèrent de manger, se rendant compte de l'erreur qu'ils venaient de commettre.
- Oh, euh, ce n'est pas nécessaire papa, répondit Gabriel, essayant de les sortir du pétrin dans lequel ils s'étaient mis. On peut s'en occuper nous-même, dit-il.
- Oh non, j'insiste, leur dit Lucius. Cela sera aussi l'occasion de transmettre mes remerciements à cette demoiselle et ses parents pour l'aide qu'elle vous a apporté concernant les épreuves de la Pierre Philosophale.
- Papa cela n'est pas vraiment nécessaire, dit Drago, essayant à son tour d'arranger la situation. Gabriel et moi pouvons nous-
- Voyons Drago, cela est la moindre des politesses, l'interrompit son père. Et tu sais à quel point je déteste être impoli.
Les jumeaux restèrent silencieux, ne sachant comment se dépêtrer de cette discussion, quand tout à coup leur père prononça la phrase qui leur fit comprendre qu'ils étaient démasqués.
- À moins que vous ayez une autre raison pour nous cacher l'identité de cette demoiselle ? Dit Lucius d'un ton ferme, ayant très clairement fini de tourner autour du pot.
Drago et Gabriel déglutirent en voyant les expressions fermées de leurs parents, comprenant qu'ils ne sortiraient pas de table avant de leur avoir révélé ce qu'ils leur cachaient.
… Cela allait forcément mal se terminer.
- Que voulez-vous savoir exactement ? Demanda Gabriel.
- La seule chose que vous refusez de nous dire : Miss Granger est-elle une sorcière pure souche ou pas ? Répondit Lucius, gardant un visage impassible.
Les deux garçons échangèrent un regard, puis Drago prit une grande inspiration avant de lâcher la bombe :
- … Hermione est une Né-Moldu, avoua-t-il.
Pendant quelques instants, seul le silence régna dans la pièce, Lucius et Narcissa ne bougeant pas d'un cil, puis le patriarche de la famille Malefoy ferma les yeux en poussant un long soupir. Sans un mot, il sortit sa baguette et d'un informulé, fit venir à lui une bouteille de Whisky Pur Feu qui était rangée dans le cabinet.
- Lucius, le réprimanda Narcissa en le voyant faire. Il n'est pas nécessaire de-
- Oh si Narcissa, la coupa son mari. Nos enfants se sont liés d'amitié avec une Sang-de-Bourbe, je pense que j'ai droit à un verre, si ce n'est deux.
- Hermione est une fille intelligente papa, dit Gabriel, s'empressant de défendre son amie. Elle est aux coudes à coudes avec Théo pour obtenir la meilleure moyenne dans chaque matière, et c'est aussi quelqu'un de très civilisé.
- Je n'étais pas au courant que Gabriel était ami avec Hermione au début, et quand je l'ai su, j'étais furieux, confia Drago. Je gardais en tête ce que vous nous aviez dit sur les Né-moldus et le fait qu'ils polluent notre monde, mais après avoir été forcé de côtoyer Hermione, j'ai dû admettre que je me trompais peut-être. Gabriel aurait pu perdre la vie lors de son premier match de Quidditch si Hermione n'avait pas été là : c'est elle qui a mis le feu à la cape de Sophie, ce qui a provoqué l'agitation qui a brisé l'emprise du professeur Quirrell sur le balai de Gabriel.
- Vraiment ? S'étonna Lucius, son verre de Whisky Pur Feu à la main. Il ne me semble pas que vous appreniez ce type de sort en première année pourtant.
- Ce n'est pas le cas, confirma Gabriel. Hermione aime juste être en avance sur le programme : cela ne m'étonnerait pas qu'elle se soit renseignée sur le programme jusqu'à la troisième année, dit-il en haussant les épaules.
- Certainement. Il me semble l'avoir entendue parler de la métamorphose d'un objet en dragon avec Théodore, une ou deux semaines avant les examens, acquiesça Drago.
Leur père resta silencieux après cette remarque, ce qui laissa les jumeaux incertains de ce qu'il pouvait bien penser : hormis leur mère, peu de personnes arrivaient à déchiffrer les expressions de Lucius Malefoy, et du haut de leurs douze ans, les jumeaux étaient loins d'être des maîtres dans ce domaine.
Après encore quelques instants de silence, Lucius reprit la parole.
- Si je comprends bien, vos autres amis à Serpentard ont également côtoyé cette… fille, résuma Lucius.
- Oui, répondirent les jumeaux d'une même voix.
- Serafina est au courant ? Demanda Lucius, désireux de savoir s'ils étaient les seuls à avoir été maintenus dans l'ignorance.
- On ne sait pas, avoua Drago. Mais Blaise parle beaucoup avec sa mère donc il est fort probable qu'elle le soit.
- Je vois, dit leur père, se faisant intérieurement la réflexion qu'il allait devoir inviter Serafina et Blaise pour pouvoir discuter de tout cela avec la matriarche Zabini. … Et j'imagine que vous ne cesserez pas de la fréquenter, même si je vous l'ordonnais.
- Non, répondit immédiatement Gabriel. Je ne le ferais pas.
- Hermione a fait ses preuves papa, ajouta Drago. Je ne vois aucune raison de ne pas être son ami.
Lucius pinça les lèvres de mécontentement à cette réponse, sous le regard attentif de Narcissa. Jamais auparavant leurs enfants ne leur avaient tenu tête sur quoi que ce soit, alors de là à aller à l'encontre même des principes qui leur avaient été inculqués… Narcissa Malefoy, née Black, se dit qu'elle aimerait bien rencontrer la jeune fille qui avait fait changer ses garçons d'avis.
- Nous entendons que vous la tenez en haute estime, intervint Narcissa, attirant l'attention des trois mâles assis autour de la table. Cependant, vous savez ce que nous pensons des personnes de son… rang, dit-elle, choisissant ses mots avec soin de sorte à ne pas froisser ses fils. Néanmoins, peut-être serait-il intéressant pour nous de la rencontrer afin de nous faire notre propre opinion à son sujet, conclut-elle, Lucius s'étranglant avec la gorgée d'alcool qu'il venait de prendre.
- Jamais une Sang-de-Bourbe ne viendra sous mon toit ! S'exclama Lucius, frappant du poing sur la table en se levant pour surplomber son épouse, lui lançant un regard incendiaire.
- Lucius ! S'exclama Narcissa, en se levant à son tour. Je te prierai de me parler sur un autre ton ! Je suis ta femme pour l'amour de Morgane ! Et il est inutile de s'énerver ainsi : ce ne serait qu'une simple rencontre avec elle qui nous permettrait de voir quelle genre de personne elle est. Quand bien même son rang n'est pas des plus glorieux, cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas agir en tant que personnes civilisées !
- Je ne comprends pas comment tu peux penser à t'abaisser à cela Narcissa, répondit Lucius avec une expression de dégoût. Je désapprouve cette relation et ne changerai pas d'avis à son sujet, qu'importe qu'elle vous ait sauvé la vie ou non.
Jamais auparavant Gabriel et Drago n'avaient vu leurs parents se disputer avec autant de force, et les voir ainsi les laissaient démunis quant à l'attitude à adopter, sans que la situation ne s'aggrave.
Lucius et Narcissa restèrent quelques secondes à se regarder en chien de faïence, aucun d'eux n'étant prêt à céder, et Lucius émit un bruit de mécontentement avant de tourner les talons et de quitter la salle à manger, sans un regard en arrière et en claquant la porte.
Les jumeaux tressaillirent au bruit qui résonna bruyamment dans le silence pesant de la pièce, avant de tourner des regards anxieux en direction de leur mère. Celle-ci n'avait toujours pas bougé et regardait la porte par laquelle venait de sortir Lucius avec un mélange de colère et de déception. Puis elle ferma les yeux pour prendre une grande inspiration avant de se tourner vers eux, leur adressant un sourire qui se voulait rassurant.
- Maman, commença Gabriel, ne s'attendant pas à ce que cette conversation se termine en d'aussi mauvais termes pour ses parents, avant de se faire interrompre par sa mère.
- Votre père est têtu mais pas stupide, leur dit-elle. Il finira bien par entendre raison, même si nous devons lui forcer la main pour cela. Je pense qu'en discuter avec Serafina pourrait l'aider, dit Narcissa. Nous allons inviter Blaise, Pansy et Théodore au manoir pour un après-midi, et pendant que vous serez occupés à vous amuser, Serafina, votre père et moi, discuterons de tout cela comme des adultes responsables, dit-elle. Entendu ?
Les garçons acquiescèrent, se sentant néanmoins coupables de la tension qui s'était créée entre leurs parents, mais Narcissa les rassura encore une fois avant de les inciter à rejoindre leur chambre. Ils enverraient les invitations demain à la première heure.
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Le lendemain matin, trois hiboux quittèrent la demeure de la famille Malefoy, chacun transportant une lettre à l'intention de Pansy Parkinson, Théodore Nott et Blaise Zabini, les invitant à passer une après-midi au manoir Malefoy, deux semaines plus tard.
Les jumeaux avaient hâte de retrouver leurs amis, même s'ils ne faisaient que parler, cela leur permettrait d'échapper à l'ambiance pesante qui régnait dans la maison depuis la veille. Leur mère n'avait pas changé ses habitudes et leur parlait toujours autant, discutant avec eux de tout et de rien, tout à l'inverse de leur père, qui s'était enfermé dans un mutisme, refusant de leur parler, aussi bien à ses deux fils qu'à Narcissa, prétextant qu'il avait du travail pour rester cloîtré dans son bureau.
Drago et Gabriel avaient bien tenté d'arranger la situation en essayant de lui parler, en vain. Connaissant le caractère têtu de son mari, Narcissa leur conseilla de le laisser seul avec ses pensées pendant quelques jours, espérant que l'humeur de Lucius s'améliorerait, ou du moins qu'il arrêterait de les ignorer de la sorte.
Deux semaines plus tard, Narcissa, Gabriel et Drago se trouvaient dans le petit salon, attendant l'arrivée de Blaise et Serafina Zabini. Pansy et Théodore leur avaient envoyé un hibou pour leur annoncer qu'ils ne pourraient pas être présents, tous les deux devant assister à une soirée mondaine organisée par une connaissance commune à leur deux familles.
Lucius, quant à lui, était toujours terré dans son bureau et Narcissa espérait vraiment que la conversation qu'ils auraient avec Serafina l'aiderait à accepter, même si ce n'était qu'à contrecœur, la situation.
Dobby entra alors pour leur annoncer que leurs invités étaient arrivés, puis s'écarta pour laisser entrer Blaise et Serafina. Dès que Blaise vit ses amis, il tourna son regard vers sa mère pour avoir son approbation avant de réduire la petite distance qui le séparait de Drago et Gabriel pour les prendre dans ses bras. Les deux femmes regardèrent les trois garçons se retrouver, amusées et attendries par la joie qui se dégageait de leur réunion. Bien que ce genre d'accueil reflète parfaitement à quel point ils étaient proches, il devenait temps pour eux d'apprendre que ce genre de démonstrations affectives devait se limiter au cadre privé uniquement. Les membres de la haute société sorcière se feraient un malin plaisir d'utiliser ce genre d'information pour les humilier ou les tourner en ridicule, ce qui impacterait grandement la réputation de leurs familles.
Laissant cette discussion à plus tard, Serafina tourna un sourire en direction de son amie de longue date alors qu'elle s'avançait pour la rejoindre.
- C'est un plaisir de te revoir Narcissa, lui dit-elle de cette voix chantante si caractéristique de ses origines italiennes. Tu es aussi resplendissante que d'habitude.
- Le plaisir est partagé Serafina, répondit son amie, un sourire prenant aussi place sur son visage. Et s'il te plaît, de nous deux, tu es définitivement la plus ravissante : tu le répétais sans cesse quand nous étions étudiantes.
- N'est-ce pas ? Dit Serafina avec un air de fausse suffisance.
- Mère, les interrompit Drago. Est-ce qu'on peut aller jouer dans le jardin ? Demanda-t-il.
- Bien sûr. Dobby ira vous chercher quand le goûter sera prêt, répondit Narcissa.
- Mama ? S'enquit Blaise.
- Bien sûr tesoro mio, confirma Serafina.
Les trois garçons les remercièrent avant de s'en aller, courant presque pour rejoindre le jardin.
- Les enfants ont tellement d'énergie à cet âge. Je les envie par moment, dit Serafina avec un soupir, à la fois impressionnée et amusée par l'enthousiasme des trois enfants.
- Que veux-tu ? Nous sommes plus âgées maintenant, lui dit Narcissa en lui servant une tasse de thé, avec le service qui se trouvait sur la table basse en acajou.
- Serait-ce une façon détournée de dire que nous sommes vieilles Cissa ? L'interrogea Serafina, contenant à peine son rire.
- Jamais je n'oserais insinuer une chose pareille, répondit Narcissa d'un ton surjoué qui laissait entendre qu'elle la taquinait.
Les deux femmes échappèrent un rire et prirent une gorgée de thé, chacune assise dans un fauteuil de part et d'autre de la table basse.
- Nos conversations m'ont vraiment manqué Cissa. Il faudrait que l'on se voit plus souvent à l'avenir, dit Serafina, effleurant le bord de sa tasse du bout de l'index.
- Tu sais que tu es toujours la bienvenue ici Fina, lui rappela la femme aux cheveux blonds.
- Oui je sais, répondit l'italienne avec un hochement de tête, avant de changer de sujet. Mais dis-moi, où se trouve ce bel homme que tu as la chance d'appeler "mari" ? Demanda-t-elle.
Narcissa tenta tant bien que mal de masquer sa grimace à la mention de Lucius en prenant une gorgée de son thé, mais d'après le regard que lui lança son amie, il semblait que cela ait échoué.
- Il est dans son bureau. Sans doute en train de faire quelque chose d'important, dit Narcissa d'un ton fatigué.
- Laisse-moi deviner : il est comme cela depuis qu'il a appris pour Hermione Granger, supposa Serafina.
- Blaise t'as donc dit qui elle était, conclut Narcissa. Depuis quand es-tu au courant ?
- Blaise m'a raconté toutes leurs aventures quand je l'ai récupéré à la gare de Londres, dit Serafina. Et puis, je connais bien l'Auror Williams et je sais qu'il n'a qu'une seule fille, alors quand je l'ai vu partir avec deux demoiselles, cela à attiser ma curiosité.
- Je vois, dit Narcissa. Nous craignions avec Lucius d'être les derniers au courant. … Comment as-tu réagi quand Blaise te l'a avoué ? Demanda-t-elle.
- … Quelque chose me dit que nous ferions mieux d'avoir cette conversation avec ton mari, lui dit Serafina, ayant perçu l'inquiétude dans la voix de son amie. Je suis sûre que Lucius trouvera cette discussion intéressante, dit l'italienne alors qu'elle se levait de son fauteuil.
- Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée Serafina, la retint Narcissa. Il est peut-être en plein travail, et je ne veux pas le déranger.
- Eh bien, le travail attendra Cissa. Et étant donné ce que tu m'as dit, je doute qu'il travaille réellement, fit remarquer son amie avec un sourire ironique.
Narcissa poussa un soupir résigné, sachant que Serafina n'en démordrait pas, et se leva à son tour avant de prendre la direction du bureau de Lucius, la matriarche Zabini sur les talons. Elle espérait juste que son époux avait retenu que Serafina et Blaise devaient venir leur rendre visite aujourd'hui, étant donné que Lucius les avaient royalement ignorés, les garçons et elles, au cours des deux dernières semaines.
Devant les portes du bureau de Lucius, Narcissa leva la main pour frapper à la porte pour signaler leur présence à Lucius, mais Serafina ne lui en laissa pas le temps, ouvrant la porte et rentrant dans la pièce comme si elle était la maîtresse de maison, ne se souciant pas d'obtenir l'autorisation de Lucius pour entrer.
L'homme blond qui était penché sur son bureau à étudier un dossier assez conséquent, sursauta à cette entrée inattendue, relevant les yeux avant de froncer les sourcils face à l'entrée des deux femmes.
- Serafina, Narcissa, les salua-t-il de façon assez froide. Je suis désolé, mais je n'ai pas de temps à vous consacrer aujourd'hui : je dois impérativement finir ce dossier si je veux le présenter au Ministre la semaine prochaine, dit-il.
- Ravie de te voir également, Lucius, lui dit Serafina sur un ton sarcastique. Je ne tournerai pas autour du pot, j'ai ouï dire que tu n'étais pas très attentif ces derniers jours.
Lucius fronça encore plus les sourcils et posa la plume d'oie qu'il tenait entre ses doigts dans le porte plume devant lui, se doutant qu'il ne risquait pas de pouvoir retourner travailler de si tôt, avant de se redresser dans son fauteuil.
- Que veux-tu Serafina ? Demanda-t-il, gardant une expression impassible.
- Je viens parler d'un sujet qui semble sensible pour toi : Hermione Granger, répondit Serafina avec un sourire faussement poli.
- Tu sais donc qu'elle est une Sang-de-Bourbe, déclara Lucius en plissant les yeux de mécontentement à l'évocation de la jeune fille.
- Je l'ai su au retour de Blaise à la maison, dit Serafina, en prenant place dans un des fauteuils crapaud en face du bureau. Comme vous, j'ai vu Blaise arriver avec deux filles, et quand je les ai vu rejoindre Maximilien je lui ai demandé qui elles étaient et quelle était sa relation avec elles, puisque je sais que Maximilien n'a qu'une fille.
- Et tu l'acceptes ? Demanda Lucius, complètement sidéré.
- Lucius, dit Serafina. J'ai travaillé plus d'une fois avec Maximilien Williams, et c'est un homme charmant, civilisé et capable de discernement. Il s'est toujours montré poli et respectueux envers moi, et si sa fille lui ressemble un tant soit peu, ce dont je ne doute pas, alors Hermione est certainement quelqu'un que nos enfants peuvent fréquenter.
- Mais c'est une Sang-de-Bourbe ! S'exclama Lucius, se levant de son fauteuil.
- "Sang-de-Bourbe", "Sang-de-Bourbe" ! Tu n'as que ce mot à la bouche par Merlin ! Répondit Serafina en se levant à son tour, refusant de paraître inférieure à l'homme blond. Dois-je te rappeler que depuis des générations ta famille s'est mariée avec des Sang-Mêlés pour éviter la consanguinité ?
- Je ne vois pa-, commença à dire Lucius avant d'être coupé par la femme aux cheveux de jais.
- Et que je sache, l'interrompit Serafina. Les Sang-Mêlés sont issus d'un parents sorcier et d'un parent moldu, ce qui veut dire que dans ta lignée, se trouve une part de ce sang que tu abhorres ! Par conséquent, le fait que tu rejettes cette fille parce qu'elle n'est ni Sang-Mêlé, ni Sang-Pur, est totalement ridicule ! Tonna Serafina en lui lançant un regard de défi.
Narcissa, qui était restée en retrait, écouta son amie déconstruire l'argumentation de son mari avec un raisonnement d'une logique implacable, et ne put empêcher le sourire qui étira ses lèvres. Elle avait longuement réfléchi sur le sujet "Hermione Granger", et avait décidé d'attendre de l'avoir rencontrée avant de prendre une quelconque décision à son égard. Le discours de Serafina ne faisait que confirmer son choix, et elle espérait de tout cœur qu'il permette à Lucius de voir les choses sous un nouvel angle.
- … Ce que tu dis est certes logique Serafina, concéda Lucius après un moment de silence. Cependant, j'aurais préféré que mes fils se lient d'amitié avec les fils de Crabbe et Goyle.
- Tu plaisantes j'espère ? Répondit l'italienne avec une expression horrifiée. Je suis plutôt soulagée que ces deux lourdeaux ne soient que leurs camarades de dortoir ! Ces deux garçons n'ont rien dans la tête, contrairement à cette jeune fille qui, d'après Blaise, est presque l'égale de Théodore.
- Où veux-tu en venir pour l'amour de Morgane ? Demanda Lucius, fatigué de cette querelle.
- Ce que je veux dire par là, c'est que cette fille est une bénédiction pour nos fils, dit la femme au teint olive. Elle est peut-être une Née-moldu et ne sait rien de nos traditions, mais c'est une jeune fille intelligente. Assez intelligente pour aider tes fils dans leurs études avec l'aide du fils Nott, et les aider à résoudre les énigmes de la Pierre Philosophale. Elle les a aidés à se sortir de situations difficiles donc, que tu le souhaites ou non, tu lui es redevable Lucius.
- Ne me le rappelle pas s'il te plaît, maugréa le patriarche Malefoy.
- La moindre des choses serait que tu la rencontres avant que tu ne t'en fasses une opinion, lui dit Serafina, ignorant sa remarque.
- … Encore une fois, tu as raison…, concéda Lucius en poussant un soupir fatigué. Pourquoi a-t-il fallu qu'ils la rencontrent ?
- Nous ne pouvons pas changer le passé, dit Serafina. Et de toute façon, même si nous leur demandions de ne plus voir Miss Granger, nous ne sommes pas avec eux à Poudlard pour vérifier qu'ils ne nous désobéissent pas.
Narcissa resta silencieuse, attendant de voir ce que Lucius allait répondre, quand celui-ci poussa un deuxième soupir.
- Nous devrions continuer cette conversation dans le petit salon autour d'une tasse de thé et de scones. Qu'en dites-vous ? Proposa-t-il.
- Avec joie, accepta Serafina, affichant un sourire ravi à cette réponse.
Lucius hocha la tête en direction de la femme à la peau basanée, avant de se lever et rejoindre Narcissa, lui prenant la main gauche pour déposer un baiser sur son alliance.
- Je suis désolé, dit-il à voix basse, de façon à ce que seule Narcissa l'entende.
- Je suis toujours fâchée Lucius, lui dit son épouse. Mais les garçons ont besoin de leur père et… J'aimerais retrouver mon mari.
- Je me rattraperai plus tard, promit Lucius.
- Vous êtes si mignons tous les deux ! S'exclama Serafina, en se rapprochant du couple. Quand je pense que ton père ne voulait pas que tu épouses Cissa. Quel idiot ! Ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel, ses mots clairement dirigés à l'attention de Lucius.
Cette piqûre de rappel mit Narcissa mal à l'aise, mais Lucius resserra délicatement sa prise sur sa main pour la rassurer, avant de conduire les deux femmes vers le petit salon, sa main ne lâchant jamais celle de sa femme.
Après avoir passé un certain temps dans le jardin, Gabriel, Drago et Blaise retournèrent au manoir pour le goûter, prenant la direction du petit salon où tout avait été installé selon Dobby. En y arrivant, les jumeaux Malefoy furent surpris de voir leur père avec leur mère et Serafina, et hésitèrent sur le pas de la porte à entrer dans la pièce.
Ignorant la tension qui régnait entre les différents membres de la famille Malefoy, Blaise s'engagea dans la pièce, saluant rapidement les adultes avant de prendre un muffin et d'aller s'asseoir à côté de sa mère. Lucius, qui était de dos à la porte, se retourna alors et vit ses deux fils sur le seuil de la porte, semblant hésitants à vouloir entrer.
- Entrez les garçons, les encouragea leur père avec un petit sourire avenant. Nous étions en train de raconter à Serafina nos vacances en France. Je suis sûr que vous avez aussi des moments à partager.
Gabriel et Drago échangèrent un regard surpris avant de se mettre à sourire et rejoindre leurs parents, s'installant de part et d'autre de leur mère, face à Blaise et sa mère, écoutant leur père raconter leurs aventures à la matriarche Zabini.
Narcissa remercia intérieurement Morgane en voyant son mari interagir avec leurs enfants comme avant leur dispute, sachant que les jumeaux avaient été affectés par le mutisme de Lucius. Cependant, elle n'était pas dupe. Lucius restait fermement opposé à l'amitié qu'entretenaient leurs fils avec Hermione Granger.
Il devenait urgent qu'ils rencontrent cette jeune fille avant la rentrée de septembre : s'il la rencontrait, peut-être que Lucius serait plus à même de tolérer que les jumeaux la fréquentent.
Heureusement pour elle, il fallait encore qu'ils fêtent l'anniversaire des garçons avec leurs amis : cela allait être l'occasion parfaite pour faire la connaissance d'Olivia Williams et Hermione Granger.
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Très rapidement, la famille Malefoy reçut des réponses positives de la part d'Olivia, Hermione et des trois autres Serpentard, pour la fête qui devait se tenir environ deux semaines avant leur nouvelle rentrée à Poudlard.
Au fur et à mesure que le jour fatidique se rapprochait, Gabriel et Drago pouvaient voir le comportement de leurs parents changer : leur père semblait se renfermer à nouveau, évitant clairement le sujet de la fête qui aurait bientôt lieu, tandis que leur mère redoublait d'efforts pour apaiser son mari et éviter une nouvelle dispute avant leur fête d'anniversaire.
Les jumeaux comprirent très rapidement qu'il valait mieux éviter de parler d'Hermione ou d'Olivia, et optèrent plutôt pour des sujets concernant les nouvelles choses qu'ils apprendraient en deuxième année, sous le regard empli de reconnaissance de leur mère.
À certains moments néanmoins, les jumeaux Malefoy ne pouvaient s'empêcher de se demander si cette fête était une bonne idée après tout…
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Le jour tant attendu et redouté était enfin arrivé. La famille Malefoy s'était installée dans le grand salon, Lucius discutant du nouveau projet qu'il allait proposer au Ministère avec Narcissa, tandis que les garçons jouaient à la bataille explosive. Tous prétendaient qu'il s'agissait d'une journée comme les autres, cependant, cela faisait une demi-heure que Lucius parlait de son projet, restant toujours à la première page de celui-ci, et Narcissa ne le lui faisait pas remarquer, trop occupée qu'elle était à jeter toutes les deux minutes un coup d'œil à la pendule murale à droite de la cheminée. Et les jumeaux n'étaient pas mieux, au vu des nombreuses explosions qui pouvaient se faire entendre dans la pièce : s'ils avaient été concentrés sur leur partie, les cartes n'auraient pas dû exploser aussi souvent.
Leurs invités étaient censés arriver d'une minute à l'autre, et les jumeaux ne pouvaient s'empêcher d'être inquiets, espérant que leurs parents ne se montreraient pas trop hostiles envers d'Hermione.
Quand Dobby apparut devant eux pour leur annoncer que la famille Zabini et les héritiers Nott et Parkinson les attendaient dans le salon bleu, Lucius et Narcissa acquiescèrent et renvoyèrent l'elfe, lui ordonnant de poser le gâteau sur la table de la terrasse : étant donné qu'il faisait grand soleil, les enfants avaient prévu de passer l'après-midi à jouer avec leurs amis dans le jardin.
Alors que Drago et Gabriel partaient devant, Lucius en profita pour informer Narcissa qu'il avait reçu une lettre le matin même, et avait rendez-vous avec le conseiller Jedusor dans moins de deux heures. Il prétexta avoir encore quelques documents à revoir avant qu'il n'arrive, et lui demanda donc de saluer Serafina de sa part. Narcissa se pinça les lèvres, ses yeux se plissant de mécontentement face à la tactique évidente de son mari pour éviter de rencontrer la jeune Granger, mais mise devant le fait accompli et étant donné la position qu'occupait Jedusor, elle ne put qu'acquiescer à contrecœur. Ravi, Lucius prit la direction de son bureau alors que son épouse rejoignait leurs fils et leurs convives, le maudissant en pensées.
Quand elle arriva dans le salon bleu, Narcissa adressa un sourire enchanté à Serafina et son fils, ravie de les revoir, mais aussi soulagée de voir que les héritiers Nott et Parkinson avaient pu se libérer.
- Serafina ! Merci encore d'être allée chercher Pansy et Théodore, dit-elle à l'intention de son amie, avant de se tourner vers les enfants. Je suis ravie de tous vous revoir.
- Bonjour Madame Malefoy, la salua Théodore. Pansy et moi sommes encore désolés de ne pas avoir pu venir en juillet, mais nos parents avaient besoin de nous.
- Ce n'est pas de votre faute, dit Narcissa. Je sais ce que c'est que d'avoir prévu quelque chose et d'être obligé de le reporter. Le plus important est que vous ayez pu venir pour l'anniversaire de Drago et Harry.
- Merci à vous de nous avoir invités, répondit Pansy en inclinant la tête en signe de déférence.
- Nous avons déposé les cadeaux sur la table basse en attendant de savoir où nous pourrions les poser, l'informa Serafina.
- Je vais demander à Dobby de les déposer sur la table dehors, à côté du gâteau, dit Narcissa, jetant un rapide coup d'œil à la petite pile de cadeaux. En attendant, je vous propose que nous allions dans les jardins pour profiter du beau temps.
- Mais Hermione et Olivia ne sont pas encore arrivées, fit remarquer Drago.
- Nous pouvons les attendre dans le jardin, et Dobby les guidera jusqu'à nous, le rassura Narcissa.
L'héritier Malefoy acquiesça silencieusement, alors que Blaise, Pansy et Théodore exprimaient leur envie d'aller dehors, prêts à s'amuser tous ensemble comme lorsqu'ils avaient du temps libre à Poudlard.
Serafina et Narcissa laissèrent les enfants passer en premier, les jumeaux guidant leurs amis pour les mener à l'extérieur du manoir Malefoy, ce qui permit aux deux femmes de discuter sans qu'ils ne puissent les entendre.
- Merci encore d'avoir récupéré Pansy et Théodore, je sais que ce n'est pas sur ta route, dit Narcissa.
- Ce n'est rien Cissa, la rassura Serafina. Et pour tout te dire, leurs parents semblaient plus qu'heureux de les voir quitter leur résidence.
- Ont-ils mentionné pourquoi ils n'ont pas pu venir en juillet ? Demanda l'épouse Malefoy. Blaise leur a-t-il posé la question ?
- Comme tu le sais, leurs familles n'ont pas une aussi bonne réputation que les nôtres, dit Serafina. Ils ont donc apparemment enchaîné les réceptions depuis leur retour, et malheureusement, le jour de ton invitation, ils ont dû se rendre à une soirée mondaine. Leurs parents ne voyaient pas l'intérêt de laisser leurs enfants perdre leur temps avec nous, quand il y avait tant d'autres personnes importantes à cette réception.
Narcissa fronça les sourcils en entendant la réponse de Serafina. Cela lui rappelait tristement les soirées qu'elle avait passé avec son père, à essayer d'appâter un homme d'une famille plus fortunée pour l'épouser. Ce n'étaient pas les meilleurs souvenirs qu'elle gardait de son enfance…
Alors qu'elles arrivaient et prenaient place sur les chaises du salon de jardin installé sur la terrasse, Serafina, remarquant que son amie était plongée dans ses souvenirs, décida de changer de sujet.
- Et donc, Lucius se serait-il dégonflé alors que nous allons enfin rencontrer Hermione Granger ? Demanda-t-elle, attirant l'attention de Narcissa.
- Comment as-tu deviné ? Lui dit Narcissa en levant les yeux au ciel en se rappelant la mesquinerie de son mari.
- J'avais le sentiment que cela pourrait arriver, répondit Serafina. Je ne peux pas dire que je ne suis pas déçue d'avoir eu raison par contre… Quand est-elle censée arriver ?
- Maximilien Williams nous a informé dans sa réponse qu'il accompagnerait sa fille et Hermione. Ils ne devraient plus tarder à arriver, répondit la dernière fille de la famille Black. À ce propos, qu'as-tu appris sur Hermione Granger ?
- Pourquoi penses-tu que j'ai fait des recherches sur elle ? S'enquit Serafina avec un sourire en coin.
- Voyons Fina, pas de ça avec moi, dit Narcissa d'un ton amusé. Je te connais assez pour savoir que tu te renseignes toujours sur les gens que tu prépares à rencontrer. Encore plus si cette personne se retrouve être proche de ton fils.
- Touchée, concéda l'italienne. Mais pour être tout à fait honnête avec toi Cissa, je dois t'avouer que je n'ai presque rien trouvé sur les Granger, lui confia-t-elle.
- Vraiment ? Demanda Narcissa, surprise.
- Eh bien, il n'est pas tâche aisée de faire des recherches sur des Moldus, lui expliqua Serafina. Mon réseau d'informateurs se trouve majoritairement du côté sorcier. Je sais juste qu'elle vit dans la banlieue nord de Londres et que ses parents sont dentistes.
- Dentistes ? Répéta Narcissa. Quelle est cette profession ?
Avant que Serafina ne puisse lui répondre, les baies vitrées s'ouvrirent, attirant l'attention des deux femmes : sur le pas de la porte se tenait Maximilien accompagné de deux jeunes filles, l'une aux cheveux de jais qui devait être Olivia, la fille de l'Auror, et l'autre aux cheveux bruns qui devait être Hermione, toutes deux regardant en direction de leurs amis qui jouaient à quelques mètres de là.
- Madame Malefoy, madame Zabini, les salua Maximilien avec un hochement de tête poli, alors que les deux femmes se levaient de leurs chaises. Je vous prie d'excuser mon retard mais ma mission m'a retenu plus longtemps que je ne l'avais prévu.
- Ce n'est rien Auror Williams, dit Narcissa avec un sourire aimable. Votre métier est un engagement à plein temps et imprévisible : vous n'avez pas à vous excuser pour votre retard.
- Merci, dit Maximilien. Votre elfe de maison s'est chargé d'emporter les cadeaux pour vos deux fils.
- Très bien. Il les apportera quand nous mangerons le gâteau, acquiesça la maîtresse de maison.
- Dans ce cas, je vous confie ma fille et Hermione, déclara l'Auror avec un sourire poli. À quelle heure dois-je venir les chercher ?
- À 19h, répondit Narcissa. Vous-
- Hermione ! Olivia ! Les interpella Gabriel en arrivant à leur rencontre. Merci d'être venues !
- On ne manquerait ça pour rien au monde Harry, dit Olivia avec un sourire étincelant, heureuse de retrouver son ami.
- Est-ce que tout le monde est là ? Demanda Hermione, jetant un coup d'œil au reste du groupe qui était resté assis sous le saule pleureur un peu plus loin.
- Oui, vous êtes les dernières, répondit Gabriel. Vous venez ?
Les deux jeunes filles jetèrent un regard à Maximilien, qui hocha la tête pour leur donner son accord, jetant lui-même un coup d'œil à Narcissa pour avoir son approbation que la maîtresse de maison lui offrit par un sourire. Les deux filles le remercièrent, ainsi que Narcissa et Serafina avant de suivre le Serpentard pour retrouver le reste du groupe.
- Je ne vais pas vous embêter plus longtemps mesdames, dit Maximilien en se tournant vers les deux mères de famille. Vous passerez le bonjour à Monsieur Malefoy pour moi.
- Bien sûr, dit Narcissa. Je m'excuse de l'absence de mon mari, il avait un entretien avec le conseiller Jedusor qu'il ne pouvait déplacer.
- Nous avons tous des obligations à remplir madame Malefoy, nul besoin de s'excuser pour cela, réfuta l'homme aux cheveux de jais, une lueur de soulagement s'étant néanmoins allumée dans son regard en entendant que Lucius ne serait pas présent.
Narcissa hocha la tête à l'encontre de l'homme qui prit congé, raccompagné par Serafina qui avait insisté, évoquant un projet qui avait été lancé au Département des Mystères, à propos duquel elle voulait son avis. Se retrouvant seule sur la terrasse, Narcissa retourna s'asseoir sur l'une des chaises du salon de jardin, observant de loin les enfants qui semblaient avoir une conversation animée, alors qu'elle se servait un verre de bièraubeurre. Pour le moment, tout se passait pour le mieux : restait à voir comment se comporteraient ces demoiselles pour le reste de l'après-midi.
Quelques minutes auparavant, alors que Narcissa, Serafina et les enfants descendaient pour aller dans le jardin, Tom Jedusor arrivait au manoir Malefoy, franchissant les grilles de la résidence. Il eut à peine le temps de faire quelque pas que Dobby apparut devant lui, lui annonçant que son maître l'attendait dans son bureau. L'elfe de maison conduisit alors le conseiller dans la demeure des Malefoy jusqu'au bureau de Lucius, ouvrant la porte et s'écartant pour laisser le fonctionnaire du Ministère entrer dans la pièce.
Alors que Tom apparaissait dans l'encadrement de la porte, Lucius se leva de son fauteuil, venant à la rencontre de l'homme aux cheveux de jais, échangeant une poignée de main.
- Merci d'être venu aujourd'hui monsieur le conseiller, dit Lucius, alors qu'il observait l'autre homme se diriger vers la fenêtre. Vous êtes en avance.
- Ce n'est rien Lucius, le projet que tu souhaites soumettre au Ministère est très intéressant, j'ai donc décidé de venir aussi vite que possible, dit Tom alors qu'il observait les jardins de la résidence Malefoy, son regard s'arrêtant sur les enfants. Vous fêtez quelque chose ? Demanda-t-il.
Lucius fronça les sourcils, perplexe, avant de se rappeler de la fête d'anniversaire de ses fils. Ce détail en tête, l'homme aux cheveux blonds opalins décida de lancer le sortilège d'impassibilité, leur assurant que leur conversation ne serait pas entendue depuis l'extérieur.
- Oui, nous fêtons à nouveau l'anniversaire de Drago et Gabriel afin qu'ils puissent le célébrer avec leurs amis, répondit Lucius.
- Je vois…, dit Tom après un bref moment de réflexion. Enfin bon. Et si tu m'expliquais un peu plus précisément en quoi consiste ce projet, et ce qu'il apportera à notre cher Ministre ?
Lucius entreprit alors d'expliquer son projet au conseiller, qui acquiesça à intervalle régulier tout au long de la présentation de l'homme d'affaires, jusqu'à ce que le patriarche Malefoy annonce le coût qu'il avait estimé pour le financement de son projet.
- Ce projet est très intéressant Lucius, et je ne doute pas que Fudge y sera favorable, dit Tom, se déplaçant vers le bar à boisson pour se servir un verre de cognac, avant de se retourner pour faire face à Lucius, les sourcils froncés. Cependant, la somme que tu viens de me donner est exactement la même que celle qu'a demandée Arthur Weasley, pour son propre projet.
- Weasley ? Répéta Lucius, ne retenant pas un rire désuet. Comme si le Ministre allait signer pour ses fantaisies. Comprendre comment fonctionnent les moldus et comment fonctionne leur objet pour éviter que nous soyons découverts… Quelle perte de temps !
- Je suis de ton avis, mais Fudge appartenait au Département des accidents et catastrophes magiques avant d'accepter le poste de Ministre cette année, fit remarquer le conseiller en prenant place dans un des fauteuils crapaud en face de l'homme blond. Son ancien travail consistait à empêcher les moldus d'apprendre notre existence, et c'est exactement le but du projet de Weasley. Ou du moins c'est comme cela qu'il le présente.
- Foutaises ! Rétorqua Lucius alors qu'il prenait place dans le fauteuil en face de celui du conseiller. Je ne comprends toujours pas l'intérêt d'avoir une branche au sein du Ministère pour comprendre le comportement des Moldus. Ce n'est qu'une perte de temps et d'argent !
- Nous sommes d'accord sur ce point, dit Tom. J'ai plusieurs fois espéré voir cette branche disparaître mais Arthur Weasley est déterminé à la faire prospérer.
- Je pourrais essayer de le faire renvoyer du Ministère, suggéra Lucius à voix haute, avant de se corriger. Mais tout le monde sait que nous nous entendons comme chiens et chats : je serai automatiquement pointé du doigt s'il venait à être renvoyé, ou si les fonds pour sa branche venaient à diminuer.
- ... Il existe peut-être une solution qui nous empêcherait de nous salir les mains, dit Tom d'un ton nonchalant après un moment de réflexion.
- Et quelle serait-elle ? S'enquit Lucius.
- As-tu toujours le journal que je t'ai confié il y a quelques années ? Demanda Tom au patriarche de la famille Malefoy, qui acquiesça. Je pense que nous pourrions en faire don à Weasley.
- Mais… Vous aviez stipulé qu'il ne devait quitter le manoir sous aucun prétexte, que c'était un de vos biens les plus précieux, fit remarquer Lucius, un peu perdu.
- C'est le cas, confirma le Seigneur des Ténèbres. Cependant, cet artéfact nous donnera la possibilité de manipuler ce traître à son sang en toute discrétion : en quelques mois, Arthur Weasley ne sera plus qu'un pantin dont je serai le marionnettiste. À l'aide du journal, nous le ferons abandonner tout ce pour quoi il s'est battu ces dernières années.
- Monsieur, je ne suis pas sû-, commença à protester Lucius.
- Vois ceci comme une vengeance pour la participation des Weasley à l'enlèvement de Gabriel, le coupa le mage noir. Gabriel sera vengé et nous nous débarrasserons de cette famille infidèle par la même occasion.
- Et si quelqu'un met la main sur votre carnet après que Weasley soit renvoyé ? S'enquit Lucius.
- Aucune chance, répondit Voldemort. J'irai le récupérer dans son bureau en l'accusant de vol, peu de temps avant : cela nous assurera son renvoi.
Lucius resta quelques minutes silencieux avant d'acquiescer d'un signe de tête, et de se racler la gorge.
- Quand souhaitez-vous passer à l'action ? Demanda-t-il.
- Le plus tôt serait le mieux…, répondit le Seigneur des Ténèbres. Sors le dès que possible et garde le avec toi : on ne sait jamais quand l'occasion se présentera.
- Bien. … À propos, les Aurors m'ont envoyé leur rapport d'enquête sur l'incident survenu au Nouvel An, dit Lucius. Cela leur a pris du temps, mais ils confirment que certains des assaillants étaient des Mangemorts : un des Aurors s'est battu contre un des agresseurs lors de l'attaque et a reconnu l'un des nôtres.
- … Il semblerait que quelques chiens soient fatigués d'attendre les ordres de leur maître, commenta Voldemort laissant échapper un sourire contrarié. Sois assuré que pareil accident ne se reproduira plus. Je me suis chargé d'eux.
- Merci mon seigneur, dit simplement Lucius, n'étant pas sûr de vouloir savoir ce qu'il était advenu des fauteurs de trouble. Je ne peux cependant m'empêcher de penser que si nous montions un dossier nous permettant de révéler la vérité au monde sorcier concernant la véritable identité de Gabriel, alors il n'aurait plus à jouer la comédie.
- Tu sais que cela n'est pas possible Lucius, répondit Voldemort, catégorique. Les preuves que nous avons ne feront pas le poids devant le Magenmagot. D'autant que Dumbledore en est le président-sorcier.
- Certes… Mais si ce mensonge se résume à retrouver mon fils blessé car il joue le rôle de quelqu'un qu'il n'est pas, je ne suis pas sûr que ceci soit le chemin que nous devrions emprunter.
- Si la vue de votre fils blessé vous est insoutenable, je peux prendre Gabriel chez moi, proposa le mage noir d'un ton on ne peut plus sérieux.
Lucius se tut et regarda son Maître, incrédule face à la proposition que lui avait faite l'homme.
- Monsi-
- Étant son tuteur, je peux tout à fait vous soulager de cette peine, si celle-ci est trop grande pour vous, continua Voldemort, faisant fi de ce qu'allait dire Lucius. Il pourra résider chez moi le reste des vacances. Mais pour en revenir à notre sujet, il est impératif que Gabriel continue de jouer le rôle d'Harry Potter : Dumbledore sait que vous êtes ceux qui l'ont éduqué et l'hébergent, et pour autant, il n'a pas bougé le petit doigt. Je veux savoir pourquoi.
Lucius déglutit, ne sachant que répondre à cela. Le Seigneur des Ténèbres prit son silence comme une réponse positive à son raisonnement, et finit son verre de cognac, avant de reporter la discussion vers des sujets plus banaux. Il resta encore une quinzaine de minutes à converser avec le chef de la famille Malefoy, avant de prendre congé. Le patriarche de la famille Malefoy le raccompagna jusqu'à la porte du manoir, et resta sur le pas de celle-ci jusqu'à voir l'homme transplaner.
Se retrouvant alors seul, Lucius poussa un soupir épuisé, avant de tourner son regard vers l'horloge qui se trouvait dans le hall : elle indiquait seize heures. La fête d'anniversaire se finirait dans trois heures et, bien que l'homme aux cheveux blonds avait très envie de retourner dans son bureau, il avait promis à Narcissa de rencontrer Hermione Granger. Résigné, Lucius prit la direction de la véranda pour retrouver sa femme et Serafina.
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L'horaire de fin de la fête célébrant l'anniversaire des jumeaux était dépassé de presque vingt minutes, et Serafina, Blaise, Théodore et Pansy étaient déjà partis. Les deux adultes et les quatre enfants restants étaient rentrés dans le petit salon pour attendre l'arrivée de Maximilien. Les enfants étaient en train de discuter du programme de la deuxième année, et de ce qu'ils attendaient du nouveau professeur qui leur enseignerait la Défense Contre les Forces du Mal, tandis que Narcissa et Lucius, restés en retrait, les observaient interagir.
Après encore quelques minutes, Dobby entra dans la pièce, suivi de l'Auror, qui sembla rassuré en voyant les deux jeunes filles en pleine discussion avec les deux garçons.
- Veuillez m'excuser pour mon retard, j'ai une nouvelle fois été retenu,, dit-il à la famille Malefoy, avant de se tourner vers Hermione et Olivia. Vous vous êtes amusées ? Leur demanda-t-il.
- Oui père, énormément, répondit Olivia avec un sourire rassurant, suivie d'un rapide hochement de tête de la part d'Hermione.
- Merveilleux, répondit Maximilien. Merci encore pour cette après-midi Mr et Mme Malefoy.
- Je vous en prie Auror Williams, répondit Lucius.
Maximilien hocha la tête en signe de remerciement, puis, voyant du coin de l'œil Olivia se détourner pour bâiller, il ajouta :
- Je pense qu'il est temps pour nous de prendre congé.
- Dobby va vous raccompagner, dit Narcissa.
- Merci mais cela ne sera pas nécessaire, répondit Maximilien avec un sourire légèrement pincé.
- Dans ce cas, nous vous souhaitons une bonne soirée, dit Narcissa, avant de se tourner vers Drago et Gabriel. Peut-être devriez-vous vous rafraîchir avant que l'on ne passe à table ?
- Oui mère. Ce fut agréable de vous revoir aujourd'hui, dit Drago à l'intention des deux Gryffondors.
- Ce fut le cas pour nous aussi, dit Hermione. On se verra à Londres !
- Bien sûr, acquiesça Gabriel.
Les quatre enfants se saluèrent une dernière fois, puis Maximilien salua une nouvelle fois la famille Malefoy avant de prendre congé avec Hermione et Olivia, Gabriel et Drago attendant qu'ils aient quitté la pièce pour prendre congé à leur tour.
Lucius et Narcissa se levèrent alors dans le but de quitter le petit salon, ayant encore certaines choses à faire avant le dîner, quand ils entendirent la voix étouffée de Maximilien en provenance du hall d'entrée.
- Tout s'est bien passé n'est-ce pas ? Vous n'avez vraiment pas eu de problème ? L'entendirent-ils demander.
- Non papa, répondit Olivia. Et puis nous sommes amis, ils ne nous feraient jamais de mal.
- … Ce n'est pas à eux que je pensais, confia l'Auror.
Le couple Malefoy s'arrêta net, abasourdi par ce que venait d'insinuer l'Auror. Le fait que leur famille méprisait tout être ayant du sang moldu dans les veines était certes de notoriété public, mais de là à penser qu'ils pourraient blesser cette jeune fille alors que c'était la première fois qu'il la rencontrait ?
Il semblerait qu'en plus des enfants, ils devraient aussi convaincre leurs parents de leur bonne foi…
Narcissa poussa un soupir résigné avant de se diriger vers son atelier, où elle avait laissé un livre sur les artéfacts anciens du Moyen-Âge, et qu'elle devait ramener à la bibliothèque. Absorbée qu'elle était dans ses réflexions concernant le dernier chapitre qu'elle avait lu, il lui fallut un certain temps avant de se rendre compte que Lucius l'avait suivie, Narcissa ne finissant par le remarquer que lorsqu'il se racla la gorge.
- Alors… Comment s'est passé ce début d'après-midi ? Demanda-t-il, sachant que sa femme comprendrait ce qu'il demandait.
- Étonnamment bien, répondit Narcissa, sincère. Les enfants ont joué toute l'après-midi, sans jamais s'arrêter. Je pense que Gabriel et Drago vont rapidement s'endormir ce soir.
- Et la concernant ? L'interrogea Lucius.
- Eh bien, commença-t-elle. Je ne peux pas vraiment tirer de quelconques conclusions étant donné que je n'ai pu l'observer qu'une après-midi, mais de ce que j'ai pu observer, c'est une fille polie, gentille et apparemment civilisée, tout comme la jeune Williams. En somme, je n'ai rien vu qui m'obligerait à demander aux garçons d'arrêter de la fréquenter. Pour le moment du moins.
Lucius poussa un soupir alors qu'ils arrivaient tous les deux devant l'atelier de sa femme, Lucius s'attardant sur le pas de la porte, réfléchissant à ce qu'il pouvait faire concernant Hermione Granger sans parvenir à une quelconque décision, tandis que Narcissa passait devant lui, pour aller récupérer son livre.
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Après leur fête d'anniversaire, les deux semaines qu'il restait aux jumeaux avant leur rentrée à Poudlard passèrent en un clin d'œil, et déjà, Hedwige et Orion, leurs fidèles messagers, arrivèrent avec leur liste de fournitures pour leur deuxième année. Lucius et Narcissa décidèrent donc de se rendre au Chemin de Traverse, quatre jours avant la rentrée, seul jour où Lucius ne devait pas se rendre au Ministère.
La famille Malefoy transplana directement dans l'allée commerciale au niveau de la boutique de Madame Guipure, Narcissa jetant un regard à la liste des fournitures, avant de les diriger vers le magasin de chaudron, quand ils se firent interpeller.
- Harry ! Drago ! Appela Olivia, alors qu'elle s'approchait de la famille Malefoy, Hermione derrière elle. Je suis contente de vous revoir ! Bonjour monsieur et madame Malefoy.
- Bonjour, dit la famille Malefoy.
- Bonjour, les salua à son tour Hermione. C'est une sacrée coïncidence que vous fassiez vos courses en même temps que nous, fit-elle remarquer.
- N'est-ce pas ? Dit Lucius, se retenant d'utiliser un ton sarcastique, Narcissa lui écrasant discrètement le bout de ses orteils.
- Vos parents sont-ils ici ? Demanda Narcissa, après avoir scruté la foule. Je ne les vois nulle part.
- Oui, ils sont chez Fleury et Bott. Nous avons fait un mini détour à la confiserie avant de les retrouver, répondit Olivia. Voulez-vous venir avec nous ? Proposa-t-elle.
- Oh, ce n'est pa-, commença à dire Lucius avant de se faire couper par sa femme.
- Mais quelle merveilleuse idée ! S'exclama Narcissa, interrompant son mari. Ce sera l'occasion de les rencontrer.
- Magnifique. Cette journée ne pouvait pas mieux commencer, marmonna Lucius, alors que les Malefoy suivaient les deux jeunes filles qui avaient pris la direction de la boutique.
N'ayant pas entendu ce qu'avait dit le patriarche Malefoy, Hermione et Olivia ralentirent le pas pour se retrouver au niveau des jumeaux.
- Je ne veux pas vous alarmer, mais Ron et sa famille sont peut-être encore dans la boutique, les prévint Hermione. Ils sont arrivés avant que nous ne partions, et ses parents voulaient me présenter leurs excuses, ainsi qu'à mes parents après ce que Ron m'a fait l'an dernier.
- Bon, tu ne nous en voudras pas si on l'évite, dit Drago avec une grimace. Son père et le nôtre ne s'entendent pas du tout, donc il vaudrait mieux pour nous tous de faire profil bas.
Les quatre enfants acquiescèrent alors qu'ils entraient dans la boutique, ne prêtant pas attention à la pancarte qui se trouvait à l'entrée, et ils furent donc étonnés par la foule qui se trouvait à l'intérieur. Voyant que cela ne les mènerait à rien de rester plantés ici, Drago leur proposa de monter à l'étage mais avant qu'il ait pu finir sa phrase, un homme tenant un appareil photo agrippa le bras de Gabriel, souriant comme s'il venait d'obtenir le prochain scoop pour la Gazette du Sorcier.
- Par Merlin, ne serais-tu pas Harry Potter ? Demanda-t-il.
Et voilà pour le chapitre de ce mois-ci chers lecteurs !
Nous espérons qu'il vous aura plu, et que vous attendrez le prochain avec impatience.
N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous donner vos réactions, vos remarques, ce que vous avez apprécié ou non, etc… C'est toujours utile pour nous, concernant la suite de la fiction, mais aussi pour des écrits futurs.
Nous vous souhaitons une bonne journée, et vous disons à la prochaine pour un prochain chapitre !
De gros bisous à vous, on vous embrasse très fort !
Artémia, Elisabeth, et Lilianna.
PS : To our dear English speaking readers,
We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), is studying English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)
That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !
Best regards,
Artémia, Elisabeth, and Lilianna.
