Bonjour à vous chers lecteurs,

Nous espérons que vous allez bien, et que l'attente n'a pas été trop longue (en particulier après ce délai supplémentaire de deux semaines) !

À titre informatif, nous avons le regret de vous informer que a eu un bug informatique peu de temps après la publication du chapitre 16. Par conséquent, si certains d'entre vous nous ont laissé des commentaires sur celui-ci, nous n'avons rien reçu.

Sans plus attendre, voici le chapitre 17. Nous vous souhaitons une bonne lecture, et on se retrouve en bas !

Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling. Seuls nous appartiennent les personnages inventés et le scénario retravaillé de cette histoire.
P.S : Les passages ou mot en italique signifient soit un flash-back, soit un sortilège.

Les passages en gras et italique signifient qu'un de nos personnages parle en Fourchelang.

Le style gras sera utilisé pour un dialecte inventé par nos soins et les rares fois où les personnages parlent d'autres langues que l'anglais.

PS : To our dear English-speaking readers,

We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), is studying English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)

That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !

Best regards,

Artémia, Elisabeth, and Lilianna.


Chapitre 17

Au même moment, dans le sud du Wiltshire, la tension était palpable dans le grand salon de la demeure Malefoy, où le couple Williams, Serafina et les propriétaires de la demeure se trouvaient attablés. Serafina avait tenté de mener une ou deux fois la conversation pendant que l'entrée leur avait été servie, mais Ophélie et Narcissa ne lui avaient pas facilité la tâche, usant de toutes les occasions possibles pour se lancer des piques. Même Lucius et Maximilien ne pouvaient entamer une conversation sur leurs routines au Ministère sans recevoir un regard incendiaire de leurs femmes, qui leur intimaient clairement de se taire, à moins qu'ils ne parlent pour leur apporter leur soutien.

Cette situation dura ainsi jusqu'à ce qu'ils arrivent au dessert, où Serafina se désintéressa de la joute verbale entre ses deux amies pour se concentrer sur le dessert qu'Ophélie avait préparé. Elle avait sincèrement hâte de découvrir ce que l'épouse Williams avait préparé : chaque fois que l'italienne avait été invitée à manger chez Ophélie et Maximilien, Serafina s'était régalée avec le dessert qu'avait préparé la violoniste.

Alors que Dobby arrivait avec ce qui semblait être une tarte aux pommes dans les mains, Serafina ne put s'empêcher de laisser échapper un petit bruit d'impatience, ce qui lui attira des regards surpris de la part de Lucius et Narcissa. L'elfe de maison entreprit alors de couper la tarte et de répartir les parts découpées dans les assiettes, avant de les distribuer aux convives. La femme à la peau hâlée prit sa petite cuillère et découpa un morceau de sa part de tarte, puis le porta à ses lèvres et ferma les yeux avec un soupir satisfait, laissant les douces saveurs de la pomme et de la cannelle envahir son palais.

- Il faut vraiment que tu m'apprennes cette recette Ophélie. Je tuerais pour être capable de faire une tarte aussi bonne que les tiennes, dit-elle, alors qu'elle découpait un autre morceau de son dessert.

- Nous pourrons tenter de la faire toutes les deux la prochaine fois que tu viendras manger chez nous Serafina, proposa Ophélie, ne remarquant pas les yeux écarquillés de Narcissa.

- Vous vous voulez dire que c'est vous qui avez confectionné cette tarte ? l'interrogea-t-elle. Votre elfe de maison ne vous a pas expulsée de la cuisine ?

- Non, mais j'ai dû longtemps négocier avec elle pour qu'elle me laisse libre accès à la cuisine, avoua la mère d'Olivia. Ce qui me laisse perplexe d'ailleurs : je ne vois pas ce qu'il y a de mal à vouloir faire à manger pour sa famille, fit-elle remarquer.

Maximilien se racla doucement la gorge et pris une gorgée du vin qui venait de leur être servi pour accompagner la tarte, attendant d'entendre la réponse de madame Malefoy à la remarque de sa femme.

- Cela ne m'étonne pas que votre elfe ait réagi de la sorte, dit Narcissa, alors qu'elle découpait un nouveau morceau de tarte. Traditionnellement, les familles sorcières possèdent un elfe de maison et ces créatures vivent pour nous servir. Ils nettoient notre résidence, préparent nos repas, s'occupent des enfants quand ils sont en bas âge et s'assurent que nous sommes toujours approvisionnés. Je pense donc qu'il ne serait pas faux de dire que si nous venions à perdre les elfes de maison, nous serions dans l'incapacité de subvenir à nos besoins.

- Vous devez sûrement plaisanter ! s'exclama Ophélie, son visage exprimant tout le choc qu'elle ressentait face aux paroles de la femme aux cheveux blonds. Tout le monde a au moins appris à faire cuire des pâtes !

- Ce n'est pas le cas pour notre communauté, dit Serafina. Beaucoup considèrent qu'il est inutile d'apprendre à faire les choses manuellement, puisque nous avons la magie pour nous aider. Nous sommes habitués à ce que tout soit préparé à l'aide de la magie aujourd'hui.

Ophélie resta bouche bée face à ses révélations, avant de se tourner vers son mari.

- Lors de notre troisième rendez-vous, tu m'avais dit que tu avais confectionné le repas. M'aurais-tu menti ? demanda-t-elle.

- Non, Vilky ne s'est occupée de rien, dit Maximilien. J'ai tout fait par moi-même : j'ai juste dû prendre des cours de cuisine…

- Je vous admire Williams, intervint Lucius. Je n'aurais jamais pensé à faire cela lors d'un rendez-vous galant. J'aurais simplement demandé à mon elfe de préparer les meilleurs mets possibles.

Narcissa écouta son mari tout en observant les réactions d'Ophélie Williams, qui semblait toujours abasourdie par le fait qu'il soit aussi dépendant de la magie.

Pour sa part, il n'était jamais venu à l'idée de Narcissa de cuisiner. À chaque fois qu'elle voulait préparer un goûter pour ses deux fils, elle allait chercher Dobby afin qu'il s'en charge, exactement comme sa mère avec l'elfe de maison des Black quand elle et ses sœurs étaient plus jeunes. À présent confrontée au vécu de l'épouse de l'Auror, Narcissa ne put s'empêcher de se mordre la lèvre supérieure, se rendant compte que Ophélie Williams était compétente dans des domaines qu'elle ne maîtrisait pas. L'espace d'un instant, elle s'imagina un monde où les sorciers n'auraient plus de magie, et réalisa que dans pareil monde, la femme qui se trouvait assise en face d'elle serait plus à même de survivre.

- … Je pense que je vous dois des excuses, madame Williams, dit-elle à l'intention de la femme aux yeux verts. Je vous ai jugé en me basant sur le fait que vous ne maîtrisiez pas la magie, et je me rends compte à présent que cela n'implique pas que vous êtes incapable de faire quoi que ce soit. Bien au contraire, vous êtes bien plus capable que moi de subvenir aux besoins de votre famille. Je me rends compte de mon erreur, et vous prie d'accepter mes excuses.

Ophélie Williams resta quelques secondes silencieuse, avant de se tourner vers le mari de la femme aux cheveux blonds, qui n'avait pas dit un mot.

- Mr Malefoy ? Partagez-vous les sentiments de votre femme ? demanda Ophélie.

- … Le raisonnement de mon épouse se tient : le fait que les Moldus arrivent à faire ce que nous faisons avec de la magie, démontre en effet que vous n'êtes pas inoffensifs.

- Je vais prendre cela pour un compliment, répondit la violoniste, avant d'ajouter : Vous savez, j'envie mon mari et ma fille de posséder la magie par moment. J'aimerais moi aussi pouvoir invoquer tout et n'importe quoi dès que j'en ai besoin et partir dans un nuage de fumée, confia-t-elle.

Narcissa, Lucius et Serafina haussèrent les sourcils surpris avant que les deux femmes ne se mettent à rire, les lèvres de Lucius s'étirant elles-aussi en un sourire clairement amusé. Maximilien pour sa part se mordait les lèvres, hésitant entre rire et se cacher le visage dans ses mains d'embarras.

- J'ai l'impression que votre mari ne pratique pas souvent la magie devant vous, dit Narcissa, après avoir retrouvé son calme, une lueur amusée persistant néanmoins dans ses yeux clairs.

- C'est très rare en effet, dit Ophélie en jetant un coup d'œil à Maximilien. Il m'arrive de voir des objets bouger d'eux-mêmes quand je rentre à la maison parfois, mais puisque je passe beaucoup de temps au conservatoire et Maximilien étant très souvent au travail, je n'ai pas souvent l'occasion de le voir pratiquer la magie… J'ai hâte qu'Olivia me fasse quelques démonstrations.

- Concrètement, c'est impossible étant donné qu'il lui est interdit de pratiquer la magie en dehors de Poudlard avant ses 17 ans, lui rappela Maximilien.

- Oh, c'est vrai que tu l'avais mentionné quand elle était rentrée en juin, se souvint-elle, ayant oublié ce détail.

Narcissa sourit de cette interaction, et se décida à faire un pas supplémentaire vers la Moldue.

- Voilà ce que je vous propose madame Williams : Serafina et moi vous montrons ce que nous pouvons faire grâce à la magie, et en échange, vous acceptez de nous apprendre à préparer votre tarte aux pommes, proposa Narcissa.

- … Ma foi, cela m'a l'air équitable, approuva Ophélie après quelques secondes de réflexion. À une seule condition cependant.

- Laquelle ? demanda la femme aux cheveux blonds.

- Appelez-moi Ophélie, dit la femme aux cheveux de jais avec un sourire. Ce sera plus simple pour tout le monde, et vous aurez moins l'air coincée.

Cette fois, ce fut Maximilien que ne put se retenir d'exploser de rire en voyant l'expression choquée de Narcissa devant la franchise de sa femme, suivie de près par Serafina. Si Ophélie Williams avait été une sorcière, nul doute qu'elle serait allée à Gryffondor.

# # # # # #

Pendant ce temps-là à Poudlard, Argus Rusard, concierge des lieux, guidait à travers les couloirs de l'école les deux élèves de Serpentard pour aller retrouver leur directeur de maison, le professeur Rogue. Si le concierge ne se trompait pas, alors le professeur de Potions serait sur le point de monter au troisième étage. Ce fut donc dans cette direction qu'il les dirigea et, sans réelle surprise, ils trouvèrent effectivement l'homme aux cheveux sombres dans les escaliers géants montant au troisième étage. Accélérant le pas, Rusard rattrapa aisément le professeur de Potions et lui fit part de la situation. Severus haussa les sourcils de surprise puis se tourna pour faire face à ses filleuls qui se tenaient au milieu du couloir, l'air coupables et épuisés.

- Pour quelle raison êtes-vous en dehors de votre dortoir à une heure pareille ? demanda-t-il avant de plisser les yeux en regardant Gabriel. Mr Potter, j'ose espérer que vous n'avez pas embarqué Mr Malefoy dans vos aventures contre son gré ?

- En fait, nous sommes arrivés devant vos appartements avant le couvre-feu pour récupérer nos bagages, mais vous étiez déjà parti, expliqua Gabriel.

- … Et vous n'êtes pas retournés à votre dortoir en ne me trouvant pas ? s'enquit leur directeur de maison.

- Je suis arrivé pour les intercepter, intervint Rusard tout sourire. Ils leur étaient de toute façon impossible de retourner dans leur dortoir en moins de cinq minutes.

L'homme aux cheveux sombres poussa un soupir fatigué face à l'expression béate du concierge, qui était clairement fier de lui-même, et face à ses filleuls qui avaient eu l'idée stupide de venir le voir à la dernière minute ce soir.

Prenant une grande inspiration, Severus invita Rusard et les deux garçons à le suivre vers son bureau pour décider de la punition adéquate loin des commérages des tableaux qui jonchaient les murs de cette école. Retournant aux cachots, Severus décida au final de donner leur punition aux deux garçons dans sa salle de classe plutôt que son bureau, puisqu'il devrait reprendre sa ronde dans quelques minutes, invitant les jumeaux à s'asseoir à leur pupitre tandis que Rusard restait au niveau de l'encadrure de la porte.

- Vous récupérerez vos affaires quand je vous raccompagnerai à votre dortoir, leur dit-il. Concernant votre enfreinte au règlement, vous comprendrez que bien que vous soyez des élèves de ma maison, je ne peux pas laisser cela impuni.

- En effet professeur, acquiesça immédiatement Rusard. Le favoritisme de vos élèves finira par affaiblir votre autorité sur les élèves de cette école. Le mieux serait de les mettre aux cachots et-

- Je ne pense pas vous avoir demandé votre avis Mr Rusard, fit calmement remarquer Severus, regard noir à l'appui.

Gabriel et Drago ne purent s'empêcher de ressentir un peu de satisfaction en voyant la façon dont le concierge se tendit devant les paroles de leur parrain. Le Maître des Potions avait une façon si subtile de dire au concierge de rester à sa place, que les deux jeunes Serpentard jubilaient de le voir dans un pareil embarras.

- Je ne vous enlèverai pas de points, mais vous irez tous deux en retenue, annonça Severus en reportant son attention sur ses élèves. Mr Potter, comme nous avons l'honneur d'avoir une nouvelle… "célébrité" au sein de notre établissement, vous passerez votre retenue avec le professeur Lockhart. Vous ne serez pas de trop pour l'aider à signer ses autographes jeudi soir.

Gabriel sentit un frisson lui parcourir l'échine à l'idée de passer toute une soirée en présence de son narcissique professeur de Défense Contre les Forces du Mal, mais se résigna en se rappelant que son parrain avait un rôle à jouer à son égard : un professeur qui punit son élève, mais surtout, le fils de l'homme qui a fait de sa scolarité un enfer. Le Serpentard se contenta donc d'hocher la tête silencieusement et attendit d'entendre la punition de son frère.

- Quant à vous Mr Malefoy, je suis sûr que vous n'êtes qu'une simple victime de cette situation, dit Severus, se tenir compte des grommellements de protestation du concierge. Cependant, vous l'avez suivi dans ses transgressions en ayant connaissance du risque : c'est pourquoi vous me retrouverez ici-même, jeudi soir à 19 heures, pour récurer les chaudrons qui auront été utilisés ce jour-là. Me suis-je bien fait comprendre, messieurs ?

- Très clair monsieur, acquiescèrent les deux garçons.

- Bien. Mr Rusard, je vous laisse retourner à votre ronde pendant que je ramène ces deux jeunes hommes à leur dortoir, conclut le Maître des Potions.

- Mais monsieur..!, commença Rusard avant de se faire couper la parole.

- Ils étaient venus me voir dans le but de récupérer quelque chose qui se trouve dans mes appartements, dit Severus. Je doute d'avoir besoin de votre aide pour m'y rendre.

Rusard ouvrit la bouche pour répliquer avant de se raviser, saluant cordialement le professeur de Potions avant de quitter la salle de classe, Miss Teigne sur les talons. Poussant un soupir fatigué, Severus se leva de son bureau, les jumeaux faisant de même, avant qu'ils ne prennent tous trois la direction des quartiers de l'adulte dans les étages supérieurs. Severus y récupéra la valise qui manquait à Drago et Gabriel avant qu'il n'entament à nouveau leur descente.

- Qu'est-ce qui se trouve dans cette valise, pour que vous soyez si pressés de la récupérer ? demanda Severus après quelques minutes de silence.

- Nos affaires de Quidditch, répondit Gabriel.

- Ah ! dit-il, un éclair de compréhension passant dans ses yeux sombres. C'est une chance que les essais ne commencent qu'à partir de demain, dit le potionniste. Quand est-ce que Flint a planifié les essais pour Serpentard ?

- Demain, répondit Drago.

- … Par la barbe de Merlin, grommela Severus, se pinçant l'arrête du nez. Le moins qu'on puisse dire c'est que ce jeune homme ne manque pas d'enthousiasme.

Ils parcoururent encore un ou deux étages avant d'atteindre les escaliers menant aux cachots.

- Allez vous coucher, et que je ne vous revois pas avant demain matin, leur dit-il, les laissant en haut des marches.

- Bonne nuit Severus, dirent Gabriel et Drago avant d'entamer leur descente pour rejoindre la salle commune de Serpentard.

Ils descendirent rapidement les marches de pierre puis prirent le couloir à leur droite après la deuxième volée de marches pour rejoindre leur dortoir, les faisant descendre plus profondément sous le Lac noir. Faisant de leur mieux pour rester silencieux et ne pas réveiller leurs camarades, les jumeaux Malefoy entamèrent la tâche ardue de rejoindre leurs lits dans l'obscurité, quand une lampe de chevet s'alluma sur leur droite, révélant Théodore qui ne dormait pas le moins du monde. Cette action fut ensuite répétée par Blaise, puis par Crabbe et Goyle.

- Alors, verdict ? demanda Théodore.

- On pourrait en discuter demain ? demanda Gabriel alors qu'il rassemblait ses affaires avant de se rendre dans la salle de bain.

- Pas quand vous vous êtes absentés plus d'une demi-heure, fit remarquer Blaise. Et j'ai du mal à croire que le professeur Rogue vous ait invités à boire du thé.

- Le professeur Rogue est parti plus tôt que prévu faire sa ronde, et alors qu'on allait retourner au dortoir, Rusard nous a trouvés et escortés jusqu'à lui afin que nous soyons punis, parce qu'ils nous étaient impossible de regagner la salle commune en moins de cinq minutes, expliqua Drago, préparant aussi sa trousse de toilettes.

- Donc vous avez été punis ? l'interrogea Crabbe.

- Oui, répondit Drago. Nous avons une retenue jeudi soir, moi avec Rogue et Harry avec Lockhart.

- … En soi, le professeur Rogue est autant à blâmer que vous pour les événements de ce soir, mais on ne peut pas changer le passé, conclut Théodore avec sagesse. Par simple curiosité, que vas-tu faire avec le professeur Lockhart ? demanda-t-il à Gabriel.

- Signer des autographes, dit le garçon aux cheveux de jais, non sans pousser un soupir blasé rien que d'y penser.

- Tu penses pouvoir choper un autographe pour moi ? lui demanda Blaise, amusé. Je suis sûr que ma mère apprécierait.

Drago et Gabriel levèrent les yeux au ciel, les deux garçons sachant très bien que leur ami plaisantait, et que Serafina Zabini n'éprouvait qu'un dédain profond pour l'écrivain, mais rirent en entendant Crabbe et Goyle questionner leur ami basané concernant sa mère et ses connaissances sur celui-ci. Ces deux-là n'avaient décidément aucune notion du sarcasme…

Le lendemain matin, les quatre garçons Serpentard retrouvèrent Pansy dans la salle commune pour qu'ils puissent tous se rendre à la Grande Salle pour prendre leur petit-déjeuner, espérant cette fois-ci qu'ils auraient cours de Défense Contre les Forces du Mal, et ne se seraient pas levés aussi tôt pour rien…

Une fois installé à la table des vert et argent, Pansy demanda à Gabriel et Drago s'ils avaient réussi à récupérer leurs affaires, et les deux garçons entreprirent de lui raconter leur mésaventure de la veille. Cependant, avant même qu'ils n'aient pu réellement entamer leur récit, ils furent interrompus pas l'arrivée des hiboux dans la Grande Salle pour délivrer le courrier à leur propriétaire.

L'attention de la salle entière fut alors attirée à la table de Gryffondor, et plus particulièrement sur le hibou qui s'était écrasé à la table des rouge et or, sa patte griffue tendue en direction des jumeaux Weasley, une magnifique lettre de couleur rouge accrochée à celle-ci.

- Oh Merlin, dit Ron Weasley, devenant pâle comme un linge en la voyant.

Et il n'était pas le seul à blêmir, tout le monde dans la pièce retenait son souffle en voyant la beuglante posée face à Fred et George Weasley, attendant de savoir quelle décision ils allaient prendre.

… Dans tous les cas, cela promettait d'être explosif !

- Maman doit être furieuse, dit Fred en prenant la lettre. À ton avis Forge, on l'ouvre ?

- Ouvrez-la, conseilla Neville Londubat. Ce sera pire si vous ne le faites pas, ajouta-t-il, tout en s'écartant quelque peu, mettant ainsi de la distance entre les jumeaux et lui.

- Vas-y Gred, on a l'habitude des humeurs de maman, dit George.

Fred lui envoya un sourire amusé et brisa le sceau de la lettre, attendant quelques microsecondes avant que celle-ci ne s'anime, se transformant en bouche pourvue de dents qui se mit à rugir.

- FRED ET GEORGE WEASLEY ! tonna la voix de Molly Weasley, finissant d'attirer l'attention des derniers élèves et professeurs, tout en instaurant un silence religieux dans la Grande Salle. COMMENT AVEZ-VOUS PU OSER VOLER LA VOITURE DE VOTRE PÈRE ?! AVEZ-VOUS PENSÉ UNE SEULE SECONDE À QUEL POINT NOUS ÉTIONS INQUIETS, VOTRE PÈRE ET MOI QUAND NOUS AVONS VU QUE LA VOITURE AVAIT DISPARU ?! J'AI CRU QUE VOTRE PÈRE ALLAIT MOURIR DE HONTE QUAND NOUS AVONS REÇU LA LETTRE DE DUMBLEDORE ! ON NE VOUS A PAS ÉLEVÉS PENDANT TOUTES CES ANNÉES POUR QUE VOUS VOUS CONDUISEZ DE LA SORTE ! JE SUIS ABSOLUMENT INDIGNÉE ! VOTRE PÈRE RISQUE UNE ENQUÊTE DU MINISTÈRE ET C'EST ENTIÈREMENT DE VOTRE FAUTE ! SI JAMAIS VOUS REFAITES LA MOINDRE BÊTISE, VOUS RENTREREZ IMMÉDIATEMENT À LA MAISON !

Les jumeaux Malefoy échangèrent un regard perplexe alors que les jumeaux Weasley étaient en train de se faire houspiller par leur mère. La voix tonitruante qui provenait de la beuglante contrastait énormément avec la femme qu'ils avaient rencontré sur le chemin de Traverse. Et ils ne semblaient pas être les seuls à le penser, car même Fred et George semblaient un peu pâles.

- Quant à toi Ginny chérie, ton père et moi te félicitons pour avoir été répartis à Gryffondor. Nous sommes très fiers de toi, ajouta alors la beuglante sur un ton beaucoup plus doux, avant de tirer la langue à ses destinataires et de s'autodétruire.

Alors que la seule fille de la fratrie Weasley rougissait d'embarras face à l'attention qu'on lui accordait tout à coup, ses frères, pour leur part, semblaient avoir repris quelques couleurs.

- Wouah ! Allez jusqu'à nous menacer de nous ramener à la maison, elle ne plaisante pas, dit Fred.

- Voyons Gred, cela signifie juste que nous allons devoir reporter nos expériences pendant quelques jours… Juste le temps que maman se calme, répondit George, ne semblant pas le moins du monde affecté par la fureur de leur mère, ou alors c'est qu'il le cachait très bien. Enfin bon, c'est pas tout, mais nous devons retrouver ce cher professeur Binns et ses passionnantes histoires, dit-il alors avant de se lever de table, très vite suivi par son jumeau.

Tous regardèrent les jumeaux Weasley quitter la Grande Salle comme s'ils ne venaient pas de se faire enguirlander par leur mère, puis un brouhaha s'instaura dans la pièce, chacun donnant son avis sur ce qu'il venait de se passer. Du côté des Serpentard, notre petit groupe ne s'attarda pas sur ce genre de bavardages et s'empressa de finir leur petit-déjeuner, avant de prendre la direction de la salle de DCFM. Ils espéraient que cette fois-ci, leur professeur serait présent et qu'ils ne se seraient pas levés pour rien, bien qu'aucun d'eux ne soit pressé d'avoir cours avec Gilderoy Lockhart.

Arrivés au troisième étage, les cinq Serpentard retrouvèrent Hermione, Olivia et Sophie qui marchaient à peine quelques mètres devant eux, et, remarquant leur présence derrière elles, elles ralentirent le pas.

- Bonjour, les salua Hermione, suivie d'Olivia et Sophie. Motivés pour notre premier cours avec le professeur Lockhart ? demanda-t-elle.

- J'attends de voir ce qu'il va nous apprendre avant de te répondre Hermione, dit Théodore ayant commencé à appeler la jeune fille par son prénom depuis le début de l'année. Je reste sceptique néanmoins, confia-t-il.

- Je suis d'accord avec toi, Nott, dit Sophie. N'oublions pas qu'à la base, cet homme est un écrivain, et non un professeur.

- Mais avec toutes ses aventures, je suis sûre qu'il a autant d'expériences qu'un professeur, argumenta Hermione.

- Certes, mais de ce que ma mère m'a dit, certaines de ses aventures ont l'air un peu… Invraisemblables, fit remarquer Pansy.

Hermione n'eut pas le temps de répondre à la remarque de la Serpentard, puisqu'ils venaient de rentrer dans la salle de classe. Olivia s'empressa de tirer son amie jusqu'à leur pupitre, suivie de la vampire qui s'installa derrière elles. Les Serpentard leur emboîtèrent le pas et se rendirent eux aussi à leur place, Théodore s'installant à côté de Sophie après lui avoir demandé si cela l'importunait, puis ils attendirent comme le reste de la classe que leur professeur arrive.

Après quelques minutes d'attente, alors que le cours aurait déjà dû commencer, les élèves commençaient à échanger des regards exaspérés, se préparant une fois encore à ne pas avoir cours de Défense Contre les Forces du Mal. Soudain, la porte du bureau, qui se trouvait en surplomb de la salle et auquel on accédait par un escalier de pierre, s'ouvrit, et laissa apparaître Gilderoy Lockhart avec son fameux sourire jovial.

- Permettez-moi de vous présenter votre nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal : moi ! s'exclama-t-il, agrandissant encore son sourire, si cela était possible.

Cette introduction arrêta toute conversation entre les élèves, la plupart des filles prenant un air niais en voyant leur idole, tandis que les garçons levaient les yeux au ciel ou pouffaient devant le narcissisme évident de l'homme aux cheveux blonds. Sophie poussa un soupir où se mêlaient épuisement et dégoût face au comportement de l'humain, et ne put empêcher un frisson d'horreur lui parcourir l'échine en voyant Granger affiché le même air béat que les autres filles de la classe. Cet homme était d'une imbécilité affligeante, qu'est-ce qu'elles pouvaient bien lui trouver ?! Malheureusement, elle n'eut pas le temps de chercher une réponse approfondie, l'adulte reprenant :

- Gilderoy Lockhart, se présenta-t-il, comme si son identité ne figurait pas déjà sur leur emploi du temps. Ordre de Merlin, troisième classe. Membre honoraire de la Ligue de Défense Contre les Forces du Mal, et cinq fois lauréat du prix du sourire le plus charmeur décerné par les lecteurs de Sorcière-Hebdo, dit-il, gardant son fameux sourire alors qu'il descendait la dernière marche de l'escalier menant au bureau professoral, semblant fier de sa prestation.

Cela lui valut des yeux de merlan frit de la part de ses admiratrices et admirateurs, des regards blasés peu contenus du reste de la classe, et puis une plume broyée par le poing de Sophie, qui se retenait de ne pas lui sauter à la gorge pour le faire taire.

- Bien ! Maintenant que nous avons fait connaissance, je vais vous demander de répondre à ce formulaire qui m'aidera à cerner vos connaissances concernant cette matière, expliqua l'homme aux cheveux tout en distribuant magiquement lesdits formulaires aux élèves. Une fois cela fait, nous attaquerons notre première leçon.

Olivia prit le formulaire une fois qu'il fut posé devant elle, et déchanta en voyant la première question : cela ne concernait nullement les créatures magiques ou les sorts qu'ils étaient censés étudier ! C'était des questions sur le contenu du dernier livre de l'écrivain !

Olivia jeta un bref coup d'œil sur les trois pages du questionnaire, et découvrit sans réelle surprise qu'elles relevaient toutes des ouvrages de Lockhart et de sa vie. Se retenant de pousser un soupir blasé, la jeune Gryffondor tourna la tête pour voir Hermione, penchée sur son questionnaire à répondre aux questions avec une vitesse fulgurante. La fille aux cheveux de jais leva les yeux au ciel et croisa les regards choqués de Blaise et Pansy assis à la table à leur gauche, haussant juste les épaules pour leur faire comprendre qu'elle non plus ne savait pas quand Hermione était devenue une des nombreuses fans de cet homme.

Faisant de leur mieux pour répondre au questionnaire, le professeur Lockhart attendit dix minutes avant de les récupérer, satisfait de voir que la plupart étaient complets.

- Merveilleux ! s'exclama-t-il, ravi. Je ne manquerai pas de les corriger pour la semaine prochaine : ainsi nous pourrons amplement en discuter et combler vos lacunes. Mais je doute que vous soyez à ce point ignorant sur mes exploits, dit-il avec son sourire publicitaire.

Sophie écrasa une autre plume, alors que Théodore levait les yeux au ciel.

- Maintenant essayez de deviner ce que nous allons étudier aujourd'hui, proposa Lockhart en agitant sa baguette vers une cage qui se trouvait sur son bureau, recouverte d'une couverture bleue.

Les élèves observèrent attentivement la cage à laquelle ils n'avaient pas prêté attention jusqu'à maintenant. Il était difficile d'en deviner le contenu étant donné qu'elle était couverte, mais d'après le mouvement de balancement de la cage, les élèves supposèrent qu'elle devait abriter une créature qu'ils devaient étudier cette année. Mais ils n'eurent pas le temps d'émettre une hypothèse, leur professeur reprenant la parole.

- Surtout ne faites pas de gestes brusques parce que nous sommes sur le point d'être confrontés à la pire créature qui puisse exister au monde. Bien sûr, tant que je suis à vos côtés vous ne craignez rien, dit Lockhart en se rapprochant de la cage jusqu'à se tenir juste à côté de celle-ci, face à la classe, TOUJOURS en souriant. Maintenant, je vous demanderais de ne pas crier : ça pourrait les énerver !

Alors que l'homme aux cheveux blonds tirait sur la couverture pour révéler le contenu de la cage, tout le monde retint son souffle, s'attendant à voir une créature terrifiante, cependant tous ne purent contenir leur amusement en voyant les petits êtres bleus qui s'agitaient pour essayer de sortir de la cage.

- Des lutins de Cornouailles ? Sérieusement ? demanda Seamus Finnigan, le souffle court à cause de son fou rire.

- Exactement Mr Finnigan, confirma Lockhart. Je vois que vous êtes familier avec ces créatures, mais savez-vous que ce sont de vraies petites pestes ? J'ai hâte de voir comment vous allez vous débrouiller avec elles, confia-t-il avant d'ouvrir d'un coup la porte de la cage.

Les élèves de deuxième année ne firent pas l'ombre d'un mouvement pendant les premières secondes, peinant à croire que leur professeur venait de relâcher des créatures magiques dans la classe, mais leur stupeur fut de courte durée puisque les lutins de Cornouailles profitèrent de l'occasion pour semer la zizanie dans la pièce, détruisant tout ce qui se trouvait sur leur passage. Par réflexe ou couardise -chacun son opinion-, la plupart des élèves quittèrent la pièce avant d'être victime des lutins bleus, évitant les livres qui volaient et les tentatives sournoises des lutins de les attraper par les oreilles.

Malheureusement, tous n'eurent pas eu la chance de leur échapper : Neville Londubat eut à peine le temps de quitter sa place qu'une volée de lutins l'attrapèrent par sa robe de sorcier et les oreilles, avant de l'accrocher sur le lustre de la salle, ricanant alors que Neville hurlait de peur tout en essayant de ne pas chuter.

- Au secours ! hurla-t-il en regardant Lockhart, attendant qu'il l'aide, comme cela serait attendu de la part d'un professeur ou d'un quelconque adulte responsable.

Le professeur de Défense Contre les Forces du Mal regarda le Gryffondor suspendu au plafond sans bouger, puis il détourna les yeux et parcourut sa salle de classe du regard. Il ne put retenir une grimace en voyant les tables et les chaises renversées, ses tableaux déchirés ou détachés pour être lancés sur les élèves encore présents. Et ne parlons pas du reste…

Comprenant qu'il allait devoir gérer la situation lui-même, décidément, ses élèves étaient totalement incompétents, l'écrivain sortit sa baguette et la pointa en direction des lutins de Cornouailles.

- Cela suffit maintenant ! s'exclama-t-il. Mutinlutin Malinpesti !

Étrangement, la formule n'eut aucun effet sur les créatures volantes, et l'une d'entre elles profita de la situation pour attraper la baguette de l'écrivain et l'utiliser pour faire exploser les chaînes qui retenaient un squelette au niveau du plafond, et qui alla s'écraser au sol.

Comprenant que la situation devenait hors de contrôle, l'écrivain se précipita vers l'escalier, gravit les marches deux par deux et ouvrit la porte menant à son bureau personnel, avant de se tourner vers les élèves restants.

- Si vous pouviez rentrer les lutins de la cage, je ne manquerais pas de vous signer un autographe, proclama-t-il, avant de s'enfermer à double tour derrière le battant de bois.

Gabriel, Drago, les trois autres Serpentard et les trois Gryffondor restèrent figés de stupeur : leur professeur avait-il osé leur demander de prendre en charge la catastrophe qu'il avait engendrée ? C'était une plaisanterie ?!

- Les adultes ne sont-ils pas censés régler ce genre de situation ? demanda Olivia alors qu'elle chassait une des bestioles qui tentaient de s'approcher d'eux à l'aide du dernier livre de l'écrivain : au moins il lui aurait servi à quelque chose !

- Je ne dirais pas que cet homme est un adulte Williams, fit remarquer Sophie alors qu'elle attrapait quelques lutins au vol quand ceux-ci s'approchaient un peu trop, avant de les remettre dans la cage.

- Comment arrives-tu à…? Ah oui, j'avais oublié que tu avais d'excellents réflexes, dit Blaise, jugeant intelligent d'éviter de révéler la véritable nature de la jeune fille devant le reste de leurs camarades encore présents.

- Si seulement nous pouvions les immobiliser le temps de les attraper ! s'exclama Gabriel depuis son refuge, autrement dit, son bureau de classe.

À l'entente de la remarque du Serpentard, les yeux d'Hermione et Théodore s'éclairèrent, signe qu'ils venaient d'avoir une idée, et ils se firent face, sans même se consulter.

- Tu penses à la même chose que moi ? demanda la brunette.

- Je pense que oui, répondit Théodore tout en acquiesçant. Blaise ! Pansy ! Akantha ! On va dans le couloir ! J'ai vu des lutins s'échapper de la salle de classe !

Les susmentionnés suivirent le brun hors de la salle de classe sans protester, laissant Olivia, Drago et Gabriel avec Hermione, qu'ils regardèrent sortir sa baguette pour la pointer sur les lutins.

-Immobulus !

Une vague de magie bleue se propagea dans la salle, figeant tous les lutins présents dans la pièce.

- Wouah ! C'est vraiment efficace comme sortilège, dit Olivia en se dépêchant d'attraper les créatures bleues.

- On devrait l'apprendre en Sortilège cette année, les informa Hermione. Mais on ferait mieux de se dépêcher parce que ce n'est que temporaire.

- Alors dépêchons-nous, dit Gabriel qui commença aussi à attraper des lutins de Cornouailles.

Ils s'empressèrent de capturer une grande partie des lutins restants, et Hermione se dirigea vers la cage pour geler les lutins déjà emprisonnés. Alors qu'elle se retournait pour vérifier où se trouvaient les derniers, son regard se posa sur Drago qui était dos à elle, les bras pleins de lutins. Elle haussa les sourcils perplexe en voyant qu'il ne faisait pas mine de bouger.

- Drago ?… Est-ce que tout va bien ? s'enquit-elle.

Le garçon aux cheveux blonds se tendit, avant de se tourner vers la jeune fille, évitant son regard. Hermione écarquilla des yeux, remarquant alors que son ami était complètement décoiffé, mais avant qu'elle ne puisse faire le moindre commentaire, Neville leur rappela sa situation plus que précaire.

- Hermione ? appela-t-il. Je ne voudrais pas te presser, mais je suis toujours accroché au plafond !

- Pardon Neville, dit Hermione, levant les yeux au plafond, désolée d'avoir momentanément oublié son ami. Attends un peu le temps que l'on s'occupe des lutins, et je m'occupe de toi, promit-elle.

Le Gryffondor acquiesça et prit son mal en patience, observant les autres terminer d'enfermer les dernières créatures magiques, espérant que cela ne prenne pas trop de temps.

Malheureusement pour lui, il fallut trois Immobulus supplémentaires, et trente minutes de patience avant que tous les lutins de Cornouailles ne soient remis en cage. Dès que ce fut fait, Hermione et Olivia aidèrent Neville à descendre grâce au sortilège de lévitation, et le Gryffondor les remercia avant de s'en aller d'un pas pressé, ou plutôt, de prendre ses jambes à son cou, croisant en sortant Théodore, Pansy, Blaise et Sophie, qui revenaient dans la salle avec les lutins qui s'étaient échappés.

- Je pense qu'on les a tous attrapés, dit Pansy.

- Notre nouveau professeur vient de perdre le peu d'estime que j'avais pour lui, dit Théodore d'un ton monocorde, mais où ceux qui le connaissaient bien percevaient une colère contenue. Toute personne qui connaît les lutins de Cornouailles sait qu'il vaut mieux les éviter.

- Je suis sûre qu'il était juste stressé parce qu'il s'agissait de son tout premier cours, le défendit Hermione. Même s'il est vrai qu'il est étrange qu'il se soit retrouvé en difficulté face à ces créatures.

- Étrange ? Il était complètement dépassé oui ! s'exclama Blaise. Relâcher des lutins de Cornouailles dans une classe, cet homme est fou !

- Pour quelqu'un qui prétend avoir rencontré un yéti, c'est en effet pathétique, approuva Drago. Et nous récompenser en nous signant un autographe ? Je préférerais de loin avoir des points de maison, ajouta-t-il.

Hermione s'était tournée vers lui pour lui répondre, mais elle s'interrompit en se rendant compte que Drago avait enfilé sa capuche, ce qui cachait entièrement son visage. Encore plus étonnant, les autres Serpentard ne semblaient pas perturbés le moins du monde, et lui offraient même des sourires compatissants.

- Tu veux qu'on retourne à notre dortoir avant d'aller à la bibliothèque ? proposa Pansy.

- Si ce n'est pas trop demandé, répondit Drago.

- … Ok, personne ne trouve ça bizarre que Malefoy ait mit sa capuche alors qu'on est à l'intérieur ? s'enquit Sophie.

- Même si les lutins ont ruiné ta coiffure, ce n'est pas si grave Drago, lui dit Olivia avec un sourire doux.

- Certes, concéda Gabriel. Mais c'est plus compliqué que ça.

Avant même que le garçon aux cheveux de jais puisse s'expliquer davantage, Sophie usa de sa vitesse vampirique pour le contourner et retirer sa capuche à Drago, le révélant avec des cheveux ébouriffés et dénués de gel, ce qui lui donnait un air que certains auraient pu qualifier… d'adorable.

- … Si je ne m'attendais à ça, dit Sophie après avoir dévisagé le Serpentard aux cheveux blonds.

- Je suis d'accord. Tu es plutôt mignon sans gel Drago, dit Olivia en souriant.

- Je voulais juste dire qu'il avait une tout autre tête Williams, pas qu'il était passablement beau, la corrigea la vampire en lui lançant un regard légèrement dédaigneux.

Drago laissa échapper un petit rire au commentaire de la vampire : pour être honnête, il ne savait pas s'il devait être content ou offensé par la remarque de la jeune fille aux cheveux de jais.

- Mais franchement Drago, tu devrais laisser tes cheveux ainsi, dit Hermione. Cela te rend un peu moins sévère.

- Oulà, tu demandes l'impossible Hermione, dit Blaise, amusé. Drago est traumatisé par son apparence depuis son enfance.

- Oui, trop de mères sont venues lui pincer les joues et le complimenter sur son visage "absolument à croquer" quand on était plus jeunes. Drago a fini par adopter ce style de coiffure quand il a compris que cela les faisait arrêter, ajouta Théodore.

- Hum, je trouve ça dommage, dit Hermione avec une moue un peu déçue. Mais si tu te sens mieux ainsi, alors ainsi soit-il, ajouta-t-elle.

- Bon bref, on peut se rendre au dortoir maintenant ? s'enquit Drago sur un ton légèrement impatient, voire paniqué, regardant de tous côtés comme s'il s'attendait à voire débouler dans le couloir une horde de mère prêtes à lui pincer les joues.

Ses amis et Sophie acquiescèrent, et ils prirent la direction des cachots, les Serpentard formant un cercle autour de Drago pour essayer de le cacher à la vue des autres élèves, même si le blond avait remis sa capuche.

Ils avaient réussi à faire trois-quart du chemin quand ils se firent interpellés par Marcus Flint, qui avait aperçu la tignasse de son attrapeur depuis le bout du couloir.

- Potter ! appela-t-il. Ah, et Malefoy ! Vous tombez bien, j'ai deux mots à vous dire, leur dit-il alors qu'il rejoignait les deuxième année.

- Bonjour capitaine, le salua Gabriel. Quel est le problème ? demanda-t-il, sachant que le septième ne se serait pas déplacé pour rien.

- Tu commences à bien me connaître Potter, j'aime ça ! dit Marcus avec un sourire qui faisait ressortir ses incisives supérieures, qui étaient légèrement en avant. Je voulais vous dire que j'ai consulté votre emploi du temps et que vous ne pourrez pas participer aux essais de ce soir.

- … Pardon ? demanda Gabriel, espérant qu'il avait mal entendu ce que lui avait dit le septième année.

- De ce fait, j'en ai touché deux mots au professeur Rogue, continua Marcus sans prendre la peine de lui répondre, et il a accepté de nous faire un laissez-passer pour vendredi après-midi.

- Oh… C'est génial, dit Drago, retenant avec peine un soupir énervé. Tout simplement génial…

- Je ne vous retiens pas plus longtemps. À vendredi ! les salua leur aîné avant de s'en aller d'un pas rapide, sans leur demander leur reste.

Le ton quelque peu déçu des deux garçons n'échappa cependant pas à leurs amis, et les trois Gryffondor et Pansy leur jetèrent un regard interrogatif, les sourcils froncés, attendant silencieusement qu'ils s'expliquent.

- Nous sommes allés récupérer nos affaires manquantes hier soir, commença à expliquer Drago. Sauf que le professeur Rogue s'est révélé être absent et Rusard nous a coincés avant que nous puissions retourner à notre dortoir.

- Donc vous avez été puni, conclut Hermione. Mais quel est le lien avec les essais de Quidditch ?

- Ce sont nos affaires de Quidditch que nous étions allés récupérer justement, répondit Gabriel avec un soupir dépité. Et on s'est fait punir pour rien au final, puisque les essais n'auront pas lieu ce soir.

- Rah ! Ça m'énerve ! s'énerva Drago.

- Et qui s'est occupé de vous donner votre punition ? demanda Sophie.

- Le professeur Rogue, dit Gabriel.

- Cela aurait pu être pire, répondit la vampire en haussant les épaules d'un air désinvolte. Rusard aurait pu s'en charger.

- N'en parle pas…, maugréa Drago.

- Et quelles sont vos punitions ? demanda Pansy.

- Je passe ma retenue avec le professeur Rogue à récurer des chaudrons, et Harry va aider Lockhart à signer des autographes. Ce sera jeudi avant le dîner, répondit Drago.

- Tu penses pouvoir me prendre un autographe Harry ? demanda Hermione, tout excitée.

- Je ne peux rien te promettre…, répondit Gabriel, qui n'avait aucune envie de demander un autographe à l'écrivain : il était sûr que cela ne ferait que flatter son égo, déjà surdimensionné.

Hermione hocha vivement la tête, les étoiles pleins les yeux à l'idée d'avoir un autographe de son idole, pendant que Drago les sommait d'accélérer la cadence pour qu'ils rejoignent le dortoir de Serpentard au plus vite. Ce n'était pas le moment de traîner !

Leur après-midi fut aussi mouvementé que leur matinée pour une seule et bonne raison : Harry Potter rencontra un de ses nouveaux fans, un jeune garçon prénommé Colin Crivey. Ce Gryffondor de première année était un Né-moldu qui passait toutes ses journées à prendre en photos tout ce qui sortait de l'ordinaire, et qui éprouvait une telle admiration pour Harry Potter, que dès qu'il l'avait dans son champ de vision, il sprintait vers le Serpentard pour le prendre en photo ou demander s'il pouvait avoir un autographe. Si au début Gabriel avait trouvé son comportement amusant, il déchanta très vite quand le garçon aux cheveux blonds alla jusqu'à les suivre jusque dans les cachots, où les Serpentard avaient cours de Potions.

Alors qu'elle descendait les dernières marches de l'escalier en colimaçon, Elenna ne put que remarquer la détresse qui émanait des cinq Serpentard, qui tentaient tant bien que mal de se débarrasser du jeune Gryffondor. Immédiatement, la jeune fille aux cheveux blonds s'excusa auprès de Padma et s'approcha du groupe pour leur venir en aide.

- Bonjour tout le monde ! les salua-t-elle.

- Bonjour Elenna ! la salua à son tour Gabriel avec un air ravi, bien que la Serdaigle ne savait si cela était dû au fait qu'elle vienne les voir d'elle-même, ou parce que Colin avait arrêté de monologuer, dès qu'il l'avait vue s'approcher. Prête à en savoir plus sur la potion d'enflure ?

- Et comment ! J'ai hâte de passer à la pratique ! acquiesça Elenna avec enthousiasme.

Colin observa avec intérêt l'échange entre Gabriel et Elenna, et releva les bras, se préparant de toute évidence à prendre une autre photo, quand la fille aux cheveux blonds se tourna pour lui faire face.

- Bonjour Colin. J'imagine que tu dois être heureux d'avoir rencontré Harry, dit-elle.

- Évidemment ! C'est un si grand honneur de rencontrer le Garçon-Qui-A-Survécu ! s'exclama Colin, excité comme une puce.

- Hum… J'ai entendu dire que tu prenais en photo tout ce qui était paranormal. Ça te dirait de prendre le Baron Sanglant en photo ? proposa la Serdaigle.

- Vraiment ? Tu l'as vu ? l'interrogea le Gryffondor, perdant tout intérêt pour Gabriel.

- Oui, il remontait vers la Grande Salle alors que je descendais dans les cachots, répondit la Serdaigle. De ce que j'ai compris, il allait voir Nick-Quasi-Sans-Tête.

- Deux fantômes dans la même pièce, c'est du jamais vu ! s'exclama Colin, les yeux brillants d'excitation. Je dois vous laisser ! s'excusa-t-il, piquant un sprint en direction des escaliers avant d'en gravir les marches quatre à quatre.

- Merlin, on en est enfin débarrassé ! dit Blaise en levant les yeux au ciel avec un soupir fatigué. Merci Flamel, tu nous as sauvés.

- Ce n'est rien, répondit Elenna. Je le comprends en soi : cela doit être merveilleux de découvrir tout ce qui appartient au monde de la magie, quand on y a jamais été exposé.

- Tu as vraiment croisé le Baron Sanglant ? lui demanda Théodore. Il n'était pas là quand on est arrivés tout à l'heure. Quoi que, c'est un fantôme, il aurait pu prendre un raccourci en traversant les murs, se corrigea-t-il de lui-même.

- Eh bien en fait… Non, je n'ai pas croisé le Baron Sanglant, avoua la française avec un sourire contrit. Mais le temps que Colin s'en rende compte, on sera déjà en cours.

Les Serpentard écarquillèrent les yeux de surprise face à l'aveu de la Serdaigle, puis ils affichèrent tous des petits sourires mi-amusés, mi-impressionnés.

- Ma foi, c'est une tactique tout à fait Serpentard que tu as utilisé là, lui fit remarquer Pansy.

Elenna laissa échapper un petit rire à cette remarque, puis ils rentrèrent dans leur salle de classe et s'installèrent rapidement à leurs places, Elenna retournant auprès de Padma. Ils attendirent ensuite en silence que le professeur Rogue arrive pour commencer la leçon, et celle-ci se déroula… Plutôt bien. Mais comment pouvait-il en être autrement avec les élèves de Serdaigle ?

Pour tous les fans de Botanique, le grand jour était enfin arrivé : c'était aujourd'hui que Gryffondors et Serpentards de deuxième année allaient enfin manipuler les mandragores. Les élèves des deux maisons étaient alignés des deux côtés des grandes tables dans la serre de Botanique, vêtus d'une blouse marron, de gants en cuir et d'une paire de cache-oreilles. Tous observaient avec crainte et curiosité les plants qui s'agitaient dans les pots face à eux. Depuis le cours catastrophique avec le professeur Lockhart, les élèves étaient quelque peu refroidis à l'idée d'être confrontés à une autre créature.

- Bonjour les enfants ! les salua Mme Chourave avec entrain, en entrant dans la serre, rayonnant de sa bonne humeur habituelle.

- Bonjour professeur Chourave ! répondirent les élèves.

- Bien ! Aujourd'hui, nous passons enfin à l'action ! dit la dame âgée. Est-ce que quelqu'un peut me faire un bref récapitulatif sur la plante que nous avons étudiée jusqu'à présent ?

Sans réelle surprise, Hermione et Théodore levèrent immédiatement la main, prêts à répondre à la question posée.

- Oui, Miss Granger, interrogea leur professeur.

- La mandragore, ou "mandragora", est une plante qui, une fois mature, peut servir d'ingrédient pour une potion pour ramener n'importe quelle personne pétrifiée à la vie, commença à expliquer Hermione. Toutefois, c'est aussi une plante très dangereuse : une fois adulte, son cri devient mortel pour quiconque l'entend.

- Excellent ! Dix points pour Gryffondor, lui accorda la femme aux cheveux poivre et sel. Soyez rassurés, les plantes que nous avons là sont encore très jeunes. Par conséquent, leurs cris ne feront, tout au plus, que vous étourdir au point de vous faire perdre connaissance, leur dit-elle. C'est pourquoi nous avons tous une paire de cache-oreilles. Mettez-les s'il vous plaît, demanda-t-elle, observant ses élèves s'exécuter. Maintenant, vous saisissez la mandragore en dessous de ses feuilles. Assurez-vous de la tenir bien fermement, et tirez-la hors du pot d'un coup sec ! dit-elle en joignant le geste à la parole.

Dès que la mandragore fut tirée hors de terre, celle-ci se mit à hurler à pleins poumons, et tous les élèves sans exception mirent leurs mains sur leurs cache-oreilles, trouvant le volume sonore de la plante encore trop fort pour leurs pauvres oreilles malgré la protection de ceux-ci. La professeur de Botanique, se rendant compte de l'inconfort de ses élèves, s'empressa de la rempoter tout en leur expliquant comment faire. Cela n'empêcha cependant pas Neville de tourner de l'œil et de tomber à la renverse entre Seamus et Dean, qui ne purent rien faire pour empêcher sa chute.

- … J'imagine que Londubat a mal mis ses cache-oreilles, présuma le professeur Chourave, avec une expression légèrement lasse, signe qu'il ne devait pas être le premier à réagir ainsi depuis qu'elle enseignait.

- Non madame, répondit Seamus. Mais il s'est évanoui quand même.

- … Eh bien, laissez-le ainsi, je m'en occuperai une fois que nous en aurons fini avec elles, fit l'adulte, sous les regards surpris des Gryffondor, exceptée Sophie, qui semblait n'en avoir rien à faire. Bien ! Maintenant, saisissez votre mandragore, et tirez ! ordonna-t-elle.

À contrecœur, les élèves obéirent, et vingt-et-une mandragores quittèrent leurs pots en même temps, offrant aux deuxième année un magnifique concert de hurlements qu'aucune autre créature n'aurait pu leur offrir. Sans compter leurs cris infernaux, leur apparence laissait aussi à désirer : elles ressemblaient à des bébés au visage fripé et… eh bien, en colère. Partagés entre ébahissement et dégoût, aucun d'entre eux n'avait encore replanté sa mandragore.

Ce fut Sophie qui fit le premier pas, grinçant des dents face au bruit insupportable de ces plantes : même avec les cache-oreilles, elle percevait leur cri très clairement à cause de son ouïe vampirique. Alors qu'elle recouvrait sa mandragore de terre, la Gryffondor se fit la réflexion que le cri des mandragores était aussi insupportable et strident que les cris des fans de Lockhart. Cette constatation l'amusa grandement et elle ne put s'empêcher de sourire, ce qui lui rendit ce cours déjà un peu plus supportable.

Du côté des Serpentard, Pansy s'était empressée de suivre son exemple, tout comme Théodore, bien que celui-ci semble également attentif à la conversation qu'entretenaient Blaise, Drago et Gabriel : les trois garçons essayaient de déterminer qui possédait la mandragore la plus hideuse.

Par chance, Madame Chourave ne proposa pas d'autres activités avec les plantes, et passa la fin du cours à leur expliquer les bienfaits du philtre de mandragore. Elle leur proposa également de poser de plus amples questions au professeur Rogue pour ceux qui étaient intéressés, puis les congédia avec bonne humeur.

Jeudi soir, après leur cours de Métamorphose où ils apprirent comment transformer un scarabée en bouton, Drago et Gabriel quittèrent leurs amis pour retrouver leurs professeurs respectifs pour leurs punitions. Ils avaient marché ensemble pendant quelques minutes avant de se séparer, Drago prenant la direction des cachots, tandis que son frère prenait la direction du troisième étage.

L'héritier Malefoy ne pouvait s'empêcher de plaindre son frère en son for intérieur de devoir supporter l'écrivain pendant deux heures alors qu'ils venaient de finir leur journée de cours.

Arrivé devant la salle de potion, il franchit la porte après avoir toqué sur celle-ci pour signaler sa présence à son parrain. L'adulte leva alors la tête des copies qu'il était en train de corriger, et invita son filleul à s'asseoir à son pupitre d'un signe de la main.

- Bonsoir professeur, le salua Drago.

- Bonsoir Drago, dit le professeur Rogue, avant de reporter son attention sur la pile de parchemins devant lui. Nous avons deux heures devant nous avant le début du dîner, je te propose donc de sortir tes affaires et de commencer tes devoirs.

- … Donc je ne vais pas récurer de chaudrons ? s'étonna Drago.

Severus releva les yeux dans sa direction, son regard lui laissant clairement sous-entendre la réponse.

- Tu es un élève de ma maison Drago, il est hors de question que je te laisse effectuer une tâche aussi dégradante, dit-il d'une voix traînante.

- Je vois, répondit le garçon aux cheveux blonds, tout en sortant ses affaires de son sac. Cependant, si je puis me permettre, vous avez été un peu dur avec Harry… Signer des autographes avec Lockhart n'est pas vraiment une partie de plaisir…

Severus ne put s'empêcher d'acquiescer aux paroles de son filleul. Il avait eu l'occasion de "parler" avec Gilderoy Lockhart, bien que c'était surtout l'écrivain qui avait tenu la conversation, et il avait rapidement compris qu'il avait affaire à l'un des êtres les plus insipides du monde magique. Il aurait pu éviter un moment désagréable à Gabriel, cependant, à chaque fois qu'il le voyait, il ne pouvait empêcher l'animosité qu'il éprouvait pour James Potter de ressortir et fausser son jugement. Gabriel lui ressemblait trait pour trait, et bien qu'il n'y pouvait rien, Severus ne pouvait s'empêcher d'être plus dur avec lui par moments.

… Surtout lorsque de mauvais souvenirs revenaient le hanter.

- Tu sais très bien que Monsieur Potter et moi avons quelques… Différends. Même s'il est à Serpentard, certaines choses ne peuvent pas être ignorées.

- Oui professeur, dit Drago, décidant de ne pas discuter.

- Maintenant, je crois me souvenir que tu as un devoir de Potions à rendre sur la potion d'enflure, fit remarquer le Maître des Potions. As-tu besoin d'aide ?

- … Je pense pouvoir m'en sortir, répondit Drago avec un sourire écarlate.

- C'est la réponse que j'attendais, dit Severus, offrant au Serpentard un sourire entendu.

# # # # # #

Pendant ce temps-là, Gabriel était en train de signer le cinquantième autographe de Lockhart sur une série de photos. Concrètement, il ne faisait que passer la plume blanche sur l'image de l'écrivain volant sur un balai : il avait eu peur de devoir apprendre à imiter la signature de l'écrivain, mais fort heureusement, celui-ci lui avait expliqué qu'il avait enchanté la plume pour qu'elle reproduise sa signature à la perfection. Il suffisait juste à Gabriel de la guider sur le papier, la plume se chargeant de faire le plus gros du travail, ce qui rendait la tâche pour le moins ennuyeuse.

Depuis le début de sa retenue, Lockhart n'avait cessé de parler. Écouter l'homme déblatérer sa vie et ses exploits s'ajoutait à l'ennui de sa tâche, et il préféra donc se concentrer sur les délicats mouvements de la plume.

L'homme aux cheveux blonds, bien que concentré sur ce qu'il disait, observait avec attention son élève. Quand Albus Dumbledore lui avait proposé le poste d'enseignant, il avait d'abord cru à une plaisanterie, et surtout que l'homme cherchait à le piéger en lui offrant un travail qu'il ne pourrait exercer sans révéler sa supercherie. Il avait voulu refuser son offre mais quand le vieil homme lui avait dit que Harry Potter serait un de ses élèves, il avait estimé l'occasion trop belle pour être manquée. Ce garçon avait disparu des radars depuis l'assassinat de ses parents dix ans plus tôt, et même les journalistes n'avaient pas réussi à le trouver. Découvrir que le Garçon-Qui-A-Survécu avait été élevé par les Malefoy, une famille qui, selon les rumeurs, aurait été au service du Seigneur des Ténèbres, avait été pour le moins surprenant.

Cela promettait de faire un beau roman s'il arrivait à gagner la confiance de l'enfant de sorte qu'il lui raconte son enfance, et cette retenue était l'occasion parfaite pour faire parler le garçon.

- Dis-moi Harry, commença l'adulte, voulant s'assurer qu'il aurait toute l'attention du Serpentard. Je me suis toujours demandé : qu'est-ce que ça fait de vivre avec la famille Malefoy ?

Gabriel fronça les sourcils à cette question, ne comprenant pas ce que son professeur voulait dire par là.

- … Je ne suis pas sûr de comprendre votre question, professeur, répondit le garçon aux cheveux de jais.

- Pardon, je me suis sans doute mal exprimé, s'excusa faussement Lockhart. As-tu déjà réfléchi à la situation sociale de la famille qui t'a recueilli, par rapport à ta famille de naissance ? Les Malefoy ont après tout été accusés d'avoir été complices du Seigneur des Ténèbres, bien qu'il n'y ait eu aucune preuve retenue contre eux, et tes parents étaient du côté de l'Ordre du Phénix.

- Le Seigneur des Ténèbres ? Répéta Gabriel.

- Eh bien oui. L'homme qui a assassiné tes parents, continua l'homme aux cheveux blonds, quelque peu étonné que le garçon sembla n'avoir jamais entendu parlé du mage noir. Tu ne savais pas que Lucius Malefoy avait longtemps été soupçonné d'avoir été parmi les fidèles du plus grand mage de tous les temps ?

Le Serpentard fronça encore plus les sourcils à la question qui lui était posée. En effet, Dumbledore lui avait aussi parlé du Seigneur des Ténèbres quand il avait été à l'infirmerie suite à leur périple qu'avait été la Pierre Philosophale, mais jamais il n'avait vu de mage noir chez ses parents. Les seules personnes qui avaient visité le manoir Malefoy de manière régulière depuis qu'il était enfant était son parrain, Serafina, et le conseiller Jedusor, et à sa connaissance, aucune d'entre eux n'avait de connection à la magie noire.

- Je n'en savais rien monsieur, avoua Gabriel.

- C'est pourquoi je te propose un partenariat, Harry, lui dit Lockhart en posant une main sur son épaule. Et si je t'aidais à écrire un livre sur ta vie chez les Malefoy ? "Le Garçon-Qui-A-Survécu élevé chez une famille présumée complice du Seigneur des Ténèbres !" ! Les lecteurs se l'arracheront !

Gabriel tomba des nues en entendant la proposition de l'écrivain. Il osait lui demander d'écrire un livre qui ruinerait l'image de sa famille, juste pour gagner en popularité ?! Le garçon aux cheveux de jais sentit la colère monter en lui, et réfléchit à la manière la plus correcte de l'envoyer paître sans que cela ne paraisse trop grossier. Il avait commencé à ouvrir la bouche quand un murmure étouffé se fit entendre, l'arrêtant net dans son élan.

- Du sang, je veux du sang…

Gabriel écarquilla les yeux de surprise et lança un regard autour de lui pour déterminer d'où provenait le murmure. Mais à son plus grand étonnement, il était toujours seul avec l'écrivain narcissique.

- Est-ce que quelque chose ne va pas Harry ? s'enquit Lockhart.

- Non, monsieur. Tout va bien, répondit immédiatement Gabriel, pensant qu'il devait avoir imaginé le bruit.

L'écrivain acquiesça, s'attendant à ce que son élève continue, mais celui-ci n'en fit rien et se concentra à nouveau sur la signature des autographes, affectant un mutisme sérieux. Le Serpentard se refusait de croiser le regard de l'homme aux cheveux blonds, et comptait garder le silence pour l'heure et demie de retenue qu'il lui restait.

Pensant, à juste titre, qu'il avait brusqué le garçon, Lockhart s'empressa de le rassurer.

- Bien sûr, tu n'es pas obligé de me donner ta réponse maintenant ! dit-il. Je voulais juste te dire que si tu voulais raconter ton histoire, je serais enchanté de t'aider à le faire.

Gabriel acquiesça encore une fois silencieusement sans relever les yeux, réprimant un soupir frustré : par Morgane, qu'est-ce qu'il donnerait pour quitter ce bureau et cet homme narcissique !

En plus de devoir supporter la présence de l'homme, le jeune Serpentard ne pouvait s'empêcher de rester sur le qui-vive, à cause du murmure qu'il avait entendu. Peut-être que cela n'avait en effet été que le fruit de son imagination et de la fatigue, mais les mots qui avaient été prononcés restaient pour le moins inquiétants…

Le reste de sa retenue passa au ralenti, ou du moins, c'est ce qu'il sembla à Gabriel. Après un temps interminable, son ventre se mit à gargouiller, ce qui fit lever les yeux du narcissique dans sa direction, l'adulte étant parti se rasseoir à son bureau.

- Eh bien, j'imagine que ce doit bientôt être l'heure de dîner, dit l'adulte en jetant un coup d'œil à sa montre avant de s'exclamer. Nom d'un best-seller ! Il est presque vingt heures ! C'est fou comme le temps passe vite !

- Oui… c'est effrayant, acquiesça le Serpentard n'ayant qu'une hâte : s'en aller.

- Oui, je pense que nous en avons assez fait pour aujourd'hui, dit Lockhart en se levant. Tu peux partir devant, le temps que je range mes affaires. Et bien sûr, prends le temps de réfléchir à ma proposition, lui dit-il avec son sourire publicitaire. Tu as encore huit bons mois pour te décider ! Ma porte sera toujours ouverte pour toi, Harry.

Gabriel n'ajouta rien et prit congé de l'homme, soulagé de quitter ce bureau et ce personnage oppressant. Drago ayant lui aussi très certainement fini sa retenue, puisque contrairement au professeur Lockhart, Severus se montrait ponctuel, il se dépêcha de prendre la direction du rez-de-chaussée pour retrouver ses amis dans la Grande Salle.

Il marchait au beau milieu d'un couloir quand il entendit à nouveau le murmure.

- Sang infâme… Tous les déchirer !

Gabriel s'arrêta net, regardant frénétiquement autour de lui, mais encore une fois il n'y avait personne à l'horizon. Sûr de ne pas avoir halluciné la voix, le Serpentard avança tout doucement dans le couloir, les yeux fermés pour se concentrer uniquement sur ce qu'il entendait. Inconsciemment, il se rapprocha du mur et entendit à nouveau la voix sifflante.

- Indignes, misérables… Je dois les écorcher !

La main posée contre la pierre, Gabriel essaya de suivre la voix jusqu'à son origine, et alors qu'il avançait, il se fit la réflexion qu'elle semblait comme provenir de l'intérieur de la pierre même. Il continua son chemin jusqu'à descendre au premier étage, avant d'arriver dans une impasse : il parvenait encore à percevoir les phrases lugubres de la voix, mais elle semblait s'éloigner et prendre… de la hauteur ?

- Harry ! l'interpella Hermione, le faisant sursauter et se retourner pour faire face à la Gryffondor, qui arrivait au pas de course accompagnée d'Olivia et Sophie. Pourquoi est-ce que tu ne t'es pas arrêté quand on t'a appelé tout à l'heure ?

- Désolé, s'excusa Gabriel, quelque peu distrait par le fait d'essayer de continuer à percevoir l'étrange voix. Dites, vous entendez cette voix ? demanda-t-il.

- Une voix ? répéta Olivia. Je n'entends rien… Tu entends quelque chose Sophie ?

- … Pas vraiment. Juste les bruits habituels du château, bien que j'ai l'impression qu'il y ait plus de bêtes cette année, dit la vampire après avoir prêté attention à son environnement.

- Étrange, dit Gabriel, fronçant les sourcils. J'entends une voix depuis que je suis dans le bureau du professeur Lockhart, dit-il, en commençant à marcher doucement, entendant la voix s'éloigner de plus en plus.

- Harry… On devrait peut-être descendre à la Grande Salle, et manger. Tu dois être-, commença à dire Hermione, avant de se faire couper par le garçon aux cheveux de jais.

- Ça se déplace, dit soudain Gabriel. Et ça dit qu'il veut tuer.

- Tuer ? répéta Olivia, une pointe d'inquiétude dans la voix. Harry, attends ! s'exclama-t-elle alors que le garçon se mettait à courir, elle ne savait où.

Les trois Gryffondor suivirent le Serpentard à travers le premier étage, jusqu'à arriver dans un couloir où le sol était mouillé, ce qui les fit s'arrêter.

- C'est nouveau ça, dit Olivia en passant devant les autres, avant de se tendre et hurler de peur.

- Olivia ? s'enquit Hermione en voyant son amie revenir vers eux, clairement apeurée. Est-ce que tout va bien ?

- Des ar…araignées, bafouilla la fille aux cheveux de jais, se cachant derrière la brunette en désignant d'un doigt tremblant un coin de mur où des arachnides se déplaçaient en file indienne. Je déteste les araignées !

- Loin de moi l'idée de dénigrer ta phobie Williams, mais je dirais qu'on a un problème plus grave que ça, fit remarquer Sophie, le regard fixé au sol.

Les trois humains l'imitèrent, et aperçurent dans le reflet de l'eau une phrase en rouge sur le mur à leur droite. Relevant les yeux, Hermione lut le message qui y était inscrit.

- "La chambre des Secrets a été ouverte. Ennemis de l'héritier, prenez garde"..., dit-elle dans un murmure.

- … Ça a été écrit avec du sang, constata Sophie après avoir reniflé l'air.

- Du sang ?! répéta Gabriel en se tournant vers la vampire.

- Qu'est-ce que ça ? demanda Olivia, tendant le cou par-dessus l'épaule d'Hermione pour essayer de voir quelque chose qui se trouvait un peu plus loin dans le couloir.

Prudemment, les quatre enfants s'approchèrent du mur pour arriver à distinguer la chose qui semblait pendre, accrochée à la colonne en marbre juste à côté du message. Ils n'avaient fait que quelques pas à peine quand Gabriel s'exclama :

- Par Merlin ! Est-ce que c'est Miss Teigne ?!


Et voilà pour le chapitre de ce mois-ci chers lecteurs !

Nous espérons qu'il vous aura plu, et que vous attendrez le prochain avec impatience.

Comme nous vous l'avions signalé lors de la publication du chapitre 16, le chapitre 18 sera en effet publié avec un décalage de deux semaines supplémentaires par rapport au délai habituel (date précise disponible sur les profils et Ao3).

N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous donner vos réactions, vos remarques, ce que vous avez apprécié ou non, etc… C'est toujours utile pour nous, concernant la suite de la fiction, mais aussi pour des écrits futurs.

Nous vous souhaitons une bonne journée, et vous disons à la prochaine pour un prochain chapitre !

De gros bisous à vous, on vous embrasse très fort !

Artémia, Elisabeth, et Lilianna.