Bonjour à vous chers lecteurs,

Nous espérons que vous allez bien, et que l'attente n'a pas été trop longue !

Sans plus attendre, voici le chapitre 19. Nous vous souhaitons une bonne lecture, et on se retrouve en bas !

Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling. Seuls nous appartiennent les personnages inventés et le scénario retravaillé de cette histoire.

P.S : Les passages ou mot en italique signifient soit un flash-back, soit un sortilège.

Les passages en gras et italique signifient qu'un de nos personnages parle en Fourchelang.

Le style gras sera utilisé pour un dialecte inventé par nos soins et les rares fois où les personnages parlent d'autres langues que l'anglais.

PS : To our dear English-speaking readers,

We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), is studying English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)

That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !

Best regards,

Artémia, Elisabeth, and Lilianna.


Chapitre 19

Alors que Lucius franchissait les portes du manoir Malefoy, ouvertes par les bons soins de Dobby, il fut soulagé de ne pas tomber immédiatement sur sa femme. Il désirait prendre un peu de courage liquide avant de lui annoncer la mauvaise nouvelle qu'il venait d'apprendre. Ainsi donc, il se déplaça aussi silencieusement que possible dans les couloirs de sa demeure pour rejoindre son bureau, où se tenait son mini-bar personnel, et attrapa tout ce dont il avait besoin pour se préparer un Explosard.

Depuis qu'il avait quitté le Ministère et la compagnie du Lord noir, l'homme aux cheveux blonds avait l'impression d'être un homme de cirque marchant sur un fil sans filet de sécurité, et balloté par le vent. Le fait d'apprendre que ses enfants étaient potentiellement en danger à cause d'un artefact qu'il avait lui-même délivré le rendait malade. De plus, il ne pouvait se résoudre à garder Narcissa dans l'ignorance : ils s'étaient promis, depuis l'enlèvement de Gabriel de ne plus jamais garder de secret l'un pour l'autre. Et depuis que leur famille était à nouveau complète, Narcissa s'était révélée extrêmement surprotectrice envers leurs deux fils.

… Il avait clairement l'impression d'avoir déjà un pied dans la tombe, avant même d'avoir expliqué la situation à son épouse.

Et en parlant du loup, Narcissa entra à ce moment dans son bureau, plusieurs documents et livres dans les bras, sans doute en provenance directe de sa bibliothèque personnelle. Nul doute que Dobby était allé la prévenir de son retour.

- Bonsoir Lucius. J'espère que tu as passé une bonne journée, le salua-t-elle, avec enthousiasme.

- Bien sûr ma colombe, répondit Lucius. Et toi ? As-tu trouvé ce que tu cherchais ?

Sans qu'il sache pourquoi, ces mots firent immédiatement perdre son expression joviale à Narcissa. Après quelques secondes pendant lesquelles aucun d'eux ne dit mot, Narcissa s'avança pour déposer ses affaires sur le bureau de son mari, avant de lui lancer un regard perçant.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-elle, d'un ton ferme.

- Pourquoi voudrais-tu que quelque chose se soit passé ? s'enquit son mari, déglutissant quand les yeux de Narcissa se plissèrent de mécontentement à cette réponse.

- Parce que la dernière fois que tu m'as appelé "ma colombe", c'était pour m'annoncer que ton père avait refusé nos fiançailles, lui rappela l'ancienne Black. Tu n'as cessé de m'appeler par ce surnom toute la semaine qu'il t'a fallu pour te décider à me le dire, alors s'il te plaît, ne tournons pas autour du pot, et dis-moi ce qu'il se passe !

Lucius ne put empêcher le sourire maussade qui s'installa sur ses lèvres quand Narcissa lui rappela les difficultés qu'il avait eues pour convaincre son père de le laisser l'épouser.

Prenant une gorgée de sa boisson, Lucius fronça les sourcils quand, au lieu de sentir l'alcool lui brûler la gorge, le goût sucré de jus de pomme atteignit ses papilles. Il adressa un regard ennuyé à sa femme, sachant très bien qu'elle était à blâmer pour ce petit tour de passe-passe, mais celle-ci se contenta de hausser un unique sourcil inquisiteur, attendant qu'il lui réponde.

- Je suppose que tu te souviens que le conseiller nous a rendu visite le jour où nous avons fêté l'anniversaire des jumeaux pour la deuxième fois ? demanda-t-il, en posant son verre sur son bureau.

- En effet, confirma Narcissa, les sourcils froncés. Cela a donc quelque chose à voir avec le travail ?

- Plus ou moins, répondit Lucius en s'installant dans le canapé. Nous avions mis au point un plan pour faire en sorte que Arthur Weasley abandonne son travail insignifiant au Ministère, et le détourner de ses principes envers les moldus. Malheureusement comme tu t'en doutes certainement, il nous était impossible d'agir directement puisque mon animosité à son égard est bien connue au Ministère. C'est pourquoi nous avons décidé d'utiliser un moyen détourné pour parvenir à nos fins, expliqua-t-il.

- Pourquoi est-ce que je sens qu'il y a un "mais" ? dit Narcissa, s'asseyant dans un des voltaires qui se trouvait en face du canapé Chesterfield où son mari s'était installé.

- Nous avons utilisé le carnet de Jedusor, confia l'homme aux cheveux blonds. Cependant, Arthur ne l'a pas conservé : il l'a donné à sa fille.

Lucius attendit en silence que sa femme réagisse, Narcissa semblant toujours en train d'assimiler les informations qu'il venait de lui donner. Cela ne lui prit pas longtemps pour relier les points et tirer les conclusions de ce que cela impliquait pour leurs fils, et Lucius vit les traits de Narcissa se durcirent alors qu'un sourire pincé étirait ses lèvres.

- Es-tu juste en train de me dire qu'une enfant de onze ans est actuellement en possession d'un artefact de magie noire d'une extrême puissance, et qu'elle se trouve à Poudlard ? Endroit où nos enfants sont en ce moment même ?! s'écria-t-elle, sa voix s'étant faite de plus en plus forte au fur et à mesure qu'elle énonçait les faits. Est-ce que tu mesures la gravité de ce que tu as fait Lucius Abraxas Malefoy ?! Ton égo et ta fierté ont mis nos enfants en danger !

- Cissa, il se peut que le journal soit resté au Terrier dans le bureau de la jeune fille, où il ne causera aucun mal, tenta de l'apaiser Lucius.

- Je l'espère pour toi Lucius, parce que sinon, mari ou pas, je jure que je vais te faire regretter d'être né ! le menaça la dernière des Black avec un regard meurtrier.

Lucius hocha la tête, incapable de trouver les mots pour répondre à cette menace sans ajouter plus d'huile sur le feu. Narcissa sembla se satisfaire de son mutisme et reprit contenance, orientant la conversation sur ses dernières découvertes concernant les reliques de la mort. Elle avait réussi à trouver un ouvrage sur la pierre de résurrection dans la bibliothèque ancestrale des Malefoy qu'elle disait être tout bonnement intéressant.

Leur discussion fut troublée par Dobby qui entra dans le bureau après avoir fait une courte révérence, afin de donner le courrier qui était arrivé ce matin à ses maîtres. Lucius s'empara de la liasse d'enveloppes et les parcourut rapidement, avant de s'arrêter sur celle qui, à son grand étonnamment, portait l'écriture de Drago. Ayant comme un mauvais pressentiment, Lucius ouvrit l'enveloppe et déplia la lettre, sous le regard curieux de sa femme.

- Un problème, Lucius ? demanda-t-elle.

- Les garçons nous ont envoyé une lettre, répondit Lucius.

- … C'est rare qu'ils nous écrivent en premier, fit remarquer Narcissa, ne sachant quoi penser.

Lucius acquiesça et entama la lecture de la lettre, son froncement de sourcils s'accentuant de plus en plus, au fur et à mesure que ses yeux descendaient sur le papier.

Père, Mère,

Nous espérons que vous allez bien depuis notre départ à Poudlard, et remercions maman pour les friandises qu'elle nous a faites parvenir. Les premières semaines qui suivirent notre retour furent pleines de rebondissements, à commencer par la découverte de l'identité de notre nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal : Gilderoy Lockhart ! Cela explique pourquoi nous avons dû acheter tous ses livres, bien qu'il nous est toujours difficile de voir à quoi cela peut nous servir pour la matière… Ne vous inquiétez pas pour autant, Théodore et Hermione (enfin, surtout Théodore) sont déjà en train de nous concocter un planning de travail pour rattraper notre retard !

Nous voulions également vous informer que nous avons bien reçu nos affaires de Quidditch, mais, ayant eu quelques difficultés à les récupérer pour des raisons que nous ne développerons pas dans cette lettre, nous avons été envoyés en retenue. Nous vous en donnerons les détails une prochaine fois.

Aussi, nous espérons que le dîner que vous aviez prévu avec les parents d'Olivia et Serafina s'est bien passé, et que vous avez pu faire plus ample connaissance…

Enfin, plusieurs événements sont survenus au cours de ces trois semaines qui nous ont conduits à parler de la Chambre des Secrets ainsi que de la descendance des quatre fondateurs, et plus particulièrement de l'héritier de Serpentard. Nos amis sont persuadés que cela pourrait être Drago, étant donné l'ancienneté de la famille Malefoy. À notre connaissance, notre lignée n'a jamais croisé celle de Salazar Serpentard, mais nous préférions vous demander afin d'en avoir le cœur net.

Nous savons que cette lettre comporte beaucoup de questions, mais si vous pouviez y répondre dans les plus brefs délais, nous vous en serions reconnaissants.

En espérant avoir de vos nouvelles très vite,

Drago et Harry.

PS :Il y a une deuxième lettre pour vous, père. Harry.

Lucius poussa un soupir avant de passer la lettre à sa femme pour qu'elle la lise à son tour. Pendant ce temps, il chercha à l'intérieur de l'enveloppe la deuxième lettre que Gabriel avait mentionnée, et la trouva sans trop de difficultés.

Elle était bien plus petite que la première et Lucius l'ouvrit rapidement, désireux de savoir ce que son deuxième fils avait à lui demander pour que cela justifie l'usage d'une deuxième lettre. Il pâlit à vue d'œil dès les premières lignes, et ce mauvais pressentiment qu'il avait eu en voyant l'enveloppe se confirma de la pire des façons.

Père,

Je vous adresse cette lettre à vous spécifiquement parce que vous semblez plus proche du Conseiller Jedusor que ne l'est mère. Lors de ma retenue avec le professeur Lockhart, il a parlé du Seigneur des Ténèbres : l'homme qui aurait assassiné Lily et James Potter le soir où le conseiller m'a ramené à la maison, alors que je n'étais qu'un bébé.

Je suis un peu perplexe parce que je n'avais encore jamais entendu parler de lui, ou de ce qu'il a fait. Et quand je repense au ton employé par le professeur Lockhart, je suppose qu'il a dû faire des choses terribles pour avoir gagné ce titre. Pouvez-vous me renseigner à son sujet ?

D'ailleurs, si c'est le Conseiller Jedusor qui m'a récupéré chez les Potter le soir de leur meurtre, se pourrait-il qu'il l'ait croisé en chemin ? J'apprécierais si vous pouviez lui poser la question.

En espérant avoir de vos nouvelles très vite,

Harry

Lucius bondit hors du canapé, commençant à faire les cents pas en face de la cheminée, la lettre froissée dans sa main gauche, ce qui attira immédiatement l'attention de Narcissa, qui reporta son attention sur son mari au teint blafard.

- Lucius ? s'enquit-elle, son ton laissant deviner son inquiétude.

- Gabriel a entendu parler du Seigneur des Ténèbres, dit Lucius, s'applaudissant mentalement pour avoir gardé son calme en prononçant ces mots. Il veut savoir qui il est, et si le conseiller Jedusor l'a croisé le soir où nous l'avons récupéré.

Le visage de Narcissa devint lui aussi plus pâle en entendant ces mots. QUI, au nom de la langue fourchue de Salazar Serpentard, avait révélé cette information à son fils ? Qui qu'il ou elle soit, Narcissa n'avait qu'une seule envie : trouver le moyen de l'enterrer six pieds sous terre. Elle n'avait aucune envie de parler de cela avec ses enfants, et ne doutait pas qu'il en valait de même pour Lucius.

Dobby, qui était resté dans l'encadrement de la porte du bureau parce que son maître ne l'avait pas congédié, tentait tant bien que mal de ne pas geindre et supplier son maître de ramener les enfants en toute sécurité au manoir Malefoy. Ce fut ses plaintes à peine audibles qui attirèrent l'attention de Narcissa sur lui, la maîtresse de maison le renvoyant afin qu'il s'en aille préparer le dîner.

L'elfe de maison s'en alla sans demander son reste, son esprit restant fixé sur le journal qu'avait mentionné son maître. Il ne savait pas exactement à quoi servait ce journal, mais le peu de fois où il avait dû le déplacer ou le nettoyer, il avait ressenti une quantité phénoménale de magie noire en émaner, ce qui l'avait toujours mis extrêmement mal à l'aise. Au vu de l'aura noire qui se dégageait de l'objet, Dobby ne pouvait que supposer que quiconque viendrait à l'avoir en sa possession serait influencé par lui, et serait incité à blesser autrui.

Et cet artéfact se trouvait au même endroit que ses jeunes maîtres.

S'éloignant discrètement mais rapidement, Dobby se jura de ramener ses maîtres à la maison, réfléchissant déjà à un moyen pour les faire rentrer et ce, le plus tôt possible.

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Alors que les premières couleurs de l'automne commençaient à apparaître à Poudlard, Olivia attendait impatiemment que sa partenaire de Métamorphose arrive en classe.

Elenna avait promis d'apporter son animal de compagnie pour qu'elles puissent pratiquer le sortilège de Métamorphose, et la Gryffondor trépignait à l'idée d'enfin voir cet animal si mystérieux. Quand la Serdaigle arriva avec le reste des bleu et bronze, les mains dans sa cape de sorcière et sans animal de compagnie en vue, Olivia se sentit déçue.

- Tu n'as pas amené ton animal de compagnie ? demanda-t-elle, alors que la fille blonde s'asseyait à ses côtés.

- Brownie ? Si, il est avec moi, répondit Elenna, son ton légèrement incertain alors qu'elle commençait à se triturer les doigts … Tu es toujours sûre de vouloir l'utiliser pour le cours d'aujourd'hui ?

Olivia acquiesça, tout en essayant d'imaginer ce que pouvait bien être Brownie… Ce n'était de toute évidence ni un hibou, ni un chat, sinon Elenna ne s'inquiéterait pas à ce point de sa réaction. Elle ne pensait pas que c'était un crapaud non plus, parce qu'il était de notoriété publique que Neville en avait un, et étant à Gryffondor, il lui était souvent arrivé d'aider son camarade de maison à le retrouver.

Elle imagina l'espace d'un instant que cela pouvait être une araignée, et cette simple pensée la fit frissonner d'effroi.

- Ce n'est pas… une créature à huit pattes, n'est-ce pas ? s'enquit-elle, sa peur clairement audible dans sa voix.

- Oh non ! la rassura immédiatement la Serdaigle. En fait, c'est un serpent. Mais je peux t'assurer qu'il n'est pas venimeux ! dit Elenna en sortant délicatement sa main droite de sa poche.

Olivia vit alors un tout petit serpent aux écailles marron et noire sortir de la manche de la jeune fille, sortant fréquemment sa langue fourchue pour sentir l'air, avant de venir s'enrouler autour de la paume de la Serdaigle.

- Il n'est pas un peu… petit ? demanda Olivia, étonnée par la taille de l'animal.

- Il mesure 70 cm en temps normal, répondit Elenna en s'aidant de son autre main pour dégager le serpent, et le déposer sur leur bureau. Mais le professeur Flitwick lui a appliqué le sortilège de ratatinage pour que les autres élèves ne paniquent pas.

- Et tu l'as depuis quand ? continua Olivia en tendant le doigt vers l'ovipare, qui tourna la tête pour regarder l'appendice avec ce qui sembla à la jeune fille aux cheveux de jais être un mélange de curiosité et méfiance.

- C'est… Dumbledore qui me l'a offert après notre passage à Gringotts pour prendre connaissance du testament de Nicolas et Pernelle, dit Elenna, caressant délicatement la tête du serpent du bout des doigts.

- Mais… Tu n'as pas peur des ragots étant donné les rumeurs à propos de la Chambre des Secrets et l'héritier de Serpentard ? Je veux dire, le fait que tu aies un serpent comme animal de compagnie ne va pas te causer de problème ?

- Je ne pense pas, non. Les autres ne prêtaient pas vraiment attention à moi, et maintenant que j'ai Brownie, ils ont même plutôt tendance à garder leur distance, avoua la Serdaigle. Seule Luna n'a pas l'air de s'en inquiéter.

- Luna ? répéta Olivia.

- C'est une fille de première année, répondit la Serdaigle. Elle est sympa. Un peu étrange, mais sympa.

Olivia acquiesça, contente d'entendre que la Serdaigle socialisait avec d'autres personnes que Padma ou eux.

Elles s'entraînèrent ensuite à reproduire les mouvements de poignet nécessaires pour le sort à réaliser. Leur professeur de Métamorphose passa devant elle, corrigea leur geste, puis rendit au serpent sa taille normale en leur disant que cela rendrait la métamorphose plus facile : il était en effet bien plus complexe de métamorphoser un être vivant ou un objet qui était déjà sous l'emprise d'un sort, quel qu'il fût.

Cette transformation surprit Olivia, qui ne s'attendait pas à ce que l'animal soit aussi gros, mais aussi les élèves qui pratiquaient aux tables voisines de la leur, et qui pour certains lancèrent des regards peu rassurés en direction de l'ovipare.

Les deux jeunes filles passèrent le reste de leur cours à s'entraîner à métamorphoser Brownie, grimaçant quand leur sort échouait et laissait le pauvre serpent à un stade intermédiaire de la transformation. À la fin de l'heure, elles avaient réussi à lui faire prendre la forme d'un verre, bien que celui-ci garda le motif et la couleur des écailles du serpent.

Il leur restait encore du chemin à faire avant de maîtriser ce sort…

Le reste de la semaine fila à grande vitesse, et les jumeaux reçurent une lettre de leurs parents, la missive étant accompagnée d'un paquet pour Drago. L'héritier Malefoy le déballa, mais au vue de la forme, il était facile de deviner qu'il s'agissait d'un balai.

Avant qu'ils ne partent pour Poudlard, leur père lui avait demandé quel balai Drago désirait avoir s'il était pris dans l'équipe de Serpentard, et il lui avait dit qu'un Nimbus 2000 comme celui de son frère lui conviendrait parfaitement. Après avoir déballé le paquet, le jeune blond constata que son père ne l'avait écouté qu'à moitié : il lui avait effectivement offert un Nimbus, mais c'était un Nimbus 2001 ! Le balai dernière génération, encore plus rapide que celui de son frère !

Pendant que le blond était en train de déballer son paquet, Gabriel s'empressa de lire la lettre qui l'accompagnait. Leurs parents y disaient qu'ils discuteraient de tout ce qu'il leur était arrivé quand ils se verraient pendant les vacances de Noël, et les informaient par la même occasion qu'il avait été décidé que ce serait Serafina qui organiserait la fête du Réveillon cette année.

Le garçon aux cheveux de jais retint un soupir de déception en voyant que son père ne lui avait pas adressé de réponse à sa missive, et un deuxième soupir de lassitude à l'idée d'assister à une énième réception.

Surtout que leurs parents leurs avaient fait comprendre qu'il leur fallait à présent faire honneur au nom Malefoy, et donc se comporter de manière adéquate en société, et particulièrement pendant les réceptions de ce genre.

Le balai étant à présent visible aux yeux de tous, Blaise siffla d'admiration en le voyant.

- Eh bien ! Ton père ne se moque pas de toi Drago : un Nimbus 2001 ! dit-il, attirant l'attention des Serpentard sur l'héritier Malefoy qui leva les yeux au ciel face à l'exubérance de son ami.

- Tu dramatises Blaise. Père a juste voulu s'assurer que j'avais un bon balai si jamais j'étais pris dans l'équipe de Serpentard, dit-il, permettant à son ami d'examiner son balai.

- Profite bien de ce cadeau Drago, dit Théodore qui avait relevé la tête de derrière son livre de Botanique. Un Nimbus 2001 vaut plus de 40 Gallions. Ne le casse pas dès le premier match.

Ce commentaire attira l'attention des quatre autres Serpentard sur le garçon aux cheveux bruns, le groupe au complet le regardant avec des expressions surprises : ils ne s'attendaient pas à ce que Théodore connaisse cette information, étant donné son intérêt pour le Quidditch.

- Je ne savais pas que tu t'intéressais au Quidditch Théo, fit remarquer Pansy, l'air plus qu'étonnée.

- Ce n'est pas le cas, dit son ami. C'est juste que je trouve cela intéressant de voir ce que les gens sont prêts à dépenser pour un objet qui peut potentiellement mettre fin à leur vie.

Cette remarque fit pouffer de rire Blaise et sourire Pansy, alors que les jumeaux regardaient leur ami avec un peu comme s'il venait de lui pousser une deuxième tête.

- Si tu veux, tu peux venir avec nous demain pour encourager Drago et Harry et les observer risquer leur vie, plutôt que d'aller étudier à la bibliothèque, proposa Blaise avec un sourire amusé.

- Merveilleuse idée Blaise. Cela pourra me permettre d'écrire un livre comme le professeur Lockhart : Les Risques Insoupçonnés du Quidditch, acquiesça Théodore avec un air sérieux, ce qui fit pouffer de rire Drago et Gabriel, alors que Blaise se mettait à rire franchement, et que les épaules de Pansy étaient secouées de soubresauts alors qu'elle essayait de contenir son hilarité. Bon, blague à part, dit-il en portant son regard sur Drago et son frère. Votre père a-t-il répondu à nos questions dans sa lettre ? demanda-t-il.

- Non, répondit Gabriel. Il préfère attendre que nous rentrions en décembre pour nous en parler.

- Nous sommes donc toujours sans réponse, conclut son ami. Je reste cependant toujours d'accord avec Akantha : tu dois être l'héritier de Salazar Serpentard, Drago.

- Tu ne peux pas être sûr à cent pourcents Théo, lui dit l'intéressé.

- Je pense que le mieux serait d'attendre de voir ce que père peut nous dire à ce sujet, dit Gabriel. Je n'ai pas souvenir d'avoir vu quelqu'un avec le nom de famille Serpentard sur notre arbre généalogique, les quelques fois où nous avons pu aller dans le bureau de père.

Théodore, Blaise et Pansy acquiescèrent aux dires du garçon aux cheveux de jais, ayant également remarqué que leur conversation avait déjà attiré l'attention de certains élèves de leur maison, et de la table voisine.

Ils n'étaient pas les seuls à s'interroger sur l'identité de l'héritier de Serpentard, et certaines personnes disaient déjà qu'il devait s'agir de Drago, étant donné l'ancienneté de sa lignée. Il n'était donc pas nécessaire de rajouter de l'huile sur le feu.

De ce fait, ils abandonnèrent cette conversation pour revenir sur celle du Quidditch, Blaise se mettant à parier sur les chances de réussite de Drago, alors que Théodore faisait une liste de tout ce qui pourrait mal se passer pendant les sélections. Inutile de dire que cela ne fut pas pour rassurer le Serpentard aux cheveux blonds…

Le jour qui suivit, en tout début d'après-midi, Blaise, Pansy et Théodore accompagnèrent Drago et Gabriel qui s'étaient changés dans leur tenue de Quidditch pour enfin participer aux essais qu'ils attendaient depuis deux semaines. Tous les élèves de la maison des vert et argent qui souhaitaient y participer avait rendez-vous dans la cour de la fontaine afin qu'ils puissent se rendre ensemble sur le terrain, et c'est donc là qu'ils se dirigeaient.

Quand ils les vit arriver, Marcus Flint leur offrit un signe de tête en guise de salutation, puis, en bon capitaine, il prit la tête du groupe et guida les candidats aux essais à travers le château, jusqu'au terrain de Quidditch. Arrivant en vue de celui-ci, le septième année afficha un sourire triomphant : il venait d'apercevoir un groupe de personnes portant les couleurs de Gryffondor se diriger lui aussi vers le terrain. Il accéléra le pas, suivi immédiatement d'Adrian Pucey, également poursuiveur dans l'équipe, et interpella le capitaine de l'équipe adverse. Immédiatement, Olivier Dubois s'arrêta et se retourna, le Gryffondor fronçant les sourcils en voyant arriver les Serpentard en tenue de Quidditch.

- Tu t'es trompé de jour Flint. Le terrain est réservé pour Gryffondor aujourd'hui, dit-il sans prendre la peine de saluer sa némésis.

Les élèves de Serpentard finirent par rejoindre leur capitaine, mais s'arrêtèrent néanmoins à deux pas de distance des deux adolescents afin de garder de la distance avec les élèves de leur maison ennemie. Chacun se fusillait du regard, attendant de voir ce qu'allait répondre le capitaine des vert et argent.

Du coin de l'œil, nos cinq Serpentard virent avec étonnement Hermione, Olivia et Sophie s'approcher de l'attroupement d'élèves.

- Qu'est-ce qu'elles font là ? demanda Drago à voix basse.

- J'en sais rien, répondit Gabriel sur le même ton.

- Elles sont peut-être venues vous encourager, dit Pansy, avant que la voix de Flint ne la fasse reporter son attention sur les deux capitaines d'équipe.

- Pas la peine de monter sur tes grands chevaux Dubois, disait Marcus, amusé. J'ai discuté avec le professeur Bibine concernant les disponibilités du terrain de Quidditch pour faire les essais, et au vu du planning serré que nous avons, je suis allé voir Rogue qui nous a fait un laissez-passer, que Bibine a accepté. J'ai le document, si jamais tu doutes de moi, ajouta-t-il en sortant le parchemin pour l'agiter de manière narquoise sous le nez du Gryffondor.

Olivier lui arracha le document des mains et le parcourut des yeux, son froncement de sourcils s'approfondissant quand il eut fini sa lecture.

- J'imagine que nous allons devoir partager le terrain…, marmonna-t-il entre ses dents.

- Juste le temps de choisir nos joueurs, confirma Marcus.

Olivier y réfléchit et ouvrit la bouche pour lui répondre, avant d'être devancé par Ron Weasley, qui avait accompagné ses frères pour les soutenir et que les Serpentard n'avaient pas remarqué jusque-là.

- Choisir vos joueurs ? répéta-t-il avant de pouffer d'un rire entièrement ironique. On sait déjà que Potter sera sélectionné comme attrapeur après ses exploits de l'an dernier, et nul doute qu'il en sera de même pour Malefoy puisque son père s'est assuré de lui offrir le meilleur des balais ! dit-il avec amertume.

L'assemblée au grand complet avait dirigé son attention sur le Gryffondor de deuxième année, et, alors que Marcus lui lançait un regard particulièrement incendiaire, Gabriel vit Fred et George Weasley pousser un soupir las et lever les yeux au ciel. Il semblerait que les jumeaux aux cheveux de feu n'appréciaient pas non plus le commentaire de leur cadet.

- Que les choses soient bien claires Weasley, dit Marcus d'une voix aussi tranchante qu'un couteau, preuve que les paroles de Ron l'avaient réellement mis en colère. Ce qui fait une bonne équipe de Quidditch, ce n'est pas la renommée des joueurs ou encore leur balai dernière génération. Ce qu'il faut avant tout c'est un talent à exploiter, une volonté de s'améliorer, et l'esprit d'équipe ! Sans cela, personne n'est digne de voler à mes côtés, conclut-il avec une expression sérieuse.

Ron déglutit péniblement sous le regard dur du capitaine de Serpentard, ne pouvant s'empêcher de se sentir humilié et en colère que Flint vienne lui faire la leçon alors qu'il était loin d'être une lumière, et que personne ne dise rien pour le défendre.

- Il a raison, dit alors Hermione, et bien qu'il était évident qu'elle s'adressait uniquement à Sophie et Olivia, ses propos attirèrent également l'attention des autres élèves présents, et plus particulièrement de Ron. Ce qui fait le mérite d'un joueur, ce sont ses compétences, et non le balai qu'il utilise. Sa vitesse ne sera un atout que s'il sait comment s'en servir lors d'un match, conclut-elle, pragmatique.

- Toujours à avoir le dernier mot, hein Hermione ? dit Ron, son ton s'étant fait plus dur, cherchant clairement à blesser. Quand vas-tu comprendre que ce genre de commentaires te rend complètement insupportable ? Ce n'est pas étonnant que tu aies si peu d'amis ! dit-il. Ce genre d'attitude coupe toute envie de traîner avec toi !

Ces mots provoquèrent un brouhaha parmi l'assistance, certains semblant outrés des paroles du rouquin, d'autres semblant plutôt d'accord avec ce qu'il venait de dire, et d'autres encore, regardaient la scène avec indifférence ou une curiosité digne des raconteurs de ragots.

Les cinq Serpentard pour leur part, regardaient le rouquin avec stupéfaction.

- Dites moi que je rêve, dit Gabriel avec une expression effarée.

- Est-ce que j'hallucine ou Weasley vient d'insulter Hermione ? demanda Blaise au même moment, incapable de croire que Ron ait pu prononcer des paroles aussi grossières.

- C'était complètement déplacé et injustifié, dit Théodore, les sourcils froncés.

- Il mériterait que je lui en mette une, siffla Pansy, ses mains tremblant d'une colère contenue.

- Tu n'es pas la seule à en mourir d'envie, lui dit Drago. Olivia aussi à l'air prête à l'étriper.

Conformément aux paroles de Drago, la jeune Williams semblait prête à en découdre avec son camarade de maison : elle s'était avancée de quelques pas en direction du rouquin, mais avait été arrêtée par Hermione qui lui avait saisi le bras. Les deux filles étaient en train de discuter à voix basse, et d'après leurs expressions, leur conversation semblait quelque peu houleuse.

Sophie pour sa part passait son regard de l'une à l'autre, ne sachant de toute évidence pas comment réagir face à la dispute des deux jeunes filles.

Finalement, Hermione sembla obtenir gain de cause car ils virent Olivia plisser les lèvres et acquiescer lentement, comme si cela lui en coûtait.

À la grande surprise des Serpentard, Hermione ne répondit pas au commentaire de Ron. Interceptant leurs regards effarés et les signes que lui faisaient Gabriel, Pansy et Blaise pour l'inciter à se défendre, elle secoua la tête en signe de négation, avant d'effectuer quelques mouvements avec ses mains.

- Qu'est-ce qu'elle dit ? demanda Blaise, reconnaissant certains mouvements de leur première année et du signal qu'ils avaient utilisé pour intercepter Elenna lors du match de Quidditch opposant Serpentard et Serdaigle.

- Elle dit, "Il n'en vaut pas la peine", traduisit Théodore.

- … Comment tu arrives à savoir ce qu'elle dit ? continua le basané.

- Ma nourrice m'a appris la langue des signes quand j'étais petit, répondit le brun. Elle était muette.

- C'est bien pratique pour s'échanger des messages sans que les autres élèves comprennent, dit Drago avec un hochement de tête approbateur, alors que Théodore signait quelque chose à Hermione.

Les quatre autres Serpentard virent leur amie acquiescer à ce que venait de lui dire Théodore, puis ils la virent articuler de manière exagérée pour qu'ils puissent lire sur ses lèvres : "Cela ne sert à rien de commencer une dispute pour un sujet aussi futile.".

Sans attendre de réponses de leur part, Hermione partit en direction du stade de Quidditch, Sophie et Olivia sur les talons.

Frustrée de ne pas pouvoir défendre sa meilleure amie, la jeune fille aux yeux azur jeta un regard meurtrier en direction de Ron, et sourit de satisfaction en voyant que le jeune garçon subissait la remontrance de ses frères. Bien fait !

Le regard de la Gryffondor croisa ensuite celui de Pansy, qui fusillait elle aussi le Gryffondor aux cheveux roux du regard. Elles restèrent quelques secondes à se regarder, communiquant silencieusement, puis échangèrent un sourire de connivence : elles comptaient bien aller dire deux mots à Weasley quand Hermione aurait le dos tourné !

La vengeance est un plat qui se mange froid…

Alors que les trois jeunes filles disparaissaient dans l'une des tours de gradins, les deux capitaines d'équipes sentirent une tension s'enlever de leurs épaules : heureusement que la jeune Hermione avait eu la maturité de ne pas répondre aux paroles de Ron Weasley. Qui sait ce qui se serait passé après.

Marcus et Olivier se firent ensuite face, reprenant leur conversation là où ils l'avaient laissée.

- Je propose qu'on divise le terrain en deux, dit Olivier avant de diriger son regard vers le terrain, réfléchissant à la disposition de celui-ci. Deux heures devraient suffire pour constituer nos équipes.

- Ça me va, approuva Marcus. Et ça nous permettra de finir cette journée sur un match amical, dit Marcus, adressant un sourire à la dentition accidentée à son rival.

Olivier écarquilla les yeux avant de les plisser à la suggestion du Serpentard, se souvenant très bien des derniers matchs "amicaux" qu'il avait disputés contre Serpentard.

- Les matchs amicaux contre toi sont aussi… authentiques que les matchs de la coupe des quatre maisons, dit-il en grimaçant.

- Voyons Dubois, réfléchis, dit Marcus. Ce sont les seuls moments où nous pouvons explorer notre plein potentiel ! Il n'y a que nous, pas d'arbitre, ni de points à compter. Juste jouer jusqu'à ce que l'un de nos attrapeurs s'emparent du Vif d'or… Cela ne te tente pas ? le provoqua le Serpentard.

- Je ne dirais jamais non à un match, répondit spontanément le sixième année. Cependant, je ne tiens pas à être mis hors jeu par un cognard ou autre ruse mesquine si tôt dans l'année, ajouta-t-il.

- Je ne sais pas de quoi tu parles, nia le Serpentard. C'étaient des accidents, dit-il, bien que son expression reste mutine.

- Évidemment, répondit Olivier en levant les yeux au ciel. Et comme par hasard, ils sont majoritairement provoqués par ta faute ? dit-il en haussant un unique sourcil.

- Tu ne peux pas nier que c'est bénéfique pour les réflexes, répondit le septième année aux cheveux sombres. Je suis sûr que cela te sera utile si tu viens à intégrer le club de Flaquemare. De plus, il faut que nos joueurs se forment sur le terrain, et rien de mieux qu'un vrai match pour les mettre à l'épreuve !

Olivier resta quelques secondes silencieux, semblant réfléchir sérieusement à la proposition du Serpentard.

- … D'accord, un match, accepta Olivier en poussant un soupir résigné. Mais pas de blessés ! Notre match se tient dans un mois : hors de question de déclarer forfait à cause de tes bêtises.

- Je te promets que tes joueurs et les miens seront encore en capacité de disputer le premier match de la coupe des maisons, dit Marcus avec un sourire en coin, tout en levant la main en signe de bonne foi. Hein, les gars ? demanda-t-il en se tournant vers leurs candidats.

Lesdits candidats regardèrent les deux capitaines dans le silence, semblant considérer la proposition du capitaine de l'équipe de Serpentard après tout ce qu'ils avaient entendu. Après quelques instants, un quatrième année de Serpentard leva la main en se raclant la gorge, attirant l'attention de tout le monde sur lui.

- Je pense que je vais laisser passer ma chance, dit-il. Je ne pensais pas que c'était un sport qui serait si… Intense. Je vous souhaite bonne chance les gars !

Et sans demander son reste, l'élève fit promptement demi-tour et reparti vers le château, suivi rapidement de quelques camarades des deux maisons confondues qui étaient du même avis que lui, de sorte qu'il ne resta plus que les joueurs titulaires et une poignée de nouveaux.

- Bien, maintenant que les trouillards sont partis, nous pouvons commencer, déclara Flint.

Les futures recrues obtempèrent et partirent en direction du stade au pas de course, tandis que les joueurs qui avaient déjà joué les années précédentes prenaient leur temps : inutile de se presser tant que les capitaines n'étaient pas eux-même déjà sur le terrain.

Gabriel et ses amis étaient partis avec le premier groupe. Blaise, Pansy et Théodore partirent rejoindre les gradins, tandis que les jumeaux se rendaient à l'extrémité ouest du terrain de Quidditch avec le reste des élèves de Serpentard, attendant leur capitaine pour commencer l'entraînement.

Après quatre heures d'efforts intenses et douloureux, les équipes nouvellement formées de Gryffondor et Serpentard quittèrent le terrain de Quidditch, complètement éreintées.

Après avoir pris une douche et s'être changés, Gabriel et Drago rejoignirent leurs amis qui s'étaient rassemblés devant les vestiaires, et s'étonnèrent de voir Sophie et Olivia sans Hermione.

- Hermione n'est pas avec vous ? demanda Gabriel, surpris.

- Elle a dit qu'elle ne se sentait pas bien, répondit Olivia l'air inquiète, et qu'elle avait besoin d'air.

- Il faut dire que les regards noirs que lui lançait Weasley pendant tout le long des sélections ne l'ont pas aidée à se concentrer sur le match, intervint Sophie en haussant les épaules.

- Ron m'insupporte par moment ! s'énerva Olivia. Il s'est tenu à carreaux jusqu'à présent, pourquoi a-t-il fallu qu'il dise ça ?!

- Pour en revenir au Quidditch, dit Sophie, laissant Olivia évacuer sa frustration sans y répondre pour autant. Est-ce dans les habitudes de Flint d'envoyer des cognards sur les membres de sa propre équipe ?

- Flint a la manie de ne pas respecter les règles quand le professeur Bibine n'est pas là pour arbitrer le match, confirma Gabriel. Adrian m'a raconté qu'une fois, il a envoyé presque la moitié de l'équipe à l'infirmerie, et quand Mme Pomfresh lui a demandé de s'expliquer, Flint a répondu que c'était de leur faute si leurs réflexes étaient aussi mauvais, se remémora-t-il en grimaçant.

- … C'est un vrai joueur de Quidditch dans l'âme, dit Blaise, semblant à la fois admiratif et inquiet. Je pense que je vais attendre quelques années avant de postuler… Et donc, vous êtes sélectionnés ?

- Oui, confirma Gabriel, omettant le fait que Flint était venu le trouver avant le début de leur entraînement pour l'avertir qu'il serait l'attrapeur de l'équipe de Serpentard tant que le septième année aurait son mot à dire.

- Non je ne le suis pas, répondit Drago, l'air un peu déçu. Flint dit que mes compétences ne sont pas mauvaises mais que je n'ai pas assez d'expérience par rapport aux autres joueurs, dit-il avec un reniflement dédaigneux. Néanmoins, je devrais pouvoir jouer si l'un des joueurs titulaires venait à se désister pour une raison ou une autre. J'ai aussi la possibilité de m'entraîner avec l'équipe si je le souhaite pour perfectionner mes compétences, ajouta-t-il.

- Loin de moi l'envie de couper court à cette passionnante conversation sur le Quidditch, mais j'aimerais qu'on aille retrouver Hermione ! les coupa Olivia avec un regard de reproche. Je pense que ce qu'a dit Ron l'a vraiment bouleversée, et qu'elle a préféré s'isoler…

- Elle doit être à la bibliothèque, dit Théodore.

- J'en doute fortement, dit la Gryffondor aux yeux bleus. Elle sait que c'est là-bas qu'on chercherait en premier puisqu'elle y passe le plus clair de son temps. Elle n'ira jamais là-bas si elle n'a pas envie qu'on la trouve.

Ces paroles furent accueillies par un silence pensif.

- … Tu as une idée d'où elle aurait pu aller ? demanda Pansy.

- Non, répondit Olivia. Je ne l'ai jamais vue s'isoler comme ça depuis notre entrée à Poudlard… Sauf peut-être lors de la fête d'Halloween l'année dernière. Vous savez, quand elle s'est faite attaquer par un troll des montagnes dans les toilettes ! Mais je doute qu'elle soit retournée là-bas étant donné ce qu'il s'est passé. Cet événement l'a traumatisé.

- Alors… Nous allons devoir la chercher dans toute l'école ? résuma Drago avec une expression légèrement catastrophée, imaginant déjà le temps que cela allait leur prendre, alors qu'il était lessivé.

- On va se répartir les différents endroits possibles, le rassura Olivia. Avec Sophie, on va retourner dans notre dortoir pour vérifier qu'elle n'y est pas, puis on ira voir au rez-de-chaussée.

- Je m'occupe de la bibliothèque et des salles de classe, se proposa Théodore.

- Drago et moi irons jeter un coup d'œil au deuxième et troisième étage, dit Gabriel.

- Et Pansy et moi nous occuperons du quatrième et cinquième étage, en plus de l'infirmerie, conclut Blaise.

- Bien. On se retrouve devant la Grande Salle dans deux heures, dit Olivia. Si d'ici là, on ne l'a pas trouvée, j'en informerai le professeur McGonagall.

Le reste du groupe acquiesça, puis ils partirent en direction du château, se séparant alors qu'ils entraient dans la cour de la fontaine pour partir chacun en direction des lieux qu'ils s'étaient attribués.

Gabriel se sépara de Pansy, Blaise et Drago dans les escaliers pour commencer à inspecter le deuxième étage : Drago se chargerait du troisième étage, ce qui leur permettrait de couvrir plus de terrain et de terminer plus rapidement leurs recherches. Gabriel arpenta le couloir en veillant bien à vérifier chacune des salles qui s'y trouvaient, jusqu'à ce que son attention soit attirée par des bribes de conversation venant d'un couloir isolé.

Intrigué, le garçon aux cheveux sombres bifurqua dans la direction des voix, et au fur et à mesure qu'il s'en approchait, comprit qu'il s'agissait en réalité d'une dispute entre deux personnes de sexe féminin. Il finit par arriver dans une impasse, où se trouvait une énorme porte en chêne massif avec un écriteau indiquant "Toilette des filles" au-dessus de celle-ci.

"Étrange," se dit Gabriel. "Je ne me souviens pas avoir entendu qu'il y avait des toilettes à cet étage…". Il ne s'attarda pas sur cette pensée plus longtemps cependant, un cri strident en provenance des toilettes le faisant sursauter de tout son corps.

- Oh arrête ! Inutile de crier pour ça ! dit l'une des voix que Gabriel reconnut immédiatement.

- Hermione ? Est-ce que c'est toi ? appela-t-il en se tenant juste devant la porte, n'osant pas entrer et risquer de déranger Hermione ou son interlocutrice.

Immédiatement, les voix se turent, mais Gabriel attendit, ayant très bien reconnu la voix de son amie.

- Hermione ? appela-t-il à nouveau après quelques secondes de silence. Je sais que tu es là. J'ai reconnu ta voix, dit-il.

Cette fois, il n'eut pas à attendre longtemps avant d'entendre des pas s'approcher énergiquement de la porte, pour que la personne l'ouvre à la volée, dévoilant son amie Gryffondor. Hermione sortit des toilettes et referma la porte derrière elle avant de se tourner pour lui faire face, croisant les bras sur sa poitrine.

Évidemment, Gabriel remarqua de suite que la brunette avait les cheveux ébouriffés plus qu'à l'accoutumé, son uniforme était froissé, et ses yeux semblaient irrités, comme si elle se les était frottés pour sécher des larmes. Elle semblait également contrariée d'avoir été interrompue, mais avant d'avoir pu dire quoi que ce soit, elle fut elle-même interrompue par un cri strident en provenance des toilettes, qui les fit grimacer de douleur.

- Par Merlin, mais c'est quoi ce bruit ? s'enquit Gabriel, en se massant les targus : quoi que ce soit, cela avait failli le rendre sourd.

- C'est Mimi Geignarde, répondit Hermione, en lançant un regard à la fois blasé et agacé en direction de la porte des toilettes.

- Mimi Geignarde ? répéta le Serpentard aux cheveux de jais.

Hermione écarquilla les yeux de surprise en voyant l'air perplexe son ami, puis laissa échapper un rire, le regardant avec un air incrédule.

- Tu ne connais pas Mimi Geignarde ? dit-elle, son ton laissant clairement transparaître son étonnement. Je sais que tu n'es pas une fille, mais elle est assez connue… Tu n'en as vraiment jamais entendu parler ? insista-t-elle devant l'air perdu de Gabriel.

- Non, pourquoi ? C'est une élève de l'école ? s'enquit Gabriel, perdu.

Avant que Hermione ne puisse répondre, une silhouette passa à travers la porte encore fermée : une jeune fille portant sur sa robe de sorcière le blason de Serdaigle. Elle avait une apparence translucide et affichait un air renfrogné, les fusillant simultanément du regard, avant de tourner son attention sur Hermione.

- Notre conversation n'était pas terminée ! fit-elle remarquer d'une voix haut perchée en croisant les bras sur sa poitrine.

- Oh que si ! répondit Hermione d'un ton sec. Il n'y a pas ton nom inscrit sur l'écriteau, donc j'ai le droit de venir ici !

- Peut-être mais il n'y a qu'une seule personne qui a le droit d'y pleurer et de s'y lamenter, et c'est moi ! s'insurgea la Serdaigle.

Gabriel observa les deux filles poursuivre leur querelle, plus concentré sur la fameuse Mimi Geignarde que sur le sujet de la dispute en elle-même.

D'après son apparence, le fantôme ne devait pas être tellement plus âgée que Hermione et lui. Elle portait des lunettes rondes, et ses cheveux sombres étaient coiffés en deux couettes basses qui encadraient son visage.

- Pourquoi est-ce qu'un fantôme hante les toilettes des filles ? se demanda-t-il à voix haute.

Sa question fit s'interrompre et s'immobiliser Mimi, qui détacha son regard d'Hermione pour se focaliser sur le garçon aux cheveux de jais, s'approchant de lui avec un air menaçant.

- Laisse-moi deviner, tu n'as jamais entendu parler de moi ? l'interrogea-t-elle sur la rhétorique. Évidemment ! Qui s'intéresserait à la pauvre, pathétique Mimi Geignarde ? ! ajouta-t-elle sur un ton railleur en faisant mine de sangloter.

- Euh… N'étant pas une fille, il est assez logique que je n'ai jamais entendu parler de toi, fit remarquer le Serpentard.

- Laisse tomber Harry, elle agit toujours comme ça, dit Hermione en levant les yeux au ciel. C'est exactement pour cette raison que ces toilettes sont à l'abandon : plus personne ne vient ici à cause de son mauvais caractère.

- Ne m'ignorez pas ! s'indigna le fantôme, refusant qu'on l'ignore. Si vous voulez vous lamenter sur votre sort, faites-le ailleurs ! Surtout toi le garçon ! Au cas où tu aurais été trop idiot pour le voir, ces toilettes sont réservées aux filles !

- Harry est venu ME chercher, et il est MON ami. Si quelqu'un doit lui dire de partir, c'est à moi de le faire, dit Hermione, excédée par l'attitude vaniteuse du fantôme.

- C'est toujours un garçon qui a failli entrer dans un lieu dédié aux filles… Et qui ne s'est même pas présenté ! fit remarquer Mimi avec un ton dédaigneux.

- Je suis Harry Potter, se présenta alors aussitôt Gabriel, espérant apaiser le fantôme. Après, si ma présence te dérange tant, je peux attendre Hermione plus loin. De toute façon, nous ne pouvons pas nous éterniser ici, puisque nous devons retrouver nos amis dans… Un peu plus d'une heure dans la Grande Salle, ajouta-t-il après avoir jeté un coup d'œil à sa montre.

- Harry Potter ? répéta le fantôme aux cheveux sombres, surprise. Le fameux Harry Potter ?! Par Morgane ! C'est incroyable qu'une célébrité vienne dans mes toilettes ! s'exclama Mimi avec un sourire enchanté. Je suis désolée de m'être montrée aussi grossière, Harry. Tu peux venir ici aussi souvent que tu veux !

Le Serpentard n'eut pas le temps de lui répondre, le fantôme affichant soudainement une expression maussade, et ses yeux se brouillant de larmes.

- Mais qu'est-ce que je raconte. Pourquoi voudrais-tu t'associer à l'agaçante pleurnicheuse Mimi Geignarde ? dit-elle, avant de se remettre à sangloter.

Sans laisser le temps aux deux humains de lui répondre, l'ectoplasme fit demi-tour et traversa la porte retournant dans les toilettes, puis Hermione et Gabriel entendirent un bruit sourd comme si quelque chose avait percuté de l'eau, suivi de la lunette du cabinet qui se referme sur la cuvette.

Hermione ouvrit alors la porte et s'engouffra dans les toilettes, faisant signe à Gabriel de la suivre. Le Serpentard entra à sa suite, refermant la porte derrière lui, puis se dirigea timidement vers le centre de la pièce où Hermione était en train de récupérer ses affaires, qu'elle avait laissées au niveau des lavabos. Le garçon aux cheveux de jais ne put s'empêcher de regarder autour de lui, s'attendant à ce que Mimi surgisse de nulle part, mais il n'y avait aucune trace du fantôme.

- Elle est partie se cacher dans les canalisations, dit Hermione en le voyant tourner la tête à droite, à gauche. C'est sa cachette préférée quand elle ne veut parler à personne.

- Je vois…, dit Gabriel, ne sachant pas quoi dire d'autre. Tu es prête à descendre rejoindre les autres, ou est-ce que tu veux parler de ce qu'il s'est passé avec Ron ? s'enquit-il.

- … Ce n'est pas la première fois que j'entends quelque chose comme ça, dit Hermione. Même avant d'arriver à Poudlard, le fait que j'ai réponse à tout me posait problème avec mes camarades. Ron a raison en disant que je n'ai pas beaucoup d'amis : avant de découvrir le monde magique, il n'y avait que Olivia qui arrivait à me supporter, dit-elle alors que sa voix se mettait à trembler. … Mais je ne veux pas me laisser atteindre par un idiot pareil ! Après tout, vous êtes mes amis vous aussi n'est-ce pas ? demanda-t-elle en levant vers lui des yeux brillants.

Gabriel se sentit touché par les mots de son amie, et ne se retint pas de la prendre dans ses bras pour une brève étreinte. Hermione s'accrocha à lui, profitant de ce contact pour laisser les larmes couler, son visage caché dans l'étoffe de la robe de sorcier du Serpentard.

Gabriel et Hermione restèrent quelques instants ainsi, le garçon laissant la Gryffondor évacuer toute sa frustration avant de s'écarter doucement pour prendre son sac de cours, et le lui tendre.

- Bien sûr qu'on est amis Hermione, dit-il avec un sourire. Mais si tu en doutes, tu peux toujours vérifier avec les autres en leur posant la question, quand on les aura rejoints.

Hermione renifla et s'essuya les yeux, avant d'acquiescer en souriant au Serpentard, bien que celui-ci fut encore un peu tremblant.

Ils montèrent ensuite tous les deux au troisième étage pour récupérer Drago, et décidant qu'ils perdraient très certainement plus de temps à chercher Pansy et Blaise dans les étages supérieurs qu'à les attendre au point de rendez-vous, ils redescendirent pour rejoindre la Grande Salle. Sur le chemin, Drago sermonna un peu Hermione pour être partie sans prévenir personne, et lui demanda d'au moins prévenir Olivia la prochaine fois que cela lui arriverait, pour qu'il n'ait plus à la chercher dans tout le château et que la Gryffondor aux yeux bleus ne se ronge pas les sangs. La brunette acquiesça, et s'excusa encore une fois, excuse que Drago balaya d'un geste de la main, disant que c'était du passé.

Quand ils arrivèrent dans la Grande salle, le trio retrouva Sophie et Olivia qui attendaient juste à l'entrée de la pièce. La Gryffondor aux yeux azur se précipita vers son amie pour la prendre dans ses bras, lui demandant de ne plus jamais partir sans la prévenir. Hermione eut aussi droit à quelques remontrances quand Blaise et Pansy les retrouvèrent, mais les deux Serpentard enchaînèrent bien vite sur le fait qu'ils n'hésiteraient pas à l'aider si elle décidait de se venger de Weasley.

Et Théodore, qui fut le dernier à les rejoindre, se contenta de lui dire :

- Tu ne peux pas te laisser abattre par quelqu'un qui ne posséde même pas la moitié de ton intelligence, Hermione. C'est complètement ridicule.

Cette remarque fit rire Hermione et pouffer de rire la grande majorité des autres membres du groupe.

La brune leur promit alors à tous qu'elle les préviendrait la prochaine fois qu'il lui serait nécessaire de s'isoler, et puisqu'ils furent satisfaits de sa réponse, ils décidèrent d'un commun accord d'aller au lac noir pour se détendre un peu. L'après-midi avait été après tout riche en émotions !

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Le mois d'octobre passa rapidement, rythmé par les différents cours, - chacun intéressant à un degré plus ou moins prononcé -, les séances d'entraînements de Gabriel et Drago, - où leur capitaine semblait avoir pour objectif de les tuer plutôt que de les faire progresser -, et les séances de révisions à la bibliothèque, ce qui provoqua le retour des coups de livres sur la tête si l'un d'eux répondait incorrectement.

L'école avait enfin retrouvé son rythme habituel, et de ce fait, tout le monde avait oublié l'incident concernant Miss Teigne survenu le mois passé. Aucun autre incident n'était survenu depuis, et tous avaient perdu le peu d'intérêt qu'ils accordaient à ce fait divers.

À présent, l'événement qui mettait Poudlard en effervescence en cette première semaine de novembre était le début de la coupe de Quidditch, avec l'affrontement entre Gryffondor et Serpentard. Le match avait commencé depuis une demi-heure, et Serpentard menant de vingt points devant les rouge et or, grâce au talent de leur nouvelle gardienne, une élève de cinquième qui avait arrêté presque tous les tirs tentés par les Gryffondor.

Les spectateurs pour leur part étaient survoltés : les Gryffondors soufflaient de frustration, criaient des encouragements à leurs joueurs ou huaient l'équipe adverse, tandis que les Serpentard hurlaient leur joie, encourageant avec encore plus d'enthousiasme leurs camarades de maison depuis les gradins. C'était exactement le genre d'ambiance qu'on appréciait et retrouvait systématiquement lors d'un match de Quidditch.

Puis, sans que personne ne remarque quoi que ce soit, quelque chose d'anormal se produisit.

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Gabriel, comme à son habitude, s'était élevé au-dessus des joueurs pour pouvoir observer le terrain à la recherche du Vif d'Or, sans prendre de risque de heurter un joueur, ou de se faire heurter par un cognard.

Croyant apercevoir le Vif d'Or, il décida de redescendre au niveau du jeu en cours pour s'en rapprocher, mais fut obligé de virer brutalement de bord, évitant de justesse un cognard qui lui arrivait droit dessus. Le cœur du garçon aux cheveux de jais battit à cent à l'heure, et il laissa échapper un souffle tremblant en réalisant que la balle était passée à quelques centimètres à peine de son balai. Il la suivit du regard alors qu'elle continuait sur sa trajectoire, avant de reporter son attention sur le dernier endroit où il avait vu la petite balle ailée, remarquant par la même occasion que le cognard l'avait obligé à se déporter un peu en dessous des anneaux de Gryffondor.

- Ça va Potter ? s'enquit Olivier Dubois depuis au-dessus de lui.

Avant que Gabriel ne puisse lui répondre, il vit le cognard revenir à la charge, lancé à toute allure et qui arrivait dans le dos du capitaine de Gryffondor.

- Attention ! Derrière toi Dubois ! s'exclama-t-il.

Entendant l'avertissement du Serpentard, George Weasley se retourna net, et voyant le cognard arriver dans le dos d'Olivier, plongea avec son balai pour essayer de l'intercepter. Le cognard fut cependant bien trop rapide, et le jeune batteur ne fit que l'effleurer avec sa batte, voyant avec effroi le boulet de canon volant percuter violemment l'épaule gauche du capitaine de Gryffondor, le faisant à la fois hurler de douleur et lâcher prise sur son balai.

Comme au ralenti, joueurs et spectateurs virent le gardien chuter à toute allure vers le sol, et il se serait très certainement rompu le cou, si Madame Bibine ne lui avait pas lancé in extremis un Immobulus qui, s'il n'arrêta pas sa chute, adoucit légèrement son atterrissage.

Alors que les élèves et professeurs se penchaient pour voir si le garçon était en un seul morceau, Gabriel pour sa part s'empressa de prendre de la hauteur pour éviter de se faire heurter lui aussi par le cognard. Il n'eut pas le temps de reprendre son souffle, devant immédiatement après s'écarter encore une fois sous peine de perdre une jambe, rentrant de ce fait Georges, qui était resté à son non loin de lui.

- Merci d'avoir essayé d'avertir Olivier, dit George. Je ne m'y attendais pas de la part de l'ennemi.

- L'ennemi ? répéta Gabriel, interloqué. On s'en moque là ! Ce cognard est clairement détraqué ! Il nous vise directement au lieu de suivre une trajectoire aléatoire, et il pourrait finir par viser les spectateurs ! On devrait se serrer les coudes plutôt que de continuer avec cette rivalité ridicule, et de laisser les autres se faire blesser !

George s'étonna de la remarque du Serpentard, ne s'attendant pas à ce genre de propos de la part d'un enfant élevé par la famille Malefoy… Peut-être que les travers du père n'avaient pas été transmis aux enfants ?

Malheureusement pour le quatrième année, il n'eut pas le temps de répondre au garçon aux yeux verts, le cognard étant revenu à la charge, ce qui les força à se séparer pour l'éviter.

Détail surprenant, la balle folle s'arrêta à une plus courte distance d'eux contrairement à la fois précédente, où elle avait continué sa course, et repartit dans l'autre sens, à nouveau dans leur direction.

- Ma parole, mais il s'acharne ! se plaignit George. Potter, tu vas à droite, et moi à gauche ! Il nous chasse peut-être parce qu'on est en groupe !

Gabriel acquiesça, partant à droite alors que le Gryffondor aux cheveux roux allait à gauche, la batte levée si jamais le cognard s'approchait de trop près. Cependant, quand le batteur tourna la tête pour regarder derrière lui, il fut inquiet de voir le garçon aux cheveux de jais enchaîner les loopings pour semer le cognard qui le suivait de très près. Tous les joueurs sur le terrain s'étaient arrêtés de jouer et observaient ce balai aérien avec ébahissement, évitant le jeune attrapeur et son boulet de canon quand ils passaient près d'eux.

Il était devenu clair pour tous qui était la cible du cognard, chose que fit remarqué le commentateur du match, Jordan Lee :

- Il semblerait que Harry Potter soit poursuivi par un cognard fou !

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Dans les tribunes des vert et argent, quatre Serpentard hoquetèrent de surprise, ayant une légère sensation de déjà-vu.

- Ça va devenir une habitude ? demanda Blaise à voix haute, sans s'adresser à qui que ce soit en particulier.

- Jamais deux sans trois Blaise. Il faudra attendre l'année prochaine avant de pouvoir donner un pronostic, dit Théodore, pragmatique.

Si Blaise et Théodore paraissaient calmes en apparence, ce n'était pas du tout le cas de Pansy et Drago qui se chamaillaient pour avoir les jumelles afin d'observer Gabriel.

- Je suis sûr que ce cognard a été ensorcelé ! s'exclama Drago qui avait réussi à s'accaparer les jumelles. Est-ce qu'on ne pourrait pas le détruire ? demanda-t-il.

- Concrètement oui, dit Théodore tout en suivant la balle folle des yeux. Mais c'est trop risqué avec les joueurs à proximité : on risquerait de les blesser si on rate notre cible.

- Donc, quoi ? On attend que Harry se pose pour agir ? demanda Pansy, tout en ayant l'air de ne pas du tout aimer cette idée. Vu comme le cognard le suit de près, il lui rentrerait dedans avant qu'on ait pu faire quoi que ce soit !

- On n'a pas vraiment le choix, répondit Théodore, les lèvres pincées. Je vais demander à Hermione si elle a une autre idée, mais je pense que c'est notre seule solution envisageable.

Théodore récupéra les jumelles de Drago et se mit à chercher Hermione, espérant qu'elle ait aussi une paire de jumelles afin qu'ils puissent communiquer.

Après quelques secondes, l'héritier Nott commença à signer et conversa avec leur amie Gryffondor pendant quelques minutes sous les regards attentifs de Blaise, Drago et Pansy, jusqu'à ce qu'il retire les jumelles de ses yeux pour se tourner vers eux.

- Hermione est arrivée à la même conclusion que moi : nous ne pouvons pas agir sans mettre la vie de Harry en danger, dit-il. Nous ne pouvons que prier Merlin et Morgane pour qu'il s'en sorte indemne ou que les enseignants trouvent le moyen de le sortir de là.

Cette remarque ne fit qu'accentuer l'angoisse des trois autres, qui gardèrent les yeux braqués sur leur ami, qui pour sa part tentait tant bien que mal d'échapper au cognard fou.

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Après avoir effectué un énième looping dans l'espoir de se débarrasser du cognard qui le pourchassait, Gabriel comprit qu'il lui serait fortement impossible de semer la balle. Il avait déjà tenté de la perdre dans les fondations du terrain, mais le cognard était inarrêtable : il avait détruit tout ce qui se mettait en travers de sa route pour se rapprocher de sa cible, et avait manqué de peu de tuer Colin, qui n'avait rien trouvé de mieux que de se rendre dans les fondations du terrain pour prendre des photos de Harry en plein match de Quidditch !

L'attrapeur de Serpentard longeait à présent les gradins, essayant de garder son avance sur le cognard ensorcelé, quand il vit avec horreur le deuxième cognard arriver en face. Il redressa net le manche de son balai et remonta le long de la tour où siégeaient les professeurs et les invités. Le cognard qui le poursuivait ne se compliqua pas la vie et entra dans la tour avant de commencer lui aussi son ascension, détruisant poutres et escaliers sur son passage.

Gabriel entendait plus qu'il ne voyait la progression de la balle alors qu'il montait en piquet, puis il arriva au niveau des spectateurs. L'espace d'un instant Gabriel croisa le regard de son père qui affichait une légère expression inquiète, avant qu'elle soit remplacée par de la surprise et de la peur quand le cognard traversa le sol entre les jambes de l'homme juste devant lui.

Gabriel s'éloigna rapidement pour aller se cacher derrière une autre tour du terrain, espérant gagner un peu de temps pour réfléchir à un plan afin de mettre fin à ce cauchemar.

Comme si Morgane avait entendu ses prières, un éclat doré attira son attention : à quelques mètres en dessous de lui se tenait le Vif d'or. Mais oui ! Il avait juste à attraper la petite balle dorée pour mettre fin au match ! Cela permettrait aux professeurs de pouvoir enfin intervenir, et de faire évacuer le reste des joueurs.

Prenant son courage à deux mains, Gabriel sortit de sa cachette, et piqua un sprint jusqu'au Vif d'or, remarquant distraitement que l'attrapeur de Gryffondor était derrière lui, même s'il ne s'approchait pas de trop, gardant très ingénieusement une distance de sécurité avec le cognard.

Les batteurs avaient tenté de s'approcher et de dévier la balle détraquée, mais celle-ci revenait toujours à la charge, envoyant de ce fait plusieurs joueurs sur la sellette, y compris l'attrapeur de Gryffondor malgré ses précautions.

Gabriel ne s'en préoccupait guère, entièrement concentré sur le Vif d'or qui avait repris sa course, mais qu'il avait réussi a rattrapé et qui se trouvait à moins d'un mètre devant lui. Concentré comme il l'était, il fit complètement abstraction du monde extérieur, et ne remarqua pas donc pas que le cognard avait arrêté de le poursuivre l'espace d'un instant, pour pouvoir le prendre par surprise sur le côté.

Le jeune garçon n'aperçut que trop tard la balle sombre qui lui fonçait dessus par la droite, et n'eut donc pas le temps de rétracter le bras qu'il avait tendu en direction du Vif d'Or. Le cognard le heurta de plein fouet, et Gabriel hurla de douleur sous le choc, alors qu'il lui semblait entendre son épaule se déboîter au passage. Les larmes lui montèrent aux yeux, et quand bien même il ne s'était jamais cassé un os, il sut que c'était exactement ce qu'il venait de se passer. Pour autant, il ne pouvait pas s'arrêter là : l'attrapeur de Gryffondor étant hors-jeu, il ne restait que lui pour attraper le Vif d'Or et mettre fin à ce match de l'Enfer.

Essayant de passer outre la douleur de son bras, Gabriel appuya celui-ci sur le manche de son balai pour le diriger, et leva le bras gauche en direction de la balle dorée, ses doigts proches de l'effleurer.

Fournissant un dernier effort et risquant le tout pour le tout, Gabriel se pencha en avant, tombant de son balai alors même que sa main valide se refermait autour du Vif d'or. Emporté par la vitesse et l'élan qu'il avait sur son balai, le Serpentard atterrit lourdement au sol et roula plusieurs fois avant d'être arrêté par le sable au pied des buts de sa maison.

Gabriel respirait péniblement, le visage tourné vers le ciel et des points noirs floutant sa vision, essayant de se concentrer sur la sensation des ailes virevoltantes du Vif d'or qui tentait de se libérer de sa prise.

Il avait réussi. Il avait mis fin au match.

Dans un ultime effort, il leva le bras gauche et desserra légèrement sa prise pour que tous puissent entrevoir la balle dorée, puis le laissa mollement retomber le long de son corps alors que Lee Jordan commentait :

- Harry Potter s'est emparé du Vif d'or ! clama-t-il, sa voix amplifiée par les hauts-parleurs résonnant sur le terrain. Serpentard remporte le match !

Avant même que Lee eut fini sa phrase, les professeurs et invités qui l'entouraient avaient bondi hors de leur siège pour se précipiter pour rejoindre le terrain.

Gabriel entama une nouvelle tentative pour se lever, mais se ravisa presque immédiatement quand il fut pris de vertige, ce qui le força à fermer les yeux. Il les rouvrit cependant en entendant un sifflement qui approchait. À sa plus grande horreur, le cognard lui arrivait droit dessus, et il lui aurait fracassé le crâne si l'attrapeur de Serpentard n'avait pas roulé sur la gauche pour l'éviter, l'adrénaline lui permettant d'ignorer momentanément son bras blessé. Le cognard revint plusieurs fois à la charge et Gabriel fit de son mieux pour l'éviter à chaque fois, malgré la fatigue croissante.

Il n'en pouvait plus. Pitié que quelqu'un fasse quelque chose pour le sortir de là.

Comme si Morgane avait entendu ses prières, il entendit les voix de Théodore et Hermione se mêler pour mettre fin à son cauchemar.

- Finite Incantatem ! clama Hermione, la baguette pointée sur la balle sombre.

- Expulso ! cria Théodore au même moment, envoyant la sphère à présent immobile à plusieurs mètres de là.

Immédiatement après, Drago et Blaise entrèrent dans son champ de vision, et l'aidèrent à se relever.

- Est-ce que ça va ? demanda son frère, en le voyant grimacer de douleur alors qu'il lui tenait le bras droit.

- Non, je crois que j'ai le bras cassé, siffla-t-il douloureusement, essayant de soulager la douleur en mettant moins de pression sur son bras.

Ils furent tous les trois rejoints par Théodore et Hermione, eux-mêmes suivis des adultes, Lucius en tête, avançant à pas rapides.

- Comment va ton bras Harry ? demanda immédiatement son père.

- Je crois que j'ai besoin d'aller à l'infirmerie, répondit Gabriel.

Lucius fronça les sourcils et s'accroupit pour l'aider à se relever, quand tout à coup, Gilderoy Lockhart fit son apparition, ayant traversé la foule avec aisance.

- Ne t'inquiète pas Harry. Je vais te réparer ça en un rien de temps ! dit-il avec un air confiant.

Gabriel écarquilla les yeux d'horreur à cette déclaration, n'ayant absolument AUCUNE confiance en Lockhart pour le soigner. Il tenta d'échapper à l'homme aux cheveux blonds, mais avec Drago et Blaise derrière lui, il se retrouva pris au piège et pris malencontreusement appui sur son bras meurtri, ce qui le fit pousser un cri de douleur.

Lockhart bondit alors devant lui et, à l'aide de son bras valide, le maintint en place pendant qu'il remontait la manche de sa tenue d'attrapeur de son bras blessé. L'homme aux cheveux blonds lui palpa doucement le bras, et grimaça en arrivant au niveau de la fracture.

- Ne t'en fais pas Harry, tu ne vas pas souffrir très longtemps, promit-il.

- Ne vous embêtez pas professeur, Mme Pomfresh va s'en occuper ! dit promptement Gabriel, redoutant ce que l'adulte lui ferait.

Malheureusement, sa plainte tomba dans l'oreille d'un sourd, et Lockhart prononça un sort qu'il n'avait jamais entendu auparavant.

- Brackium Emendo ! dit-il.

Tout le monde regarda avec effroi le bras de l'attrapeur devenir aussi mou qu'un ver de terre. Gabriel essaya de faire bouger ses doigts, sans succès, et, remarquant qu'il n'avait plus aucune sensation dans le bras, commença à hyperventiler. Lockhart sembla enfin remarquer que quelque chose n'allait, et prit le bras de son élève pour le tâter, avant de le retourner sur lui-même de sorte à ce que sa paume se retrouve vers le ciel.

Son bras s'était plié comme de la guimauve.

Lucius pâlit de rage en voyant ce que cet incompétent avait fait à son fils, et se tourna pour lui lancer un regard incendiaire, tout en essayant de garder une expression la plus neutre possible.

- Qu'avez-vous fait à mon fils, Mr Lockhart ? l'interrogea-t-il, la mâchoire serrée.

Gilderoy devint aussi pâle qu'un fantôme, sentant très bien que le patriarche Malefoy était loin d'être ravi.

- Ne vous inquiétez pas Mr Malefoy, dit-il en souriant et adoptant un ton qui se voulait apaisant. Au moins maintenant, Harry ne souffre plus ! Et son bras va bien !

- Son bras va "bien" ? répéta Lucius, incrédule face à l'attitude désinvolte de l'auteur à succès. Comment pourrait-il aller bien alors qu'il n'a plus aucun os ?! s'exclama-t-il.

Gilderoy déglutit, mal à l'aise sous le regard noir de Lucius, et détourna le regard en direction de son élève, juste au moment où son bras se dépliait pour retomber mollement sur ses jambes.

- Au moins, il a gagné en souplesse ? dit l'écrivain, pas très sûr de la manière dont serait accueilli sa remarque.

Le patriarche Malefoy fronça d'autant plus les sourcils, faisant comprendre à Gilderoy que sa réflexion ne l'amusait guère.

L'écrivain fut rassuré de voir son interlocuteur se tourner vers le garçon aux cheveux de jais pour aider Drago et Blaise à relever son benjamin.

- Allez à l'infirmerie, et assurez-vous de bien tout expliquer à Mme Pomfresh. Y compris ce que cet incompétent lui a fait, ordonna-t-il.

Drago acquiesça, et ils prirent la direction du château, tous leurs amis leur entamant le pas.

Lucius s'assura qu'ils soient assez éloignés avant de reporter son attention sur Lockhart.

- Professeur Lockhart, dit-il, sa voix s'étant faite basse et sourde : dangereuse. J'espère pour vous que Harry récupérera l'entière mobilité de son bras après son passage à l'infirmerie, sans quoi, je me verrais dans l'obligation de vous intenter un procès pour expérience magique menée sur un mineur lui ayant causé des dommages physiques potentiellement irréversibles, promit Lucius. Me suis-je bien fait comprendre ?

- Monsieur Malefoy, inutile de prendre des mesures aussi drastiques, intervint Dumbledore avec un ton posé. Mme Pomfresh est la meilleure infirmière que l'école ait jamais vue : il sera très vite remis sur pied.

- Je l'espère pour vous Dumbledore, dit Lucius, reportant son regard de glace sur le directeur. L'accident de l'année dernière, et celui d'aujourd'hui commencent à me faire croire qu'envoyer Drago et Harry à Poudlard était une grosse erreur.

- Poudlard et ses enseignants n'étaient pas le moins du monde au courant du plan échafaudé par Quirinus Quirrell l'an passé, contra Dumbledore. Quant à ce cognard, nous allons nous renseigner auprès de l'enseigne pour savoir si c'est un simple dysfonctionnement, ou si Harry était en effet encore une fois visé, comme vous semblez le soupçonner, concéda-t-il.

Lucius serra les dents au ton doux et paternel que le directeur de Poudlard employait quand il parlait de Gabriel. Il compta mentalement jusqu'à dix avant de croiser à nouveau le regard du vieil homme, et acquiesça.

- Je compte sur vous pour me tenir au courant de l'avancée de cette enquête, dit-il. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, je vais effectuer un passage à l'infirmerie avant de repartir au Ministère.

Sur ces mots, le chef de la famille Malefoy quitta le terrain, ne se souciant pas d'obtenir une réponse de la part du directeur ou d'entendre les excuses pathétiques de l'écrivain. L'état de Gabriel était bien plus important que ces broutilles.

Cependant, si son fils gardait des séquelles de ce sortilège inconnu, il s'assurerait de faire de la vie de Gilderoy Lockhart en enfer.


Et voilà pour le chapitre de ce mois-ci chers lecteurs !

Nous espérons qu'il vous aura plu, et que vous attendrez le prochain avec impatience.

N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous donner vos réactions, vos remarques, ce que vous avez apprécié ou non, etc… C'est toujours utile pour nous, concernant la suite de la fiction, mais aussi pour des écrits futurs.

Nous vous souhaitons une bonne journée, et vous disons à la prochaine pour un prochain chapitre !

De gros bisous à vous, on vous embrasse très fort !

Artémia, Elisabeth, et Lilianna.