Bonjour chers lecteurs,
Surprise ! Le chapitre 20 arrive avec une semaine d'avance cette fois-ci !
Malheureusement, la raison derrière cela est beaucoup moins joyeuse. Artémia va commencer ses examens la semaine prochaine, et par conséquent, il lui sera très difficile de concilier temps de révisions et écriture. Son emploi du temps ayant été particulièrement chargé depuis janvier, il lui a également été très compliqué de trouver du temps pour écrire au cours des derniers mois.
Comme nous l'avions stipulé au début de cette aventure, nous continuerons notre rythme de publication tant que nous aurons au moins deux chapitres en réserve déjà corrigés. Or, après la publication d'aujourd'hui, nous n'aurons plus que le chapitre 21 sous le coude, le chapitre 22 étant toujours en cours de révision et pas du tout près d'être terminé.
C'est donc avec regret que nous vous annonçons que nous prenons une pause de trois mois à compter de ce jour, afin de pouvoir concilier nos études/examens et notre temps d'écriture. De ce fait, le prochain chapitre (chapitre 21 donc) sera posté en juin, aux alentours du 12 pour être exact.
Nous vous prions de nous excusez et vous remercions pour votre compréhension.
Par ailleurs, j'imagine que vous êtes au courant (en tout cas pour les lecteurs ayant un compte FFN), mais depuis fin février, le site n'indique plus le nombre de vues, et les problèmes n'ont pas l'air d'aller en s'arrangeant… De ce fait, la seule façon pour nous de savoir si vous avez lu ce chapitre serait de nous laisser un commentaire, qu'il soit constructif ou non. Néanmoins, on ne vous force à rien !
De gros bisous à vous, et on se revoit en juin !
Artémia, Elisabeth et Lilianna.
Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling. Seuls nous appartiennent les personnages inventés et le scénario retravaillé de cette histoire.
P.S : Les passages ou mot en italique signifient soit un flash-back, soit un sortilège.
Les passages en gras et italique signifient qu'un de nos personnages parle en Fourchelang.
Le style gras sera utilisé pour un dialecte inventé par nos soins et les rares fois où les personnages parlent d'autres langues que l'anglais.
PS : To our dear English-speaking readers,
We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), is studying English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)
That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !
Best regards,
Artémia, Elisabeth, and Lilianna.
Chapitre 20
Arrivés à l'infirmerie, une partie du groupe composé de Serpentard et Gryffondor s'empressa d'aller quérir Mme Pomfresh, pendant que la deuxième moitié aidaient Gabriel à s'installer sur un des lits.
Théodore, Hermione et Pansy expliquèrent à Mme Pomfresh ce qu'il s'était passé avec le cognard, puis avec leur professeur de Défense Contre les Forces du Mal, et la femme aux cheveux poivre et sel s'empressa de rejoindre la deuxième partie du groupe composée de Drago, Blaise, Sophie et Olivia auprès de son patient. Elle l'ausculta avec efficacité et délicatesse, et se retrouva affligée de constater que les enfants n'avaient pas exagéré sur l'état du bras du jeune garçon.
- Réparer un bras est en somme assez simple, mais faire repousser des os, c'est tout de suite une autre affaire ! les informa-t-elle en se dirigeant d'un pas rapide vers l'armoire où elle stockait ses potions et pommades.
- Vous pouvez le guérir ? s'enquirent en même temps Hermione et Pansy.
- Évidemment, répondit l'infirmière sur ton qui laissait sous-entendre qu'elle était quelque peu offusquée qu'elles osent douter de ses capacités. Mais cela ne sera pas une partie de plaisir, dit-elle en versant un liquide bleu opaque dans un verre avant d'ajouter quelques gouttes d'une autre fiole, avant de le tendre à Gabriel. Vous allez devoir être courageux Mr Potter : la nuit promet d'être longue.
Gabriel prit le verre que lui tendait l'infirmière, et s'étonna de voir que le liquide avait à présent la même couleur que le jus de citrouille. Il se doutait bien cependant que le goût serait bien différent : telle était la réalité des remèdes sorciers.
Retenant sa respiration, il but le tout cul sec, et sentit immédiatement une sensation de chaleur envahir sa gorge et sa bouche, comme s'il avait bu une boisson trop chaude. Le Serpentard aux cheveux de jais fut pris d'une quinte de toux sous les regards inquiets de ses amis, et de Lucius, qui venait tout juste d'entrer dans la pièce.
- Harry ira vite mieux monsieur Malefoy, dit l'infirmière, ayant remarqué l'arrivée de l'adulte. Il va sans doute passer la pire nuit de toute sa vie, mais son bras sera entièrement guéri d'ici demain soir au plus tard.
- Il n'en gardera aucune séquelle ? demanda Lucius.
- Non. Il faudra certes un peu de rééducation, et il risque de ressentir des courbatures pendant quelques jours, mais rien de plus, lui assura Mme Pomfresh.
- Voilà enfin une bonne nouvelle, dit Lucius, rassuré. Ma femme sera heureuse de l'apprendre : elle n'est pas à l'aise avec les risques du Quidditch.
- La seule façon d'éviter ce genre d'angoisse Mr Malefoy, est de mieux encadrer ce sport, ou plutôt, de ne pas l'autoriser à des étudiants en pleine crise hormonale, répondit la dame d'âge mûr. C'est un sport dangereux : j'ai facilement la moitié des effectifs de chaque équipe ici après chaque match !
Lucius se contenta d'acquiescer, laissant l'infirmière mettre le bras de son fils en écharpe, avant qu'elle ne retourne à son armoire à pharmacie pour y récupérer deux petites fioles, qu'elle ramena à Gabriel.
- Voici une potion pour soulager la douleur, et une autre pour vous permettre de passer une nuit au calme Mr Potter, dit-elle en lui tendant les fioles. Je vous conseille de prendre la potion qui vous permettra de dormir en premier : cela permettra à la majorité du processus de réparation de s'effectuer pendant que vous serez inconscient. Maintenant, je vous demanderai à tous de sortir et de laisser Mr Potter se reposer, ajouta-t-elle en guidant les invités de Gabriel vers la sortie.
- Madame Pomfresh, serait-il possible que je reste avec mon frère jusqu'à ce qu'il s'endorme ? demanda Drago, alors qu'il était pressé avec les autres vers la sortie.
- Comme il me semble l'avoir dit à Mr Potter l'an dernier suite à l'attaque du loup-garou, n'étant pas apparentés, vous n'êtes pas autorisé à rester à son chevet.
- Quoi ?! Mais nous vivons sous le même toit depuis l'enfance ! s'indigna l'héritier Malefoy en se tournant pour faire face à la dame âgée.
- Drago a raison Mme Pomfresh, intervint Lucius. Harry et Drago sont mes deux fils. S'ils ne sont pas frères de sang, ils n'en sont pas moins frères de cœur.
- Et je l'entends parfaitement Mr Malefoy, dit Pomfresh. Cependant, légalement parlant aucun document n'établit de lien officiel entre Mr Potter et vous. Et ce faisant, je ne peux autoriser votre fils à rester à son chevet, dit-elle, ce qui fit pincer les lèvres de Lucius. Si vous le souhaitez, vous pouvez rester avec Mr Potter jusqu'à ce qu'il s'endorme Mr Malefoy, proposa-t-elle à l'homme aux cheveux opalins.
Lucius sembla hésiter sur le seuil de la porte, son regard alternant entre ses deux fils sans arriver à se décider complètement. Percevant son indécision, Drago s'approcha.
- Je pense que Harry appréciera le fait que vous restiez à ses côtés jusqu'à ce qu'il s'endorme, père, dit-il.
Lucius passa quelques secondes à observer son aîné, et compris à la lueur dans les yeux gris de son fils, que celui-ci lui demandait silencieusement de rester auprès de Gabriel puisqu'il n'y était pas autorisé. De toute évidence, cela le rongeait de laisser son jumeau seul alors qu'il était blessé.
- Entendu. … Ta mère risque de faire une syncope quand elle apprendra ce qu'il s'est passé, dit-il avec un brin d'ironie pour essayer de détendre son fils.
- Je suis sûr qu'elle nous enverra un paquet de bonbons pour nous remonter le moral, répondit Drago, légèrement amusé. Vous lui passerez le bonjour de notre part, n'est-ce pas ?
Lucius acquiesça, puis Drago et ses amis le saluèrent et quittèrent l'infirmerie.
Ceci fait, le patriarche Malefoy rebroussa chemin pour retourner au chevet de Gabriel qui venait de prendre la potion de sommeil.
- Vous n'avez pas besoin de rester ici père, dit Gabriel, gigotant pour s'installer du mieux possible dans le lit. Je peux me débrouiller seul.
- Cela ne sert à rien de faire bonne figure pour que je me sente mieux Harry, dit Lucius d'un ton légèrement réprobateur. Je préfère m'assurer que tu iras bien et que tu ne garderas aucune séquelle de cet accident, sans quoi j'intenterai un procès contre Mr Lockhart pour avoir mis ta vie en danger.
- Vous m'en direz tant, marmonna Gabriel alors que la potion de sommeil commençait à bien faire son effet.
Le patriarche Malefoy ne put s'empêcher de sourire au commentaire de son fils, et n'eut qu'à attendre quelques secondes à peine avant que Gabriel ne sombre dans le sommeil. Après s'être assuré qu'il était bien endormi et ne se réveillerait pas de si tôt, Lucius se leva et finit de border Gabriel pour qu'il n'attrape pas froid, avant de reporter son attention sur l'infirmière qui se tenait un peu à l'écart, semblant attendre qu'il ait fini.
- Un problème, Mme Pomfresh ? s'enquit-il.
- Nullement Mr Malefoy, je suis juste surprise de vous voir aussi attentionné auprès de Mr Potter, dit l'infirmière, en se rapprochant de son patient et de l'homme aux cheveux blonds. Ce n'est pas un reproche bien sûr. Le soutien parental est essentiel au développement des enfants.
- … Souffrira-t-il ? demanda Lucius, préférant changer le sujet de la conversation.
- Son corps va subir un stress énorme dans les prochaines heures, répondit honnêtement Mme Pomfresh en poussant un petit soupir. Dites-vous que la potion Poussos répare un os en quelques heures alors que c'est un processus qui devrait, en temps normal, durer trois mois.
L'homme d'affaires resserra sa prise sur le pommeau de sa canne : il espérait sincèrement que son fils ne souffre pas trop.
Suite à cela, Lucius remercia l'infirmière pour prendre soin de son fils, et s'en retourna au Ministère. Malheureusement, il ne pouvait pas se permettre de rester ici plus longtemps.
/\/\/\/\/\/\
Gabriel reprit connaissance plus tard dans la soirée, à cause de la douleur lancinante qui lui parcourait le bras : si les effets de la potion de sommeil semblaient se dissiper, la potion Poussos pour sa part faisait toujours effet ! Le jeune garçon se tourna doucement dans le lit pour se mettre sur le côté, face à la table de chevet sur laquelle se trouvait une potion anesthésiante pour la douleur. Il commença à tendre sa main pour s'en saisir quand il entendit du bruit en provenance de l'entrée de l'infirmerie. Abandonnant ce qu'il était en train de faire, Gabriel se remit sur le dos et tourna la tête dans la direction du bruit, remarquant distraitement que l'infirmière avait tiré les rideaux pour lui donner un semblant d'intimité, et aperçut que Olivier Dubois, le capitaine de Gryffondor, avait était installé dans le lit en diagonale du sien et dormait encore.
L'attrapeur de Serpentard n'osa pas bouger ne serait-ce qu'un doigt, entendant des bruits de pas s'approcher de leur position, puis la silhouette d'un jeune homme assez grand apparut et s'arrêta devant le lit d'Olivier. Gabriel avait beau plisser les yeux, la faible luminosité présente dans l'infirmerie l'empêchait de voir de qui il s'agissait : sans parler du fait que le mystérieux inconnu lui tournait le dos !
Après quelques secondes à rester immobile, le jeune homme sortit du champ de vision de Gabriel, puis revint quelques secondes plus tard avec une chaise sur laquelle il posa au pied du lit de Dubois avant de s'asseoir.
Le garçon aux yeux verts attendit impatiemment que cet invité mystère dise quelque chose, n'importe quoi qui lui permette de démasquer son identité, mais l'inconnu resta silencieux, se contentant simplement de veiller sur le sommeil du capitaine de Gryffondor.
Après encore quelques minutes passées dans le silence, Gabriel entendit la porte du bureau de Mme Pomfresh s'ouvrir et ses bruits de pas, marqués par le son de ses talons sur le sol en pierres brutes, s'approcher.
- Je suis navrée Mr Flint, mais je ne peux pas vous laisser rester plus longtemps ici, dit Mme Pomfresh. Le couvre-feu prendra effet dans un quart d'heure, et il ne faudrait pas que Mr Rusard vous trouve dans les couloirs à une heure aussi tardive, à moins que vous ne souhaitiez vous retrouver en retenue.
Gabriel écarquilla les yeux de surprise en entendant l'infirmière prononcer le nom de son capitaine d'équipe. Que faisait-il au chevet de sa némésis ?
Le silence qui suivit la remarque de l'infirmière s'éternisa encore quelques secondes, avant que la femme aux cheveux poivre et sel ne pousse un soupir et ne reprenne :
- Mr Dubois sera encore là demain matin, si vous tenez à ce point à le voir, dit-elle.
- Revenir demain ?! S'exclama alors Flint, confirmant à Gabriel qu'il s'agissait bel et bien de lui. Hors de question ! poursuivit-il à un volume bien plus acceptable : il ne faisait aucun doute dans l'esprit du jeune Serpentard que l'infirmière l'avait fusillé du regard pour son volume sonore. Je voulais juste m'assurer qu'il était encore en vie, puisque personne d'autre ne m'arrive à la cheville quand il est question de Quidditch…, dit-il, et il sembla à Gabriel que cela sonnait énormément comme une excuse préparée en amont.
- Dans ce cas, je vous conseille vraiment de vous dépêcher de retourner dans votre dortoir jeune homme, dit Pomfresh, habituée aux sautes d'humeur du septième année.
Gabriel entendit son capitaine se lever, les pieds de la chaise raclant sur le sol, et ses pas s'éloigner à bon rythme, avant que la porte ne s'ouvre et se referme avec plus de force que nécessaire.
Avant que Gabriel ne puisse réfléchir à ce dont il venait d'être témoin, madame Pomfresh tira son rideau, découvrant qu'il était réveillé.
- Bonsoir Mr Potter, comment vous sentez-vous ? demanda-t-elle alors qu'elle lui prenait le bras pour l'examiner.
- Un peu engourdi. Et j'ai l'impression que mon bras est en feu, répondit Gabriel, ne pouvant retenir un bâillement de fatigue.
- C'est une bonne chose. Je suis désolée si notre visiteur impromptu vous a dérangé, dit-elle.
- Il est vrai qu'il ne s'est pas retenu en claquant la porte, confirma le Serpentard.
Mme Pomfresh lui offrit un petit sourire amusé alors qu'elle finissait son examen, rassurée de voir que l'humérus s'était entièrement reformé, et que les deux autres os, le radius et l'ulna, avaient déjà commencé leur croissance.
- Prenez la potion anesthésiante, et je reviendrai vous voir toute à l'heure pour vous donner une deuxième potion Somnifère, pour que vous puissiez continuer votre nuit sereinement, dit-elle, ignorant la grimace de son patient à l'idée de devoir boire une deuxième fois l'amer concoction.
Gabriel prit la fiole que Mme Pomfresh lui tendait et se dépêcha de la boire, son visage se plissant de dégoût malgré lui à sa saveur, avant de se mettre à l'aise dans son lit, aidé par l'infirmière, tout en espérant pouvoir se reposer un peu plus jusqu'à la prochaine visite de la femme d'âge mûr.
/\/\/\/\/\/\
Il semblerait cependant qu'on refuse de lui accorder un repos bien mérité. À peine une heure plus tard, Gabriel ouvrait les yeux, une voix geignarde le tirant de son sommeil.
- Jeune maître, réveillez-vous s'il vous plaît ! suppliait la voix de Dobby.
- Il est encore trop tôt Dobby, marmonna le garçon aux cheveux de jais, les yeux embués de sommeil, avant d'écarquiller les yeux de surprise, soudainement pleinement réveillé. Dobby ! s'exclama-t-il sans prendre garde à son volume de voix.
L'elfe de maison de la famille Malefoy se tenait aux pieds du lit de Gabriel, vêtu d'une taie d'oreiller tout en se tordant ses petits doigts bandés.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ?! s'enquit Gabriel à voix basse pour ne pas attirer l'attention de l'infirmière, qui heureusement ne semblait pas avoir entendu son exclamation de surprise. Si père et mère apprennent que tu es ici, tu seras puni Dobby !
- Dobby le sait, jeune maître, mais Dobby devait s'assurer par lui-même que le jeune maître allait bien, après ce que son cognard lui a fait, expliqua l'elfe, son regard porté sur le sol plutôt que sur l'enfant.
- … "Ton cognard" ? répéta Gabriel, choqué. C'était toi qui le contrôlait ? Mais Dobby, est-ce que tu te rends compte que cette chose a failli me tuer ?!
- Dobby est désolé jeune maître ! s'excusa immédiatement le petit être. Dobby s'est assuré de se punir en se repassant les mains, ajouta-t-il en lui montrant ses mains bandées comme preuve.
Gabriel grimaça de malaise en voyant l'état des doigts qui dépassaient des bandages, et l'état du tissu lui-même : il se demandait sincèrement comment ces créatures pouvaient se punir de cette façon sans sourciller.
- Mais pourquoi avoir mis ma vie en danger Dobby ? interrogea-t-il.
- Dobby ne pouvait supporter de vous savoir en danger jeune maître, répondit Dobby. Dobby s'est dit que si le jeune maître était blessé, maître Malefoy vous aurait ramené à la maison, et avec ce qu'il se serait passé après, maître Drago serait rentré aussi.
- Me savoir en danger ? répéta Gabriel, les sourcils froncés. Nous sommes en sécurité à Poudlard Dobby. C'est comme une deuxième maison.
- Non, jeune maître, vous ne le savez pas mais quelque chose d'horrible va se produire à Poudlard, et Dobby doit vous protéger ! répondit l'elfe avec une expression catastrophée. L'histoire est sur le point de se répéter !
- "Se répéter" ? répéta à nouveau Gabriel, encore plus perplexe avant qu'une étincelle de compréhension ne s'allume dans son esprit. Est-ce que tu parles de la Chambre des Secrets ?
- Dobby ne peut pas vous répondre jeune maître, répondit l'elfe de maison, reculant de quelques pas pour mettre de la distance entre lui et le Serpentard, qui se penchait en peu plus en avant dans l'intention claire de continuer leur conversation.
- Oh que si, tu dois me le dire Dobby, insista Gabriel. Tu as dit que tu voulais nous protéger avec Drago ? On pourra mieux se protéger si tu me dis ce que tu sais. Tu sais qui a ouvert la Chambre des Secrets ?
- Dobby ne peut vraiment rien vous dire, jeune maître, répondit la créature en secouant la tête de gauche à droite.
- Dobby, c'est un ordre ! ordonna Gabriel.
L'elfe de maison écarquilla les yeux face au ton qu'avait employé son jeune maître, ne sachant pas s'il devait lui obéir ou non. Il fut sauvé d'avoir à lui répondre par un brouhaha en provenance de l'extérieur de l'infirmerie, qui se rapprochait de plus en plus.
Ni une ni deux, Dobby en profita pour s'échapper : il transplana, ignorant l'ordre murmuré de Gabriel qui lui intimait de rester. Gabriel se retint de crier de frustration, mais il dut se recoucher dans son lit en quatrième vitesse et faire semblant de dormir, les portes de l'infirmerie s'ouvrant la seconde qui suivit.
Le garçon aux cheveux de jais s'était installé dos à l'entrée de l'infirmerie, le cœur battant et les yeux fermés. Prenant soin de ne pas bouger, il tendit l'oreille pour tenter de percevoir ce qu'il se disait.
- Déposez-le sur ce lit, ordonna Pomfresh sans élever la voix, sans doute pour éviter de réveiller les autres patients. Est-ce une nouvelle agression ? demanda-t-elle.
- J'en ai bien peur Pompom, confirma la voix de Dumbledore.
- Nous devons avertir le Ministère, Albus, dit une voix qu'il reconnut comme étant celle du professeur McGonagall. Un élève a été pétrifié : nous devons confier l'enquête aux autorités compétentes.
- J'enverrai un hibou à la première heure, acquiesça le directeur.
- Monsieur Crivey a toujours sur lui son appareil photo, avec un peu de chance, il a peut-être pris une photo de son agresseur, fit remarquer l'infirmière.
Le directeur attrapa l'appareil photo argentique du première année, et ouvrit le boîtier pour pouvoir en sortir la pellicule, mais à l'instant même où le cachet s'ouvrit, celle-ci explosa, détruisant toutes preuves que les adultes espéraient trouver.
- Qu'est-ce que cela veut dire Albus ? s'enquit Pomfresh, alors qu'elle prenait les signes vitaux de Colin.
L'histoire recommence Pompom, on ne peut plus le nier, répondit Dumbledore.
- Que dois-je dire aux autres professeurs ? demanda McGonagall.
- La vérité : dites-leur que la Chambre des Secrets a bel et bien été ouverte à nouveau.
Cette phrase fut accueillie par un lourd silence au sein de l'équipe pédagogique, avant que le professeur de métamorphose ne quitte l'infirmerie avec le directeur, les deux adultes semblant discuter de ce qu'il leur fallait faire pour assurer la sécurité des élèves.
Gabriel entendit l'infirmière manipuler quelques fioles du côté du lit où devait se trouver Colin, avant que ses pas ne se meuvent à travers la pièce, sans doute pour vérifier l'état de ses autres patients.
Alors que la femme d'âge mûr effectuait sa ronde, Gabriel réfléchissait à ce qu'il venait d'entendre. La Chambre des Secrets existait donc bel et bien, et l'héritier de Serpentard devait se trouver dans l'école aussi, puisqu'elle avait été ouverte, du moins, d'après les dire de Dumbledore.
… Mais qui pouvait donc être l'héritier de Serpentard ?
Les réflexions internes du jeunes garçons furent alors interrompues par l'infirmière, qui tira le rideau qui entourait son lit, ce qui fit sursauter Gabriel, qui se tourna en direction de la femme aux cheveux poivre et sel.
- Il est l'heure pour vous de prendre votre deuxième potion de sommeil monsieur Potter, lui dit Pomfresh en lui tendant une autre fiole en verre contenant un liquide bleu-violet. Cela vous aidera à effectuer une nuit complète, expliqua-t-elle. La douleur est-elle gérable ?
- Je la ressens à peine, confirma Gabriel.
- Bien, acquiesça l'infirmière. Vous pourrez quitter l'infirmerie demain matin pour assister à vos cours, mais vous devrez garder votre bras en écharpe. Revenez me voir une fois votre journée finie pour que je puisse m'assurer que vos os aient repoussés correctement, dit-elle, après que le Serpentard lui ait rendu la fiole vide. Bonne nuit Mr Potter.
Gabriel remercia l'infirmière et se rallongea, essayant de réfléchir à nouveau à ce qu'il avait appris quelques minutes plus tôt. Malheureusement pour lui, le fait qu'il n'ait rien dans l'estomac dû accélérer l'absorption du Somnifère, et il rejoignit rapidement les bras de Morphée.
/\ # /\ # /\ # /\
Quelques jours après le match opposant Serpentard et Gryffondor, Lucius menait toujours son enquête sur le cognard défectueux qui avait agressé son fils. Comme il s'y était attendu quand Narcissa avait appris ce qu'il s'était passé pendant le match, elle s'était transformée en mère poule, demandant à son mari si elle pouvait faire quelque chose pour les enfants. Lucius avait tôt fait de la dissuader d'envoyer un sac rempli de bonbons, sûr que seul Drago profiterait réellement des confiseries.
Il avait aussi fait part de ce qu'il s'était produit au conseiller, celui-ci lui ayant demandé pourquoi il avait l'air si sombre en début de journée. Après avoir entendu toute l'histoire, le conseiller Jedusor était resté perplexe quant à la nouvelle "tentative d'assassinat" - du moins c'est ainsi que la présentait le patriarche Malefoy -, contre son protégé. Il se demandait sincèrement si le jeune garçon n'était pas un aimant à ennuis.
Il retenait à peine un sourire légèrement amusé alors que Lucius continuait de se plaindre de Gilderoy Lockhart et de son incompétence, quand une des nouvelles têtes du Magenmagot, Dolorès Ombrage si sa mémoire était bonne, vint à leur rencontre avec un pas rapide, un sourire cordial collé au visage.
- Enfin vous voilà monsieur le conseiller. Le Ministre désespérait de vous trouver, dit-elle tout en reprenant quelque peu son souffle. Nous avons une réunion de crise dans cinq minutes : cela concerne Poudlard, dit-elle en baissant la voix, comme si cela était confidentiel.
Tom haussa les sourcils de surprise, étonné que cette femme qu'il ne connaissait pas osa l'interpeller de la sorte. Il ne manqua pas non plus le regard que la femme toute vêtue de rose lançait à Lucius, comme si elle ne savait pas ce que l'homme d'affaires faisait ici, mais dès ses petits yeux vicieux se reportèrent sur lui, son expression s'adoucit et elle s'assura de recouvrer son sourire mielleux.
- Ne faisons pas attendre le Ministre dans ce cas, acquiesça Tom, lui indiquant d'un mouvement de passer devant pour lui montrer le chemin.
La femme ressemblant à un crapaud ne se le fit pas dire deux fois, et le guida à travers les couloirs du Ministère en direction de la salle de réunion. Elle tenta à quelques reprises d'entamer une conversation avec Tom, mais l'héritier de Serpentard préféra l'ignorer, ne lui répondant que par des petits bruits de gorge lorsque cela était réellement nécessaire.
Il se doutait pertinemment qu'elle essayait de se glisser dans ses bonnes grâces.
Quand ils arrivèrent dans la salle de réunion, Tom quitta immédiatement Dolorès pour rejoindre ses collègues plus haut placés, les interrogeant pour savoir s'ils savaient pourquoi ils avaient été convoqués. Il fut déçu et assez étonné de constater que même eux n'en savaient rien.
C'est alors que Fudge entra dans la pièce, une lettre froissée dans sa main droite et le visage pâle, et Tom devina, comme toutes les autres personnes présentes, que cela devait être grave.
- Le directeur Dumbledore vient de me communiquer des nouvelles inquiétantes : un élève a été pétrifié à Poudlard, et il n'en connaît pas la cause, annonça le Ministre de la Magie sans autre préambule.
/\/\/\/\/\/\
À la fin de la réunion, Tom prit rapidement congé de Fudge et ses collègues et se rendit au plus vite dans son bureau, ayant besoin de s'isoler pour réfléchir aux informations que le Ministre de la Magie venait de leur donner.
Dès les premiers mots de Fudge concernant la pétrification d'un élève, Tom avait tout de suite compris de quoi il en retournait : l'Horcruxe qui se trouvait dans le journal avait été libéré, et avait pris sous son emprise sa libératrice. Il s'était ensuite servi d'elle pour ouvrir la Chambre des Secrets, libérant le Basilic qui se trouvait à l'intérieur.
Arrivé dans son bureau, le mage noir apposa un sortilège d'impassibilité dans la pièce, ne souhaitant pas être dérangé ni entendu. Il devait réfléchir à un moyen de reprendre le contrôle de la situation.
L'homme aux cheveux de jais sentit alors Nagini, qui s'était enroulée lâchement autour de son cou pour ne pas être vue au travers de sa robe de sorcier, se mouvoir jusqu'à son épaule droite avant de descendre le long de son bras qui reposait sur le bureau. Après quelques secondes, la maledictus sortit de sa cachette de tissu et se tourna pour lui faire face.
- Est-ce que tout va bien Tom ? demanda-t-elle, en voyant l'expression qu'arborait l'homme qu'elle considérait comme un fils.
- Non. Tu as dû l'entendre tout à l'heure, mais quelqu'un a ouvert la Chambre des Secrets, répondit Tom en se pinçant l'arête du nez.
- Ah. Elle a été libérée, donc, en conclut le serpent.
- Oui… Fudge risque de demander à ce qu'une enquête ministérielle soit conduite à Poudlard, et que l'école ferme le temps que les Aurors quadrillent et inspectent les lieux. Cependant, je ne peux pas les accompagner sans que cela paraisse suspicieux, expliqua l'héritier de Serpentard.
- Ils ne trouveront jamais la Chambre des Secrets. Elle est trop bien cachée, dit Nagini, espérant rassurer l'homme aux yeux sombres.
- Je sais qu'ils ne la trouveront pas. Ce n'est pas cela qui m'inquiète, dit le Seigneur des Ténèbres, balayant ses mots d'un geste de la main. C'est plutôt le basilic qui me pose problème : étant contrôlée par l'Horcruxe, elle va continuer à suivre ses ordres et se débarrasser des Sang-de-Bourbe.
- Concrètement, cela n'est guère différent de tes ambitions actuelles, fit remarquer Nagini, ayant du mal à comprendre ce qui le dérangeait dans cette histoire.
- Certes, concéda Tom. Le problème réside dans le fait que mon Horcruxe ne sait pas ce qu'il s'est passé depuis la dernière fois que je l'ai eu entre mes mains.
Nagini resta quelques instants silencieuse, essayant de comprendre ce que Tom voulait dire par là, avant de réaliser ce qu'il impliquait.
- Es-tu en train de sous-entendre que tu n'as pas mis ton journal à jour depuis que tu l'as donné à Abraxas ?! dit-elle, sa voix résonnant de colère tandis que sa langue fourchue sifflait en signe d'indignation.
- La jeune Weasley risque de révéler à l'Horcruxe que Lord Voldemort a été terrassé par Harry Potter alors qu'il n'était qu'un nourrisson, continua le sorcier sans prendre la peine de lui répondre. L'horcruxe et moi avons la même façon de réfléchir et de procéder : quand il apprendra ce qu'il s'est "passé", je crains qu'il ne se mette en tête de se débarrasser de Harry Potter.
/\ # /\ # /\ # /\
Du côté de Poudlard, comme promis par Mme Pomfresh, Gabriel retrouva l'usage complet de son bras en moins de vingt-quatre heures. Après son check up de fin de journée avec l'infirmière, qui lui confirma son entier rétablissement, le Serpentard s'empressa de retrouver ses amis pour leur raconter ce qu'il avait entendu la nuit où Colin avait été amené à l'infirmerie.
Ses amis ne furent pas entièrement surpris : Dumbledore avait informé les élèves de ce qu'il était arrivé à Colin pendant le petit-déjeuner, alors que Gabriel était encore à l'infirmerie. Le directeur leur avait aussi dit que le Ministère avait été averti de la situation, et qu'il les tiendrait au courant des directives qu'ils recevraient. Ce qui les surprit vraiment, ce fut d'apprendre que des accidents similaires s'étaient déjà produits dans le passé.
Encore une fois, ceux du groupe dont les parents étaient sorciers se demandèrent si leurs parents avaient été à Poudlard au moment des évènements, mais aucun ne s'aventura à leur écrire une lettre pour leur poser la question. Aux yeux des jeunes Serpentard, aucun de leurs représentants légaux ne serait prompt à leur donner une réponse. Seule Olivia semblait penser que son père serait enclin à lui répondre honnêtement si elle le lui demandait. La Gryffondor aux yeux bleu azur promit d'envoyer un lettre à son père avant la fin de la semaine, alors que Théodore et Hermione proposaient à tout le monde de se rendre à la bibliothèque pour faire des recherches dans les archives : peut-être arriveraient-ils à trouver des brochures de journaux qui faisaient référence à la Chambre des Secrets.
Quand bien même ils passèrent près de trois heures et demi à arpenter les rayonnages de la bibliothèque, leurs découvertes furent plus que minces. Ils avaient effectivement trouvé des articles discutant d'accidents de pétrification qui se seraient produits à Poudlard il y a cinquante ans, mais les journaux avaient rapidement parlé d'autre chose.
Certains articles évoquaient même à demi mots une rumeur selon laquelle un meurtre aurait eu lieu dans l'enceinte de l'école, mais les huit jeunes gens ne trouvèrent aucune confirmation de cette histoire nulle part.
Sachant à présent que les évènements qu'avaient évoqués Dumbledore s'étaient déroulés il y a un demi-siècle, les enfants surent pertinemment que leurs parents seraient dans l'incapacité de les renseigner sur ce qu'ils voulaient savoir. Et ils ne leur semblait pas connaître des personnes assez âgées pour pouvoir leur en parler.
Autrement dit, ils n'étaient pas tellement plus avancés qu'avant leurs recherches, ce qui leur laissa le désagréable ressenti d'avoir gaspillé plus de trois heures de leur temps…
Quelques jours plus tard, tous les élèves de deuxième année furent réunis dans la Grande Salle par ordre du professeur Lockhart, qui avait reçu l'autorisation d'y organiser un club de duel, étant donné les pétrifications des derniers mois. Notre petit groupe avait évidemment été informé de son inauguration par Hermione, dès qu'elle en avait reçu l'information : la brunette était extatique à l'idée de voir l'écrivain combattre.
Ils furent étonnés de voir, en arrivant dans la Grande Salle, la foule d'élèves réunis dans la salle, qui avait été réagencée pour l'occasion. Les cinq grandes tables qui la meublaient habituellement avaient été remplacées par une estrade surélevée, où se tenait leur professeur de Défense Contre les Forces du Mal, l'écrivain à succès se pavanant devant les élèves qui s'étaient agglutinés près de la scène.
Olivia et Sophie poussèrent un soupir las face aux comportement de leurs camarades, la jeune Williams gardant une prise ferme sur la manche de la robe de sorcier d'Hermione, qui semblait en tout point prête à rejoindre la horde de fans.
Les trois Gryffondor rejoignirent les autres élèves de leur maison, tandis que les Serpentard se dirigeaient vers leurs camarades vert et argent. Tous semblaient être en effervescence à l'idée de commencer les duels.
Jugeant que les élèves devaient tous êtres présents, Gilderoy Lockhart se racla la gorge pour attirer l'attention de ses élèves :
- Bien ! Approchez ! Approchez ! Nul besoin d'être timide, les amadoua-t-il, en longeant l'estrade. Est-ce que tout le monde me voit ? … Est-ce que tout le monde… m'entend ? ajouta-t-il d'un ton pompeux, après une pause théâtrale.
Ces remarques furent accueillies par des gloussements de la part de ses fans, et des soupirs blasés et des regards levés au ciel par les autres élèves : comme si tout le monde ne savait pas déjà à quel point cet homme était narcissique.
- Comme vous le savez, le professeur Dumbledore a proposé d'ouvrir un club de duel afin que vous sachiez vous défendre, étant donné les derniers événements. Je me suis alors empressé de me proposer pour ce travail : vous aurez besoin du meilleur combattant qui existe sur Terre pour vous enseigner au mieux l'art des duels, expliqua-t-il avec un sourire enjôleur.
L'écrivain ne remarqua pas la soudaine tension qui s'était installée dans la pièce au mot "duel", certains regards se tournant par réflexe en direction de Sophie, qui souriait à l'idée de pouvoir se battre : enfin un peu d'action !
- C'est pourquoi, avec mon assistant, le professeur Rogue, reprit Lockhart, nous allons vous faire une démonstration de duel, avant que vous ne vous mettiez par groupes de deux pour pratiquer. Bien évidemment, nous sommes là pour vous aider à améliorer vos techniques et corriger vos postures, dit-il avec un son éternel sourire commercial. Maintenant, je vous demande d'applaudir le professeur Rogue, que j'invite à me rejoindre sur l'estrade !
Immédiatement, les élèves portèrent leur regard dans la direction où pointait l'homme aux cheveux blonds, voyant surgir leur professeur de Potions d'un coin ombragé de la Grande Salle, celui-ci rejoignant son collègue sur la plateforme surélevée avec son éternelle expression impassible.
- Il m'a gentiment demandé d'être mon partenaire pour effectuer cette démonstration, continua l'écrivain. N'ayez crainte, je vous le rendrai en un seul morceau, assura-t-il avec un clin d'œil espiègle.
- Sur ces mots, Lockhart défit de sa cape qui lança à travers la pièce, provoquant une effusion de cris de la part de ses fans, qui se chamaillèrent le vêtement. Puis, les deux adultes se mirent en position à deux mètres de distance l'un de l'autre, avant de se saluer comme le feraient des mousquetaires. Suite à cela, chacun partit se placer à une extrémité de l'estrade, pour ensuite faire face à son adversaire.
- Suite à un compte de trois, le duel commencera, stipula Lockhart. Un… Deux… Trois !
- Expelliarmus ! proclama immédiatement le directeur de Serpentard, après que l'homme aux cheveux blonds eut fini son compte à rebours.
Un éclair rouge jaillit de la baguette du potionniste et frappa Lockhart au beau milieu de la poitrine, le propulsant dans les airs, et il atterrit lourdement sur le sol, son souffle se coupant sous l'impact.
Les fans de l'écrivain furent bouche bée de voir leur idole envoyée au tapis aussi facilement, tandis que le reste des deuxième année ricanaient de voir enfin cet homme vaniteux se faire humilier par à leur professeur de Potions. Inutile de dire que la côte de popularité du professeur Rogue venait de monter en flèche, pour avoir botté les fesses de Gilderoy Lockhart, en moins de cinq secondes.
- Vous pensez qu'il est blessé ? s'enquit Hermione, se mettant sur la pointe des pieds pour essayer de voir son idole par-dessus les têtes des autres élèves.
- Le sortilège de désarmement est inoffensif Hermione, lui fit gentiment remarquer Olivia.
Les réflexes de cet homme sont déplorables, déclara Sophie sans délicatesse. C'est difficile de croire qu'il ait pu vaincre un yéti avec des réflexes pareils.
Ignorant les murmures qui provenaient des élèves, l'homme aux cheveux blonds se releva non sans quelques difficultés, se recoiffant au passage, avant de revenir vers le centre de l'estrade où se tenait un Rogue toujours aussi impassible.
- Félicitations professeur, je n'en attendais pas moins de la part d'un homme de votre renommée, dit Lockhart, guilleret. Je comprends pourquoi votre profil a pu être intéressant pour le poste de professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Naturellement, je vous ai laissé gagner et-
Si jamais vous avez oublié ce que le professeur Dumbledore a dit, le coupa Rogue d'une voix traînante. Les élèves ont déjà eu une initiation au duel l'an dernier, sous la surveillance de votre prédécesseur et mademoiselle Akantha, qui était alors son assistante à l'époque. Ils maîtrisent donc les bases de cet art, et ne sont pas aussi ignares que vous semblez le penser.
Le professeur de Défense Contre les Forces du Mal s'empourpra et déglutit de gêne, embarrassé d'avoir oublié ce détail. Ses yeux balayèrent rapidement la pièce, et il frémit en croisant le regard dédaigneux de la jeune Gryffondor que Rogue avait nommée.
- Oh…, laissa échapper Lockhart avant de s'éclaircir la gorge et de se tourner vers l'assemblée d'élèves. Dans ce cas, je vous invite tous à vous mettre par groupe de deux et à travailler ce que vous savez déjà, pendant que le professeur Rogue et moi-même passons vous observer, et corriger les défauts que nous pourrions voir.
Les binômes furent rapidement formés et tous s'affairèrent à commencer les duels : l'un des membres du duo lançant un sort appris l'an dernier, alors que son partenaire contrecarrait par le charme du bouclier.
Sans qu'ils ne puissent s'expliquer pourquoi, les élèves se sentirent nostalgiques en effectuant l'exercice, et ils apprécièrent de pouvoir mettre en application les sortilèges qu'ils n'avaient, jusque-là, qu'étudiés en théorie.
Du côté du groupe de Serpentard-Gryffondor, chaque binôme s'appliquait à s'envoyer rapidement les sortilèges : les sorts, malédictions et charmes qu'ils avaient appris l'an passé et depuis le début de l'année, furent tous passés en revue. Tout se passait pour le mieux, jusqu'à ce que Théodore, qui affrontait Drago, ne prononce le nom d'un sortilège, que son partenaire ne connaissait pas.
- Serpensortia ! invoqua l'héritier Nott.
Un serpent noir apparut subitement entre Théodore et Drago, effrayant l'héritier Malefoy qui recula de deux pas.
Le reptile analysait son environnement, tournant sa tête en forme de triangle de droite à gauche, tout en sortant fréquemment sa langue fourchue, avant de fixer son regard sur Drago qui s'était figé de peur.
- Je peux savoir ce que tu penses faire Théo !? s'exclama le Serpentard aux cheveux blond d'une voix étranglée.
Cette exclamation du Serpentard suffit pour attirer l'attention de la grande majorité de la salle, et la plupart des personnes les entourant reculèrent en voyant le serpent, à l'exception peut-être de Gabriel et Hermione, qui s'étaient installés non loin des deux garçons.
Les deux professeurs rejoignirent rapidement les deux garçons pour comprendre quel était le problème, et le visage du professeur de Potions se tendit imperceptiblement en voyant le serpent aussi proche de ses filleuls.
- Ne tentez rien messieurs, je vais m'en occuper, dit-il.
- Nul besoin professeur Rogue, je m'en occupe ! intervint Lockhart, s'approchant de la créature pour la pointer de sa baguette. Alarte Ascendare !
Severus fronça les sourcils en entendant la formule qu'utilisa son bon à rien de collègue, puis écarquilla les yeux de stupéfaction en voyant le serpent s'envoler dans les airs à cause du sortilège : celui-ci n'avait de toute évidence pas pour fonction de faire disparaître le reptile !
Il observa avec crainte l'ovipare passer au-dessus de la tête de ses élèves, jusqu'à ce qu'il atterrisse quelques mètres plus loin, proche de l'endroit où s'étaient rassemblés un groupe de Poufsouffle. L'animal mit quelques secondes avant de se mouvoir à nouveau, secouant sa tête comme pour se remettre les idées en place.
- Où est-il ? demanda le serpent en colère. Quel est l'idiot qui m'a envoyé voler danssss lessss airs que je l'avale ?!
Gabriel écarquilla les yeux de surprise en entendant la voix du serpent. Elle ressemblait beaucoup à celle du serpent qui l'avait secouru après l'attaque à la demeure secondaire des Malefoy : elle aussi avait ce sifflement persistant à la fin des mots ou là où les sons "s" se faisaient le plus entendre. Pour autant, la voix du reptile qu'il avait devant lui était aussi très différente du serpent qu'il avait rencontré à Noël dernier. Gabriel avait l'impression d'être face à un mâle cette fois-ci.
Sans réfléchir, le garçon aux cheveux de jais ouvrit la bouche pour lui répondre.
- J'ai bien peur que tu sois trop petit pour le manger, fit-il remarquer, attirant de ce fait l'attention du serpent sur sa personne.
- … Il est rare de rencontrer un parleur de nos jours,dit l'ovipare, semblant faire cette réflexion plus pour lui-même que pour Gabriel. Mais merci pour ta réponse petit homme, dit le serpent aux écailles noires charbon. Pourrais-tu quand même me dire lequel est-ce que je m'occupe de lui ?
- Si tu y tiens. Mais je doute que les idiots aient bon goût, répondit Gabriel, amusé par la ténacité du serpent à vouloir manger Lockhart.
- J'avoue n'avoir jamais essayé, confia le serpent.
Gabriel rit à la franchise de l'ovipare, n'ayant pas remarqué les regards que tous lui lançaient, y compris les professeurs.
Severus profita du fait que le serpent soit distrait pour le faire disparaître d'un coup de baguette, ce qui fit sursauter Gabriel, qui redirigea son attention sur son parrain, remarquant alors que ses amis affichaient des expressions inquiètes.
C'en est tout pour aujourd'hui, déclara le professeur Rogue, s'attirant l'attention de tous les élèves. Pas un mot sur ce qu'il s'est passé aujourd'hui, ajouta-t-il d'un ton ferme. Mon collègue et moi-même allons nous concerter sur ce qu'il s'est passé.
Pendant quelques secondes, personne n'osa bouger ou dire quoi que ce soit, en particulier après l'ordre que venait de donner leur professeur aux cheveux sombres.
Drago fut le premier à réagir : il s'avança et attrapa son frère par le bras, avant de le traîner hors de la Grande Salle, une expression sombre sur le visage alors que les murmures gagnaient en puissance derrière eux. Le reste du groupe leur emboîta le pas, et, étrangement, Elenna les suivit également : la jeune blonde s'excusa prestement auprès de Padma et se fraya un chemin à travers la foule pour sortir à son tour de la Grande Salle. Bien qu'elle n'ait pas compris tout ce qu'il venait de se passer, elle s'inquiétait pour Harry et désirait voir s'il allait bien.
… Et puis obtenir des réponses à ses questions aussi, dans une moindre mesure.
Enfin, la Serdaigle rattrapa le groupe de Gryffondor et Serpentard, qui s'était éloigné plus loin dans le couloir, et elle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel en les voyant se diriger dans une salle de classe libre.
Décidément, à croire que c'était leur lieu préféré pour avoir des conversations sérieuses !
Olivia remarqua la présence de la française du coin de l'œil, et l'invita à les suivre alors qu'ils s'engouffraient à l'intérieur de la pièce. Blaise et Pansy lancèrent un sort d'impassibilité, puis ils se tournèrent tous d'un même mouvement vers Gabriel.
- Pourquoi est-ce que vous me regardez comme ça ? s'enquit Gabriel. Personne n'a été blessé.
- Le problème n'était pas ce que le serpent a fait ou pas, Harry, mais ce que tu as fait, dit Drago avec une expression préoccupée.
- Eh bien… Je lui ai juste parlé, dit le Serpentard aux cheveux de jais, sans comprendre.
- Exactement ! Tu as parlé à un serpent ! répéta Hermione en insistant bien sur les derniers mots de sa phrase.
Gabriel fronça les sourcils, ne voyant pas où était le problème avec le fait qu'il ait parlé au serpent, quand Théodore se racla la gorge, clairement mal à l'aise, et attirant à son tour l'attention du garçon.
- Ce que Hermione essaye de te dire Harry, c'est que tu as parlé au serpent, en Fourchelang, expliqua-t-il, en insistant à son tour sur la langue utilisée.
- … Sérieusement, j'ai parlé en Fourchelang ? répéta-t-il.
- Oui, confirma Pansy tout en acquiesçant.
- Excusez-moi, mais quel est le problème avec le fait qu'il ait parlé Fourchelang ? intervint Elenna.
- Je trouverais ça étonnant que Potter soit le descendant de Salazar Serpentard, répondit Sophie.
- Attendez, quoi ? dit Elenna. Mais quel est le rapport ?
- … Tu n'as pas entendu parler de l'histoire de Salazar Serpentard et la Chambre des Secrets ? s'étonna Blaise.
- Non, répondit la Serdaigle. Étant française, tout ce que je sais concernant Salazar Serpentard, c'est qu'il est l'un des quatre fondateurs de Poudlard, et que c'était un sorcier extrêmement puissant… À part ça, je ne sais rien sur lui.
- Salazar Serpentard est l'un des rares sorciers de l'Histoire à maîtriser le Fourchelang : la langue des serpents, expliqua Théodore. Il semblerait que cette faculté ait été transmise à ses héritiers, mais je ne comprends pas… Je veux dire, si la famille Potter doit être associée à l'un des fondateurs, ce serait Godric Gryffondor, et non Serpentard !
- Merci pour cette leçon d'histoire Théo, dit Blaise, les sourcils froncés et un brin de sarcasme dans la voix. C'est pour ça que tu as lancé le sortilège d'invocation sur Drago ? Pour voir s'il parlait le Fourchelang ? lui demanda-t-il, les lèvres pincées.
Les autres enfants virent l'héritier Nott écarquiller les yeux de stupeur, avant de détourner le regard et de se racler maladroitement la gorge.
- Je voulais avoir une preuve que Drago était un descendant de Serpentard, et le confronter à un serpent pour voir s'il parlait Fourchelang me semblait être une bonne idée, avoua-t-il. Je suis tout aussi surpris que vous de voir que Harry a parlé au serp-
Théodore, le coupa à nouveau le basané avec fermeté, et une pointe de colère. Tu t'égares. Tu te rends compte que tu nous as mis en danger ? demanda-t-il.
- Mais vous n'étiez pas curieux de savoir si Drago était l'héritier de Serpentard ? les interrogea l'héritier Nott.
- Pas au point de faire apparaître un serpent potentiellement dangereux pour vérifier cette théorie, répondit Hermione, les sourcils froncés. As-tu pensé un seul moment à ce qui aurait pu se passer si le serpent s'en était pris à un élève ?
- Mais je maîtrisais le sortilège ! protesta Théodore.
- Et alors ?! Cela ne justifie rien ! intervint Drago, haussant le ton sous la colère. Tu m'as mis, moi, ton ami depuis qu'on a sept ans, en danger, Théo ! s'indigna le blond, peiné. Cela ne justifie rien. Qu'importe tes raisons, elles ne sont pas excusables.
Théodore déglutit et ne put s'empêcher de commencer à se gratter l'avant-bras droit, jetant un coup d'œil rapide à Pansy, qui secoua subrepticement la tête en signe de négation, les lèvres pincées de mécontentement : elle ne le défendrait pas cette fois.
Théodore se mordit l'intérieur de la lèvre et s'efforça d'arrêter de se gratter le bras, avant de relever le regard vers Drago.
- Ce n'était pas dans mon intention de te blesser Dray, dit l'héritier Nott, utilisant le surnom que les Serpentard avaient donné à l'héritier Malefoy quelques années plus tôt, pour lui prouver sa sincérité.
- Et pourtant, cela n'a pas été suffisant comme raison pour te dissuader de me mettre en danger pour prouver ta fichue théorie, répondit le Serpentard aux cheveux blonds, le regard accusateur.
Les deux garçons restèrent plusieurs secondes à se regarder en chien de faïence, sans que personne n'ose intervenir : la tension qui émanait des deux Serpentard était tellement palpable, qu'ils auraient pu la couper au couteau.
Après ce qu'il sembla une éternité pour les autres membres du groupe, Théodore détourna les yeux vers le sol, la mâchoire serrée, Drago pouffant tout en secouant la tête en signe de dérision. Malgré la tension déjà existante, Olivia ne put s'empêcher d'ajouter :
- … Sans vouloir être pessimiste, les rumeurs vont aller bon train après ça. Même si le professeur Rogue l'a interdit, personne ne tiendra sa langue avec ce qu'il s'est passé, fit-elle justement remarquer.
- En effet. Les commérages se propageront comme une traînée de poudre, confirma Hermione.
Le visage de Théodore se plissa à ces mots, mais sa réaction fut ignorée du groupe. Sans rien dire, il se colla dos au mur, les bras croisés, s'éloignant un peu plus des autres : il ne pouvait rien dire de plus de toute façon.
Conformément à ce qu'avaient prédit Olivia et Hermione, tout Poudlard avait été mis au courant de ce qu'il s'était passé pendant le club de duel, dès le soir même. Par chance, les rumeurs n'eurent pas vraiment le temps de prendre autant d'ampleur que le groupe ne l'avait craint : deux jours après la découverte surprenante du don du Serpentard aux yeux verts, Dumbledore leur annonça lors du dîner qu'il avait reçu une réponse du Ministère.
- Chers élèves, puis-je avoir votre attention je vous prie ? les interpella-t-il, ayant au préalable amplifié sa voix à l'aide d'un Sonorus. J'ai reçu aujourd'hui une réponse du Ministre concernant les mesures à suivre, suite à la pétrification du jeune Colin. Ces directives seront mises en place dès la semaine prochaine : une enquête ministérielle va être ouverte pour les deux semaines à venir pour que les Aurors puissent faire une fouille approfondie du château afin de découvrir où serait la Chambre des Secrets.
L'annonce du directeur fut accueillie par un début de brouhaha, les élèves se demandant ce qu'ils allaient faire pendant ces deux semaines d'investigation.
- Des hiboux ont été envoyés à vos parents pour les avertir de la situation ! reprit le directeur, parlant plus fort pour se faire entendre par dessus les bavardages, qui se tarirent quand les élèves comprirent qu'il n'avait pas fini son annonce. Le Poudlard Express vous ramènera chez vous dimanche, ce qui laisse assez de temps à vos tuteurs pour organiser leurs emplois du temps pour vous récupérer à Londres.
Olivia, Hermione et Sophie échangèrent un regard, se rapprochant pour pouvoir s'entendre par-dessus les bavardages qui avaient repris.
- Qu'allez-vous faire pendant ces deux semaines ? demanda Olivia.
- Étudier bien sûr, quelle question ! répondit Hermione. Ce n'est pas parce qu'on ne reste pas à l'école que l'on doit se tourner les pouces.
- Je suis d'accord avec Granger, acquiesça Sophie, assise en face des deux autres demoiselles. Je ne suis pas mécontente de rentrer chez moi, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée non plus… Mes parents sont très occupés à cette période de l'année, je ne ferai que les gêner.
- De même, dit Olivia les yeux dirigés vers le ciel, réfléchissant à l'emploi du temps de ses parents. Mon père sera sûrement ici à participer aux recherches, et ma mère est en pleine tournée musicale : il n'y aura personne à la maison.
- Tu peux venir à la maison si tu veux, proposa Hermione. Je vais demander à mes parents pour confirmer, mais je suis sûre qu'ils seront d'accord.
- Merci Hermione, j'apprécie, dit la fille aux yeux azur.
La brunette acquiesça et déporta son regard sur la table des Serpentard voyant que le reste de leurs amis étaient en plein conversation, très certainement en train de parler de la même chose qu'elles. Ses yeux se dirigèrent ensuite vers la table des Serdaigle, et elle passa quelques secondes à chercher la chevelure blonde d'Elenna, qu'elle repéra en train de discuter avec Padma, et une autre élève aux longs cheveux blond platine.
La Gryffondor se demanda brièvement si, en tant que pupille du directeur, la jeune Serdaigle allait pouvoir rester au château, ou si elle allait devoir s'en aller elle aussi. Et si c'était le cas, où irait-elle ?
Lors de la pause déjeuner du lendemain, les trois Gryffondor virent avec surprise Elenna s'approcher de la table des Gryffondor, et s'installer sur le banc à côté d'Olivia.
- Bonjour les filles, les salua la jeune fille aux yeux noisette. Comment vous prenez les directives du Ministère ? demanda la française.
- Bonjour, la salua à son tour Olivia avec un sourire. Eh bien, je suis plutôt rassurée que le Ministère prenne la menace au sérieux. Mais je ne suis pas sûre qu'ils arrivent à trouver quoi que ce soit sur la Chambre des Secrets.
- Je comprends, acquiesça la Serdaigle. Qu'allez-vous faire pendant ces deux semaines ? s'enquit-elle en prenant un croissant avant de commencer à retirer chaque couche de la pâte feuilletée qui composait la viennoiserie, une à une.
- … Nous rentrons chez nous, dit Hermione, après un léger moment d'hésitation. Et toi ? Tu restes au château comme tu es la pupille du directeur ?
Elenna ne répondit pas tout de suite, finissant d'émietter le croissant et de le réduire en mille morceaux, avant de croiser le regard de la Née-moldu.
- Je ne peux pas rester au château : seuls les professeurs y sont autorisés, dit la Serdaigle. Du coup, je vais me rendre dans la résidence secondaire que m'a léguée Nicolas, dans le Devon.
- Et donc ? la pressa Sophie, les sourcils haussés dans l'expectative. Pourquoi est-ce que tu viens nous voir ?
- Je voulais savoir si ça vous dirait de rester avec moi ? demanda-t-elle dans sa langue d'origine, comme si elle avait un train à prendre.
Les trois filles clignèrent des yeux, Olivia et Hermione n'ayant clairement pas compris ce que la Serdaigle venait de dire, alors que Sophie affichait une expression étonnée.
- Tu nous invites à rester avec toi pendant les deux semaines ? demanda-t-elle d'un ton surpris.
- … Oui ? répondit Elenna, incertaine. Cela vous pose un problème ?
- Du tout. Je suis juste surprise que tu me comptes parmi les personnes à inviter, dit Sophie avec une expression neutre. Que je sache, nous ne sommes pas proches.
- Peut-être, admit la fille aux cheveux blonds. Mais tu es amie avec Olivia et Hermione, et même si je ne te connais pas personnellement, il aurait été impoli de te demander de t'éloigner le temps que je leur fasse ma proposition. Bien sûr, si cela te dérange du fait que l'on ne se connaisse pas, je comprendrais que tu refuses.
- … Deux semaines sont largement suffisantes pour faire plus ample connaissance. Et cela soulagera mes parents d'un poids, dit Sophie, acceptant la proposition de sa camarade.
- Est-ce que le directeur est au courant ? s'enquit Hermione.
- C'est même lui qui m'a incité à demander à mes amis si je pouvais rester avec quelqu'un, si jamais il devait rester à Poudlard, répondit Elenna.
- Ma foi, dit Olivia, je ne suis pas contre. Il faut juste que j'en parle à mes parents pour avoir leur accord.
- Si Olivia vient, alors je suivrai. Après confirmation de mes parents, bien sûr, dit Hermione. Où se trouve la maison ?
- Dans un petit village appelé Bigbury-on-Sea. Nicolas et Pernelle adoraient y aller pour prendre du recul et oublier le reste du monde, dit la Serdaigle, perdue dans ses souvenirs.
- Est-ce que tu vas aussi demander aux autres ? demanda Olivia, désignant la table des Serpentard d'un mouvement de tête.
- Oui, juste après le cours de Potions je pense, confirma la Serdaigle. Je dois d'ailleurs vous laisser : je n'ai pas encore mangé et il ne me reste qu'une demi-heure avant la reprise des cours. Bonne chance pour les cours de cet après-midi !
Les trois Gryffondors lui souhaitèrent aussi "bonne chance", avant de poursuivre leur repas, planifiant par la même occasion les lettres qu'elles enverraient à leurs parents.
Quand les Serpentard entendirent la proposition de la française quelques heures plus tard, celle-ci fut accueillie avec ravissement. Pansy fut soulagée de l'alternative proposée par la Serdaigle, après la lettre qu'elle avait reçue de ses parents le matin même ; Blaise, Drago et Gabriel acquiescèrent, demandant juste à Elenna d'attendre qu'ils envoient une lettre pour demander l'autorisation à leurs parents ; et Théodore se contenta de hocher la tête, ce qui suffit à Elenna.
- Bien. Je vais voir Dumbledore pour savoir si cela lui convient, dit-elle. Je vous donnerai sa réponse ce soir.
- D'accord, dit Blaise en acquiesçant. C'est une bonne opportunité pour faire plus ample connaissance, et on ne va pas se mentir, cette fermeture temporaire de l'école est loin d'arranger nos parents. Leur emploi du temps est déjà assez chargé quand nous sommes à l'école : cela ne doit pas être simple pour eux de s'organiser pour nous récupérer.
- Exactement. Ta proposition arrive à point nommé Elenna, acquiesça Pansy.
- Dans ce cas, je file en Métamorphose prévenir les filles que vous êtes d'accord, dit Elenna en prenant la direction de son prochain cours. Je vous donne la réponse du directeur demain à la première heure !
La fille aux cheveux blonds remonta les escaliers menant à la Grande Salle sans attendre le reste de ses camarades, impatiente de demander à son tuteur si son projet était réalisable.
/\/\/\/\/\/\
Le soir même, après le dîner, Elenna prit la direction du bureau directorial. En arrivant devant l'extrêmement laide gargouille de pierre qui gardait l'entrée du bureau, elle donna le mot de passe, et la sculpture s'écarta pour lui laisser accès aux escaliers. La jeune fille monta les marches deux par deux et frappa deux coups succincts à la lourde porte en fer forgée avant d'entrer dans la pièce, trouvant Dumbledore en train de nourrir son animal de compagnie.
- Bonsoir monsieur, s'annonça Elenna en entrant dans le bureau. J'espère que je ne vous dérange pas ?
- Nullement Elenna, répondit le vieil homme. Fumseck a juste besoin d'un peu d'attention… Il ira mieux dans quelques semaines. De quoi souhaites-tu me parler ? demanda-t-il.
- Concernant la proposition que vous m'avez faite, sur le fait de rester avec mes amis pendant les deux semaines de fermeture de l'école, répondit Elenna en s'avançant en direction du bureau tout excitée, je leur ai demandé si cela les intéressait de rester avec moi dans le Devon, et ils sont tous d'accord. Il faut juste qu'ils obtiennent l'autorisation de leurs parents.
Le directeur de l'école se retourna pour faire face à sa pupille, les sourcils légèrement froncés de perplexité.
- Dans le Devon ? La résidence que Nicolas t'a léguée ? demanda-t-il.
- Oui, confirma la Serdaigle. Vous savez où elle se trouve, n'est-ce pas ?
- Bien sûr, mais je ne serai pas en capacité de vous garder pendant ces deux semaines Elenna, dit Albus. En tant que directeur, je vais devoir rester ici, et aider les Aurors dans leurs recherches.
Elenna écarquilla les yeux de surprise alors que Dumbledore s'asseyait dans son fauteuil, prenant un bonbon au citron avant d'en proposer un à la jeune fille, qui déclina l'offre.
- Ce n'est donc pas possible ? s'enquit la Serdaigle.
- Je ne pourrais pas vous surveiller, réitéra le sorcier à la barbe blanche. Cependant, si l'un des parents de tes amis peut se libérer, alors je n'y verrai aucun inconvénient. Qui serait présent ?
- J'ai d'abord demandé à Padma Patil, mais elle doit se rendre en Inde avec sa famille, répondit la française. J'ai donc demandé à mes autres amis.
- J'en conclus que Mr Potter et ses amis sont nos invités, dit Dumbledore, passant sa main dans sa barbe.
- C'est ça, acquiesça la fille aux yeux noisette.
- … Je pense que ce projet est réalisable Elenna, dit son mentor après quelques instants de réflexion. Préviens-les juste que j'autoriserai uniquement ces deux semaines, si un adulte est disponible pour vous surveiller en mon absence.
Elenna acquiesça avec entrain, un sourire éclatant aux lèvres, avant de souhaiter une bonne soirée au directeur, et de retourner à son dortoir, laissant Dumbledore à ses réflexions.
Il ne doutait pas un seul instant que les épouses Malefoy et Zabini seraient les premières à se proposer pour garder les enfants, au vu de leur condition de femmes au foyer.
Le lendemain matin, notre petit groupe, qui s'était retrouvé devant les portes de la Grande Salle, attendait leur amie Serdaigle afin de pouvoir discuter tous ensemble du planning des deux semaines à venir. Ils n'attendirent pas très longtemps avant de la voir arriver aux côtés de Padma, qui les salua avant de les laisser seuls, prévenant son amie qu'elle lui garderait une place pendant qu'elle discutait avec leurs camarades de classe.
- Alors ? A-t-il dit oui ? demanda Olivia, impatiente.
- Oui, mais à une condition, répondit Elenna. Nous nous sommes mal compris au début : comme il est le directeur, il doit rester à Poudlard le temps de l'enquête. Du coup, il espérait que je trouverais quelqu'un qui pourrait me garder. Nous avons discuté, et il a dit qu'aller à Bigbury-on-Sea était possible si l'un de vos parents se propose pour nous garder.
- Je pense que ma mère sera contente d'avoir une petite pause avec l'organisation de la fête de Noël, dit Blaise.
- Et mère devrait aussi être libre, dit Drago après avoir lancé un regard à son frère, qui acquiesça.
- Parfait ! Vous pouvez leur envoyer un hibou ? demanda la Serdaigle.
- Cela ne sert à rien d'envoyer un hibou maintenant, dit Gabriel. Nous rentrerons au même moment que la lettre arrivera au manoir.
- Dans ce cas, dès que vous aurez une réponse de vos mères, envoyez-moi un hibou pour que je puisse prévenir Dumbledore. Je vais vous laisser l'adresse de la résidence secondaire pour que vous puissiez me contacter, dit Elenna.
Elle sortit alors une feuille de parchemin de son sac qu'elle déchira en deux morceaux, et où elle inscrivit son adresse, avant de donner les deux papiers à Drago et à Blaise.
/\ # /\ # /\ # /\
C'était étrange de rentrer aussi tôt chez soi. Blaise et ses amis étaient encore un peu perturbés en descendant sur la voie numéro 9 ¾, alors qu'ils partaient à la recherche de leurs parents. Sans réelle surprise, le garçon à la peau hâlée trouva sa mère auprès des Malefoy, et heureusement, sans son futur beau-père, ce qui l'égaya quelque peu.
Serafina offrit un sourire étincelant à son fils quand celui-ci s'approcha avec Drago et Harry, et réduisit la taille de sa valise pour pouvoir la glisser dans sa poche, quand celui-ci fut assez proche. Les deux Zabini saluèrent ensuite les Malefoy, et prirent congé.
- Pas trop fatigué Tesoro mio ? demanda Serafina en voyant son fils bâiller.
- Les voyages du Poudlard Express sont toujours aussi interminables, dit Blaise. Maxwell est à la maison ?
- Non. Il est en déplacement ce mois-ci, mais il s'est assuré de pouvoir être présent pour le Réveillon. Pourquoi cette question ?
Elenna, la fille que nous avons rencontrée l'an dernier, nous a invités chez elle pour les deux semaines à venir, expliqua Blaise. Le problème est que le directeur Dumbledore, qui est son tuteur, ne peut pas nous superviser, et "ces vacances" ne sont possibles que si un adulte accepte de nous garder. … Est-ce ça te dirait d'aller dans le Devon mama ? demanda Blaise.
- Rien ne me ferait plus plaisir que de passer du temps avec toi et tes amis, mon petit tigre, répondit Serafina. J'avais de toute façon besoin de changer d'air.
Blaise rayonna de bonheur à la réponse de sa mère, avant de développer plus amplement ce qu'il voulait faire dans le Devon : visiter le village, se rendre au port, observer les bateaux, et se prélasser sur la plage. Serafina rit en entendant les envies de son fils, et lui promit qu'ils organiseraient tout cela une fois qu'ils auraient envoyé un hibou à sa nouvelle amie.
Ainsi donc, quelques jours plus tard dans le Devon, Elenna trépignait d'impatience en attendant l'arrivée de ses camarades dans sa chambre. Elle était incapable de se concentrer sur son devoir de Métamorphose, et enchaînait les allers-retour entre son bureau et sa fenêtre.
La jeune fille avait été plus que ravie quand tous ses invités avaient répondu présents pour la semaine et demie qui leur restait, avant qu'ils ne doivent retourner à Poudlard. Depuis qu'elle avait obtenu toutes les réponses de ses camarades de classe, Elenna ne pouvait s'empêcher de se demander à quoi allait bien ressembler ces vacances. Elle avait été soulagée d'apprendre que les mères de Blaise Zabini et de Drago Malefoy allaient venir pour les garder, mais elle ne pouvait s'empêcher d'appréhender leur venue, les deux femmes étant de parfaites étrangères pour elle.
Essayant pour la énième fois de se reconcentrer sur son devoir, Elenna s'étonna de ressentir un frisson lui parcourir l'échine, avant d'entendre la voix de son tuteur l'appeler depuis le rez-de-chaussée.
- Elenna, tes premiers invités sont arrivés ! retentit la voix de Dumbledore dans la demeure.
La jeune fille aux cheveux blonds bondit de sa chaise et se précipita à la fenêtre, apercevant les silhouettes de trois personnes remontant l'allée. Elle se dépêcha donc de rejoindre les escaliers, entendant la sonnette retentir dans la maison alors qu'elle descendait les dernières marches. Quand elle arriva dans le hall, ce fut sans réelle surprise qu'elle trouva son tuteur en présence de Drago, Harry et madame Malefoy, qui sembla d'ailleurs rapidement remarquer sa présence.
- Tu dois certainement être Elenna, dit Narcissa, offrant un sourire bienveillant à la jeune fille. Mes garçons m'ont beaucoup parlé de toi ces trois derniers jours. Ainsi donc, tu as commencé tes études à Beauxbâtons ?
- Oui madame, répondit Elenna. J'ai intégré Poudlard après avoir déménagé en Angleterre avec Nicolas et Pernelle.
- Eh bien, j'ai hâte d'en apprendre plus à ce sujet tout à l'heure. C'est une très belle maison que tu as, fit-elle remarquer. La façade est absolument splendide.
- Merci. Souhaitez-vous un verre d'eau ? demanda Elenna. Je pourrai ensuite vous montrer où se trouve votre chambre.
- Quelle merveilleuse idée ! Les garçons, suivez Elenna, je vous rejoins dans quelques instants, intima-t-elle.
Gabriel et Drago acquiescèrent et firent leurs adieux à leur directeur avant de suivre leur camarade.
Une fois les enfants partis, Narcissa reporta son regard sur son ancien directeur qui était en train de se diriger vers la porte d'entrée, et qui se retourna pour faire face à la femme aux cheveux blonds quand il fut au niveau de la porte.
- Je tiens à vous remercier pour avoir accepté de rester ici et garder Elenna pendant mon absence Mme Malefoy, dit le vieil homme.
- Ce n'est rien monsieur. Je n'avais rien qui me retenait chez moi, et je ne laisserai jamais une enfant livrée à elle-même, répondit Narcissa. Je dois pour autant vous avouer que je me sens quelque peu gênée de garder votre pupille. Non pas parce que cela me dérange, mais parce que nous n'avons nullement eu l'occasion de faire connaissance : je suis donc autant une étrangère pour elle, qu'elle ne l'est pour moi.
- Et je suis le premier responsable de cette situation, avoua Dumbledore, avec un air peiné. J'avoue que cette situation ne m'arrange guère, mais je ne peux me soustraire à mes obligations de directeur, quand bien même j'aimerais passer plus de temps avec ma pupille pour consolider notre relation déjà fragile… Mais je ne m'inquiète pas concernant vos compétences Madame Malefoy : vous saurez prendre soin d'Elenna, dit l'homme âgé d'un ton assuré.
- Oh ? Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer cela ? s'enquit Narcissa en haussant les sourcils.
- J'ai pu observer les comportements de votre fils et du jeune Potter au sein de mon école, répondit Albus. Hormis leur implication dans l'affaire de la Pierre Philosophale, leur comportement est exemplaire. Ils accompliront de grandes choses une fois adultes.
Narcissa lui rendit un sourire qu'elle espérait fier, mais intérieurement, elle se fantasmait en train d'étouffer cet homme avec sa barbe. Comment osait-il lui dire droit dans les yeux que seul Drago était son fils, et que Harry, non, Gabriel, était un enfant qu'elle avait élevé par obligation ?!
Le simple fait de voir Albus Dumbledore faisait bouillonner son sang de rage. Comment pouvait-il lui sourire de la sorte alors qu'il était responsable de la situation dans laquelle se trouvait son fils benjamin ? Cependant, il était primordial que Dumbledore ne sache pas que la famille Malefoy avait découvert la vérité. La femme aux cheveux blonds garda donc ses remarques pour elle-même, et se contenta de dire :
- Je n'attends rien de moins de leur part monsieur. La famille Malefoy est synonyme d'excellence après tout.
Le directeur de Poudlard haussa les sourcils à sa réponse mais n'ajouta rien, se contentant d'acquiescer avant de prendre congé.
La femme aux cheveux blonds le regarda quitter la maison, puis se permit de pousser un soupir de soulagement après avoir refermé la porte et entendu le bruit spécifique d'une personne qui transplane. Elle s'adossa momentanément à l'immense armoire en chêne massif qui se trouvait dans l'entrée, et se massa la tempe gauche, sentant venir le début d'une migraine. L'épouse Malefoy prit une grande inspiration avant d'expirer lentement, comptant jusqu'à dix avant de se redresser et de tapoter ses doigts sur ses cuisses. Il fallait qu'elle retrouve son calme : elle ne devait pas inquiéter les garçons.
Narcissa quitta l'entrée et s'aventura dans le salon-salle à manger, rejoignant l'une des portes-fenêtres qui s'y trouvait pour observer le paysage des falaises d'Angleterre que l'on pouvait apercevoir depuis la demeure. Elle resta quelques instants à regarder au dehors, quand Drago l'appela depuis la cuisine.
- Mère ! Blaise et Serafina viennent d'arriver ! cria-t-il.
- Partez devant pour les accueillir, j'arrive tout de suite ! répondit-elle, écoutant les enfants rejoindre la porte d'entrée.
Narcissa attendit quelques secondes de plus, avant de faire demi-tour et de les retrouver, refusant de gâcher cette journée en s'attardant sur cette malheureuse confrontation. Elle avait plus d'une semaine à passer avec ses garçons, et elle comptait bien en profiter.
Et voilà pour le chapitre de ce mois-ci chers lecteurs !
Nous espérons qu'il vous aura plu, et que vous attendrez le prochain avec impatience.
N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous donner vos réactions, vos remarques, ce que vous avez apprécié ou non, etc… C'est toujours utile pour nous, concernant la suite de la fiction, mais aussi pour des écrits futurs.
Nous vous souhaitons une bonne journée, et vous disons à la prochaine pour un prochain chapitre !
De gros bisous à vous, on vous embrasse très fort !
Artémia, Elisabeth, et Lilianna.
