Bonjour à vous chers lecteurs,
Nous espérons que vous allez bien, et que l'attente n'a pas été trop longue (en particulier après ce hiatus de trois mois) !
Sans plus attendre, voici le chapitre 21. Nous vous souhaitons une bonne lecture, et on se retrouve en bas !
Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling. Seuls nous appartiennent les personnages inventés et le scénario retravaillé de cette histoire.
P.S : Les passages ou mot en italique signifient soit un flash-back, soit un sortilège.
Les passages en gras et italique signifient qu'un de nos personnages parle en Fourchelang.
Le style gras sera utilisé pour un dialecte inventé par nos soins et les rares fois où les personnages parlent d'autres langues que l'anglais.
PS : To our dear English-speaking readers,
We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), is studying English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)
That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !
Best regards,
Artémia, Elisabeth, and Lilianna.
Chapitre 21
L'arrivée des membres de la famille Zabini dans le Devon fut rapidement suivie par l'arrivée de Hermione et Olivia, accompagnées par le père de cette dernière. Maximilien s'excusa immédiatement auprès de Narcissa et Serafina, leur disant qu'il ne faisait que passer pour déposer les deux jeunes filles, et qu'il devait rejoindre ses collègues Aurors pour commencer les recherches à Poudlard. Il ne manqua cependant pas de les remercier pour s'être portées volontaires pour veiller sur les enfants pendant les deux semaines à venir.
C'est pendant ces remerciements que Sophie fit une entrée quelque peu remarquée en sortant de la cheminée du salon. En effet, la jeune fille ayant très certainement perdu l'équilibre à l'atterrissage, mais ne voulant surtout pas se ridiculiser, celle-ci utilisa son élan pour effectuer une roulade, avant de se redresser sur ses pieds et de s'épousseter, comme si de rien n'était. Seul un œil avisé aurait remarqué la légère rougeur qui ornait les oreilles de la demoiselle.
- Bonzou-, euhm, je veux dire, bonjour, dit la jeune fille aux cheveux de jais, essayant de reprendre son calme pour faire disparaître ses crocs, qui étaient légèrement sortis à cause de son embarras.
- Bonjour mademoiselle Akantha, la salua en retour Serafina avec un sourire bienveillant. Comment allez-vous ?
- Bien, merci, répondit Sophie. J'espère ne pas être trop en retard.
- Nullement, dit Narcissa en secouant la tête en signe de négation. Nous étions en train de saluer monsieur Williams qui allait s'en aller.
- Vous partez ? s'enquit Sophie.
- Je fais partie de l'équipe chargée d'explorer Poudlard à la recherche de la Chambre des Secrets, répondit le père de sa camarade de dortoir.
- Oh… Eh bien je vous souhaite bonne chance dans ce cas. J'espère que vous réussirez là où vos collègues ont échoué par le passé.
- Merci jeune fille, dit-il.
Sur ces mots, l'Auror prit congé et Sophie rejoignit les autres enfants dans la cuisine sous les directions des deux mères de famille. Le groupe étant presque au complet, Elenna décida d'emmener ses invités au premier étage où se trouvaient toutes les chambres, remerciant mentalement Nicolas et Pernelle d'avoir acheté une demeure avec un assez grand nombre de chambres pour tous les accueillir, même s'ils devraient cohabiter à deux par chambre.
Ne voyant toujours pas arriver Pansy et Théodore alors que midi approchait, Elenna décida de présenter la cuisine aux deux adultes, et les deux femmes furent surprises de la trouver vide.
- Il n'y a pas d'elfe de maison ? s'enquit Narcissa, regardant autour d'elle en faisant le tour de l'îlot central.
- Non, Pernelle adorait cuisiner, répondit Elenna. Dumbledore avait demandé au chef cuisinier de Poudlard de préparer des plats pour tout le séjour, mais j'ai réussi à négocier pour qu'il ne prépare que les repas du mercredi et du weekend.
Serafina et Narcissa échangèrent un regard inquiet : les seules choses qu'elles savaient préparer d'elles-mêmes étaient les desserts qu'Ophélie leur avait appris à confectionner.
- Elenna, je pense qu'il serait préférable de revoir cet arrangement et de demander au chef de nous fournir tous les repas du séjour, proposa Narcissa en se rapprochant de la jeune fille.
- Mais je peux cuisiner. Pernelle m'a appris, fit remarquer la Serdaigle en fronçant les sourcils de perplexité.
- Je n'en doute pas, dit la femme aux cheveux blonds. Mais je ne voudrais pas que tu te retrouves coincée ici à préparer à manger, alors que l'on pourrait faire des choses bien plus amusantes.
- Nous pourrons, à l'occasion, faire des pâtisseries, proposa Serafina.
Elenna resta silencieuse quelques instants, semblant peser le pour et le contre, avant d'acquiescer timidement de la tête et d'appeler l'elfe de maison en charge des cuisines de Poudlard.
- Pitts !
L'elfe en question apparut à côté de la jeune fille qui sursauta de surprise, peu habituée aux transplanages spontanés de ces êtres.
- Qu'est-ce que Pitts peut faire pour Miss Flamel ? demanda l'elfe de maison à l'apparence grassouillette.
- Après avoir mûrement réfléchi, nous avons décidé que tous nos repas seraient préparés par les elfes de Poudlard, dit Serafina.
- Bien sûr madame, acquiesça Pitts. Pitts ne manquera pas de vous fournir les meilleurs repas que les elfes de maison de Poudlard pourront préparer.
- Merveilleux ! s'exclama Serafina, en frappant une fois des mains avec un air ravi. Serait-il possible d'avoir notre premier repas maintenant ?
- Bien sûr ! Pour combien de personnes ? s'enquit l'elfe de maison.
- Douze personnes, répondit l'italienne, souriant quand la nourriture apparut sur l'îlot de la cuisine, après que l'elfe de maison eut claqué des doigts.
- Pitts repassera récupérer les plats une fois que vous aurez fini, dit-il. En vous souhaitant un bon appétit.
Sur ces mots, l'elfe de maison disparut sans demander son reste, laissant Elenna, Serafina et Narcissa seules dans la pièce.
- Il ne reste plus qu'à se mettre à table, dit Narcissa, faisant léviter les plats avant de se diriger vers la salle à manger.
- Mais Pansy et Théodore ne sont pas encore arrivés, fit remarquer Elenna.
- Nous allons mettre deux assiettes de côté pour eux, la rassura Serafina.
- … D'accord. Il faut juste mettre la table, dit Elenna en ouvrant les tiroirs d'un meuble se trouvant à côté de la plaque de gaz.
Serafina écarquilla les yeux en la regardant sortir assiettes et couverts, et quand Narcissa revint, inquiète de ne pas avoir vu arriver les couverts, elle fut tout aussi surprise que son amie de voir ce que faisait la jeune fille. Les deux mères échangèrent un regard, comprenant qu'elles allaient d'avoir faire face à certaines habitudes qu'elles n'avaient jamais expérimentées pendant ce séjour.
- Les enfants ! appela Narcissa. Venez dans la cuisine pour nous aider à mettre la table !
Le reste du groupe rejoignit la Serdaigle et les deux adultes dans la cuisine, la plupart surpris par l'ordre de la mère de Drago et Harry. Il ne purent cependant réellement objecter, puisque Olivia, Hermione et Sophie s'avancèrent pour aider Elenna, comme si cela était la chose la plus naturelle du monde. Les enfants Sang-Pur s'attelèrent donc à la tâche, et c'est quand ils furent tous installés dans le salon que Blaise posa la question qui lui brûlait les lèvres :
- … Où est la fourchette à poisson ?
Tout le monde déménagea dans le salon pour déguster le thé qu'avait apporté par Pitts pour clore le repas, les deux femmes savourant leurs boissons tout en surveillant les enfants qui avaient décidé de jouer à la bataille explosive. Hermione, Sophie et Elenna tressautaient à chaque fois qu'une détonation retentissait dans la pièce, ce qui faisait rire les Serpentard et Olivia.
Après vingt minutes de jeu, Elenna fronça tout à coup les sourcils et se redressa pour tourner son regard vers la porte d'entrée, attirant l'attention des deux mères.
- Tout va bien Elenna ? s'enquit Narcissa.
- Je pense que quelqu'un vient d'arriver sur la propriété, répondit la jeune fille.
- Peut-être que Pansy ou Théodore viennent d'arriver, dit Narcissa alors que Serafina se levait pour rejoindre l'entrée et ouvrir la porte.
Sans grande surprise, elle vit que Théodore et Pansy venaient tout juste de passer le portillon, le père de Théodore juste derrière eux, inspectant la maison d'un air critique.
- Merci d'avoir amené les enfants monsieur Nott, le salua l'italienne.
- C'est naturel madame Zabini, dit Hector Nott avec déférence. Ainsi donc, voici la demeure de mademoiselle Flamel ? C'est assez pittoresque.
- Je trouve cet endroit charmant. Nicolas Flamel a très bien choisi, répondit Serafina, ne manquant pas les yeux écarquillés du vieil homme.
- Nicolas Flamel, le célèbre alchimiste ? l'interrogea-t-il.
- Lui-même, confirma Serafina. Elenna a eu beaucoup de chance d'avoir été recueillie par cet homme généreux.
- Naturellement, dit Nott. Vous m'en voyez navré, mais je ne peux m'attarder plus longtemps : le devoir m'appelle. Quand dois-je les récupérer ? demanda-t-il en jetant un bref regard à Pansy et son fils qui n'avaient pas bougé.
- Le weekend de la semaine prochaine, répondit la femme à la peau hâlée.
- Bien. Au revoir, dit-il avant de transplaner sans un mot de plus.
Serafina plissa les yeux devant l'impolitesse de l'homme, mais décida de ne pas s'y attarder, reportant son attention sur les enfants qui tremblaient un peu de froid.
- Rentrons à l'intérieur avant que vous ne soyez complètement gelés, leur dit-elle avec un sourire tendre, en les invitant à entrer en les poussant vers la maison.
Théodore et Pansy ne se firent pas prier et se dépêchèrent d'entrer dans la maison, soupirant d'aise en arrivant dans le salon devant la chaleur qui s'échappait du foyer.
- Avez-vous eu le temps de manger ? s'enquit Narcissa en se levant du canapé.
- Oui madame Malefoy, nous avons eu le temps de grignoter avant de venir, acquiesça Théodore.
- Grignoter ne suffit pas, dit la femme aux cheveux blonds en fronçant les sourcils. Vous arrivez à un âge où vous avez besoin de beaucoup d'énergie pour pouvoir grandir correctement. Venez en cuisine, je vais vous réchauffer deux assiettes.
Elenna regarda les derniers arrivants suivre Narcissa, et ne put s'empêcher de noter que le reste du groupe ne s'était pas levé pour les saluer.
- Vous ne lui avez pas pardonné pour le serpent lors des duels ? s'enquit-elle.
- Si, dit Drago. Mais j'attends qu'il me présente des excuses. Je ne peux pas le laisser penser que ce qu'il a fait est sans conséquences. Je sais que Théo aime prouver qu'il a raison, mais cela ne devrait pas être jusqu'au point de nous mettre en danger pour le faire.
La Serdaigle acquiesça à la réponse du Serpentard, puis fut interpellée par Olivia.
- Au fait, où est Brownie ? Je ne l'ai pas vu depuis notre arrivée.
- Il dort dans ma chambre, répondit Elenna. Il fait trop froid dans le salon pour qu'il puisse y venir de son plein gré.
- "Brownie" ? répéta Blaise. Serait-ce ton mystérieux animal de compagnie ? Celui qui vous sert de cobaye en Métamorphose ?
- Oui, dit évasivement Elenna.
- Et donc ? Qu'est-ce que c'est ? demanda Gabriel.
La jeune fille aux cheveux blonds sembla hésiter quelques secondes, avant de répondre :
- C'est un serpent.
- Il est adorable et très bien dressé, compléta Olivia.
- Un serpent ? Quand l'as-tu obtenu ? demanda Gabriel.
- Début de cette année. C'est un cadeau du directeur, expliqua la française.
- C'est un choix assez osé, fit remarquer Serafina qui était restée avec eux. Penses-tu pouvoir l'apporter afin de nous le présenter ? Cela nous évitera quelques crises cardiaques dans le futur.
Elenna acquiesça, quelque peu réticente, avant de monter à l'étage trouver son animal de compagnie. Une fois la jeune fille partie, Serafina se tourna vers les autres enfants, les sourcils froncés.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Théodore pour que vous soyez en conflit ? demanda-t-elle.
- Le mot conflit est un peu fort, répondit Blaise. Théodore a voulu prouver que Drago était l'héritier de Serpentard en conjurant un serpent lors de l'événement du club de duel.
- Ce sortilège est inoffensif, fit remarquer sa mère.
- Certes, mais le professeur Lockhart s'en est mêlé et tu sais qu'il est loin d'être une lumière…
- J'avais oublié qu'il faisait partie du corps enseignant, dit Serafina en se pinçant l'arête du nez. Comment cela s'est-il terminé ?
- Le professeur Rogue a neutralisé le serpent et le club a été annulé, dit Gabriel, omettant le fait qu'il avait parlé Fourchelang.
- Donc personne n'a été blessé… Je comprends que son comportement vous ait blessé, cependant, si vous lui avez pardonné, n'attendez pas trop longtemps pour le lui signaler, dit-elle. Je suis sûre qu'il doit avoir des remords pour ce qu'il a fait, mais vous savez que Théodore a toujours eu du mal à s'exprimer. Ne l'ignorez trop longtemps, et essayez plutôt d'en discuter. Je suis sûre que la situation va finir par s'arranger.
Les enfants acquiescèrent et étaient en train de réfléchir à la façon d'aborder le sujet avec leur ami, quand Elenna descendit des escaliers, Brownie autour de son cou, long de ses 70 centimètres.
- Il est énorme ! s'exclama Gabriel en se levant d'un coup pour s'approcher de la jeune fille et observer la couleuvre. Est-ce qu'il se déplace sous cette taille à Poudlard ? Les professeurs ne se sont pas opposés à ce que tu aies un serpent comme animal de compagnie ?
- Ils ont été surpris, mais comme il est inoffensif, ils ne s'y sont pas opposés, répondit la Serdaigle. Par contre, ils le rétrécissent quand je suis à Poudlard pour ne pas effrayer les élèves.
- Tu as un serpent Elenna ? demanda Pansy, qui venait de revenir de la cuisine en compagnie de Théodore.
- Oui, c'est mon animal de compagnie, acquiesça la fille aux cheveux blonds.
- Bon, maintenant que tout le monde a fait connaissance avec… Brownie, c'est cela ? Je pense qu'il serait temps pour nous de monter et défaire nos bagages. Et que dites-vous d'aller visiter le village après cela ? proposa Serafina. Nous pourrons passer la fin d'après-midi au bord de mer à profiter de la plage.
L'italienne n'eut pas besoin d'en dire plus, cette idée semblant avoir conquis les enfants qui s'empressèrent de monter les escaliers pour se précipiter dans leurs chambres ranger leurs affaires, et se préparer à partir.
Pendant ce temps, Serafina répéta à son amie ce que les enfants lui avaient dit à propos de l'accident avec Théodore. Les deux mères se promettant de garder un œil attentif sur l'évolution de la situation entre les Serpentard, et d'en apprendre aussi plus sur Elenna.
Les enfants prêts, tout ce beau monde s'apprêta pour aller passer un bel après-midi sur les plages anglaises.
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La première semaine toucha très vite à sa fin, et tous étaient absolument ravis de leurs premiers jours passés dans le Devon. Depuis qu'ils étaient arrivés, ils avaient eu le temps d'aller visiter le village au moins trois fois, étaient allés se balader sur la plage et en avaient profité pour chercher des coquillages, et ils avaient même fait une balade à cheval un jour où il faisait particulièrement beau. Et tout cela était sans compter les nombreuses heures passées à s'amuser dans les jardins de la demeure Flamel, ou dans le salon, à jouer à la Bataille Explosive ou aux échecs version sorcier.
Au travers de ces activités, Narcissa et Serafina avaient observé les enfants interagir, et bien qu'elles n'eussent point observé d'aggravation de la situation entre les jeunes Serpentard, elles avaient néanmoins constaté que Théodore était quelque peu mis de côté. Le jeune garçon n'interagissait vraiment qu'avec Pansy, et il semblait assez mal à l'aise dès qu'il voyait Brownie, ce qui l'avait exclu de certaines activités.
De même, Elenna, leur jeune hôte, semblait avoir du mal à se mêler au groupe. La jeune fille semblait toujours observer les autres enfants avec un mélange d'envie et de prudence, et quand elle s'avançait vers eux pour leur proposer quelque chose, elle avait l'air de s'attendre à une réponse négative. Cela inquiéta quelque peu Serafina et Narcissa qui s'interrogèrent sur la nature réelle de la relation que leur fils et le reste de leurs amis entretenaient avec la française. Sans vouloir s'avancer, leur lien semblait quelque peu fragile.
Dans les deux cas, si les choses continuaient ainsi, les deux femmes n'auraient d'autres choix que d'intervenir pour arranger la situation.
Sans se douter que la tension qui régnait au sein de leur groupe préoccupait les deux femmes qui les surveillaient, Théodore pour sa part, réfléchissait aussi à une façon de s'excuser auprès de ses amis. L'héritier Nott avait l'impression qu'un semblant de normalité s'était installé entre lui et ses amis, mais il ne pouvait pas ignorer la culpabilité qui le rongeait depuis ce qu'il avait fait, et il se doutait que ses amis n'avaient pas oublié sa bévue.
Bien que son père n'aurait vu aucun problème à ce qu'il agisse de la sorte pour prouver ses dires, le brun avait compris depuis quelques jours que la fin ne justifiait pas toujours les moyens.
C'était pourquoi, alors qu'il revenait de leur après-midi à la plage, Théodore attendit que ses amis aient enlevé leurs chaussures et manteaux pour se racler la gorge, et attirer l'attention de tout le monde.
- Je… Je tenais à m'excuser pour ce que j'ai fait lors des duels, dit-il, la tête baissée.
- … Tu t'excuses pour quoi exactement ? demanda Drago, après quelques secondes de silence.
Théodore releva la tête, surpris par la question du Serpentard aux cheveux blonds. Drago le regardait avec un unique sourcil haussé, lui demandant implicitement d'élaborer, et Théodore commença distraitement à se gratter l'avant-bras.
- Je n'aurais pas dû conjurer un serpent pour prouver ma théorie, dit-il. À l'avenir, je vous demanderais au préalable si cela vous convient… Et on le fera aussi dans un cadre un peu plus privé. Je n'aurais pas dû faire cela devant tous les deuxième année.
- Théo, dit Blaise, voyant que son ami avait du mal à s'exprimer. Merci de nous présenter tes excuses, même si on t'avait déjà pardonné. Cependant, j'espère que tu réalises que ce que tu as fait était très dangereux : tu ne pouvais pas savoir comment les autres élèves et les professeurs allaient réagir. Et s'ils avaient attaqué le serpent comme l'a fait Lockhart ? Peut-être que le serpent aurait attaqué quelqu'un si Harry ne l'avait pas arrêté !
Théodore ne répondit rien, et ses amis le virent se pincer les lèvres et prendre une expression pensive. Ils restèrent eux aussi silencieux, sachant que l'héritier Nott était en train de réfléchir à la meilleure manière de s'exprimer par la suite.
- Je comprends, dit finalement le garçon aux cheveux bruns. Mon père m'a toujours dit que les doutes n'étaient pas permis, et qu'importe les moyens que j'utilise pour y parvenir, il fallait que je les fasse disparaître, finit-il par dire.
Les mots du Serpentard furent accueillis avec inquiétude par les deux adultes présentes. Les deux femmes froncèrent les sourcils, se faisant intérieurement la réflexion que tout bon parent qui se respecte n'apprendrait pas à son enfant à raisonner de cette manière. Si Senior Nott n'approuvait pas l'incertitude, cela ne les étonnait pas que Théodore soit aussi bon à l'école…
Elles virent les enfants acquiescer et Pansy s'avancer, les bras ouverts, pour prendre son meilleur ami dans ses bras. Contre toute attente, Théodore recula promptement pour se mettre hors de portée de la jeune fille, les yeux légèrement écarquillés. Narcissa fronça les sourcils face à ce comportement, et s'avança de quelques pas avec un sourire qu'elle espérait apaisant.
- Est-ce que tout va bien Théodore ?
- Oui, je suis juste un peu fatigué, répondit le brun. Puis-je me retirer un instant ?
- Bien sûr, nous t'appellerons pour le dîner, acquiesça la femme aux cheveux blonds.
Théodore hocha la tête et marcha d'un pas vif en direction des escaliers, se dépêchant de rejoindre sa chambre sous les regards inquiets de tous. Enfin en sécurité derrière la porte fermée de la chambre qu'il partageait avec Pansy, il entra dans la salle de bain attenante à celle-ci et ouvrit le robinet d'eau froide, avant de remonter la manche de sa chemise et de placer sa peau meurtrie sous l'eau.
Immédiatement, le garçon soupira d'aise, apaisé par le contact rafraîchissant de l'eau sur sa blessure, à nouveau à vif à présent. Un jour peut-être il arriverait à se débarrasser de ce tic nerveux…
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Voilà maintenant quatre jours que Lucius Malefoy allait et venait entre le Ministère et le manoir Malefoy depuis le départ de ses fils et de sa femme dans le Devon. Il avait dû faire face à l'absence de ses proches qui rendait sa maison si vivante et chaleureuse, chose qui ne lui était jamais arrivée depuis qu'il était marié à Narcissa. Néanmoins, il n'avait pas pu s'attarder trop longtemps sur ces réflexions : son nouveau projet l'avait beaucoup occupé au Ministère auprès de Fudge, et un membre du Magenmagot avait requis ses compétences pour pouvoir gérer les événements qui se tramaient à Poudlard. Étant donné la résurgence d'accidents liés à la Chambre des Secrets, les bureaucrates se demandaient si Albus Dumbledore était encore capable d'être directeur de l'école.
Mais malgré tout, après avoir passé presque une semaine seul, Lucius était bien décidé à prendre un congé et retrouver sa famille pour passer un peu de temps avec eux. Il lui faudrait également trouver un moment pour discuter avec Serafina, au sujet du bal du Réveillon que celle-ci organisait.
Fredonnant un petit air, l'homme d'affaires qui était en chemin pour quitter le Ministère ne put s'empêcher d'éprouver un mauvais pressentiment quand il vit Tom Jedusor venir dans sa direction.
- Lucius ! Justement je vous cherchais ! dit-il alors qu'ils se saluaient d'une poignée de main.
- Bonjour monsieur le conseiller, le salua Lucius. Avez-vous quelques informations que vous souhaitez partager avec moi ?
- Exactement. Notre cher Ministre a encore eu quelques idées lors de notre précédente réunion, et je souhaiterais en discuter plus amplement avec vous pour avoir votre opinion.
- Cela aurait été avec plaisir monsieur Jedusor, mais je suis censé rejoindre ma famille d'ici quelques minutes. Ayant déjà un peu de retard, je ne puis les faire attendre plus longtemps.
- Dans ce cas, je vous retrouve au manoir Malefoy. Je retourne juste à mon bureau récupérer quelques documents, et je serai là incessamment sous peu.
Avant même que Lucius ait pu ouvrir la bouche pour l'avertir qu'il ne rentrait pas chez lui, son supérieur avait tourné les talons pour prendre la direction des ascenseurs, sans attendre la réponse de l'homme aux cheveux blonds. Le patriarche Malefoy maudit Merlin tout en poussant un soupir résigné, avant d'emboîter le pas à l'homme aux cheveux bruns pour le rattraper et lui faire part de la situation. Bien qu'il douta que cela fasse changer d'avis le conseiller.
Bien malgré lui, il se voyait déjà arriver accompagné chez la jeune Flamel. Narcissa allait lui passer un savon…
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La situation s'était grandement améliorée dans le Devon depuis que Théodore avait présenté ses excuses à ses amis, et Elenna avait elle aussi réussi à se reprocher des autres enfants, bien qu'elle préférait ses fins de journées à lire dans le salon avec Serafina et Narcissa, ce qui ravissait les deux femmes. Même Sophie avait l'air plus en phase avec les humains, approfondissant son amitié avec ses deux camarades de Gryffondor, tout en échangeant aussi beaucoup avec les Serpentard, et en particulier Théodore, sur les cours.
Les deux mères, soulagées de constater cette amélioration, fêtèrent l'occasion en préparant une tarte aux pommes pour le petit-déjeuner, comme le leur avait appris Ophélie, la mère d'Olivia.
Les neuf enfants attendaient que la tarte ait fini de cuire dans le salon, réfléchissant à ce qu'ils allaient faire dans la journée, quand ils entendirent la sonnette retentir dans la maison.
- On attend de la visite ? s'enquit Blaise.
- C'est peut-être la voisine, supposa Elenna en se levant. Elle venait toujours nous amener une tourte pour le dîner quand on venait ici pour les vacances avec Nicolas et Pernelle.
- Je me demande qui viendrait à une heure pareille, dit Serafina en sortant de la cuisine vêtue d'un tablier, faisant sans le savoir écho aux paroles de son fils.
- Ne vous dérangez pas Madame Zabini, je vais ouvrir la porte, dit la Serdaigle en se dirigeant dans l'entrée.
La jeune française ouvrit la porte de sa demeure et écarquilla les yeux de surprise en ne voyant pas un, mais deux hommes devant elle, l'un d'eux ayant la main levée comme pour toquer à la porte. Elenna reconnut sans trop de difficulté l'un des deux hommes, ses cheveux opalins et ses yeux gris d'acier l'identifiant aisément comme le père de Drago, mais elle n'avait absolument aucune idée de qui pouvait être l'homme qui l'accompagnait.
De son côté, Lucius fut tout aussi surpris de voir une jeune fille aux cheveux blonds lui ouvrir la porte. Il supposa rapidement qu'il devait s'agir de la seule connaissance de ses fils qu'il n'avait jamais rencontrée jusqu'alors : Elenna Flamel.
- Tu dois être Elenna Flamel. Ravi de faire ta connaissance, je suis Lucius Malefoy, le père de Drago et Harry, se présenta-t-il.
- Bonjour monsieur Malefoy, le salua Elenna. Je ne savais pas que vous viendriez retrouver votre famille.
- C'était une décision que nous avions envisagée avec Narcissa, mais nous n'étions pas certains du moment où je pourrais vous rejoindre ici. La date de mon arrivée nous étant inconnue, nous n'avons pas pu t'avertir. Une fenêtre s'est libérée in extremis aujourd'hui, mais puisque mon emploi du temps de la journée était très chargé, je n'ai pu vous prévenir de mon arrivée, expliqua Lucius.
Elenna acquiesça au raisonnement de l'homme aux cheveux blonds, avant de porter son attention sur l'inconnu qui l'accompagnait. Tom, voyant son regard méfiant, décida de prendre l'initiative de s'approcher de la jeune fille pour lui offrir un sourire qu'il espérait amical.
- Bonjour, mademoiselle Flamel. Je suis Tom Jedusor, conseiller du Ministre de la Magie, et un collègue de monsieur Malefoy, dit-il. Je suis venu avec lui car j'ai besoin de lui parler de quelques problèmes qui ne peuvent attendre. Je m'excuse également pour ne pas avoir pu annoncer ma venue plus tôt.
- Bonjour monsieur Jedusor, dit la Serdaigle, sans pour autant s'écarter pour les laisser entrer.
- … Pouvons-nous entrer jeune fille ? demanda Tom, après quelques secondes de silence.
- On m'a toujours dit de ne jamais laisser des étrangers rentrer chez moi, répondit Elenna.
Lucius laissa échapper un petit rire, agréablement surpris par la réponse de la jeune fille, et par l'expression stupéfaite du conseiller.
Par chance pour eux, Serafina arriva dans l'entrée, se demandant ce qui prenait autant de temps à Elenna, et elle s'étonna de voir le mari de son amie en compagnie du conseiller Jedusor.
- Si je ne m'attendais à cela. Je ne savais pas que tu nous rejoindrais Lucius, fit-elle remarquer.
- Je m'excuse de ne point avoir pu vous avertir, dit Lucius avec un sourire contrit. Je comptais vous envoyer une lettre, mais le temps à jouer en ma défaveur.
- Nul besoin de t'excuser Lucius, je suis sûre que Narcissa sera heureuse de te savoir parmi nous, le rassura l'italienne. Je m'étonne surtout de voir ici monsieur le conseiller, non pas que ce ne soit pas un plaisir de vous voir.
- Le plaisir est partagé Serafina. J'espère ne pas vous déranger mais j'ai des choses importantes à partager avec Lucius, et cela ne peut attendre, expliqua le politicien.
- Vous ne nous dérangez nullement. Cela m'évitera même de vous envoyer par hibou votre invitation pour le bal que j'organise pour Noël, dit Serafina.
Elenna observa l'échange entre les adultes alors qu'elle se rapprochait de la mère de Blaise, son attention néanmoins toujours portée sur l'homme aux cheveux de jais. Comprenant la méfiance de la jeune fille à l'égard du conseiller, l'italienne se dépêcha de la rassurer.
- Tu peux les faire entrer Elenna. Je me porte garante pour monsieur Jedusor.
Elenna hésita encore quelques instants avant d'ouvrir complètement la porte et de s'écarter pour laisser les deux adultes rentrer chez elle. Préférant laisser les adultes discuter entre eux, elle prit congé et s'empressa de retourner auprès de ses amis dans le salon, où elle leur expliqua qui venait d'arriver.
En entendant que leur père se trouvait dans le hall du cottage, Drago et Harry se précipitèrent à sa rencontre, et naturellement, leurs amis leur emboîtement le pas. Au moment même où ils arrivaient, Narcissa sortait des cuisines, amenant avec elle une odeur de tarte aux pommes, tout juste sortie du four.
Lucius, dit-elle, la surprise se mêlant au contentement sur son visage sans qu'elle ne puisse le contrôler, avant qu'elle ne reprenne une expression neutre. Je ne savais pas que tu arrivais aujourd'hui. Et avec un invité.
- Comme je l'ai dit à Serafina, je n'ai pas eu le temps de t'envoyer une lettre-
- Qu'importe. Le plus important, c'est que tu sois là, l'interrompit sa femme. Je suis contente de te voir, et les enfants aussi.
Comprenant que leurs parents avaient fini de se saluer, Drago et Gabriel choisir ce moment pour s'avancer vers leur père, attirant ainsi son attention.
- Restez-vous pour la semaine ? demanda Gabriel.
- Jusqu'à vendredi. Je devrais retourner au Ministère après. J'espère que cela ne te dérange pas que je reste ici avec vous, Elenna, dit-il à l'intention de la jeune fille.
- Nullement, répondit la Serdaigle avec une expression nostalgique, qu'elle s'empressa néanmoins de faire disparaître. Je sais à quel point cela est agréable de se retrouver en famille.
- Merci, la remercia Lucius.
Elenna acquiesça, et conduisit les deux hommes à l'étage pour qu'ils se mettent à leurs aises. Lucius amena ses affaires dans la chambre qu'avait occupée Narcissa jusqu'à présent, et qu'il partageait avec elle jusqu'à son départ, tandis que le conseiller demandait à la jeune Serdaigle un endroit où discuter en privé avec le patriarche de la famille Malefoy. Sans trop hésiter, la française le conduisit dans l'atelier de ses premiers tuteurs, où se trouvait le bureau de Nicolas, le politicien la remerciant encore une fois pour son hospitalité et son aide.
Pendant que les deux employés du Ministère s'installaient à l'étage, Serafina et Narcissa mirent magiquement le couvert et apportèrent la tarte, avant d'appeler les enfants pour le petit-déjeuner. Les huit enfants virent se mettre à table et se servir jus de citrouille, eau, et chocolat chaud, en attendant que Elenna les rejoigne, puis après avoir dégusté la tarte aux pommes tout en discutant joyeusement, les deux femmes leur proposèrent d'aller à Londres pour l'après-midi, Serafina devant aller faire quelques achats au Chemin de Traverse. Tous acceptèrent avec enthousiasme, et il ne leur fallut pas longtemps pour se préparer et s'en aller après le déjeuner, laissant Tom et Lucius dans le cottage, non sans les avoir avertis qu'ils reviendraient pour le dîner.
Alors qu'ils parcouraient les rues de Londres, les enfants discutaient avec entrain ce qu'ils voyaient dans les boutiques, quand tout à coup, Drago s'arrêta net devant le magasin de plumes Scribenpenne, les yeux écarquillés, avant de se tourner vers ses amis.
- Père avait dit qu'il répondrait à nos questions sur la Chambre des Secrets et sur l'héritier de Serpentard la prochaine fois qu'on le verrait, dit-il. Peut-être que l'on devrait profiter du fait qu'il soit venu cette semaine pour lui poser des questions à ce sujet.
- Tu as raison, approuva immédiatement son frère, se rappelant qu'il avait lui aussi quelques questions à poser à son père ainsi qu'au conseiller.
- Pour quoi faire ? Même si c'était assez inattendu, on sait maintenant que c'est Harry qui maîtrise le Fourchelang, et donc que la famille Potter est finalement peut-être liée à la lignée Serpentard. Drago n'a pas du tout réagi face au serpent, donc la famille Malefoy est hors de cause, fit remarquer Hermione.
- C'est vrai, mais cela ne nous empêche pas de demander à père s'il a entendu parler de la première fois où la Chambre des Secrets a été ouverte, fit remarquer le garçon aux cheveux de jais. Après tout, on ne sait pas exactement quand elle s'est ouverte pour la première fois.
- Donc si votre père en a eu vent, on aurait un témoignage qui aurait… vingt ans, dit Théodore après avoir fait un rapide calcul.
- Quand est-ce qu'on lui en parlerait ? Aujourd'hui ? Ou on attend demain ? demanda Olivia.
- Il est fort possible qu'il soit occupé demain. Autant s'en occuper au plus vite, tant qu'on a le temps, dit Pansy.
- Olivia a raison, autant s'en occuper maintenant, acquiesça Blaise.
- Tout va bien les enfants ? s'enquit Narcissa qui revenait de chez Fleury et Bott, Serafina les ayant quittés quelque instants avant l'épiphanie de Drago, pour aller chercher ce qu'elle était venue récupérer.
- Tout va bien mère, mentit Gabriel. On parlait juste des événements qui se sont déroulés à Poudlard.
La femme aux cheveux blonds acquiesça et écouta religieusement les enfants lui relater le dernier accident qui s'est produit après le match de Quidditch où Gabriel s'était blessé. Elle se remémora alors la lettre que ses fils leur avait envoyée sur la Chambre des Secrets, et devina que cela allait être le sujet de conversation de la soirée.
Après avoir passé toute l'après-midi sur le Chemin de Traverse, le groupe rejoignit à nouveau le Chaudron Baveur pour rentrer dans le Devon. Une fois rentrés, les enfants s'empressèrent de monter à l'étage pour déposer leurs achats de l'après-midi dans leurs chambres respectives, tandis que Serafina et Narcissa rejoignaient le salon, où elles trouvèrent Lucius et Tom en train de profiter d'un Whiskey Pur Feu au coin du feu.
- Tout va bien ? demanda Lucius, après que les enfants aient tous disparu à l'étage.
- Oui, répondit sa femme. Je pense que cette promenade les a épuisés : ils se coucheront tôt ce soir. Je vais voir avec Pitts ce qui est prévu pour le dîner de ce soir, mais s'il n'y a pas encore réfléchi, avez-vous quelque chose en tête ?
- Du tout, répondit Tom en se redressant sur son fauteuil. Cela étant dit, je devrais certainement prendre congé. Il commence à se faire tard, et le Ministre m'attend à la première heure demain.
- Dinnez donc avec nous Tom, proposa Serafina tout en mettant magiquement le couvert. Vous repartirez après. Je suis sûre que Elenna n'y verra pas d'inconvénients.
- Si vous le dites, concéda Tom.
L'italienne hocha la tête, avant de monter à l'étage trouver la jeune fille en question et lui demander sa permission : elle ne voulait pas abuser de son hospitalité et prendre de réelle décision sans son accord. Elle trouva les enfants dans la bibliothèque de la maison, et Elenna accepta la demande de l'adulte sans objections.
Ce qui assurait à Gabriel la possibilité d'avoir la discussion qu'il souhaitait entretenir avec son père et le Conseiller.
- On parlera à père après le repas ? s'enquit Gabriel.
- Oui, acquiesça son frère.
Leurs amis acquiescèrent aussi au plan des deux frères, puis ils descendirent tous au rez-de-chaussée pour se mettre à table avec les adultes. Le repas se déroula tranquillement mais aussi silencieusement du côté des enfants, ceux-ci lançant de temps à autre des regards en direction du patriarche Malefoy qui discutait avec Narcissa, Serafina et Tom des différentes activités qui étaient prévues pour la semaine qui arrivait. Surprise par leur mutisme, la mère de Blaise leur jetait elle aussi fréquemment des coups d'œil… Peut-être que cette balade à Londres les avait vraiment épuisés.
Quand le repas toucha à sa fin, tout le monde déménagea dans le salon, les enfants partant momentanément à l'étage pour faire leur toilette du soir.
Lucius et Tom discutaient des projets en cours de débat au Ministère, tandis que Serafina racontait à Narcissa une anecdote sur la dernière enquête à laquelle l'italienne avait participée avec le département des Aurors, encore installées à la table de la salle à manger.
De retour dans le salon, Gabriel et Drago se rapprochèrent du canapé où se trouvait leur père, attendant que Lucius finisse sa conversation avec le politicien, avant de se racler la gorge pour attirer son attention.
- Les garçons ? s'étonna l'homme aux cheveux blonds, notant que les autres enfants attendaient en retrait.
- Désolés de vous déranger père, mais nous voulions vous demander si vous pouviez répondre à nos questions concernant la Chambre des Secrets et l'héritier de Serpentard, dit Drago. Nous vous avions envoyé une lettre, et vous aviez dit que vous nous répondriez la prochaine fois que l'on se verrait. Pourriez-vous y répondre maintenant si cela ne vous dérange pas ?
Lucius se rappela effectivement de la lettre que ses fils lui avaient envoyée, et de leurs interrogations sur le potentiel lien entre la famille Malefoy et Serpentard. Il se souvenait aussi de l'autre missive concernant le conseiller et le sauvetage de Gabriel, même s'il n'avait pas eu le temps d'échanger avec lui à ce sujet.
- Vous vouliez savoir si nous sommes reliés à la famille Serpentard, si je me souviens bien, dit le patriarche Malefoy alors que les enfants acquiesçaient. Eh bien, au risque de vous décevoir, ce n'est pas le cas : aucun de nos ancêtres ne s'est lié de près ou de loin à un membre de la lignée Serpentard.
- Pas vraiment surprenant, dit Sophie. Drago n'a pas réagi face au serpent pendant le duel : c'est Harry qui a parlé Fourchelang.
Les sourcils de Lucius se haussèrent légèrement avant qu'il ne reprenne le contrôle de son expression faciale, et ne porte son regard sur le conseiller qui avait penché la tête, semblant songeur. Bien entendu, personne ne remarqua que les deux mères de famille s'étaient tues en entendant cela, tendant l'oreille pour entendre la suite.
- … Voilà qui est étrange, dit le conseiller. La famille Potter a toujours été connue pour sa bravoure. Si elle devait descendre de l'un des quatre fondateurs, ce serait de Godric Gryffondor.
- N'est-ce pas ? dit Théodore. Nos soupçons étaient vraiment dirigés sur Drago, mais puisqu'il n'a pas réagi face au serpent, nous avions plus ou moins abandonné cette hypothèse.
Lucius acquiesça, se demandant momentanément comment un serpent avait pu se retrouver dans l'enceinte de l'école, mais son inquiétude était principalement centrée sur son benjamin. Le fait que Gabriel maîtrise la langue des serpents était des plus étrange, étant donné que seuls Herpo l'infâme et Salazar Serpentard maîtrisaient cette langue, du moins à la connaissance des historiens. Cela aidait à identifier les descendants de Serpentard, comme l'avait prouvé le Seigneur des Ténèbres alors qu'il discutait avec son fidèle serpent.
Lucius jeta un coup d'œil à son supérieur : le conseiller n'avait pas bougé d'un pouce bien que son regard se soit concentré sur Gabriel.
- Était-ce la première fois que tu étais confronté à un serpent ? demanda l'homme aux yeux marron en se redressant pour faire face à l'enfant.
- Non, répondit Gabriel. La première fois était lors de l'incendie du manoir secondaire l'an dernier. Je ne l'ai compris que cette année, mais j'avais aussi parlé Fourchlang ce jour là : je ne m'étais pas rendu compte que j'avais changé de langue.
- … As-tu déjà essayé de le parler par toi-même ? Sans la présence d'un reptile ? continua le politicien, se souvenant de ce que lui avait dit Nagini concernant le garçon.
- Une fois, sans succès. J'ai réessayé une fois encore lors d'un cours de Métamorphose, et cela ne fonctionne qu'en présence d'un reptile.
Tom acquiesça, réfléchissant à la possibilité qu'un de ses ancêtres ait pu se mêler à la famille Malefoy ou Black. Ce n'était pas impossible, mais là encore, la femme qui l'avait enfanté ne lui avait rien laissé qui lui permettrait de confirmer cette hypothèse. Et il n'avait pas souvenir d'un arbre généalogique dans les voûtes de Serpentard ou de la famille Gaunt, qui pourrait lui permettre d'en avoir le cœur net.
Il ferait de plus amples recherches une fois de retour chez lui, même s'il devait avouer qu'il était très curieux de voir le jeune Serpentard en action face à un reptile. Décidément, il semblerait que son petit protégé soit destiné à le surprendre encore dans le futur.
- Cependant, si seul l'héritier de Serpentard peut ouvrir la Chambre des Secrets, alors il aurait fallu que Harry s'éclipse quelques instants à un moment donné pour aller l'ouvrir, fit remarquer Blaise. Or, la Chambre est de toute évidence ouverte.
- Et est-ce que Harry s'est absenté de façon prolongée ? s'enquit Tom en haussant un unique sourcil.
- Non, répondit immédiatement Sophie. Il a toujours été avec l'un de nous depuis le début de l'année.
- Alors c'est peu probable que ce soit toi, conclut le conseiller avec un sourire enjôleur en direction du jeune Serpentard, se demandant ce que ces enfants allaient en déduire.
- Monsieur Malefoy, intervint Hermione. Avez-vous été témoin du premier incident concernant la Chambre des Secrets ?
- Merlin, non ! C'est feu mon père qui m'a conté toute l'histoire. Le premier accident s'est déroulé dans ses dernières années à Poudlard. L'école aurait d'ailleurs fermé si le coupable n'avait pas été arrêté avant.
- Le coupable ? répéta Gabriel. Ils ont trouvé l'héritier de Serpentard ?
- Il n'a pas été présenté comme tel, intervint alors Tom. Cependant, il a été retrouvé en possession d'une créature dangereuse, qui aurait pu être à l'origine du meurtre qui avait eu lieu.
Les enfants écarquillèrent les yeux d'effroi en entendant qu'un meurtre s'était produit la première fois que la Chambre des Secrets avait été ouverte.
- Un meurtre ? répéta Drago à peine plus fort qu'un murmure.
- Je ne savais pas que vous étiez aussi renseigné à ce sujet monsieur Jedusor, dit Théodore au même moment, sa voix couvrant de ce fait celle de Drago.
- Cette histoire a fait parlé d'elle dans tout le Royaume-Uni. J'ai jugé bon de me renseigner à ce sujet, et mes sources sont infaillibles, expliqua le politicien.
Comprenant que le conseiller était le plus à même de répondre à leurs interrogations, les enfants commencèrent à le bombarder de questions. Voyant que les enfants n'allaient pas se coucher de si tôt, Serafina se leva, attirant de ce fait l'attention des autres personnes de la pièce.
- Vous n'irez pas vous coucher tout de suite. Je vais appeler Pitts pour qu'il nous prépare des chocolats chauds et du thé pour nous garder éveillés, dit-elle. À moins que vous ne souhaitiez autre chose ?
- Non, c'est parfait, approuva Narcissa, les autres acquiesçant aussi.
- Bien, dit Serafina, prenant la direction de la cuisine.
- Attendez madame Zabini ! On vient vous aider, dit Olivia en se levant, suivie de Sophie et Elenna.
- Merci les filles. Et encore une fois, appelez-moi Serafina, demanda-t-elle. J'ai l'impression d'être une vielle dame quand vous m'appelez comme ça.
Alors qu'elles disparaissaient dans le couloir menant à la cuisine, le reste des enfants continuèrent leur interrogatoire, Tom répondant efficacement à leurs questions, légèrement amusé par la curiosité des enfants.
Gabriel ouvrit la bouche avant de la fermer, hésitant à interrompre ses amis pour poser ses questions à l'adulte, concernant la nuit où il l'avait sauvé. Remarquant le mutisme de sa pupille, l'homme aux cheveux de jais fronça les sourcils de perplexité.
- Tout va bien Harry ? Tu es quelque peu silencieux.
- Oh oui, oui. C'est juste que… J'aurais une question à vous poser.
- Vraiment ?
- Je sais que cela n'a rien à voir avec ce dont nous discutions avant, mais je voudrais savoir…
- … Tu voudrais savoir ? répéta le conseiller, attendant clairement que l'enfant poursuive.
- Je voudrais savoir si… Si le jour où mes parents sont décédés, est-ce que vous avez croisé le Seigneur des Ténèbres ? l'interrogea le garçon aux yeux émeraude.
Tom haussa légèrement les sourcils de surprise : il ne pensait pas que son protégé connaissait ce nom étant donné le côté surprotecteur de Narcissa et Lucius envers leurs fils.
Les autres enfants, qui avaient déjà entendu parler du mage noir, regardèrent leur ami, ébahis.
- Pourquoi tu t'intéresses à Tu-Sais-Qui ? s'enquit Hermione, mal à l'aise.
- Le professeur Lockhart m'a parlé de lui quand il m'a proposé son aide pour écrire un livre sur mon passé, avoua le Serpentard alors que ses parents échangeaient un regard, ne se souvenant pas avoir entendu parler de cela. Je sais que c'est le conseiller Jedusor qui m'a récupéré donc je voulais savoir s'il l'avait affronté, et s'il pouvait m'en dire plus sur lui ?
- Tu ne sais pas qui c'est ? s'étonna Blaise, l'air catastrophé.
- Nous avons peut-être entendu son nom une ou deux fois, mais nous ne savons pas qui il est à proprement parler, confia Drago.
- Mais quand même ! Vous-Savez-Qui ! Vous ne pouvez pas ignorer que cet homme a marqué l'histoire de la communauté sorcière en tant que plus grand mage noir de tous les temps ! s'exclama Hermione.
- Comme vous le dites miss Granger, il est aberrant que vos amis ne sachent pas qui il est, ajouta Jedusor en lançant un regard lourd de sens à Lucius.
- Je ne comptais pas laisser mes fils dans l'ignorance toute leur vie, argumenta le patriarche Malefoy, refusant de se faire intimider par le politicien.
- Eh bien, mieux vaut tard que jamais, dit Tom en haussant les épaules.
Les époux Malefoy foudroyèrent du regard le conseiller Jedusor qui semblait jubiler devant leur situation, avant qu'il ne reporte son attention sur les enfants.
- Vous-Savez-Qui est en effet considéré comme le plus grand mage noir de tous les temps, confirma-t-il. Il a commencé à être reconnu dans les années cinquante alors qu'il rassemblait ses fidèles pour faire prôner sa vision de la communauté sorcière.
- Il était surtout connu pour être sans pitié, et n'ayant aucun scrupule à se salir les mains ! fit remarquer Hermione, indignée.
- … Vous m'avez l'air bien informée miss Granger, fit remarquer Tom.
- Je suis une Née-moldu. Je ne savais rien du monde sorcier au départ, mais j'ai vite compris que si je tenais à suivre le rythme et à ne pas être laissée sur la touche, je devais me renseigner. Il est difficile d'oublier ce que Vous-Savez-Qui comptait faire à des gens comme moi avant que Harry ne le batte.
- C'est-à-dire ? s'enquit Drago.
- Il voulait purifier la communauté sorcière en se débarrassant des Nés-moldu, répondit la Gryffondor.
- Quoi ? dit Gabriel.
- Son point de vue était que les Nés-moldu nous rendaient vulnérables. En vivant avec les moldus, ils risquaient de révéler notre existence, à la suite d'un accident magique par exemple, expliqua Lucius. Et comme nous le savons, les moldus ont peur de ce qu'ils ne maîtrisent pas. Savoir que nous existons reviendrait à leur donner une raison pour nous éradiquer : c'est pourquoi le Seigneur des Ténèbres souhaitait frapper en premier. Pour que cela serve d'avertissement aux Moldus.
- Et vous êtes d'accord avec ça ? s'indigna Hermione. La mère d'Olivia a dû se cacher, et s'éloigner de son mari et de sa fille pour qu'elle ne se fasse pas tuer ! Comment peut-on accepter de laisser des gens innocents vivre dans la peur ?
- Ne vivons-nous pas aussi dans la peur ? intervint alors Théodore. Je comprends ce que tu veux dire Hermione, mais n'oublie pas que nous sommes vulnérables quand les Nés-moldu arrivent dans notre monde. Certains sont, comme toi, ébahis par ce qu'ils découvrent et veulent à tout prix en apprendre plus, mais d'autres pourraient prendre peur en apprenant que la magie existe et n'auraient aucun scrupule à nous dénoncer et à se débarrasser de nous.
- Je trouve moi-même que le résonnement du Seigneur des Ténèbres n'est pas dénué de sens sur ce point, intervint Tom. Depuis la création du Code International du Secret Magique, nous nous terrons dans la peur d'être découverts par les moldus : frapper en premier nous donnerait un avantage précieux.
- Mais la violence ne résoud rien ! argumenta la Gryffondor, peinée.
- Je comprends ce que tu dis, mais tout n'est pas blanc ou noir, dit Blaise. Je peux comprendre que les Nés-moldu soient mal acceptés dans la communauté sorcière, étant donné ce risque.
- Mais nous sommes devenus amis ! Même si c'était un peu compliqué au début, on est devenus amis, argumenta la brunette.
- "Compliqué" ? répéta Drago. Pardon te dire ça Hermione, mais si Harry ne t'avait pas rencontrée, je doute qu'on serait devenus amis.
Hermione pinça les lèvres et fronça encore plus les sourcils, avant de se tourner pour faire face à Gabriel.
- Nous avons été élevé à nous méfier des Nés-moldu, expliqua le garçon aux cheveux de jais. Qu'ils sont imprévisibles et inférieurs à nous d'un point de vue magique. Ce que tu n'es absolument pas ! Mais il est vrai qu'en devenant amis avec toi, nous sommes tous allés à l'encontre de ce qui nous a été appris. J'ai dû dépasser tout cela avant de t'approcher.
- … Donc vous êtes d'accord avec Vous-Savez-Qui ? demanda Hermione.
- Non, dit Pansy en secouant la tête de gauche à droite. Plus maintenant. Ce qu'on veut dire, c'est que nous voyons pourquoi lui et nos parents pensent de cette manière, et que c'est comme cela que nous avons été éduqués. Mais… Je ne pense pas qu'on devrait aller jusqu'à tuer quelqu'un pour ça.
- C'est un point de vue… intéressant. Cela dit, vous n'avez que douze ans : vous n'êtes encore que des enfants, dit Tom d'un ton quelque peu condescendant.
Le groupe d'amis se tut à la remarque du politicien, Hermione se mordant les lèvres de frustration, sans pour autant dire un mot. Elle n'était pas d'accord avec les arguments du politicien, mais n'ayant que douze ans, aucun des arguments qu'elle pourrait fournir, bien que valable, ne serait pris au sérieux.
Le silence devenu pesant commençant à s'éterniser, Drago se racla maladroitement la gorge, avant de changer de sujet.
- Vous avez dit que le Seigneur des Ténèbres avaient des fidèles ? Comment s'appellent-ils ? demanda-t-il.
- Ils se font appeler les "Mangemorts", répondit Tom.
Un fracas de vaisselle qui se brise retentit alors dans la pièce, et l'attention de toutes les personnes présentes se porta sur l'entrée de celle-ci, où se tenaient Sophie, Olivia et Elenna, avec Serafina qui arrivaient derrière elles. Sophie et Olivia étaient toutes les deux tournées vers la jeune française, dont le corps semblait pris de soubresauts, alors que le plateau qu'elle avait eu dans les mains était renversé à ses pieds, des morceaux de porcelaines brisée éparpillés sur le sol autour d'elle.
Serafina se dépêcha de faire disparaître les morceaux de porcelaine d'un coup de baguette avant que quiconque ne se blesse, puis s'approcha de la jeune fille, qui sursauta quand l'italienne posa la main sur son épaule.
- Elenna ? Est-ce que tout va bien ? s'enquit-elle, inquiète.
Elenna ne répondit pas tout de suite, essayant d'abord de calmer sa respiration, puis son regard fut attiré par le plateau et les boissons répandues sur le sol. Elle se racla alors la gorge avant d'appeler Pitts.
- Pitts !
Le chef des elfes de maison de Poudlard transplana devant la demoiselle, et écarquilla les yeux d'effrois en voyant le carnage qui se tenait au pied de sa jeune maîtresse.
- Miss Flamel ? Qu'est-il arrivé ? demanda-t-il.
- J'aurais besoin que tu prépares deux chocolats chaud et une tasse de thé pour mes invités, commanda-t-elle en français d'un ton pressé, alors que la créature nettoyait le reste des dégâts qu'elle avait causés.
- Et pour vous ?
- Rien, merci Pitts, dit-elleavant de tourner son regard vers Serafina qui affichait une expression inquiète. Je vais retourner dans ma chambre si ça ne vous dérange pas. Bonne nuit.
Sans attendre de réponses de la part des adultes ou de ses amis, la jeune blonde se dirigea d'un pas rapide vers les escaliers, et monta les marches deux par deux. Quelques secondes plus tard, ceux restés dans le salon entendaient la porte se refermer dans un claquement sourd.
Olivia et Sophie déposèrent rapidement leur plateau sur la table basse, avant de tendre l'oreille pour voir si elle pouvait entendre du bruit à l'étage, comme le faisaient les autres personnes présentes. Cependant, aucun son ne leur parvint, ce qui ne fit qu'augmenter l'inquiétude de Narcissa et Serafina.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Gabriel à sa mère, étant celle de leur famille qui comprenait le mieux le français.
- Je n'en sais rien. Elle a ordonné à Pitts de renouveler les boissons qu'elle a faites tomber, et s'est excusée avant de monter se coucher, traduisit Narcissa, les sourcils froncés. Je suppose qu'elle doit être fatiguée, surtout après la journée que nous avons eu.
Gabriel hocha la tête avec réticence : la fatigue pouvait peut-être être une explication, néanmoins, jamais il n'avait vu la Serdaigle se comporter de la sorte quand elle était fatiguée.
- Cela ressemblait un peu à une crise de panique, fit remarquer Hermione qui n'était pas non plus rassurée.
- J'irai la voir tout à l'heure si cela peut vous rassurer, mais je suis sûre qu'elle va bien, dit l'épouse Malefoy dans l'espoir de les apaiser.
La brunette acquiesça à la proposition de l'adulte, et Serafina lui tendit une tasse de chocolat chaud pour terminer de lui changer les idées.
Bien que leurs inquiétudes ne soient pas entièrement résolues, le groupe recommença à demander de plus amples informations sur le Seigneur des Ténèbres une fois leurs boissons en main, bien que la fatigue commençait peu à peu à les gagner.
Ils ne se doutaient pas que cela était dû aux quelques gouttes de potion de sommeil que la matriarche Zabini avait glissé dans leur breuvage, quand elle le préparait.
Rapidement, les deux mères les incitèrent à aller se coucher eux aussi, pendant que Lucius proposait à Tom de rester ici ce soir, quitte à métamorphoser un canapé en lit pour la nuit.
Alors que les enfants allaient faire leur toilette dans leurs salles de bain respectives, Narcissa et Serafina s'écartèrent un peu pour pouvoir discuter d'Elenna.
- Est-ce que tu veux que j'aille la voir ? proposa Serafina.
- Je préfère y aller si ça ne te dérange pas, répondit Narcissa. Si elle continue à parler français, je serais plus à même de la comprendre et de communiquer.
- Tu n'as pas tort. Mon français est quelque peu rouillé : cela fait plusieurs années depuis ma scolarité à Beauxbâtons, et j'ai eu peu d'occasions de le pratiquer depuis. Tiens-moi juste au courant de son état. Même si nous ne la connaissons que depuis deux semaines, je peux déjà dire que son comportement n'était pas normal.
- Nous en discuterons demain, promit Narcissa. Passe une bonne nuit Fina.
- Toi de même Cissa.
Sur ces mots, Serafina prit la direction de la chambre qu'elle partageait avec son fils afin de lui souhaiter une bonne nuit, et Narcissa partit en direction de la chambre d'Elenna, espérant de tout cœur que la jeune fille aux yeux noisette avait réussi à trouver le sommeil.
Devant la porte, la mère des jumeaux toqua deux fois avant de tourner doucement la poignée et d'entrer, son regard parcourant rapidement la pièce. La chambre semblait assez sommaire, d'après ce qu'elle pouvait distinguer avec la faible luminosité en provenance du couloir. Ses yeux se posèrent alors sur le lit, ayant aperçu un mouvement sur celui-ci, et la femme aux yeux clairs activa le sortilège d'allumage de baguette avant d'avancer précautionneusement en direction de celui-ci.
Narcissa distingua rapidement une silhouette sous la couverture, et se rapprochant encore, elle put entendre ce qui semblait être des sanglots. Elle comprit que Elenna avait dû se cacher dans son lit, sans doute pour y trouver un certain réconfort. Aussi doucement qu'elle le put, la mère de famille s'assit sur le lit à côté de la jeune fille, notant que celle-ci n'avait pas bougé, avant de soulever un coin de la couette pour voir la jeune Serdaigle recroquevillée sur elle-même, son corps tremblant alors qu'elle s'accrochait fermement à son oreiller, son visage à demi-caché dedans.
Cela n'empêcha cependant pas la femme aux cheveux blonds d'entendre ses prochains mots :
- Pourquoi tu nous as laissés, maman ?
Narcissa écarquilla les yeux de surprise en entendant la phrase de la jeune fille, traduisant les mots aussi vite qu'elle le pouvait. Un sourire triste se dessina sur ses lèvres quand elle en comprit la signification. Elle reposa ensuite délicatement la couverture et resta auprès d'Elenna, attendant que la Serdaigle tombe dans les bras de Morphée.
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Le lendemain matin, personne ne parla de l'incident survenu la veille. Elenna avait agi comme elle l'avait fait tous les matins depuis l'arrivée de ses invités dans le Devon, et s'était levée tôt pour enchaîner les fournées de cupcakes et cookies pour le petit déjeuner. Décidant de faire comme si de rien n'était, ses amis dégustèrent allègrement les pâtisseries que la Serdaigle avait préparées, tout comme Serafina, Narcissa et Lucius. L'italienne lança néanmoins un regard interrogatif à son amie d'enfance, et l'ancienne Black lui offrit un petit sourire, indiquant qu'elles discuteraient plus tard, à l'abri des oreilles indiscrètes.
Tom Jedusor, pour sa part, avait quitté le cottage à l'aube pour retourner au travail, laissant derrière lui une note à l'intention de Lucius lui indiquant les projets qu'ils étudieraient à son retour, et lui demandant de remercier Elenna de sa part pour son hospitalité.
Profitant des derniers jours qui leur restaient, les adultes emmenèrent les enfants visiter de célèbres villes du Royaume-Uni, en passant par York, le château de Tintagel, ou encore Stonehenge. Narcissa avait fini par révéler à Serafina ce qu'il s'était passé avec Elenna, et l'italienne comprit pourquoi la femme aux cheveux blonds n'avaient pas voulu en parler devant les enfants.
Malheureusement toute bonne chose avait une fin, et ce fut également le cas pour le séjour de nos jeunes écoliers. Maximilien Williams revint dans le Devon le vendredi avant la reprise des cours pour récupérer Hermione et sa fille, remerciant Narcissa et Serafina pour les avoir gardé pendant son absence. Le lendemain, ce fut au tour de Théodore et Pansy qui furent récupérés par Sr. Nott qui passa en coup de vent, prétextant avoir un rendez-vous urgent auquel il devait assister dans moins d'une heure pour s'en aller le plus vite possible, laissant ainsi les Zabini et les Malefoy avec Elenna, à l'exception de Lucius, qui était déjà retourné au manoir Malefoy pour préparer son retour au Ministère. L'homme d'affaire avait reçu une lettre du Ministre la veille de son départ, et Narcissa n'avait pu s'empêcher de remarquer l'expression perplexe qui était apparue sur le visage de son époux. Elle aurait souhaité l'accompagner, mais ne souhaitant pas abandonner Elenna après ce qu'elle avait entendu quelques jours plus tôt, elle avait finalement décidé de renoncer à cette idée.
Néanmoins, quand elle fit part de son dilemme à Serafina, celle-ci lui pinça l'avant-bras, faisant japper son amie de douleur.
- Va retrouver ton Apollon Cissa. Je resterai ici pour prendre soin d'elle, dit la femme à la peau hâlée. Rien ne m'attend à la maison.
Narcissa remercia Serafina, et se précipita à l'étage, appelant Drago et Gabriel afin qu'ils fassent leurs valises. L'italienne la suivit à l'étage, et prit la direction d'un des petits salons de l'étage, où se trouvaient Blaise et Elenna qui s'étaient arrêtés de jouer en plein milieu d'une partie de bataille explosive quand les jumeaux avaient été appelés.
- Tout va bien ? demanda son fils, les sourcils froncés.
- Bien sûr, tesoro mio. Narcissa et les garçons vont juste rentrer chez eux afin de pouvoir passer encore un peu de temps avec leur père, expliqua Serafina, avant de se tourner vers Elenna. J'espère que cela ne te dérange pas de te retrouver seule avec Blaise et moi, soldatina ?
- Non, je vous aime bien, dit la Serdaigle en détournant le regard, un peu gênée par l'usage de ce qu'elle supposait être un terme italien affectueux à son encontre : elle avait remarqué que madame Zabini parlait italien uniquement quand elle s'adressait affectueusement à Blaise.
L'affaire réglée, les Malefoy partirent après le déjeuner, après que Narcissa ait dit à la jeune française que si elle avait besoin de quoi que ce soit, elle ne devait surtout pas hésiter à la contacter. Après cela, la femme aux cheveux blonds dit au revoir à Serafina puis transplana avec ses deux fils, laissant seuls les Zabini avec la jeune demoiselle.
Remarquant que la jeune fille commençait déjà à s'éloigner d'eux pour se rendre dans les cuisines, Serafina attrapa un jeu de cartes explosives avant de se racler la gorge pour attirer l'attention des enfants.
- Qui souhaite faire une partie ? proposa-t-elle avec un sourire étincelant.
Dire que Albus Dumbledore était soulagé de revenir dans le Devon était un euphémisme : les deux semaines de recherches effectuées par les Aurors avaient été complètement infructueuses. Le corps enseignant et les employés du Ministère avaient passé le château au peigne fin, cherchant chaque passage secret qui leur était connu, et interrogeant les tableaux et statues qui s'y trouvaient, sans succès. La seule chose que cela avait fait, était de rajouter une pression supplémentaire au stress déjà existant chez les professeurs et les Aurors, qui ne parvenaient pas à trouver la cause des malheurs qui s'étaient abattus sur l'école.
Et le Ministre n'arrangeait rien, puisqu'il était constamment en train d'insister pour mettre un nom sur le coupable. Il était même venu à Poudlard en personne, pour constater l'évolution des recherches. Inutile de dire que les Aurors et l'homme à la barbe blanche avaient été surpris de voir le Ministre quitter son bureau, preuve de la sériosité de la situation. Cette visite à l'improviste, qui détonnait tellement de son comportement habituel, ne pouvait signifier qu'une chose : Cornelius Fudge avait peur, et Merlin savait quand lorsqu'il était dans cet état, rien de bon n'en découlait.
Pour toutes ces raisons, il avait réellement hâte de retrouver Elenna et de passer la journée avec elle avant de devoir retourner à Poudlard, sans la présence des Aurors cette fois. Pendant ces deux dernières semaines, le directeur avait quelque peu culpabiliser d'avoir laissé sa pupille seule avec ses amis et des adultes qu'elle n'avait jamais côtoyés. Pour se faire pardonner, Albus avait longuement réfléchi avec l'aide de Minerva à un cadeau pour la jeune fille, et avait fini par en trouver un, qu'il espérait, plairait à Elenna.
Quand il franchit la porte d'entrée du cottage, Dumbledore ne put masquer sa surprise en voyant le jeune Zabini et sa mère en train de prendre leur petit-déjeuner avec sa pupille dans la salle à manger. Il avait pensé qu'il aurait eu affaire avec la famille Malefoy.
Remarquant l'homme âgé dans l'embrasure de la porte, Serafina lui adressa un sourire accueillant.
- Bonjour monsieur Dumbledore. Souhaitez-vous une tasse de thé ?
- Volontiers, répondit le directeur de Poudlard. Monsieur Zabini, Elenna.
- Bonjour monsieur Dumbledore, dit Elenna, le sourire aux lèvres en voyant son tuteur, Blaise hochant la tête en signe de reconnaissance.
L'homme aux yeux bleus s'installa à côté de sa protégée, prenant quelques scones alors que Serafina lui tendait la tasse qu'elle venait de lui servir.
- J'espère que vous avez passé un bon séjour avec les enfants madame Zabini, dit-il. Et merci encore pour avoir pris soin d'Elenna.
- C'est tout à fait normal, dit Serafina. La région est tout à fait charmante et regorge de villages à visiter. Je dois dire que les Flamel ont très bien choisi cet endroit : c'est digne d'un havre de paix.
- Je suis tout à fait d'accord avec vous. Loin de moi l'idée de vous vexer, mais je m'attendais plutôt à me retrouver face à votre amie, madame Malefoy, en revenant aujourd'hui.
- Votre incompréhension est tout à fait légitime. Narcissa était en effet supposée vous accueillir, mais un événement important a fait qu'elle a dû rentrer chez elle au plus vite. Néanmoins, je dois vous avouer que cette situation m'arrange.
- Vraiment ? Pourquoi donc ? demanda Dumbledore.
Serafina sortit sa baguette pour invoquer ce qui semblait être un carton d'invitation, avant de le tendre au directeur.
- Je souhaiterais vous inviter à mon bal de Noël, Elenna et vous. Si vous êtes disponibles bien sûr.
Dumbledore prit le carton pour y lire la date de l'évènement, avant de le ranger dans sa robe de sorcier.
- Cela peut se faire… Je vous enverrai un hibou pour vous confirmer notre venue, répondit-il.
- Excellent ! dit l'italienne en frappant dans ses mains avant un sourire radieux. Les enfants s'entendent à merveille, et quoi de mieux que ce genre de rassemblement pour qu'ils puissent se retrouver et passer un moment ensemble pendant les vacances ?
Dumbledore acquiesça lentement de la tête, tandis que Serafina se levait de table pour monter finir de préparer leurs bagages. Le directeur but tranquillement son thé, observant en silence les quelques interactions que Blaise et Elenna avaient, et nota une grande amélioration de communication entre eux depuis la dernière fois qu'il les avait vus interagir.
Une heure plus tard, les Zabini quittèrent le Devon, faisant leurs au revoir à Dumbledore et Elenna avant de disparaître dans un "pop !", laissant seuls la jeune Serdaigle et le directeur de Poudlard devant la porte du cottage. Le vieil homme se permit alors de pousser un soupir las, avant d'offrir un sourire encourageant à la Serdaigle qui le regardait, les sourcils froncés et le regard inquisiteur.
- Je suis juste quelque peu fatigué, ma chère. Et si tu me racontais comment se sont passées ces vacances ? proposa-t-il alors qu'ils rentraient à nouveau à l'intérieur.
Et voilà pour le chapitre de ce mois-ci chers lecteurs !
Nous espérons qu'il vous aura plu, et que vous attendrez le prochain avec impatience.
N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous donner vos réactions, vos remarques, ce que vous avez apprécié ou non, etc… C'est toujours utile pour nous, concernant la suite de la fiction, mais aussi pour des écrits futurs.
Sur un autre sujet, vos collègues auteures se demandaient si vous, chers amis et aimés lecteurs, voudriez que l'on vous donne la traduction du dialogue entre Sophie et son père se tenant au chapitre quatorze ? Pour rappel, cette langue est entièrement inventée par nos soins et nous l'avons intégrée à la fois par intérêt narratologique, que par jeu. Nous comprenons cependant que cela puisse être frustrant d'être confronté à une conversation où l'on ne comprend pas la moitié des informations, d'où la question suivante : voulez-vous ou non que l'on vous traduise les dialogues dans cette langue ? (si nous ne recevons aucune réponse, nous partirons du principe que cela ne vous dérange pas et continuerons donc à faire comme nous l'avons fait jusqu'ici)
Nous vous souhaitons une bonne journée, et vous disons à la prochaine pour un prochain chapitre !
De gros bisous à vous, on vous embrasse très fort !
Artémia, Elisabeth, et Lilianna.
PS : To our dear English-speaking readers,
We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), is studying English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)
That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !
Best regards,
Artémia, Elisabeth, and Lilianna.
