Helloooooo Smalaaaaaa !
Me voici avec la suite tant attendue. Comme je l'ai précisé avant, puisque c'est une histoire qui est lié à une autre histoire écrite par Zia. Nous nous mettons d'accord pour le jour des posts ^^
Reviews :
-Fleurie : Merci beaucoup que tu es aimé le premier opus. La suite fut un plaisir à écrire avec Ziamela. Donc, profite biens.
- Ziamela : On est d'accord. Gaunter ... AU BUCHER !
- lesaccrosdelamerceri : Et une suite, une ^^
- sebferga : Alors, la fréquence des chapitres va, au début, être une fois par mois puisque je poste en même temps que Zia. On verra à en mettre plus et plus rapidement au fur et à mesure.
- attismorte00 : On croise les doigts sur la qualité et en espérant que cela plait ^^
- lala : Alors, Gaunter sait choisir ses ennemis, on va dire... Mais ça reste Gaunter ^^
Cette fanfic est un partenariat avec Ziamela qui écrit "La Geste du Loup Blanc et du Chat Noir".
Nous nous retrouvons avec nos deux mondes entremêlés dans une aventure palpitante.
Les mondes sont issus des ouvrages de J.K. Rowling, de Andrzej Sapkowski et de Oda.
Profitez des deux fanfics en les lisant conjointement. Et n'oubliez pas de laisser un commentaire ainsi qu'un petit "j'aime".
Chapitre 2 : un miroir Brisé.
Les ténèbres l'engloutissaient comme des serpents. Il se sentait étouffé, incapable de bouger. Habituellement, sa magie était une sorte de lumière même lorsqu'il était épuisé. Mais, là, c'était comme si elle était éteinte. Comme si elle était enfermée en lui. Il se sentait enchaîné. Il sentit alors sa chute continuer. Il avait l'impression de tomber dans les abysses d'un océan sombre de nuages. Il sombrait sans pouvoir bouger dans ce flot sombre de tempête.
Hugin était contre lui. Le Krebin s'était enfoui dans un pan de la tunique supérieur. Mais, il … il ne sentait plus le Krebin. Il ne sentait plus autant le lien. Il se sentait vidé. Était-ce dû à la douleur ou à la blessure ? Ses doigts tentèrent de bouger.
Mais c'était comme soulever Poudlard. Il sentait juste le froid. Il se sentait comme face aux détraqueurs : Le froid, la faiblesse, l'abandon.
Puis, le choc. Il ne put qu'émettre un râle de douleur lorsque son corps frappa la pierre dure. Ses yeux luttèrent pour ne voir que les tourbillons de nuages d'orages plus noirs que les fonds marins, convergeant comme un portail. La magie éclairant alors le portail commença à se dissiper. Il leva la main vers mais rien. Pas une seule étincelle de sa propre magie ne sortit pour empêcher le portail de se fermer.
Le ciel devint alors le cruel bleu, vide des nuages. Il tenta de bouger mais tout son corps lui faisait mal. Hugin émergea de sa tunique et se posa sur son torse. Mais, les ailes agitées de son ami et camarade, lui donnaient l'appréhension du danger, la peur. Ses yeux étaient flous, incapable de distinguer quoique ce soit.
Mandos tourna la tête difficilement, cherchant où il se trouvait. Il devait prévenir Géralt du danger. Seulement, une carcasse se trouvait à présent à côté de lui : Un griffon. On l'avait jeté dans le nid d'un griffon que l'on avait tué. Si le compagnon n'était pas encore revenu, et qu'il le trouvait là, il serait juste un jouet pour le monstre. Il tenta de rouler mais la lame dans son flanc le clouait au sol. Il grimaça et défit son gant pour le mettre dans sa bouche. Il arracha la lame. C'était encore pire que tout. Le sang coulait de la blessure. Sa main glissa contre sa tunique. Il serra malgré la douleur la plaie. Une seule chose passa à son esprit dans le brouillard de douleurs. Il ne devait pas rester là.
Il tourna sur le côté, rampant les premiers instants, serrant sa plaie. Puis, il s'appuya contre le bord du nid et se dressa au mieux. Tout était flou. Il devait partir. S'il restait, il ne donnait pas cher de sa peau. Hugin croassa à côté de lui, volant vers un espace. Il se laissa glisser, descendant alors du promontoire. Chaque mouvement, il sentait le sang couler. Sa tête frappait comme si un tambour s'y était installé. Même les sons étaient feutrés. Une partie de lui savait qu'il devrait rester coucher. Il avait très clairement une commotion cérébrale. Mais, rester là, proche d'un nid de monstre où l'un était mort. Il allait être le repas.
Son pied glissa entre plusieurs graviers, l'envoyant alors violemment au sol. La forêt était juste devant lui. Il devait se mettre à l'abris. Les arbres le protégeraient peut-être ? Il s'appuya contre l'un des troncs. Avancer, ne pas rester sur place, c'était ce qu'il se répétait dans le flou de son esprit. Il sentit à nouveau la brulure de la plaie. Mais, sa magie ne réagit pas. Quel que soit sa tentative de concentration, c'était comme souffler contre le vent.
Hugin passa devant lui, le détournant de la direction. Peut-être un danger ? Il devait trouver un endroit pour se reposer. Il avait sommeil. Il voulait dormir. Il devait dormir. Sa tête n'était qu'une douleur continuelle. Il suivit le Krebin qui devait sentir sa douleur.
Il vit alors le petit bosquet de plantes médicinales. Enfin, c'était l'odeur qui monta lorsqu'il glissa contre le tronc. Hugin croassa à nouveau et attrapa des feuilles. Il regarda la tunique. Il avait une marque sombre, imbibée de liquide poisseux. Ses doigts tremblaient en tentant de récupérer dans sa besace des compresses ou même un morceau de tissu pour couvrir la plaie. Il gémit en voyant à moitié les objets tomber au sol. Hugin attrapa le petit pot de terre dans son bec pour le poser dans sa main. Il réussit à déchiffrer néanmoins que c'était le pot pour le thé.
- Dommage que … tu ne sais … pas encore … lire … Hugin …, haleta Mandos avec douleur.
Le regard désolé de l'oiseau le fit rire. Mais rire le faisait gémir. Il réussit à utiliser l'une des bandes pour couvrir la plaie. Il serra des dents en terminant de la serrer. Il avait besoin de rejoindre un village ou un lieu où quelqu'un pourrait le soigner. Il se pencha sur le côté, et s'appuya contre l'arbre pour se redresser. Il avait besoin d'une canne. Il devait avancer.
- Hugin … cherches une maison ou des habitations.
Le Krebin s'envola alors dans les airs. Il reviendrait rapidement avec ce dont il avait besoin. Il leva la main, tentant de concentrer sa magie pour un portail ou transplaner. Il ne put que faire des étincelles trop faibles. Que lui arrivait il ? Pourquoi sa magie était ainsi ?
Il attrapa le flacon à sa ceinture. Il n'allait jamais remercier d'avoir fait des réserves de potions de renouvellement du sang. Il allait mourir sinon, sans. Il avala le flacon rapidement, sentant le petit regain d'énergie. Il glissa sa main contre son crâne et sentit aussi le liquide carmin. Il avait définitivement besoin d'un guérisseur.
Quelque chose changea dans l'air maintenant qu'il était plus conscient. Quelque chose lui donnait juste envie de partir. Une sorte d'étrange sifflement. Comme … une personne souffrant d'un problème de respiration. Quelqu'un l'observait. Et ce n'était pas un bon point. Il tourna alors les yeux vers la direction du bruit.
Il blêmit en voyant juste un morceau de métal émergeant alors des feuillages. Il sentit alors la peur du combat précédent revenir plus vite qu'il n'aurait voulu et tenta malgré tous. Sa magie réagit sauvagement alors que le sort partait cette fois-ci. Ce fut comme être transpercé par des lames dans tout son bras. Mais la vague de magie frappa alors l'arbre où la personne se trouvait.
Mais, le son résonna et ce fut comme se faire déchirer à nouveau. Une balle. Il regarda le sang coulant à présent de son épaule alors qu'il hurlait, le corps projeté contre l'arbre par la force du coup de feu. Il leva juste les yeux pour voir le tireur déséquilibré. Il devait se mettre à l'abris. Il bougea pour se mettre derrière le tronc, le dos appuyé contre. La magie pure ne faisait que des dégâts. Il tourna les yeux et fixa la baguette de sureau. Il ne serait pas capable de tirer à l'arc, ni de se battre à l'épée. Il ne pouvait se relayer que sur la magie. Même si celle-ci semblait difficile. Il ne se laisserait pas tuer par un humain.
La personne était prête à le tuer car celle-ci avait commencer à faire le tour de l'arbre. Iorveth lui avait dit qu'aucun d'entre eux ne partirait sans se battre. Son oncle avait plus que raison sur la question. Il concentra alors le sort de Bombarda. Il n'allait pas prendre de gants. La lueur rouge violente du sort.
Seulement, les yeux étaient fenté argent. C'était comme fixer la tempête de magie. La personne qui avait tenté de le tuer d'un coup de feu était une femme. Elle avait des dreadlocks attachées avec une baguette métal et portait la tenue d'un sorceleur de l'école du chat, au vu du médaillon avec les deux épées dans le dos. Il regarda son adversaire.
- Vatt'ghern ?
Il ne pourrait pas tenir le sort sans relâcher celui-ci. Non. Il ne pouvait pas tuer un sorceleur sans avoir la raison de son attaque. Il décala alors la pointe de la baguette et laissa alors le sort partir contre les arbres. L'explosion résonna violemment alors qu'il termina de lancer le sort de bouclier en pliant les doigts pour former le Quen.
Un flou apparut entre eux. Il leva les yeux vers ce qui était quelqu'un de connu. C'était Géralt ? Mais celui-ci n'avait pas les cheveux ainsi. Il ne comprenait pas. Le sorceleur s'avança vers lui en lui tendant la main.
- Le meilleur médecin du nord est en ville, il va t'aider à te remettre sur pied.
Il sentit à cet instant le sang terminer de remonter dans sa gorge et ne put que se laisser glisser sur le côté. Géralt n'aurait pas agi ainsi avec lui. Non. Il aurait été plus inquiet. Il laissa alors les ténèbres le prendre. Il sentit juste Hugin se poser sur lui, croassant alors violemment. Meilleur médecin du nord ? Techniquement, il l'était. Enfin, c'était ce qu'on lui répétait.
La nausée était moins présente lorsqu'il sentit son esprit échapper au miasme de l'inconscience. On l'avait posé dans un lit et quelqu'un avait fait en sorte de lui soigner les blessures. Il ne sentait que le tiraillement des plaies sous les bandes. Il y avait une odeur d'herbes. Quelqu'un fumait. Il lutta pour ouvrir les yeux et vit le plafond d'une auberge. Ses membres tremblaient dès qu'il tenta d'utiliser la magie pour comprendre où il se trouvait. Il ne put que se contracter en gémissant. Son regard s'arrêta alors sur la ligne qui s'était tracé un instant sur sa main serrée. Les quelques mots qu'il avait pu lire avant que celle-ci ne disparaisse ne présageaient rien de bon. On l'avait maudit. Une boule de plume se frotta contre son visage. Il regarda Hugin qui commença à tirer ses cheveux.
Mais, son intention vint vers une autre personne dans la pièce. Il tenta de distinguer celle-ci. C'était un homme. Blond, avec une tête en forme d'ananas ? Il tenta d'ouvrir la bouche pour demander qui l'homme était mais il ne put que tousser violemment. Il sentit le sang qui était passé par sa gorge. Il avait besoin d'eau. Mais, sa quinte de toux l'empêchait de formuler quoique ce soit.
- Shhh… shizukani…
Il ne connaissait pas cette langue. Il sentit la main dans son dos pour l'aider à s'assoir. Le verre arriva devant son regard avec très clairement de l'eau dedans. Il leva la main tremblante vers le récipient et commença à boire le liquide. Il tourna les yeux vers l'homme avec la paire de lunette qui le fixait à présent calmement. Ça lui changeait de la sorte de la personne enragée qui l'avait attaqué. Il avait fait quoi au chat ?
- Merci … Croassa-t-il. Qui … ?
Hugin s'agita alors pour se poser sur l'épaule de l'homme, étendant alors l'aile autour de la tête de celui-ci. Il ne faisait pas ceci à quiconque. Mais, autre chose vint à son esprit. Il n'entendait plus la magie. Il était dans le silence. Il tenta de se concentrer. Mais, même la mort ne répondit pas. Qu'est-ce qu'on lui avait fait ? Il tenta de respirer calmement. Il comptait même chaque respiration devenue sifflante par la panique. Il ne pouvait pas non plus bouger son bras gauche, là où on lui avait tiré dessus. Et sa magie semblait comme enchainé, enfermé voir sauvage. Et chaque tentative de l'atteindre comme il le faisait était comme être soumis au doloris. Et les marques apparaissaient encore et encore. Il devait les lire. Il devait comprendre. Même s'il serra les dents et les poings de douleurs.
Mais la main sur son épaule le stoppa en serrant doucement celle-ci, évitant d'aggraver la blessure. L'homme blond le fixait avec un regard étrange avant de parler.
- Inspire… bloque… expire… fais comme moi, Yoi. Inspire… bloque… et tu expires… Je sais pas ce que tu cherches ou ce que tu fais, mais tu n'es pas en état… alors laisse couler. Attends de te rétablir pour chercher, Yoi. Respire et calmes-toi.
Il hocha la tête et arrêta. Non. Il n'était pas en état. Comment pouvait-il être calme après ça ? Gaunter l'avait attaqué pour l'empêcher de protéger Géralt. Et il croisait Géralt avec une femme sorceleuse qui lui tirait dessus. Mais, le pire, c'était qu'on lui avait privé de ce qui faisait partie de lui.
- Difficile d'être … calme … lorsque l'on vous rend aveugle et sourd … qu'on vous prive d'une partie de vous. … Je suis Mandos Cerbin …
Il regarda le blond, attendant alors la réponse à une question silencieuse. Hugin ne se trompait jamais. Personne ne peut mentir à un gardien de la mort.
- Marco. Et ton corbeau m'a déjà donné ton nom et le sien. Quant à ton commentaire… je crois bien que tu viens d'expliquer pourquoi madame je-n'en-ai-rien-à-foutre-du-monde a autant d'intérêt pour toi, Yoi. Tu te sens de rester assis ou tu préfères te recoucher ?
Il jugea un instant avant de tourner son regard vers son sac. Il avait une dernière potion de renouvellement du sang. Et c'était ce dont il avait besoin.
- Assis. Hugin … ? Fiole rouge.
Le corbeau sautilla avant de revenir avec la potion. Il ne laissa pas le temps qu'on lui pose des questions. Il avala la fiole et se sentit déjà bien mieux réveillé. Il regarda à nouveau le blond, Marco. Déjà, il devait savoir qui était cette madame je-n'en-ai-rien-à-foutre-du-monde.
- Et moi, siffla-t-il avec difficulté. J'aimerais savoir pourquoi on m'a tiré dessus. Avec un fusil … dans les royaumes du nord ? Déjà le carreau d'arbalète l'année dernière. Mon oncle va me tuer avant de me mettre une laisse pour me garder en sécurité. Oubliez ce que je viens de dire.
Il passa sa main contre son visage et sentit quelque chose descendre de son œil. Une cicatrice reprenant celle qu'il avait déjà eu par le passé avec l'âme de Voldemort. Cette fois ci, la cicatrice descendait bien au milieu de la joue et des runes s'y trouvaient.
Quelque chose l'attira aussi. Il y avait une entité dans les environs. Une entité puissante. Il l'avait senti malgré que sa magie soit enfermé. Soit c'était une source, soit c'était quelque chose de similaire à ce qu'il était. Marco sembla éviter de rire à son commentaire précédent. Mais ne fit rien que de parler de nouveau.
- Avant de répondre à tes questions, chose que je ferais avec plaisir, j'aimerais juste faire une chose maintenant que tu es éveillé. Je n'ai fait que des soins de surface pour te garder en vie, afin de ne pas empiéter sur son intimité, Yoi. À présent que tu es conscient, j'aimerais ton autorisation pour faire correctement mon boulot.
Il le regarda se saisir de sa tunique avec ses doigts pour la secouer. Marco était un médecin. Un médecin qui respectait une règle simple que beaucoup oubliaient. Certain n'aimait pas que l'on les touche. Il en faisait partie mais il y avait une limite. Il soupira. Il savait que ses blessures devaient être soigné. Même avec une potion dans le corps, ça ne suffirait pas. Mais, son bras inutilisable pour l'instant, il allait avoir besoin d'aide.
- Aidez-moi. J'aurais des difficultés à défaire les attaches seul … et il faut éviter que cela s'infecte … Est-ce que la balle est sortie ou il est nécessaire que l'on s'inquiète de la retirer ? je ne sens absolument pas mon bras. J'ai surement l'os brisé par l'impact.
Il continua un instant dans ses marmonnements, détaillant alors toutes les possibilités de complications médicales avant de sentir le regard du blond vers lui. Il devait peut-être éviter d'apprendre son métier à ce qui semblait être très clairement un médecin compétent. Mais, il était médecin lui-même et à moitié fiévreux et inquiet. On ne pouvait lui en vouloir de tenter de rester cohérent et calme en parlant de ce qu'il savait. C'était un schéma de protection. Et Hugin semblait avait dit qui il était. Est-ce que son ami à plume qui le prenait pour son poussin avait aussi donné son surnom et sa réputation du guérisseur sombre ?
Il sentit néanmoins un souci dans cela. Il ne semblait ne pas être dans le bon monde. Il devait le vérifier. Après avoir soigné ses blessures peut être ?
Marco garda une attention de ne pas avoir de geste mal interprété. Il devait être habitué à gérer avec des personnes ayant subi des sévices. Et à sentir la légère contraction des mains contre ses épaules, il devait avoir deviné ce que son corps racontait. Lui-même, à présent, n'en portait plus cas. C'était la preuve qu'il avait survécu et qu'il n'avait pas baissé l'échine. Il sentit alors le tissu finir d'être enlevé de la plaie de la balle.
- Dans ton malheur, tu as eu de la chance, la balle est ressortie. Ça va démanger un peu.
C'était donc une plaie perforante. C'était peut-être mieux, comme disait Marco, dans son malheur. Mais, il avait l'impression que cela ne faisait que commencer. Il fut néanmoins surpris d'avoir une réponse sur pourquoi on lui avait tiré dessus. Il sentit alors comme une douce chaleur. Il vit alors une lueur bleutée. Magie ? Non. Différent. C'était quelque chose de totalement différent.
- Si on t'a tiré dessus, c'est qu'il faut croire que même amoché, quelque chose en toi a foutu la trouille à une tête brûlée. Et si on prend en compte les mutations foireuses dont les Chats sont friands… Il y a des jours où il est recommandé de rester au lit, et je pense que pour toi, c'était le cas aujourd'hui, Yoi. Surtout quand il s'agit de croiser la route de l'impulsif Chat Noir… surtout quand il est de mauvaise humeur.
- … Il ne me semblait pourtant pas que l'on était vendredi treize …
Il essaya de ne pas paraitre stressé. Mais, il avait raison sur un point. Il aurait mieux fait de rester couché. Mais, que ce chat noir l'ait attaqué pour une raison. Oh. Peut-être que cette personne avait senti ce qu'il était. Il restait un des valets de la mort. Un peu son juge sur terre. Les âmes sont attirées par lui. Et ceux qui ont échappé de trop prêt à la mort aussi. Peut-être que ce Chat noir avait frôlé la mort de très près.
- A-t-il confronté de très près la mort ?
Il garda une voix calme et posée en fixant le mur en face de lui. Il avait posé la question sans vraiment attendre de réponse.
- Car, je crois savoir pourquoi il … m'a attaqué … et c'est aussi pourquoi l'autre m'a attaqué.
- Tu es en train sérieusement de me demander des informations sur la personne que j'ai épousé ?
Il se tendit juste aux paroles de Marco. Il devait sûrement protéger son ou sa compagne. Et qu'il y avait très clairement une histoire derrière. Il ne pousserait pas. Sans compter que lui-même grognerait si on commençait à le harceler sur sa vie. Ils ne se connaissaient pas. Soigner ne veut pas dire ami.
Il vit à cet instant disparaitre les lueurs. La sensation dans son bras était revenue. Il pourrait presque être impressionné.
- Tu peux la bouger seul, Yoi ?
Il bougea les doigts, puis le coude et pour finir l'épaule. À part une légère tension, il n'y avait plus rien. Et il était temps qu'il parte aussi.
Il resta silencieux en essayant de recentrer ses pensées. Il avait été attaqué par quelque chose de puissant. Assez puissant pour le sceller sans que la mort ne le sente. Sinon, elle serait intervenue. Elle était comme une tante très protectrice même si elle ne voulait pas l'admettre.
Ajouter à cela, il était vulnérable à présent. Sa magie ne semblait accessible qu'avec une baguette. Mais une baguette, ça se casse facilement. Et surtout, il souffrait même en l'utilisant. L'escrime lui avait été enseigné, certes, mais sa façon de combattre était lié à sa capacité d'utiliser sa magie sans baguette.
Il avait besoin de trouver comment libérer sa magie et retourner aider Géralt contre quoique soit cette chose. Ça ne pouvait pas être une illusion son occlumencie le protégeait contre les illusions. Ce qu'il vivait n'en était pas une.
Il ne pourrait même pas compter sur Ciri pour l'aider. Gaunter avait bien tiré ses cartes en lui retirant sa boucle d'oreilles. Et il ne pouvait pas non plus la rejoindre dans son état. Il avait besoin d'informations et surtout de comprendre l'étendu de la malédiction.
Il retourna son regard vers Marco.
- Ce n'était pas sa vie que je demandais. Mais je peux comprendre. Et… merci pour vos soins. Je vais… tenter de rentrer chez moi.
En fait, il ne se sentait pas en sécurité du tout. Marco semblait pourtant quelqu'un de bien puissque Hugin lui faisait confiance. On ne peut mentir au Krebin. Mais, il n'avait pas accès à sa magie. Et sa famille était absente. Ses doigts glissèrent sur la branche de sureau et le mouvement fut rapide. Il ne ressentit pas comme en utilisant sa magie. C'était comme s'il ne pouvait atteindre qu'un soupçon de sa magie.
Dans son état, il risquerait de devenir une forme d'Obscurus. Un sorcier adulte scellé est très dangereux. Néanmoins, le sort obéit et une bande émergea pour s'en rouler autour de ses blessures. Il attrapa la tunique, ignorant le blond à lunette. Il devait partir. Il devait trouver un lieu en sécurité.
Il… il avait peur. Il avait l'impression d'être revenu chez les Dursley. Dans cette peur de se faire enfermer. Iorveth et lui souffraient de cette peur qu'on les privé de liberté. Il attrapa le bandana et le mit rapidement en couvrant alors la cicatrice, couvrant son œil gauche entièrement.
- Tu sais, quand on est aveugle et sourd, il n'y a rien de honteux à demander de l'aide, Yoi. Ou une canne blanche. Et quand on est perdu, on peut toujours demander son chemin. Shiva est dehors. Parle-lui si tu veux une chandelle dans les ténèbres, sinon, je te souhaite bonne chance, Yoi. Demande-toi juste si dans ton état, tu serais capable d'affronter les Chasseurs de Sorcières.
Il regarda le médecin de son œil encore visible. Surtout lorsque celui-ci marqua les runes qu'il avait surement dû retenir. Faire confiance ou demander de l'aide ? C'était amère dans sa gorge. Et pour les chasseurs de sorcières ? Ils ne lui laisseraient aucune chance. Peut-être en s'enfonçant dans une des anciennes ruines elfes ? Il fallait déjà savoir où il se trouvait. Il nota alors qu'il lui manquait ses armes. Seuls son épée et son arc étaient en vue. Il manquait sa dague de Runimagie. Celle avec laquelle Gaunter l'avait poignardé.
- Tu Devrais réellement demander à Shiva. L'ananas a raison.
Il releva la tête et cligna des yeux un instant en fixant un homme en veste de capitaine de navire avec une très grande moustache noir et un sourire dépassant l'entendement.
- J'évite de faire confiance lorsque j'ai été assez trahis … et que l'on me tire dessus.
- C'est la saveur de l'aventure, Maitre de la mort.
Il cligna des yeux en regardant la personne disparaitre. Il grinça des dents. Il venait de parler à un mort rémanent. Un mort qui n'était pas un esprit vengeur. Juste une personne qui suit parfois avant de revenir au royaume des morts. C'était ce qui avait donné la légende des esprits gardiens. Et ce dernier savait ce qu'il était. Il ouvrit la porte en ignorant si le blond le regardait étrangement. Il n'avait pas besoin de plus. Il rabattue la capuche et siffla Hugin. Le corbeau se posa sur son épaule. Il reconnut alors l'auberge de Blanchefleur. Mais, le bouclier était absent. Et une voix à la porte parlait Niilfgardien.
Il pourrait enfoncer sa dignité mal placée et revenir voir Marco pour discuter ou voir cette Shiva. Mais, il avait besoin d'un moment seul, dans une forêt, avec une flute, en haut d'un arbre. Surtout que maintenant, avec son bandana placé ainsi, il ressemblait à Iorveth. Mais, son œil lui faisait mal avec la marque gravée sur sa peau.
Il sentit tout de suite le regard à son passage des villageois. Non. Il n'était définitivement pas dans le Blanchefleur où il avait passé plusieurs semaines à soigner des villageois et des soldats avec patience. Le regard était ceux qu'il avait eu les premiers jours, lorsqu'il arrivait à un lieu. Hugin croassa avant de s'envoler par la porte. C'était un bosquet assez à l'écart et assez proche.
Il grimaça en faisant un nouveau pas. Même soigner, la plaie de son flanc était douloureuse à cause des nouveaux tissus. Un des hommes avinés se mit alors en travers de son chemin alors qu'il allait passer la porte.
- Tu penses aller où, comme cela, voleur ?
Il releva son regard pour croiser celui de l'homme. À l'odeur, il n'avait pas arrêté de boire depuis au moins la veille. De son coté à présent aveugle, il avait entendu un rire d'enfant. Donc, tuer n'était pas une option. Encore moins dans son état. Mais, il n'avait pas la foi de parler gentiment.
- ~~Là où je n'aurais pas à Subir des idiots comme toi.~~
L'homme recula, surpris par ce qu'il venait de dire en Fourchelangue. Mais, il garda le contact. La legilimencie ne reposait pas uniquement sur la magie sans baguette mais principalement sur la force de l'esprit. Et il était beaucoup de chose mais pas un esprit faible. L'homme tomba au sol en tremblant. Il lui avait juste donné un aperçu des derniers instants d'un elfe mort torturé en le mettant à la place de ce dernier. Il s'écarta et avança à l'extérieur.
Il marcha assez rapidement. Son petit tour pourrait aussi donner une raison pour être attaqué. Il glissa la main dans son sac à la moitié du pont et sortit alors sa bonne vieille cape d'invisibilité avant de la mettre. Il entendit vaguement les éclats de surprises de plusieurs avant de s'enfoncer dans le bosquet. Lorsqu'il fut assez caché par le feuillage, il retira la cape et la remit dans son sac. Il s'assit sur l'une des buches, les mains contre son visage.
Il sentit néanmoins à nouveau la présence étrange et releva la tête. Il resta interdit un instant en voyant un serpent … à taille humaine … avec des plumes. Il grimaça en frottant les yeux alors que le serpent le fixait depuis son perchoir.
- ~~ Merci de ne pas me mordre. J'ai eu assez aujourd'hui pour me dire que j'aurais dû rester coucher. ~~
Il se laissa tomber dans entre les racines d'un arbre, essayant tant bien que mal de retrouver ce lien avec la magie et la nature. C'était vraiment comme s'il était retourné dans son placard. Il se sentait étouffer. Mais à la différence de quand il était petit où il ignorait cette sensation de liberté et de magie, là, on le lui avait retiré en le laissant libre. C'était une sensation destructrice.
- ~~ Même si je n'aime pas qu'on me coupe dans mes tentatives de trances, tu as deux points en ta faveur qui font que je ne te toucherais pas. ~~
Il cligna des yeux un instant en regardant le serpent qui descendit vers lui. le regard était intelligent. Il évita de faire le commentaire d'avoir affaire à Nagini à nouveau.
- ~~Tu es Mandos Cerbin, si j'ai bien compris. ~~
- ~~ il est exact que c'est mon nom. Et navré d'avoir interrompu votre transe … je cherchais moi-même un lieu pour … réfléchir. ~~
Il resta fatigué. C'était étrange de ne rien sentir. Il ferma les yeux, essayant de se concentrer sur les bruits de la forêt. La peur se calmait. Son esprit essayait de rationnaliser ce qu'il lui arrivait. Et surtout, savoir quoi faire à présent. Les non-humains n'avaient jamais leur place dans les villes. Et avec ce qu'avait dit Marco, la chasse aux sorcières battait son plein. Il deviendrait une cible facile.
Parler avec Géralt ? Celui-ci ne sembla même pas le connaitre. C'était horrible. Ne pas être connu par ce qu'il considérait comme un membre de la famille. Ne même plus sentir son animagus ou encore les liens de magies tissés entre lui et les membres de sa famille. Ils étaient là mais il n'y avait rien de l'autre côté.
Il était à nouveau seul. Seul comme il l'avait été. Gaunter savait quoi attaqué pour lui faire le plus mal. Il l'avait arraché à ce qui était sa maison. Et il l'avait mis dans ce qui semblait être un monde similaire et différents. Il les connaissait mais il ne les connaissait pas. Peut-être que roche le chasserait ici. Iorveth n'était pas son oncle. Lambert ne le chambrait pas. Eskel ne lui proposerait pas de venir boire un coup avec lui. Géralt ne le trainerait pas hors de son infirmerie pour lui faire prendre l'air. Draco, Hermione, blaise et Théodore ne seraient pas là pour échanger sur des théories de sorts. Remus, Sirius, Tonks, les jumeaux et Ginny … Kreature, Dobby, Winry … Ciri. Ciri n'était pas sa Ciri. Peut-être qu'ici, elle n'avait pas vaincu la chasse sauvage. Peut-être qu'elle n'existait pas. Et ce ne serait pas sa Ciri. Celle avec qui il avait tissé des liens. Avec qui il pouvait passer des heures à discuter ou chasser.
Les larmes coulèrent alors et il se recroquevilla, coinçant ses jambes contre lui. Entre les racines, c'était comme s'il était à nouveau dans la sécurité de son placard lorsque les coups avaient cessé. C'était là où l'on pouvait l'oublier. Là où il pouvait oublier qu'il devrait survivre une journée de plus. Il était dans la forêt. Il était là où il se sentait en sécurité. Mère magie que Iorveth et les autres lui manquaient. Il donnerait beaucoup pour ne rien qu'avoir un instant la main de son oncle ou d'un autre membre de sa famille pour lui dire que ça irait bien.
Il sentit quelque chose de violent pour le sortir alors de sa transe dépressive. Il cligna des yeux en regardant alors une elfe. Une elfe le secouait plus courroucer que Hermione lorsque Ron avait montré sa vraie nature. Et le serpent n'était plus là. Elle était le serpent.
- ~~ Alors c'est comme ça ! Tu rends les armes ! Tu te déclares vaincu ?! Que tu es pathétique ! Bon sang, je sais que tu as vu et survécu à beaucoup, me fait pas croire que c'est en restant dans ton coin à chialer que tu as réussi ! Lève-toi bordel ! Et marche ! Prouve que cette balle, tu l'as mérité ! Parce que si on t'a tiré dessus, c'est que tu es fort et dangereux ! Mais si tu restes là à chialer comme un môme dans le noir, alors, c'est qu'on s'est trompé sur ton compte et qu'on aurait dû te laisser te vider de ton sang. ~~
Il cligna des yeux un moment alors qu'elle partit comme une furie loin. C'était la dernière fois qu'il prenait un moment pour se lamenter sur son sort en présence d'un animal. Hugin gonfla les plumes à côté de lui.
- Quoi ? Ne t'y mets pas. Elle a raison. Je le sais. Pas besoin d'en rajouter.
Il frotta son œil encore salé. Bien que la balle, il n'avait rien fait. Alors, l'a mérité, il aimerait faire savoir que non. Il regarda la baguette de sureau à son bras. La claque … avait fait du bien. Même si ça faisait un mal de chien. Il regarda la femme encore en vue. Il la rattrapa assez rapidement. Avant de racler sa gorge en frottant son crane pour l'interpeler.
- Je pense que mérite une claque supplémentaire mais tu as raison … je n'aurais jamais dû le laisser m'atteindre comme cela. Je n'ai pas autant vécu en restant à attendre l'aide. Je ne l'ai jamais reçu par le passé alors pourquoi commencer à attendre. Je pense que j'avais besoin … d'un rappel. Merci pour cela. Et si je recommence à abandonner sans me battre … frappe moi encore. Recommençons … Je suis Mandos Cerbin, dit le guérisseur des champs de Bataille. Et puis je savoir à qui je dois … une remise en place ?
La femme le regarda avant de répondre.
- Je n'ai fait qu'utiliser avec toi la méthode qu'on a utilisée pour moi il y a longtemps en arrière… quoique cette fois-là, Ace avait été moins brutal. M'enfin. Pour qui je suis… c'est une question épineuse. J'ai bien des noms… ceux qui restent le plus ancré sont Kali et Shiva, et c'est ce dernier que j'utilise encore à l'heure actuelle. On me surnomme aussi Haiiro. La Kuudere. Et d'autres noms assez péjoratifs, mais c'est courant dans le métier, puisque je suis une pirate.
Il sentit étrangement une … appartenance ? Plusieurs noms. Plusieurs vies. Kali et Shiva. Deux divinités dans la religion hindou. Deux dangereuses divinités. Et pirate ? C'était étrange. Mais qui était-il pour faire un commentaire. Il avait été surnommé le spectre des champs de bataille ou le Hérault de Ragnarök par les hommes de Skellige lorsqu'il s'était mis en colère lors d'un de leur raid sur des non-humains … bon, il n'était pas vraiment de bonne constitution parfois. La femme avait des cheveux avec quelque mèche blanches qui semblaient disparaitre. Et cette sensation familière. Il entendit des sons de bataille et regarda alors la direction que fixait la femme. Il vit le moulin avec un griffon …
- Nous pouvons discuter ici encore longtemps, ou tu peux faire un point de toi-même sur ta situation et voir si tu as encore besoin des services de Marco pour finir de te remettre sur pieds. Il ne fait pas de miracle, mais la médecine, c'est un art qu'il perfectionne depuis plus de soixante ans.
Rester là. Non. Il devait trouver qui était ce Gaunter. Lui faire payer ce qu'il lui avait fait. Mais, surtout, retirer cette chaine autours de lui et de sa magie. Il cligna des yeux en voyant alors un truc noir monter sur le moulin. Il pinça l'arête nasale en commençant à marmonner.
- Est-ce que je suis en train de voir un idiot de Vatt'ghern tenter de faire un chat perché avec un griffon ?
Il releva la tête vers l'elfe à la peau sombre. Bien que peu courant dans les royaumes du nord, ça ne le choquait pas.
- Je pense que pour la médecine, j'irais, marmonna l'elfe avec difficulté. Je suis chirurgien guérisseur. Et je dois trouver celui qui m'a attaqué et coupé de ma dame, et …
Il sentit le froid des spectres. Il tourna les yeux vers la forêt, sentant comme le froid s'installer.
- Fucking Hell son of the bitch. On doit partir, maintenant. On a une fosse à l'abandon. Et je ne peux rien faire pour les empêcher de venir.
Il regarda la femme se tendre avant de pousser une exclamation verbale ressemblant à un « Kusou ». Il n'était pas très connaisseur des langues asiatiques mais il savait que ça voulait dire merde. S'il la suivait, les morts le feraient aussi. Il avait besoin de les écarter de la ville et de s'en protéger. N'étant plus connecter à la mort, il ne pouvait pas les bannir comme cela.
Il tourna des talons et s'enfonça dans la forêt. C'était lui qu'ils suivaient et personne d'autre. Il passa à côté d'un premier spectre et grimaça. C'étaient des restes d'un elfe. Il y avait eu un massacre de non humain très clairement. Le spectre tenta de l'attraper. Il le ferait tôt ou tard. Avec sa blessure au flanc, il ne pourrait pas aller loin. Il avait besoin d'un site d'énergie. Il connaissait une autre façon de mettre les morts au repos. Il l'utilisait avant de devenir le juge de la mort.
Il continua rapidement sa course, levant alors sa baguette et lançant le sort de pistage. Celle-ci tourna dans une direction. Il glissa entre les arbres, sentant alors l'empressement des autres spectres derrières lui. Il arriva devant plusieurs pierres levées ensevelies sous des racines. Là, un nœud tellurique. Il baissa la main à sa ceinture et maudit l'absence de la dague de runimagie.
Il évita alors le premier spectre. Il grimaça, sentant le froid. S'ils restaient là plus longtemps, soit ils deviendraient des spectres, soit, par sa faute, esprits vengeurs : ceux qui chercheront les coupables de leur mort pour l'éternité.
Il leva la baguette et dessina dans les airs la première rune de rituel. Il grimaça dès le premier geste. Les filins sombres apparurent sur ses doigts. Mais, soit il luttait contre la douleur, soit, il laissait alors une horreur se créer. Il aurait peut-être dû aller vers les sorceleurs. Ces derniers pourraient tuer les spectres. Définitivement refaire sa deuxième lame avec de l'argent et des runes en plus du sabre qu'il avait déjà.
Il termina de dessiner les dernières runes. Il allait avoir mal pour ce qu'il allait faire. Mais, au moins, ça ferait en sorte que les morts du coin ne lui courent pas après pour rien. Quant aux spectres de midi ou minuit ou les pestas, ça, c'était le boulot des sorceleurs.
- Hugin ! Ouvre la porte.
Il esquiva le dernier spectre et posa sa main au centre du cercle créer. Il grimaça à l'impact qu'il venait de soumettre à son bras blessé alors que sa seconde main glissa sur le sang qui coulait doucement de son flanc par la coupure de la lame. Il dessina plusieurs runes rapidement sur son bras alors que celles qui le maudissaient le brulaient jusqu'à l'os.
Puis, ce fut comme être transpercé par la foudre dès que le sort commença alors que le Krebin tourna autours de lui en chantant. Les pierres s'illuminèrent comme des feux de phares. La dernière chose qu'il vit avant de se faire projeter en arrière fut les spectres se diriger vers le centre de la lumière, enfin atteignant l'autre monde.
Son corps convulsa lorsque le dernier spectre disparut. Les lignes le recouvraient entièrement. Il regarda avec difficulté les lignes sur ses bras. Ce n'était pas un langage qu'il connaissait.
- Ahhh, mon cher Mandos. Vous semblez avoir des difficultés, est ce que je me trompe ?
Il se tendit mais ne put bouger. La douleur de ce qu'il venait de faire l'empêchait de faire le moindre mouvement pour l'instant. Ses muscles étaient tendus et ses nerfs se tordaient de façon spasmodique. C'était comme s'il était soumis à l'endoloris par sa propre magie.
- Je pense que je vais vous laisser une petite fleur. Car, vous savez, je ne suis qu'un humble marchand.
- Go Fucking yourself with a Troll.
- Allons ! Allons. Ne soyez pas ainsi. Profitez seulement d'une nouvelle expérience. Et peut-être vous réussirez à vous libérer. Mais j'en doute. Il est difficile de voir l'intérieur d'un problème seul. Et puis, qu'est-ce que ce serait de savoir mais ne pouvoir rien dire ni réellement agir ? Le supporterez-vous ? Vous me le direz la prochaine fois, très cher. J'ai à faire avec notre cher ami commun, le Loup Blanc. Je lui passerais votre bonjour, petit garçon dans le placard.
L'homme disparut, le laissant alors seul en pleine forêt. Hugin se posa à coté de sa tête. Il tenta de bouger mais c'était impossible. Il grommela alors en anglais.
- Les pires patients sont les médecins. … Et je ne devrais même pas m'étonner … Hugin … va … demander gentiment au docteur Marco si … il peut venir me chercher … ?
L'oiseau s'envola. Il grimaça à la crampe qui le traversa à nouveau. Il se souvenait d'un des doloris qu'il avait reçu lors de son affrontement avec Voldemort en 4ème année. C'était similaire. Il regarda le ciel. Il n'avait rien à faire à part regarder le ciel. Il siffla au bout de plusieurs minutes. Il soupira avant de commencer à chantonner. Ça occupait l'esprit et ça détendait.
- What will we do with a drunken sailor ? What will we do with a drunken sailor ? What will we do with a drunken sailor ? Early in the morning !
Il continua de chantonner la vieille chanson. Il se souvenait que ça énervait sa tante à l'époque lorsqu'ils l'avaient appris avec Dudley à l'école. Il continua tranquillement en sachant que les spectres ne viendraient plus.
Il entendit à cet instant quelque chose arriver rapidement et cligna des yeux en voyant alors une panthère. Une panthère qui s'arrêta juste devant lui, la queue bougeant en rythme. S'il ne savait pas mieux, il aurait cru avoir affaire à un familier sous sucre. Il se mit à rire légèrement et monta la main, attendant alors si la créature était hostile ou non. Celle-ci renifla sa main avant de se frotter contre. Il reprit alors le Shanty là où il l'avait laissé, essayant de ne pas trop rire à chaque fois que la panthère ronronnait contre lui.
- Put him in the bed with the captain's daughter … Put him in the bed with the captain's daughter … Put him in the bed with the captain's daughter … Early in the morning !
Il s'arrêta en voyant alors Marco arrivé avec la vatt'ghern qui lui avait tiré dessus. Il grimaça, se demandant si la pierre contre laquelle il s'était appuyé pourrait lui sauver la vie si nécessaire. Est-ce qu'il aurait le temps de faire un sort de lévitation ?
- … Touchez pas au menhir … ça empêche … les spectres d'attaquer …
Il donna un sourire un peu à la maraudeur en restant allonger et fixant le ciel. Il ne savait pas si Gaunter était encore là. Mais il s'en fichait. Là, il voulait dormir. Et manger un truc. Marco s'avança prudemment. Inquiet peut être ?
- On peut t'en éloigner, que je puisse t'examiner ? dit-il en sautant du cheval.
Il remarqua alors que la femme sorceleuse prépara son arme et fixa aux alentours pour vérifier qu'aucun spectre ne vienne. Elle se baissa vers la grosse panthère.
- Iro. Viens ma fille, tu vas gêner Marco, sinon.
Iro ? Sympathique nom. Il regarda à nouveau Marco avant de tapoter les pierres.
- Ce n'est pas dangereux sauf si vous faites sauter la pierre. C'est … comme des phares … une technique de sorceleur de l'est … ça rappelle les lanternes des morts … un passage pour ceux qui n'ont pu traverser et qui sont retenus par leur chaine …
Marco le saisit et l'écarta doucement de la pierre. Il ne put s'empêcher de se tendre à cause des tensions. Le moindre mouvement était comme être traversé par un courant électrique. Il sentit l'agacement de Marco à cet instant.
- Et moi qui pensais avoir laissé les têtes de mules impossibles à garder au lit dans le Shin Sekai. J'ai signé pour un patient avec des envies suicidaires, pas deux, merci bien. J'espère que ça te servira de leçon, parce que ce comportement n'est pas digne d'un médecin compétent ! Tu aurais dû comprendre que tu n'étais pas en état de jouer au con et rester au lit, Yoi.
Il évita de rire. Ça ne le ferait pas du tout. Il avait eu un discours similaire à un patient récalcitrant. Ce dit patient étant un commandant Témérien avec l'instinct de survie d'un suicidaire. Et il n'avait pas demandé à être un aimant à fantôme en fait. Il marmonna alors.
- Et comment je savais qu'il y aurait une fosse planquée d'un massacre de non-humain dans le bosquet où je voulais réfléchir ?
Il grimaça en sentant à nouveau la perte de sang. Et il n'avait plus aucune fiole de potions de renouvellement. Définitivement la pire journée de toute sa vie. Ça venait de passer devant la rencontre avec Voldemort. Bien que la mort de Cédric restait l'un des pires moments de son existence. Il blâmerait Géralt plus tard, lorsqu'il n'aura plus envie de vomir. Marco se tourna vers son tireur du jour.
- Koibito, tu peux…
- Aye, coupa la sorceleuse.
Celle-ci se pencha vers la sacoche et sortit sans poser de question le nécessaire. C'était intéressant à regarder. Il garda le silence en se concentrant sur sa respiration, gardant alors son esprit au clair et calme.
- Tu as de quoi aider la régénération sanguine, Mandos ?
- Plus rien.
Il nota alors le regard du blond vers la femme. Celle-ci devint blasé en défaisant son gant. Il resta interdit un instant. Mais la femme s'arrêta et changea de bras pour une raison étrange avant de remonter jusqu'au coude sa manche. Il nota alors les chaines qui se trouvait alors sur la première main choisie. Marco lava à cet instant les mains couvertes de son sang.
- On verra pour les nerfs plus tard, là, dans l'immédiat, c'est le sang le plus important. La tête de mule va te refiler le sien, Yoi. C'est un donneur universel.
Un … donneur universel ? Là, c'était impossible que les royaumes du Nord connaissent cela. Marco et sa compagne étaient définitivement des personnes comme lui. Ils étaient arrivés dans les royaumes du nord avec des connaissances médicales avancés. Et c'était ce qui le secouait le plus. Il regarda alors Marco continuer à lui faire la morale. Mais … son esprit revint vers Gaunter qui était présent.
- … il doit avoir quelque chose … dans les environs. Faites attention.
Les deux le regardèrent étrangement. Il continua alors.
- Cette chose … ou personne … est celui qui m'a attaqué avant que l'on se rencontre … c'est lui qui m'a maudit. Il est dangereux. Et agaçant … si il vient me narguer à nouveau … je m'en fous que je me détruise les nerfs … je l'incinère.
Il émit juste un léger souffle en voyant alors Hugin commencer à s'agiter au-dessus de lui, confirmant qu'il aiderait dans la quête d'incinération. Il flotta dans la semi conscience le reste de l'opération. Même lorsqu'il sentit le regain d'énergie léger par l'apport du sang ou la sensation de la protection posée.
Il écouta vaguement les deux parler et se concentra sur Hugin. Le Krebin vola autour, surement pour lui-même retirer les yeux de Gaunter.
Il soupira, se retrouvant derrière Marco pour le voyage retour vers Blanchefleur. Lorsqu'il aurait retrouvé un peu plus de contrôle et d'énergie, il verrait à utiliser le sort favori de madame Pomfresh sur lui. Et il devait avoir une potion dans le fond de son sac pour accélérer la cicatrisation. Ou en faire une pouvait être une option. Son sac fourre-tout avait cet avantage. Et peut-être qu'il avait un des livres traitant d'un homme étrange proposant des marchés.
Il regarda l'agitation avec les deux autres en arrivant en ville. Il baissa la capuche par-dessus sa tête. Deux sorceleurs pouvaient déranger. N'ajoutons pas au problème un elfe. Il grimaça en voyant un tas de corps au sol. Seulement, quelque chose le frappa depuis la selle en regardant les Soldats discutant avec Géralt et les autres. Parmi eux, il reconnut Yennefer.
Le griffon dans la ville de Blanchefleur, le massacre de l'auberge, l'odeur encore dans l'air des massacres et de la guerre, Géralt et ... Vesimir ? Oh Merlin et les lois sacrés de la magie. Non. Pas ça. C'était ce que lui avait raconté Géralt lorsqu'il avait commencé à chercher Ciri. Il ouvrit la bouche mais il sentit son œil couvert commencer à brûler. La marque lui prenait la tête. Il n'arrivait rien à dire qu'il savait. En plus de sceller sa magie au minimum d'un sorcier moyen avec une rétractation à chaque utilisation des chaines autours, le laisser avec ses pouvoirs de maître de la mort sans qu'il ne puisse les utiliser, il était obligé de garder le silence comme pour un serment inviolable sur les événements ?
Son attention revint sur les derniers mots de la conversation. Cela confirmait tout. La chasse sauvage était là. Il savait ce qu'il se passerait sans pouvoir prévenir à l'avance…. Non. Il ne pouvait pas en parler. Et sûrement pas l'écrire. Mais il pourrait aider à éviter des erreurs qui avait été faits en donnant des… aides. Comme l'avait dit Merlin, même en connaissant l'avenir, celui-ci sera toujours en mouvement. Mais, faire le bon choix permet de changer un évènement.
Déjà, plusieurs choses diffèrent de son monde. Le Chat noir, ce médecin Marco, la femme elfe très clairement porteuse d'une antique puissance, l'homme étrange qui lui rappelait Blaise, son camarade Damphir, et Anaïs. Anaïs devrait être caché par Roche dans son monde. Ici, elle était avec la sorceleuse.
Hugin se posa sur son épaule, tournant la tête comme pour lui demander si il était nécessaire de le frapper à nouveau s'il abandonnait. Il donna un sourire aussi renard que son oncle.
- Pas besoin, Hugin. Mais je pense que l'on va avoir des choses à faire. Pour commencer, trouver des informations sur notre sympathique agence de voyages, puis, sur cette malédiction. Et puis, s'attaquer à la chasse sauvage à nouveau, on aura de quoi extérioriser ma colère. Tu penses qu'ils me laisseront tirer au moins une fois avec leur arme ?
Hugin croassa de rire avec lui. Mais, avant d'aller faire le mariole, Marco avait raison qu'il devrait D'abord se soigner. Il avait bien attaché Ciaran lorsque celui refusait de garder le lit avec ses blessures. Il donnait un bien mauvais exemple. Et puis, il avait sa tente sorcière dans le sac. Il devrait avoir accès dans ses réserves d'herbes pour faire des potions.
Cependant, planquer le café. Géralt n'avait pas besoin ici d'être réintroduit à cette boisson. Non, plus jamais. Ils avaient eu le malheur d'y faire gouter une fois, plus jamais. Il se tourna vers une dernière personne, regardant néanmoins que personne ne le fixait. Il sourit et effectua un salut respectueux de la tête.
- Bonjour madame. Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur ? Et si ce n'est trop demandé, qui vous suivez avec autant de protection ?
Ace a une façon très à lui faire bonne impression, non ? ^^
Bon, on se retrouve pour le prochain chapitre ^^
