~ Heartbeat ~

Cette histoire me traîne en tête depuis un moment, j'espère qu'elle va vous plaire, il n'y aura pas beaucoup de chapitre (3 ou 4) ^w^ Bonne lecture

~ Sept ans plus tôt~

Qu'avait-il de plus déshonorant pour un héritier Malfoy ? Être renié par ses parents, où se retrouver à la rue ou encore ne plus avoir accès à ses comptes bancaires, le jour de ses vingt ans ? Et tout cela pourquoi ? Parce qu'il avait oublié toutes précautions à cause du fils du jardinier. Tellement stéréotypé. Ils avaient été surpris par sa mère alors que Ian, le fils du jardinier, était en train de le sucer dans la grange. La suite, eh bien, il ne s'en souvenait pas trop. Ah si, les pleurs de sa mère, les hurlements de son père et sans qu'il ne comprenne comment, il s'était retrouvé en dehors du manoir familial avec interdiction de revenir. La phrase qui l'avait achevée fut : " Tu n'es plus mon fils à partir d'aujourd'hui", dit d'une voix glaciale par son père.

Il s'était alors retrouvé sans famille, sans maison et il ne savait vraiment pas comment il allait s'en sortir. Il s'était alors précipité chez la seule personne qui avait toujours su pour lui et qui l'avait soutenu jusqu'à maintenant : son parrain, Severus Snape. Son coeur lui faisait tellement mal ! Il savait ce qui risquait de se passer si ses parents découvraient son secret. Il avait tenu vingt ans ! Il ne lui restait que cinq ans et il avait tout gâché car le fils du jardinier était brun et avait les yeux verts. Il avait été si imprudent. Cinq ans et il aurait eu l'âge légal pour toucher à son héritage et quitter le manoir Malfoy. Définitivement. Cinq petites années parti en fumée pour une pipe. C'était assez pathétique.

Severus avait ouvert la porte et l'avait fait entrer sans un mot.

- Ils savent, avait-il dit simplement d'une voix morne.

- Je sais, avait répondu son Parrain d'une voix plate.

Et ce fut tout. L'homme l'avait guidé jusqu'à sa chambre qu'il avait occupé toute son enfance et son adolescence durant avec cet homme qui l'avait élevé à la place de ses parents qui n'avaient besoin de lui que lors des galas.

Aussi loin que ses souvenirs pouvaient remonter, Severus avait toujours fait partie de sa vie, il était son pilier et sa figure paternelle. Son père voyageait beaucoup pour son business et sa mère était bien trop occupée à sortir avec ses amies et aller en soirées mondaines pour lui accorder du temps. Elle aimait également beaucoup plus le whisky que passer du temps avec sa seule progéniture. Comme il faisait toujours en sorte de jeter chaque gouvernante et nounou que ses parents engageaient, ces derniers se sont tournés vers Severus Snape : son parrain. Cet homme à la peau extrêmement pâle, aux longs cheveux noirs et parfois graisseux à cause du temps qu'il passait dans son laboratoire, craint par de nombreuses personnes à cause de sa froideur. Il n'avait jamais été froid avec Draco - du moins, il y était habitué et parvenait à le comprendre- et il était assez séduisant lorsqu'il pensait à prendre une douche.

Son parrain adorait la chimie et avait passé cette passion à son filleul. Il se souvint de la première fois qu'il était entré dans son laboratoire malgré son interdiction, il avait été fasciné par les tubes à essai, les béchers remplis de liquide bleu, les erlenmeyers etc.. Et puis, il y avait cette odeur caractéristique qu'il adorait. Son parrain avait tout de suite noté sa fascination; alors il commença à lui apprendre les bases de la chimie, puis des sciences en générales. Cela l'avait fasciné. En grandissant, il se rendit compte que Severus était un chimiste célèbre et très demandé dans le monde. Cependant, il prenait toujours du temps pour son filleul. Lucius Malfoy s'en mêla alors refusant que son seul héritier n'apprenne des choses, qui n'avaient rien avec le business et le commerce. Alors il commença à le former afin qu'il reprenne les affaires familiales.

- Qu'est-ce que je fais maintenant ?

Il n'obtint aucune réponse des murs. Il n'avait plus de famille, plus d'argent, ni de projet d'avenir. Qu'allait-il faire maintenant ? La réponse lui vint lorsque son parrain toqua à sa porte et l'intima de venir manger de sa voix traînante. Non, en fait, sa vraie famille était là. Severus avait été celui qui lui avait essuyé ses larmes après un cauchemar quand il était enfant, celui avec qui il avait perdu sa première dent de lait, celui qui lui avait appris à faire du vélo, monté à cheval, celui qui avait eu la conversation gênante concernant le sexe et les contraceptions, celui qui avait compris qu'il était gay, celui avec qui il avait parlé de son premier béguin, celui vers qui il s'était toujours tourné en cas de problème. Severus était tout ce dont il avait besoin, car celui-ci l'acceptait tel qu'il était et l'aimait sans contrepartie. Il était à la maison.

- J'arrive ! lança-t-il en sortant du lit.

Et ce fut ainsi que sa vie avec Severus Snape débuta jusqu'à ce qu'il soit prêt à quitter la maison.

~ O*O*O*O*O*O*O*O*O*O*O ~

~ Maintenant ~

Draco venait de perdre son contrat de travail pour la troisième fois en deux mois. Était-ce vraiment sa faute s'il était beaucoup plus doué que le photographe qui devait le rendre irrésistible ? Était-ce sa faute si le choix de son agence de mannequinat laissait clairement à désirer ? Il était le meilleur, il méritait le meilleur !

- Stupides prolétaires ! grogna-t-il en montant dans sa superbe Ferrari d'un vert chromé.

Il démarra en faisant rugir le moteur de la voiture et s'élança sur la route sans considération pour son agent qu'il avait laissé sur le trottoir. Il avait besoin de sortir d'ici. Il soupira d'aise au fur à mesure que sa voiture filait sur la route.

Cette voiture était sa fierté, la première chose qu'il avait acheté avec son premier salaire. Il avait, à l'époque, réussi à décrocher son premier contrat exclusif en tant que mannequin avec la célèbre maison de couture Madame Guipure. Il en était toujours l'égérie. Avec sa beauté naturelle, sa grâce et sa prestance, il était l'image même du luxe que la maison de couture souhaite diffuser, aussi était-il prêt à le payer des millions pour être l'image de la marque. Il savait bien qu'il ne devait pas être trop présomptueux au risque de perdre sa place - et dans le milieu de la mode, cela pouvait aller très très vite, cependant, ce milieu ne l'intéressait plus comme au début. Il aspirait à quelque chose de plus simple. Il avait maintenant vingt sept ans, il se sentait épuisé par sa vie. Les soirées de sexes, l'alcool et la drogue ne l'attiraient plus du tout. Lui qui pensait lorsqu'il était entré dans ce milieu que cela allait lui plaire jusqu'à ce qu'il devienne trop vieux pour défiler…

Il continua de rouler sans regarder la route et sans faire attention. Il s'était arrêté à deux ou trois reprises pour aller aux toilettes et s'acheter à boire. Son téléphone n'avait cessé de sonner, il avait fini par l'éteindre d'agacement. Il ne voulait parler à aucun de ses hypocrites.

Lorsqu'il arriva à sa destination, il était trois heures du matin. Pré-au-Lard. La petite ville dans laquelle il avait fait ses études. Il ne savait pas pourquoi il était revenu ici en particulier. Il poussa un soupir en se garant devant l'hôtel Les Trois Balais, un voiturier vint lui ouvrir la porte.

- Bonsoir monsieur, le salua-t-il en s'inclinant légèrement.

- Bonsoir. C'est pour un long séjour, prenez soin de ma voiture.

- Bien, monsieur.

Draco descendit du véhicule en récupérant le sac de son ordinateur et son sac à dos. Il se dirigea vers la réception. Une jeune femme blonde l'accueillit avec beaucoup d'amabilité pour une personne debout à trois heures du matin et le conduisit à sa suite.

Une fois seul, Draco décida d'aller prendre un bon bain et alla se coucher immédiatement. Dès le lendemain il chercherait un appartement ou une maison dans la ville et s'installerait ici. Il se doutait bien qu'il risquait de regretter de prendre une décision aussi hâtive, cependant, il en avait assez de la vie dans les grandes villes, de la célébrité. Il souhaitait un peu de calme. Et pourquoi pas ouvrir une affaire ? Il avait assez d'argent et d'expérience pour le faire. Bon, il verrait demain. Pour l'instant il était bien trop fatigué.

Le lendemain matin, il prit le temps d'envoyer un message rassurant à son meilleur ami : Blaise Zabini - un acteur populaire qui était également devenu un excellent homme d'affaires. Il était le directeur de l'agence de Draco et son fidèle confident. Celui-ci lui avait déjà fait part de son désir de s'éloigner un peu des feux de projecteur.

- Mais maintenant ? Draco Malfoy, tu m'avais dit que c'est ce que tu feras pour tes 30 ans ! lui avait hurlé l'acteur noir en l'appelant directement après son message.

- Ben, je suis trop à bout pour attendre encore 3 ans ! répliqua-t-il d'une voix glaciale, cette voix qui faisait fuir tout le monde.

- Ne prends pas ce ton avec moi Malfoy, c'est ta séparation avec Cédric Diggory qui te met dans cet état ?

Il aurait dû se douter que sa voix sèche n'aurait aucun effet sur Blaise. Il fronça les sourcils en secouant la tête.

- Ça n'a rien à voir avec ce gars ! Ni au fait qu'il soit fiancé maintenant.

- Ah ouais ? Comment tu sais qu'il s'est fiancé alors ? Il n'a pas fait d'annonce et surtout je croyais que tu l'avais supprimé de tous tes contacts ?

Draco garda le silence en se versant une tasse de café. Le room service était passé lorsqu'il avait été prendre sa douche.

- Dray ?

- Ça n'a rien à voir OK ? Je suis juste fatigué de cette vie ! Je voudrais avoir ce qu'il va avoir ou ce que tu as ! La maison de mes rêves, le mari, les enfants et les deux chiens ! Qu'est-ce qu'il y a de mal à ça ?! Je veux avoir ma propre famille ! Même mon parrain qui est aussi accueillant et aussi attrayant qu'un chien enragé s'est marié avec son amour de jeunesse ! Pourquoi je n'ai pas le droit à ça ?! Hein ?! Pourquoi ?! cria-t-il presque hystérique.

Il avait envie de jeter le téléphone à travers la chambre qu'il occupait depuis la veille mais il se raisonna : il en avait besoin afin d'appeler les agences immobilières.

- Ok, calme-toi Draco, je m'excuse. Je sais que tu rêves de ça depuis un moment. Écoute, envoie un message à ton agent au moins pour le rassurer. Je m'occupe du reste. Je te mets en vacances. Repose-toi et dis-moi ce que tu comptes faire par la suite. Tu ne peux pas mettre fin au contrat avec Madame Guipure comme ça. Il te reste 3 ans encore.

- Je sais.

- Bien.

Draco raccrocha car il n'avait plus rien à dire. Il poussa un soupir en passant les mains dans ses cheveux d'or. Bon. Il avait beaucoup à faire. Il n'allait pas rester éternellement à l'hôtel. Il s'installa dans la partie salon de sa suite, saisit son ordinateur pour commencer ses recherches de logement. Au bout de quatre heures, il avait sélectionné une vingtaine de maisons et de lofts à visiter. Il passa quelques appels afin de fixer les rendez-vous pour la soirée et le lendemain. Il se sentit plus léger après cela.

- Bon, et si je sortais visiter ? Ça fait douze ans que je suis parti d'ici quand même !

Il se dirigea vers les vêtements qui lui avaient été livrés en même temps que son petit déjeuner. Habillé et coiffé, il quitta sa chambre et l'hôtel. Il se promena dans la ville, notant les changements ici et là, des maisons qui avaient été bâties, d'autres détruites, de nouveaux magasins avaient remplacé ceux de son enfance. Il finit par s'arrêter devant un magasin d'amusement "Farce et attrape des frères Weasley". Il n'en revenait pas ! Les frères Weasley ! Il les avait fréquenté lorsqu'ils étaient au collège. C'était une famille qui jadis avait été très riche, des rivaux de la famille Malfoy, mais pour une obscure raison, ils avaient perdu toutes les richesses et étaient devenus très pauvres. Il ne s'étaient jamais vraiment entendu avec eux car il était un Malfoy que diable ! Et la rivalité était restée. Déjà à l'époque, les jumeaux Weasley voulaient créer leur propre magasin… Le seul Weasley qu'il tolérait était Ron qui s'était marié avec Blaise, il y a sept mois de cela.

- Ils ont réussi...murmura Draco en secouant la tête.

Il continua ses déambulations au gré sans but précis, en attendant l'heure de sa première visite.

~ O*O*O*O*O*O*O*O*O*O*O ~

Il passa dans une ruelle et une délicieuse odeur lui chatouilla les narines. Il prit une profonde inspiration et son ventre gargouilla en réponse.

- Qu'est-ce que c'est ?

C'était l'odeur de pain délicieusement cuit ! Un pain à la française ! Il prit une profonde inspiration et l'odeur d'une croustillante tarte à la citrouille le fit saliver. Il remit ses lunettes de soleil en place sur son nez et partit à la recherche de cette boulangerie/pâtisserie/restaurant. Il était hors de question qu'il ne se nourrisse pas à cet endroit. Il arriva à un croisement et vit de loin une boutique absolument charmante. Celle-ci se situait à côté d'un salon de coiffure et se trouvait dans le coin lumineux du boulevard. Sa jolie devanture remarquable avec une finition enduite à la chaux d'une couleur vert d'eau inspirée des enduits traditionnels, le châssis était lui en bois peint ce qui mettait en valeur la vitrine. Il y était écrit sur la vitrine extérieure en lettre manuscrite, le nom de la pâtisserie était évocateur : "Eclair de Feu".

Il traversa la rue et fit face à une sublime exposition de gâteaux, de tartes en tout genre. L'eau lui monta à la bouche, il reprit contenance. Ce n'était absolument pas digne de sa personne de baver devant des pâtisseries. Il se redressa et poussa la porte d'entrée. Un son de clochette l'accueillit ainsi qu'une panoplie d'odeurs absolument délicieuses. Un homme immense se trouvait derrière le comptoir et lui tournait le dos. Ce dos large qui semblait si solide fit palpiter son cœur et précipiter son souffle.

- Bonjour, lança l'homme qui était en train de ranger des pains dans les paniers en osiers suspendus au mur.

Oh ! Sa voix ! Draco ne comprit pas sa réaction. D'où lui venaient ces frissons face à cette voix rocailleuse ? Oh Seigneur, cet homme lui faisait un effet hallucinant ! Il ne s'était jamais senti comme cela depuis...depuis...Non, il ne voulait pas y penser.

- Bonjour, répondit-il en essayant de contrôler l'excitation dans sa voix.

L'homme pivota alors vers lui et Draco se sentit se liquéfier à l'intérieur. L'homme était juste ce qu'il lui fallait ! Il était grand comme il fallait, était musclé et son visage ! Seigneur son visage ! Il était beau, pas d'une beauté froide comme la sienne mais chaleureuse. Sa peau était hâlée (cela ferait une jolie contraste avec sa peau de porcelaine), ses cheveux étaient d'un noir de jais et partaient dans tous les sens ce qui lui donnait un air ridiculement sexy. Ses yeux étaient d'un vert émeraude des plus saisissant bien qu'ils fussent cachés derrière une paire de lunettes rondes. L'homme lui sourit aimablement et demanda :

- Que puis-je faire pour vous ?

Et cela frappa Draco brutalement ; il connaissait cette voix.

- Potter ? demanda-t-il d'une voix incrédule

- En effet, c'est mon nom, l'homme plissa les yeux en penchant la tête sur le côté, on se connaît ? Je suis désolé, j'ai du mal à reconnaître votre voix.

- Bien sûr qu'on se connaît ! Tu es en train de me dire que je suis facilement oubliable ? grogna Draco en enlevant ses lunettes de soleil.

Potter continua simplement à sourire sans montrer de signe de reconnaissance. Il pencha la tête de l'autre côté et attendit patiemment.

- Sérieusement, tu ne sais pas qui je suis ?! Rien qu'en venant ici je me suis vu au moins une dizaine de fois sur des panneaux publicitaires !

- Encore une fois, monsieur, je ne reconnais pas votre voix. Que puis-je faire pour vous ?

Draco était vexé à un tel niveau qu'il croisa les bras sur sa poitrine et se mit à bouder. C'était lui qui oubliait le visage des gens d'habitude ! C'était la première fois que quelqu'un lui disait ne pas le connaître ! Surtout pas lui, pas lui ! Pas avec l'histoire qu'ils partageaient de leur temps à l'internat. Ils avaient passé sept ans ensemble, quand même !

- Est-ce que vous pouvez-vous dépêcher, s'il vous plaît ? ! Vous faites perdre du temps à tout le monde là ! s'impatienta une jeune femme derrière lui.

Draco se redressa de toute sa hauteur et se tourna vers le groupe qui se tenait derrière lui en haussant un sourcil aristocratique :

- Plaît-il ?

Il eut un cri de stupeur parmi les jeunes femmes qui faisaient la queue.

- Vous êtes Draco ?! Le Draco Malfoy ?!

Il y eut des cris, des demandes d'autographes, des bousculades et Draco regretta immédiatement son agent et ses gardes du corps. Par il ne savait quel miracle, il réussit à sortir de la pâtisserie en un seul morceau. Il remit son chapeau couvrant ainsi ses cheveux blond pâle et remit ses lunettes de soleil. Il était vexé et agacé maintenant ! Il n'avait même pas pu s'acheter à manger ! Son téléphone bipa, lui indiquant ainsi que c'était bientôt l'heure pour son premier rendez-vous. Il grimaça avant de se mettre en route. Il voulait retourner dans la pâtisserie et demander des comptes à Potter ! Il avait été amoureux de ce dernier durant toute leur scolarité à Poudlard -un internat pour enfants de riches et enfants surdoués. Il s'était alors conduit de façon absolument stupide avec lui afin de cacher ses sentiments. Il s'en était pris à lui et ses amis durant les sept ans que cela avait durée. Il n'en était pas fier maintenant, car il s'était rendu compte à quel point le harcèlement était dévastateur pour les personnes qui le subissaient. Lorsqu'ils avaient obtenu leur diplôme, il s'était excusé mais ce qu'il avait fait était impardonnable. Il avait été tellement stupide.

D'ailleurs, il n'y avait jamais compris pourquoi les Weasley avaient été admis dans cette école car si c'est pour l'intelligence… Il secoua la tête en se rappelant les batailles de l'époque. Potter traînait à l'époque avec Ron Weasley (ok, lui avait un niveau correct aux échecs, mais était-ce une raison ? ), Hermione Granger alias Miss-je-sais-tout, qui était l'une des meilleures de leur promotion… D'ailleurs, il se demandait ce qu'ils étaient tous devenus. Blaise et lui avaient "réussi" à atteindre leur objectif mais les autres ? Ses anciens ami.e.s ? Pansy Parkinson, Théodore Nott ainsi que les deux balourds qui lui servaient de garde du corps durant sa scolarité Vincent Crabbe et Gregory Goyle… Il rit en se souvenant du jour où il les avait trouvés en train de se rouler une pelle d'enfer dans les toilettes de Mimi Geignarde, il en avait vomi d'horreur. Ils doivent toujours être ensemble ces deux-là, avec la maison, les chiens et les enfants. Quoi que… Il avait du mal à les imaginer avec des enfants à charge.

Draco arriva sur son lieu de rendez-vous pile à l'heure. Le promoteur immobilier le reconnut et se plia en quatre pour le satisfaire. La maison ne lui plut pas. Elle était trop sombre et trop exiguë. La deuxième était beaucoup trop éloignée de la ville. La troisième, la façade était horrible. Il ne savait pas pour quelle raison il souhaitait une maison grande et de plein pied, assez proche de la ville, facile d'accès, avec un jardin dans lequel un enfant pourrait jouer et avec une cuisine grande et ergonomique. Il voyait facilement un grand brun travailler dans cette cuisine imaginaire.

- J'ignore si j'ai ça en réserve, monsieur Malfoy, répondit l'agent immobilier en remontant ses lunettes.

- Alors j'irai voir ailleurs, répliqua-t-il simplement en remettant ses lunettes sur le nez.

Il repartit sans un regard en arrière. Il était 21h passé lorsqu'il revint à l'hôtel. Après une bonne douche, il prit enfin la décision d'envoyer un message à son agent :

J'ai pris des vacances.

DM

La réponse ne tarda pas :

T'es un vrai connard ! Il t'a fallu 3 jours pour m'envoyer un message !

Si Blaise ne m'avait pas prévenu… !

Après tout ce que j'ai fait pour nous, tu m'as laissé sur le trottoir comme un vulgaire paysan !

Draco ne prit pas la peine de répondre au message de Gilderoy en roulant des yeux. Ce dernier exagérait toujours. S'il pouvait, il prendrait volontiers la place de Draco sous les feux de projecteurs. Il se laissa tomber sur le lit, un bras en travers de son visage.

- Je l'ai retrouvé...murmura-t-il dans le silence de sa chambre.

Après douze ans sans avoir eu de nouvelles de lui… ! Lorsqu'ils avaient fini leurs études à Poudlard, Harry Potter avait été recruté par la célèbre université de Londres qui forme les meilleurs policiers de l'Angleterre. Cela n'avait étonné personne. Potter était doué et cette voie était pour lui. Son père à lui l'avait traîné aux Etats-Unis où il avait subi une formation en accéléré à Harvard dont il était sorti diplômé à ses 20 ans. Draco avait perdu l'infime contact qu'il avait avec Potter à l'époque. Après tout, ils étaient plus ennemis qu'amis. Le jeune homme blond laissa s'échapper un souffle en tremblant en sentant son cœur battre la chamade. Il avait enfin une chance de faire les choses bien ! Il avait une seconde chance !

- Harry Potter, je jure de te faire mien !

~ O*O*O*O*O*O*O*O*O*O*O ~

Le lendemain matin, il partit tôt car son premier RDV avec l'agence immobilière était à 10h, il voulait revoir Potter avant cela. Le fait que ce dernier ne l'avait pas reconnu lui restait en travers de la gorge. Il voulait absolument mettre les choses au clair avec celui-ci. Après tout, comment pouvait-il le draguer si ce dernier ne savait pas qui il était ? Attends. Est-ce que ce dernier était en couple ?! Ou était-il marié ? Ooooh, il n'y avait pas pensé à cela ! En traversant la rue, il vit au loin la silhouette immense de l'homme qui occupait ses pensées. Il s'apprêtait à l'appeler lorsqu'une petite silhouette attira son attention. Une petite fille pas plus grande que trois pommes titubait à côté du brun en lui donnant la main. La petite fille semblait avoir à peine 2 ans et n'arrêtait pas de rire en levant de grands yeux admiratifs vers Potter. Ils s'arrêtèrent devant une grille et Draco lu le nom de l'endroit "Gringott Crèche, vos trésors entre de bonnes mains", il fronça les sourcils face au nom. Potter se baissa et prit la petite fille entre ses bras et la couvrit de baisers, ce qui la fit se tortiller de rire. Une jeune femme vint à leur rencontre, elle portait un uniforme rose et bleu, elle échangea quelque mots avec Potter avant de prendre la petite fille dans ses bras.

- Bye bye Papa ! réussit-il à entendre.

La petite fille agita ses mains énergiquement.

- Bye bye mon ange, sois sage !

Elle rit tandis que la femme l'emporta à l'intérieure de la crèche. Potter attendit jusqu'à ce que la porte ferme avant de faire demi-tour se dirigeant ainsi vers lui. Draco sentit les battements de son cœur s'emballer en voyant l'homme de ses rêves se diriger vers lui d'un pas confiant. Il était impossible que Potter ne le remarque pas, après tout Draco était sûr qu'il avait entendu son nom hier de la part de ses fans hystériques. Il ôta ses lunettes de soleil, prêt à engager la conversation. Mais, telle ne fut pas sa surprise à la réaction de Potter. Où plutôt de son absence de réaction ! Potter se contenta de passer à côté de lui sans lui lancer un seul regard. Piqué à vif, Draco se retourna et saisit vivement le poignet de l'homme brun. Telle ne fut pas sa surprise de se sentir s'envoler dans les airs dans une prise de jujitsu qu'il n'avait jusqu'alors vu dans les films. Il poussa un cri d'horreur et atterrit sur le sol violemment. Il en eut le souffle coupé. Une vive envie de pleurer face à la douleur qui venait d'irradier de ses fesses le saisit.

- Mais ça va pas la tête Potter ?! T'es taré ou quoi ! cria-t-il à la place.

Harry marqua un temps d'arrêt puis pencha la tête d'un côté en le regardant sans le voir :

- Je reconnais cette voix...commença-t-il

- Bien sûr que tu me reconnais espèce de taré ! Tu viens de me balancer par dessus toi !

- Tu es venu à l'Éclair de feu hier…. Draco Malfoy ?

- Bien sûr que c'est moi, imbécile ! T'es aveugle ou quoi ! Je voulais juste te parler, pas me faire balancer par-dessus ton épaule comme un vulgaire criminel !

Harry lui tendit la main avec un sourire circonspect.

- Je suis désolé, tu m'as surpris, dit-il, laisse-moi t'aider.

Draco prit la main tendue et se redressa avec un petit couinement de douleur en se remettant debout. La main de Potter était grande, chaude et légèrement cailleuse. Il frissonna en l'imaginant sur sa peau. Focus Dray, il est marié et père ! Père oui, mais marié ? Je ne vois pas de bague… - Comment ai-je pu te surprendre, on était face à face ! grogna Draco en croisant les bras sur sa poitrine.

- Hm, je ne vois pas.

- Oui, j'ai bien saisi que tu étais bigleux, ça n'a pas changé depuis le collège de toute façon. Je me demande bien à quoi peuvent te servir tes lunettes, bougonna Draco en époussetant ses fesses encore douloureuses.

- Malfoy, l'interrompit Potter d'une voix calme, je suis aveugle.

- Ça, je l'avais bien compris !

- Malfoy, répéta Potter sur un ton calme et lent.

Draco s'arrêta, releva les yeux vers le visage de Potter et fronça les sourcils.

- Aveugle dans le sens "je ne te vois pas", "je ne vois que du noir autour de moi," "je ne vois rien", "je ne peux pas voir"... Aveugle dans ce sens-là.

- Tu veux dire que … ?

- Oui. Aveugle comme dans je suis non-voyant.

Draco marqua un temps d'arrêt et le regarda avec incrédulité.

- Tu… tu...es aveugle ? Depuis quand ?

- Mes problèmes de vue se sont aggravés à la fin de Poudlard, je suis aveugle depuis mes 22 ans, répondit le pâtissier d'une voix calme.

- Tu es aveugle ?

- Oui.

Draco resta bouche bée face à cet homme qui le regardait pourtant avec intensité; Il se rendit compte alors que Potter ne le regardait pas vraiment. Et que cette impression qu'il avait que le jeune homme le regardait sans le voir n'en était pas une.

- Tu ne vois … pas ?

- Oui.

- C'est pour ça que tu n'arrêtais pas de dire que tu ne reconnaissais pas ma voix.

- Oui.

- Tu aurais pu être plus clair !

- Je ne vois pas comment, répondit-il d'un ton pince sans rire.

Draco cessa de fulminer et lui lança un regard incendiaire avant de se rendre compte que Potter était incapable de percevoir son expression.

- Ce n'est pas drôle, finit-il par murmurer.

Potter haussa les épaules en croisant les bras sur sa poitrine.

- Pourquoi tu portes des lunettes de vue alors ?

L'homme aveugle se contenta de hausser les épaules avant de répondre :

- Ça me donne un style. Et puis un pâtissier avec des lunettes c'est plus marrant.

- Quoi ?

Potter lui adressa un sourire narquois avant de dire :

- Je plaisante, c'est pour ma fille. Elle ne comprend pas trop pourquoi je ne vois pas, il haussa les épaules et se tut.

Draco saisit sa chance pour en savoir plus sur son ancien camarade de promotion :

- Tu es marié du coup ? Elle mignonne ta fille…

- Viens, je dois ouvrir bientôt. Je t'offre le petit déjeuner en guise d'excuse. Si tu l'acceptes bien sûr, lui dit Potter avec un sourire en coin.

Il hocha la tête avant de se rappeler encore une fois que son homologue ne le voyait pas.

- OK, mais ça a intérêt à être bon, Potter !

- Ne t'en fais pas pour ça.

- Tu n'as pas répondu à ma question… Tu es marié ? Avec quelqu'un de Poudlard ? s'enquit-il désespéré d'avoir une réponse à sa question.

- Non. Je ne suis pas marié. Et oui, je sais que ma fille est adorable.

Ils marchèrent tranquillement en silence et Draco était surpris de voir avec quelle facilité et aisance ce dernier se déplaçait dans la rue comme s'il y voyait.

- Tu es vraiment non-voyant ? On ne dirait vraiment pas.

- Je connais cette ville, j'y ai mes habitudes. Tout est une question d'habitude, dit-il simplement.

Il haussa les épaules en attendant que le feu passe au vert pour les piétons.

- Avant, j'avais une chienne qui était mes yeux. La transition a été violente et les premiers jours, semaines et mois ont été très difficiles et pénibles. Bella m'a beaucoup aidé. Elle était mes yeux, m'emmenant partout et me faisant découvrir la ville sous un autre aspect. Elle m'a été d'une aide précieuse.

- Elle est où maintenant ?

- J'ai été obligé de la faire euthanasier. Il y a deux ans. Elle avait une maladie cardiaque rare.

Il se tut et traversa dès que le feu passa au vert. Ils avancèrent en silence jusqu'à la boutique de Potter. Draco resta sur le côté et regarda celui-ci faire le nécessaire pour préparer sa boutique à l'ouverture.

Quelques instants plus tard, il était installé à une table avec un croissant et ainsi qu'une tarte à la citrouille devant lui. Potter lui déposa une théière et s'installa en face de lui.

- Alors ? Qu'est-ce tu fais ici, Malfoy ? Qu'est-ce que tu deviens ? D'après les cris que j'ai entendu hier, tu es assez connu…

- Je cherche une maison dans le coin. Je vais déménager ici.

- Est-ce un coin assez digne pour un Malfoy ? Répliqua le brun d'une voix taquine.

Malfoy tiqua avant de répondre d'une voix plus amère qu'il voulait :

- Je ne suis plus un Malfoy que de nom. Ma famille m'a renié à cause de ma sexualité.

- Ah. C'est-à-dire ?

- Je suis gay Potter ! Pourquoi tu n'es pas capable de comprendre ça tout seul ?

- Oh, pas la peine de me regarder de haut et avec ta suffisance Malfoyenne, grogna Potter en roulant des yeux.

Draco le regarda un instant avant de pouffer de rire. Il finit par goûter la tarte à la citrouille et en gémit de plaisir.

- Oh mon dieu ! C'est tellement bon !

- Je t'en prie, appelle moi Harry, gloussa le susnommé.

Draco leva les yeux au ciel avant de souffler.

- Je viens de lever les yeux au ciel, tu m'exaspères Potter.

- Ça ne change pas d'avant.

Ils restèrent silencieux pendant que Draco dévorait sa tarte.

- Qui est la mère de ta fille ? finit-il par demander en lui lançant un regard par-dessus sa tasse de thé.

- Pourquoi ça t'intéresse autant ?

- Parce que.

Potter haussa un sourcil sardonique.

- Très éloquent comme réponse.

- Ce qui m'étonne c'est que tu connaisses ce mot, Potter. Elle s'appelle comment ta fille et qui est sa mère ? répéta-t-il d'un ton exigeant.

Harry roula des yeux et sourit avant de répondre :

- Ma fille s'appelle Lohana. Elle va fêter ses deux ans dans un mois, dit-il d'une voix émerveillée.

- Et sa mère ?

- Elle n'a pas de mère. Je l'ai eu grâce à une GPA.

- Ah ?

- J'avais vraiment envie d'avoir un enfant mais je n'ai pas trouvé la bonne partenaire donc j'ai sauté le pas seul.

- Mais elle a deux ans, ça veut dire que tu avais déjà perdu la vue à ce moment-là, non ?

- Et donc, parce que je suis aveugle, je n'ai pas droit à la parentalité ?

- Ce n'est pas ce que je voulais dire.

- Ne t'en fais pas…

Il soupira et continua :

- J'ai de l'argent, je peux me permettre ce que d'autres personnes dans ma situation ne peuvent pas. J'ai une gouvernante qui vient m'aider chaque jour à prendre soin de ma fille. J'ai appris à me débrouiller également seul dès que j'ai eu ce projet.

Potter lui adressa un sourire mélancolique avant de se lever lorsque la clochette de la porte retentit.

- Bonjour, comment puis-je vous aider ? dit-il avec un sourire.

Draco resta dans son coin à déjeuner tranquillement tandis que la pâtisserie se remplissait doucement. Il n'y avait pas de Mme Potter, ni de futur Mme Potter. Il fredonna de joie en buvant une gorgée de son thé. Pour conquérir le père, il allait commencer par la fille. Il eut un petit sourire en coulant un regard plein de désir à Potter.

Il finit son petit déjeuner puis salua Harry avant de quitter la pâtisserie. Il n'avait pas oublié son rendez-vous avec l'agent immobilier.

A 16h30, il repassa à l'Éclair de feu, il en trépignait d'impatience. Il poussa la porte et fut accueilli par le tintement de la clochette et par un rire d'enfant. Harry était installé à l'une des tables avec sa petite fille sur ses genoux. L'image était magnifique : la fillette avait de magnifique cheveux noirs bouclés sur sa petite tête. Elle tourna la tête vers lui et Draco fut happé par ses grands yeux d'un vert aussi vif que ceux de son père. Elle lui adressa un sourire mutin et des fossettes se creusèrent sur ses deux joues roses. Elle était adorable. En la voyant, le mannequin blond eut une drôle de sensation dans ses tripes. Ce fut comme la première fois qu'il avait vu Harry Potter. Il y avait la même sensation. Comme s'il l'avait reconnu. Quand il avait vu Potter pour la première dans la boutique de Madame Guipure qui faisait les uniformes scolaires haut de gamme de la célèbre académie de Poudlard, il s'était dit "Oh, c'est toi !", son cœur avait commencé à battre la chamade sans aucune raison. Il avait juste reconnu Potter comme étant sa moitié. Comme son autre. Alors en la voyant cette petite fille brune aux yeux verts pétillants et au sourire plein de fossettes, il se dit "Oh oui, c'est elle. Elle est a moi."

- Lohana, soupira-t-il d'une voix où perçait la fascination et l'émerveillement.

Il s'avança alors vers eux sans faire attention à son environnement. La petite fille lui faisait des gestes joyeux en éclatant d'un rire cristallin. Il en fut subjugué. Il signala sa présence en s'installant à la table de Potter en lui lançant un petit salut :

- C'est Draco, je suis revenu. Tu ne m'avais pas dit à quel point Lohana était magnifique, dit-il d'une voix douce.

- Je croyais que c'était évident ! Elle ne peut qu'être magnifique ! N'est-ce pas ma petite princesse ? répliqua-t-il en faisant des chatouilles à fillette qui éclata de rire en le repoussant de ses petites menottes absolument adorable.

- Non, non, non ! cria-t-elle en riant.

- Je vais te manger, miam, miam, miam, grogna Potter d'une voix faussement grondante.

- Noooon ! Pas bon ! Pas manzer ! hurla-t-elle en tentant d'échapper à l'étreinte de son père.

- Oh mais siiii ! Tu es à croquer ma chérie !

La petite fille hurla de plus belle et tenta de fuir son ogre de père. Elle était aussi lumineuse que son nom le laissait paraître. Draco regarda la scène en sentant une boule de chaleur s'épanouir dans son ventre. Il avait l'impression de voir son mari et sa fille. Il avait l'impression de voir sa famille. Et sans son accord conscient, les mots échappèrent de sa bouche :

- Potter, épouse-moi.

Il écarquilla les yeux en se rendant compte des mots qui venaient de se précipiter hors de ses lèvres. Il se figea ne sachant pas quoi faire, ni comment revenir en arrière. Les yeux aveugles de Potter se posèrent sur son visage un instant, puis il laissa descendre sa fille qui s'enfuit immédiatement vers le comptoir de la pâtisserie vers la vendeuse rousse que Draco n'avait même pas remarqué.

- Ok, répondit le pâtissier en esquissant un sourire en coin.

Et l'esprit de Draco Malfoy quitta son corps. Harry Potter venait d'accepter de l'épouser.