Bonjour, bonsoir ! Albert Pichon est de retour après un terrible cliffhanger !
Mille merci à ViMiKi, ShainaCobra et Adaline's blue pour les reviews, c'est super de voir les gens suivre l'histoire !
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« Pourquoi je l'ai laissé rentrer ? » La question tournait en boucle dans l'esprit d'Albert depuis dix bonnes minutes. Saga s'était montré étrangement convaincant et avait réussi à l'embobiner en expliquant qu'il voulait lui parler en priver. Son encombrant invité ne s'était pas fait prié pour s'installer sur une des chaises de sa cuisine et attendait maintenant de se faire servir une boisson chaude.
« -Vous avez vraiment un très bon goût pour la décoration monsieur Pichon. »
Et il lui déblatérait des banalités pour essayer de le brosser dans le sens du poil. Le boulanger ne savait pas de quoi il voulait lui parler qui nécessitait à ce point qu'il soit de bonne humeur mais tout de même. Non son aménagement n'avait rien d'incroyable, les meubles provenaient d'une grande enseigne bien connue suédoise et l'électroménager avait été acheté dans un magasin d'une zone commerciale à côté de chez lui, le tout l'avait accompagné depuis la France. Même si c'était très gentil, Saga n'avait pas besoin de montrer son appréciation pour sa collection de bateaux en bouteilles ramenés de l'île de Ré ou pour le charmant bol breton où figurait son prénom. S'il osait lui faire un compliment sur son thé alors qu'il s'agissait d'une boîte du supermarché, il le mettait dehors. Heureusement pour lui, l'énergumène retint difficilement une grimace lorsqu'il en but une gorgée.
« -Bon mon cher Saga, qu'est-ce que je peux faire pour vous ? Comme vous avez dû le remarquer le magasin est fermé, j'imagine que vous ne m'avez pas attendu pendant des heures simplement parce que vous aviez une folle envie de macarons.
-Vous connaissez mon frère Kanon il me semble ? »
Albert aurait presque eu envie de lui faire croire que non mais cela n'aurait pas été très cordial. Surtout que le que le sujet avait l'air sérieux à la vue de la tête que tirait Saga, mais dans ce cas il aurait pu en parler directement au lieu de tourner autour du pot.
« -Oui j'ai eu l'occasion de le rencontrer, vous… »
''Vous vous ressemblez beaucoup'' lui brûlait les lèvres mais il se rattrapa en se souvenant qu'il parlait de jumeaux.
« -Vous devez être très proches ! »
C'était presque aussi bateau que sa première remarque mais légèrement moins idiot. La mine de dix pieds de long que lui offrit cependant l'autre homme lui expliqua cependant que ce n'était pas le cas.
« -Nous ne le sommes plus depuis bien longtemps… Répondit laconiquement l'énergumène.
-Vous savez, ça arrive de ne pas avoir des bonnes relations avec sa famille, ça ne veut pas dire que c'est irréparable. Prenez ma cousine Patricia, elle s'était brouillée avec sa sœur Jeannette parce qu'elle avait percuté son chien Courgette avec son vélo. La pauvre bête a fini boiteuse d'ailleurs. Elles ne se sont pas parlé pendant dix ans mais elles ont fini par faire la paix ! Alors je ne sais pas ce qui s'est passé entre Kanon et vous mais ça ne doit pas être aussi terrible.
-J'en ai peur, souffla Saga.
-Vous n'avez pas tué son chien quand même ? Taquina Albert. Et puis même ça, ça se pardonne avec le temps ! »
Le grec marmonna quelque chose que monsieur Pichon fut complètement incapable de comprendre. Il parlait grec depuis moins de trois mois, il ne fallait pas trop lui en demander. La langue était déjà assez compliqué à comprendre en étant clairement énoncée.
« -Je n'ai pas compris désolé, s'excusa-t-il.
-J'ai essayé de le tuer ! Explosa l'autre. Vous pensez vraiment que ça se pardonne ? »
Le boulanger se souvient alors que lors de sa rencontre avec Tatsumi, celui-ci avait vaguement mentionné une histoire de jumeaux qui avaient failli s'entretuer. L'un des deux qui aurait enfermé le deuxième dans une caverne pour qu'il se noie à marée haute. Ce pauvre Albert s'inquiéta ensuite d'avoir la personne à l'origine d'une atrocité pareille devant lui. Enfin il se rappela que tout ce beau monde s'était supposément repenti devant Athéna et était passé à autre chose.
« -Vous vous êtes racheté auprès de votre déesse non ? Tenta-t-il. Et votre frère aussi pas vrai ? Donc forcément ce n'est pas facile mais ce n'est pas impossible ! L'énergie démoniaque qu'il y avait sur votre sanctuaire n'affecte plus personne maintenant, il n'y a plus que le cosmos d'Athéna. Vous ne risquez plus de vriller donc il ne vous reste plus qu'à vous retrouver ! »
Comme diraient les jeunes, il était parti en freestyle total. Le boulanger voulait surtout le remettre de bonne humeur pour potentiellement retrouver le calme dans son logement. Et puis il était boulanger, pas psychologue, Saga avait besoin de l'aide de quelqu'un d'autre que lui.
« -Vous avez raison, approuva finalement le prétendu chevalier avec un sourire en coin, je ne dois pas me laisser abattre. Une nouvelle chance nous a été donnée et je vais en profiter.
-Eh bien voilà ! Ça c'est une mentalité que je préfère mon bon Saga ! »
Il ne lui restait plus qu'à le raccompagner à la porte et il pourrait retourner à ses cookies.
« -Cela me permet de revenir sur la raison de ma venue. »
Ah… Une faille dans son plan de fuite, il aurait dû y penser, on en revenait au frères de Saga. Albert ne lui serait d'aucune utilité, il était enfant unique. À la grande limite, le français avait eu un lapin en grandissant, mais ce n'avait rien d'un membre de sa fratrie. Et puis Kanon avait certainement une plus grande capacité émotionnelle que Civet…
« -Il est venu à mon attention que vous m'auriez vu un soir en compagnie d'un spectre d'Hadès.
-Un spectre d'Hadès ?
-Rhadamanthe… »
Si ! Ça lui revenait ! Le grand blond avec qui il avait cru voir Saga mais qui était au final Kanon. Les deux avaient une relation secrète et Saga ne devait pas être mis au courant. Des véritables Roméo et Juliette moderne ! Heureusement pour lui, le grec n'avait pas cru à toute l'histoire !
« -Ah… »
Sauf qu'il était maintenant devant lui à lui en parler, il avait donc dû comprendre.
« -Sachant que je ne me permettrais jamais de fréquenter l'homme qui a tué mon frère, vous vous doutez bien qu'il ne pouvait pas s'agir de moi.
-Évidemment, vous êtes un homme d'honneur mon brave Saga.
-Vous êtes trop aimable monsieur Pichon. Cependant si ce n'est pas moi que vous avez vu, cela voudrait dire que mon frère était avec cet homme… »
La voix devenait de plus en plus cassante à chaque mot qui sortait de sa bouche. L'idée de couple ne lui plaisait apparemment pas du tout, sauf que ce pauvre monsieur Pichon n'y était pour rien. En voyant la mine assassiné du grec, Albert ne savait pas sur qui il allait lâcher ses nefs : Kanon parce qu'il fréquentait quelqu'un de justement peu fréquentable, ce fameux Rhadamanthe pour avoir osé dévoyer son petit ou lui-même pour lui avoir appris la nouvelle. Ce n'était pas de sa faute cette histoire merci-bien.
« -Ce n'était peut être pas votre frère vous savez ? Essaya-t-il avec l'énergie du désespoir.
- Vous allez essayer de me faire croire que vous vous êtes trompé ?
- Vous savez Saga, ma vue n'est plus ce qu'elle était, mes yeux sont fatigués et je n'ai pas les moyens de me faire une paire de lunettes plus adaptées à ma vision. C'est très mal remboursé hélas… »
Sa vision de loin était parfaite, le boulanger avait juste un peu de mal avec ce qui se passait pile devant lui. Il était persuadé qu'il devait cela à sa consommation diligente de carottes depuis tout jeune.
« -Et puis si je dois tout vous avouez, j'ai du mal à reconnaître les gens, j'ai un jour confondu ma mère avec une parfaite inconnue à la sortie de l'école. »
L'anecdote venait de son meilleur ami d'enfance qui souffrait de prosopagnosie.
« -Alors oui j'ai cru voir quelqu'un de grand aux cheveux bleus avec cet homme, mais est-ce que ça voulait dire que c'était forcément votre frère ? Il faisait nuit en plus… Ça se trouve ses cheveux étaient violets, ou même noirs ?
-Vous êtes sûr de vous ?
-C'est justement parce que je n'étais pas sûr de moi à ce moment que je suis sûr de moi maintenant. Votre frère a sûrement assez de jugeote pour ne pas fréquenter un individu louche non ? Les informations que vous sont parvenues ont sûrement été déformées par les discussions à travers lesquelles elles sont passées. Ce n'était pas lui. »
Saga parût apaisé par ses propos, comme si le mensonge qu'il venait de monter de toute pièce lui paraissait bien plus probable que la simple vérité. Albert était simplement heureux que sa surenchère de doutes ait calmé l'autre énergumène, au moins pour l'instant.
« - Vous avez raison monsieur Pichon, ce n'était sûrement rien. J'ai été ravi de pouvoir discuter avec vous.
-Mais moi aussi Saga, c'est toujours un plaisir d'avoir des clients aussi sympathique que vous ! »
Le grec allait maintenant pouvoir rentrer gentiment chez lui et ne poser aucune menace imminente pour la vie de ce pauvre monsieur Pichon qui n'avait rien demandé et qui n'était qu'un pauvre témoin dans cette histoire.
« -Dites-moi monsieur Pichon, il ne vous resterait pas de ces petits gâteaux que je vous ai acheté la dernière fois ? J'ai bien entendu ce que vous avez dit tout à l'heure et je pensais en ramener à Kanon comme signe de paix. »
Mais il ne valait pas mieux que son jumeau celui-là ! Il était prêt à dépouiller le boulanger de tous ses gâteaux avec ses histoires larmoyantes, et Albert était assez bonne poire pour accepter.
« -Reprenez du thé, je vais regarder s'il en reste en bas… »
Sinon il lui ferait quelque chose de simple et de rapide, c'était pour la bonne cause.
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Voilà, voilà, j'espère que ça vous a plu! Albert sera de retour dans sa boulangerie dans le prochain chapitre !
