Salut à tous,

Me revoilà pour une petite NDT ^^' , je suis désolé pour le manque de réponse aux différentes reviews, elles me permettent d'avoir la motivation toutes les semaines de continuer à traduire cette magnifique fanfiction de Lomonaaeren même si l'histoire en elle même tient tellement en haleine ses lecteurs que je finirait un jour par la traduire tout de même.

Enfin, bon, comme je le disais, déjà, avant toute chose, un grand remerciement aux *regarde sa fiche* 9 ! personnes qui ont commenté ^^ c'est quelque de réellement réconfortant de voir que vous voulez lire la suite et que ma traduction n'est pas (trop) mauvaise.

Ensuite, merci aussi à qui mettent cette traduction en favoris et qui la suivent. C'est aussi quelque chose d'agréable à voir, que des personnes veulent la suite. Bref, enfin merci à qui lisent tout simplement cette traduction. C'est déjà impressionnant pour moi d'avoir plus de 50 personnes qui lisent cette traduction quotidiennement.

Outre tous ces remerciements, et cet étalage de sentiments que notre ami Ministre trouverai sûrement inutile, je voulais prévenir qui n'avaient pas remarqué (je le comprendrai je pense que je ne fais pas réellement attention à cela moi même sur les fanfics que je lis), un chapitre sortira le mercredi et le samedi. Sauf exception, même si la publication ne devrait pas être interrompue comme je l'ai vu sur plusieurs traductions, j'ai déjà traduits 20 chapitres sur les 45 de la fanfiction originale.

Sur ce, merci à qui m'auront lu déblatérer tout ses mots.

Et à samedi pour le prochain chapitre:)

PS : Sans spoiler, ce chapitre est l'un de ceux qui m'a donné une frénésie pour connaître la suite, et

après avoir traduits trois autres chapitres, et une crampe au poignet, je me suis finalement arrêté TT


Harry sentait son âme le tirailler en arrière pendant qu'il courait.

Cela signifiait qu'il ne pouvait pas se contenter de transplaner pour retourner directement à l'appartement. Il devait continuer à faire de petits sauts, à résister à l'envie de faire demi-tour et de retourner auprès de Jedusor. Sa magie appelait avec espoir la magie de Jedusor, Harry serra les dents et ignora l'attraction insupportable.

Il devait l'ignorer. Il était un putain d'idiot. Il avait été idiot de laisser les choses aller aussi loin.

Jedusor était peut-être convaincu que l'image du phénix était la marque de l'âme de Harry et que leur magie devait signifier autre chose qu'un lien d'âme sœur, mais s'il s'approchait suffisamment ou prenait assez de temps pour y réfléchir, il se rendrait compte de la vérité.

Et ce serait désastreux.

Cependant, plus il y pensait, plus Harry avait du mal à réfléchir. Il faillit faire demi-tour et repartir en transplanant dans la direction de la magie qui le traquait de Jedusor qui s'approchait de lui, puis il se souvint, en un éclair, de ce que Jedusor avait fait à Sirius, à Ron et à Hermione, et de ce qu'il ferait aux nés-moldus et aux Moldus s'il en avait l'occasion.

Mais Ron et Hermione avait assassiné des gens...

Ses tempes lui faisaient mal. Harry se rappela sévèrement qu'il devait penser à d'autres personnes plutôt qu'à lui-même.

Même s'il avait l'impression qu'il serait tout à fait justifié de penser à lui pour une fois.

La magie de Jedusor déferla sur lui, l'étreignant et le faisant trembler de plaisir. Il serra les dents et se remit en marche, en visant son ancien appartement plutôt que celui, plus cher, que Jedusor lui avait offert. La dernière chose qu'il voulait, c'était que ses parents, qui s'étaient battus si longtemps et si ardemment, le voient succomber à sa faiblesse.

Ce qui, à l'heure actuelle, semblait être ce qui allait se passer.

-HDD-

Tom fut un peu surpris de se retrouver devant l'immeuble qui abritait le vieil appartement miteux de Harry au lieu du nouveau, mais il haussa les épaules. Harry ne voulait pas de public, et le nouvel appartement accueillait les parents Potter.

Tom ne voulait pas non plus de public. Il s'avança d'un pas léger et posa la main sur la porte.

Les sorts claquèrent sous ses doigts et grognèrent vers lui. Tom retira sa main avec surprise et, une fois de plus, fût admiratif. Mettre en place des barrières contre quelqu'un dont la magie était entremêlée à la sienne aurait été hors de portée de Tom, mais Harry avait réussi.

Tom s'appuya contre le mur à côté de la porte. Les briques sales avaient probablement taché sa robe, mais il s'en fichait. Même son urgence avait diminué depuis qu'il savait que Harry se trouvait de l'autre côté de ces barrières. Harry saurait que les mots que Tom prononça ensuite n'étaient que la simple vérité.

« Il faut qu'on parle, Harry. »

Silence, mais la magie de Harry chantait autour de lui. Il se tenait de l'autre côté des barrières, probablement incapable de se convaincre de s'éloigner davantage. Tom laissa sa main s'éloigner et flotter à quelques centimètres des barrières, et soupira lorsque le plaisir le traversa comme une pulsation de plaisir.

« Si tu ne veux pas de moi dans ton lit ce soir, » dit-il doucement, « alors je n'y serai pas. »

Le silence sembla prendre une allure de surprise et d'écoute. Tom sourit et inclina la tête, les yeux mi-clos. Mon Dieu, il se sentait si bien.

« Je ne veux pas que quelqu'un se refuse à moi. Je n'ai jamais fait ça de ma vie et je ne le ferai jamais. Mais j'ai besoin de te parler. Nous devons comprendre pourquoi cela s'est produit et ce qu'il faut faire. »

Le silence semblait l'écouter encore. Tom attendit. Les instants passèrent et sa patience ne fit qu'augmenter, parce qu'être avec l'homme qui lui donnait ce sentiment valait la peine.

Puis la voix de Harry dit : « Et si je te disais de t'en aller, le ferais-tu ? »

« Je ne te coucherai pas sur le lit. Je ne te toucherai pas. Mais je ne m'en irai pas, non plus. Tu sais aussi bien que moi qu'une telle chose n'est pas un événement ordinaire, et au moins, nous devons réfléchir à la façon dont nous allons gérer la nouvelle qui se répandra au-delà du gala. »

« Est-ce que quelqu'un a remarqué... »

« Amélia Bones l'a remarqué, si personne d'autre ne l'a fait », dit doucement Tom. Il devait mettre un terme à ce fantasme d'évasion auquel Harry se livrait manifestement. Il l'avait fait lorsqu'il s'était enfui dans la nuit, et maintenant il voulait prétendre qu'il pouvait se cacher à nouveau, tant que le rocher sous lequel il rampait était assez grand. « Et même si elle ne veut pas faire de commérages, elle voudra aussi savoir ce qui s'est passé. Et il y avait des journalistes. Veux-tu vraiment que Madame Skeeter soit celle qui contrôle le récit que nous diffusons ? »

Encore un silence, mais cette fois-ci résigné. Tom ne fut pas surpris lorsque les sorts s'abaissèrent, il franchit immédiatement la porte et monta les escaliers jusqu'à l'appartement de Harry. Il ne prit pas la peine de frapper.

Harry se tenait dans l'obscurité, le regardant fixement. Tom s'adossa au mur près de la porte, comme il l'avait fait à l'extérieur du bâtiment, et inclina la tête. Ses nerfs brûlaient comme des feux d'artifice, mais il avait donné sa parole de ne pas le toucher.

Être si près de lui était...

C'était plus que ce qu'il n'avait jamais espéré.

« Nous devons leur dire la vérité », dit Harry.

« Que nos magies se sont entremêlées ? D'accord, mais ils voudront quand même savoir pourquoi. » Tom marqua une pause, mais Harry ne dit rien. « Et je veux savoir pourquoi, moi aussi », poursuivit-il d'une voix qu'il n'avait pas besoin de transformer en ronronnement doux et velouté. Elle était naturellement ainsi. Sa magie se répandit dans l'appartement comme une flaque d'eau, atteignant Harry avec insistance. « Ce genre de choses ne se produit pas habituellement. »

« Et si je te demandais de t'en aller et de ne plus en parler ? »

Tom secoua la tête et laissa éclater la colère qu'il avait ressentie. « Tu ne me dois ni ton corps ni ton lit, même si je les désire. Tu me dois une explication. »

Harry resta silencieux suffisamment longtemps pour que Tom se demande s'il essayait de trouver les mots. Puis il releva la tête, et le faible clair de lune qui passait par la fenêtre éclaira son expression.

« Je ne sais pas. »

Tom arracha leur magie jointe, sa colère grandissant en lui comme une flamme. Harry sursauta et recula d'un pas. Cette fois, Tom le suivit. Il n'en pouvait plus de voir Harry lui montrer sa magie, lui lancer un défi ou l'embrasser, puis agir comme si le fait de reculer allait résoudre tous leurs problèmes. Si c'était un plan de Dumbledore, c'était le plus exaspérant que Tom ait jamais vu.

« Tu sais. », dit-il, la voix basse. « Tu en sais plus que moi à ce sujet. Tu t'attendais au moins à ça. Je l'ai vu dans tes yeux. Je le sens à travers ta magie. Dis-moi, Harry. »

« Pourquoi devrais-je le faire, alors que tu vas t'en servir pour faire du mal ? » Harry hurla, puis se lança brusquement vers Tom. Tom ne sut jamais par la suite s'il avait l'intention d'attaquer ou de passer devant lui en courant et de se lancer dans une nouvelle course-poursuite inutile et futile.

L'instinct de Tom lui fit attraper Harry dans un filet magique avant qu'il ne puisse s'échapper. Le filet passa devant Tom, brutal même s'il aurait essayé de le rendre plus doux dans une autre humeur, et projeta Harry contre le mur opposé à la porte. Ses bras et ses jambes s'étalèrent, le clouant au sol, impuissant. Mais sa bouche était encore ouverte dans un grognement de défi lorsque Tom s'approcha de lui.

« Je ne te toucherai pas », dit Tom à voix basse. Il essayait de retrouver le sentiment de joie qui l'avait envahi lorsqu'il avait suivi les transplanages de Harry à travers la campagne, mais ce sentiment avait été englouti par la triste impression que Harry lui cachait la vérité, probablement à cause de quelque chose que Dumbledore avait dit. Comment Tom pouvait-il espérer surmonter ce genre d'endoctrinement alors que la douceur, l'honnêteté, la violence et même leur magie entremêlée n'y parvenaient pas ? « Mais tu vas me dire la vérité. »

Harry le regarda, tremblant, jusqu'à ce qu'il s'approche de lui. Puis il murmura quelque chose. Tom se pencha pour entendre.

L'une des mains de Harry s'élança aussitôt dans un coup de poing visant l'oreille de Tom, prouvant que les liens que Tom croyait l'attacher au mur n'étaient pas si sûrs après tout. Une fois de plus, Tom réagit par instinct. Il saisit les poignets de Harry et les fixa au mur au-dessus de sa tête, étourdi par la colère.

Son étourdissement lui fit perdre de vue ce que ses sens lui disaient pendant un long, très long moment.

Puis il baissa les yeux et vit la façon dont les flammes bleues s'enroulaient autour du poignet droit de Harry et léchaient doucement les doigts de Tom.

Tom ressentit la sensation que d'autres personnes lui avaient décrite au même moment. C'était comme si une blessure qui avait saigné si longtemps qu'il ne la sentait plus s'était refermée d'elle-même. Tom resta là, haletant et tremblant, et Harry le fixait avec des yeux si grands que Tom ne pouvait plus y lire la moindre émotion.

Tom tourna le poignet de Harry et utilisa la magie pour aiguiser ses yeux jusqu'à ce qu'il puisse voir à travers les ténèbres. Cette fois, il pouvait voir les chaînes brisées sous le phénix, ce qu'il avait pris pour une partie de l'image globale de la marque d'âme de Harry. Et il pouvait distinguer les petites lettres qui s'enroulaient autour d'elles.

Thomas Elvis Jedusor.

Tom leva lentement les yeux, l'air autour d'eux étant chargé d'émotions complexes. Harry ne tremblait plus, mais il avait toujours les yeux écarquillés. Tom se pencha plus près de lui, et c'est lui qui tremblait maintenant, bien qu'il n'aurait pu dire si c'était avec tendresse ou avec rage lorsqu'il siffla en Fourchelangue : « Dis-moi la vérité, chéri. »

Merde. Merde, merde, merde.

Le mot s'était répété tant de fois dans la tête de Harry qu'il commençait à perdre tout son sens. Le monde semblait s'être brisé et écroulé tout autour de lui. Les flammes bleues dansaient sur son poignet, alors qu'elles n'auraient jamais dû s'y trouver.

La vérité était révélée, alors qu'il était persuadé qu'elle ne le serait jamais.

Et Jedusor le tenait, et tout ce que Harry pouvait penser, c'était la douceur qu'il ressentait, malgré les doigts fléchissants qui s'enfonçaient dans ses poignets, qui allaient faire apparaître des bleus sur ses poignets. Une partie de lui avait cessé d'hurler lorsque Jedusor avait touché sa marque. Il y avait eu un silence dans sa tête, au centre de tous les tourbillons, de la culpabilité, de la peur et du doute. Il avait son âme sœur.

Celui que je ne peux pas avoir. Qui pourrait détruire le monde avec son pouvoir si je tombais amoureux de lui.

C'était l'une des principales raisons pour lesquelles Dumbledore lui avait dit d'éviter de révéler le secret. Il avait testé le pouvoir de Harry lorsqu'il était enfant, et l'avait gravement averti par la suite qu'il était excessif.

Ne t'approches pas de Tom, non pas parce qu'il ne mérite pas d'avoir son âme sœur, mais parce que personne ne mérite le niveau de pouvoir que vous auriez ensemble.

« Dis-moi, chéri ».

Les mots en fourchelangue résonnèrent à ses oreilles. Harry n'avait jamais pensé qu'il serait aussi tenté de révéler la vérité. Il ferma les yeux et attendit. Tôt ou tard, pensa-t-il, la dernière partie saine de son esprit dérivant sur ce qui ressemblait à un radeau au-dessus des eaux profondes et sombres, Jedusor se sentirait frustré par son silence et le quitterait.

Le reste de lui-même, la partie qui nageait dans ces eaux sombres comme un prédateur, savait qu'il était autant une merde que l'homme en face de lui.

Le silence perdura, et les flammes bleues montèrent et descendirent, leur lumière vacillante projetant des ombres étranges sur les paupières de Harry. Lorsque Jedusor bougea, il ne put s'empêcher d'ouvrir les yeux, espérant y voir de la frustration. Du mépris. Du dégoût. Tout ce qu'il pouvait espérer.

Au lieu de cela, Jedusor le regarda avec des yeux affamés et embrassa sa marque, puis relâcha ses poignets. Les flammes bleues s'éteignirent immédiatement, mais les sensations qu'elles avaient procurées ne s'estompèrent pas. Harry savait exactement où se trouvait Jedusor lorsqu'il s'éloigna et se dirigea vers les fauteuils insuffisamment confortables au centre de la pièce. Il l'aurait su s'il avait été aveugle et sourd.

D'un geste de sa baguette, Jedusor alluma la cheminée et transfigura le fauteuil en face de lui en un fauteuil moelleux qui avait l'air d'être équipé de cinq oreillers et d'un ensemble complet de dentelles. « Assis-toi, Harry, s'il te plaît. »

Harry se dirigea lentement vers lui. Au moins, Jedusor ne semblait pas prêt à bondir et à plaquer Harry contre le lit ou le mur. Et une partie de Harry le regrettait, car malgré tout, il n'aimait pas savoir qu'il serait vierge toute sa vie et il voulait savoir ce que c'était que d'être dans quelqu'un, d'avoir quelqu'un en lui.

Il reprit son souffle et s'assit. C'était sa faiblesse qui avait contribué, en grande partie, à sa trahison de l'Ordre.

« Je ne te ferai pas de mal », souffla Jedusor. Ses yeux traçaient les contours du visage d'Harry, encore et encore. « Si tu savais combien de temps j'ai attendu, ce que je ferais pour répondre à tous tes besoins et te réconforter... »

« Pour que tu puisses avoir le pouvoir dont tu as besoin pour dominer le monde et détruire l'Ordre, je sais. », dit Harry avec irritation, en se penchant en arrière et en essayant de ne pas remarquer le moelleux des oreillers contre lesquels son dos et son cul reposaient.

« Pour que je puisse te gâter au-delà de toute mesure. Pour avoir quelqu'un à aimer, qui m'aime en retour. Pour que je puisse utiliser tout notre pouvoir pour te défendre. »

Harry baissa les yeux, car les mots semblaient convaincants, mais d'un autre côté, Jedusor était un politicien habile qui jouait avec les mots pour gagner sa vie. Il ne bougea pas et Jedusor continua d'une voix plus légère.

« Tu ne veux pas me dire pourquoi tu t'es caché, mais je pense que je peux deviner. Tu es né avec ma marque au poignet, et à cette époque, j'étais un politicien bien connu. Je suis sûr que tes parents ont été horrifiés et qu'ils ont immédiatement rapporté la vérité à Albus. Il a été consterné, mais d'un autre côté, il s'est réjoui, car il connaissait le poids de l'arme qu'on lui avait donnée. »

« Ils n'ont jamais voulu que je sois une arme ! » Harry releva le regard et parvint à le maintenir malgré l'émotion qu'il éprouvait à voir Jedusor le regarder de la sorte. « Ils ne m'ont jamais dit d'essayer de t'assassiner ou quelque chose comme ça ! »

« Il y a différentes sortes d'armes. » Jedusor prononça ces mots sur un ton étrange, un ton qui, Harry s'en rendit compte brusquement, ressemblait beaucoup à de la joie. Et Jedusor l'observait, les dents sorties avec un sourire, une main se levant pour se tendre vers Harry, comme s'il ne pouvait pas s'en empêcher. Harry eut le souffle coupé. Il avait pensé que Jedusor essaierait de le manipuler tout de suite, de le mettre en cage ou de l'attacher ou quelque chose comme ça, mais il semblait simplement heureux.

Ce n'est pas une garantie qu'il ne te manipule pas, Harry, se rappela Harry et se remit en place, son regard agacé et sceptique fixé sur Jedusor. Au petit sourire qui se dessina sur le visage de ce dernier, il le reconnut.

« Par exemple, » dit doucement Jedusor, « que dirais-tu si quelqu'un forgeait une arme contre ton cœur ? »

« Cela n'est pas arrivé. » Harry se sentit comme si on l'avait jeté d'un balai. Secoué. Étourdi. Il secoua la tête, serrant ses mains sur ses genoux. « Tu n'as pas été blessé par mon absence. »

« Oh ? » Jedusor continuait de sourire, mais il baissait aussi la tête comme une licorne sur le point de charger. « Je suppose que Dumbledore t'a dit que j'étais incapable de ressentir un désir ardent, de vouloir que mon âme sœur soit à mes côtés, de me sentir seul parce que je n'avais personne alors que la plupart des gens autour de moi étaient en couple. »

Harry frissonna, une sensation semblable à une chanson l'envahissant. Il voulait entendre cela, s'avoua-t-il. Il voulait être désiré. Il avait passé tellement de temps à Poudlard, assis tout seul à écouter les murmures des gens autour de lui, et à voir comment leurs yeux brillaient lorsqu'ils regardaient leurs âmes sœurs, et à savoir qu'il n'aurait jamais cela.

Il avait aussi connu la solitude et la nostalgie dont parlait Jedusor.

Je ne peux pas croire que je pense à nouveau à trahir l'Ordre, pensa brusquement Harry avec dégoût, et il essaya de détacher ses yeux de ceux de Jedusor. C'était difficile. Leur magie était retombée pour s'enrouler paresseusement dans l'air, au lieu d'exercer une traction active, mais Harry voulait continuer à le regarder. Il voulait l'écouter. Il voulait le toucher.

Non, je ne peux pas. Je sais pourquoi je ne peux pas. Ce n'est même pas le sexe qui est important.

C'est que cela pourrait me conduire à tomber amoureux, et Jedusor serait plus fort ainsi.

« Oui, » dit Jedusor. « C'est ce qu'il t'as dit. »

« Il avait raison, n'est-ce pas ? » Harry grimaça au moment où il prononça ces mots. D'une manière ou d'une autre, ils se retournaient contre lui avec une douleur qui se reflétait. Il dut faire un effort pour se forcer à prononcer les suivants. « Tu n'as jamais dit clairement ce que tu ressentais. Juste que tu donnerai une récompense à ton âme sœur si elle se manifestait. »

« Alors parce que je ne montre pas mes sentiments au public comme Dumbledore pense que je devrais le faire, je dois être puni ? »

L'agonie chanta au milieu de la poitrine de Harry et il sursauta. Jedusor se pencha immédiatement en arrière sur sa chaise, le visage doux avec quelque chose que Harry aurait appelé du remords s'il n'avait pas su mieux.

« Je suis désolé. J'essaierai de mieux me contrôler. »

« Qu'est-ce qui se passe, Jedusor ? Est-ce que je souffre parce que notre magie est encore liée ? »

Harry se lécha les lèvres et ignora la douleur distincte qui l'assaillait parce qu'il y avait encore de l'espace entre leurs chaises. C'était supportable, essaya-t-il de se convaincre.

Jedusor resta immobile un long moment. Harry se tourna vers lui et découvrit que ses yeux s'étaient rétrécis, ne montrant rien d'autre que de l'obscurité, aucune émotion que Harry pouvait reconnaître.

« Tu es donc têtu à ce point, » dit Jedusor doucement. « Ou bien tu as volontairement endormi tes sens. Tu souffres parce que le lien émotionnel a déjà commencé à se former entre nous, Harry. »

Harry se détourna et enfouit son visage dans ses mains. Il entendait son souffle s'engouffrer dans ses oreilles, comme le débit d'une rivière en crue, et il sentait l'impatience et la colère de Jedusor clapoter autour de lui comme des vagues.

Harry se demanda s'il serait capable d'expliquer qu'une grande partie de ses émotions venait du fait que, quoi qu'il arrive maintenant, il ne pourrait pas se déconnecter de Jedusor et faire ce que Dumbledore voulait qu'il fasse. Ils lui avaient dit d'agir comme un bon garçon, en gros, comme quelqu'un qui ne pourrait jamais avoir son âme sœur pour de bonnes raisons.

Et maintenant, il s'avérait que cela n'avait plus d'importance. Il ne pourrait pas faire ce qu'ils voulaient, même si la raison était excellente.

Il allait probablement finir par être tenté au-delà de ses capacités, juste parce que Jedusor était là. Il était faible.

Et il était libre.

-HDD-

Tom ne savait que faire des émotions qui l'envahissaient. En ce qui concernait ce lien particulier, il était aussi inexpérimenté que Harry. Peut-être aurait-il pu faire la part des choses s'il les avait ressenties une à une, mais c'était un océan chaotique, et il devait résister à la tentation de tendre la main et de toucher Harry, ce qui, il le savait instinctivement, l'aurait rendu plus facile à naviguer.

Mais il comprenait une chose. Elle était claire et brillante et le transperça.

C'était la joie.

Tom sourit, et il continua à sourire quand Harry lâcha ses mains de son visage et leva prudemment les yeux. « Ils t'ont refusé toute forme de bonheur, n'est-ce pas ? » demanda-t-il, sans se soucier du timbre de sa voix, pour la première fois depuis plus d'années qu'il ne pouvait s'en souvenir. « Ils ont dit que tu ne pouvais pas être avec moi. Ils ont dit que tu ne pouvais rien faire pour soulager ta douleur. Ils ont dit que tu ne pouvais pas essayer de me faire changer d'avis. »

« Ils n'ont pas dit ça », dit Harry, mais son visage était ouvert d'une manière que Tom n'avait pas osé espérer si tôt, et la joie brillait encore en lui. Cela rappelait à Tom le premier rayon de lumière d'une étoile après un orage. « En fait, mes parents voulaient que je sorte avec quelqu'un d'autre, pour essayer d'avoir une chance d'être heureux. »

Tom ne prit pas la peine de cacher sa jalousie écrasante, qui allait se répandre à travers le lien. Il se contenta de dire : « Tu ne pensais pas pouvoir le faire ».

« À moins de sortir avec un veuf, comment pourrais-je priver quelqu'un d'autre de son bonheur ? » demanda simplement Harry. « Et je ne serais pas de très bonne compagnie, sachant que je cache ta marque d'âme. »

« Tu me voulais. »

« Je voulais la personne que tu aurais été si tu étais né avec une conscience. »

Tom haussa un sourcil et laissa cette déclaration s'éteindre dans le silence du lien qui les unissait.

Harry détourna le regard, mais Tom pouvait voir la façon dont ses lèvres se contractaient.

« Tu dois savoir, » dit Tom calmement, « que je n'ai pas l'intention de te laisser cacher la marque et faire comme si rien ne s'était passé. »

« Oui, je sais. Et je... »

D'autres émotions traversèrent le lien, et Tom se contenta d'attendre. Il ne savait pas si Harry lui-même comprenait pleinement les raisons de son comportement en ce moment.

Harry releva la tête. Il laissa tomber ses mains sur les côtés et fixa Tom dans les yeux. « Tu ne leur diras rien. »

« Tout ce que tu me diras restera strictement entre nous, oui », promit Tom immédiatement.

Harry acquiesça. « Je savais pourquoi il fallait le faire. Je savais qu'ils avaient peur que tu gagnes en puissance magique et que tu t'en serves pour devenir un dictateur que personne ne pourrait arrêter. Je sais que ce n'est probablement pas la magie ou le destin qui fait que les gens deviennent des âmes sœurs. Sinon, pourquoi certaines personnes naissent-elles avec des marques à bords noirs ? Qu'est-ce qu'un bébé peut bien faire pour mériter cela ? Ce n'est donc pas ma faute si j'ai ta marque. C'était juste de la malchance. Je dois vivre avec, mais ce n'est pas une douleur que l'on m'a souhaitée. J'ai entendu tous les arguments. »

Tom bougea avant d'y penser, bien qu'il n'ait pas franchi la distance entre leurs chaises au cas où cela arrêterait la confession de Harry. Il envoya une longue impulsion à travers sa magie, qui s'écoula autour de Harry, enveloppant ses épaules. Harry ferma les yeux et frissonna.

« J'ai entendu », murmura-t-il. « J'ai compris tous les arguments. Et je savais que mes parents et le professeur Dumbledore ne faisaient que ce qu'ils pensaient être le mieux. »

« Mais en même temps, je les détestais pour ça. »

Tom déglutit. Il pensait qu'il se mettrait à baver sinon. Harry venait de lui avouer quelque chose que Tom était certain qu'il n'avait jamais dit à personne d'autre. Ils auraient été trop enclins à mal le comprendre.

Et il était assez intelligent pour garder le silence, tandis que Harry tâtonnait lentement en exprimant des pensées qu'il avait dû taire toute sa vie.

« Ils ont dit que les gens devaient faire des sacrifices. D'accord, mais ils avaient leur âme sœur. Ou ils ont eu cette chance et l'ont gâchée, mais ils n'ont jamais pensé qu'ils ne pourraient jamais avoir ce bonheur. Ils voulaient que je fasse ça pour eux, et je n'étais qu'un enfant quand ça a commencé, et j'ai détesté ça. Ils disaient que tu étais déjà un dictateur et que tu menais une guerre qui était sur le point d'être déclarée, et... »

Harry reprit sa respiration.

« Et les quelques fois où j'ai posé des questions à ce sujet et demandé pourquoi tu n'avais pas déjà commencé la guerre si tu haïssais tant les Moldus, ils m'ont dit que c'était une question stupide et que tu essayais de nous mettre sur nos gardes. Ils ont laissé entendre que j'étais stupide de ne pas l'avoir vu. Pendant des années, je me suis dit qu'ils n'avaient pas utilisé le mot "stupide" et que je le prenais trop au sérieux, mais je l'ai quand même fait. Je leur en ai voulu ».

Le ressentiment brûla leur lien avec Tom, une flamme propre, bien plus propre que ce que l'Ordre et Dumbledore entre eux avaient fait à Harry. Il ne put s'empêcher de se pencher sur le bord de sa chaise et de murmurer : « Tu n'as pas besoin de me le cacher. Je comprends. Tu ne voulais pas les interroger, mais tu ne pouvais pas faire autrement. Et tu n'avais personne à qui te confier, personne qui puisse te comprendre, personne qui puisse jamais partager cette proximité... »

Harry s'étouffa.

Et il tendit la main.

Tom se leva aussitôt et s'approcha pour la prendre. Dès que leur peau se toucha, il siffla en réponse.

Le feu du ressentiment de Harry sembla se transformer en une flamme pure et brillante et bondir le long de ses nerfs. Tom se balança un peu, sentant la pression dans ses yeux, ses membres, ses épaules.

Harry referma ses doigts en un nœud serré autour de ceux de Tom, à l'opposé de ses paroles. « Même maintenant, je me demande si j'ai fait quelque chose de mal, si je suis en train de faire quelque chose de mal, si je me crée des justifications parce que je te veux tellement. »

C'était tout ce que Tom avait besoin d'entendre. Il tira très fort. Harry faillit rouler hors de sa chaise, puis se redressa et fronça les sourcils.

Tom l'attira plus près de lui, entourant Harry de ses bras et posant son menton sur la tête de son âme sœur. La marque sur le poignet de Harry remplissait le lien qui les unissait de sa propre pulsation, si forte que Tom pouvait l'entendre comme un battement de tambour. Il chuchota à l'oreille de Harry : « Je serai plus qu'heureux de me tenir entre eux et toi. Dis-moi ce qu'il faut dire, mon chéri. Je te défendrais avec mon seul corps si je n'avais rien d'autre. »

Harry frissonna, d'un mouvement profond qui semblait aller jusqu'à ses os. Tom se pencha plus près et attendit les instructions, ses mains remontant doucement le long du dos de Harry.

-HDD-

Harry se demandait comment il pouvait à la fois se haïr pour avoir trahi l'Ordre et être si soulagé.

Il avait porté ces faits, ces émotions, pendant des années sans les laisser sortir. À quoi cela servirait-il ? Il comprenait pourquoi il ne pouvait pas être avec Jedusor. Il ne voulait pas être avec quelqu'un qui haïssait les gens comme sa mère simplement parce qu'ils existaient. Et il ne voulait pas non plus priver les autres de leur âme sœur. Il n'y avait pas de bonne solution. Il était coincé.

Il avait dit tout cela à Jedusor, et il s'était attendu à un refus. Peut-être qu'une partie de lui l'espérait.

Qui voudrait de quelqu'un de faible et de pathétique, qui vous rabat les oreilles avec des choses qui ne peuvent être changées ?

Et puis il s'était rendu compte que pour Jedusor, tout cela pouvait être changé. Il y avait d'autres options que de laisser Harry souffrir en silence jusqu'à la fin de ses jours. Peut-être que sa mère l'avait vu plus tôt, même, pensa soudain Harry.

Et Jedusor avait attendu son âme sœur si longtemps qu'il aurait probablement accepté bien pire.

Harry déglutit et ferma les yeux. Il avait l'impression que la chute libre qui avait commencé lorsque les flammes bleues avaient jailli autour de ses poignets avait repris.

« Je ne veux pas que tu les détestes, » marmonna-t-il.

« Il est trop tard pour ça. »

Les yeux de Harry s'écarquillèrent. Merde, il avait été tellement stupide, agissant comme si le désir de Jedusor pour son âme sœur avait garanti la sécurité de ses parents. Il poussa fortement contre les bras de Jedusor, mais ce dernier se contenta de le regarder d'un air amusé et d'attendre.

« Si tu fais quelque chose comme te venger de mes parents ou essayer de les faire arrêter à nouveau pour m'avoir éloigné de toi... »

« Cela me fait regretter de les avoir graciés ». Jedusor ajouta à ces mots un haussement d'épaules verbal qui provoqua un regard noir de la part de Harry. « Non, ce n'est pas ce que je veux dire, » ajouta Jedusor en anglais. « Je ne dirai rien tant qu'ils ne te dispute pas, ne te traitent pas de faible, de traître ou de n'importe quel autre nom qui te passe par la tête en ce moment. Mais je ne vais pas rester les bras croisés et les laisser faire. Et je n'aurai aucune pitié pour Dumbledore. »

Harry hésita. Une partie de lui voulait être sans pitié pour Dumbledore. Mais... « Il a agi avec de bonnes intentions », dit-il. « Je veux dire qu'il pensait vraiment que tu allais déclencher une guerre et commencer à massacrer tous les nés-moldus et les Moldus. »

« Et je pensais vraiment que c'était un idiot qui prenait des risques ridicules à cause de son idiotie et qui attendait des autres qu'ils supportent le poids de ces risques. La sincérité de ces convictions justifierait-elle une tentative d'assassinat ? »

Harry ne dit rien. Oui, il savait depuis le début que Jedusor verrait les choses différemment. Bien sûr qu'il le savait. Pourquoi s'attendait-il à une autre réponse ?

Jedusor lui déversa d'autres émotions : un désir aussi lointain que des icebergs, et une lassitude qui obligea Harry à fermer les yeux. Oui, il avait ressenti ces choses, même s'il avait toujours su où se trouvait son âme sœur. Mais la lassitude de savoir que presque tout le monde avait un partenaire ou une chance d'en avoir un et que lui n'en aurait jamais, c'était la même chose.

« Tu ne me fais pas confiance, » dit Jedusor. « J'accepte que cela prenne du temps. » Sa voix était aussi douce que le crépitement d'un feu. « Et je ne te fais pas entièrement confiance non plus, mon chéri. D'abord, je suis toujours en colère. »

Ces derniers mots sont retombés en Fourchelangue. Harry aurait croisé les bras s'il avait pu, mais il était trop près de la poitrine de Jedusor pour cela. En revanche, il le regarda droit dans les yeux, avec un air de défi.

« Il faisais ce qu'il pensait être le mieux. »

« Oh, oui, l'excuse d'Albus Dumbledore. » Jedusor réussit à le fixer comme un prédateur qui tourne autour de lui, même s'il était là et tenait déjà Harry dans ses bras. « Ce qui veut dire une excuse qui n'a pas de sens. Je sais qu'il t'a endoctriné avec la conviction de ma terrible nature, mais tu es un adulte, Harry. Je me serais attendu à une tentative de questionnement. J'aurais attendu du défi, étant donné ce que tu m'as montré, plutôt que ce dévouement à vivre la vie d'un martyr passif. »

« Je croyais que tu étais mauvais ! » Harry tenta de se dégager. Jedusor le lâcha, mais le poussa contre le mur et enroula ses mains autour des poignets de Harry. Les flammes bleues reprirent vie, remplissant la pièce d'une lumière douce et diffuse.

« Tu es plus intelligent que de penser qu'un être humain est capable de faire le mal sans raison. »

« Les sorciers noirs le font tout le temps ! »

« Et les sorciers de la Lumière qui s'acharnent à massacrer des innocents pour faire valoir leur point de vue ? »

Harry ferma les yeux. Le monde basculait autour de lui. Il savait ce qui allait se passer, il connaissait la révélation qui montait dans son esprit, et il avait essayé de l'éviter. Il frissonna.

« Viens ici, Harry. »

Jedusor le prit à nouveau dans ses bras. Harry refusa de le regarder. Il savait, il savait que ce n'était pas la faute de Jedusor, mais il en était le catalyseur, et Harry ne voulait tout simplement pas le regarder en ce moment.

Il avait déjà douté. Il avait vu que personne d'autre au monde que l'Ordre du Phénix ne pensait qu'une guerre allait éclater, et il s'était remis en question. Il avait brûlé de ressentiment lorsqu'il avait découvert qu'il avait une forme d'Animagus serpent et que cela signifiait qu'il ne pourrait jamais poursuivre son entraînement, au cas où Jedusor ferait attention à lui.

Et pendant tout ce temps, il s'était efforcé d'oublier ses doutes. D'autres personnes se sacrifiaient pour l'Ordre et la guerre. Ses parents et Sirius avaient abandonné tout espoir d'une vie normale, du moins jusqu'à ce que Jedusor gracie Lily et James. Ron et Hermione avaient renoncé à vivre dans le monde normal, le "vrai" monde, peu après leur sortie de Poudlard, et Hermione avait dû renoncer à une partie de son innocence si elle avait tué des gens.

Mais aucun d'entre eux n'avait fait autant de sacrifices que lui.

Et pour quoi ? En fin de compte, cela n'avait pas d'importance. Dumbledore avait encore dit à d'autres personnes qui était l'âme sœur de Harry. Jedusor le savait toujours.

Harry frissonna à nouveau, et le chagrin l'envahit comme une tempête à l'approche de l'orage. Il avait envie de pleurer, mais il ne ferait pas quelque chose d'aussi faible devant Jedusor. Sa vie n'avait été qu'un gâchis. Un mensonge. Cela aurait pu avoir un sens s'il avait réussi à garder le secret, mais non, Dumbledore l'aurait dit aux autres, et il y avait toujours une chance que quelqu'un le laisse échapper.

Il avait sacrifié vingt-quatre ans, alors qu'il aurait pu faire autre chose, pour rien.

-HDD-

Le lien était suffisamment lourd d'émotion pour que Tom ait du mal à respirer. Et ce qui était presque des mots lui parvint, gravé dans son esprit en ce qui ressemblait à des lettres noires. J'ai vécu sans raison.

Tom n'allait pas laisser passer cela.

Il caressa la joue de Harry, enfonçant ses ongles lorsqu'il réalisa que Harry était trop dans sa tête pour ressentir quoi que ce soit. Des yeux hébétés le fixaient. Tom serra la main, les yeux de Harry et le lien étincelèrent de colère tandis qu'il penchait la tête en arrière, répondant à ce qui était presque un appel au combat.

Tom savait qu'il pouvait compter sur le défi de Harry.

« Tu n'as pas vécu pour rien », dit-il à Harry, gardant ses mots aussi féroces et silencieux que son étreinte. « Jamais. Tu as vécu parce que tu devais naître, parce que tu devais être à moi. Oui, le mensonge dans laquelle tu as vécu ne t'a rien apporté de bon. Mais cela n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est ce qui vient après cela, ici, maintenant, en allant de l'avant. »

Harry ferma les yeux et respira profondément, en frissonnant. Tom observa la scène et souhaita que Harry se sente suffisamment en confiance pour pleurer devant lui. D'un autre côté, il pouvait – presque - comprendre pourquoi Harry ne le faisait pas. Montrer qu'il était, comme il le pensait, "faible" devant l'intouchable ministre Tom Jedusor le briserait encore plus qu'il ne l'était déjà.

Mais Tom avait d'autres choses à offrir.

« Tu n'étais pas destiné à être un martyr ou un sacrifice, » continua Tom en murmurant. « Ils te l'ont dit, mais ils avaient tort. Je suis en colère contre toi, oui, mais à cause des années que j'aurais pu passer à t'aimer et à profiter de toi à mes côtés et que je n'ai pas eues. Nous en aurons encore beaucoup. Viens avec moi et laisse derrière toi tous les membres de l'Ordre qui pensent que tu dois être un pion sans défense. Ils n'ont aucune importance. »

Harry toussota et força les mots à sortir. « Ils étaient mes amis. Mes mentors. Que se passera-t-il si Ron et Hermione ne veulent plus être mes amis quand ils sauront que tu es au courant ? »

« Alors ils étaient inutiles depuis le début », dit Tom froidement.

« C'est facile à dire pour toi. » Les yeux de Harry brillèrent et il essaya de s'arracher à l'emprise de Tom, mais ce dernier ne le relâcha pas. Pour l'instant, il ne devait pas essayer de se débrouiller seul. « Tu n'as probablement jamais eu d'amis aussi proches comme je l'étais avec Ron et Hermione ! »

Tom haussa les épaules. « Je n'avais pas besoin d'eux comme toi, mais penses-y de cette façon. S'ils n'ont aimé que la personne que tu étais avant, alors ils ont aimé une déception. Une coquille. Une ombre. S'ils sont de vrais amis, ils t'accepteront comme mon âme sœur. » Il ne put s'empêcher de tendre la main et d'enrouler ses doigts autour de la véritable marque de Harry, faisant jaillir les flammes bleues. Le plaisir le traversa et il souffla sur l'oreille de Harry.

Harry frissonna, mais c'était un geste de fatigue. « Je- Jedusor, je devrais rentrer chez moi. Mes parents vont s'inquiéter. »

« Après des décennies de solitude, » dit Tom doucement, « tu me laisses derrière toi ce soir ? »

Harry déglutit. Tom vit les mots le frapper, sentit la façon dont ils le frappaient dans le lien, et sourit légèrement. « Je pense que si je reste avec toi, nous finirons par faire l'amour. Et je pense que je le regretterais. »

Tom prit note du fait que cette déclaration impliquait que lorsqu'ils feraient l'amour, Harry ne voulait pas le regretter. Il sourit et glissa sa main le long du visage de Harry, prenant note de la texture de ses cheveux et de la façon dont ses yeux clignotaient lorsque la main de Tom passait devant lui. « Je te promets que je ne te demanderai pas ça ce soir. Je veux simplement te tenir dans mes bras pendant que tu dors, et je veux partager le même lit. » Il marqua une pause. « Et je veux que tu m'appelles Tom. »

Harry cligna de grands yeux brillants. Tom comprenait. Il s'était brisé ce soir, s'était heurté à un fait auquel il ne s'attendait pas à devoir faire face, et avait vécu l'établissement du premier des liens d'âmes sœurs et leur entrelacement magique. (Le fait qu'ils soient toujours entrelacés était une autre raison pour laquelle Harry avait été stupide de penser qu'il dormirait seul ce soir, mais Tom pouvait lui pardonner de ne pas l'avoir remarqué face à toutes les autres choses auxquelles il devait prêter attention).

« Tu veux que je prenne la décision pour toi, alors ? » demanda Tom doucement. « De nous faire venir chez moi en transplanant et de te mettre au lit ? »

Harry se lécha les lèvres. Un autre frisson le parcourut, mais Tom savait parfaitement que celui-ci n'était ni du dégoût, ni de la haine. « S'il te plaît. »

Tom l'embrassa derrière l'oreille et l'escorta hors du bâtiment. Il s'était mis à pleuvoir, une fine et douce bruine. Tom lança un charme d'imperméabilité autour d'eux, puis drapa sa cape autour des épaules de Harry.

« Tu n'étais pas obligé de faire ça », marmonna Harry, têtu et fier jusqu'au bout.

« Mais j'en avais envie. Tu n'as pas idée à quel point j'ai voulu te gâter. »

Harry hésita un long moment. Tom attendit. Il voulait les faire transplaner, il voulait allonger Harry dans un lit et s'allonger lui-même avec ses bras autour de lui, mais Harry luttait pour dire ou faire quelque chose, et Tom voulait savoir ce que c'était.

Harry se tourna vers lui, le regard humide mais déterminé, et se pencha en avant. Tom le rejoignit à mi-chemin, le baiser étant nettement moins violent que celui qu'ils avaient partagé au gala du ministère. C'était une lueur de chaleur au milieu de la tempête, la main de Tom caressant la joue de Harry, et une promesse de ce qui allait suivre.

Harry appuya sa tête sur la poitrine de Tom et ferma les yeux. Tom les fit transplaner, serrant Harry contre lui, le cœur battant de tendresse et de triomphe.

Il y avait encore un chemin difficile à parcourir, mais savoir qu'il ne le parcourait pas seul en valait la peine à chaque instant.