Salut,

Cette NDT sera succincte, je le crains. Je venais simplement remercier toutes les personnes qui lisent, commentent et mettent en favoris cette fanfic. ^^

Je venais aussi pour prévenir à celles et ceux que ça intéresse que mon profil a été mis à jour. Mes projets en cours et les fanfics que j'ai adoré sont là bas. Merci à qui iront voir !

Et, oui, je n'ai pas publié ce mercredi. Pourquoi ? En réalité je ne sais pas vraiment. Mais ce genre de choses n'arriveront pas régulièrement. Voilà un deuxième chapitre pour ne pas prendre de retard dans la publication des chapitres !

Je vous laisse donc avec vos personnages préférés. Dixit notre Harry beaucoup trop mignon et notre Tom qui est … et bien... c'est Tom, suffisant pour l'aimer, non ? Ne mentionnons pas le génocide qu'il a commis dans un monde parallèle s'il vous plaît.

Udpate : Si jamais vous avez reçu une notification, c'était juste moi qui remettait la bonne mise en page sur tout les chapitres déjà publiés. Normalement, ce sera bien plus lisible. Merci à la personne qui, en review, m'a signalé le problème ^^

Aiden


« Je ne sais pas quoi faire avec lui. »

Lily se pencha et embrassa le front de son fils, sur la vieille cicatrice en forme d'éclair qu'il avait reçue en tombant de son balai petit. « Je sais. Mais je pense qu'il est probablement en train de penser à quelque chose de similaire. »

« Ce n'est pas le cas. Il reste assis et reste calme quand je lui dis que je pense qu'il est immoral. »

« Il devrait être à genoux et remercier tous les dieux qui ont existé pour le fait que tu aies voulu lui donner une chance », dit James de l'autre côté de la table. Lily fronça les sourcils, mais James l'ignora. « Je ne sais pas pourquoi tu as décidé de lui donner cette chance, franchement, Harry ».

« Et tu n'aurais pas donné une chance à maman s'il s'était avéré qu'elle était une sorcière des Ténèbres ? »

James marqua une pause. Lily acquiesça. C'était l'un des problèmes de son mari, un problème qu'elle comprenait elle-même et qu'elle ne pouvait éviter qu'en se rappelant constamment qu'elle avait quitté l'Ordre. Ils étaient tellement habitués à penser que le lien entre Harry et Tom Jedusor était d'une manière ou d'une autre uniquement maléfique qu'ils oubliaient qu'il s'agissait d'un lien d'âme sœur, soumis au même type de règles que celles qui régissaient les autres.

« Je l'aurais fait », dit finalement James, à contrecœur. « Mais si elle avait adopté une loi contre les nés-moldus, j'aurais... ».

« Dis-moi », dit Lily. « Je suis fascinée de l'entendre. » Et elle l'était vraiment, étant donné que James lui avait assuré qu'il serait resté à ses côtés si elle avait cru à quelque chose qui lui répugnait.

James expira lentement. « J'aurais essayé de te faire changer d'avis. »

« Ce que tu n'aurais pas pu faire si tu t'étais simplement enfui en me laissant derrière toi. »

James soupira. « Mais ça ne dit pas à Harry comment il va faire changer d'avis ce salaud alors qu'il n'a même pas l'air consterné par le fait que Harry soit contrarié. »

Harry s'était adossé à sa chaise pendant qu'ils discutaient, et il passa un moment à tripoter le verre de bière au beurre que Lily lui avait tendu dès son arrivée dans la cuisine. Il jeta un coup d'œil autour de lui, comme s'il cherchait quelque chose, puis se racla la gorge. « Sirius est là ? »

Lily acquiesça. Sirius était peut-être le mieux placé pour parler à Harry, de toute façon. Il n'avait pas grandi en sachant que son âme sœur était quelqu'un qu'il ne pouvait pas avoir, mais il avait une âme sœur qui l'avait rejeté. « Oui, il fait une sieste. Tu veux lui parler ? »

« Oui. Il y a quelque chose auquel j'ai pensé qui n'est pas directement lié aux horribles croyances de Tom, et je veux lui en parler. »

« Je suis là, petit. » Sirius sortit de la chambre en titubant, les yeux baissés. Il se frotta le visage, bâilla bruyamment et se laissa tomber dans le fauteuil en face de Harry. « Qu'est-ce que tu veux savoir ? »

Harry se mordilla la lèvre et regarda Lily et James. Lily se leva et se pencha pour embrasser à nouveau le front de Harry.

« James et moi allons aller travailler sur les recherches que je fais », dit-elle. Elle trouvait des choses fascinantes et déroutantes, surtout dans les anciens numéros du Daily Prophet, sur ce que les gens pensaient savoir de Dumbledore et de Grindelwald. « Viens, James. »

James prit un moment pour serrer l'épaule de Harry avant de partir. « Je t'aime, mon fils », murmura-t-il. « Je ne veux jamais que tu penses que je ne t'aime pas. »

Harry serra la main de James en retour et lui adressa un maigre sourire. « Je sais, papa. Je t'aime. »

Sirius fit un bruit dramatique, et Lily lui donna une tape sur l'arrière de la tête sans le regarder.

Sirius se mit alors à grimacer et à gémir de façon mélodramatique, et Lily prit le bras de James tandis qu'ils quittaient la pièce, posant sa tête sur son épaule.

« Tu penses vraiment qu'il est le mieux placé pour parler à Harry ? » murmura-t-elle, incapable de se contenir lorsqu'ils étaient seuls tous les deux. Sirius avait fait quelque chose récemment qui avait presque brisé le lien d'âme sœur de Harry, après tout.

« Tu as remarqué qu'il s'est réveillé immédiatement quand Harry a dit qu'il voulait lui parler ? »

« Et alors ? J'ai supposé qu'il écoutait et qu'il est venu quand il a entendu Harry dire ça. »

« J'ai senti une étincelle de magie, Lily-Belle. Je pense que Jedusor a lié Sirius à Harry d'une manière ou d'une autre, et qu'il sait donc quand Harry a besoin de lui. »

Lily plissa les yeux. C'était une chose dont elle devrait parler à Harry. En parler à Jedusor ne servirait probablement à rien, et elle était assez réaliste pour l'admettre. Mais Harry n'aimerait pas qu'on lui cache un tel secret.

« Tu peux laisser tomber pour l'instant ? » James semblait un peu nerveux.

Lily acquiesça. « Mais il est d'autant plus impératif que nous soutenions Harry lorsqu'il veut parler de certaines choses, et que nous lui disions la vérité. Jedusor ne devrait pas se cacher derrière son dos et lancer des sorts sur des gens sans leur consentement. »

James ricana. « Bonne chance pour le faire changer. C'est toujours un salaud, même si ce n'est pas exactement le genre de connard dont Albus nous a parlé. »

« Je sais. » Lily repoussa une mèche de cheveux derrière son oreille et se tourna vers la table où étaient étalées ses recherches. Le Daily Prophet n'avait pas répondu à sa demande pour obtenir d'anciennes éditions, mais la bibliothèque des archives Sorcières (créée par Jedusor il y a vingt ans) avait été ravie de lui envoyer ces vieux articles, ainsi que quelques livres d'histoire écrits par des sorciers et des magiciens en dehors des frontières britanniques.

Une partie de Lily brûlait de savoir si elle pouvait se fier aux livres d'histoire écrits en Grande-Bretagne. Ils glorifiaient Jedusor, eux aussi, et ne disaient pas grand-chose d'honnête à son sujet.

Mais il en allait de même pour Albus.

Lily s'inquiétait à l'idée que l'un des deux puisse être aussi mauvais que l'autre, mais elle n'en avait pas encore la preuve du côté d'Albus. Il fallait faire plus de recherches.

-HDD-

Sirius considéra le visage pâle de Harry et eut envie de soupirer. Il était certain que Harry était encore moins équilibré et alerte qu'il ne devrait l'être, et qu'il s'accrochait probablement plus que d'habitude à son lien affectif pour se rassurer, même si la seule preuve que Sirius avait de cela était que les gens normaux ne s'inquiétaient pas autant d'être en désaccord avec leur âme sœur.

Ce fichu sort.

Eh bien, il avait été jeté puis inversé, et Harry était toujours prêt à faire confiance à Sirius. Sirius ne voyait pas pourquoi il devrait s'en préoccuper plus que la victime elle même. Il se pencha près de lui. « De quoi voulais-tu me parler ? »

« Tu m'as entendu dire à papa et maman que Tom est indifférent aux gens et qu'il ne les déteste pas ? »

« Oui, » admit Sirius. « Ça ne me surprend pas. J'ai grandi avec beaucoup de gens qui étaient comme lui. »

« Je croyais que ta mère détestait les nés-moldus. »

Sirius renifla. « Je ne parle pas d'elle. Mon père, par exemple. Il se fichait de beaucoup de choses. Il aurait pu prendre ou laisser tomber les nés-moldus. Mais c'était pratique d'accepter la haine de maman pour avoir la paix dans sa propre maison. C'est ce qu'il m'a dit quand je lui ai posé la question », ajouta Sirius, car Harry écarquillait les yeux.

« Je suis désolé, Sirius. »

Sirius haussa les épaules. Il ne voyait pas ce que la sympathie pouvait apporter de bon, si longtemps après les faits. « Ce n'est pas grave, petit. Donc tu es en train de dire que ton... Tom est d'accord avec la haine des sangs-purs parce que ça l'avantage. »

« C'est vrai. Et il a dit qu'il les laissait faire passer des lois horribles parce que les sangs-purs ne s'opposaient pas aux lois plus importantes qu'il voulait faire passer. »

« Ça ressemble à presque tout ce que les politiciens font d'après ce dont j'ai entendu parler. »

Sirius avait fait cet aveu à contrecœur, mais Harry le fixait toujours avec incrédulité. « C'est horrible, Sirius ! Le fait est qu'il ne devrait pas penser qu'une loi qui va nuire aux parents des nés-moldus est moins importante que n'importe quel autre texte qu'il veut faire passer ! »

« Je suis d'accord », dit Sirius en levant les mains. « Mais je te dis juste que je pense que c'est la façon dont beaucoup de politiciens jouent le jeu. Ils font des compromis et se salissent les mains pour atteindre des objectifs qu'ils jugent plus importants. »

« Tom va devoir réajuster sa perception de ce qui est important. »

Sirius dut sourire devant l'éclat des yeux de Harry. « C'est vrai. Maintenant, c'est de cela que tu voulais me parler en particulier ? »

Harry se calma en quelques secondes, mais peut-être que "se calmer" n'était pas vraiment le bon terme, constata Sirius, inquiet. Il joignit ses mains et les fixa comme si elles détenaient soudain tous les secrets de l'univers. Sirius essaya de rester silencieux et de laisser les pensées de Harry remonter à la surface.

« Je n'ai jamais vraiment compris la structure du Magenmagot », commença lentement Harry. « Mes parents et Dumbledore pensaient que l'étudier pouvait être dangereux. Cela aurait pu attirer l'attention de Jedusor si je semblais m'intéresser au gouvernement. Et ce n'est pas comme s'ils pensaient que je devais le connaître pour faire une carrière. »

Sirius acquiesça simplement, même si une partie de lui ruminait à l'idée qu'étudier l'histoire puisse être dangereux. Il commençait à penser que Lily et James, malgré toute l'affection qu'il leur portait, n'avaient pas plus réfléchi à leurs projets qu'Albus. Si l'étude de l'histoire de la magie était si dangereuse, pourquoi laisser Harry travailler au Ministère ?

« Tom m'a dit aujourd'hui qu'environ la moitié des membres sont des employés du ministère et l'autre moitié des sangs purs qui se nomment les uns les autres. C'est vrai ? »

Sirius haussa les épaules. « Plus ou moins. Il y a certaines règles et restrictions, comme le fait qu'il est beaucoup plus facile pour les employés du Ministère d'être démis de leurs fonctions pour mauvaise conduite, et que quelqu'un qui est un sang-mêlé ou un né-moldu mais qui est proche d'un sang-pur important peut être choisi. Et techniquement, la personne est censée avoir plus de cinquante ans si elle est nommée au sein du ministère. Le Magenmagot est censé être une bonne idée, car c'est la sagesse de nos aînés qui nous guide, après tout. Mais il y a beaucoup de gens qui ignorent cette règle, surtout quand nous avons eu de jeunes ministres. On ne peut pas les élire et les exclure de l'organisation qui est censée les aider à diriger le pays, après tout ».

« C'est vrai. » Harry avait l'air malade. Il prit une grande inspiration et finit par lâcher ce qui devait être la chose qui l'inquiétait vraiment. « Cela ne veut-il pas dire que si le plan de Dumbledore pour assassiner Tom avait fonctionné, il aurait tué le seul membre démocratiquement élu du Magenmagot ? »

Sirius s'arrêta, surpris. Il n'avait jamais pensé à cela auparavant. Une seconde plus tard, il trouva la faille dans l'argumentation de Harry. « Ce n'est pas vraiment vrai. Ils organiseraient une élection pour un nouveau ministre. »

« Dans combien de temps ? »

« Quoi ? »

« Quelle serait la date de la prochaine élection ? Tom a dit que s'il mourait, quelqu'un d'autre du Magenmagot prendrait le poste de ministre par intérim, et probablement un sang-pur qui est là depuis longtemps. Quand les prochaines élections auraient-elles lieu ? Pourraient-ils la retarder de plusieurs années ? » Harry était tellement penché en avant qu'il faillit tomber de sa chaise.

« Bien sûr que non », dit Sirius, les détails qu'il avait dû apprendre dans son enfance venant à sa rescousse. « Quelqu'un d'autre serait à la tête du Magenmagot, mais seulement jusqu'à la prochaine élection... prévue... »

Il hésita.

Harry acquiesça. « Cela signifie que si Tom était assassiné maintenant, alors qu'il a été réélu l'année dernière, il faudrait attendre encore quatre ans pour qu'un nouveau ministre soit élu, n'est-ce pas ? Sirius, c'est terrible. Pense à ce que quelqu'un comme Lestrange pourrait faire s'il était à la tête du Magenmagot pendant quatre ans. »

« N'importe qui doit être meilleur que Jedusor ! »

« Y compris l'homme qui a décidé de me traiter de sang de bourbe en face et qui, je pense, pourrait être impliqué dans une tentative active d'aliéner les nés-moldus de notre monde ? Vraiment ? »

« Ils peuvent tous les deux être assez horribles », se défendit Sirius, mais Harry se contenta de le fixer avec des yeux plats, et Sirius céda en soupirant. « Oui, mais Lestrange a l'air d'être pire. Serait-ce Laurentius Lestrange ? »

« Je crois bien. Je n'ai entendu personne l'appeler par son prénom. » Harry soupira et se pencha en arrière pour regarder le plafond. « Et le fait est que Tom n'est pas innocent. Mais j'ai besoin que tu me dises quels étaient les plans de Dumbledore. S'il avait assassiné Tom. Mais que se passerait-il ensuite ? Essaierait-il d'influencer le Magenmagot pour qu'il adopte de meilleures lois ? A-t-il de l'influence sur quelqu'un dont je n'ai jamais entendu parler ? »

Sirius secoua lentement la tête. « La plupart d'entre eux n'attaqueraient pas Albus, mais ils sont plutôt réticents à l'idée de l'aider. Une bande de serpents. »

Harry haussa les épaules. « Alors que se passerait-il après qu'il ait assassiné Tom ? Le pays se dégraderait ? »

« Si Jedusor était mort, il n'y aurait pas de guerre ! »

« Réveille-toi, Sirius ! » Harry se pencha en avant et agita les mains. « Il n'y a plus de guerre ! Il y a des lois hideuses et Tom agit d'une manière qu'il doit sérieusement changer, mais l'Ordre est le seul groupe qui pense qu'il y a une guerre ! Ça les fait passer pour des fous ! »

Sirius dévisagea Harry. « C'est faux. Si les gens ne se battent pas à nos côtés, c'est parce qu'ils ne comprennent pas ce qu'est Jedusor... »

Harry poussa un cri de frustration et enfouit sa tête dans ses mains. « Ce n'est pas vrai, Sirius », dit-il d'un ton fatigué. « Si tout ce qui importait à Dumbledore était de se faire des alliés contre Tom, il aurait pu s'adresser à certains des sangs-purs du Magenmagot qui le détestent tant. Ils auraient probablement été prêts à travailler avec Dumbledore tant qu'ils pensaient que Tom ne le découvrirait pas. Mais Dumbledore ne l'a jamais fait, n'est-ce pas ? »

« Ils ne nous auraient pas aidés », dit Sirius, mais son cuir chevelu commençait à se hérisser.

« Pourquoi ? »

« Je veux dire qu'ils ne se seraient pas souciés du fait que Jedusor s'apprêtait à massacrer un tas de moldus et de nés-moldus. Ils ne l'auraient tout simplement pas fait. »

« Peut-être pas, mais ils auraient quand même pu coopérer avec l'Ordre pour chasser Tom du pouvoir. L'ennemi de mon ennemi est mon ami, n'est-ce pas ? » Harry inclina la tête. « Mais Dumbledore n'a jamais travaillé avec eux, et il ne semble pas avoir réfléchi à ce qui se passerait une fois que Tom serait mort et que quelqu'un comme Acturus Black ou Lestrange contrôlerait le Magenmagot. Désolé, » ajouta-t-il, « je sais qu'Acturus doit être ton parent, mais je n'ai pas aimé la façon dont il s'est comporté aujourd'hui. »

« Je ne supporte pas non plus ce vieil idiot », dit Sirius, ce qui fit sourire Harry d'un air fatigué. « Mais tu agis comme si Albus n'avait pas pu prévoir autre chose. Je pense qu'il avait probablement un plan qu'aucun de nous ne connaît. »

« Comme quoi ? Et pourquoi te l'aurait-il caché ? »

« Je veux dire qu'il doit savoir que je suis impulsif, que je fais des erreurs, comme la façon dont je t'ai jeté ce sort. »

Sirius s'interrompit. Harry soupira. « S'il avait pensé que c'était une mauvaise idée, il te l'aurait dit. Qu'en penses-tu vraiment, Sirius ? »

Ce ne fut pas une surprise totale lorsque Sirius sentit une forte traction autour de son cou, comme s'il portait une sorte de collier métallique avec une laisse - un sort que ses parents avaient également utilisé sur lui lorsqu'il était enfant pour l'empêcher de mentir. Ce n'était pas une surprise totale, mais Sirius avait envie de tuer Jedusor pour cela.

Il serra les dents et dit : « Il m'a jeté un sort pour que je te dise la vérité ».

Harry baissa la tête. Puis il demanda : « Tu veux arrêter de parler, alors ? »

Sirius secoua la tête, serrant toujours les dents. Jedusor lui avait dit qu'il dirait la vérité à Harry s'il restait. Sirius ne s'attendait tout simplement pas à ce que cet imbécile soit aussi littéral à ce sujet.

« Non », réussit-il à dire, puis la vérité jaillit. « Je pense qu'Albus est devenu obsédé et qu'il a cru que supprimer Jedusor résoudrait tous les problèmes. Je pense qu'il ne pense pas plus loin que ça pour l'instant. »

Harry acquiesça lentement. « Et ça serait logique vu la façon dont il a décidé de prendre des risques qui pourraient finir par coûter la vie à un tas d'innocents, aussi. Il fallait qu'il se débarrasse de Tom, et il a commencé à les appeler des victimes de guerre alors que même lui devait savoir que cela sonnerait horriblement. Il est aveuglé par son obsession ».

Sirius expira. « Oui, je crois bien. » A son grand soulagement, le sort ne le piqua pas pour avoir dit cela. Sirius s'affaissa et fixa le plafond. « Quelque chose me tracasse, cependant. »

« Quoi ? »

« Albus était obsédé par l'idée d'éloigner Jedusor de toi et de le tuer. Pourquoi n'a-t-il pas fait quelque chose d'aussi radical que la tentative d'assassinat il y a longtemps ? D'ailleurs - pardonne-moi, Harry - pourquoi ne t'a-t-il pas tué lorsque tu es né avec la marque de Jedusor ? »

« Il ne voulait pas s'aliéner ma mère et mon père, peut-être ? »

« Albus préférait toujours le bien commun à la perte de quelques adeptes », dit Sirius d'un ton apathique. Ainsi, même Harry ne pensait pas que c'était parce qu'Albus s'était soucié de lui. Eh bien... « Non, il se passe quelque chose d'autre ici. Je ne sais pas ce que c'est. »

Harry lui adressa un sourire hésitant. « Eh bien, maman fait des recherches à ce sujet. Tu sais que personne ne peut creuser aussi profondément qu'elle. J'espère qu'elle trouvera quelque chose et que nous pourrons peut-être convaincre Dumbledore de nous laisser en paix. »

Sirius sourit et fit des blagues légères. À son grand soulagement, le sortilège de vérité ne l'affectait pas, sauf si quelqu'un lui posait une question directe. Il pouvait dissimuler sa conviction que quelqu'un d'aussi obsédé qu'Albus par cet objectif particulier n'allait laisser personne en paix.

-HDD-

« Je ne comprends pas pourquoi Sirius ne revient pas. »

Molly s'était faite la promesse que si elle entendait sa future belle-fille dire cela une fois de plus, elle parlerait. Et maintenant, Hermione était assise de l'autre côté de la petite maison que Molly et Arthur avaient construite en souvenir du terrier dans leur monde refuge, et Ron était en mission, et Arthur était parti bricoler des artefacts moldus qu'il avait sauvés la dernière fois qu'il était en Angleterre, et il n'y avait qu'elles deux.

Cela ne signifiait pas que tout était parfait. Mais Molly avait accepté depuis longtemps qu'ils ne vivaient pas dans un monde parfait.

« Si tu ne comprends vraiment pas cela, ma fille, tu n'es pas l'intellectuelle que je pensais que tu étais. »

Hermione la regarda avec des yeux écarquillés. Molly sourit, sans se soucier d'avoir l'air un peu méchante. Elle adorait Hermione, et pas seulement parce qu'elle était l'âme sœur de Ron. Elle avait été sa bonne amie avant cela, et une bonne amie pour les jumeaux et Ginny. Mais elle avait tendance à se désintéresser de tous ceux qui n'étaient pas comme elle, et cela incluait malheureusement une tendance à dire des choses négligentes sur Molly parce qu'elle restait à la maison et s'occupait de ses enfants.

« Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Il n'y a pas de sens tactique à ce que Sirius reste. Il n'a pas réussi à jeter le sort sur Harry, ou alors il n'y est pas parvenu, et il a admis dans sa lettre qu'il ne pensait pas pouvoir persuader Harry de quitter Jedusor. Alors pourquoi ne revient-il pas ? »

« Il a aussi dit dans sa lettre que Jedusor l'avait soumis à une promesse et probablement à plusieurs sortilèges pour s'assurer qu'il reste une sorte de bouffon de la cour. » Ce n'était pas ce que disait la lettre de Sirius en tant que telle, bien sûr, mais Molly était suffisamment mère pour lire entre les lignes, comme elle avait dû le faire avec tant de lettres des jumeaux à leur retour de Poudlard.

« Alors pourquoi serais-tu étonnée qu'il soit resté ? »

« Je me serais enfuie si c'était moi. Je n'aurais pas laissé une promesse stupide m'arrêter. »

« Une promesse peut en fait lier ta magie », dit Molly, aussi gentiment que possible. « Elle peut te forcer à rester là où tu es. »

« Alors je ne ferais pas cette promesse. »

« Si l'alternative était que Jedusor le tue, je comprends pourquoi Sirius l'a fait. »

Hermione fronça lentement les sourcils. « Alors, tu ne penses pas que notre cause vaille la peine d'être défendue ? »

Molly soupira et posa la casserole sur laquelle elle avait lancé des charmes de nettoyage. Elle était encore assez bonne si elle avait été nettoyée après la dernière tentative d'Arthur pour y faire des œufs brouillés, et elle n'aimait pas l'idée d'en prendre une autre à des Moldus qui avaient peut-être moins qu'eux.

« Hermione, tu es jeune », dit-elle en ignorant l'indignation muette qui emplissait les yeux d'Hermione. « Tu penses peut-être que tu peux faire n'importe quoi, résister à n'importe quoi, mourir pour n'importe quoi parce que tu n'as pas été mise à l'épreuve. Mais Sirius a failli mourir à plusieurs reprises. Tu crois vraiment que le problème, c'est qu'il est lâche ? Ou que c'est moi qui le suis ? »

« Non », dit Hermione, l'air penaude. « Mais Ron et moi étions prêts à mourir quand nous sommes allés au Département des Mystères ! Je pense que Sirius aurait dû l'être aussi. »

Molly secoua la tête. Ni Ron ni Albus ne lui avaient parlé de cette mission à l'avance, probablement pour éviter les mots qu'ils savaient qu'on leur lancerait à la tête. C'était juste pour s'assurer qu'ils les recevraient après. « Il serait donc mort alors qu'il essayait de revenir vers nous. Et pour quelle raison ? Il n'aurait pas réussi à revenir. Qu'est-ce que ça prouverait ? Une stupide mort héroïque ? »

« S'il avait tenu bon, Jedusor n'aurait pas essayé de le lier par la promesse, et il aurait pu revenir. »

Molly haussa les sourcils. « Je n'avais pas réalisé que tu comprenais si peu le fonctionnement de Tom Jedusor. »

« Quoi ? » Hermione croisa les bras. « Je sais ce qu'il croit. Je sais comment il pense. J'ai passé des années à étudier sa façon de voter au Magenmagot et les lois dont les gens pensent qu'elles ont été créées par quelqu'un d'autre alors qu'en réalité, elles portent sa signature ! Je le connais ! »

« Et tu penses qu'il blufferait ? » demanda Molly à voix basse. « Ou qu'il se laisserait prendre au bluff ? »

Hermione cligna des yeux. « Tu penses qu'il aurait tué Sirius ? »

« Exactement. »

« Mais cela aurait rendu Harry malheureux. »

Molly attendit un instant qu'Hermione réalise la contradiction au cœur de ce qu'elle venait de dire, mais Hermione continua d'attendre à son tour, alors elle reprit : « Jedusor est un monstre sans cœur. Je pense que la plupart d'entre nous sont d'accord. Alors pourquoi se laisserait-il arrêter par le bonheur ou le malheur de Harry. »

Hermione hésita un long moment. Puis elle dit : « Eh bien, il voudrait garder la bonne opinion de Harry pour pouvoir le faire tomber amoureux de lui et doubler son pouvoir... »

« Suffisamment pour laisser quelqu'un qui menaçait de retourner à l'Ordre du Phénix le faire simplement, sans le lier par une promesse ? »

Hermione secoua la tête à contrecœur. « Non. Jedusor penserait probablement qu'il pourrait éventuellement surmonter la douleur de Harry et le manipuler pour qu'il tombe amoureux de lui de toute façon. »

Molly lui adressa un sourire triste. « Je pense que nous allons tous devoir changer de tactique si nous voulons vraiment survivre et obtenir ce pour quoi nous nous sommes battus. Celles que nous avons utilisées n'ont pas fonctionné jusqu'à présent. »

« Ron et moi avons détruit d'importantes recherches au Département des Mystères ! »

« Jedusor a-t-il changé de comportement en public à cause de ça ? »

Hermione hésita un instant de trop. Molly lui tendit la main et la serra.

« Je crois que c'est une guerre, d'une certaine façon, » dit Molly. La pauvre Hermione avait l'air de se tenir sur une banquise qui fondait soudainement sous elle. « Peut-être pas le genre qu'Albus pensait, mais nous ne pouvons pas laisser Jedusor faire passer toutes les lois qu'il veut et discriminer les nés-moldus. Le problème, c'est que commettre des crimes et des raids au hasard et se faire exiler n'a rien changé. Nous devons faire autre chose. »

« Nous ne pouvons pas faire de compromis avec lui ! »

« Pas sur quelque chose comme la vie et la sécurité des nés-moldus », dit Molly, et Hermione se calma à nouveau, peut-être parce qu'elle avait entendu la conviction dans sa voix. « Mais nous pouvons nous opposer à lui politiquement plutôt que par des tactiques de guérilla. »

« S'opposer à lui politiquement ne servira à rien. »

« Pourquoi ? »

« Le professeur Dumbledore l'a toujours fait et rien n'a changé. »

« Il a fait connaître ses principes et ses idées », acquiesça Molly. « Mais il n'a pas essayé de se faire nommer au Magenmagot, même si à un moment plusieurs de ses alliés lui ont proposé le poste de chef des sorciers au Magenmagot. Il n'a pas essayé de présenter un autre candidat au poste de Ministre, ni même offert autant de soutien aux personnes qui étaient prêtes à se présenter contre Jedusor. Tenter de tuer Jedusor ou de détruire sa base de soutien ne marchera pas. »

Hermione se mordit la lèvre. « Si le professeur Dumbledore ne l'a pas fait, il doit y avoir une raison pour laquelle il ne l'a pas fait. Quelque chose d'important que nous ne connaissons pas. »

« Pourquoi ne pas lui poser la question, ma chérie ? » suggéra Molly. « J'ai essayé, mais il ne m'a pas répondu quand j'ai posé la question. »

« Je le ferai. Il m'écoute. »

Molly acquiesça. Il était possible qu'Albus écoute Hermione. Il les estimait, elle et Ron, en deuxième position dans l'Ordre, juste après Harry, avait pensé Molly à un moment donné.

En regardant Hermione marcher fermement en direction de la tente d'Albus, Molly se demanda si cette impression était toujours vraie - et si Albus avait surtout apprécié les jeunes qu'il pouvait manipuler.

-HDD-

« Il faut que je te parle. »

Tom acquiesça et s'écarta pour que Harry puisse s'engager à ses côtés dans le Chemin de Traverse.

Les Aurors qui le suivaient se déplacèrent sans rechigner pour étendre leur protection sur Harry.

Tom sourit. Ils pouvaient apprendre.

« Comme tu voudras, Harry, » dit Tom. « De quoi veux-tu parler en premier ? »

Harry releva le menton pour soutenir le regard de Tom. Tom en profita pour observer la façon dont l'émeraude brillant dans ses yeux changeait et s'assombrissait. Merlin, il aimait l'apparence de Harry quand ses yeux étaient vivants.

Même s'ils n'exprimaient pour l'instant qu'une détermination colérique.

« As-tu déjà pensé au fait que ta future âme sœur pourrait être née-moldue et que tes lois pourraient les affecter de manière dévastatrice ? » demanda Harry.

Tom marqua une pause. « C'est une question intrigante. »

« Je suis bien placé pour savoir que tu aimerait éviter de répondre. Une réponse, pas une devinette. » Harry se rapprocha le plus possible des mots en fourchelangue.

« Je ne pensais que ce que j'ai dit », poursuivit Tom avec modération, et il contourna une tâche jaune au milieu des pavés, qui aurait pu être une potion renversée. Il n'allait pas prendre ce risque. « C'est une question intrigante parce que je n'ai jamais imaginé mon âme sœur comme quelqu'un qui se préoccuperait de cela. »

Harry s'indigna, l'air de rien, comme si cela pouvait le faire sortir de ses gonds. « Jedusor... »

Tom s'arrêta net et le regarda fixement. Harry marqua une pause, puis sembla réaliser ce qu'il avait fait de mal et grimaça. « Tom », continua-t-il, tandis que le lien émotionnel fleurissait autour d'eux avec des sentiments aussi sombres que des ecchymoses. « Maintenant, tu sais que tu en as une. »

« Oui, mais je pensais que quelqu'un qui serait mon âme sœur serait soit presque exactement comme moi, soit en retrait parce qu'il se méfierait de mon pouvoir », dit Tom, avec un haussement d'épaules. « Je n'imaginais pas quelqu'un qui aurait été élevé pour s'opposer à moi. »

Harry ricana. « Maintenant, tu le sais. Que vas-tu faire ? »

« Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? » Tom eut un petit sourire en voyant un éclair de cheveux blonds trop brillants dans la foule fascinée qui s'amassait autour d'eux. Faites confiance à Skeeter pour être dans les parages, pensa-t-il. Tom était venu au Chemin de Traverse pour visiter l'une des petites écoles qui s'ouvraient pour accueillir les enfants sang-mêlé qui avaient été rejetés par leur parent moldu, obligeant le sorcier ou la sorcière à demander le divorce. C'était une bonne opération de relations publiques que de venir à la rescousse des parents célibataires qui travaillaient dur, et Tom avait soigneusement fait circuler l'information sur l'endroit exact où il se trouverait.

Mais se disputer avec Harry était plus fascinant qu'une visite à l'école, et pouvait aussi être tourné dans toutes les directions, à condition que Tom soit prudent dans sa façon de procéder.

« Je veux que tu te fasses ta propre opinion », grogna Harry. Sa magie se déploya autour de lui, tel un serpent oscillant. Tom éleva la sienne pour l'égaler et entendit plus d'un souffle nerveux.

Ce n'était pas grave. Il provoquait une certaine peur simplement en raison de sa fonction et de son immense force magique. Si leur puissance combinée signifiait que certaines personnes hésiteraient à attaquer Harry, Tom était d'accord.

« Mais tu sais que si c'est le cas, je continuerai simplement ma route », dit Tom d'une voix toujours aussi douce. « En ce qui me concerne, je fais ce qu'il y a de mieux pour protéger notre monde. »

« Effacer des esprits humains n'est pas éthique. »

« Le ministre a effacé l'esprit de quelqu'un ? » s'écria une voix alarmée dans la foule.

Harry se tourna dans sa direction, tellement absorbé par la question qu'il ne sembla pas remarquer les flashs des appareils photo qui explosaient autour d'eux. « Il a voté pour la loi qui effacera l'esprit des parents moldus s'ils ont un enfant magique et s'il leur arrive de parler de magie à quelqu'un qui n'est pas déjà au courant. »

« Oh, les Moldus », dit la même voix.

Les yeux de Harry s'écarquillèrent et il fixa la foule comme s'il n'arrivait pas à croire que quelqu'un puisse se soucier aussi peu de ses semblables. Et Tom n'avait aucun doute sur le fait que Harry considérait les Moldus comme des êtres humains, l'un des rares sorciers que Tom ait jamais rencontré à le faire.

Cela ne faisait que donner à Tom l'envie de le protéger et de le chérir davantage.

Avant que Harry ne puisse prononcer les mots qui lui venaient à l'esprit, une lueur de magie verte jaillit du coin le plus éloigné de la foule et se dirigea vers lui. Tom bougea avant même de réaliser que la couleur était plus un jade profond que le vert maladif du sortilège de mort, mais il n'eut pas besoin de le faire.

Harry puisa instinctivement dans leur magie commune et leva un bouclier bleu et blanc, scintillant et multicouche, qui se dressa au-dessus du Chemin de Traverse comme une vague incurvée. La malédiction s'y heurta et traversa l'une des couches, mais se dissout avant de pouvoir toucher les autres.

« Qui était-ce ? » dit Tom à voix basse à l'Auror la plus proche. Elle salua et se détourna pour aboyer des ordres aux autres, les mettant en branle.

« Inutile, M. Jedusor », dit la voix familière. « Je viens simplement m'assurer que M. Potter se rende compte que notre duel a été retardé et non annulé. » Et Laurentius Lestrange traversa une rue qui s'élargissait rapidement pour se tenir devant eux. Il portait une robe sombre en peau de dragon et arborait un sourire arrogant.

Mais Tom connaissait l'homme depuis des décennies, et il pouvait facilement distinguer ses yeux un peu trop grands et le mouvement de sa gorge. Lestrange ne s'attendait pas à ce que Harry résiste à la malédiction aussi facilement, voire pas du tout.

« C'est une façon intéressante de commencer un duel, M. Lestrange, » dit Harry. « Lancer un sort qui aurait pu détruire votre adversaire, ou même un innocent, sans fanfare ni défi en bonnes formes ? Tsk, tsk, tsk. »

Sa voix s'échappa sur le dernier mot, soudain dans un rugissement que personne dans l'Allée n'aurait eu de mal à entendre, et le bouclier en forme de vague s'écrasa en d'énormes éclats de magie qui pleuvaient autour de Harry. En quelques secondes, il fut vêtu d'une étincelante armure de lumière bleue qui, Tom le savait, rivaliserait avec les robes en peau de dragon de Lestrange en tant que mesure de protection, et sa baguette était dans sa main. Harry s'avança, son pouvoir s'étendant et se déployant autour de lui, croissant constamment bien au-delà du point où la plupart des sorciers seraient épuisés.

Regardez-le, pensa Tom, sans bouger pour défendre son âme sœur. Il était en parfaite sécurité, et devait montrer ce dont il était capable, sinon les demandes de duels ne cesseraient de se multiplier.

« Alors ? » demanda Harry en levant sa baguette. « Tu ne vas pas m'attaquer maintenant, Lestrange ? Ou bien la noblesse n'est-elle pas à ton goût ? »

« Vous mettez en cause mon honneur ? »

« Non, je dis que tu n'en as pas du tout. »

Tom grimaça en silence pour lui-même, mais Lestrange hurlait déjà et chargeait comme un dragon enragé. Harry tourna sur un talon alors qu'une nouvelle traînée de magie verte dégringolait vers lui, et cracha un seul mot que Tom ne put distinguer à travers les cris de Lestrange et l'afflux de sang dans ses propres oreilles.

Le sol sous Lestrange se fissura et Tom resta bouche bée. Harry allait-il le faire tomber dans une fosse ? Cela semblait être une douce vengeance pour le genre d'insulte qu'il avait présentée...

Mais des mains noires surgirent de sous les pavés, luisantes de lave sur les bords, et se refermèrent sur les chevilles de Lestrange. Celui-ci hurla de douleur, et Tom vit la chair de ses pieds commencer à bouillonner une seconde avant que l'odeur de chair grillée n'atteigne ses narines. Lestrange s'effondra et tenta de retourner sa baguette contre les mains qui le tenaient, mais l'une d'elles la saisit et la repoussa d'une pichenette méprisante. Tom vit l'extrémité du manche en bois brûler. Il sentit en même temps un sourire se dessiner sur son visage. Si Lestrange parvenait encore à utiliser cette baguette après ça, ce serait un miracle.

« S'il vous plaît, s'il vous plaît, arrêtez ! » Lestrange tendit les mains vers Harry, qui s'avançait vers lui tout de lumière vêtu. « Je me rends, laissez-moi vivre ! »

Harry s'arrêta devant lui et baissa les yeux. « Je me demande pourquoi je devrais le faire », murmura-t-il. « Tu ne t'es pas soucié de me tuer en dehors des limites du duel officiel, ni de tuer quelqu'un d'autre. Pourquoi devrais-je le faire ? »

Lestrange sanglota, mais ne répondit pas. Il savait sans doute que cela ne servirait à rien. Harry soupira, et différentes expressions se succédèrent sur son visage pendant une seconde avant qu'il ne lève une main devant lui.

« Je ne pourrais pas dormir ce soir si je te tuais », dit-il en repliant ses doigts vers l'intérieur de sa paume.

Je n'aurais pas ce genre de problème, admit Tom, mais il força ses muscles à rester immobiles et se contenta de regarder Harry soulever Lestrange hors de la fissure, renvoyer les mains dans le petit ravin qu'il avait ouvert, puis refermer la brèche dans les pavés. Il ne pris pas la peine de soigner les brûlures des chevilles de Lestrange, Tom fut soulagé de le constater. Lestrange était exactement le genre de personne qui prendrait cela comme un aveu de faiblesse et une raison de renouveler le défi un jour ou l'autre.

Mais...

Tom regarda la façon dont Lestrange tremblait, recroquevillé sur lui-même, et dut admettre que Harry avait peut-être réussi à apprendre à ce bâtard arrogant à faire autrement.

« M. Potter ! »

Les appareils photo clignotèrent et cliquèrent, et Harry leva les yeux juste à temps pour voir Skeeter se frayer un chemin à travers la foule. Tom vit ses épaules se voûter, tandis que le lien émotionnel se resserrait à tel point qu'il aurait été douloureux pour l'un ou l'autre de s'éloigner. Il était évident que Harry aurait aimé utiliser leur magie commune pour disparaître.

Mais il fit face à Skeeter et se prépara à répondre à ses questions avec un petit sourire sinistre. Il savait aussi bien que Tom, qu'il ne pouvait plus reculer.

Tom s'avança et posa ses mains sur les épaules de Harry, qui lui jeta un regard effrayé avant de hocher la tête et de se détendre.

Ils étaient ensemble, pensa Tom en enroulant doucement leur magie autour d'eux deux et en apaisant la tension qui parcourait Harry. Il n'y avait aucune raison pour qu'ils souffrent seuls.

Et il était l'homme le plus chanceux du monde des sorciers.

Le lendemain, les journaux affichèrent en première page une photo de Harry faisant face à un photographe, les yeux encore brillants de puissance, et Tom derrière lui, les yeux brillants d'adoration.