Chapitre 2 :
Le lionceau et les assassins
Xanxus n'avait pas pu l'oublier. Il n'avait pas pu oublier une seconde le petit lionceau. À peine était-il monté dans l'avion qui devait les ramener en Italie qu'il commençait déjà à se poser mille et une questions. Il s'était demandé si le gosse irait bien, s'il mangerait correctement, s'il n'aurait pas d'ennuis sur le chemin de l'école... Il avait été exécrable avec le personnel du jet et tout les autres ensuite en rentrant. Squalo qui avait commencé par se foutre de lui en lui demandant comment s'étaient passées ses vacances au jardin d'enfant, avait vite ravalé son amusement lorsqu'il s'en était pris une, puis deux, puis trois... Après quelques jours, ses hommes le fuyaient, disant que plus jamais ils ne le laisseraient aller chez Iemitsu s'il revenait dans un tel état d'agacement et de colère. Bien évidemment, il n'avait parlé à personne du petit brun et tous se disaient qu'il en avait eu trop d'Iemitsu et ses gosses. Cela ne surprenant pas grand monde au final. Rentrant du Japon, il avait été du humeur terrifiante et la première mission avait été un carnage pour ses ennemis. Cela n'avait pourtant pas soulagé ses nerfs.
Il s'était finalement rendu compte d'une chose étrange. Lorsqu'il était au Japon avec le lionceau, il avait été exceptionnellement calme, comme jamais. Il n'avait frappé personne, très peu crié si ce n'était sur les gosses et le père beuglant. Il avait été tranquille, détendu. Il ne s'était pas énervé, avait eu très peu d'envie de meurtre. Il n'avait rien cassé, ni démoli la moindre chose. Il avait été apaisé quelque part et il ne se souvenait pas avoir ressenti cela auparavant. Il s'en rendait compte maintenant qu'il était rentré. Il avait perdu cette sensation de confort et cette quiétude, ce repos qu'il n'avait pas remarqué au Japon. Sa petite bouillotte dotée de cette chaleur unique et particulière lui manqua très vite et cela avait réveillé sa colère et son énervement. Et le retour avait été terrible, pour lui, comme pour son entourage.
Il n'avait pas fallu une semaine avant que son inquiétude ne prenne le pas et qu'il envoie deux de ses meilleurs hommes de mains veiller sur le lionceau au Japon. Avec la bêtise d'Iemitsu qui n'avait mis aucune sécurité autour de sa famille en plus de délaisser son fils cadet, il craignait qu'il lui arrive malheur. N'importe quel mafieux ennemi qui se rendrait compte de cette faille enlèverait sans mal le lionceau pour l'utiliser contre lui. Et le pire était qu'il doutait que la famille se rende compte de sa disparition ou ne fasse ce qu'il fallait pour le sortir de là. Cela plus la négligence et il n'avait pu rester sans rien faire, cette inquiétude nouvelle prenant de l'ampleur en lui. Il revoyait l'extraterrestre lui dire qu'il l'aimait, qu'il était gentil, qu'il était un héros, son grand-frère et il sentait un instinct protecteur naître en lui. Il ne pouvait vraiment pas laisser le seul être lui ayant jamais fait du bien sans protection ni aide aucune.
Alors il avait envoyé deux de ses meilleurs subordonnés, Cesare et Valentina avec pour mission de veiller sur l'enfant en toute occasion. Pas seulement pour la menace mafieuse mais pour tout. Tout deux avaient été surpris mais ils avaient obéis. Xanxus surveillait leurs rapports et il n'avait pas été vraiment surpris lorsqu'ils lui avaient dis qu'ils avaient l'impression que le gamin s'était rendu compte de leur surveillance, les regardant parfois en leur souriant. L'ayant expérimenté lui même, il s'y attendait, leur disant qu'ils pouvaient aller lui parler s'ils le voulaient à condition d'être discrets. Ils avaient fini par le faire un jour et leur rapport laissait transparaître leur surprise vis à vis de la confiance immédiate de l'enfant qui avait reconnu l'écusson de la Varia sur leurs vêtements. Il attendait toujours leurs rapports, les lisant avec attention, un peu rassuré de savoir que le lionceau n'était pas sans défense.
Il n'avait pas pu oublier le gosse et à chaque fois qu'il croisait Iemitsu parlant de tout ses enfants sauf du petit brun, il avait envie de le tuer. Il se demandait alors pourquoi il n'avait pas embarqué le gamin dans sa valise lorsqu'il l'avait demandé. Au moins, il aurait eu sa petite bouillotte avec lui et il cesserait de s'en faire tout les jours. Si on excluait les deux gardes qu'il avait envoyé en secret, personne n'était au courant pour l'enfant dont-il ne parlait jamais à personne et même son père n'avait pas reparlé de ça. Ce que ses hommes savaient, ce que tout les Vongola au courant de son voyage avaient compris était qu'il y avait eu quelque chose au Japon qui l'avait rendu exécrable. Les semaines avaient passé et à travers les rapports qu'ils recevaient, il n'avait pu que constater davantage le délaissement dont le petit lion faisait l'objet de la part de sa mère, le père revenu en Italie. Il se faisait chahuter par ses frères, beaucoup plus que lorsqu'il était là visiblement et cela lui avait donné envie d'aller apprendre le respect aux trois sales gosses. Il avait entendu parler de ce Kyoya aussi faisant régulièrement la route avec le lionceau, comme veillant sur lui de loin. Une semaine où il avait été pire qu'invivable avait été celle où ses subordonnés lui avaient signalé que le petit extraterrestre semblait être bien malade mais qu'il allait tout de même à l'école bien qu'il ne soit pas en état d'après eux. Il semblait que Nana ne s'en était même pas aperçu. Cette semaine là, ses subordonnés avaient pris l'initiative de récupérer l'enfant à l'école, de le porter pour le ramener chez lui, entrant sans problème par la fenêtre de sa chambre pour le changer et le mettre au lit, lui apportant des repas et quelques médicaments pour l'aider. Au final, c'était ses deux subordonnés qui s'étaient occupés de lui et personne ne s'était rendu compte de rien si ce n'était ce Kyoya qui les avait regardé faire avec attention visiblement.
Les semaines avaient passé, son humeur atroce et puis août était arrivé, les vacances scolaires japonaises avec lui et son père lui avait annoncé que Iemitsu faisait venir sa famille pour deux semaines de vacances en Italie. Il avait immédiatement pensé au lionceau, espérant qu'il viendrait lui aussi et que ses parents ne trouveraient pas une excuse pour le laisser au Japon. L'air de rien, son père lui avait glissé que Tsunayoshi venait même si cela avait failli ne pas être le cas. Mais le Nono avait visiblement convaincu Iemitsu de l'amener et de le laisser au manoir principal. La famille devait y passer en premier avant de gagner une maison secondaire des Vongola pour les vacances. Si Iemitsu refusait de mettre sa femme et ses enfants en contact avec la mafia, étrangement, cela ne le dérangea pas avec le lionceau. Il n'avait rien dit ni manifesté quoi que ce soit mais pour Timothéo, le simple fait qu'il ne râle pas contre cela, contre la venue d'Iemitsu était révélateur, comme la chambre qu'il fit préparer en douce dans l'aile de la Varia.
Ce jour là, Sawada Tsunayoshi, quatre ans presque cinq, était anxieux. Sa maman avait annoncé qu'ils allaient passer deux semaines en Italie pendant les vacances, qu'ils allaient y rejoindre leur père qui était actuellement dans le pays pour le travail. Il ne savait pas trop ce que cela voulait dire, juste qu'ils partaient très loin. Ils lui avaient dit qu'ils verraient leur grand-père et lui n'avait espéré qu'une chose : qu'il verrait son grand-frère. Xanxus lui avait terriblement manqué. Le jeune homme était le premier en dehors de Kyoya, à le regarder véritablement. Son frère avait beau faire son air toujours méchant, il savait qu'il était gentil et qu'il était en sécurité avec lui. Il l'avait prouvé d'ailleurs. Il s'était senti protégé avec l'adolescent et enfin quelqu'un le regardait normalement. Il avait même senti de l'affection et de la chaleur provenir du garçon plus vieux pour lui. Il le sentait en lui comme il sentait ce que les gens ressentaient à son égard depuis toujours. Xanxus ne l'avait pas regardé bizarrement comme beaucoup d'autres. Avec lui il n'avait pas perçu toutes ces émotions étranges que son jeune esprit ne parvenait même pas à définir, ces émotions angoissantes, venant des autres adultes ou enfants, famille ou simples connaissances, qui lui donnaient froid et le rendaient triste.
S'il avait été plus âgé, il aurait peut-être reconnu de la pitié, de la déception, de l'agacement, de la lassitude, du dégoût mais il était trop petit pour comprendre tout cela. Il savait seulement que les autres enfants ne voulaient pas jouer avec lui parce qu'il était trop petit, qu'il ne courait pas assez vite, qu'il était vite fatigué, qu'il ressemblait à un bébé... les raisons étaient les mêmes pour ses frères aînés. Ils disaient qu'ils ne voulaient pas jouer avec un bébé malade et qu'il était inutile, qu'il devait rester loin d'eux dans la rue parce que c'était la honte d'être avec lui. Sa mère soupirait toujours quand il cherchait son aide ou qu'il allait la voir parce qu'il ne se sentait pas bien. Elle lui disait de cesser ses caprices et de grandir un peu, de prendre exemple sur ses frères. Au final, il n'allait plus la voir, n'aimant pas ce qu'il ressentait venant d'elle dans ces moments là. Xanxus n'avait pas été comme ça loin de là. Il avait été attentionné, protecteur même si ça ne se voyait pas vraiment, lui, il le sentait. Il aimait être avec lui, il se sentait bien et il avait cette chaleur qui faisait tellement de bien. Il y avait ses mains qui brillaient et qui chassaient le froid. Lorsqu'il faisait cela, il se sentait plus apaisé que jamais et... avec sa famille.
Son grand-frère lui avait énormément manqué et il avait beaucoup pleuré sans pouvoir s'en empêcher. Il gardait constamment l'écusson qu'il lui avait donné sur lui et il dormait avec sa peluche tigre serrée contre lui. Après quelques jours, il s'était rendu compte qu'il était suivi, surveillé pourtant, il ne se sentait pas en danger comme lorsque des enfants de l'école voulaient l'embêter ou qu'il croisait des gens étranges dans la rue. Il avait vu cette dame et ce monsieur qui étaient un peu partout autour de lui. Ils avaient le même écusson que son grand-frère et il avait compris qu'ils faisaient partis de son équipe. Et puis ils étaient venus se présenter un jour où il était assis sur un muret, fatigué en rentrant de l'école. Il les avait trouvé gentils et il avait un sentiment de sécurité avec eux autour. Ça faisait du bien. Ils avaient expliqué que son frère les avait envoyé pour veiller sur lui et il avait été très touché. Quelques fois, quand Kyoya n'était pas là, ils venaient marcher avec lui sur le chemin de l'école. Et puis il était tombé malade. Sa mère ne s'était rendue compte de rien et quand il avait été la voir parce qu'il avait vraiment trop mal au ventre, elle avait comme toujours dit d'arrêter les caprices, repartant s'occuper de son adorable petite fille qu'elle aimait tant, cette petite fille qu'elle avait tant voulu. Il s'était résigné à faire avec comme d'habitude et à se débrouiller mais cette fois Valentina et Cesare étaient venus et s'étaient occupés de lui. Cela lui avait fait beaucoup de bien. Il appréciait les deux assassins, se souvenant de l'explication de son grand-frère sur leur travail.
L'année scolaire s'était terminée et il se sentait toujours plus triste de ne pas voir Xanxus. Alors quand sa mère avait annoncé ce voyage, il s'était mis à espérer qu'il pourrait voir son grand-frère lorsqu'ils iraient voir grand-père. Il avait regardé sa mère préparer rapidement son sac et il n'avait pas oublié de prendre sa peluche de tigre et l'écusson qu'il chérissait tant. Il avait été heureux de savoir que Cesare et Valentina allaient suivre. Il se sentait bien plus en sécurité avec eux qu'avec sa mère. Le voyage avait été long. Il s'était senti mal dans la voiture puis ça avait été pire dans l'avion. Il avait été assis un peu loin de sa mère, la chose l'inquiétant terriblement dans cet environnement stressant. Il avait été surpris et heureux de voir Cesare et Valentina apparaître et s'asseoir à ses côtés. Cela l'avait détendu et la demoiselle lui avait tendu des petits comprimés, lui disant que ça l'aiderait avec son mal des transports. Percevant nettement qu'elle voulait simplement l'aider, un peu inquiète pour lui, il avait pris sans hésiter et ça avait fait du bien même s'il se sentait toujours un peu nauséeux. Si lui n'avait pas fait attention, ses deux gardes n'avaient pu que noter que sa mère n'était pas perturbée par le fait qu'il parle avec deux inconnus. Elle ne s'en aperçu même pas, concentrée sur sa petite fille et ses garçons surexcités contrairement à lui qui était silencieux, crispé et angoissé par l'avion. Au décollage, c'était Cesare qui l'avait rassuré.
Il avait été très reconnaissant envers les deux jeunes gens juste un peu plus vieux que son grand-frère, italiens eux aussi. Cesare avait les cheveux rouges éclatant mi-long, Valentina plus blonde que blonde avec sa longue chevelure ondulée. Lui était sportif, elle aussi, très belle à ses yeux. Il l'avait d'ailleurs comparé à une fée et la demoiselle avait adoré ça. Le jeune homme l'avait rassuré au décollage et sur tout les bruits et mouvements étranges de l'avion qui l'inquiétaient. Valentina l'avait laissé se reposer contre elle, caressant ses cheveux et il avait été apaisé. Mais après des heures et des heures d'avion sans parvenir à dormir ou à se détendre vraiment, il était arrivé en Italie épuisé. Il n'avait pas mangé et le reste du chemin en voiture de retour avec sa mère avait ramené ses nausées, sans compter l'épisode où il avait failli se perdre dans l'aéroport. Heureusement, ses deux anges gardiens l'avaient ramené près de sa mère qui ne s'était aperçue de rien. Le chauffeur venu les chercher avec une très belle voiture les avait conduit chez grand-père. Une très très grande maison bizarre. Mais il ne regarda pas vraiment, fatigué. Il avait juste envie de dormir.
Ils avaient quitté la voiture et il avait serré sa peluche de tigre dans ses bras, angoissé par tout les regards des innombrables hommes en costume présents. Ils lui faisaient peur. Cela ne sembla pas du tout toucher le reste de sa famille, surtout lorsque Iemitsu émergea de la grande maison, accourant l'air très excité. Il vint embrasser sa femme et ses serrer ses fils dans ses bras, Tsunayoshi restant un peu en arrière, ignoré par l'homme comme toujours. Puis il les entraîna vers la maison où ils entrèrent. Leur grand-père était là et il vint les saluer avec le sourire. Le petit brun sourit lorsque le vieil homme vint se baisser près de lui et l'embrasser, prenant de ses nouvelles avec attention comme pour les autres. Cela fait, il le vit faire signe à quelqu'un derrière lui et un instant plus tard, Cesare et Valentina étaient là près de lui, le surprenant un peu. Si le reste de sa famille fut entraîné ailleurs, lui, il vit Valentina lui tendre la main avec le sourire. Fatigué, son instinct lui disant de suivre, il la prit sans hésiter. Cesare près d'eux, elle l'entraîna dans les couloirs.
Après un moment, il commença à croiser des gens qui avait l'écusson de son grand-frère, souriant à ce constat. Et puis il commença à y avoir des cris et étrangement, il se sentit amusé pour il ne savait quelle raison. Ses gardes s'arrêtèrent finalement devant une grande double porte et Cesare toqua, une voix tonitruante répondant :
- Voi ! Qu'est-ce qu'il y a encore ?! hurla-t-elle en italien.
L'enfant pouffa, trouvant que ce cri était bizarre et drôle.
- La ferme déchet ! claqua une autre voix qu'il reconnut sur le champs. Entrez !
Valentina ouvrit et il n'attendit pas pour avancer, voulant voir s'il s'agissait bien de son grand-frère comme il le pensait.
Ce jour là, Squalo était sur les nerfs. Depuis son voyage au Japon, son imbécile de boss était imbuvable et c'était de pire en pire. Il s'était plus que défoulé sur les ennemis, mais aussi sur son entourage et si ce n'était pas nouveau pour lui, c'était vraiment devenu pénible depuis ce voyage. Aujourd'hui c'était encore pire et cette réunion de débriefing débile sur leur dernière mission devenait impossible. Il était avec son abruti de boss, ce crétin de Lévi, cette inutile de Mammon, ce sur excité de Lussuria et quelques autres hauts placés de l'escouade. Ils venaient de terminer durement, Xanxus n'y mettant vraiment pas du sien affalé dans son fauteuil. Il avait l'air encore plus énervé aujourd'hui, agité, comme impatient, plus que d'ordinaire et personne ne savait pourquoi. Une bataille était sur le point de se déclencher quand on avait toqué à la porte. Elle s'était ouverte après les quelques cris habituels, tous regardant qui risquait de s'en prendre une en entrant maintenant.
Mais personne n'avait prévu de voir apparaître un petit garçonnet brun qui ressemblait de manière choquante au portrait du Primo dans le grand hall, en bébé avec une peluche de tigre dans les bras. Il fit un pas timide dans la pièce soudain silencieuse et confuse, tous se demandant ce que ce gamin inconnu faisait là. Il regarda un peu tout, comme s'il cherchait quelque chose, pas du tout intimidé par l'ambiance électrique des lieux et les regards froids de tous. Et puis soudainement, son visage et son regard s'éclairèrent de manière impressionnante et il bondit littéralement dans la pièce comme s'il était dans un magasin de jouet.
- Xanxus-nii ! s'écria-t-il avec une joie débordante.
Sous les regards sidérés des autres présents, il accourut vers leur boss qui le regarda venir sans aucune émotion, ne bougeant pas d'un pouce. Ils restèrent choqués, ahuris. Quel gosse pouvait avoir l'air aussi heureux et enjoué à la vue de Xanxus Di Vongola ? C'était inconcevable. On parlait de Xanxus tout de même. Le froid, violent et colérique Xanxus. Celui qui faisait pleurer les gosses d'un regard, comme certains adultes. Celui qu'on acceptait de côtoyer qu'en cas de nécessité absolue en tout cas pour ceux qui ne le connaissaient pas vraiment. Celui qui donnait des cauchemars aux enfants après les avoir juste croisé. Et ce... cet extraterrestre courrait vers lui comme s'il était la plus belle surprise au monde. Et il l'appelait grand-frère de manière assez familière pour ceux qui avaient des notions de japonais. Il courut, ignorant tout les autres, s'arrêtant près des jambes tendues du boss qui avait posé les pieds sur la table basse. Le regard et le sourire qu'il offrit alors au maître de la Varia fut incroyable. Si heureux, si lumineux, si doux et chaleureux. Personne ne regardait Xanxus ainsi. Et ils avaient beau être des assassins un peu fous sur les bords chacun à leur manière, tous ne purent que le trouver adorable.
- Ohayou Xanxus-nii, salua-t-il en penchant sa petite tête sur le côté.
Lussuria couina mais personne ne s'en rendit compte, tous attendant la réaction de Xanxus. Ils ne purent s'empêcher de se demander s'ils étaient passés dans la quatrième dimension lorsque le jeune homme, d'apparence toujours aussi fermée, se redressa lentement en le regardant, l'enfant se rapprochant plus quand il aurait normalement dû s'enfuir en courant. Pourtant, il n'avait pas du tout l'air de se sentir en danger, loin de là. Il sourit même plus encore, sautillant presque. Xanxus tendit les mains pour le prendre sous les bras avec une sorte de délicatesse qu'il ne montrait jamais. Il hissa le gosse sur ses genoux et celui-ci vint se blottir contre lui l'air au comble du bonheur, stupéfiant totalement les autres présents. Il accrocha sa petite main libre à la chemise du jeune homme et on aurait presque pu l'entendre ronronner comme un chaton. Mais le plus incroyable était de voir Xanxus soudain calme et qui acceptait le gamin près de lui. Il le laissa faire lorsqu'il s'installa confortablement contre lui, le calant d'un de ses bras l'air de rien.
- Tu m'as tellement manqué Xanxus-nii, dit-il.
- Hn, grommela-t-il en réponse.
- Je suis très content de te voir, renchérit le gamin. Je peux rester un peu ? demanda-t-il d'une petite voix.
- Hn, acquiesça-t-il.
Le petit brun sourit, se roulant en boule contre lui avec sa peluche, accroché à sa chemise. Le silence tomba, personne ne parvenant à sortir de son étonnement. Xanxus scrutait le gosse avec attention, fronçant les sourcils comme s'il voyait quelque chose qui ne lui plaisait pas. Tous terminèrent de passer dans un autre monde lorsque l'enfant s'endormit sereinement contre lui, l'air encore mieux installé que dans son propre lit. Quelques uns crurent qu'ils rêvaient ou que le dernier coup asséné par le boss avait été trop fort. Quelques instants passèrent et ce fut le léger bruit de la porte se refermant délicatement qui réveilla un peu les choses. Xanxus releva le visage pour regarder les deux gardes de son lionceau qui attendaient près de l'entrée.
- Alors ? demanda-t-il la voix tranchante.
- L'avion ne lui a pas vraiment réussi, répondit Cesare. Il a été malade et il n'a pas dormis depuis le départ. Il est épuisé. Il n'a pas beaucoup dormi depuis qu'il sait qu'il vient en Italie. Il ne savait pas s'il vous verrait ou non. Il n'a pas mangé non plus.
- Sa mère a failli le perdre à l'aéroport au Japon, puis à la correspondance et même à l'arrivée, renchérit Valentina. Heureusement que nous étions là pour le reconduire parce qu'elle n'a rien vu, comme toujours.
Le Boss de la Varia gronda et on vit l'enfant remuer pour se coller un peu plus à lui dans son sommeil. Xanxus baissa le regard sur lui, se détendit miraculeusement lorsqu'il aurait laissé sa colère sortir habituellement et réajusta son bras autour de la petite silhouette.
- Les autres déchets ? demanda-t-il.
- Ils dînent avec le Nono, répondit la demoiselle. Ils n'ont même pas vu qu'on l'emmenait.
On vit le jeune homme s'agacer de nouveau, puis, incroyablement, se calmer en regardant la petite chose dormant contre lui. Il bougea finalement, donnant lieu à une autre scène insolite. Le terrifiant chef de la Varia prit délicatement l'enfant endormi dans ses bras, le calant contre sa poitrine pour ensuite se lever souplement et avancer vers la porte. Cesare lui ouvrit et il sortit sans un mot, prenant le chemin de la chambre qu'il avait fait préparer pour l'enfant, se promettant d'en prendre soin. Il avait à peine revu ces grands yeux et ce sourire qu'il se sentait de nouveau plus calme. Il gagna donc la pièce située non loin de sa propre chambre. Il l'ouvrit d'un grand coup de pied, entrant et découvrant un petit sac qui avait été déposé sur le lit. Certainement la valise du lionceau amenée par un domestique. Il s'avança vers l'immense lit à baldaquin comme il y en avait partout dans la demeure. Il libéra l'un de ses bras pour reculer les couvertures, déposant ensuite le petit paquet sur le matelas moelleux. Se doutant qu'il allait certainement dormir un moment, il lui retira son sweet, ses chaussures et son pantalon pour qu'il soit à l'aise avant de le couvrir, replaçant sa peluche à ses côtés. Il s'assit ensuite près de lui, observant ce petit extraterrestre qui lui avait manqué même si jamais il ne l'avouerait tout haut.
Derrière lui, dans le salon de réunion de la Varia, le silence choqué avait perduré un moment entre tout les présents.
- C'était quoi ça ? demanda finalement Squalo comme un peu assommé. C'était qui ce gosse ? questionna-t-il en se tournant vers les deux subalternes visiblement au courant.
- Sawada Tsunayoshi, répondit Valentina en les choquant un peu plus. Le quatrième fils d'Iemitsu.
- Hein ? répondit le Squale très intelligemment.
- Il était tellement mignon, geignit soudain Lussuria. Il reste avec nous n'est-ce pas ?
- Iemitsu a fais venir sa famille pour deux semaines de vacances, répondit Cesare. Les autres gagneront une villa sur le littoral demain mais Tsunayoshi reste ici, avec le boss très probablement.
- Depuis quand le boss accepte les gamins avec lui ? demanda Mammon.
- Pas les gamins, juste Tsunayoshi, corrigea Valentina. C'est un garçon particulier.
- Attend ? Est-ce que ça date de son voyage au Japon ce truc impossible ? supposa Squalo.
- Certainement, approuva Lévi. Il n'avait pas rencontré les gamins d'Iemitsu avant.
- Et comment vous saviez vous ? demanda Lussuria aux deux gardes.
- Le boss nous a envoyé veiller sur lui depuis quelques semaines, répondit Valentina en les choquant de nouveau.
Tous restèrent silencieux, se regardant bêtement, se demandant ce qui avait pu se passer pour que leur boss tout droit sorti de l'enfer se montre prévenant ? Doux ? Avec un gosse. Et surtout, comment ce gamin pouvait lui témoigner une telle joie et une telle affection flagrante. Il avait dis qu'il lui avait manqué ! C'était une grande première. Ils restèrent là dessus, un peu bloqués, n'ayant même pas enregistré que l'enfant allait rester un peu.
Ce fut Squalo qui eut le premier contact avec le gamin un peu plus tard dans la soirée. Leur boss était réapparu au dîner, tellement plus calme qu'au matin que cela en devenait effrayant. Il s'était ensuite installé dans son salon favori pour regarder un peu la télé. Lui même allait regagner sa chambre pour une bonne douche. Alors qu'il passait dans le couloir des chambres des hauts placés de la Varia, une porte s'ouvrit doucement, attirant son attention. Il ne vit d'abord rien, baissant le regard lorsqu'un petit bruit se fit entendre. Il tomba alors sur le gosse l'air endormi, les cheveux encore plus en bataille. Il portait un pyjama décoré d'un lion, pieds nus, sa peluche de tigre dans les bras. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Cette chambre était censée être inoccupée. Il regarda le mioche de son regard tranchant et celui-ci sembla l'analyser une seconde. Il resta surpris lorsqu'il lui sourit largement, détendu et tellement chaleureux et doux. Était-ce seulement possible de donner ce genre d'expression à quelqu'un ? Et encore plus à quelqu'un qui vous regardait comme il le faisait présentement ?
- Est-ce que Xanxus-nii est là ? demanda une petite voix un peu perdue.
L'épéiste récemment couronné Empereur de l'épée mis un moment à réaliser qu'il parlait du Boss avec cette appellation. Il n'eut pas le temps de répondre que l'enfant reprenait :
- Tu es dans l'équipe de Xanxus-nii ? demanda-t-il en regardant ses vêtements.
- Hein ? dit-il très éloquemment.
- J'ai le même écusson, dit-il en sortant un emblème de la Varia de sa poche pour lui montrer.
- Où tu as eu ça ? questionna-t-il.
- Xanxus-nii me l'a donné avant de rentrer en Italie, répondit-il joyeusement. Tu travailles avec lui ?
- Ouais, répondit-il.
- Tu t'appelles comment ?
- Squalo, dit-il automatiquement.
- Moi c'est Tsunayoshi, dit-il en souriant. Squalo-san, où il est Xanxus-nii ? demanda-t-il en regardant le manoir inconnu avec une certaine angoisse.
- Viens, je vais te montrer.
Le gamin lui sourit avec une telle reconnaissance qu'il resta figé un instant. C'était vraiment possible de sourire comme ça ? Il sortit, referma et vint vers lui sans aucune appréhension visible. Il regarda son bras armé d'une épée l'air un peu curieux avant de simplement le contourner pour venir prendre son autre main de la sienne, le laissant sans voix. Est-ce que ce morpion avait le moindre instinct de survie ? Il se posait vraiment la question à cet instant. Il resta bêtement sans bouger en regardant cet extraterrestre qui lui souriait largement, semblant être en confiance totale en tenant la main d'un assassin notoire qu'il venait de rencontrer. Il réagit finalement, se remettant en route pour l'emmener vers le salon, ouvrant sans toquer. Il fut le premier à apparaître dans le champs de vision de son supérieur, celui-ci grondant devant l'intrusion.
- Qu'est-ce que tu fous là déchet ? demanda-t-il en italien.
- Xanxus-nii ? fit une petite voix.
Squalo fut une nouvelle fois troublé lorsque son boss posa un regard attentif sur le garçon qui venait d'apparaître près de lui, pendu à sa main. Celui-ci sourit, l'air soulagé de voir le jeune homme. Il s'écarta d'ailleurs pour le rejoindre doucement, montant sur le canapé où il se trouvait pour venir se blottir contre lui très naturellement, le plus stupéfiant étant qu'il ne se fit renvoyer d'aucune façon.
- Déchet, dit-il à son attention. Demande à un larbin d'amener un truc à manger pour lui, ordonna-t-il.
Il ne sut pas si c'était le gosse, les événements improbables de la journée ou le fait que son stupide boss montre de l'attention pour quelqu'un mais il ne pensa même pas à contester l'ordre, sortant pour s'exécuter. Dans le salon, ce fut dans un silence bien heureux que Tsunayoshi profita d'avoir retrouvé son grand-frère et sa chaleur.
- Xanxus-nii ? Est-ce que je peux rester avec toi ? J'ai pas envie d'aller avec papa et maman.
- Ils t'ont pas dis ? Tu restes avec moi pendant tes vacances en Italie, répondit-il platement.
- C'est vrai ?! s'exclama l'enfant en se redressant pour le regarder les yeux pleins d'espoir.
- Ouais.
- Youpi ! s'écria-t-il en revenant se blottir contre lui en souriant de toutes ses dents. Tu m'as tellement manqué Xanxus-nii, soupira-t-il.
- Hn.
- C'est ta maison ici ?
- Ouais.
- Je me suis réveillé dans une pièce bizarre, dit-il avec une petite moue confuse.
- C'est ta chambre ici. La mienne est au bout du couloir.
On toqua à la porte, les interrompant et Xanxus cria pour faire entrer l'intrus, faisant rire le lionceau. Un homme habillé étrangement entra, stoppant net en les regardant l'air surpris. Tsunayoshi pencha le tête sur le côté, confus.
- Apporte ça ici, ordonna Xanxus à l'homme.
Celui-ci se réveilla pour obéir, venant déposer un petit plateau sur la table basse avant de détaler littéralement sous le regard tranchant du boss de la Varia. Il partit et l'adolescent observa l'enfant encore bien pâle et l'air fatigué.
- C'est pour toi, dit-il en regardant le plateau, mange.
Tsunayoshi s'assit au bord du canapé, trouvant des sandwich et un verre de lait sur la table basse. Il sourit, se sentant affamé après ce voyage. Son mal des transport l'avait empêché d'avaler quoi que ce soit mais maintenant que c'était passé, il mourrait de faim. Il mangea donc avec appétit sous le regard de son grand-frère et il se sentait alors plus que jamais détendu et protégé, à sa place.
Le lendemain matin en entrant dans le salon, Squalo et Lussuria eurent droit à un spectacle improbable qui les laissa sans voix. Le second se mit pourtant à couiner, partant chercher Lévi et Mammon pour qu'ils voient ça. Ils furent bientôt là, aussi choqués que Squalo qui n'avait pas bougé. Là, dans le canapé, Xanxus dormait tranquillement, allongé les mains derrière la tête. Et sur son torse, roulé en boule, se trouvait le petit extraterrestre profondément endormi. Il avait sa peluche de tigre entre les bras, les mains accrochées à la chemise du jeune homme. Il était couvert de la veste du boss de la Varia, reposant là comme si tout était normal et que c'était le meilleur endroit du monde pour dormir.
- Ara ma ! couina Lussuria. Ils sont tellement tellement choux, dit-il en se dandinant.
- Ta gueule déchet, fit la voix grondante de Xanxus qui avait ouvert un œil.
Il ne bougea pourtant pas, baissant le regard sur le lionceau qui remuait doucement sur lui. Tous l'observèrent, retenant un peu leur souffle en attendant de voir s'il allait se réveiller. Et il ouvrit doucement les yeux, baillant en clignant des paupières. Il vint frotter ses yeux d'un petit poing, faisant couinez un peu plus Lussuria. Il s'étira contre Xanxus, se nichant davantage contre lui en souriant, se blottissant dans sa veste.
- Ohayou Xanxus-nii, murmura-t-il d'une petite voix endormie.
- Tellement trognon, minauda Lussuria en s'approchant. Bonjour mon chou, dit-il en s'accroupissant près de lui.
Il semblait n'en n'avoir rien à faire de son boss, concentré sur l'enfant. Celui-ci rouvrit les yeux et il ne sembla pas troublé une seconde par la tête au cheveux colorés qu'il trouva juste devant lui. Il sourit même avec douceur.
- Ohayou, dit-il gentiment.
- Bonjour mon poussin, rendit l'adolescent excentrique, je suis Lussuria.
- Tsunayoshi, répondit-il sans bouger de sa place.
- Tu as bien dormis chaton ?
- Oui, dit-il tout sourire.
Il rougit ensuite lorsqu'un petit grondement émana de son ventre, amusant Lussuria craquant encore plus devant lui et sa petite bouille d'ange.
- Le petit déjeuner va être servi. Tu viens manger ? demanda l'assassin.
Le gosse acquiesça joyeusement, se redressant un peu pour regarder le Boss.
- Xanxus-nii ? Je peux y aller ?
- Hn, approuva-t-il.
- Tu viens aussi ?
- Ouais, dit-il en le faisant sourire de nouveau.
Le gosse se redressa alors complètement et il ne se fit pas prier lorsque Lussuria tendit les bras vers lui. Le boxeur le souleva sans mal, se relevant avec lui. La veste glissa du petit corps mais la peluche resta bien emprisonnée dans ses bras. L'assassin le calant sur sa hanche avant de déposer un bisou bruyant sur sa joue. Si les autres présents grimacèrent, Tsunayoshi rit l'air très heureux et il vint déposer un autre bisou sur la joue du jeune homme qui s'en extasia.
- Tu es tellement mignon, dit-il en le câlinant. Allons manger mon ange.
Il emmena le gamin qui souriait, laissant les autres sans plus d'attention. Ils suivirent pourtant pour gagner la salle à manger de la Varia non loin, l'endroit où ils mangeaient. Eux seuls mangeaient et dormaient au manoir, y vivaient à plein temps. Lussuria prit sa place sans attendre, asseyant le petit brun sur ses genoux alors que les domestiques apportaient le petit déjeuner. Le boxeur réclama du lait au chocolat pour Tsunayoshi et celui-ci parût touché par l'attention. Xanxus et les autres furent bientôt installés aussi, commençant leur repas en regardant cette scène inhabituelle à leur table. Le gamin ne semblait pas du tout dérangé d'être sur les genoux d'un inconnu très bizarre, il fallait le dire. Il avait même l'air très heureux qu'on s'occupe de lui ainsi, Lussuria lui préparant les tartines qu'il voulait, lui faisant goûter ce qu'il ne connaissait pas.
- Alors il reste avec nous ? demanda Squalo en Italien.
Xanxus acquiesça, sirotant tranquillement son café en gardant un œil sur le lionceau.
- L'abruti du CEDEF est d'accord avec ça ? questionna l'argenté.
- Je suis même pas sûr qu'il soit au courant. C'est le vieux qui lui a dit de laisser le gamin au manoir. Cet imbécile en a rien à foutre de son fils. Personne fait attention à lui chez lui.
- Je croyais que Iemitsu adorait ses enfants, intervint Mammon. Il est même atrocement énervant avec ça.
- Ouais et ben lui n'a pas droit à ça visiblement. Il parle jamais de lui et il l'ignore complètement. Il s'en fout de où il passe ses vacances. Si le vieux l'avait pas fait venir ici, Iemitsu l'aurait laissé au Japon tout seul. Il faut croire que son quatrième fils n'est pas à son goût. Il viendra même pas voir s'il va bien et avec qui il est exactement.
Les autres regardèrent l'enfant, pensifs, Lussuria qui avait écouté d'une oreille cajolant le petit brun riant sous ses pitreries. Finalement, ce fut le boxeur qui décréta qu'il allait aider l'enfant à se laver et se préparer, Tsunayoshi les yeux brillant à l'idée que l'on s'occupe encore le lui, l'air extrêmement heureux. Ils partirent une fois la chambre de l'enfant indiquée et lorsqu'ils revinrent, Lussuria avait hérité du nom de Lulu-nii à sa plus grande joie. Il était cependant aussi scandalisé, disant que ce pauvre petit garçon n'avait vraiment rien de convenable à se mettre dans sa valise et qu'il fallait remédier à ça, proposant une sortie shopping. Tous furent sidérés lorsque l'enfant demanda à Xanxus s'il pouvait y aller, s'il venait et que le jeune homme approuva le regard insondable. Squalo, Lévi et Mammon suivirent, curieux de voir ça et ce fut donc tous ensemble qu'ils quittèrent le manoir pour aller en ville, le petit brun pendu à la main du boss de la Varia.
Ce fut un peu folklorique alors que Lussuria sautait de boutique en boutique pour refaire la garde robe du petit garçon, lui faisant essayer toutes sortes de vêtements. Squalo s'était finalement remis à lui hurler dessus, agacé par son agitation et ses couinements pathétiques. Mammon râlait sur la facture à venir et Lévi suivait son boss comme son ombre. Xanxus lui était étrangement calme, surveillant simplement le gamin l'air ennuyé. Il attendait souvent en dehors des boutiques, assis à une terrasse pour boire un verre. Et au milieu de tout ça, le petit brun semblait être dans son élément, sautillant, souriant, l'air très heureux. Il était tantôt accroché à la main de Lussuria, puis de Squalo ou même Lévi et son grand-frère bien sûr. Il avait même pris Mammon dans ses bras à un moment donné, riant de ses bougonnement sur le budget. Le petit garçon fatigua cependant bien vite, le décalage horaire et sa fatigue se faisant sentir. Aussi, après un déjeuner dans une pizzeria, ils rentrèrent, Tsunayoshi endormit dans les bras de Xanxus, accroché à son cou. Et malgré l'agitation de la sortie, tous étaient plutôt détendu et joyeux en regagnant le manoir. Lussuria alla coucher le petit garçon pour une bonne sieste et tous allèrent vaquer à leurs occupation, calmes.
Dés le lendemain, on put constater que malgré sa folie et son excentricité, Lussuria restait de très bon goût. Il alla aider l'enfant à se préparer comme la veille et Tsunayoshi revint habillé d'un beau jean clair, d'une chemise blanche et d'une belle paire de basket. Il avait fier allure et Lussuria ne couinait que davantage. Ce jour là fut étrange pour tout le manoir. On vit passer Xanxus, plus calme qu'on ne l'avait jamais vu, avec un petit garçon ressemblant étrangement au Primo dans les bras. Celui-ci avait l'air un peu intimidé, accroché au cou du boss de l'escouade d'assassin. Squalo les accompagnait et ils visitaient simplement les lieux, les montrant au gamin. On regarda ce spectacle avec effarement. Il y avait sérieusement un enfant dans les bras de Xanxus et cette simple vue ahurissait tout le monde. Mais il y avait encore plus fou : que le gosse s'accroche à Xanxus comme s'il était son repère et son refuge. Ce fut par le grand salon principal qu'ils terminèrent leur tour. Entrant, ce fut comme prévu que Xanxus y découvrit son père et ses gardiens. Ils avancèrent et les gardiens furent visiblement aussi surpris que tout les autres de le voir avec l'enfant dans les bras ainsi.
- Jii-chan ! s'exclama le petit brun en le voyant. Ohayou !
- Ohayou Tsunayoshi, répondit le vieil homme en souriant. Comment-vas tu ?
- Très bien, répondit-il. Ta maison est immense, dit-il ensuite l'air émerveillé.
- Elle l'est en effet, s'amusa-t-il.
- Tu as vu ? Xanxus-nii m'a offert des nouveaux vêtements. Lulu-nii disait que les miens étaient trop moches.
Quelques adultes pouffèrent autant à la déclaration qu'au nom dont le boxeur avait hérité.
- Ils sont très beaux. Tu t'amuses bien avec Xanxus ?
- Oh oui ! s'exclama-t-il sur le champs en serrant un peu plus son grand-frère. Et puis Lulu-nii, Squalo-nii, Mammon-nee et Lévi-nii sont très drôles, dit-il en amusant une fois de plus les gardiens et renfrognant le Squale.
- Tant mieux, acquiesça le Nono.
Le petit brun regarda un peu autour de lui, avisant les inconnus qui regardaient.
- Ce sont mes amis, expliqua son grand-père. Puis-je te les présenter ?
Le gosse approuva et il présenta ses gardiens qui le saluèrent chacun à leur manière, attendris par le sourire chaleureux du petit garçon. Et comme tout ceux qui regardaient un peu Tsunayoshi, ils ne purent que tomber sous son charme. Il ne fallut pas longtemps pour que tous au manoir ait entendu parler du petit garçon qui vivait avec la Varia et qui était très heureux de ce fait. Sa ressemblance avec le Primo était frappante, surtout quand on voyait l'immense portrait du fondateur dans le hall. Mais ils avaient bien du mal à se faire à la vision de Xanxus avec ce gosse. Une seule chose était certaine, depuis qu'il était là : Xanxus était plus calme que jamais et on commençait à se demander si cela était lié à l'adorable petit garçon. On avait fini par apprendre qu'il était le quatrième fils d'Iemitsu et ceux au courant de sa filiation comprirent alors l'origine de cette ressemblance avec le Primo. Pourtant, sa présence auprès de la Varia continuait à surprendre tout le monde, comme le comportement protecteur de Xanxus à son égard.
La Varia elle, avait progressivement assimilé l'idée et adopté le petit bonhomme. Il était... c'était un extraterrestre pour faire court. On avait beau afficher une allure froide et meurtrière devant lui, cela ne le touchait pas. Pas un seul d'entre eux ne l'impressionnait. Il venait vers eux sans hésiter, souriant, prenant leurs mains, se laissant soulever dans leurs bras. Il n'avait pas peur d'eux, il les regardait sans jugement et il leur souriait si sincèrement. Il y avait une chaleur émanant de lui, quelque chose de terriblement apaisant et réconfortant. Il était attractif, si innocent et doux. Il était très particulier et certains comme Squalo commençaient à comprendre pourquoi il avait réussi à toucher même Xanxus. Il aurait vraiment fallu être un abominable monstre sans cœur pour ne pas être touché par l'enfant. Il avait un effet calmant indéniable sur leur boss comme sur tous et depuis qu'il était là, Xanxus était bien plus apaisé. Au milieu d'assassins, Tsunayoshi semblait être chez lui, heureux et en confiance. Pourtant, il savait ce qu'ils faisaient. Il l'avait prouvé lors d'une discussion en annonçant que Xanxus lui avait expliqué et que pour lui, ils étaient des héros. Tous étaient restés totalement stupéfaits et sans voix jusqu'à ce que Lussuria ne s'exclame, couinant et disant qu'il était trop mignon. Ils avaient été ahuris d'apprendre que Xanxus lui avait dis, qu'il avait dis à un garçon de quatre ans qu'il était un tueur. Et pire, cela ne dérangeait pas le dit petit garçon mais il était probablement trop jeune pour comprendre.
Quoi qu'il en soit, il ne lui fallut pas longtemps pour mettre de son côté l'escouade d'assassin sans même s'en rendre compte. Il avait été hilarant de le voir réprimander doucement Xanxus. Cette fois là, le Boss avait lancé on ne savait quel objet sur Squalo lors d'une énième dispute. Tsunayoshi l'avait vu et il s'était tourné vers son grand-frère, fronçant ses petits sourcils et prenant un air de réprimande adorable. Il lui avait dis que ce n'était pas gentil de lancer des objets sur ses amis et qu'il ne fallait pas faire ça. Tous étaient restés ahuris de voir le gosse faire la leçon au boss de la Varia qui lui même resta sans voix. Et c'était un Squalo explosant de rire qui avait rompu l'instant. Il était venu cueillir l'enfant dans ses bras, le rassurant en disant qu'il allait bien et que c'était leur façon de se parler. Tsunayoshi resta perplexe, un peu confus mais il se détendit, souriant de nouveau.
On était sorti plusieurs fois avec Tsunayoshi pour lui montrer l'Italie et Lussuria les avait même convaincu d'aller dans un parc d'attraction avec lui lorsqu'il avait appris qu'il n'y avait jamais été. Enthousiaste, le petit brun n'avait cessé de les remercier, leur demandant aussi de lui apprendre l'italien. Ils avaient approuvé, lui enseignant déjà quelques mots. Mais leurs enseignement ne s'étaient pas arrêtés à l'italien. Lorsqu'il avait surpris un entraînement de Squalo, Tsunayoshi lui avait demandé s'il voulait bien lui apprendre, émerveillé par ce qu'il avait vu. Le Squale s'était montré étrangement enthousiaste et avait commencé sur le champs. Et il avait beau crier, être impatient et très mauvais pédagogue, Tsunayoshi souriait et riait devant ses éclats, s'appliquant pourtant dans ses exercices. Voyant cela, Lussuria aussi avait voulu lui montrer et Tsunayoshi avait accepté avec joie.
Lorsque le petit garçon avait constaté sa ressemblance avec le portrait du hall, il avait demandé qui y était peint et on lui avait parlé du Primo et de l'histoire de la famille, le ravissant. Xanxus lui avait parlé de la mafia sans détour, du rôle qu'Iemitsu y jouait, de ses droits en la famille grâce à son sang... de tout, estimant qu'il avait le droit de savoir même si les explications étaient sommaires pour être comprises par l'enfant. Assez rapidement, on avait aussi constaté la fragilité de l'enfant qui fatiguait très vite, qui se levait la nuit en tremblant et seul les flammes de Xanxus pouvaient le réchauffer, ce point les intriguant. Leur Boss leur avait alors expliqué ses problèmes de santé et tous n'en n'avait que plus veillé sur le petit garçon pour lequel ils s'étaient tous pris d'affection même si jamais aucun d'entre eux ne l'avouerait. Même Mammon montrait un certain intérêt pour lui surtout après avoir découvert qu'il voyait à travers les illusions. Cette découverte avait stupéfié tout le monde. L'illusionniste avait voulu lui faire une démonstration en lui expliquant en quoi consistait ses pouvoirs mais Tsunayoshi n'était absolument pas tombé dans le panneau. Plus tard, Mammon avait essayé de le prendre par surprise pour confirmer et le gamin avait réussi l'épreuve à l'étonnement général. Ils avaient cependant gardé ça pour eux et ce fut suite à cela et à toutes les constatations faîtes autour du brun, que l'on commença à se demander s'il n'avait pas hérité de la prodigieuse hyper-inuition du Primo. Cela expliquerait son immunité face aux illusions, le fait qu'il lise littéralement en eux, qu'il sache lorsqu'on l'observait... Cela était la seule explication qu'ils voyaient.
Son séjour passa. Il passa vite aux yeux de tous et pas une fois les Sawada ou Iemitsu ne lui rendirent visite et ne firent que simplement prendre des nouvelles de lui. Parfois, il mangeait avec le Neuvième, Xanxus l'accompagnant systématiquement et le Kyudaime était ravi de voir l'enfant heureux et son fils calme et détendu avec lui. Cela, tous l'avaient d'ailleurs noté. Deux semaines passèrent en un éclair.
Ce matin là, l'aile de la Varia était étrangement calme, l'ambiance terriblement lourde et oppressante. Dans le salon de l'escouade, on trouvait Levi, Lussuria, Mammon, Squalo, Xanxus et Tsunayoshi. Le lionceau était blotti dans les bras de son grand-frère installé dans son éternel fauteuil. Il pleurait doucement, tenant la chemise blanche devant lui de ses petites mains, y cachant son visage. Et on comprenait pourquoi en voyant les valises près de la porte. Il n'y avait plus juste un petit sac comme à son arrivée mais deux belles valises pleines des vêtements et des cadeaux qu'on lui avait fait. Il y avait entre autre les petits accessoires de boxe de Lussuria, la petite épée de bois de Squalo ou encore le pistolet à billes de Xanxus. Lévi lui avait offert un bracelet de force en cuir sur lequel on avait mis son insigne de la Varia et Tsunayoshi ne s'en séparait plus. Mammon quand à lui, avait offert un téléphone portable, expliquant comment s'en servir et disant que tout leurs numéros étaient dedans, lui disant d'appeler s'il en avait besoin ou envie. Mais rien de tout ça n'avait ne serait-ce que permis de réconforter le garçon qui pleurait sans s'arrêter dans les bras de son grand-frère, attendant que sa mère vienne le chercher comme prévu.
- Je veux pas rentrer au Japon Xanxus-nii, bredouilla-t-il. J'aime pas être là bas. Je suis mieux ici avec vous, dit-il en les touchant. Et puis ils verront même pas que je suis pas là.
Tous le savaient bien maintenant. Avec ces mots d'enfants, il avait répondu à leurs question sur sa famille et sa vie au Japon et on savait qu'il n'était pas heureux là bas, négligé, délaissé et seul. Tous enrageaient d'ailleurs devant ce constat.
- Cesare et Valentina viennent avec toi, remarqua Squalo. Ils veilleront sur toi.
- Mais je veux rester ici avec vous, murmura-t-il. Je veux rester avec toi nii-san.
Xanxus ne répondit pas mais il enroula un bras autour de lui. La vérité était qu'aucun n'avait envie de voir partir leur petit lionceau.
- On viendra faire des petits tours au Japon de temps en temps et tu peux nous appeler quand tu veux, remarqua Lussuria.
- Vous allez tellement me manquer, pleura-t-il. Tellement, tellement.
Ils restèrent muet, ne sachant pas trop comment consoler un enfant. Ils patientèrent dans un silence pesant, l'humeur de Xanxus s'assombrissant de plus en plus au fil des minutes et des heures. Au déjeuner personne n'avait vraiment faim et on sauta le repas. Tsunayoshi finit pas s'endormir dans les bras de Xanxus, des traces de larmes pleins les joues et sa peluche serrées dans les bras. Lorsque l'heure à laquelle Nana devait venir fut largement passée, Lévi fut envoyé aux nouvelles, tous sur les dents. Lorsqu'il revint, Tsunayoshi s'était réveillé, pleurant en silence et tremblant légèrement. Lévi parût hésiter mais Xanxus exigea réponse :
- Parle déchet !
- Euh... Ils l'ont oublié, dit-il en surprenant tout le monde. Les Sawada sont déjà dans l'avion depuis un bon moment. Ils l'ont oublié.
Ils restèrent sans voix. Comment une mère pouvait oublier son enfant dans un pays à l'autre bout du monde ? Et Iemitsu ? Comment avaient-ils pu l'oublier ?
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda le lionceau qui n'avait rien compris.
Il se redressa sur les genoux de Xanxus pour les regarder alors qu'ils en faisaient de même, craignant de le blesser en lui disant. Tsunayoshi comprit pourtant tout seul, souriant tristement en baissant la tête.
- Ils m'ont oublié c'est ça ? dit-il doucement. Ils m'oublient toujours, dit-il en haussant les épaules.
Xanxus passa une main solide dans sa nuque pour le ramener près de lui en voyant de nouvelles larmes apparaître et le petit bonhomme se blottit volontiers contre lui.
- Est-ce que ça veut dire que je peux rester là encore un peu ?
- Évidemment, répondit le chef de la Varia.
Tsunayoshi sourit alors largement, se détendant complètement pour la première fois de la journée. Si la Varia ne fut pas si surprise que ça par cette situation, le Neuvième et ses gardiens eux, en furent vraiment choqués et déçus, ne s'attendant pas à ça d'Iemitsu et sa famille. Le Nono avait réglé ça lui même, un peu plus suspicieux maintenant qu'il avait vu cela de ses yeux et que son fils était venu insister sur le sujet auprès de lui. Il n'avait pu que constater que Iemitsu ne s'était pas montré très empressé de régler ça et de venir voir son fils, comme sa femme qui ne s'était pas excusée et qui ne s'en était même pas aperçu avant qu'il ne l'appelle. Cela l'avait quelque peu choqué en tant que père. Il avait perdu ses trois premiers fils il n'y avait pas si longtemps et cette négligence l'agaçait d'autant plus qu'il s'agissait d'un tout petit garçon innocent si mignon et sage. Quand Tsunayoshi lui avait demandé s'il pouvait rester un peu plus longtemps au vu de la situation, il avait accepté. Il avait appelé Iemitsu et Nana pour leur dire que finalement, il gardait le petit brun au manoir pour le reste des vacances et les parents n'avaient pas protesté du tout, disant que c'était une bonne idée comme s'ils se débarrassaient d'un problème. Ils n'avaient pas appelé leur fils ne serait-ce que pour s'assurer qu'il allait bien et même en passant au manoir, Iemitsu n'était pas allé le voir. Le Nono en avait été déçu mais il n'avait rien dit pour le bien du petit garçon. Mais au moins, Tsunayoshi n'avait pas été trop déprimé par cet épisode. Tout au contraire, il avait été euphorique d'apprendre qu'il restait encore deux semaines, deux semaines avec ses grands-frères adorés.
