Chapitre 3 :

Querelle familiale

Finalement, ce ne fut pas deux semaines de plus que Tsunayoshi resta en Italie mais bien plus longtemps. Le garçon voulait rester avec Xanxus, avec la Varia dont-il semblait s'être fait une famille. Et malgré que personne n'y croyait, une chose improbable s'était produite. Les monstres qui composaient l'escouade d'assassin s'étaient révélés plus que capables de s'occuper d'un petit enfant et de veiller sur lui. De manière surprenante parfois mais le petit brun allait parfaitement bien. Il mangeait bien, dormait bien, toujours bien vêtu et lavé, toujours joyeux et très heureux de sa vie avec la Varia. Il rayonnait et tous ne pouvaient que sourire en le voyant. Il était le petit rayon de soleil du manoir. Aussi, lorsque ses parents n'avaient montré aucun enthousiasme à le reprendre, ayant même oublié qu'il était toujours en Italie, le Neuvième avait décidé de le garder avec eux. Les parents n'avaient pas été difficiles à convaincre très loin de là. Il leur avait simplement dis qu'il se plaisait au manoir et que les domestiques veilleraient sur lui et ils avaient accepté, réfléchissant à peine. Ils ne s'étaient renseignés sur aucune disposition pour lui et n'avaient pas demandé de ses nouvelles, loin de là. Timothéo avait été très déçu mais les choses étant ce qu'elles étaient, même s'il ne les comprenaient pas, il se disait que l'enfant était peut-être mieux ici avec la Varia veillant sur lui à sa manière. Et puis, depuis qu'il était là, Xanxus était plus calme, plus responsable et c'était aussi bien pour l'enfant que pour l'adolescent. Ils formaient une très attendrissante paire de frères à ses yeux. Tsunayoshi n'avait pas été troublé le moins du monde. Bien au contraire, il avait sautillé partout avec bonheur en apprenant qu'il restait en Italie.

Le lionceau était donc resté vivre avec eux et le Neuvième avait pris les choses en main pour lui. Le temps de retourner en classe était venu pour Xanxus et les autres car même s'ils étaient des assassins de la Varia, ils restaient des adolescents pour quelques uns et Timothéo insistait pour qu'ils terminent au moins l'instruction secondaire. Et il voulait que Tsunayoshi aille à l'école aussi. Seulement, l'enfant ne parlant pas italien, il avait pris une autre option. Le petit brun n'avait pas encore l'âge de l'école primaire de toute manière, rendant cela facultatif. Aussi, il avait nommé un précepteur pour lui donner des leçons d'italien et d'autres petits cours. Lorsque son grand-frère était en cours, lui apprenait au manoir, très appliqué et consciencieux. Il faisait énormément d'efforts pour apprendre la langue. Valentina et Cesare étaient souvent assignés à sa surveillance lorsque Xanxus n'était pas là et le petit garçon en était ravi appréciant les deux jeunes gens.

Squalo, et tout les autres d'ailleurs, avaient commencé à lui donner des cours de combat dans leurs spécialités respectives à sa demande. Mais il fallait dire aussi que c'était presque incontournable pour eux. Tsunayoshi vivait avec eux maintenant, dans la mafia, auprès de la très puissante famille Vongola. Il était descendant du Primo et donc successeur potentiel par son sang. Il devait apprendre à se défendre. Si le Nono était contre le fait de l'instruire sur la mafia, de lui apprendre la réalité des choses, de lui enseigner le combat et les armes, la Varia n'était pas d'accord. Il aurait été stupide de se dire que c'était pour le protéger quand l'effet serait précisément l'inverse. Aussi, ils lui apprenaient, en secret et le lionceau gardait ce secret naturellement. Le petit brun demandait lui même à apprendre et il s'investissait là dedans. Pourtant, il restait d'allure tout à fait innocente et joyeuse. Il faisait vraiment figure d'extraterrestre dans le manoir mafieux mais il y avait fait sa place, apprécié de tous. Il était d'autant plus apprécié qu'il savait calmer la Varia facilement, que ce soit Xanxus ou n'importe quel autre. Et le Boss de l'escouade était bien plus apaisé depuis qu'il était là.

En octobre, on donna lieu à une sacrée fête dans l'aile de la Varia. Les anniversaires de Tsunayoshi et Xanxus n'étaient espacés que de quelques jours et on les fêtait ensemble. Xanxus ne voulait pas que l'on fête le sien aussi, on lui avait dis que c'était juste pour Tsunayoshi mais en réalité, tous savaient que c'étaient pour les deux garçons. Le lionceau avait été ravi, couvert de cadeau de sa famille et il en avait lui même offert un à son grand-frère. Il était sorti en cachette avec Lussuria pour aller l'acheter. Sachant que son aîné aimait ces ornements qu'il mettait dans ses cheveux, il lui en avait acheté un supplémentaire fait de plumes rouges avec une pince d'attache en tête de lion. Xanxus l'avait mis dans ses cheveux et depuis, il ne le retirait plus, faisant la joie du petit brun. Les jours étaient passés tranquillement, le gamin glissant dans cette vie avec un naturel déconcertant. Il ne quittait que peu l'aile de la Varia, jamais sans l'un de ses membres et souvent c'était pour aller voir le Nono avec qui il mangeait au moins une fois par semaine. Lorsque la Varia partait en mission, elle ne le cachait pas à l'enfant, lui expliquant et bien que celui-ci soit à chaque fois un peu inquiet, leur demandant d'être prudent, il était plutôt calme et peu troublé à ce propos.

On était en Novembre maintenant et cela ferait bientôt quatre mois que Tsunayoshi vivait au manoir. Tout était tranquille et il avait sa routine. Il avait désormais bien investi sa chambre pleine des cadeaux de l'escouade qui le gâtait l'air de rien. Combien de fois l'un d'entre eux ne lui glissait pas un paquet en douce en se croyant discret ? Tsunayoshi ne réclamait jamais rien mais il semblait qu'il n'y avait pas d'occasion nécessaire pour lui faire des présents. Aussi, il avait déjà de nombreuses peluches et jeux dans sa chambre, Lussuria s'assurant qu'il soit toujours bien habillé et élégant. Et il fallait dire que le petit garçon avait maintenant toujours un certain style, se pliant avec le sourire aux caprices de mode de Lussuria qui le faisait rire. En revanche, une chose était venue de lui. Il avait vu plusieurs hommes avec des fedora sur la tête en ville et il avait voulu essayer. On lui en avait trouvé un à sa taille, il avait adoré comme tout le monde et depuis, il était rare de le voir sans chapeau.

Ce matin là, un samedi, tous avaient profité du début du week end pour commencer doucement sa journée alors qu'il n'y avait rien de prévu dans leur programme. Il pleuvait à torrent dehors. Ils étaient au petit déjeuner et Tsunayoshi n'était pas encore arrivé. C'était un peu surprenant puisqu'il aimait se lever tôt pour regarder Squalo s'entraîner de bon matin. Il était souvent parmi les premiers à table, insistant pour se lever et prendre le petit-déjeuner avec eux avant qu'ils ne partent pour les cours en semaine. Il apparut finalement, entrant doucement comme toujours. Il était vêtu de l'un de ses pyjamas avec des capuches à oreilles comme il l'aimait. C'était un ourson aujourd'hui. Il avait l'air un peu pâle et encore fatigué, maladroit, retenant leur attention. Sachant que le petit garçon avait la santé fragile, ils étaient toujours attentifs à son état. Le gamin s'avança dans la pièce mais il ne prit pas de siège, venant vers Xanxus et s'arrêtant près de lui.

- Xanxus-nii ? appela-t-il d'une petite voix en attrapant sa manche. Je me sens pas bien, dit-il en les alertant. Ma tête fait mal.

Il grimaça et l'adolescent se concentra aussitôt sur lui, se redressant. Il le hissa sur ses genoux, l'observant attentivement. Le petit garçon était en effet plus pâle qu'à l'habitude, l'air vaseux, transpirant légèrement. Xanxus toucha son front :

- Tu as de la fièvre, constata-t-il platement.

- Je vais appeler le médecin, lança aussitôt Lévi en se levant.

Xanxus acquiesça, sachant qu'il y avait toujours un médecin au manoir, celui de son père. Ils seraient vite fixés. En attendant, le jeune homme se leva avec l'enfant dans les bras, l'emmenant vers le grand salon juste à côté, accompagné de Lussuria, Squalo et Mammon. Tsunayoshi fut assis sur un canapé, Lussuria se baissant près de lui.

- Est-ce qu'il y a autre chose que ta tête mon chaton ? demanda-t-il.

- Ça gratte, dit-il en se frottant le bras. Et j'ai mal un peu partout.

- On va voir le médecin mon ange, ça ira vite mieux, assura-t-il en venant embrasser sa joue.

L'enfant sourit à ce geste, rassuré de les avoir autour de lui, de sentir leur attention et leur inquiétude même s'ils ne le montraient pas tous. Il n'était pas bien depuis deux jours mais il n'avait pas encore osé venir les voir de peur d'être refoulé ou qualifié de gênant. Ce matin, il s'était décidé, sa tête faisant trop mal et il était maintenant rassuré. Aucun d'entre eux ne réagissait comme ses parents, au contraire, ils s'inquiétaient pour lui. Le médecin arriva bientôt et le diagnostique tomba assez rapidement, tous ayant plus ou moins comprit lorsqu'on avait retiré le haut de pyjama de l'enfant pour découvrir multitude de petits boutons rouges. Varicelle. Heureusement, tous ici l'avaient déjà eu. Tsunayoshi ne fut pourtant pas chanceux, prit d'une fièvre plus forte que dans un cas ordinaire, plus affaibli avec des symptômes plus forts. Mais on prit grand soin de lui à son plus grand soulagement. Lussuria s'était littéralement transformé en infirmière, prenant en main les petits soins quotidiens et la prise des médicaments. On avait mis le petit garçon au repos et on faisait tout pour son confort. Il avait été très touché, cela n'ayant pas été courant pour lui dans le passé. Pendant ces quelques jours, il fut parfois comique de voir les membres de la Varia très maladroits dans les soins pour l'enfant. Ils tentaient de l'aider au mieux, s'occupant de leur petit lionceau comme ils l'appelaient désormais. Pourtant, ils étaient parfois comiques, se disputant pour savoir qui apporterait son repas, criant sur les gens pour qu'il n'y ait pas trop de bruit ou d'agitation autour de lui sans se rendre compte qu'ils étaient pires, paniquant pour un rien quand il n'était pas bien... et tout cela amusait beaucoup le petit garçon très touché.

La varicelle guérit normalement en moins de deux semaines et cela étant passé, le Nono avait envisagé de faire passer un petit check up à l'enfant fragile pour faire un point sur sa santé. Il avait récupéré son dossier médical depuis longtemps et il voulait s'assurer que le petit bonhomme allait bien. On lui fit donc faire un tour dans une petite clinique privée des Vongola pour voir cela. Tsunayoshi fut déclaré en bonne santé même si on le qualifiait de fragile, le médecin parlant de faiblesse immunitaire. Il était donc plus facilement sujet à la fatigue et à la maladie mais sans rien de vraiment dangereux. Il fallait juste faire attention. Cela rassura tout le monde mais avec l'hiver arrivant, Tsunayoshi se vit offrir une batterie de doudounes, écharpes et autres pour le tenir au chaud lorsqu'il sortait, certains membres de la Varia comme Lussuria et Squalo se transformant en assassins mamans poules. Les fêtes de fin d'années furent une découverte et une joie pour l'enfant alors que la chose avait une toute autre ampleur ici, en Italie.

Pendant les vacances, la Varia était partie pour un petit week-end ski dans les Alples. Tsunayoshi ne se souvenait pas avoir autant ri un jour. Voir Squalo ou Lussuria sur des ski avait été inestimable tellement ils étaient nuls pour ça. Leurs postures étranges additionnées des cris caractéristiques de chacun avant plié de rire l'enfant. Mammon lui avait glissé un appareil photo dont-il s'était fait une joie de se servir. Il avait fait de la luge avec Lévi, terminant en roulé boulé dans la neige. Et son grand-frère l'avait emmené faire de la moto neige à sa plus grande joie. Il avait adoré ce voyage même s'il était rentré avec un rhume.

Quelques semaines plus tard, la Varia voyait l'arrivée d'un nouveau talent prometteur. Un certain Belphegor. Un jeune prince très arrogant. Pourtant, Tsunayoshi l'avait adoré et cela avait terminé de convaincre l'escouade. Apprenant que le petit brun était un héritier de sang du Primo Vongola, Belphegor avait considéré qu'il était en quelque sorte de son statu, l'adoptant lui aussi, comme tout le monde. Et puis il fallait dire que le petit brun avait su s'y prendre en disant qu'il était très heureux de rencontrer un vrai prince. Depuis, le lionceau passait du temps avec le blond qui avait même commencé à lui apprendre à se servir de couteaux, disant que c'était indispensable à toute bonne éducation.

Un an après l'arrivée du mini Primo, il était devenu un membre à part entière de la Varia même si bien sûr, il n'allait pas en mission avec eux. Il restait un petit ange naïf et sans défense pour la plus part mais ce n'était pas totalement vrai. Il avait appris beaucoup en une année. Maintenant, avait de belles bases de combat et quelques belles connaissances sur la mafia. Certes il restait un enfant mais compte tenu de son âge et de son passif, il s'en sortait très bien. Il parlait désormais l'italien très convenablement d'ailleurs, s'entraînant constamment en insistant pour qu'on lui parle toujours dans cette langue dorénavant. Il n'y avait que lorsqu'il ne se sentait vraiment pas bien qui repassait au japonais, naturellement.

Pendant tout ce temps, on n'avait jamais vu sa famille, que ce soit Iemitsu ou Nana, prendre de ses nouvelles, passer ne serait-ce qu'un coup de fil. L'enfant ne s'en n'était pas montré gêné tant qu'il avait son grand-frère avec lui. On avait décidé de l'inscrire à l'école à la rentrée suivante et en vue de cela, le petit garçon avait demandé s'il pouvait avoir un nom italien comme son grand-frère. Il voulait cela pour marquer un peu plus qu'il était avec sa vraie famille maintenant et pour mieux s'intégrer. Il l'avait tellement demandé, soutenu par Xanxus, qu'on lui avait donné cette nouvelle identité italienne. Le petit garçon avait demandé au boss de la Varia de choisir son nouveau prénom, y tenant énormément et Xanxus l'avait renommé Gioleo en hommage à la fois au Primo auquel il ressemblait tant et à l'animal qu'on lui attribuait depuis le début. Gioleo Di Vongola était né. Si on avait pensé lui donner un autre nom de famille pour le protéger, on s'était finalement rendu à l'évidence que le secret de son affiliation aux Vongola ne ferait pas long feu de toute façon. Et on estimait aussi que ce nom lui revenait de plein droit avec son sang. Ce nom le protégerait bien plus alors qu'on y réfléchissait à deux fois avant d'attaquer quelqu'un le portant. De toute façon il ne serait jamais question de le laisser sans protection dehors.

Ce fut peu après cela que les Vongola vécurent un épisode marquant. Cela faisait quelques temps que Gioleo sentait son grand-frère particulièrement furieux. Des mois en faîtes. Il allait souvent lui faire des câlins pour le calmer mais il le sentait terriblement blessé et mal. Il ne savait pas pourquoi, il ne le comprenait pas vraiment mais il le sentait en lui, il percevait à quel point il n'allait pas bien et cela l'angoissait beaucoup. Xanxus avait refusé de lui parler de ce qui n'allait pas, lui disant de ne pas s'inquiéter, que tout irait bien. Pourtant, il savait que ce n'était pas le cas. Il devinait que quelque chose de grave allait se passer. Il en était absolument certain.

Un jour, il se leva avec une migraine atroce, la peur au ventre, certain que quelque chose de mauvais arrivait. Il ne pouvait expliquer pourquoi il en était tellement certain mais il savait. Il était allé voir son frère. Xanxus était dans un état de tension terrible ce jour là, déterminé, froid. Pourtant pour lui, il était toujours aussi protecteur. Le jeune homme l'avait ramené à son lit, lui avait donné des anti douleurs et l'avait rassuré d'un câlin comme il n'en n'avait encore jamais fais. Gioleo n'en n'avait pas été réconforté loin de là. Puis Xanxus lui avait donné un ordre étrange. Il lui avait dis de rester dans sa chambre quoi qu'il se passe et quoi qu'il entende dans le manoir ce jour là. Il n'avait pas compris mais il avait acquiescé.

Quelques heures plus tard, il était terriblement agité, son mal de tête terrible et son mauvais pré-sentiment plus lancinant que jamais. Il avait compris qu'il ne se trompait pas quand les cris, les tirs et les explosions avaient commencé à se faire entendre, le manoir tremblant. Il était resté figé, choqué, paniqué. Qu'est-ce qu'il se passait ? On lui avait parlé de potentielles attaques ennemies. Était-ce cela ? Quelque chose lui disait que non étrangement. Il écouta longtemps, un impérieux sentiment de devoir bouger et agir grandissant en lui. Il s'agita, faisant les cents pas, la consigne de son frère passant en boucle dans sa tête. Il ne savait pas quoi faire pourtant, il était sûr de devoir le faire. Une explosion plus forte fit trembler les lieux et il sursauta. L'heure était grave, il en était persuadé et il cessa de réfléchir, laissant son instinct le conduire. Il sortit en courant, quittant l'aile de la Varia à toute jambes sans même y penser. Bientôt, il commença à croiser des gens par terre, du sang partout. Il n'assimila pas vraiment sur l'instant, continuant d'avancer, guidé par son instinct. Les tirs se rapprochèrent puis se turent. Il poursuivit sachant où il devait aller sans pouvoir citer le lieu exact. Soudainement, il croisa des gens qui crièrent en l'apercevant :

- Un gosse !

- Il porte l'écusson de la Varia !

- Alors abat le ! C'est une rébellion de ces saloperies d'assassins ! De Xanxus !

Il ne sut pas pourquoi mais son esprit sélectionna les informations. Il comprit que la Varia était la cause de cette attaque, que c'était certainement en partie à cause de ça que son frère était étrange. Il ne fut alors que plus empressé de les trouver, terrifié à l'idée qu'il leur arrive quelque chose. En second, il comprit qu'il était identifié comme membre de la Varia et donc comme ennemis. Il devina sur le champs que c'était à cause de son bracelet large portant l'emblème visible à son poignet. Et enfin, il comprit qu'il était alors une cible même si cela, étrangement, ne l'inquiéta pas autant que cela aurait dû. Les tirs dirigés vers lui appuyèrent sa déduction et ce fut encore d'instinct qu'il bougea pour les éviter, sans même réfléchir. Pourtant, une douleur éclata au niveau de son épaule et de sa jambe. Il cria mais il continua. Il devait bouger, c'était vital, et trouver son grand-frère. Vite !

Il croisa plusieurs groupes qui lui tirèrent dessus mais il ne le nota même pas. Il continua plutôt. Ses pas le menèrent dans les sous-sol du manoir, dans les caves, de vastes salles parsemées de piliers. Il n'eut pas besoin de le voir pour sentir les flammes de Xanxus et celles de grand-père. Son grand-frère lui avait beaucoup parlé des flammes. Il savait ce dont il s'agissait et il comprenait toujours facilement ce qu'on lui disait là dessus. Il les sentait et il savait que présentement celles de son frère et du Nono s'affrontaient. Il entendit d'autres bruits d'explosions et de chocs. Il avança en courant, trouvant d'abord Squalo contre un pilier, blessé et plein de sang. Il accourut, terrifié :

- Squalo-nii ! s'écria-t-il en se jetant près de lui les yeux pleins de larmes.

Le requin sursauta brusquement en le voyant, paniquant assurément.

- Gioleo ! Qu'est-ce que tu fais là ?! On t'avait dis de rester dans ta chambre ! gronda-t-il en tentant de se redresser sans succès. C'est quoi ce sang ? s'horrifia-t-il en le regardant. Tu es blessé ?!

- Qu'est-ce qu'il se passe Squalo-nii ?!

Ils furent interrompu par une succession de chocs plus forts juste devant eux, par delà quelques colonnes et l'enfant se redressa, regardant dans cette direction, tout en lui hurlant d'y aller. Il échappa à l'épéiste affaibli qui tenta de l'attraper, lui ordonnant de rester là. Mais il ne l'écouta pas une seconde, n'entendant même pas. Il avança, se cachant derrière un pilier d'instinct lorsqu'une explosion de flamme survint. Il tendit ensuite la tête pour voir son grand-frère affronter son grand-père. Il resta choqué un moment, se demandant ce qu'il se passait. Il sentait la fureur de Xanxus, sa tristesse, sa douleur, cette trahison qui l'assaillait... il ne put s'empêcher de pleurer cherchant une solution pour soulager son grand-frère. Et face à lui, le Nono irradiait de déception mais aussi de culpabilité, d'incertitude.

- Je ne pensais pas que tu tiendrais tant le coup le vieux, nargua soudain Xanxus.

- Iemitsu m'a demandé de ne pas te tuer, répondit-il sans que l'enfant ne comprenne ce que son père venait faire là dedans. Cependant, après tant de destruction, je ne peux pas te laisser vivre.

Gioleo paniqua immédiatement, terrorisé. Il sentait, il savait que son grand-père avait vraiment l'intention de tuer son grand-frère. Il savait ce que voulait dire ce mot même s'il n'avait pas encore complètement compris de son jeune esprit. Mais à cet instant, il saisit parfaitement ce que cela signifiait comme la réalité frappant soudain.

- Tout finiras de mes mains, termina-t-il en levant sa canne enflammée.

- Tu montres enfin ta vraie nature le vieux, rétorqua Xanxus riant avec ironie. J'ai dû être une horreur pour toi. Maintenant, ton vœux est sur le point de se réaliser. Tu peux me tuer ?! Tue moi si t'en es capable! Tu es le seul qui va mourir !

Il avait beau dire cela, à quelques mètres de là, Gioleo sut qu'il ne le voulait pas vraiment, qu'il se laissait submerger par sa fureur et sa douleur.

- Pourquoi ? Pourquoi tu..., commença le Neuvième.

- Tais-toi ! Tu le sais mieux que personne ! Je suis pas... je suis pas...ton véritable fils ! scanda-t-il en faisant sursauter ceux qui n'étaient pas au courant. Pourquoi tu ne me l'as jamais dis ?! Le fait que je ne puisse pas devenir le Boss des Vongola ?! Tu m'as menti ! Tu m'as trahis ! Tu t'es servis de moi ! Et je devrais être privé de ce droit alors que j'ai tout fait pour cette famille ! Je ne l'accepterais pas !

- Ce n'est pas une raison pour faire cela.

- Les Vongola sont à moi ! hurla-t-il alors que ses mains irradiaient de flammes.

- Je ne te laisserais pas faire.

Gioleo sentit les flammes du Nono s'intensifier et il sut qu'il devait bouger où il arriverait quelque chose de mal à son grand-frère. Il ne réfléchit pas et bondit. En quelques secondes, il était devant Xanxus, les bras en croix, envoyant un regard noir à son grand-père auquel il faisait face, ses joues tachées de larmes.

- Tsunayoshi ! s'exclama le plus vieux aussi surpris que le Boss de la Varia.

- Arrête de faire du mal à mon grand-frère ! ordonna-t-il de toute sa voix.

- Je t'avais dis de rester dans ta chambre ! cria Xanxus se remettant devant lui.

L'enfant se replaça aussitôt entre les deux hommes, fusillant le plus vieux de ses yeux d'une intensité surprenante.

- Ne fais pas plus de mal à mon grand-frère ! ordonna-t-il furieusement. C'est de ta faute ! asséna-t-il en choquant le vieil homme qui se figea. C'est toi qui a fait mal à Xanxus-nii ! Tu le sais en plus ! Tu lui as fait mal ! Tu l'as rendu triste ! Tu n'as pas le droit de le punir et de me l'enlever ! Je te l'interdis ! C'est mon grand-frère ! Ma famille ! Et si les Vongola lui veulent du mal, je les détruirais !

Il avait beau n'être qu'un enfant de cinq ans, petit et frêle, sans force, à cet instant, il avait une aura et un charisme palpable qui ne permettait pas de douter de ce qu'il disait. Les flammes du Nono s'éteignirent alors qu'il était complètement perdu, confus. Il recula un peu et sentant que la menace était passée, le petit brun se tourna vers son grand-frère tétanisé.

- Xanxus-nii, appela-t-il doucement. Tu sais, même s'il n'y a pas les Vongola, tu auras toujours une famille. Je suis là, dit-il avec un sourire chaleureux. Je t'aime. Je t'aime tellement et je t'aimerais toujours quoi qu'il arrive, assura-t-il alors que Xanxus tombait à genoux devant lui. Je t'aime. Tu es mon grand-frère, ma famille et je suis la tienne. Tu n'es pas tout seul même s'il n'y a pas grand-père ou les Vongola. Tu n'es pas tout seul. Je suis là et il y a Squalo-nii et tout les autres. Ils t'aiment aussi et même si tu n'es pas le vrai fils de grand-père, on s'en fiche. On ne te laissera pas. Tu n'es pas mon frère parce qu'on a pas les mêmes parents mais on est des frères là, dit-il en touchant sa poitrine. C'est le plus important non ? Je t'aime Xanxus-nii. Alors ne soit pas si triste s'il te plaît. Je suis là.

Il glissa ses bras autour du cou de son aîné pour venir se serrer contre lui de toute ses forces et bientôt, il perçut l'étreinte solide de son frère se refermer sur lui, son visage se logeant dans son cou d'enfant. Il le serra encore plus en sentant ses larmes contre sa peau, tentant de lui transmettre tout son amour et toute son affection, toute sa chaleur. Il voulait chasser sa souffrance, sa sensation de solitude et d'abandon. Le jeune homme se détendit progressivement et il sut que c'était terminé, que tout irait bien maintenant. Il répéta à son grand-frère qu'il l'aimait et qu'il serait toujours avec lui alors que sa tête tournait et qu'il ne se sentait pas bien. Et il lui répéta encore et encore jusqu'à ce que le noir l'envahisse brusquement.

Lorsqu'il se réveilla, ce fut bien difficilement. Il se demanda ce qu'il s'était passé, peinant à reprendre ses esprits. Sa tête faisait mal et il était encore épuisé. Pourtant, tout lui revint brusquement en mémoire et il ouvrit les yeux d'un seul coup, s'agitant :

- Xanxus-nii ?! s'écria-t-il.

- Du calme lionceau, fit une voix qu'il reconnut sur le champs.

Il trouva son grand-frère assis près de lui et il se précipita, se redressant pour se jeter sur lui et le serrer dans ses petits bras de toutes ses forces. Xanxus l'étreignit immédiatement en retour et sa grande main se posa sur sa tête, chaude.

- Calme toi gamin, commanda-t-il platement.

Il y parvint assez rapidement, regardant un peu autour de lui sans pour autant bouger des bras de son grand-frère. Il était dans sa chambre au manoir et cela le rassura un peu plus. Il distingua Squalo assis plus loin dans un siège, portant quelques pansements visibles. Lussuria, Belphegor, Levi et Mammon étaient là, l'air en forme bien qu'inquiets en le regardant. Il reprit tranquillement ses esprits, grimaçant alors que plusieurs douleurs se faisaient sentir.

- Comment tu te sens mon chaton ? demanda doucement le boxeur en venant s'accroupir près de lui.

- J'ai mal, grimaça-t-il. Pourquoi ?

- Des balles t'ont touchés quand tu traversais le manoir, renseigna Squalo alors que Lussuria préparait un anti-douleur sur la table de chevet. Ce n'est pas trop grave heureusement mais il faut le temps que ça guérisse et tu as perdu pas mal de sang. Tu dors depuis deux jours.

Gioleo resta surpris, s'écartant un peu de son frère pour s'observer. Il ne vit pas grand-chose avec son pyjama mais il sentait son corps qui le tiraillait à plusieurs endroits. Il se souvint des tirs et il comprit. Il sourit à Lussuria lorsqu'il lui tendit de l'eau avec un antalgique, le remerciant. Il avala le tout avant de retourner se blottir contre Xanxus qui le laissa faire volontiers.

- Vous allez bien ? demanda-t-il avec inquiétude.

- Oui ne t'en fais pas, répondit Mammon.

- Xanxus-nii ? Tu vas bien ? demanda-t-il ensuite.

- Hn.

Ce simple son suffit à l'enfant qui sourit et se détendit, profitant du câlin. Il sentait que son frère allait mieux, qu'il était plus calme et que sa colère était un peu retombée à son grand soulagement. Il ne se posa donc plus de question, se reposant contre lui. Tout allait bien maintenant. Si l'enfant ne se préoccupa pas plus de cette histoire, les Vongola eux n'en firent pas autant. Seul Xanxus et Squalo qui avaient combattu le Neuvième furent tenus pour responsables de ce coup d'état. Officiellement, les autres avaient été dupés par eux et n'avaient fait que suivre les ordres. La sanction ne fut pourtant pas bien lourde pour les deux jeunes hommes. Ils avaient été assigné à résidence hormis pour aller en cours, sous surveillance et les commandes de la Varia étaient passées au Nono même si en réalité, Xanxus en gardait le contrôle, ses hommes loyaux. Si ceux au courant de cet incident dans la famiglia ne comprirent pas cette clémence, c'était la décision du Neuvième qui se sentait coupable après la réprimande de Gioleo. Même si cela, peu le savaient. Le Nono et Xanxus avaient discuté mais personne ne savait ce qu'il s'était dis. Il y avait la culpabilité du boss mais aussi le fait que les Vongola ne pouvaient se passer de la Varia et de son puissant boss dont le seul nom faisait déjà reculer pas mal d'ennemis.

Il fallut un moment pour que Gioleo guérisse. Plusieurs balles l'avaient éraflées plus ou moins profondément dans sa course et plusieurs plaies avaient dû être recousues. Il avait aussi dû faire de belles chutes sur son chemin parce qu'il arborait de nombreux bleus. Mais l'enfant s'en fichait pas mal et ne se plaignait pas, seulement heureux que tout soit arrangé. On l'avait pourtant gardé au lit quelques jours, les assassins aux petits soins pour lui et il ne s'était pas privé pour réclamer des câlins à chacun, tous lui donnant sans rechigner. Rien n'avait vraiment changé dans la Varia après cet événement néanmoins, Gioleo avait remarqué que le reste des habitants du manoir leur semblait plus hostiles, les regardant de travers et cela l'avait poussé à rester dans leur aile, n'en sortant plus trop. Il avait aussi remarqué que Xanxus et Grand-père ne se parlaient plus et ne mangeaient plus ensemble mais il avait bien compris qu'ils étaient fâchés maintenant et que c'était grave. Lui était du côté de son grand-frère dans cette histoire même s'il ne savait pas vraiment ce qu'il en était. Il était en tout cas certain que son frère n'avait rien fait de mal et que sa fureur était légitime même s'il ne pouvait l'expliquer.

Il avait voulu comprendre ce qu'il s'était passé, ce qu'il avait entendu. Il savait que Xanxus n'était pas le vrai fils de son grand-père maintenant mais il n'arrivait pas à tout comprendre. Devinant que cela ferait mal à son grand-frère d'en parler, il ne lui avait rien demandé, se tournant plutôt vers Squalo. L'argenté l'avait pris sur ses genoux mais il lui avait dis qu'il ne pouvait pas encore répondre à ses questions, que comme lui, il avait appris cela ce jour là et n'en savait pas plus. Il lui avait pourtant promis qu'il allait faire des recherches et qu'il lui expliquerait lorsqu'il saurait. L'enfant avait donc patienté, ayant toute confiance en lui pour cela.

Ce fut rapidement ensuite que la rentrée scolaire arriva et avec elle, l'entrée à l'école primaire de Gioleo Di Vongola. Bien sûr, Xanxus avait chargé Cesare et Valentina de le suivre et de veiller sur lui à chaque seconde, sans se montrer ouvertement. Et bien sûr, Gioleo intégra une école massivement fréquentée par les enfants de mafieux. Des enfants de mafieux dont la plus part se prenaient déjà pour de grands caïds. Comme prévu son nom fit de l'effet sur le champs et tous voulurent savoir qui il était pour les Vongola. S'il portait leur nom, il devait avoir leur sang. Pourtant, le petit Gioleo, du haut de ses presque six ans, gardait son secret avec ses camarades et tous autour de lui en faisaient autant, entretenant le mystère et avec lui, l'incertitude. Si on ne savait pas quelle était sa place parmi les Vongola, il devenait encore plus hasardeux pour de potentiels ennemis de s'en prendre à lui.

Le temps se mit à passer tranquillement ensuite, la routine s'installant pour le petit garçon. Il se plaisait énormément à l'école et visiblement, il était aisé pour lui de se faire des amis. Cela n'avait rien de trop étonnant pour son entourage. L'enfant était si mignon, solaire et naturellement attractif, attachant, gentil, qu'il était difficile de ne pas l'aimer. Si la rentrée l'avait stressé, tout s'était finalement bien passé et il se plaisait. Il travaillait bien et lorsqu'il rentrait, il y avait toujours quelqu'un pour l'aider à faire ses devoirs, tous l'écoutant raconter ses journées au dîner. Lorsqu'il disait que quelqu'un l'avait embêté, toute l'escouade était prête à débarquer pour en découdre, l'amusant beaucoup. Il disait alors qu'ils ne pouvaient pas venir faire la loi dans une école primaire, les laissant penauds. Le conseil était alors toujours le même : tape lui dessus. Si le petit garçon était très amusé par leur comportement, il n'exécutait jamais, sachant que ce n'était pas la meilleure façon de procéder. Il n'y avait que l'escouade pour penser comme ça. En parallèle, le garçon continuait ses entraînements avec la Varia et il s'améliorait très vite. Son corps se renforçait harmonieusement, lui donnant une belle silhouette. Ce fut juste quelques semaines après début octobre que l'on fêta les six ans du garçon.

Les mois se mirent à couler aussi paisiblement que cela était possible lorsque l'on vivait avec la Varia. La scission entre l'escouade et le reste de la famille restait nette mais Gioleo s'en fichait, fermement campé du côté de son grand-frère. L'hiver cet année là fut un peu compliqué pour le petit garçon qui avait attrapé tout les virus auxquels il avait pu être exposé. Il n'avait passé que peu de jours sans être malade mais là encore, sa famille s'était occupée de lui avec grand soin. Les mois étaient passés, le printemps revenant. Les vacances arrivèrent et Gioleo avait un projet pour cette semaine sans école. Ce fut pour cela que dés sa première matinée, il se décida à aller voir son grand-frère toujours assigné à résidence. Cela jouait d'ailleurs sur son humeur comme sur celle de Squalo au même régime. Il y avait donc pas mal d'animation dans leur aile du manoir mais cela amusait l'enfant qui lui n'en n'était jamais victime, les deux jeunes hommes se calmant en sa présence. Il était d'ailleurs devenu une sorte de calmant de référence pour ceux qui souhaitaient parler au boss et à son second. On l'emmenait avec pour éviter les crises et ça le faisait beaucoup rire que des assassins d'élites se cachent derrière lui pour parler à leur boss.

Ce jour là, le petit déjeuner avait été l'occasion de mettre la salle à manger sans dessus dessous au milieu de cris typiques. Et comme toujours, Gioleo avait évité d'instinct tout les projectiles impromptus avec un immense sourire. Il adorait vraiment l'ambiance de sa famille. C'était vivant, libre, spontané et sincère. Ceux chargés de réparer les dégâts derrière eux n'étaient trop de cet avis mais on s'en fichait pas mal. Ce fut donc une nouvelle fois avec grande animation qu'ils avaient pris le premier repas de la journée. Puis Xanxus était allé au stand de tir pour se défouler et il l'avait suivis. Il n'y avait personne à cette heure et il regarda son frère tirer un moment, se tenant juste devant lui, accoudé à la table du stand, un casque sur les oreilles.

- Lionceau ? Tu veux essayer ? lui demanda-t-il en montrant son arme.

- Oui ! s'exclama-t-il aussitôt en sautillant.

Son grand-frère se détourna pour aller chercher une arme un peu moins puissante, revenant vers lui. Il lui montra comment charger et armer en silence alors qu'il observait, lui ordonnant ensuite de le faire. Si ce fut avec un peu plus de temps et de réflexion que son aîné qu'il le fit, il s'en sortit assez facilement, appréciant la grande main qui lui ébouriffa les cheveux en réponse. Xanxus lui montra ensuite comment viser et tirer, se baissant derrière lui pour rectifier sa position et sa prise sur l'arme. Il lui commanda ensuite d'essayer et le premier tir le surpris par le recul. Heureusement, son grand-frère était derrière lui pour le maintenir en place, ricanant un peu. Il lui donna d'autres consignes pour l'aider et l'enfant renouvela, sortant inconsciemment la langue dans sa concentration. Il tira un moment, rechargeant lui même. Il toucha assez rapidement la cible et lorsqu'il approcha assez du centre, Xanxus fut satisfait, ébouriffant ses cheveux en félicitation.

- Nii-san ? interpella-t-il ensuite.

S'il parlait désormais parfaitement italien, il pratiquait encore son japonais régulièrement avec les autres autant pour eux que pour lui. Mais il aimait aussi utiliser ces appellations particulières pour appeler son frère et les autres.

- Hn, répondit-il en rangeant les pistolets.

- Est-ce que tu voudrais bien m'apprendre à utiliser les flammes comme toi ?

Xanxus était désormais persuadé qu'il avait des flammes du ciel, comme Squalo et Mammon d'ailleurs. Elles ne s'étaient jamais manifestées mais ils le sentaient, c'était certain et Gioleo n'en doutait pas non plus. Timothéo était contre le fait d'instruire l'enfant sur la mafia, le combat, les armes ou les flammes mais ils s'en fichaient alors qu'on le faisait tout de même en secret. Sa réponse fut donc évidente.

- Oui, dit-il en faisant sautiller son petit frère.

- Merci ! Quand est-ce qu'on peut commencer ?

- Maintenant. Viens.

Gioleo accourut, prenant sa main pour marcher près de lui. Ils retournèrent dans leur domaine du manoir, gagnant un petit salon. Xanxus s'installa dans un fauteuil et ce fut sans hésiter que le petit brun grimpa sur ses genoux, s'asseyant en travers de ses cuisses. Xanxus commença par lui réexpliquer rapidement que les Flammes de la Dernière Volonté étaient une forme d'énergie provenant directement de leur force de vie et qu'il en existait sept types. Elles raisonnaient avec les émotions mais surtout avec la volonté, la détermination. Il lui expliqua ensuite qu'il devait se concentrer sur sa force intérieure pour sentir ses flammes et leur commander. L'explication était vague, comme toujours venant de son entourage mais cela ne le troubla pas. Xanxus activa ses flammes, lui ordonnant de fermer les yeux. Il le fit et son frère posa sa main brillante de flammes sur sa poitrine. Il les sentit immédiatement s'infiltrer en lui avec douceur. Il se concentra sur elles, comprenant qu'il voulait lui montrer les sensations, à quoi ça ressemblait. Ce n'était pas la première fois qu'ils le faisaient mais il fut d'autant plus attentif cette fois.

Puis son frère cessa et lui dit d'essayer. Il se cala contre lui et garda les yeux clos, se concentrant, cherchant. Xanxus s'installa confortablement, le laissant faire en silence. Il ne doutait pas que le petit garçon réussisse. Il était fait pour ça, il sentait déjà ses flammes dotées d'une grande harmonie. Avec l'hyper-intuition du Primo, il trouverait comme il trouvait toujours. Personne dans la Varia n'était très pédagogue pourtant, Gioleo comprenait et réussissaient avec leurs leçons et ils ne doutaient pas que cette hyper-intuition l'aidait à combler les trous, à comprendre et à trouver. La puissance de cette capacité ne s'arrêtait d'ailleurs pas là parce qu'il parvenait à faire des choses que personne ne lui avait enseigné par instinct, comme il comprenait ce qu'il se passait autour de lui ou saisissait qui étaient vraiment les gens. On avait noté aussi que lui mentir ne servait à rien. Cela se confirma encore ce jour là. Il fallut un long moment mais finalement, ses mains commencèrent à briller légèrement puis plus vivement. Il rouvrit les yeux, riant d'excitation, regardant son frère qui observait aussi, un très discret sourire fier aux lèvres.

- Bien, dit-il. Entraîne toi à faire ça tout les jours et à tenir le plus longtemps possible. Concentre toi sur tes flammes pour mieux les sentir et les manipuler. Quand tu feras ça facilement, on fera autre chose.

- D'accord. Merci Nii-san, sourit-il en venant embrasser sa joue. Tu es le meilleurs.

Xanxus eut un micro sourire, ébouriffant une fois de plus ses cheveux. Gioleo maintint ses mains brillantes quelques minutes avant qu'elles ne s'éteignent. Il soupira un peu, se blottissant contre la silhouette de son aîné. Tout les jours pendant ses vacances, il renouvela l'exercice, s'isolant dans sa chambre pour le faire. Son grand-frère lui avait dit que son grand-père était contre lui apprendre à se servir des flammes ou même de lui en parler, comme il était contre le fait de lui apprendre à se battre ou à parler de la mafia. Xanxus et la Varia n'étaient pas d'accord, disant qu'il vivait dans la mafia de toute façon et que c'était aussi son héritage en tant que descendant du Primo. La seule question pour eux était de savoir s'il le voulait ou non et il le voulait mais cela restait leur secret.

Ce fut aussi pendant ces vacances que Squalo revint le voir pour lui parler de l'histoire de son grand-frère. Il avait eu le temps de faire ses recherches et de trouver des explications à ce qu'ils avaient entendu. Il put lui raconter que Xanxus étaient en fait né dans une zone très pauvre et que sa famille n'avait rien, sa mère un peu folle d'après lui. Lorsque son fils avait manifesté ses flammes symbole des Vongola, elle s'était mise en tête qu'il était le fils du Neuvième et lui avait présenté comme tel. Il ne savait pas pourquoi mais Timothéo l'avait accepté bien qu'il n'ait jamais vu cette femme, peut-être par pitié ou compassion. Il avait fait de Xanxus son fils aux yeux de tous, cachant le fait qu'il n'était pas son véritable père. Il lui avait fait miroiter la tête des Vongola ouvertement, le présentant comme héritier potentiel, comme héritier évident après la mort de ses fils, le premier en liste. Il n'avait cessé de lui faire croire à ce mensonge et si Xanxus était devenu très arrogant à ce sujet, il avait aussi mis toutes ses forces au service des Vongola, faisant tout pour la famille.

D'après Squalo, il avait souffert de l'abandon total de sa mère et d'un père qui n'était jamais là pour lui. Il avait trouvé dans la famiglia une véritable famille, un but, un endroit où être, où devenir quelqu'un. Puis tout s'était effondré lorsqu'il avait appris la vérité et il avait cru tout perdre. Xanxus n'était pas du genre à obéir à qui que ce soit. Il y avait consenti avec le Neuvième en croyant qu'il était son père mais il ne le ferait avec personne d'autres. Il ne voulait pas laisser tomber les Vongola qui étaient tout ce qu'il avait surtout après avoir subi cette trahison mais il ne supporterait pas non plus de voir un autre boss que lui être nommé après tout les efforts qu'il avait fait. Et si un autre boss était nommé, il y avait de grandes chances pour qu'il élimine ou tout du moins évince les potentiels rivaux. C'était presque normal dans la mafia. Alors il avait attaqué. Squalo expliqua au petit garçon que son discours, la protection qu'il avait donné à son grand-frère, son amour, son affection, tout ce qu'il lui avait dis, lui avait fait comprendre qu'il avait une famille, un but, qu'il n'avait pas que les Vongola et que cela avait apaisé sa douleur et sa solitude.

- Tu l'as sauvé Gioleo, sourit-il en terminant. Tu lui as montré qu'enfin, il y a quelqu'un pour lui, pour l'aimer qui ne le trahira pas et qui lui donnera une véritable famille, qui le verra pour ce qu'il est et lui donnera de la valeur. C'était tout ce qu'il voulait au final, comme nous tous.

L'enfant avait alors compris toute l'histoire, comme la réaction de son frère évidente avec son caractère. Il s'était alors promis de toujours être là pour lui, d'être sa famille et de lui donner tout l'amour dont-il pourrait vouloir ou avoir besoin. Les vacances prirent fin rapidement et la vie reprit son court. Les mois coulèrent et tranquillement, la situation de la Varia se stabilisa. Ils continuaient à accomplir un travail exemplaire pour la famiglia ne commettant plus le moindre écart. Un an après l'incident, Xanxus en reprenait le contrôle, l'assignation levée pour lui et Squalo bien qu'ils soient toujours sous surveillance. L'escouade s'appliquait à redorer le blason et ne s'en sortait pas trop mal. Chaque jour, Gioleo s'entraînait à maîtriser ses flammes et il progressait vite. Et puis un jour, il fit une chose très étrange. Il savait pourtant que ce n'était pas dangereux, que c'était même très bien et il se dépêcha d'aller chercher Xanxus pour lui montrer. Il déboula dans la salle de réunion où il était avec Squalo, Belphegor, Levi, Lussuria et Mammon, surexcité. Il referma la porte avec soin avant de courir vers le boss de la Varia.

- Nii-san ! s'exclama-t-il en arrivant près de lui. J'ai réussi à faire un super truc avec mes flammes ! dit-il en attisant la curiosité générale.

- Montre, ordonna-t-il en l'observant avec attention.

L'enfant ferma les yeux et deux secondes plus tard, il y eut une étincelle sur son front, vite suivit d'une très belle flamme du ciel brûlant avec vivacité. Tous restèrent sans voix devant ce spectacle, d'autant plus lorsqu'il releva les paupières et qu'ils virent que ses pupilles avaient pris la couleur des flammes du ciel.

- Hyper mode, lâcha finalement Xanxus qui s'était redressé. Bravo, dit-il en un compliment qu'il ne faisait presque jamais et seulement pour lui.

- C'est super hein ! s'extasia l'enfant dont l'aura de force et de puissance était largement perceptible. Mais c'est quoi ? demanda-t-il innocemment.

- Hyper mode de la dernière volonté, répondit son frère. Dans ce mode, tu peux développer tout le potentiel de puissance de tes flammes et les utiliser au mieux. Ça te permet d'élever ta conscience en tout point, de mieux sentir tes flammes et d'être encore plus puissant. Il paraît que ça éveille encore plus le sang Vongola et ton hyper-intuition avec. Et ça veut dire que tu as fait de très gros progrès.

- C'est très rare, continua Squalo, et encore plus rare de parvenir à le déclencher volontairement. Il faut des objets normalement pour ça, des balles ou des pilules. Le dernier à avoir réussi comme ça volontairement était...

- Le Primo, termina Xanxus.

- Il serait probablement très fier de toi Gio, sourit Lussuria.

- Qu'est-ce que je dois faire maintenant Nii-san ?

- Entraîne toi à garder ce mode le plus longtemps possible. Quand tu y seras habitué, utilise le lorsque tu t'entraînes au combat. Ensuite, on cherchera quel est le meilleurs moyen pour toi de l'exploiter, quel genre d'arme il te faut.

L'enfant avait acquiescé, promettant de bien travailler. Et ce fut ce qu'il fit alors qu'une nouvelle année scolaire débutait. Bientôt, il commençait à s'en servir à l'entraînement et il se mit alors à faire des progrès phénoménaux que ce soit en combat ou avec ses flammes. Il fut alors évident que son hyper-intuition était encore plus puissante en hyper-mode. Lorsqu'il était dans cet état, il faisait preuve d'un calme olympiens, d'une concentration sans faille, d'une précision redoutable et d'une puissance ahurissante pour un enfant de son âge. Personne parmi son entourage ne doutait qu'il surpasserait tout les utilisateurs de flammes connus rapidement. On avait commencé à chercher quel serait le meilleure moyen pour lui d'exploiter son pouvoir. Tout les Boss Vongola avaient eu leur armes et Xanxus avait ses X-Gun. Cela facilitait beaucoup les choses et permettait de se fatiguer moins vite. On chercha donc en observant Gioleo s'en servir. Il avait vite pris l'habitude de nimber ses mains de flammes pour frapper, ses pieds aussi. Il était d'ailleurs meilleurs en arts martiaux sans armes qu'avec n'importe quoi d'autre. Il était bon à l'épée ou avec des pistolets et des couteaux mais il était bien meilleur à main nues. Encore une fois, on n'avait pu que noter cette correspondance avec le Primo. On avait alors envisagé des gants de flammes comme lui mais on ne savait guère où en trouver.

Pourtant, il semblait que les événements allaient dans le sens du jeune garçon. Ce jour là le manoir était exceptionnellement calme. On était au dernier week-end des vacances de Noël et l'endroit s'était presque vidé, le Neuvième partit pour Rome avec tout son entourage. Ne restait au manoir que les domestiques, quelques hommes de mains et la Varia chargée de garder les lieux. Gioleo s'était donc permis de déambuler dans le manoir. Il s'était arrêté devant le portrait de son ancêtre dans le grand hall, l'admirant. Il était vraiment très fier de son arrière arrière arrière-grand-père. Il connaissait désormais son histoire par cœur et il était extrêmement honoré de faire partie de sa famille, très heureux de tant lui ressembler et secrètement, il avait fait vœux d'être digne de lui. Il avait été sorti de sa contemplation par quelqu'un toquant à la porte. Debout sur le premier palier de l'escalier faisant face à l'entrée, il s'était tourné vers elle pour voir qui venait. Le majordome vint ouvrir et une personne tout à fait étrange entra. Un vieil homme petit, voûté, avec une petite touffe de cheveux sur la tête, un collier bizarre, une robe abîmée et les yeux bandés. Malgré cette allure peu engageante, Gioleo sourit naturellement, sentant qu'il était ami et qu'il était une très bonne chose. Le majordome le salua d'ailleurs respectueusement, refermant derrière lui.

- Je suis désolé Signore Talbot mais le Nono n'est pas ici actuellement, renseigna le domestique.

- Ce n'est rien. Ce n'est pas lui que je suis venu voir. Disposez, dit-il à son attention.

Le majordome s'exécuta et le vieil homme resta seul avec l'enfant dans le hall.

- Bonjour monsieur, salua Gioleo en descendant vers lui.

- Bonjour mon enfant, rendit-il aimablement.

- Vous pouvez me voir ?! s'étonna-t-il.

- Ta voix ne trompe personne, s'amusa-t-il. Mais pour répondre à ta véritable question, les yeux ne sont pas toujours nécessaires pour voir, dit-il alors que l'enfant acceptait cette simple explication.

- Qui venez vous voir ? Je pourrais vous conduire.

- Inutile. C'est toi que je viens voir mon petit.

- Moi ? Pourquoi ?

- Parce qu'il me semble que tu as besoin de mes services. Je suis Talbot. J'ai connu le Primo de son vivant.

- Alors vous êtes très très vieux, nota Gioleo sans remettre cela en question.

- En effet, rit-il en réponse. Je travaille pour les Vongola depuis même si je viens rarement. C'est fou ce que tu lui ressembles. Giotto serait indéniablement très fier de toi petit et très fier que tu sois son descendant. Tes flammes sont splendides et tu les contrôles très bien. Je ne le dirais à personne, précisa-t-il comme un secret qui fit sourire l'enfant. Un peu d'aide te serais pourtant profitable. Je suis venu te donner ceci, dit-il en sortant une main de son étrange vêtement.

Il lui tendit alors une paire de gants en cuir finement ouvragé et orné d'un blason des Vongola en or.

- Ils appartenaient à Giotto, au Primo. Je crois qu'il aimerait que tu les aies. Je les ais conservé longtemps mais personne jusqu'ici n'était digne de ce trésor des Vongola. Giotto s'est battu avec et tant que tu les utiliseras et qu'ils se nourriront de tes flammes, ils resteront en parfait état. C'est un héritage qui te reviens.

- Merci Jii-chan, sourit-il en les prenant.

Il passa immédiatement les gants trop grands. Ils ne le furent pourtant pas bien longtemps, s'ajustant à ses petites mains en reluisant de flammes.

- Ils s'activeront lorsque tu entreras en hyper-mode, dit-il sans que Gioleo ne soit surpris qu'il sache. Ils auront certainement un aspect quelque peu différent par rapport à Giotto mais ils sont tiens maintenant.

- Merci, répéta-t-il. Dit Jii-chan, tu n'aurais pas des chaussures aussi ? demanda-t-il en le faisant rire doucement.

- Tu te sers aussi de tes pieds avec tes flammes alors ? s'amusa-t-il. Évolution intéressante comparé à Giotto. Je n'ai pas de souliers mais il se pourrait que j'en ai bientôt. Mais j'ai autre chose, dit-il en sortant un écrin usé.

Il l'ouvrit pour dévoiler une belle chevalière dorée où une grosse pierre ovale et oranger était enchâssée. L'extérieur de l'anneau était gravé du nom de Giotto Di Vongola, l'intérieur du titre de Grand Ciel Lumineux.

- Ceci te revient. Il m'a guidé vers toi, expliqua le vieil homme. Il appartenait à Giotto. Je lui avais fabriqué en signe d'amitié et de soutient lorsqu'il a décidé de créer ce groupe d'auto défense pour protéger les innocents. Il a été baigné de ses flammes. Il m'a attiré jusqu'à toi et je pense que Giotto voudrait que tu l'aies, comme ses gants alors prend.

L'enfant s'exécuta de nouveau sans rechigner, attiré par le bijou. Il le prit et le passa par dessus son gant, la chevalière s'adaptant à lui sur le champs. Il sentit immédiatement une douce chaleur chargée d'amour, de fierté et de protection l'envahir. Il sourit, heureux comme s'il avait trouvé quelque chose de très longtemps attendu.

- Merci Jii-chan.

- Ce n'est rien. Je ne suis que le messager de mon très précieux vieil ami dans cette histoire, dit-il en relevant le visage vers le portrait. J'ai fais ce que j'avais à faire alors je m'en vais, annonça-t-il ensuite en se détournant.

- Déjà ?

- J'ai d'autres choses à faire et je n'aime pas socialiser, répondit-il.

- D'accord. Au revoir Jii-chan. Reviens me voir quand tu voudras.

- Je reviendrais mon petit, je reviendrais c'est certain, sourit-il.

Il se tourna vers la porte et Gioleo alla lui ouvrir, le regardant s'en aller en lui faisant signe. Il referma ensuite, courant montrer à son grand-frère ce qu'il venait de recevoir. Xanxus et les autres furent très surpris, expliquant que Talbot était sans nul doute le plus fidèle des membres de la famiglia, qu'il était de confiance. Ils lui assurèrent que c'était une très bonne chose à la fois d'avoir ces objets très précieux pour la famille mais aussi d'avoir l'affection du vieil homme. Et il fut vite évident que le garçon avait trouvé son outils de prédilection lorsqu'il usa de ses gants à l'entraînement pour la première fois. Il était passé en hyper-mode et les gants s'étaient transformés. Le dos de la main s'était couvert de cristal oranger, le blason des Vongola d'or à l'intérieur. Les jointures et le bout des doigts étaient renforcées de pièce métalliques dorées et un bracelet de la même teinte enserrait son poignet. Bizarrement, celui-ci semblait avoir fusionné avec son bracelet de la Varia, arborant son emblème. Ce fait avait touché l'escouade. Et avec ces gants, Gioleo s'était révélé encore plus puissant.

Dans les mois qui suivirent, on vit des amitiés qui s'étaient construites peu à peu pour Gioleo se consolider à l'école. Si on avait pu se douter que certains plus âgés chercheraient à se servir de lui, ce qui était effectivement arrivé, personne n'y était parvenu. Tout le monde pensait l'enfant extrêmement naïf et innocent, trop léger et enfantin. Et il était vrai qu'en apparence, il l'était absolument. Mais en réalité, on en était très loin et cela, seul les hauts placés de la Varia s'en étaient aperçus. Il était impossible de mentir au garçon et il n'était pas du tout simplet. Il savait, c'était très différent. Il savait parfaitement à qui il pouvait faire confiance, qui cherchait à l'exploiter, qui lui mentait et cela grâce à son hyper-intuition. Ainsi, si on prenait le fait qu'il pouvait faire confiance à n'importe qui sans le connaître pour de la naïveté, de la stupidité, ça n'en n'était pas. Il savait simplement. Xanxus, Squalo et les autres soupçonnaient d'ailleurs qu'il se servait depuis toujours de son hyper-intuition pour juger les gens et leurs intentions, naturellement. Il ne se trompait jamais et preuve en était qu'il ne se laissait pas approcher par les gens louches ou mal intentionné et ce même s'ils étaient les meilleurs des menteurs ou beaux parleurs. Il pouvait en revanche accorder sa confiance à certains qui ne semblaient pas du tout la mériter. Contrairement à ce que tous pensaient, il n'était pas naïf ou innocent. Il avait simplement gardé cette apparence de légèreté qui trompait bien son monde. Quelque part, la Varia était persuadé qu'il avait de petites tendances manipulatrices.

Il s'était doucement construit des amitiés, des noms que sa famille entendait souvent passer le soir lorsqu'il racontait ses journées. Depuis son entrée à l'école, certains c'étaient fait récurrent et pleins d'amitié et d'affection lorsqu'il les prononçait. Il y avait celui de Dante, Daniela, Byakuran, Nereo et Naito. C'était là les noms de son groupe d'ami le plus proche de lui et auquel il tenait le plus. Il semblait tenir à eux, ses premiers amis en dehors de Kyoya. Il avait d'ailleurs éprouvé le besoin de prendre des nouvelles du japonais et on lui avait trouvé son adresse pour qu'il puisse lui écrire. Le petit brun ne s'attendait pas vraiment à une réponse de la part du garçon froid comme la glace mais il se plaisait à simplement lui écrire pour lui dire à quel point sa vie avait changé, à quel point il était heureux maintenant.