Chapitre 4 :

Ami ?

Ce matin là, Gioleo Di Vongola, huit ans, s'était levé avec un mauvais pré-sentiment. Cela arrivait de temps à autre lorsqu'une bagarre monumentale se préparait dans l'aile de la Varia ou que des rencontres avec d'autres familles se passaient au manoir, la chose se faisant rarement sans accro, ou encore lorsqu'une interrogation surprise se profilait à l'école, il n'y avait pas fait trop attention. Il avait donc commencé sa journée comme à l'habitude, se levant pour rejoindre Squalo et Lussuria pour un petit entraînement matinal. Puis il était allé se préparer, passant chemise, pantalon, gilet et veste de costume comme il en avait l'habitude maintenant. Il avait terminé par un fedora, l'un de ses préférés ce jour là. Son gilet et sa veste restaient ouverts, comme les premiers boutons de sa chemise. Il portait bien sûr la chevalière du Primo qu'il ne quittait jamais, comme son bracelet à l'effigie de la Varia. Il était alors allé prendre son petit-déjeuner avec son grand-frère et les autres. Comme à l'habitude, Lussuria était venu s'assurer que sa tenue était parfaite, couinant en disant qu'il était vraiment terriblement mignon. Ses cheveux avaient d'ailleurs légèrement poussés depuis son arrivée en Italie, ne faisant qu'augmenter sa ressemblance avec le Primo. Lussuria se chargeait de lui rafraîchir un peu sa coupe de temps en temps pour qu'elle soit toujours parfaite, adorant pomponner l'enfant, mais il avait tout de même voulu les laisser pousser d'avantage dans sa nuque, ses mèches commençant à s'allonger à cet endroit. Si le lionceau de la Varia semblait toujours frêle, un peu petit et fragile, les assassins savaient bien qu'il n'en n'était rien en vérité. Mais cela lui permettait de conserver cette image adorable qui trompait tout le monde.

Il avait pris son petit-déjeuner avec sa famille en grande animation comme toujours et il était allé saluer Xanxus d'un bisou sur la joue, puis Lussuria, Squalo et Levi. Il avait fait un câlin à Belphegor et Mammon puis il était partis pour l'école avec Valentina et Cesare. On était en février et il faisait plutôt froid aussi, il avait passé ses gants, une écharpe et le beau manteau de laine choisis par Lussuria. Arrivé là bas, il avait retrouvé Byakuran à l'entrée. Il appréciait beaucoup le garçon aux cheveux blancs et son excentricité. Il était amusant. Il retrouva ensuite bien vite Dante, son premier ami à l'école. Un garçon de son âge très intelligent aux cheveux blonds dorés mi-longs et ondulés. Il était discret et parlait peu mais Gioleo avait énormément d'affection pour lui, sachant pertinemment que la réciproque était vraie également. Dans la cour, ils avaient retrouvé Naito, Daniela et Nereo. Le premier, espiègle, avait les cheveux noirs et un éternel sourire. La seconde, véritable garçon manqué avait un caractère très affirmé, les cheveux roux coupés très court. Quand à Nereo, c'était un garçon gentil et agréable bien que difficile à approcher au début. À eux six, ils formaient certainement le groupe le plus populaire de l'école mais aussi le plus inatteignable pour les autres. S'ils étaient plutôt polis et ouverts, sociables, ils ne laissaient personne intégrer véritablement leur petit groupe. Ils avaient confiance les uns envers les autres mais ils étaient prudents vis à vis de leur entourage. Et cela se comprenait alors que quatre d'entre eux étaient des héritiers officiels de grandes familles mafieuses reconnues, un autre fils d'une tueuse à gage mondialement reconnue et le dernier portait le nom des Vongola, la plus prestigieuse et puissante famiglia du moment. Autant dire que ceux qui aimeraient s'en faire des amis pour le profit étaient partout même dans une école primaire.

Comme à l'habitude, ils avaient discuté un peu, s'amusant comme des enfants avant d'aller en classe. La journée avait été tout à fait normale si ce n'était son mauvais pré-sentiment qui n'avait cessé de grandir. Il s'était de plus en plus tendu au fil des heures, son regard voyageant un peu partout sérieusement à la recherche de tout ce qui pourrait être anormal. Il savait qu'il allait se passer quelque chose, quelque chose de grave, d'important. C'était bien plus fort que des petites mauvaises impressions habituelles. Dans l'après-midi, il avait commencé à avoir mal au crâne, son hyper-intuition tambourinant dans sa tête.

- Leo ? Ça va ? demanda Byakuran alors qu'ils sortaient de classe.

Il avait passé un bras autour de son cou, la voix étrangement sérieuse comparée à son habitude.

- Oui. J'ai juste un peu mal à la tête, répondit-il en massant une de ses tempes de sa main gantée. Je vais aller me reposer en rentrant.

- Tu es sûr que ça ira ? questionna son ami. Juste un mal de tête tu es certain ? demanda-t-il le regard perçant.

- Hn, acquiesça-t-il en lui donnant un regard rassurant. Je dois encore couver quelque chose.

- Si tu le dis, répondit-il l'air dubitatif.

Rapidement, ils furent sortis et Gioleo retrouva ses deux gardes l'attendant près d'une belle voiture comme toujours. Il fit signe à ses amis qui lui rendirent avant de monter en voiture, Cesare lui tenant la portière. Il referma derrière lui et monta côté passager, Valentina au volant. Il soupira lourdement une fois bien installé, laissant son sac sur la banquette.

- Gioleo ? Est-ce que ça va ? demanda Valentina en le regardant dans le rétroviseur.

- Mal à la tête, grimaça-t-il alors qu'elle démarrait.

- Nous serons vite rentrés, assura Cesare en l'analysant du regard.

Ils se mirent en route tranquillement, roulant dans les rues de Palerme, prenant un itinéraire différent de celui du matin comme toujours. Gioleo commença à s'agiter un peu, son hyper-intuition hurlant et il fut alors vraiment très inquiet. La dernière fois que son hyper-intuition s'était manifestée à ce point, son grand-père avait failli tuer son grand-frère. Ils sortaient de Palerme pour s'engager sur des routes bien moins fréquentées quand il n'y tint plus.

- Cesare ? Tu peux me passer ton téléphone s'il te plaît ? J'ai besoin de parler à mon frère, dit-il.

Le jeune homme lui passa son portable sur le champs et bientôt, il le tenait à son oreille, les tonalités résonnants :

- « Qu'est-ce qu'il y a déchet ? T'as intérêt à avoir une bonne raison. » fit finalement la voix de Xanxus.

- Xanxus-nii ? C'est moi, dit-il la voix tendue et nerveuse.

- « Gioleo ? Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda-t-il avec bien plus d'attention.

- Nii-san, j'ai vraiment un très très mauvais pré...

Une puissante explosion coupa la conversation. Gioleo fut assourdis par un bruit comme jamais il n'en n'avait entendu et soudainement, le monde n'avait plus de sens alors qu'il était secoué comme une balle de flipper. Il n'eut pas le temps de comprendre que de nombreux chocs s'enchaînaient à toute vitesse, la douleur fusant en lui. Tout autour de lui tournait en tout sens et puis brusquement, après une énième secousse plus violente encore, tout s'arrêta, le silence retombant. Gioleo eut bien du mal à comprendre ce qu'il se passait et ce fut la voix de son grand-frère, incompréhensible, beuglant à travers le téléphone tombé non loin qui le réveilla un peu. Il gémit, son corps lui faisant terriblement mal, sa vue trouble. Il nota vaguement qu'il y avait une odeur d'essence et qu'il entendait des gémissement. Valentina. Il tenta de se réveiller un peu plus en le réalisant mais il n'y parvint pas, sentant l'inconscience poindre. Il lutta, son hyper-intuition s'affolant littéralement, hurlant au danger. Il entendit des bruits de pas sur le verre cassé et de sa vision floue, il vit des pieds apparaître dehors à travers la vitre brisée. Il se fit la réflexion que la voiture était à l'envers lorsque des voix retentirent à l'extérieur :

- Allez vite ! Prenez le gosse et on dégage ! ordonna quelqu'un.

Des mains apparurent et s'il savait qu'il devait bouger, il ne le pouvait pas. Elles l'attrapèrent, le tirèrent et il cria faiblement de souffrance. Il fut bientôt dehors, sa vue brouillée distinguant une nuée d'hommes en costards. On le traîna sans ménagement avant de le balancer dans ce qui devait être un coffre. Il cria de nouveau, la douleur insoutenable et il se sentit vaciller dangereusement. La dernière chose qu'il vit fut le coffre se refermant sur lui puis il tomba dans le noir, sa dernière pensée allant vers son grand-frère.

- Gioleo ! s'exclama pour la énième fois Xanxus.

Il venait de prendre l'appel de Cesare ou plutôt celui du lionceau dont la voix était assurément chargée d'une immense inquiétude, l'alertant sur le champs. Il allait lui dire qu'il avait un mauvais pré-sentiment lorsqu'une explosion s'était soudain fait entendre et il avait compris sur le champs : son petit-frère était attaqué. Il avait écouté le grand fracas de l'autre côté du téléphone, bondissant déjà, les poings serrés de rage. Cela avait été aussi long que court avant que le silence ne revienne et la première chose qu'il avait entendu avait été Gioleo. Jamais il n'avait été aussi soulagé. Il était en vie mais dans quel état ? Il y avait tellement de douleur dans ses gémissement. Il ne cessa de l'appeler, beuglant alors qu'il se mettait en marche. Il n'eut aucune réponse, entendant bientôt des voix italiennes de l'autre côté. Le cri de douleur du petit brun termina de le mettre en rage et il cria encore, raccrochant lorsqu'il perçut le son d'une voiture partant à toute allure puis le silence.

- Déchets ! cria-t-il en passant près du grand salon.

Squalo, Lussuria, Levi, Belphegor et Mammon qui s'y trouvaient durent comprendre que quelque chose n'allait pas puisqu'ils rappliquèrent sur le champs sans s'offenser.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda le requin.

- Gioleo a été attaqué sur la route pour rentrer, lâcha-t-il dans un grognement furieux.

Il n'en fallut pas plus pour tous les mettre sur le pied de guerre, Squalo sonna le bran bas de combat pour les meilleurs éléments de l'escouade et rapidement, un groupe d'une vingtaine de membres de la Varia était au garage. Xanxus prit sa voiture récemment acquise, un bolide de sport, Squalo montant avec lui et ils partirent à toute allure, le boss parfaitement au courant de l'itinéraire que devait prendre son cadet. Il changeait à chaque trajet pour éviter d'être suivis mais il semblait que cela plus les autres mesures de protections habituelles n'avaient pas suffis à éviter cette attaque. Il fallut de très longues minutes pour finalement arriver sur les lieux. On était sur une route de campagne dans les collines autour de la ville, le domaine Vongola situé un peu à l'écart de l'agglomération. Les traces d'explosions étaient nettement visibles sur le macadam. Ils s'arrêtèrent et sortirent des voitures, trouvant immédiatement celle de Gioleo un peu en contre bas. Le terrain était défoncé et on s'imaginait sans mal la violence de l'assaut. Le véhicule avait vraisemblablement fait bien des tonneaux. Xanxus et les autres se précipitèrent, certains veillant déjà sur les alentours. La carcasse était encore fumante et à l'intérieur, ils trouvèrent Valentina et Cesare, en mauvais état.

- Appelez les secours pour eux ! ordonna Squalo. Sortez les de là !

Aussitôt, plusieurs hommes de mains se mirent au travail sur le champs pour aider leurs camarades. Xanxus observait déjà l'arrière de la voiture où se trouvait le téléphone tenu un peu plus tôt par Gioleo, son sac et son sang. Mais pas lui. Rageur, il se redressa, donnant un coup de poing dans la carcasse.

- Merde ! cria-t-il.

Il retourna vers les véhicules et la route, Mammon est Belphégor déjà installés derrière les ordinateurs de la fourgonnette venue avec eux.

- Trouvez le tout de suite, ordonna-t-il.

Heureusement, on avait eu la bonne idée de mettre un traceur dans le bracelet de la Varia du jeune garçon, celui-ci parfaitement au courant de cela. Il avait d'ailleurs accepté cela sans mal, sachant que son frère n'en n'abuserait pas.

- La recherche est lancée, ça va prendre quelques minutes, répondit Mammon.

Le tigre de la Varia grogna, se mettant à tourner en rond, analysant la scène autour de lui du regard. L'explosion avait dû être violente vus les marques et l'endroit où la voiture s'était retrouvée. Si on ne voyait que de la fureur extérieurement, intérieurement, l'inquiétude dominait. Gioleo n'était pas ressorti indemne de cette première attaque, c'était évident et il espérait qu'il tiendrait le coup jusqu'à ce qu'il le retrouve. Cela ne serait pas long et dés qu'il aurait récupéré son petit frère, il ferait un massacre parmi ceux qui avaient osés s'en prendre à lui.

- Gioleo ? Gioleo ? Allez mon enfant, réveille toi, fit une voix douce.

Le jeune ouvrit les yeux, une sensation inhabituelle l'étreignant. Il se sentait étrangement bien et il se força à reprendre ses esprits. Ce n'était pas normal. Il se souvenait parfaitement de l'attaque, de la douleur, du coffre. Il regarda et ce qu'il vit le laissa un instant sans voix. Au dessus de lui se trouvait un visage bien connu doté d'iris orangers et de cheveux blonds.

- Primo ? bredouilla-t-il.

- Tu peux m'appeler simplement Giotto, sourit-il avec chaleur. Où arrière arrière arrière grand-père si tu veux, s'amusa-t-il en le faisant sourire à son tour.

L'enfant regarda autour de lui, découvrant un immense ciel bleu. Il n'y avait pas de sol mais au loin, il distinguait diverses choses, divers éléments. Là, une tempête, là bas, de la pluie. De la foudre un peu plus loin, un banc de brume à un autre endroit, un imposant nuage se baladant tranquillement et un soleil rutilant. Giotto était agenouillé là, le tenant délicatement dans ses bras, contre sa poitrine.

- Nous sommes dans ton esprit, renseigna Giotto. Je suis là grâce à ma chevalière dont tu as hérité. Elle renferme mes flammes et une partie de moi. Je suis dans les Anneaux Vongola mais je me suis aussi dans ce bijou, celui qui devait revenir non pas à un simple héritier des Vongola mais à celui qui saurait ce qu'est vraiment l'âme de cette famille, qui saurait comprendre ce que j'avais rêvé faire. Qui serait mon digne descendant. Tu es tout cela et tu es celui dont je suis le plus fier dans cette famille.

- Je ne suis pas complètement comme toi, remarqua l'enfant.

- Et ce n'est pas ce que je souhaite. Notre grande ressemblance physique et un heureux hasard dont je suis très honoré mais ton âme et ton cœur t'appartiennent, uniques. Tu es quelqu'un de bien. Je t'ai vu protéger ton grand-frère, jurer de détruire les Vongola s'ils lui faisaient du mal.

- Je ne rigolais pas, assura-t-il.

- Je le sais et c'est très bien. Les Vongola ont fait assez de mal ces dernières générations. Il y a trop de sang dans leurs pas. Cela est probablement inévitable dans la voie que nous avons choisi et je l'ai accepté il y a longtemps. Seulement, ce sang appartient en trop grande quantité à des innocents ou à ceux qui auraient pu profiter d'une deuxième chance. Toi, tu sais faire la différence entre ceux qui méritent châtiment et méfiance et ceux qui brilleraient dans une seconde chance. Tu l'as déjà prouvé et tu sauras faire ce qu'il faut. J'étais peut-être un peu trop gentils en mon temps, on me l'a souvent dis. Tu es différent et c'est très bien. Tu seras un très grand ciel c'est certain. J'ai une faveur à te demander.

- Laquelle ?

- Pourrais-tu t'occuper des Vongola pour moi ? Les redresser ? Tu es encore jeune, ce n'est pas pour tout de suite mais un jour, après Timothéo, tu pourrais reprendre les choses en main pour moi s'il te plaît ?

- Tu veux dire être boss ? demanda-t-il incertain.

- Oui. Tu en as l'étoffe. Probablement plus que moi.

- Mais je ne sais pas comment on fait, répondit-il.

- Tu as encore beaucoup de temps pour apprendre mais ne t'en fait pas, tu as déjà le principal et ce qui te seras le plus utile. Le reste viendra. Tu rencontreras ceux qui pourront t'aider et t'apprendre et tu as déjà la sagesse pour les reconnaître d'un coup d'œil. Tu as trouvé ton grand-frère et ta famille après tout, sourit-il. Tu n'es pas obligé. Ce n'est qu'une simple requête. Mais je serais apaisé si je savais les Vongola entre tes mains. Tu n'as pas à répondre tout de suite. Tu as le temps d'y réfléchir et de grandir. Pour le moment, le plus urgent est de te sortir de ce mauvais pas, remarqua-t-il plus sérieusement. Tu peux t'en sortir seul, tu es bien assez fort pour cela. Reste calme, n'hésite pas et avance toujours jusqu'à sortir. Je suis sûr que ton grand-frère te cherche déjà et qu'il te retrouvera bientôt mais tu ne dois pas laisser le temps à tes ravisseurs de t'emmener ailleurs, trop loin et de te cacher à ses yeux. Tu dois bouger Gioleo. Alors réveille toi maintenant ! exigea-t-il.

Le jeune garçon s'éveilla brusquement, entrouvrant les yeux, se retrouvant dans la pénombre, la douleur le submergeant soudain. Il serra les dents, les leçons de la Varia lui revenant en tête. On lui avait appris que cela risquait d'arriver et on lui avait appris quoi faire. Premièrement, ne pas faire de bruit et ne pas bouger lorsque l'on se réveillait ainsi. Analyser son environnement et aviser ensuite. Il le fit donc de son mieux, commençant par tenter de surmonter la douleur terrible qui le parcourait. Son corps pulsait et il eut bien du mal à se reprendre un peu. Il pensa à son frère, à sa force et cela l'aida. Il pouvait être aussi fort que lui, c'était ce que Xanxus ne cessait de vouloir lui apprendre. Il respira doucement, cette seule action le faisant souffrir. Il se concentra pourtant. Tout était silencieux même s'il entendait des voix étouffées plus loin. Autour de lui, il ne semblait rien y avoir et son intuition lui confirma. Il s'autorisa donc à mieux ouvrir les yeux, clignant des paupières plusieurs fois avant de pouvoir y voir quelque chose.

Il faisait sombre. Il était dans ce qui semblait être une petite pièce. La lumière entrait par une unique petite ouverture traversée de barreau. Il faisait froid. Il distingua une porte devant lui, un peu de lumière filtrant en dessous. Le bruit venait de derrière elle. Des voix. Il n'y comprit rien, seulement quelques mots : Varia, Vongola, rançon, piège... Cela était assez pour comprendre. Ces gens voulaient quelque chose des Vongola, de l'argent ou des biens certainement, ils voulaient peut-être aussi leur tendre un piège et cela grâce à lui. Il était hors de question qu'il laisse faire, qu'il soit une telle charge ou faiblesse pour sa famille. On l'avait entraîné justement pour qu'il ne le soit pas. La Varia lui avait toujours dis que c'était pour sa protection, pour lui, c'était aussi un moyen de ne pas être une charge et une faiblesse pour eux dans ce genre de cas. C'était aussi pour cela qu'il s'était entraîné durement. Il était hors de question de rester là bien sagement à attendre la Varia, à attendre ses frères, sa famille, Xanxus même s'il ne doutait pas qu'ils viendraient tous le chercher où qu'il soit.

Certain d'être seul, il s'autorisa à s'observer, voulant déterminer son propre état. Là encore, on lui avait appris que c'était important. Il avait mal à la tête mais le côté droit de son corps était le plus douloureux. Il ne parvenait pas à bouger son bras et en regardant, ses vêtement étaient bien tachés de sang à cet endroit, comme un peu partout d'ailleurs. Ses côtes le faisaient souffrir aussi et il avait un peu de mal à respirer. Cela plus des blessures en tout genre un peu partout et ce n'était pas la joie. Il tenta de bouger un peu en douceur et lorsqu'il eut terminé son tour d'horizon comme on lui avait enseigné, il y avait des bonnes et des mauvaises nouvelles. Mauvaises nouvelles, son bras droit, son bras dominant, était hors course et il était en mauvais état. Il avait du mal à respirer, de la peine à se concentrer et il se sentait faible. Bonnes nouvelles, il pouvait bouger et certainement marcher. Ses jambes étaient douloureuses mais elles bougeaient sans trop de mal et il ne semblait pas y avoir de fracture à ce niveau. Il ne semblait pas être drogué et il n'était pas attaché. Mais la meilleure nouvelle était qu'on ne lui avait pas retiré ses gants et sa chevalière. Cela ne devait pas représenter de menace pour ses ravisseurs, il ne devait pas représenter de menace pour eux à leurs yeux. Son apparence faiblarde pouvait être un grand avantage comme tous à la maison ne cessaient de lui rappeler, l'encourageant à s'en servir. Aujourd'hui, cela lui avait évité d'être désarmé, drogué et attaché ce qui n'était pas un petit avantage dans sa situation.

Il n'y avait pas de temps à perdre. Il commença par fermer les yeux et se concentrer, soulagé lorsqu'il passa sans mal en hyper-mode, sa flamme brillant sur front. Il se sentit soudain plus calme, plus maîtrisé, remerciant son facteur d'harmonie pour cela. Il respira doucement, se laissant envahir par cet état d'assurance et d'apaisement si caractéristique. Cela fait, il releva les paupières, se servant de ses flammes pour brûler son manteau en lambeau qui le gênerait plus qu'autre chose. Il trembla un peu plus au froid qui l'atteignit davantage. Pour la même raison, il se débarrassa de sa veste de costume. Il fallait qu'il puisse bouger au mieux. Cela fait, il poussa un peu ses flammes dans son corps pour se donner plus de force. Il commença ensuite à se relever, serrant les dents et s'appuyant sur le mur de son bras valide. Quelques petites impulsions de flammes l'aidèrent et il fut finalement debout, sa tête tournant terriblement, ses jambes tremblantes. Il respira avec prudence pour faire passer le malaise, se secouant de son mieux. Il avança ensuite lentement vers la porte, se collant contre le mur près d'elle, posant son oreille sur la rainure pour tenter d'entendre que qu'il se disait de l'autre côté. Il ferma les yeux, ralentissant sa respiration, tentant d'apaiser son cœur battant dans ses oreilles.

- Le message viens d'être envoyé au Nono Vongola. Il sera forcé de répondre à nos exigences s'il veut récupérer son petit protégé.

- Et la Varia ?

- Quoi la Varia ?

- Il porte leur emblème, il en fait parti.

- Ce gosse ?! Non mais tu l'as regardé, c'est un petit verre de terre. Cet emblème est certainement un caprice de petit chéri du parrain. Ils ont dû en faire un genre de petite mascotte pour lui faire plaisir.

- Il n'a jamais été vu en mission avec la Varia, ne quitte presque jamais le manoir Vongola et jamais sans escorte. Ce morpion n'est d'aucun danger.

- Le Nono enverra certainement sa Varia pour l'échange et c'est le but. La Varia est ce qu'il y a de plus dangereux chez les Vongola et son Boss en particulier. Si nous l'éliminons, nous les affaiblirons considérablement les Vongola et nous pourrons agir. Tout le monde sait que la Varia fait leur force par sa puissance, les autres sont bien plus négligeables. Le Nono vieillit comme ses gardiens et ça fait bien longtemps que l'on n'a vu aucun d'entre eux se battre. C'est la Varia qui se charge des problèmes et des enquêtes importantes pour eux. Si on l'élimine, on ouvre grand la porte pour frapper fort.

- Où se fera l'échange ?

- Sur un terrain préparé pour l'occasion à quelques kilomètres d'ici. Tout est déjà en place.

- Ce gosse c'est qui au juste ? Un fils caché ?

- Pas celui du Nono, il est trop jeune. Peut-être celui d'un de ses fils morts.

- Tu crois qu'il va survivre jusqu'à l'échange ? Il est bien amoché.

- Il devrait tenir et au pire on leur fera croire qu'il est inconscient. On s'en fout. De toute manière on le butera avec eux. Lui et Xanxus abattus, il n'y aura plus d'héritier légitime à la famille et ça ne peut que nous aider.

Gioleo recula un peu, n'ayant pas besoin d'en entendre davantage pour comprendre tout ce qu'il se passait et risquait d'arriver. En tant qu'otage, il était la clef de ce chantage. Il fallait donc arranger ça, sortir de là et leur échapper. Sentant qu'il n'aurait pas longtemps la force de le faire, il ne perdit pas plus de temps. Il alla s'adosser au mur en face de la porte. Fermant les yeux pour respirer et se concentrer, comme on lui avait appris, se remémorant tout les conseils que ses frères lui avaient donné à l'entraînement. Lorsqu'il releva les paupières, son regard oranger était déterminé, assuré. Il leva sa main valide, la dirigeant vers la porte. Il n'avait jamais tenté ça même s'il y pensait depuis un moment. Un tir de flamme puissant. Les attaques de son frère avec ses X-Gun l'avaient inspiré sauf que lui, il le faisait avec ses gants. Ayant appris à tirer avec Xanxus, il savait parfaitement comment s'y prendre. Le plus difficile pour lui à son âge était toujours d'encaisser le recul du tir. Il avait fait quelques belles chutes à cause de ça en apprenant à tirer. Aussi, il ne se laisserait pas surprendre cette fois. Pour cela, il s'était calé contre le mur qui l'aiderait à rester debout. Une fois la porte défoncée, il n'y aurait pas de temps à perdre et dans son état, s'il tombait, se relever serait bien trop long. Il se prépara, nimbant aussi ses pieds de flammes. Cela l'aiderait à aller plus vite. Sa main gauche s'illumina de ses flammes à son tour et bientôt il tirait aussi puissamment qu'il le pouvait.

Un énorme jet de flamme fusa de sa main, le plaquant au mur derrière lui alors que tout s'éclairait soudain d'oranger. Il ignora la douleur, se forçant à rester focalisé sur son objectif, pensant à son frère. La porte vola sur le champs, avec tout ce qui l'entourait d'ailleurs. Il y eut un grand fracas, des cris et il s'élança comme il pouvait. Sortant dans les lumières clignotantes, il regarda autour de lui pour voir plusieurs hommes à terre, atteins par son attaque. Certains étaient inconscients, d'autres non, sortant leurs armes pour riposter. Il bougea sur le champs, sachant que la moindre erreur pouvait le tuer. Ses frères lui avaient bien rentré ça dans le crâne. Écoutant son intuition, il se jeta sur une première cible l'assommant avant de se diriger vers les autres, frappant sans se retenir là où ça faisait mal, comme on lui avait appris. Rapidement, tous ceux l'entourant ne bougeaient plus et il respira un peu, sa vision trouble. Il ne perdit pourtant pas de temps, son instinct lui hurlant de bouger. Il l'écouta d'ailleurs pour se diriger, avançant dans le grand tunnel creusé par son attaque.

Il ne tarda pas à croiser d'autres ennemis et son hyper-intuition lui fut précieuse pour se protéger des tirs et les trouver, sa vision et son ouïe le lâchant un peu. Il continua, frappant sans se poser de question de sa main et de ses pieds enflammés. Il ne sut combien de gens il frappa ni combien de temps cela dura mais il atteignit finalement un escalier, s'affalant contre le mur pour respirer un peu. Il gémit de souffrance, grimaçant, des larmes pleins les joues. C'était tellement douloureux. Il ne savait même pas comment ses jambes parvenaient encore à le porter. Mais il tentait de ne pas y penser, de rester concentré. Il n'avait pas le choix et il voulait rentrer à la maison, protéger son frère et sa famille. Des cris se rapprochèrent derrière lui et il se reprit, sentant qu'il devait bouger. Grimper les marches serait trop long aussi, il sauta, donnant une impulsion de flammes à ses pieds pour atteindre le premier puis le deuxième palier. Il cria à la réception, grondant en luttant pour rester debout. Encore un effort. Il sentait, il savait qu'il était bientôt sortit d'affaire. Un groupe montait l'escalier en courant, lui hurlant de s'arrêter mais bien évidemment, il n'obéit pas. Il se cala de nouveau contre un mur pour tirer un jet de flammes dans la porte devant lui et lorsque ce fut fait, la lumière et le vent de l'extérieur l'atteignirent. Il avança alors, n'y voyant plus grand chose, se sentant perdre pied. Mais il était juste là. Il marcha encore un peu, butant mais lorsqu'il trébucha vraiment et tomba, deux bras forts et bien connus l'attrapèrent. Une puissante sensation de chaleur et de sécurité l'envahirent et il céda, sachant qu'il était en sûreté maintenant.

- Gioleo ! cria Xanxus en réceptionnant la frêle silhouette ensanglantée.

La Varia avaient mis un peu plus de temps que prévu pour trouver leur lionceau. Ils avaient fini par perdre son signal, n'obtenant pas de localisation précise, juste une zone. Ils étaient venus au plus vite dans ce coin perdu, cherchant ensuite à l'ancienne sans perdre de temps, s'énervant de ne pas trouver. Xanxus et ses lieutenants étaient bien sûr tous là, accompagnés d'une bonne dizaine d'hommes de mains, les meilleurs de l'escouade, tous bien décidés à récupérer leur lionceau et à faire payer à ceux qui l'avaient attaqué. Xanxus était sur le point d'entrer dans une rage folle devant cette perte de temps lorsqu'une secousse avait attiré leur attention, venant d'un peu plus loin. Ils avaient accouru aussi vite que possible mais il leur avait fallu tout de même un moment pour parvenir au but. Ils avaient finalement aperçus une porte encastrée dans une colline de roche, certainement l'entrée d'une base cachée. En écoutant bien, des bruits de tirs en venaient et ils avaient su qu'ils avaient trouvé, craignant pour le lionceau avec ces sons. Il ne restait qu'une cinquantaine de mètres à faire lorsque la porte avait explosé dans un jet de flamme du ciel. On aurait presque pu croire que Xanxus avait tiré si cela ne venait pas de l'intérieur. Ils avaient stoppé net pour ne pas être touchés et lorsqu'ils avaient pu voir de nouveau, ils avaient découvert avec stupéfaction leur lionceau avançant péniblement vers eux, ensanglanté, sa flamme frontale allumée, faible, comme celles de ses mains et ses pieds.

- Gioleo! hurla Xanxus en se précipitant.

Tous suivirent bien vite mais ce fut le boss qui rattrapa l'enfant tombant. Ses flammes s'éteignirent et il perdit presque immédiatement conscience.

- Gioleo ?! appela Xanxus en le tenant avec précaution.

Et pour la première fois de sa vie, il se sentait vraiment paniquer. Son petit frère était dans un état terrible, couvert de sang. On voyait déjà de nombreuses plaies un peu partout à travers ses vêtements déchirés, l'un de ses bras hors course, l'épaule certainement déboîtée vu sa position, son avant bras fracturé. Il y avait pas mal de sang dans ses cheveux et sur son visage et il respirait très mal. Il resta pétrifié quelques secondes devant ce spectacle atroce, comme Squalo et les autres venus l'entourer. Ce fut un groupe armé déboulant de la porte, criant après l'enfant qui les réveilla. Ils se figèrent à leur vue avant de lever leurs armes.

- Butez moi ça, ordonna Xanxus glacial.

Il n'avait même pas terminé sa phrase que ses hommes se jetaient déjà sur eux, en rage. Leurs ennemis ne firent pas long feu mais le boss n'en n'avait rien à faire, concentré sur le petit brun. Il retira sa veste pour le couvrir avant de le prendre délicatement dans ses bras, calant sa tête contre son épaule. Il se félicita d'avoir amené une équipe médicale avec eux, se doutant que Gioleo en aurait besoin. Elle attendait juste un peu plus loin et sa priorité était d'y mener son précieux petit-frère.

- Déchet, charge toi de cet endroit avec les autres, dit-il à Squalo qui acquiesça sur le champs. Toi, avec moi.

Belphegor approuva, se postant près de lui et ils se mirent immédiatement en route, les autres s'engouffrant par l'entrée détruite. Ce fut le plus rapidement possible qu'ils conduisirent l'enfant vers l'ambulance privée, le médecin et les deux infirmiers prenant immédiatement le garçon en charge. Ils le déshabillèrent, Xanxus et Bel jurant en découvrant un peu plus les dégâts. En plus du reste, il y avait de nombreux hématomes, en particulier sur ses côtes et il y avait assurément plus qu'ils ne pouvaient voir. On lui prodigua des soins d'urgence et très vite, le médecin sonna le départ pour la clinique des Vongola. Xanxus et Bel se joignirent à eux, observant les soignants s'affairer autour du petit garçon. Le trajet se fit en silence et ce fut pendant celui-ci que le téléphone de Xanxus sonna. Il regarda pour décrocher finalement :

- « Xanxus où es-tu ? » fit la voix tendue du Neuvième.

- Je suis occupé, qu'est-ce qu'il y a le vieux ? gronda-t-il.

- « Nous venons de recevoir un message. Gioleo aurait été enlevé par un groupe ennemi. Ils réclament une rançon entre autre chose. Est-ce que tu sais où il est ? S'il est rentré de l'école ? Tu peux joindre tes hommes qui sont censés le protéger ? »

- T'es à la bourre le vieux. Je le sais déjà et j'ai déjà récupéré Gioleo. Vous êtes vraiment deux de tension. Mes hommes se chargent de ces connards et font le ménage. J'emmène Gioleo à l'hôpital il est amoché.

- « Bon sang mais pourquoi tu ne m'as pas prévenu ?! »

- J'avais pas de temps à perdre avec vos conneries de parlotte. Regarde t'es à peine au courant que j'ai déjà réglé ça. Alors la ferme. T'auras le rapport tout à l'heure.

Il raccrocha dans la foulée, agacé et il rejeta l'appel suivant émanant certainement du Nono. Quelques instants de plus et ils arrivaient à l'hôpital, le véhicule entrant dans le sas où une équipe médicale complète les attendait déjà. Gioleo fut immédiatement pris en charge et emmené, ses deux accompagnant se préparant à attendre. Une demi heure plus tard, Squalo arrivait, demandant immédiatement des nouvelles de leur lionceau.

- Ils sont en train de le soigner, répondit Belphegor. On n'a pas encore de nouvelles. Et là bas ?

- On n'a pas eu grand chose à faire, expliqua-t-il. Gioleo s'était déjà chargé de tout ceux qui étaient à l'intérieur. Ils restaient plus que ceux qui lui courraient après quand on est arrivé. On a retracé son chemin dans la base. Il y avait des traces de ses flammes partout. Il était enfermé dans une petite cellule tout au fond visiblement. Il a défoncé la porte avec ses flammes et neutralisé tout ceux qui étaient sur son chemin jusqu'à sortir. On n'a rien eu à faire. On n'a pas trouvé d'indices sur l'appartenance de ses kidnappeurs mais les autres sont en train de tout passer au peigne fin et on interroge déjà ceux qui peuvent l'être. Gioleo a fait du dégât, dit-il l'air fier. Ils étaient une bonne quarantaine armés là dedans.

- Oh, souffla Bel. Notre lionceau devient un vrai lion on dirait.

- Bien fait pour leur gueule, remarqua Xanxus. Je veux qu'on trouve quelle famiglia ou groupe est coupable et ensuite on se charge de leur cas. Le vieux a reçu une revendication quand on était sur le retour. On analysera ça aussi. On trouve ces connards et on leur fait leur fête.

- Levi se charge de la base qu'on a trouvé, répondit Squalo. J'envoie Lussuria faire un rapport au Nono ?

- Ouais, mais dit lui de garder sous silence ce que Gio a fait, il ne veut pas que le vieux sache pour ses capacités. Si c'est possible, on ramène Gio au manoir lorsqu'il sera soigné. Dit leur de prévenir le médecin et on lui dira quel matos installer dans sa chambre pour s'occuper de lui. Si on peut le ramener, on le ramène et s'il doit rester là, fait venir des gars pour monter la garde.

- J'm'en charge, approuva le Squale. Dîtes moi dés qu'y a des nouvelles, demanda-t-il en s'en allant.

Belphegor assura qu'il le ferait et il resta avec Xanxus. Quelques minutes plus tard, un médecin venait les voir, Xanxus l'enjoignant d'un regard tranchant à parler. L'homme déglutit, impressionné mais il ouvrit finalement la bouche :

- Il est dans un état critique mais nous avons de très bonnes chances de le sortir de là, assura-t-il d'abord. Il a de nombreux traumatismes et il a perdu beaucoup de sang. Nous sommes en train de l'opérer. Il va y en avoir pour un moment.

- Qu'est-ce qu'il a exactement ? demanda Xanxus.

- Il a un traumatisme crânien assez sérieux. Il a subi un grave traumatisme thoracique avec des côtes cassées, une hémorragie et un pneumothorax. Son bras droit est très endommagé. Clavicule cassée, épaule déboîtée, double fracture radius cubitus, doigts brisés. Entorse cervicale. On ajoute de nombreuses blessures plus bénignes un peu partout et un florilège d'hématomes. Je dirais que tout cela vient de l'attaque de la voiture mais peut-être qu'il a pris quelques dégâts mineurs de plus en s'enfuyant. Quoi qu'il en soit, il est très impressionnant qu'il ait pu s'enfuir de là tout seul ainsi en se battant. Cet enfant a une volonté de fer et une très grande force. Heureusement, il a été pris en charge à temps. Ils sont en train de soigner les dégâts internes et les fractures ainsi que toutes les autres blessures. Ils en auront pour un moment. Nous reviendrons vous voir dés que ce sera terminé ou si la situation évolue.

- Pourra-t-on le ramener à la maison ? demanda Bel.

Le médecin ne fut pas du tout surpris. La clinique appartenait aux Vongola et ils étaient habitués aux mafieux. Il avait vu le nom de l'enfant sur son dossier. Assurément, il était important pour la famiglia et en général, on préférait hospitaliser les personnages importants à domicile, au QG pour mieux veiller à leur protection. Il n'était donc pas surpris, sachant qu'ils étaient capables d'aménager un hôpital à domicile s'il le fallait.

- S'il n'y a pas de complication pendant les soins et si les chirurgiens jugent qu'il n'y a pas trop de risques, il pourra peut-être être hospitalisé à domicile. Mais je pense qu'il vaudrait mieux le laisser en observation ici au moins vingt-quatre heure pour s'assurer que les dommages internes sont bien stabilisés et traités. Sinon, il devra peut-être repasser au bloc. S'il est bien stable, une fois les transfusions finies et lorsqu'il sera bien réveillé, vous pourrez le ramener. Mais il aura besoin d'une surveillance médicale constante quelques jours au moins et de soins pendant un moment, de matériel aussi.

- Il aura tout ce qu'il faut, assura Xanxus. Préparez un dossier que je puisse transmettre à notre équipe médicale pour qu'ils préparent tout ce qu'il lui faudra et tenez nous au courant, exigea-t-il avant de le congédier.

Le médecin approuva, l'air ravi de pouvoir s'en aller et il ne se fit d'ailleurs pas prier. Il fallut encore un moment avant qu'enfin, dans la soirée, on ne revienne les chercher, leur annonçant que les soins étaient terminés et qu'ils pouvaient voir le petit garçon. Ils ne se firent pas prier et bientôt, ils entraient dans une chambre des soins intensifs. Gioleo était là, allongé dans un lit, le dos un peu relevé. Il était terriblement pâle. Un masque à oxygène couvrait son visage, des perfusions en place, un moniteur surveillant ses constantes. Il portait un vêtement d'hôpital et on l'avait soigneusement couvert mais cela n'empêchait pas de voir encore de nombreux bleus. Son avant bras droit était plâtré, le membre enfermé dans une écharpe médicale l'immobilisant complètement. Une minerve entourait son cou, le maintenant. Il faisait vraiment petit et fragile dans cet état au milieu de tout cet équipement médical. Xanxus s'approcha, illisible bien que très inquiet en réalité. Inquiet et furieux. Il vint passer une main délicate dans ses cheveux et sur sa joue alors qu'il dormait toujours, respirant doucement. Bel se posta de l'autre côté du lit, silencieux alors qu'il avait posé une main sur la cuisse du petit garçon. Le boss de la Varia tourna finalement le regard vers le médecin qui les avait conduit, l'enjoignant à parler et la dame comprit.

- Les soins se sont passés sans trop de problème, commença-t-elle. Nous avons pu traiter les hémorragies et les dégâts internes. Ses côtes brisées avaient fait pas mal de dommage dans sa cage thoracique mais nous avons pu remédier à cela. Nous avons remis son épaule en place et nous nous sommes occupés des fractures de son bras et de sa clavicule, comme de ses côtes. Nous lui donnons aussi un bon cocktail de médicaments pour nous assurer qu'il ne développera pas d'infection. Le risque était déjà élevé mais avec sa faiblesse immunitaire en plus il faut être prudent sur ce point. Il est stable et sorti d'affaire maintenant.

- Doit-il rester ici ? demanda Belphegor.

- Au moins vingt-quatre heure, répondit-elle. Le temps que l'on s'assure qu'il reste stable, qu'il se réveille sans problème, que l'on termine les transfusions de sang et qu'il n'y aura pas de problème. Je pense notamment à son traumatisme crânien. Nous devrons nous assurer que tout va bien lorsqu'il se réveillera. Demain, nous lui ferons repasser des examens pour nous assurer que tout est en ordre et si c'est le cas, il pourra rentrer après demain. Mais il lui faudra une surveillance médicale constante pendant quelques jours et le matériel adapté.

- On est déjà en train de l'installer au manoir, répondit simplement le jeune homme.

- Bien dans ce cas je n'y vois aucun inconvénient. Il va lui falloir plusieurs semaines pour se remettre. Les fractures vont avoir besoin de temps mais nous ne prévoyons pas de séquelles ou de complication s'il guérit normalement. Il devrait aller bien avec du repos et du temps. Il se réveillera certainement dans les heures qui viennent. Nous allons le surveiller.

Ils approuvèrent et elle les laissa. Xanxus tira un siège près du lit de son cadet, prêt à le veiller et Belphegor en fit autant de l'autre côté, s'appuyant au bord du lit et sortant son portable pour donner des nouvelles à Squalo. Une heure plus tard, le requin était là, amenant avec lui quelques affaires pour le petit garçon. Entre temps, on avait récupéré la chevalière et les gants de Gileo. On avait remis le bijou en place et laissé ses gants près de lui alors qu'il ne les laissait jamais très loin. Squalo vint déposer sa peluche de tigre, sa peluche préférée offerte autrefois par son frère au Japon, sur ses cuisses.

- J'ai pensé qu'il aimerait l'avoir, dit-il. Le Nono va passer rapidement, il veut le voir. Les interrogatoires se poursuivent. Nous saurons bientôt qui est coupable de ça.

- Je ramène Gioleo au manoir après demain, renseigna Xanxus. Je veux savoir d'ici là. Dés qu'il sera en sécurité chez nous, nous irons détruire ces cloportes.

- Avec joie, répondit-il.

Il resta lui même encore un peu près du petit garçon, se rassurant à son sujet en regardant le mouvement lent de sa respiration. Il s'en alla ensuite, décidé à éclaircir tout cela. Comme il l'avait annoncé, ce fut à peine quelques minutes plus tard qu'ils virent arriver le Nono, Coyote entrant avec lui lorsque les autres gardiens étaient dans le couloir. Le vieil homme eut l'air affligé en découvrant l'enfant ainsi, comme son bras droit d'ailleurs.

- J'ai parlé aux médecins, dit-il après un moment alors qu'il s'était posté au bout du lit, on fait tout préparer au manoir pour qu'il puisse rentrer au plus vite.

- Et dés qu'il le sera, j'irais démolir ces déchets qui ont osé, gronda Xanxus.

- Je te laisse gérer cela, répondit son père sachant qu'il n'en démordrait pas de toute façon. Ses gardes ?

- Ils sont ici aussi, répondit Bel. Ils sont pas mal amochés mais ça ira.

Le vieil homme resta un moment, observant pensivement le petit garçon. Il s'en alla finalement en leur confiant. On le vit discuter encore un peu avec le médecin dans le couloir puis il partit avec ses gardiens, sombre. Le silence retomba dans la chambre et finalement, on vit le petit garçon commencer à s'animer, son visage se crispant un peu. Ils appelèrent le médecin comme demandé et elle fut rapidement là. Xanxus s'était levé pour être près de son petit frère, la dame en face de lui de l'autre côté du lit. On laissa Gioleo aller à son rythme, Xanxus prenant sa main libre avec délicatesse. Et cela fit son effet.

- Xanxus-nii ? bredouilla-t-il en ouvrant péniblement les yeux.

- Je suis là Gio, répondit-il. Prend ton temps p'tit frère tout va bien.

Il fallut un moment mais il eut finalement les yeux à demi ouverts posés sur son grand-frère bien que l'air épuisé. La dame s'avança alors un peu plus et Xanxus la désigna d'un geste :

- C'est ton médecin. Fait ce qu'elle dit lionceau, ordonna-t-il platement.

Cela ne perturba pas du tout l'enfant qui sourit même un peu, acceptant de faire ce que disait la dame près de lui. Elle lui fit passer un petit test neurologique avant de lui poser quelques questions, douce et délicate avec l'enfant. Elle fut rapidement satisfaite, lui souriant :

- N'hésitez pas à appeler au moindre problème. Pour le moment, il faut vous reposer et ne vous inquiéter de rien. Tout ira bien.

Elle se retira ensuite, assurant que tout était en ordre. Xanxus s'autorisa à s'asseoir au bord du lit, tenant toujours sa petite main froide. Il l'observa un moment, le petit garçon souriant d'un air endormis.

- Tu as fait du bon boulot Gio, dit-il finalement en le faisant sourire davantage. Maintenant tu te reposes et nous on se charge de régler leur compte à ceux qui ont osé t'attaquer. Ils vont le payer cher crois moi. Ne t'inquiète pas. Tu restes encore un peu ici pour être sûr que tout vas bien et ensuite on te ramène au manoir.

- Ok, bredouilla-t-il. Xanxus-nii, j'ai entendu des trucs quand j'étais là bas.

- Quoi ?

Lentement, d'une petite voix, Gioleo raconta ce qu'il s'était passé, rapportant ce qu'il avait entendu. Cela fait, il avait l'air à bout de force et Xanxus le félicita, lui ordonnant de dormir tranquillement. Le petit garçon se rendormit sur le champs et Bel transmit les infos à Squalo. Pas une seconde Xanxus ne quitta le chevet de son cadet qui se réveillait de temps en temps, l'appelant à chaque fois. Son état resta stable et rassurant au soulagement général et dans la journée, tout les lieutenants de la Varia étaient passés lui rendre visite. On put finalement le ramener comme prévu au manoir, le convoi le ramenant lourdement protégé, Xanxus à ses côtés. Il fut installé confortablement dans sa chambre de l'aile de la Varia, dans son lit, tout le nécessaire pour ses soins déjà prêt. Le médecin s'occupa immédiatement de lui avec deux infirmiers. Lussuria fut désigné pour rester près de lui, l'aile de la Varia prête à le protéger. Et dés que tout fut en ordre au manoir, Xanxus prit le reste de ses lieutenants et ses meilleurs hommes pour aller s'occuper des responsables découvert entre temps.

Il s'agissait d'une alliance de deux petites familles récemment créés, nouvelles dans le Milieu et d'une arrogance telle qu'elles avaient cru pouvoir s'en prendre aux Vongola. Elles le regrettèrent amèrement ce jour là lorsqu'elles furent littéralement annihilées par la fureur de Xanxus et de son escouade. Cela se sut d'ailleurs rapidement dans la mafia. Si on ne connaissait pas les détails, on appris que ces deux familles avaient osé s'attaquer aux Vongola et elles en avaient payé le prix presque immédiatement. Une fois de plus, les Vongola avaient assuré leur force à travers la Varia et Xanxus avait encore renforcé sa réputation de tigre à ne pas agacer.

Tous furent rassurés lorsqu'il s'avéra que Gioleo guérissait correctement bien que lentement. Il n'y eut ni rechute ni complication et ce fut tranquillement qu'il put se reposer dans l'aile de la Varia, tous aux petits soins pour lui. On lui avait amené un ordinateur pour qu'il puisse parler en ligne avec ses amis. Et malgré qu'ils soient tous des enfants, aucun n'avait été dupe surtout après avoir entendu que la Varia avait fait un tel carnage suite à une attaque sur les Vongola. Cela plus le fait de voir Gioleo dans cet état avait répondu à leurs questions. Tous s'étaient inquiétés pour lui mais les rivalités entre famille ne leur avait pas permis de lui rendre visite. Ils se contentaient donc d'internet. Gioleo avait cependant été très amusé de recevoir il ne savait combien de paquet de marshmallow et de bonbons de la part de Byakuran assurant que ça l'aiderait à guérir.

Suite à cet événement, Timothéo avait beaucoup réfléchi. Voir son petit protégé dans cet état l'avait profondément choqué. Il avait échoué à le protéger. Heureusement, Xanxus et la Varia y étaient bien mieux parvenus. Ils avaient su ce qu'il se passait avant tout le monde et au final, l'enlèvement n'avait duré que deux petites heures grâce à leur efficacité. Et vu l'état de l'enfant après l'attaque de la voiture, c'était une très bonne chose. Si cela avait été plus long ils auraient pu perdre le petit garçon. Gioleo était si gentil, si doux, innocent et fragile. Il ne méritait pas ça. Bien sûr, il avait prévenu Iemitsu de ce qu'il s'était passé. Il ne s'était pas attendu à grand chose. Après tout, cela faisait presque quatre ans que le petit garçon vivait ici et il n'avait jamais reçu la moindre visite de sa famille, lettre, appel ou message. Ni Nana ni Iemitsu n'avaient pris la moindre nouvelle ou ne s'était inquiété. Pourtant, l'homme parlait toujours autant de ses autres fils et un peu moins de sa fille. Mais Gioleo avait été comme oublié. Lui et ses gardiens avaient été immensément déçu par cela mais dans un autres sens, ils avaient été heureux que l'enfant vive avec eux. Aux moins ici, il avait des gens se souciant de lui et veillant sur lui.

Il n'avait pourtant pu s'empêcher de croire que Iemitsu réagirait en apprenant ce qu'il s'était passé. Mais non. Il avait juste demandé s'il avait récupéré le gamin ou s'il fallait intervenir pour ne pas que les Vongola aient des problèmes à cause de lui. Puis il avait dis que si le petit garçon causait trop de soucis, il fallait rechanger son nom et l'envoyer loin de là pour le faire oublier. Timothéo avait été une fois de plus choqué par son indifférence, se demandant ce que Gioleo avait pu faire pour être ainsi considéré par ses propres parents. Certes il ne donnait pas autant d'espoir que ses frères pour un avenir dans la mafia, petit, fragile, très gentil, naïf et faible mais jamais il n'aurait cru que le boss du CEDEF tenait tant à avoir des fils parfaits. Pourtant aujourd'hui il se rendait compte que Iemitsu voulait des fils qui feraient de parfaits descendant du Primo et héritier pour les Vongola, forts et charismatiques. Après tout, c'était désormais eux les mieux placés pour ça. Gioleo n'était pas comme ses frères mais il était un bon garçon qui ne méritait pas d'être ainsi laissé pour compte. Il réalisait que sa faiblesse de naissance lui avait valu le délaissement de son père qui ne pouvait, à ses yeux, mettre aucun espoir en lui. Pour Iemitsu, il était certainement une charge plus qu'autre chose. Nana avait dû copier consciemment ou non l'attitude de son mari qu'elle idolâtrait tant et quand elle avait eu cette petite fille dont elle rêvait, elle s'était concentrée sur elle, oubliant que son plus jeune fils avait encore bien plus besoin d'elle que ses frères.

C'était triste mais c'était ainsi et il se disait que c'était un bon coup du destin d'avoir fait en sorte que Xanxus se prenne d'affection pour cet enfant. Gioleo y avait gagné un grand-frère qui prenait soin de lui contre toute attente et Xanxus y avait gagné un petit-frère qui lui faisait beaucoup de bien. Depuis que l'enfant vivait avec lui, le boss de la Varia était plus calme, moins prompt à la colère, plus maîtrisé, plus tranquille, moins violent et l'air profondément plus apaisé et heureux. La Varia toute entière avait d'ailleurs profité de l'effet étrange que le petit garçon avait sur les gens. Ils étaient tous plus tempérés et calmes. Mais lui aussi s'était fait devoir de veiller sur le petit garçon. Cet incident le faisait réfléchir. Il avait toujours laissé la responsabilité de l'éducation de Gioleo à Xanxus avec pour consigne de le tenir à l'écart des affaires de la mafia, du combat et du secret des flammes que l'enfant n'avait de toute manière pas du tout. Il voulait qu'il vive normalement. Mais aujourd'hui, il se rendait à l'évidence. Gioleo vivait dans la mafia et même dans l'une des plus importante famiglia. Il était peut-être temps de lui apprendre un minimum. Ne serait-ce qu'un peu d'auto-défense et quelques règles de prudences.

Il s'était finalement décidé, ses gardiens d'accord avec lui. Il fallait que l'enfant comprenne un peu dans quel monde il vivait pour sa sécurité et apprenne quelques moyens de se protéger ou de s'échapper. C'était pour cette raison que ce jour là, Reborn, hitman numéros un mondial et ami des Vongola, était au manoir. Il venait de rencontrer Timothéo qui lui avait parlé de son petit fils de cœur, Gioleo Di Vongola ou Tsunayoshi Sawada, quatrième fils d'Iemitsu, abruti notoire selon lui. L'abruti notoire était d'ailleurs passé au stade d'enfoiré lorsqu'il avait appris de quelle manière il avait traité le petit Gioleo. Il avait été surpris d'apprendre que c'était Xanxus qui s'occupait du gamin depuis presque quatre ans et qu'il y réussissait très bien avec la Varia. Le Nono lui avait aussi parlé des faiblesses et du caractère naïf et délicat du petit garçon. Il savait aussi qu'il n'avait jamais manifesté la moindre flamme et qu'il n'était pas du tout fait pour la Mafia. Mais le problème n'était pas là. L'enfant faisait parti de ce monde et l'attaque dont-il avait été victime n'avait fait que rendre ce fait plus que réel. Timothéo l'avait appelé, lui demandant s'il pouvait aller voir le garçon et voir s'il pouvait lui apprendre le minimum vital pour sa sécurité.

Maintenant, il marchait dans le manoir, direction la chambre de l'enfant encore alité un peu moins de deux semaines après cette attaque violente. Le Nono lui avait dépeint son état. Il était clair que Gioleo avait eu de la chance de s'en sortir et la réactivité de la Varia avait été salutaire. De toute évidence, ils veillaient très bien sur leur protégé. De son avis, Timothéo avait été naïf de penser le tenir à l'écart tout en lui donnant le nom des Vongola et en le gardant au manoir. S'il n'était pas contre le fait qu'il ait pris le petit garçon sous son aile vu la situation, il trouvait stupide de le garder dans l'ignorance. Aussi, il avait accepté de voir s'il pouvait être utile à l'enfant. Il était déjà occupé à éduquer Dino Cavallone mais il pouvait venir donner quelques leçons de bases à Gioleo entre temps. Les manoirs Vongola et Cavallone n'étaient pas loin l'un de l'autre et les Vongola étaient ses amis. Il allait donc vers la chambre désignée par Timothéo. Il dut ruser un peu une fois dans l'aile de la Varia pour ne pas se faire repérer, avouant que Xanxus faisait mieux les choses que la garde du manoir.

Mais il fut finalement à destination parce que bien sûr, il était le meilleur. La chambre dans laquelle il entra était aussi grande et luxueuse que toutes celles du manoir réservées à la famille. Il y avait pourtant bien toutes les traces de la vie d'un enfant ici. Des peluches, des jeux, un peu de bazar. Il y avait aussi de nombreuses photos disséminées partout, quelques vêtements qui traînaient. En plus de tout cela, il y avait aussi pas mal de matériel de soin autour du lit où une petite forme dormait, adossée dans les oreillers. Les rideaux étaient tirés, assombrissant les lieux. On était dans l'après-midi et le petit garçon blessé faisait assurément la sieste. Il avança en silence, sautant sur l'immense matelas. Et une chose le frappa sur le champs, une chose que Timothéo aurait tout de même pu lui dire avant. Après tout, il était assez choquant de découvrir une copie parfaite du Primo Vongola en brun et en enfant. Le lignage du garçon ne pourrait jamais être remis en doute c'était certain. Il l'observa un moment, lui et ses blessures encore bien présentes. Il faudrait encore des semaines avant que le garçon ne soit remis de cette épreuve. Il sortit de ses pensées lorsqu'il remua, se réveillant. Il ouvrit un peu les yeux et son regard le trouva presque immédiatement, calme et serein. Et une fois encore, l'hitman fut surpris par la chaleur qu'il ressentit avec ces douces iris posées sur lui. Un sourire lumineux éclaira le jeune visage et il se surprit à rester figé un instant.

- Bonjour, salua le petit garçon étonnement tranquille en présence d'un inconnu.

C'était d'autant plus surprenant après ce qu'il venait de vivre. Timothéo avait dis qu'il était extrêmement naïf mais son instinct lui criait que c'était autre chose. Après ce qu'il venait d'endurer, Gioleo ne pouvait pas être aussi tranquille face à un inconnu sans bonne raison. Ou alors, son apparence de bébé y était pour beaucoup. Cela n'était pas improbable.

- Bonjour, rendit-il joyeusement. Je suis Reborn, un ami du Nono.

- Un ami de grand-père ? releva-t-il. Reborn ? Comme le meilleur des tueur à gage ? demanda-t-il en le surprenant.

- Exactement, confirma-t-il pourtant.

- Tu es le plus fort il paraît, sourit-il.

- Ce n'est pas qu'une apparence, c'est vrai, posa-t-il en se demandant comment il pouvait le savoir s'il était si ignorant de la mafia. Ton grand-père m'a demandé de venir pour peut-être t'enseigner un peu. Pour que tu puisses te défendre.

- À cause de l'attaque, comprit-il sur le champs en l'étonnant de nouveau.

- C'est ça. Est-ce que ça te dirait que je t'apprenne quelques trucs ?

- Oui, répondit-il tout sourire et l'air enthousiaste. Mais Reborn ? Tu ne veux pas être mon ami d'abord? demanda-t-il avec toute la gentillesse du monde.

L'hitman le regarda, surpris par cette demande inattendue. Le petit garçon ne le connaissait que par sa réputation qui n'était pas franchement rassurante. Pourtant, il était tranquille et calme avec lui, il voulait qu'il devienne son ami et il avait cette aura tellement particulière. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas été intrigué par quelque chose mais là, c'était clairement le cas. Cette mission allait certainement être amusante. Il sourit au garçon :

- On peut essayer si tu veux, dit-il en le faisait littéralement rayonner de joie.

Et inexplicablement, voir cela lui fit plaisir et il se dit qu'il avait peut-être trouvé quelque chose d'intéressant.