Chapitre 5 :
Le tueur tuteur
Ce fut plusieurs fois que Reborn revint en cachette pendant la convalescence du petit Gioleo. Et il était à chaque fois surpris. Premièrement, le garçon ne semblait pas avoir parlé de sa première visite à qui que ce soit, ni des autres d'ailleurs. Il l'accueillait à chaque fois sans aucune surprise malgré ses efforts pour provoquer l'inverse. Il lui souriait avec cette chaleur et cette douceur, détendu. Ce gamin était terriblement mignon et attractif, cela était certain. Il était détendu en sa présence, acceptant de lui parler. Reborn ne venait jamais bien longtemps, prenant de ses nouvelles simplement, ne demandant rien, l'observant pour l'analyser un peu. Et il avait vite remis en question le profil que Timothéo avait dressé du garçon. Il ne savait pas trop pourquoi il pensait cela mais il était persuadé que le Nono avait raté quelque chose à son propos. En apparence, il était ce petit enfant faible et naïf, mais son instinct lui hurlait qu'il y avait beaucoup plus à dire de lui. Et il y avait cette étrange chaleur réconfortante et bienfaitrice émanant de lui. Il pourrait presque sentir des flammes du ciel et ce fait l'intriguait énormément.
Plusieurs semaines après l'attaque, à la fin mars, Gioleo s'était bien remis et il avait repris l'école, deux gardes s'ajoutant à son escorte habituelle. Ses plaies étaient guéries et il ne restait plus que la consolidation de ses os à terminer et du repos à prendre. Il avait toujours le bras plâtré, son membre tenu dans une écharpe médicale pour aussi terminer la guérison de sa clavicule. Si la Varia n'avait pas été vraiment surprise, les autres s'étaient étonnés de ne pas trouver l'enfant plus traumatisé que cela par son kidnapping agité. Xanxus et les autres savaient pourquoi. Gioleo se reposait naturellement sur son hyper-intuition, instinctif et tant que celle-ci ne lui disait pas qu'il était en danger, il ne s'inquiétait pas pour cela. Il avait été un peu angoissé quelques temps mais la Varia avait su le rassurer et chasser sa tension. Squalo, Lussuria, Levi, Mammon et Belphegor l'avaient tous félicité pour son comportement et son courage dans cette situation, pour ne pas avoir hésité à se battre. Tous en avaient été très fiers, doutant qu'à sa place, beaucoup d'enfant de son âge sans expérience de situation de danger et de combat véritable en aient fait de même. Certes Gioleo avait été entraîné mais c'était tout de même une situation difficile pour une première mise en pratique réelle surtout avec les blessures qu'il avait encaissé. Pourtant, le garçon ne s'était pas laissé faire, loin de là et tous étaient très fiers de lui pour ça.
Gioleo avait plus que démontré sa force et sa détermination. Il avait mis en pratique tout ce qu'ils lui avaient appris avec brio. Si sa réaction à cette épreuve avait surpris le Nono et les autres, personne ne s'y était vraiment attardé, sauf peut-être un certain tueur à gage venant lui rendre visite. Ce jour là, Xanxus était allé chercher lui même son petit-frère à l'école au déjeuner pour l'emmener à la clinique, Squalo les accompagnant. On lui avait fait passer des radios et quelques examens pour vérifier sa guérison. Le petit brun fut ravi lorsqu'on lui annonça qu'on retirait son plâtre et qu'il n'aurait plus besoin de garder le bras immobilisé. Il faudrait encore un peu de kiné et de rééducation mais il serait rapidement complètement guéris. Il avait quitté la clinique avec un grand sourire, débarrassé du plâtre et perché dans les bras protecteurs de son grand-frère. Le lendemain, il était tranquillement installé dans sa chambre, terminant ses devoirs, lorsque quelque chose attira son attention. Il sourit largement, se retournant joyeusement.
- Bonjour Reborn ! salua-t-il en se levant pour accourir vers le bébé.
Il s'agenouilla devant lui, rayonnant et venant le cueillir dans ses mains sans hésiter.
- Bonjour, répondit l'hitman. Enfin débarrassé de ce plâtre ? remarqua-t-il.
- Oui, le médecin a dis que mes os étaient bien guéris même s'il faudra encore du temps pour qu'ils le soient complètement. J'ai un peu mal à l'épaule et au bras mais il a dis que des massages et de la rééducation feraient passer ça.
- Tu pourras bientôt commencer un peu d'entraînement alors, posa-t-il avec un petit sourire sadique.
- Commencer ? releva le garçon l'air perplexe. Tu es amusant Reborn. On a quelque chose à faire, dit-il alors.
Il se remit sur ses pieds en le gardant dans ses bras, courant ensuite vers la sortie.
- Où va-t-on ? questionna l'hitman.
- Surprise, répondit le petit brun guilleret en courant dans les couloirs.
Connaissant peu cette aile du manoir, il dut attendre d'y être pour savoir où ils allaient. Ce fut dans un grand salon où se trouvaient Xanxus et ses lieutenants qu'ils débarquèrent, coupant leur discussions. S'il n'avait pas voulu se montrer à la Varia tout de suite, Gioleo en avait décidé autrement et il se retrouva devant le boss de l'escouade, celui-ci le transperçant du regard. Bizarrement, aucun ne parût alarmé de le voir dans les bras de l'enfant.
- Je vous présente Reborn, fit d'ailleurs celui-ci. Mon nouvel ami. Reborn, voici mon grand-frère, Xanxus, Squalo-nii, Lulu-nii, Bel-nii, Levi-nii et Mammon-nee. Ma famille.
L'hitman resta perplexe, comme quelques uns devant lui.
- C'est le vieux qui t'a demandé de venir n'est-ce pas, Arcobaleno ? questionna Xanxus.
- Oui, répondit-il franchement maintenant qu'il était là. Timothéo m'a demandé de venir voir Gioleo et de voir pour lui apprendre quelques petites choses.
Quelques uns ricanèrent devant lui et Gioleo rit un peu en venant s'asseoir sur un canapé.
- Le vieux a réagis à cause de cette attaque n'est-ce pas ? remarqua Xanxus. Il a enfin compris que Gio devait être instruit sur tout cela.
- Il m'a demandé de déjà commencer avec quelques bases, le minimum. Puis nous verrons. Je suis d'avis que c'est une décision tardive mais il vaut mieux tard que jamais et apprendre un peu d'auto défense ne peut que lui être bénéfique.
- Tu es rigolo Reborn, s'amusa l'enfant en le laissant perplexe.
L'hitman le regarda un moment, sentant que quelque chose lui échappait et vus les sourires moqueurs des assassins, il ratait vraiment un point important. Il se retourna alors sur les genoux du petit garçon irradiant toujours de cette étrange aura. Celui-ci lui sourit, penchant sa tête sur le côté tel un chaton.
- Gioleo, y-a-t-il quelque chose que je devrais savoir sur toi ? demanda-t-il.
- Je ne sais pas, répondit-il honnêtement. Qu'est-ce que tu voudrais savoir au juste ? demanda-t-il l'air curieux.
L'hitman jeta un coup d'œil vers le reste des présents qui ne faisaient pas mine d'intervenir, observant, écoutant comme attendant de voir ce que le petit brun allait faire. Il ne savait pas pourquoi mais visiblement, la clef du mystère était dans les mains du petit brun. Il reporta donc son attention sur lui.
- Est-ce que tu sais pourquoi je suis là exactement ?
- Oui. Grand-père t'envoie pour m'apprendre des choses sur la mafia et m'apprendre à me défendre, dit-il immédiatement sans hésiter.
- Tu sais parfaitement qui je suis n'est-ce pas ?
- Bien sûr. Tu es Reborn, l'hitman numéros un mondial, ami des Vongola et Arcobaleno du Soleil, répondit-il en le stupéfiant.
- Ais-je tors de penser que tout ce que Timothéo m'a dis sur toi est faux ? demanda-t-il alors.
- Non, tu n'as pas tord, assura-t-il.
- Pourquoi m'a-t-il menti ?
- Il ne t'a pas menti. C'est juste qu'il ne sait pas, expliqua-t-il un peu tristement. Jii-chan est gentil mais il n'a pas beaucoup de temps pour moi, il n'a pas confiance en moi et il ne croit pas en moi. Alors il ne me regarde pas vraiment et il ne sait pas.
Il y eut un léger silence lourd après cette explication, Reborn comprenant que peut-être, involontairement, Timothéo avait fait preuve d'autant de négligence que Iemitsu envers le petit garçon. Immédiatement, il railla donc ce que le Nono lui avait dis, se concentrant sur le petit brun qui attendait patiemment.
- Tu sais tout sur la Mafia n'est-ce pas ?
- Oui. Xanxus-nii croyait que je devais savoir et il avait raison alors il m'a tout dis. Il ne m'a jamais rien caché depuis qu'on s'est rencontré et je lui en suis très reconnaissant, dit-il en offrant un grand sourire à son frère. Il m'a tout expliqué sur la mafia, les Vongola, moi, ma lignée, ce qui risquait d'arriver à cause de mon nom et de tout le reste. Cette attaque, je savais que ça pouvait arriver.
- Es-tu déjà entraîné ? demanda-t-il alors en jetant un coup d'œil aux autres.
- Oui. Ça fait longtemps que j'apprends, s'amusa-t-il.
- Es-tu fort ?
- Euh, je ne sais pas mais assez pour échapper à des ravisseurs, dit-il en le laissant perplexe et en faisant rire la Varia.
- En réalité, c'est notre petit lionceau que voilà qui s'est échappé tout seul comme un grand de l'endroit où on le retenait, rit Bel ayant compris comme les autres que ce ne serait pas un secret pour l'hitman. Cela en neutralisant une quarantaine d'hommes à lui tout seul avec ses blessures. Si ça peut te donner une idée Arcobaleno.
- Mais Timothéo a dit que c'était vous.
- Grand-père ne sait pas, expliqua l'enfant. Parce que je ne veux pas qu'il sache ce que je sais faire.
- Pourquoi ? questionna l'hitman.
- J'aimerais bien qu'il le comprenne en me regardant vraiment pour une fois, sourit-il pauvrement. Ou qu'il me pose la question. Je n'ai rien à lui prouver à lui est aux autres. S'ils ne veulent pas savoir, je n'irais pas leur dire
- Je vois. Moi je veux savoir, dit-il en s'installant plus confortablement sur ses genoux. Sais-tu pour les flammes ? demanda-t-il en faisant rire la Varia et le petit garçon.
Celui-ci lui donna un grand sourire, fermant une seconde les yeux et lorsqu'il les rouvrit, ses iris étaient orangers, son front orné d'une splendide flamme du ciel. Hyper mode spontané. Il resta sans voix un instant, ne s'attendant pas à cela. Timothéo avait dis que le garçon n'avait pas les flammes mais c'était au contraire tout l'inverse.
- Xanxus-nii m'a appris. Je sais faire ça depuis deux ans et je m'entraîne souvent.
- Et bien j'ai comme l'impression que tu es plein de surprises, s'amusa-t-il. Je garderais ton secret.
- Tu m'apprendras quand même des choses ? questionna-t-il l'air inquiet.
- Si tu veux, approuva-t-il en voyant la joie revenir sur son visage. J'aimerais beaucoup voir ce que tu peux faire et ce que tu peux encore apprendre.
- Super ! s'exclama-t-il alors que ses flammes s'éteignaient. Merci Reborn, dit-il en le serrant dans ses bras.
Une autre petite explosion de chaleur éclata dans le cœur de l'Arcobaleno et il se dit que c'était une excellente décision que de rester un peu avec cet enfant surprenant. Il avait commencé par aller voir Timothéo, décidé à tester s'il avait vraiment décidé d'être aveugle au sujet de Gioleo. Il lui rendit donc visite, expliquant qu'il avait été voir l'enfant et qu'il ne pouvait pas lui dire pour la mafia ou l'entraîner à l'autodéfense. Si dans son esprit la cause était que Gioleo savait déjà tout cela, pour Timothéo, la conclusion fut tout autre. Il déduit sur le champs que le petit garçon était trop faible et naïf et qu'il ne pouvait donc même pas apprendre un minimum. Il ne lui demanda pas sa raison, croyant l'avoir comprise lui même et disant qu'il demanderait à Xanxus de lui donner une meilleure escorte pour le protéger. Il le remercia ensuite de s'être dérangé alors qu'il enseignait au futur Don Cavallone et l'affaire en resta là. Reborn avait alors compris que lui non plus ne voyait pas plus qu'un gamin trop fragile en regardant le descendant du Primo. Il avait donc laissé tomber, un peu déçu et se disant que ce serait bien fait pour lui et pour les autres le jour où la vérité leur exploserait à la figure.
C'était ensuite en secret qu'il commença à rendre régulièrement visite au petit brun dans l'aile de la Varia. Gioleo terminait de se remettre tranquillement, reprenant aussi un peu l'exercice avec les assassins. Il ne pouvait que s'étonner à chaque fois de l'éducation impeccable que le petit brun avait reçu avec l'excentrique groupe. Il put vérifier lui même qu'on s'occupait très bien de lui, que l'on veillait à son équilibre, que l'on adaptait son rythme de vie à son âge et qu'on lui donnait toute l'affection et l'attention dont-il avait besoin. À la manière Varia mais le gamin semblait adorer ça, rayonnant dans l'ambiance vive et loufoque de l'escouade. C'était très amusant à observer. Gioleo avait vraiment sa famille ici, Xanxus et les autres protecteurs et bienveillants à son égard. Tous ici, boss ou dernier homme de main, savaient qui il était vraiment et le traitaient comme un petit frère chéri.
Il avait commencé à analyser Gioleo à l'entraînement et il fallait dire que la Varia avait fait du très bon travail avec lui. Si en le regardant on voyait un garçon petit, mince et frêle, il avait en réalité une musculature fine et efficace, déjà assez puissante pour son âge. Il était souple, agile, vif, les réflexes bien affûtés, précis et rapide. Il n'avait pas peur du combat et il avait beaucoup d'assurance. Il était plus que volontaire pour s'entraîner alors que c'était lui qui le réclamait. Il avait découvert qu'il savait déjà manier l'épée, les couteaux et les armes à feu mais son domaine était assurément le combat à mains nues. Il l'avait vu s'entraîner avec ses flammes et assurément, le garçon était déjà très puissant et il le serait encore plus d'ici quelques années. Il était encore limité par l'endurance de son jeune corps mais indubitablement, il maîtrisait ses flammes avec brio. Elles étaient puissantes, pures et si belles, attrayantes et chaleureuses. C'était magnifique.
Il avait continué à apprendre à le connaître et il avait découvert un jeune garçon très intelligent, attentif, doux mais aussi très déterminé et protecteur. Il était certain que Gioleo ferait un ciel splendide, comme on n'en n'avait pas vu probablement depuis le Primo et au plus le temps passait au plus il avait envie de rester près de lui. Cet enfant promettait d'être incroyable pour qui le regardait véritablement. Il avait finalement compris que le petit brun disposait de l'hyper intuition de façon très puissante et qu'il était très instinctif pour tout. Il avait saisis qu'il n'avait jamais été naïf ou insouciant. Il savait. C'était très différent. Et toute la Varia semblait avoir confiance en son instinct qu'ils avaient certainement éprouvé au fil des années. Pas une seconde la Varia ou Xanxus ne s'était opposé à sa présence près du garçon et il avait compris qu'ils avaient confiance en son jugement.
Finalement, il avait commencé à l'entraîner lui aussi, discutant souvent avec lui de tout et rien, sachant maintenant qu'il était parfaitement au courant pour la mafia. Il savait déjà énormément de choses sur les flammes et même sur la Triniset à son grand étonnement. Il avait aussi fini par remarquer sa chevalière et ses gants particuliers. Gioleo n'avait pas hésité à lui répondre lorsqu'il l'avait questionné à ce sujet, expliquant comment il les avait eu et ce que Talbot lui avait dis. Depuis, il n'était que plus persuadé que Gioleo serait plus tard un membre très important si ce n'était le membre le plus important des Vongola, comme son arrière arrière arrière grand-père.
Dans les mois qui suivirent l'attaque, il y eut une nouvelle chose à laquelle Gioleo s'appliqua. Il se souvenait parfaitement avoir parlé au Primo et il avait voulu recommencer. Il avait rapidement compris comment faire en se concentrant sur ses flammes et celles de sa chevalière et il avait pu de nouveau aller parler à son ancêtre très régulièrement. Il adorait faire cela. Giotto se comportait avec lui comme un père. Ils parlaient de tout. Aussi bien des Vongola, de la mafia, que de sa petite vie d'enfant à l'école ou de rien suivant les moments. Giotto acceptait de répondre à toutes ses questions et il lui avait beaucoup parlé de lui, de sa vie, de ses propres gardiens et amis. Mais il lui avait aussi appris sur les flammes et sur ses propres techniques alors qu'ils avaient un style semblable. Gioleo s'entraînait dur pour les acquérir, son hyper-intuition aidant énormément. Il parlait aussi de ses idées de techniques avec lui, son ancêtre le conseillant sur le sujet autant qu'il pouvait. Il ne lui avait pas redemandé de devenir boss et il veillait sur lui. Il n'avait pas fallu très longtemps pour qu'une grande affection et même de l'amour naisse entre eux, Gioleo trouvant en lui la figure paternelle qu'il n'avait jamais eu.
Cette année là, Gioleo eut neuf ans et après tout ce qu'il s'était passé et les immenses progrès fait par le garçon depuis l'attaque et l'arrivée de Reborn près de lui, Xanxus avait pris une décision. Il proposa à son petit-frère de l'emmener avec eux en mission pour éprouver ses capacités en situation réelle. Le petit brun avait accepté sur le champs, désireux de faire ses preuves et très heureux de voir son frère lui faire confiance ainsi. Ici, jamais il n'était traité comme un faible, jamais et s'il n'était pas grand, baraqué et sans défaut, tous s'en fichaient dans sa famille. Ici, tous avaient leur défauts et personne n'en faisait un drame. Il aimait cela. Il avait donc commencé à partir en mission avec eux, en secret bien sûr. D'abord sur des missions simples. Xanxus et les autres ne lui disaient pas quoi faire, estimant qu'ils lui avaient bien appris et ils ne l'empêchaient pas d'agir à sa guise. Ils veillaient néanmoins de très près tout en le laissant faire ses expériences. Et leur petit lionceau ne faillit pas une fois à leurs attentes, les rendant très fiers de lui. Il n'était pas imprudent, savait bien se comporter sur le terrain et il n'hésitait pas à se battre. Son hyper-intuition se révéla d'ailleurs très vite être très utile. On put tester ses réactions en situation de stress et de danger et le jeune garçon en avait épaté plus d'un. Xanxus avait alors accepté de le prendre dans des missions de plus en plus complexes et il s'avéra très vite que Gioleo était à la hauteur de n'importe quel lieutenant de la Varia et même de son boss avec lequel il pouvait former un très bon duo.
Apprenant cela, Reborn était une fois venu avec eux, admettant que Gioleo était plus que prêt et à la hauteur. Après l'avoir observé en situation réelle, il lui avait proposé de le prendre avec lui sur certains contrats qu'il exécutait. Il disait qu'il pourrait lui apprendre des manières bien plus subtiles et fines que les façons de brutes de la Varia. Et c'était en effet cela que l'hitman apportait dans l'entraînement qu'il lui donnait de son côté. Gioleo fut ravi, acceptant sur le champs et s'il fut un peu difficile pour la Varia de le laisser partir tout seul avec l'hitman, ils le firent. Si Gioleo avait confiance en lui alors eux aussi et c'était tout de même de Reborn dont on parlait. Leur lionceau était en sécurité avec lui. Reborn savait que si Gioleo était très gentil et doux, il connaissait la réalité de la mafia, les assassinats, la mort et tout cela. Il avait après tout grandi avec une escouade d'assassins qui ne lui avait jamais caché son activité. Avec les années, il avait un peu plus saisi ce qu'était la mort et le meurtre. Pourtant, le petit garçon avait un point de vue étonnant pour son âge. L'acte de tuer ne le choquait pas plus que cela à condition que la victime ait véritablement mérité son sort. Lui même n'ayant jamais pris de contrat sur la tête d'un innocent, il savait que ce qu'il faisait ne dérangeait pas l'enfant.
Avec la Varia et les missions, il avait déjà été confronté à la violence et la mort mais d'une manière surprenante, tant qu'il n'y avait pas de barbarie, de brutalité gratuite, de mort inutile ou injustifiée, il l'acceptait sans broncher. Si on aurait pu croire qu'il était devenu insensible, il suffisait de voir son visage lorsqu'il entendait parler d'histoires mafieuses où tout cela avait eu lieu pour comprendre que ce n'était pas le cas. Reborn l'avait vu pleurer en apprenant le massacre récent d'une famiglia toute entière sans raison apparente. Une famiglia à la bonne réputation malgré son implication mafieuse et sur laquelle on n'avait pu trouver aucune affaire étrange ou sordide. Il l'avait d'ailleurs vu vraiment touché à chaque fois qu'il entendait parler de ce genre de chose malheureusement courantes dans leur milieu. Gioleo était loin d'être insensible, bien au contraire mais il n'avait pas non plus de pitié ou d'indulgence pour ceux qui méritaient leur sort. C'était aussi cet esprit de justice, de justesse et de fermeté qui faisait penser à l'hitman qu'il pourrait faire un très grand boss. Il l'avait donc emmené, lui montrant ses propres techniques bien que jamais il ne le laissa donner le coup mortel. Et lorsqu'il était ainsi seul avec l'enfant, que ce soit en mission ou ailleurs, il se sentait bien, à sa place, son envie de le protéger et de le voir sourire de plus en plus grande. Il avait été amusant de voir les lieutenants de la Varia agir comme des mères poules scrutant l'enfant sous tout les angles pour s'assurer qu'il allait bien lorsqu'il le ramena de leurs premières sorties ensemble. Gioleo en était d'ailleurs très amusé et attendris, se laissant faire avec un regard tendre pour eux.
Un jour, il avait décidé de lui présenter son abruti d'élève, Dino Cavallone. Gioleo avait été enthousiaste et c'était en compagnie de Squalo connaissant le jeune homme pour avoir été à l'école avec lui qu'ils y étaient allés. Le courant était immédiatement passé entre les deux héritiers. Gioleo trouvait le blond maladroit très amusant et Dino, comme tout le monde, trouvait le lionceau terriblement adorable. Et comme trop de monde, lui aussi le pensait inoffensif et sans défense. Le brun ne s'en était pourtant pas offusqué, lui même trouvant étrange la pseudo volonté du jeune homme à ne pas vouloir devenir boss de sa famiglia. Il ne comprenait pas trop alors que de son côté, l'idée faisait de plus en plus son chemin pour les Vongola dans sa tête. Quoi qu'il en soit, une amitié naquit doucement entre les deux héritiers qui se revirent régulièrement, Dino se prenant vite pour le grand frère de Gioleo, faisant hurler Squalo pas du tout d'accord avec ça et amusant le principal intéressé. Reborn avait cependant été un peu déçu que son élève ne voit rien de qui il avait véritablement devant lui, lui faisant payer à grand coup d'entraînement de l'enfer.
Cet été là, la Varia eut une mission à exécuter dans le Jura, en France et Gioleo fut de la partie comme très souvent maintenant. Le boulot en lui même avait été simple, presque ennuyant mais la suite avait été quelque peu imprévue et étrange. Gioleo avait insisté pour aller faire un tour en montagne et si on avait cru qu'il voulait se promener, il les avait guidé vite et bien à travers la forêt sans égard pour le paysage, semblant chercher quelque chose. Après un moment à crapahuter sans que le garçon souriant jusqu'aux oreilles n'accepte de leur dire où ils allaient, ils avaient atteint un torrent de montagne. Là, au bord de l'eau, ils avaient trouvé un garçon qui devait avoir l'âge de Gioleo, un garçon très atypique aux cheveux verts clairs portant un énorme et grotesque chapeau en forme de pomme. Gioleo avait cependant paru sur-excité, bondissant pour le rejoindre sans hésiter. Il était allé s'accroupir devant le garçon froid et pas du tout étonné par son apparition, lui aussi abaissé au bord de l'eau.
- Salut, je suis Gioleo, s'était-il présenté spontanément en italien.
- Salut, je suis Fran, avait répondu l'autre dans la même langue tout aussi normalement.
- Je te présente ma famille, avait-il poursuivis en se mettant à le faire joyeusement.
- Enchanté, avait répondu l'autre la voix égale.
- Je t'adore !
Le jeune garçon avait dis cela tout sourire, sautillant presque de joie devant le français totalement neutre et sans émotion. La Varia resta surprise, se demandant ce qui était en train de se passer sous leurs yeux.
- Tu es étrange toi, avait remarqué Fran en regardant son vis à vis la tête penchée. J'aime bien.
Gioleo avait eu l'air absolument ravi d'entendre ça et il lui avait sauté dessus pour l'étreindre avec chaleur. L'autre n'avait pas réagis, restant totalement calme et impassible. Pourtant, après un moment, il avait levé les bras pour lui rendre le geste, plantant son visage dans le cou du brun. Lorsqu'ils s'étaient séparés, restant pourtant proches, Gioleo s'était tourné vers son grand-frère :
- Xanxus-nii, on peut le garder s'il te plaît ? S'il te plaît ? S'il te plaît ? S'il te plaît ?
Il avait demandé cela comme si on parlait d'un chaton et la Varia était restée pétrifiée et perdue un moment. Gioleo s'était retourné vers l'autre, reprenant comme si tout était normal :
- Nous sommes des Vongola. Une famille mafieuse italienne. Nous sommes la Varia, une escouade d'assassins d'élites des Vongola. Est-ce que ça te dirait de nous rejoindre ? Mammon pourrait t'apprendre les illusions, tu as beaucoup de talent et ça pourrait être vraiment amusant. Je m'occuperais bien de toi c'est promis !
Il avait dis cela comme si c'était une chose simple, laissant ses aînés encore plus perdus alors que c'était la première fois qu'ils le voyaient se comporter de la sorte. Et ce Fran n'avait même pas semblé perturbé par son discours loin de là. Il avait regardé Gioleo un moment.
- Tu es marrant. D'accord mais je veux un autre câlin, avait répondus l'autre.
Gioleo avait bondis de joie et l'avait volontiers repris dans ses bras avec cette chaleur à laquelle personne ne pouvait résister. Si Xanxus et les autres n'avaient pas trop compris, quelques temps plus tard, le petit Fran vivait avec eux au manoir en Italie, membre de la Varia, élève de Mammon et doudou préféré de Gioleo qui adorait le câliner. Il allait à l'école avec le petit brun et avait fait sa place dans l'escouade comme s'il avait toujours été là. Il était toujours calme, très direct, ne mâchant pas ses mots et n'ayant peur de personne. Il était un nouveau phénomène de l'escouade et comme annoncé par Gioleo, il s'avéra très vite qu'il avait un très grand talent pour les illusions, Mammon lui apprenant avec joie. Gioleo avait été inexplicablement très heureux et lorsqu'on lui posait la question, il disait simplement que Fran était son frère de cœur. Il veillait d'ailleurs toujours sur lui comme promis bien que le français soit son aîné de quelques mois.
Cet épisode étrange, qui avait semblé normal pour les deux concernés, était arrivé sans que personne n'y puisse rien et on eut presque l'impression que le destin en avait décidé ainsi et que cela devait absolument arriver. Reborn avait marmonné quelque chose à propos du ciel rassemblant ses éléments et ceux au courant s'étaient dis que cela était probable. Cet été là, on avait vu un autre visage venir de temps en temps au manoir. Dante, l'ami de Gioleo et bientôt de Fran avait été autorisé par sa mère à se rendre chez les Vongola. Tueuse à gage émérite, la dame, neutre et indépendante dans la mafia avait admis que leur amitié ne faisait que se renforcer, solide et avait donc décidé de laisser son fils la vivre pleinement, autorisant ces visites. La chose était encore impossible avec les autres à cause des relations entre familles et il n'y avait qu'à l'école qu'ils pouvaient vraiment se voir. Mais pour Dante, cela changea cette année là et il se fit une joie, comme Gioleo d'ailleurs, de se rendre chez son ami qui l'accueillait parfois pour plusieurs jours pendant les vacances. Il avait alors été amusant de voir les trois enfants de l'aile de la Varia, Gioleo, Fran et Dante, s'amuser tantôt comme des gosses ordinaires, tantôt comme de véritables mafieux en jouant aux dépens de certains membres de la Varia. Souvent dans ces moments là, on les retrouvait à dormir à trois dans l'immense lit du lionceau la nuit et tous étaient heureux de voir le petit chéri de l'escouade s'épanouir ainsi et se faire son propre entourage sans eux. Au fil du temps, on vit une très solide relation s'établir entre les trois enfants soudés comme des frères.
Gioleo avait dix ans, dans sa dernière année de primaire avec ses amis, lorsqu'il y eut un petit bouleversement dans le monde mafieux italien. Don Gesso le neuvième était décédé d'une maladie qu'il traînait depuis longtemps et c'était Byakuran qui était devenu le Decimo Gesso. Contrairement à ce que certains avaient pensé, le garçon avait d'emblée fait un bon boss. S'il n'avait d'abord pas été pris au sérieux à cause de son âge, ceux qui avaient fait cette erreur l'avaient bien vite regretté. Byakuran pouvait être le plus enfantin et gamin des personnages mais lorsqu'il s'y mettait sérieusement, on avait l'impression d'avoir un adulte chevronné en face, le changement quelque peu effrayant d'apparence. Quelques mois après son accession au titre, le garçon était très installé à sa place de boss et c'était naturellement qu'il avait commencé les négociations d'alliance avec les Vongola. Jusque là, leurs relations n'étaient ni amicales ni hostiles mais il avait voulu cela, sa raison première étant qu'il ne voulait pas être ennemi avec la famille de son adorable chaton d'ami. Si Timothéo avait été très surpris de voir cette alliance imprévue arriver grâce à Gioleo, il n'avait pas rechigné, les Gesso étant une puissante famiglia installée.
Encore un peu de temps et c'était Dino qui prenait la place de son père décédant à son tour, son instruction avec Reborn se terminant à son intronisation en tant que Decimo Cavallone. L'alliance avec les Vongola fut d'ailleurs réaffirmée à cette occasion. Suite à cela, Reborn désormais libre d'engagement, s'était mis à passer beaucoup plus de temps avec Gioleo, passant parfois des semaines entière chez la Varia toujours en cachette du Nono. Mais c'était plus fort que lui. Il voulait être auprès du garçon devenu précieux au delà du possible à ses yeux très naturellement. Les mois avaient continué à couler, Gioleo continuant à s'améliorer de manière extraordinaire tant et si bien que l'on commençait à se demander s'il ne dépassait pas déjà son grand-frère même si personne n'osait le dire à voix haute de peur de provoquer la colère du chef de la Varia. Gioleo quand à lui n'en n'était certainement pas à vouloir être le meilleur et le plus fort loin de là. Il faisait juste de son mieux sans regarder ce que les autres faisaient.
Avec Byakuran devenu allié officiel des Vongola, Gioleo put se rendre chez lui pour aller s'amuser, souvent suivit de Fran et accompagné de Cesare et Valentina qui avait repris leur poste de garde du corps avec encore plus de hargne qu'auparavant. Si cela n'avait jamais été le cas au manoir Vongola, lorsqu'il était avec Byakuran au manoir Gesso, son ami n'hésitait pas à le mettre en avant à ses côtés, lui présentant beaucoup de monde du Milieu. Gioleo se mit alors à élargir son cercle de connaissances. Beaucoup le sous estimaient, quelques uns étaient perplexes et d'autres, plus rares, semblaient voir plus en lui mais il garda ses secrets, mystérieux et cela intriguait les plus perspicaces. Il était toujours aussi poli et gentil, souriant et sociable, se faisant apprécier sans trop de mal sans pour autant se montrer naïf ou stupide. Il se révéla au contraire être un orateur habille et intelligent, se faisant aussi remarquer pour cela.
Ce fut en présence de Gioleo que Byakuran vit un autre événement survenir dans sa vie. Gioleo avait été invité à passer la journée au manoir Gesso et il était venu avec joie comme toujours. De manière imprévue, Byakuran avait reçu la visite de Aria Giglio Nero, boss de sa famille et Arcobaleno du Ciel. Elle était venue pour donner au nouveau Don Gesso les Anneaux Mare, composants de la Triniset. Elle disait que les anneaux l'avaient choisi et qu'elle lui remettait sur leur volonté. Trouver des gardiens n'avait pas été difficile, Byakuran déjà étroitement entouré d'amis que Gioleo connaissait bien lui aussi. Cela avait été évident. Byakuran était devenu le gardien des Anneaux Mare, très conscient de sa responsabilité, pas du tout surpris et Gioleo avait su d'instinct qu'il était fait pour ça. Le petit brun avait beaucoup parlé avec la dame, s'entendant très bien avec elle. Elle avait d'abord semblé surprise devant lui avant de se faire très douce et tendre à son égard, presque comme une mère. Gioleo avait été très touché d'autant plus qu'il sentait qu'elle était sincère et qu'elle le regardait vraiment. Aria avait été une rencontre marquante pour lui sans qu'il ne puisse dire exactement pourquoi. Il avait aussi rencontré sa petite fille Uni, tout juste née et il s'était immédiatement attaché à elle. Par la suite, il les avait revu régulièrement, Reborn l'accompagnant parfois dans ses visites chez les Giglio Nero en apprenant qu'ils s'étaient rencontrés. Ensemble, ils avaient discuté de beaucoup de choses mais le sujet le plus important était indéniablement la Triniset dont la dame lui parlait sans détour malgré qu'il n'en soit pas un gardien. Elle lui avait donné encore plus d'explications là dessus, semblant savoir quelque chose qu'il ignorait encore.
Gioleo avait onze ans lorsqu'il commença à entendre parler de la succession des Vongola. Xanxus n'était plus en course depuis l'incident du Berceau et il semblait l'avoir accepté avec le temps. Timothéo se disait alors qu'il se reporterait sur les fils d'Iemitsu. Seulement, à l'agacement totale de la Varia, il mit d'office Gioleo à l'écart comme sa cadette, Kagome. Le premier parce qu'il ne l'envisageait même pas, pensant qu'il n'y arriverait jamais et la seconde parce qu'elle était trop jeune. Le sujet venant, Reborn lui avait confié que le Nono lui avait demandé d'aller éduquer ses trois aînés, Hanabusa, Masamune et Ryoichi. Il avait refusé à l'époque alors qu'il était encore occupé avec Dino et qu'il ne voulait pas prendre en charge trois élèves d'un coup en compétition pour le même poste. Secrètement, il n'avait aussi aucune envie de s'éloigner de Gioleo qui pour lui, comme pour la Varia, aurait dû être le premier en liste pour cela. Pourtant, Gioleo n'avait jamais parlé de ça, de la succession, de sa légitime place d'héritier et personne n'avait encore mis le sujet sur la table.
Cela ne voulait pas dire que le petit brun n'y pensait pas, bien au contraire. Il y pensait même souvent depuis que Giotto lui avait demandé. Son ancêtre n'en n'avait pas reparlé, le laissant choisir sans insister mais il y avait beaucoup réfléchis. L'idée avait de plus en plus fait son chemin alors qu'il était désormais extrêmement attaché aux Vongola, à sa famille qu'il connaissait par cœur alors qu'il avait été bien instruit par son frère sur le sujet, Xanxus au courant de tout ce qu'il se passait dans la famiglia. Il était fier d'en faire parti, fier d'être le descendant de Giotto, fier de tout ce qu'il était et une chose était certaine, il voulait prendre soin des Vongola. En prendre la tête devenait de plus en plus évident pour lui et la question de la succession arrivant avec le Nono vieillissant, il mûrissait de plus en plus la chose.
En tout cas, Reborn avait refusé d'éduquer ses frères et il avait été secrètement heureux de l'apprendre. L'idée même avait provoqué un puissant sentiment de possessivité et de jalousie en lui. Jamais il ne voulait avoir à partager Reborn avec ses frères. Il s'était surpris lui même avec cette réaction dont-il n'avait parlé à personne mais quelque part, il avait l'impression qu'il retournerait dans ses premières années de vie où ses frères avaient tout et lui rien si cela arrivait. Il devait avouer qu'il se souvenait désormais à peine de sa fratrie, de sa mère et de son père qu'il n'avait pas vu depuis plus de six ans maintenant. Pourtant, il se souvenait parfaitement de Kyoya à qui il écrivait au moins une fois par mois, souvent bien plus. De temps à autres, il recevait d'ailleurs de courtes réponses de sa part, toujours euphorique lorsqu'elles arrivaient. Il n'avait rien caché à son ami de son périple en Italie mais les seules choses semblant vraiment intéresser le japonais tournaient autour du combat. Gioleo ne s'en était jamais offusqué loin de là, cela lui paraissant évident avec Kyoya qui était certainement tout ce qui lui manquait vraiment du Japon.
Si Kyoya était vif à son esprit, c'était tout l'inverse pour sa famille biologique et cela lui avait fait comprendre que la fracture était désormais très ancrée et irrémédiable entre eux. Quoi qu'il se disait qu'il pourrait peut-être un jour renouer avec ses frères et sa sœur, trop jeunes pour avoir vraiment compris à l'époque de son départ. S'il avait désormais le même âge que Masamune, l'aîné, à ce moment, il ne pensait pas qu'ils aient vraiment saisi ce qu'il se passait lorsqu'il était petit. Peut-être qu'il pourrait renouer avec eux un jour. Mais il savait que cela ne serait jamais le cas avec ses parents.
Finalement, c'était Iemitsu et le CEDEF qui devaient se charger de l'éducation mafieuse de ses frères, leur trouver des tuteurs. Ils avaient commencé à apprendre doucement quand lui avait eu douze ans, la nouvelle arrivant via Squalo qui l'avait appris lors d'une réunion des têtes de la famille. Le Nono avait mis en branle le processus de succession. Il était prévu que les trois candidats seraient instruis pendant un peu plus d'un an puis que l'on mettrait en place une sorte de compétition de succession pour les départager. Apprenant cela, Gioleo s'était dis qu'il était temps de prendre une décision sur le sujet. Et il avait passé plusieurs jours bien plus silencieux et sérieux qu'à l'habitude à y penser, s'arrêtant souvent devant le grand portrait de son ancêtre dans le hall pour réfléchir à la question. Il savait désormais ce que tout cela impliquait et il était armé pour faire son choix. Son entourage avait remarqué son soudain isolement et sa réflexion, et tous avaient plus ou moins compris que la question du Decimo faisant actuellement débat en était la raison. Si on n'avait jamais trop parlé de ça avec lui, tous savaient qu'il était parfaitement conscient de ses droits en la matière et qu'il aimait énormément les Vongola. Gioleo était bien assez au courant et intelligent pour savoir qu'il était plus que concerné et tous s'étaient doutés qu'il devait traiter la question. Mais on n'avait jamais cherché à l'influencer, attendant qu'il se décide lui même.
Il était très tôt ce jour là, après une courte nuit occupé à réfléchir, lorsque Gioleo se plongea dans la méditation. Ce fut aussi facilement qu'à l'habitude qu'il trouva le ciel de son esprit et à l'intérieur, son ancêtre et désormais père de cœur qui l'accueillit d'un immense sourire chaleureux. Il vint l'étreindre comme toujours et le geste lui fut rendu avec tendresse et protection. Il adorait vraiment cela et se disait que c'était exactement ce genre de sensation que tous devaient attendre de l'étreinte d'un père. Pour lui en tout cas, c'était tout à fait cela. Ils se séparèrent finalement pour s'asseoir l'un face à l'autre, l'adolescent sérieux :
- J'ai pris ma décision, annonça-t-il face au regard attentif du blond. Je serais le Decimo Vongola.
Giotto sourit largement à cette déclaration, venant caresser sa joue avec chaleur et tendresse, le regard fier et heureux.
- J'en suis ravi. Tu as bien sûr ma bénédiction pour cela et toujours, je serais auprès de toi pour te soutenir et t'aider si tu en ressens le besoin. Tu feras assurément un très grand boss, probablement bien meilleur que tout tes prédécesseurs, moi inclus.
Gioleo sourit, sentant sa sincérité, fier qu'il lui fasse ainsi confiance.
- Il va te falloir rassembler tes gardiens, remarqua ensuite l'aîné. As-tu déjà fait ton choix ?
- Oui. Il me manque juste une Pluie mais je sais que je finirais par la rencontrer, dit-il avec confiance.
- Que feras tu pour tes frères biologiques ?
- Et bien je vais devoir passer le processus de succession face à eux si je veux que la famiglia m'accepte comme légitime. Ensuite, je verrais ce qu'ils veulent faire. Ils font partis de la famiglia alors ils sont les bienvenus s'ils le veulent, comme Kagome.
- Très bien, approuva Giotto satisfait par sa réaction. Tu devrais aller parler à ton grand-frère et à tes gardiens. Il va falloir vous préparer et avertir Timothéo que tu ne céderas pas tes droits si facilement. Il ne peut pas te priver de ça.
- Je sais. Merci, sourit-il. Merci papa. Pour tout.
La Primo eut l'air très ému d'entendre ça, revenant le prendre dans ses bras avec amour.
- Je suis tellement fier de toi Gioleo. Et pas seulement en tant que Vongola. Je suis fier de tout ce que tu es mon enfant. Maintenant va. Tu as beaucoup de travail en perspective.
Le jeune homme s'était alors réveillé, déterminé désormais. On était en pleine vacances scolaires estivales en Italie pourtant, il sortit de son lit alors que le jour pointait à peine. S'il avait grandi, il affectionnait toujours les pyjamas animaliers, avec des capuches à oreilles. Il gardait ce petit côté enfantin et il se demandait parfois si Byakuran, qui était un peu comme ça aussi, n'avait pas trop déteint sur lui. Mais il s'en fichait. Jamais il n'aurait honte d'être lui même. Il aimait ces pyjamas doux et mignons alors il les mettait, comme il dormait toujours avec ses peluches malgré ses douze ans et le fait qu'il soit membre d'une terrifiante escouade d'assassins. Cela ne gênait personne dans son entourage. Il se leva donc, ses pieds nus rencontrant le tapis moelleux. Il bailla, fatigué par cette courte nuit et celles qui avaient précédé dans cette réflexion. Passant devant le miroir, il y jeta un coup d'œil, souriant d'amusement à ses cheveux en désordre. S'il avait été blond, il aurait vraiment été identique à Giotto. Enfin, s'il n'avait pas laissé pousser de longues mèches dans sa nuque qui descendaient désormais jusqu'au bas de son dos. Il n'était toujours pas très grand et d'allure frêle mais il avait trouvé les avantages de cette apparence et de cette silhouette, appréciant. Il faisait bon en Italie à cette époque de l'année aussi, s'il avait toujours une capuche à oreille, le panda ce jour là, son haut était sans manche. Il rabattit le vêtement sur sa tête, appréciant la sensation de cocon doux puis il sortit, ses gants toujours dans sa poche et sa chevalière au doigt qu'elle ne quittait jamais.
Il rejoignit la chambre au bout du couloir, cognant doucement avant d'entrer. Tout était silencieux et plongé dans l'obscurité dans la grande pièce luxueuse un peu en bazar. Sans hésiter, il rejoignit le lit et y grimpa, y trouvant son grand-frère torse nu, endormi. Ou plutôt, faisant semblant de dormir alors qu'il savait et sentait qu'il n'avait pas manqué son arrivée. Les draps couvraient à peine ses jambes alors qu'il était étalé sur le dos, les bras écartés. Souriant, Gioleo vint s'allonger contre lui, posant sa tête sur sa poitrine et il fut très heureux de sentir son bras fort s'enrouler autour de lui.
- Bonjour Nii-san, salua-t-il doucement.
- Hn, grogna l'autre en le faisant rire un peu.
Il resta pourtant là sagement, toujours accueilli avec joie par son frère lorsqu'il venait ainsi et ce, peu importe l'heure à laquelle il s'invitait dans son lit. C'était d'ailleurs le cas avec tout les lieutenants de la Varia. Un long moment calme suivi, Gioleo se gorgeant de la chaleur de son aîné qui se réveillait lentement et tranquillement. Lorsque Xanxus le fut complètement sans pour autant avoir bougé, l'adolescent reprit :
- Nii-san, j'ai quelque chose à te dire.
- Hn ?
- Je veux être le Decimo Vongola.
Xanxus n'eut pas l'air vraiment surpris et ne bougea pas d'un pouce, son étreinte se renforçant pourtant un peu. Gioleo continua, sachant parfaitement ce que pensait son aîné. Xanxus était loin d'être contre au contraire et Gioleo savait qu'il espérait qu'il y viendrait. Ils en avaient discuté une fois et son frère aîné avait dis qu'il n'accepterait que lui comme boss pour leur famiglia, qu'il était le seul à mériter le poste si ça ne pouvait pas être lui même.
- J'aimerais que tu sois toujours avec moi. Tu es celui en qui j'ai le plus confiance et si tu n'avais pas été là, je ne serais pas celui que je suis aujourd'hui. C'est grâce à toi. Et c'est grâce à toi si je suis aussi heureux et que j'ai une famille si formidable. Je veux que tu sois toujours à mes côtés alors je voulais te demander si tu accepterais d'être mon gardien de la tempête ?
Cette fois, il sentit nettement la surprise du boss de la Varia qui se redressa lentement. Il en fit de même, s'agenouillant près de son grand-frère et ils se fixèrent dans les yeux, une faible lumière commençant à filtrer à travers les rideaux.
- Je suis un ciel Gioleo.
- Je sais mais je sais aussi que ton élément secondaire est la tempête, affirma-t-il en lui faisait relever un sourcil.
Gioleo sourit devant l'air perplexe de son tigre de frère et il prit sa main. Xanxus vit ses yeux briller d'oranger sans y passer complètement et il sentit ses flammes s'infiltrer en lui. Il se laissa faire, ayant toute confiance en lui, curieux même de voir ce qu'il voulait faire. Les flammes du lionceau allèrent profondément en lui et il fut à la fois surpris et fasciné de sentir quelque chose s'éveiller et remonter à la surface. Il sentit l'enfant attiser ses flammes dans sa main et ses doigts s'illuminèrent bientôt. Seulement, ce ne fut pas son habituelle flamme de la fureur qui apparut mais une flamme vermeil crépitante, le surprenant.
- Je sais que ce n'est pas ton élément principal et que tu es un ciel avant tout mais tu es aussi une tempête et ça te va terriblement bien. Tes flammes de la colère sont en réalité une flamme du ciel tintée de flammes de la tempête. Je l'ai compris au fil du temps. Je voudrais que tu sois ma tempête. Je voudrais que tu accepte de faire partie de mes gardiens. Je ne me vois pas faire ça sans toi et tu resteras toujours le boss de la Varia de toute façon. On se complète très bien même au combat et c'est un peu une tradition implicite chez les Vongola que les gardiens de la tempête soient les bras droits des boss et c'est toi que je voudrais en premier pour ça. Tu sais toujours m'aider et me conseiller et... Enfin bref, il y a plein de raisons mais je voudrais vraiment que ce soit toi. Si tu veux bien, dit-il en relevant un regard un peu inquiet vers lui.
Xanxus laissa ses flammes s'éteindre avant de crocheter son petit-frère si précieux et de se rallonger avec lui.
- Bien sûr que je veux bien lionceau, répondit-il simplement.
Gioleo couina de bonheur, se blottissant contre lui en ronronnant presque. Xanxus quand à lui, arborait un petit sourire discret. Il ne s'était pas attendu à cette demande même s'il n'avait jamais douté que si son cadet décidait de devenir boss, il serait à ses côtés. S'il n'avait pas poussé le petit brun dans cette voie, voulant qu'il décide lui même, il était très heureux qu'il ait pris cette décision, estimant qu'il était le seul à la hauteur pour être Decimo. Jamais il n'avait imaginé devenir gardien ne sachant même pas qu'il avait des flammes de la tempête, chose qu'il s'empresserait d'ailleurs de travailler, mais c'était en fait une bonne idée. Être le bras droit de Gioleo ne le dérangeait pas bien au contraire et il serait ainsi officiellement dans la tête de la famille, numéros deux si on excluait le CEDEF. S'il avait admis qu'il ne pouvait pas être boss désormais, cette place lui faisait bien envie, surtout si cela voulait dire être avec ce petit frère qu'il aimait tant, bien qu'il ne le dise jamais, et qu'il voulait soutenir. Gioleo ferait un excellent boss et le seul qu'il pouvait accepter. Il avait découvert que veiller sur cet enfant, l'éduquer, le voir grandir et réussir, s'épanouir, était un bonheur, une satisfaction et une fierté pour lui aussi. Jamais il n'avait regretté ce jour où il l'avait bousculé en sortant de la demeure Sawada, cette première fois où il avait croisé ce regard si envoûtant. C'était avec joie qu'il remplirait ce rôle et cela ne ferait que renforcer la famille de voir le bras droit du boss commander aussi la puissante Varia qui effrayait tant les ennemis de la famiglia.
Ce fut un peu plus tard dans la journée, alors que Reborn était là comme souvent, donnant une leçon de tir avec rebond à Gioleo, que l'adolescent décida de parler au tueur à gage. Il attendit une pause pour retirer son casque et se hisser sur la table du stand de tir de la Varia, l'Arcobaleno à ses côtés :
- Tu as quelque chose de différent aujourd'hui, remarqua l'hitman en sautant sur ses genoux pour lui faire face.
- Vraiment ? s'étonna-t-il en penchant la tête sur le côté.
Reborn sourit, se faisant la remarque intérieure que cet air de gentil petit chaton curieux n'allait vraiment pas avec le tireur redoutable qu'il entraînait quelques minutes plus tôt.
- Tu es plus calme, plus précis et plus déterminé aujourd'hui, expliqua-t-il. Aurais-tu délier ton questionnement de ces derniers jours ? demanda-t-il l'air curieux.
- Je serais le Decimo, lâcha-t-il simplement le regard pourtant plein de volonté.
- Bien sûr, qui d'autre cela pourrait-il être ? remarqua-t-il légèrement en l'amusant.
- Reborn, est-ce que tu accepterais d'être mon gardien du soleil ? demanda-t-il avec un grand sérieux.
Pour le coup, l'hitman resta surpris, ne s'y étant pas vraiment attendu. Pourtant, l'idée était tellement attrayante à ses oreilles. Gioleo était déjà un très grand ciel, un ciel comme il en avait cherché toute sa vie. Avoir deux ciels étaient impossible pour un élément. On ne pouvait se lier, s'harmoniser vraiment qu'avec un seul ciel. Et sans harmonisation il n'y avait pas de véritable cohésion et on ne pouvait se dire gardien. L'harmonisation était tellement importante, avait une telle valeur pour ceux estimant et se servant vraiment des flammes. On ne pouvait pas passer à côté à ses yeux. En tant qu'Arcobaleno, il était d'office lié et harmonisé avec le ciel des Arcobaleno, Aria Giglio Nero. Les Arcobaleno étaient le seul cas où l'harmonisation était artificielle et volontaire. D'ordinaire, elle se construisait naturellement quand la relation était forte et sincère, véritable. Cela ne pouvait être forcé et ni le ciel, ni l'élément n'avait de contrôle là dessus. Un ciel pouvait se lier avec un nombre théoriquement illimité d'éléments mais c'était une chose extrêmement rare. En général, il n'y en avait qu'un de chaque. Donc, à première vue, il ne pouvait être le soleil de Gioleo, étant déjà celui d'Aria par obligation.
Pourtant, il pouvait l'être et ce parce que Gioleo était vraiment un ciel extraordinaire. Cela, il s'en était rendu compte le jour où il s'était harmonisé avec lui il y avait de cela déjà un bon moment. Il avait eu du mal à l'assimiler alors qu'il n'aurait jamais cru cela possible. Pourtant cette explosion de chaleur dans la poitrine, dans le cœur et l'esprit laissant place à cette flamme toujours présente et réconfortante ne laissait pas place au doute. Il n'y avait pour cela qu'une explication, une explication qu'il savait exister mais qu'il n'avait jamais rencontré et dont le dernier exemple datait d'il y avait bien longtemps. Gioleo était ce que l'on appelait un Grand Ciel Lumineux, un ciel au dessus des autres ciels. Il pouvait non seulement s'harmoniser avec ceux qui avaient déjà un ciel ordinaire mais aussi s'harmoniser avec d'autres ciels, chose impensable normalement. Si l'on voulait hiérarchiser les éléments, on aurait mis le ciel au dessus des six autres éléments et sous le grand ciel lumineux. Il s'agissait là d'une harmonisation encore différente, plus puissante.
C'était pour cela que Gioleo s'était harmonisé avec toute la Varia, avec Xanxus et même avec Mammon qu'il savait être Viper. L'illusionniste n'avait pu s'harmoniser avec Xanxus à cause de son statu d'Arcobaleno mais elle l'était avec Gioleo, il en était certain même si on n'avait jamais parlé de ça. L'harmonisation était une chose plutôt personnelle mais pour qui savait y voir, on pouvait la deviner. Gioleo était déjà harmonisé avec beaucoup de monde et Reborn savait qu'il en était conscient et qu'il prenait soin de tout ces gens auxquels il tenait. Lui même profitait de son lien avec lui, de cette chaleur tellement agréable et bienfaitrice. C'était la sensation pure d'avoir trouvé sa place, sa famille et une personne qui jamais ne vous laisserait tomber quoi qu'il arrive. Il avait été très heureux lorsque sa propre harmonisation avec Gioleo était survenue. Il avait toujours voulu trouver son ciel depuis qu'il était dans ce milieu et qu'il avait saisi l'importance des flammes. C'était une chance qu'il estimait énormément. Mais après avoir été maudit, jamais il n'aurait cru avoir cette chance. Elle était pourtant arrivée de manière imprévue avec un ciel extraordinaire avec lequel il aimait être. Il appréciait Aria mais elle n'était pas vraiment son ciel et elle en était consciente. C'était pour cela que les Arcobaleno ne formaient pas une famille autour d'elle et que chacun était parti de son côté, cherchant sa place. Lui l'avait trouvé, la réponse était donc évidente :
- Avec plaisir, dit-il avec un véritable sourire qu'il ne donnait que rarement.
L'adolescent le serra immédiatement contre sa poitrine, le remerciant et il ressentit toujours plus cette chaleur dont-il ne se lasserait jamais. Ils restèrent ainsi un long moment, Reborn se disant qu'il n'y avait vraiment que son ciel pour l'avoir suffisamment attendri pour qu'il permette un tel câlin. Mais il se mentirait à lui même en disant qu'il n'en profitait pas aussi. Même s'il ne le dirait jamais. Gioleo le relâcha finalement pour le déposer sur ses genoux, son sourire valant tout l'or du monde.
- Alors, qui je vais devoir me farcir comme collègue gardien ? demanda l'hitman en l'amusant.
- Nii-san sera ma tempête, s'extasia-t-il.
- Xanxus ? Mais c'est un ciel.
- Oui mais avec la tempête en élément secondaire et je voulais que ce soit lui. Il a dis oui, je lui ai demandé ce matin.
- Il faut avouer que vous faîte un excellent duo et que tu es sûrement le seul à pouvoir le contrôler, remarqua-t-il un brin moqueur. Fran pour la brume j'imagine ?
- Oui et Dante pour la foudre, répondit-il.
- Évidemment.
- Il faut juste que je leur demande encore.
- Il n'y a pas vraiment de suspense si tu veux mon avis. Donc il te faut encore un nuage et une pluie.
- Juste une pluie, j'ai déjà un nuage, dit-il tout sourire.
- Qui ?
- Kyoya-nii !
- Ton ami japonais ? Mais ça fait huit ans que vous ne vous êtes pas vu.
- Oui mais Kyoya était déjà mon nuage avant que je ne rencontre nii-san. Et puis c'est un nuage. C'est lui, ça ne peut pas être quelqu'un d'autre.
- Tu es harmonisé avec lui ? demanda-t-il en sachant qu'il était parfaitement au fait de ce phénomène.
- Oui.
- Depuis quand ?
- Euh, mes huit ans.
- Tu t'es harmonisé avec lui à distance?! s'étonna-t-il.
- Oui. C'est un nuage, dit-il comme si cela tombait sous le sens.
- Un sacré nuage alors.
- Tu n'as pas idée, sourit-il. Il me manque juste une pluie mais je sais que je la trouverais, dit-il avec confiance.
Comme avancé par Reborn, faire la demande à Fran et Dante ne fut qu'une formalité, tout deux acceptant sur le champs. Cela fait, Gioleo avait annoncé sa décision à la Varia qui s'était aussitôt entièrement rangée derrière lui au complet, très enthousiaste à cette idée. Cela fait, c'était Xanxus qui s'était chargé d'aller voir le Neuvième pour lui dire que Gioleo prétendait au titre de Decimo. Autant dire que Timothéo et ses gardiens avaient été très très surpris. Xanxus l'avait défendu, disant qu'il en avait autant le droit que ses aînés. Le Nono avait argumenté que Gioleo était bien trop doux et innocent, fragile, jeune et pas assez instruit sur la mafia pour cela. Xanxus avait répondu que ses frères n'étaient pas plus avancés sur le papier. Ils s'étaient un peu disputés, la Neuvième génération se mettant en tête que l'homme voulait se servir de l'enfant pour prendre la tête de la famille.
Finalement, Gioleo avait été plaider sa cause lui même, disant que les Vongola étaient sa famille, qu'il descendait lui aussi du Primo et qu'il avait le droit de prétendre à ce titre. Il les avait surpris par sa détermination, Timothéo revoyant soudain ce petit garçon qui s'était opposé à lui et qui avait menacé les Vongola pour protéger son grand-frère. L'adolescent semblait bien plus au courant qu'autrefois pour la mafia et ils s'étaient dis que la Varia avait dû lui expliquer un peu après son kidnapping. Ils étaient bien loin de se douter à quel point il savait. Gioleo avait argumenté qu'il n'aurait qu'à le mettre à l'épreuve comme ses frères et que s'il échouait, il accepterait simplement.
Le Nono avait cédé à cet argumentaire, admettant qu'il était dans son droit. Pas un instant il ne croyait qu'il pouvait réussir, se promettant de vite lui faire cesser cette folie quand le test commencerait et qu'il échouerait. Cela dit, Timothéo avait demandé à Xanxus de l'instruire un minimum, l'air de ne pas vraiment y croire et les deux frères étaient simplement repartis avec ce qu'ils étaient venus chercher, n'en n'ayant pas attendu davantage. De toute manière, Gioleo ferait ses preuves sous leurs yeux au test et ce serait là le meilleur des arguments.
La chose officielle, Gioleo en avait parlé à son entourage extérieur aux Vongola, Byakuran absolument ravi ne se privant pas pour le faire savoir, vanter son ami et lui faire rencontrer encore plus de monde. Aria l'avait félicité, enthousiaste elle aussi et si Dino avait été un peu affolé, il avait dis qu'il croyait en lui, avançant que lui non plus ne payait pas de mine au début et qu'il était finalement un bon boss de l'avis général maintenant. Naito, qui venait tout juste de devenir boss suite au retrait de son père malade, désormais Ottavo Tomaso, avait été enchanté d'apprendre cela. Si les Tomaso n'avaient pas de très bonne relation avec les Vongola, Naito n'avait jamais rechigné à être son ami et ce même si sa famille désapprouvait et tentait de lui faire renoncer à cela. Daniela et Nereo eux mêmes futurs boss des Concezio et des Salvatore, avaient été aussi très heureux, approuvant. Leurs familles étaient neutres vis à vis des Vongola mais peut-être qu'un jour, leur amitié changerait cela.
Cet été là, la candidature de Gioleo au poste de Decimo Vongola avait été lancé et il savait maintenant qu'il lui restait une année pour tout régler et bien se préparer.
