Chapitre 6 :

L'affranchi

Lorsque l'on avait su que Gioleo se présentait pour être Decimo, ceux qui ne le connaissaient pas vraiment dans la famiglia ne furent pas très enthousiastes ne lui trouvant que sa ressemblance avec le Primo pour point positif. Mais on lui reconnaissait le droit d'essayer par son sang d'autant plus que lui au moins vivait avec la famille depuis longtemps et la connaissait un minimum contrairement aux autres candidats. L'adolescent n'en n'avait pas été dérangé, sachant qu'il saurait faire ses preuves plus tard. Seul l'avis de ceux qu'il aimait l'importait vraiment et donc, seul son grand-père et ses gardiens le décevaient dans leur réaction. Cela établi, il s'était mis à travailler encore plus dur pour s'améliorer, améliorant ses connaissances sur les familles mafieuses du monde entier, de la plus petite à la plus grande et leurs relations entre elles, la chose très utile. Il ne se contentait pas de cela, laissant son entourage lui apprendre tout ce qui pouvait être utile.

Les mois défilèrent vite, sa relation avec son grand-père se tendant un peu alors que le vieil homme ne cessait de vouloir le dissuader sans jamais lui demander de quoi il était capable. On avait soigneusement tout préparé pour le fameux test de succession. Si on avait examiné plusieurs possibilités, Gioleo avait opté pour retourner au Japon une fois sa dernière année de secondaire terminée. Le Nono avait décrété que le test aurait lieu là bas, lieu de vie des trois favoris. Si cela n'avait pas enchanté les italiens, Timothéo avait insisté, encouragé par Iemitsu qui ne savait pas encore pour la candidature de ce quatrième fils oublié. Gioleo allait terminer son année en Italie avant d'en prendre une autre en cours de route au Japon. Cela le ferait revenir au pays quelques mois avant le test, lui laissant le temps de reprendre ses marques et de tâter un peu le terrain. Comme il était hors de question pour Gioleo de ne serait-ce qu'envisager de retourner chez les Sawada, personne ne le concevant d'ailleurs autour de lui, Xanxus avait simplement décidé d'acquérir une demeure à Nanimori. Et quitte à acheter une propriété au Japon, ils avaient choisis un manoir traditionnel histoire de changer de décor en allant là bas. Ainsi, ils auraient leur chez eux, la période où ils s'y trouveraient s'annonçant un peu longue. Il n'était pas exclu non plus d'y retourner de temps en temps, le pays du soleil levant restant un lieu qu'ils appréciaient.

Ils avaient fait préparer la demeure à distance, trouvant personnel et tout le nécessaire, préparant le transfert de Gioleo mais aussi de Fran et Dante qui le suivraient. Reborn irait aussi et la tête de la Varia ne tarderait pas non plus. Tout était très stable et calme en Italie depuis un moment, ils pouvaient se permettre de se déplacer, laissant de toute manière de très bons éléments au QG. Gioleo eut treize ans en octobre et quelques mois plus tard, début juin, il terminait sa dernière année de secondaire de l'enseignement italien. Au Japon, il arriverait un peu plus de deux mois après le début de la dernière année de collège, les niveaux un peu différents promettant des débuts compliqués. Il était toujours un élève moyen en classe mais il comptait un peu sur Fran et Dante qui eux étaient de véritables intellos pour l'aider. Les deux ados avaient d'ailleurs appris le japonais en un temps record de son avis en apprenant qu'ils iraient là bas. Les jours qui suivirent la fin des cours fut consacrée aux derniers préparatifs et bientôt, le grand jour était là, Gioleo prenant le jet privé pour le Japon en compagnie de Fran, Dante, Reborn, Cesare et Valentina. Les longues heures de vol se firent principalement de nuit, Gioleo profitant de la chambre du jet avec Fran et Dante pour dormir, aucun des trois n'étant gêné de dormir avec ses amis.

Ils arrivèrent le lendemain dans l'après-midi, un peu déphasés par le décalage horaire. Pourtant, C'était en pleine forme que Gioleo s'était préparé peu avant atterrissage. Il faisait plutôt bon à Nanimori à cette époque de l'année. Il avait passé une chemise blanche et un gilet de costume noir. Ses manchettes étaient ouvertes et repliées, son gilet ouvert, la chemise rentrée dans son pantalon de costume maintenu d'une belle ceinture ornée d'une tête de lion dorée. Il était chaussé de souliers de cuir italien comme toujours, un fedora noir sur la tête. Des ornements semblables à ceux que portaient son frère habillaient ses cheveux, ses longues mèches tressées. Il n'y avait pas si longtemps, il s'était fait percer les oreilles, deux petits diamant décorant ses lobes. Il portait bien sûr sa chevalière et son bracelet de la Varia, un autre arborant l'emblème des Vongola sur son second poignet. Comme à son habitude, Dante était lui vêtu d'un costume de très bonne qualité, sobre et sans excentricité, ses cheveux blonds et ses yeux bleus suffisant largement à le rendre remarquable par leur beauté. Fran n'était pas plus original dans sa tenue, si on oubliait l'immense chapeau étrange en tête de lion noir qu'il portait tout le temps en hommage à Gioleo, le félin remplaçant la pomme qu'il avait à leur rencontre. Et Reborn était égal à lui même.

Ils étaient descendus de l'avion, leurs bagages transférés par le personnel. Une très belle berline les attendait et ils y grimpèrent tranquillement, Gioleo montrant pourtant une certaine excitation, tout sourire. Lorsqu'on lui proposa d'aller au manoir, il refusa sur le champs, les surprenant. Il les dirigea ailleurs et on comprit ce qu'il voulait lorsqu'il demanda à se rendre au collège. Il se fit de plus en plus joyeux au fur et à mesure qu'ils avancèrent. Lorsqu'ils arrivèrent devant l'établissement, sortant de leur véhicule, la sonnerie de fin de journée retentissait. Les élèves commencèrent alors à sortir, les clubs se rassemblant et leur groupe étranger ne manqua pas d'attirer l'attention. Gioleo n'en n'avait pourtant rien à faire, cherchant autre chose du regard avec une certaine frénésie. On vit une étrange bande de jeunes gens les cheveux coiffés en bananes faire la loi, surveillant, un brassard du comité de discipline au bras et Gioleo se fit plus excité. Puis il trouva ce qu'il cherchait lorsqu'un jeune homme aux cheveux noirs, au regard polaire et à l'aura dangereuse sortit, les autres frissonnant sur son passage.

- Kyoya ! s'écria-t-il alors.

Sans égard pour tout ceux qui s'arrêtèrent pour regarder, il entra en courant, filant droit vers le préfet qui tourna le regard vers lui, impassible. Sous les yeux ébahis des étudiants, il fusa littéralement vers lui pour lui sauter dessus, l'étreignant avec un immense sourire. Ce fut la stupeur générale autour, un moment de paralysie et de silence se faisant. Gioleo n'y fit même pas attention, serrant son nuage avec chaleur, très heureux de le retrouver après toutes ces années sans avoir pu le voir. Le préfet ne bougea pas d'un pouce, glacial et rigide d'apparence.

- Carnivore, dit-il finalement le ton plat, éloigne toi ou je te mord à mord.

Ce fut sans rechigner que le brun s'exécuta, lui souriant largement en se plantant devant lui.

- On vient d'arriver mais je voulais venir te voir tout de suite, dit-il légèrement. Tu viendras à la maison ce week-end ? J'ai pleins de choses à te dire.

Hibari ne répondit pas, le fixant froidement mais le brun sourit un peu plus, ses yeux plongés dans les siens.

- Je suis très content de te voir. Tu m'as énormément manqué tu sais. Il faut que je te présente les autres aussi. Mon grand-frère n'est pas encore là mais il viendra dans quelques temps.

Une nouvelle fois, le préfet resta de marbre en le regardant, l'étranger se mettant à presque sautiller sans que l'on ne comprenne pourquoi. Il revint prendre le préfet dans ses bras, le faisant grogner.

- Les étrangers ne sont admis dans les locaux Carnivore. Va-t-en ou je te mord à mort, menaça-t-il.

- Ok ! répondit-il joyeusement en s'éloignant. Je te laisse travailler alors. N'oublie pas de venir surtout. Au revoir Kyoya ! dit-il en s'en allant au petit trot.

Autour d'eux, tous avaient observé cela comme assistant à un phénomène surnaturel, se demandant qui était cet être étrange qui pouvait se permettre une telle proximité avec leur préfet de discipline sans mourir et en être en plus heureux. Après tout, Hibari Kyoya n'était pas réputé pour être la plus agréable des personnes loin de là. Pourtant, il prouva qu'il allait parfaitement bien en sanctionnant le premier venu, réveillant tout le monde, son comité de discipline inclus. Ce fut sans faire attention au choc qu'il avait provoqué que Gioleo rejoignit les siens l'ayant attendu près de la voiture, ses deux gardes du corps restés à l'avant. Ils remontèrent dans le véhicule et prirent la route du manoir, le brun très heureux.

- Alors voilà ton nuage, sourit Reborn.

- Oui, c'est Kyoya. Il veillait déjà sur moi avant que je ne rencontre Nii-san. Il est génial.

- L'alouette a l'air constipé, posa Fran de sa voix plate habituelle en faisant ricaner quelques un et bouder Gioleo.

- Kyoya est un peu strict mais c'est sa nature. Il n'y a rien de mal à ça, dit-il. Et puis il est très fort.

Le ciel défendit son nuage bec et ongle, certains le taquinant un peu sur le sujet et Gioleo termina en disant qu'ils risquaient fort de se faire mordre à mort s'ils faisaient cela devant Hibari. Si aucun ne compris, ils se firent méfiant devant le sourire tout sauf innocent qu'il arbora en disant cela. Ils arrivèrent finalement, leur propriété située un peu en dehors de la ville, dans les bois. Le domaine était encerclé d'un mur d'enceinte blanc surmonté de son petit toit de tuile. Une grande porte de bois en marquait l'entrée. Si tout avait une allure traditionnelle, en regardant bien, on pouvait trouver le système de surveillance bien moderne qui avait été installé, un code indispensable pour pouvoir entrer. À l'intérieur, on trouvait des jardins typiques du pays, parfaitement entretenus et une demeure immense tout aussi traditionnelle. Sortant de la voiture, ils furent accueillis très respectueusement par le personnel rassemblé pour l'occasion. Il y avait aussi bien des domestiques que des gardes de la Varia assurant la sécurité des lieux. Gioleo demanda immédiatement à visiter, le majordome en kimono, Akinori Nakasa, l'accompagnant quand les autres préféraient aller prendre possession de leur chambres et se poser un peu. Si la demeure avait toutes les pièces communes et habituelles, elle disposait aussi d'un immense dojo, d'un espace de méditation, d'un onsen, d'un stand de tir extérieur mais aussi de vastes salles en sous sol autant réservées à l'entraînement qu'à bien d'autres choses, l'ambiance bien plus moderne en dessous.

Ils s'installèrent tranquillement, Gioleo heureux d'être là. S'il se sentait désormais bien plus italien que japonais, il aimait toujours sa terre natale et sa culture. Tous se retrouvèrent au dîner, le petit brun soudain bien moins énergique alors que la fatigue le rattrapait finalement. Il ne tarda d'ailleurs pas à aller se coucher, s'amusant de se retrouver sur un futon et des tatamis. Le lendemain, ce fut tôt que l'on vit Kyoya se présenter au domaine, accueillis avec grande joie par Gioleo qui lui fit visiter un peu en compagnie de ses gardiens présents. Ce fut tout naturellement qu'ils s'arrêtèrent au dojo, Hibari y arborant un petit sourire prédateur.

- Voyons ce que tu as appris en Italie, dit-il au brun qui ne se fit pas prier pour lui faire face.

Tout sourire, il le regarda sortir ses tonfas d'on ne savait où. Ils s'observèrent un moment, Fran, Dante et Reborn s'installant en bordure pour regarder ça, très curieux de découvrir leur collègue du nuage. Les deux japonais restèrent immobiles un moment avant que l'aîné ne se jette subitement sur le brun, frappant sans pitié. Il fut pourtant facilement bloqué et l'affrontement s'engagea, violent, rapide et technique.

- Alouette-san est balèze, siffla Fran après quelques minutes.

- Gio avait raison à ce sujet, approuva Dante.

Et en effet, Hibari était évidemment très fort, cela étant parfaitement visible alors qu'il se mesurait à leur ciel lui aussi de très haut niveau au combat. Tout deux se mirent rapidement à sourire dans l'échange trouvant un adversaire à la hauteur mais se retrouvant aussi en tant qu'amis, ravis. Ils s'affrontèrent longtemps, semblant être de niveau semblable et finalement, on vit Hibari allumer ses tonfa de flammes du nuage, impressionnant ceux qui observaient, Gioleo souriant encore plus.

- Gio avait dit qu'il lui avait appris à distance mais de là à le voir. C'est très fort, remarqua Dante.

Il n'y avait vraiment qu'un très grand ciel et un nuage très nuage pour s'harmoniser et apprendre les choses ainsi en étant aux opposés du monde et en échangeant que par lettre. Reborn était une fois de plus surpris, admettant que ce jeune homme était à la hauteur de la réputation que Gioleo lui avait taillé. La pression des flammes du préfet ne pouvait qu'inspirer le respect par sa puissance et sa force, pourtant, elle resta en dessous de celle de Gioleo lorsqu'il passa en hyper-mode en réponse. Les flammes du ciel dominèrent aisément celles du nuage et Hibari se redressa, quittant sa garde et éteignant ses flammes.

- Tch, fit-il l'air renfrogné.

- Je gagne, taquina le brun en éteignant ses propres flammes.

- Pour l'instant Carnivore mais ça ne va pas durer, assura-t-il froidement.

L'heure du déjeuner étant arrivée, Gioleo invita son nuage à manger au manoir et celui-ci approuva. Si on ne l'entendit pas, il observa tout attentivement, écoutant sans en avoir l'air son ciel lui parlant de ses autres gardiens. Le repas terminé, le brun alla se promener avec son nuage dans les jardins, prenant un thé au kiosque avec lui avant qu'il ne s'en aille. Le jour suivant fut un jour de repos pour Gioleo rattrapé par le décalage horaire. Il se reposa donc, les autres en faisant autant et ils profitèrent aussi de la source chaude pour se détendre, Dante et Fran découvrant la culture japonaise. Le lendemain était jour de rentrée à l'école pour eux et plus précisément au collège de Nanimori. Ce fut un peu dépité que Gioleo passa l'uniforme, n'appréciant pas vraiment. Il alla prendre le petit déjeuner puis il s'en alla avec Dante et Fran, conduis par Cesare. Les cours avaient déjà commencé lorsqu'ils arrivèrent, se rendant à l'administration comme cela leur avait été demandé pour régler les derniers détails.

Puis un professeur, Nezu-sensei, vint les chercher pour les introduire au changement de cours. Il les fit entrer avec lui, attirant l'attention de tout les élèves qui furent surpris de reconnaître la créature étrange qui avait fait un câlin au préfet de discipline quelques jours plutôt. Le silence régnait alors que l'adulte expliquait qu'ils venaient d'Italie et qu'ils étaient transférés ici. Si Fran et Dante étaient fermés et froids, attirant cependant l'attention par leur apparence attrayante et exotique, entre eux, Gioleo avait son immense sourire chaleureux et cet air tellement mignon auquel personne ne pouvait résister. Cela lui attira d'ailleurs les sourires des demoiselles attendries. Ils se présentèrent, le brun terminant, tellement poli et adorable que quelques couinement se firent entendre.

- Je m'appelle Gioleo Di Vongola. Enchanté de vous rencontrer, sourit-il en s'inclinant.

Le professeur fit taire les murmures et les petites exclamations avant de les envoyer s'asseoir au fond où se trouvaient trois bureaux vides. Fran se mit près de la fenêtre, Dante côté porte et Gioleo au milieu. Tout le reste de la matinée, on leur jeta des regards, murmurant sur eux mais ils n'en furent pas gênés, habitués et s'y attendant. Gioleo souriait parfois à ceux qui le regardaient, les faisant rougir bien souvent. Il remarqua pourtant le regard très hostile de l'un de ses camarades sur lui, un jeune homme aux courts cheveux noirs. Il ne savait pas d'où venait cette antipathie immédiate mais il sentait que ce n'était pas anodin. Il se promit donc de surveiller cela et de creuser l'affaire, son hyper-intuition l'enjoignant à le faire. Il ne fut pas surpris lorsqu'à l'heure du déjeuner, plusieurs élèves s'approchèrent, curieux. Fran et Dante l'avaient immédiatement rejoint, l'illusionniste tirant sa chaise près de lui, s'y asseyant à califourchon. Les questions ne tardèrent pas et si les deux plus grands restèrent froids, l'ouverture et la gentillesse du petit brun encouragea les autres à lui parler.

- Alors vous venez d'Italie mais tu as des origines non ? Tu parles parfaitement japonais euh... comment on doit t'appeler ? demanda une jeune fille perplexe.

- Mon nom de famille est Vongola, répondit-il tranquillement. En faîte, je suis né à Nanimori, expliqua-t-il en les surprenant. Mais je suis parti vivre en Italie quand j'étais très jeune. Ma famille était italienne à l'origine puis une partie s'est installée au Japon il y a quelques générations. Alors une grosse partie est en Italie mais il y en a aussi au Japon. Dante est italien pur et Fran est français mais il vivait en Italie depuis un moment, précisa-t-il.

- C'est pour ça que tu connais Hibari-san ? demanda un garçon.

- Oui, nous sommes amis d'enfance, répondit-il en les étonnant de nouveau.

- Pourquoi vous venez au Japon ?

- Affaire de famille, répondit simplement Gioleo.

Ils eurent droit à toutes les questions classiques : s'ils faisaient du sport, s'ils avaient une passion, qu'elles études ils voulaient faire, s'ils intégreraient un club... Ce fut assez amusant pour Gioleo. Contrairement à son école italienne, ici, ce n'était pas un établissement fréquenté en masse par les mafieux et son nom ne parlait pas a grand monde, personne ne sachant qui il pouvait être. Cela rendait les choses un peu plus simples au niveau relationnel. Ce fut sans surprise pour ses gardiens que Gioleo s'attira la sympathie de la majorité. Les pauses virent des élèves d'autres classes se faire curieux et venir voir à quoi ressemblaient les nouveaux, reconnaissant bien vite celui qui connaissait le préfet de discipline. Ce simple fait faisant énormément parler de Gioleo. Dante fit plutôt sensation auprès des filles, comme Fran, tout deux se faisant rapidement qualifier de beautés occidentale. Quand à Gioleo, ce fut son air adorable que personne ne put ignorer. À la fin de la première journée, ils étaient plutôt bien partis pour être populaires à l'école et jouer au petit étudiant ordinaire n'était pas sans les amuser. En Italie, dans leur école, ils avaient dû tenir le rang de leur famiglia et être sur leurs gardes, faire attention à tout. Ici, la chose était bien amoindrie.

Les premiers jours furent calmes et tranquilles pour eux alors qu'ils se faisaient à ce changement d'environnement. Comme prévu Gioleo s'était très vite fait populaire par sa gentillesse et cet air si mignon. Air qui semblait d'ailleurs avoir plus d'effet que jamais lorsqu'il discutait avec Kyoko Sasagawa avec qui il s'entendait bien. Filles et garçons craquaient complètement sur ce duo dépassant l'adorable et l'innocent aux yeux de tous. Cela amusait d'ailleurs énormément Fran et Dante sachant parfaitement de quoi leur boss était capable. Si seulement tous ici savaient que Gioleo était bien plus dangereux que leur préfet de discipline dont le simple nom les faisait trembler. L'intégration se fit plutôt simplement pour eux, Gioleo aidant bien ses camarades sur les coutumes du pays pour les aider à comprendre certaines choses.

Ce fut pourtant sans mal que le lion de la Varia continua à sentir le regard tranchant et colérique de son camarade aux cheveux noirs sur lui. Le jeune homme se tenait toujours aussi loin que possible de lui, visiblement plus que réticent à être en sa présence. Dante et Fran l'avaient d'ailleurs remarqué aussi très rapidement, surveillant attentivement le fautif de peur qu'il s'attaque à leur Ciel. Seulement, cette situation était loin de convenir à Gioleo ne comprenant guère pourquoi il était l'objet d'une telle animosité. Il n'avait pu apprendre que quelques miettes d'informations sur le japonais par ses camarades de classes. Il s'appelait Yamamoto Takeshi. Il était encore, peu de temps auparavant, la vedette de l'équipe de baseball, équipe qu'il avait dû quitter à cause de blessures provoquées par un accident l'empêchant de jouer. Lui qui avait été pré-sentis pour passer professionnel avait subitement du mettre fin à sa passion même si Gioleo ne comprenait pas totalement pourquoi. Mais tout cela n'était guère une raison de lui en vouloir de la sorte. Il lui fallait donc en savoir plus et pour cela, il avait un recours très simple, une personne qui savait absolument tout de ce qu'il se passait dans sa ville natale. Ce fut pour cela qu'il se rendit au bureau du Comité de Discipline, Dante et Fran sur les talons. Il rencontra Kusakabe devant la porte entrouverte, lui souriant :

- Kyoya est là ? demanda-t-il après l'avoir salué.

Le jeune homme le regarda avec surprise devant la familiarité qu'il affichait à l'encontre du préfet, se reprenant ensuite :

- Oui mais je ne crois pas qu'il...

Il fut interrompu par la porte s'ouvrant brusquement, claquant vivement pour révéler Hibari dans toute sa splendeur, aussi froid qu'à l'habitude alors que son regard tranchant se posait sur le petit lion. Gioleo lui sourit de toutes ses dents, radieux :

- Bonjour Kyoya. Tu as un moment ?

Sans répondre, le préfet se détourna pour réintégrer son bureau, Gioleo suivant sans même se poser la question. Les trois autres voulurent suivre, stoppés net par la porte se refermant sur eux.

- Les herbivores dehors, claqua la voix du préfet à l'intérieur.

- Dante, Fran, je n'en n'ai pas pour longtemps, fit la voix joyeuse de leur Ciel.

- Ah, l'alouette veut garder Gio pour elle toute seule, avança Fran de sa voix plate habituelle devant l'incrédulité de Kusakabe.

- Ils ne se sont pas vu depuis des années, ça se comprend, répondit simplement Dante en s'appuyant contre le mur pour attendre.

- Gio l'aime plus que nous, râla la brume.

- Il ne l'aime pas plus que nous mais il lui a beaucoup manqué, corrigea la foudre. Ça fait neuf ans et Hibari-san était son premier ami.

- Ils se connaissent depuis si longtemps ? demanda Kusakabe très intrigué par la relation surprise des deux japonais.

- Depuis toujours, répondit Dante. Quand Gio est parti vivre en Italie avec son grand-frère, ils ont été séparé et ils ne s'étaient pas revus depuis. Mais je n'en sais pas beaucoup plus sur le sujet, juste qu'ils ont toujours gardé le contact par lettre, mail ou téléphone. Gio était pressé de revenir le voir. C'était la seule chose qui lui manquait vraiment du Japon.

Tetsuya tourna le regard vers la porte, immensément curieux à l'égard de ce jeune homme qui semblait tellement particulier pour le glacial préfet. Dans le bureau, Kyoya ne tarda pas à retrouver son siège de cuir, désignant presque imperceptiblement les canapés pour son Ciel qui y prit place en souriant. Il y eut un moment de silence confortable entre eux, le préfet rangeant les quelques papiers présents sur sa table de travail. Gioleo capta aisément l'instant, indiscernable pour les autres, où il obtint l'attention complète de son nuage :

- Yamamoto Takeshi, posa-t-il simplement en sachant qu'il comprendrait ce qu'il voulait.

Le préfet se leva pour venir s'asseoir face à lui, le regardant directement.

- Il est le fils unique de Yamamoto Tsuyoshi, commença-t-il. Il vit seul avec son père qui possède un restaurant de sushi à Nanimori. Il était membre du club de base-ball et tout le monde pensait qu'il passerait professionnel mais des blessures accidentelles l'ont forcé à arrêter cette année. Cela l'a fait sortir du circuit de sélection pour la suite. C'était sa grande passion. C'est la version que tout le monde connaît.

- Mais il y a bien plus n'est-ce pas ? demanda le lion. Il me déteste et je ne sais absolument pas pourquoi.

- Son père était autrefois un assassin très renommé dans la Mafia, dit-il en éclairant un peu plus les choses. Mais il est affranchi depuis déjà bien des années. Depuis la naissance de son fils d'après mes informations.

- Il aura voulu quitter la Mafia pour son enfant, sourit tendrement Gioleo. Son épouse ?

- Morte dans des circonstances obscures peu après la naissance de son fils. Elle était aussi tueuse à gage.

- Je vois.

- Après, il n'y a qu'une vie normale pour eux. Jusqu'à récemment. Depuis que tes frères ont appris pour leur position dans la Mafia et l'éventuelle place qu'ils pourraient y avoir, ils troublent l'ordre de Nanimori. Plus qu'auparavant. Je les ai déjà mordu à mort plusieurs fois, dit-il avec un sourire sadique.

- Et ils ont causé des problèmes à Yamamoto-kun c'est ça ?

- Au début, c'était à son père. Ils ont appris ce qu'il avait été dans le passé et ont voulu le recruter. Il a refusé alors ils ont commencé à s'en prendre à son restaurant et à son fils. C'est eux qui l'ont blessé. Ils l'ont presque tué ce jour là mais je les ai mordu à mort avant. L'autre herbivore n'en sait rien. Il a dû arrêter le sport un moment et il a raté les sélections. Il aurait pu rattraper ça mais ils se sont servis de je ne sais quelle influence pour fermer ses portes au monde du baseball parce que son père refuse toujours de les rejoindre. Je sais que son père lui enseigne le kendo pour lui apprendre à se défendre. Ils ont aussi fait du dégât au restaurant et attaqué son père. Il se pourrait que le nom des Vongola ait été cité et ils continuent d'insister. L'herbivore fils est au courant pour la Mafia maintenant.

- Je comprends mieux, soupira Gioleo. Il va falloir que je me penche sur la question. S'ils sont allés jusqu'à influencer sa carrière, Iemitsu n'y est sûrement pas étranger. Mes frères n'ont certainement pas ce pouvoir. Cela fait bien trop peu de temps qu'ils sont au courant pour la Mafia, un an et ils sont plutôt tenus à l'écart depuis. Il va falloir intervenir, dit-il l'expression bien plus sérieuse et grave.

Hibari sourit en l'observant, appréciant le visage, le regard impérieux et tranchant de son Ciel à cet instant. S'il ne le dirait jamais, il était heureux qu'il soit revenu au Japon ainsi changé et avec ce statu. Les choses s'annonçaient beaucoup plus intéressantes dans les temps à venir.

- Les Vongola vont-ils l'accepter ? demanda-t-il.

- Pour l'honneur de la famiglia, oui, assura-t-il. Les affranchis sont rares et remplissent de très lourdes conditions pour quitter le Milieu. Ceux qui y parviennent sont intouchables à moins de revenir d'eux même dans la Mafia. C'est une question d'honneur. Les Vongola en prendraient un sérieux coup si cela venait à se savoir et c'est aussi pour ça que je vais m'en mêler, dit-il durement. Excuse moi, mais pour l'instant, je vais recourir à la Varia pour rester discret. Tu pourras les mordre à mort plus tard, je t'en donnerais l'occasion, promit-il.

- Hn, acquiesça-t-il.

- Sais-tu s'ils ont fait d'autres bêtises du genre ?

- Ils causent régulièrement des problèmes en ville. Ils pensent en être les maîtres. Je dois souvent corriger ça, dit-il en le désespérant.

- Ils ont cherché à recruter d'autres personnes comme ça ? dit-il en recevant un regard éloquent de sa part. Toi ? comprit-il pour recevoir un acquiescement irrité.

- Je ne m'associe pas aux herbivores pathétiques, je les ai mordu à mort plusieurs fois, dit-il en l'amusant.

- J'aurais aimé voir ça, sourit-il avec froideur en colère que l'on ait voulu lui prendre son nuage. D'autres ?

- Ils cherchent à recruter des gens, sûrement pour en faire des gardiens. Il y en a déjà pas mal. Ils ont déjà gagné les Yakuza de la ville et des alentours. Mais ce ne sont que des herbivores sans importance.

- Est-ce que tu peux me dire à quelle fréquence ils vont au restaurant des Yamamoto ?

- Presque tout les jours maintenant, ne serait-ce que pour l'intimidation.

- Merci Kyoya, sourit-il en se levant. Je vais voir tout ça au plus vite. Tu viens au manoir ce soir ? Entraînement ?

- Hn, dit-il avec bien plus d'intérêt dans le regard.

Gioleo approuva, heureux d'avoir le soutient de son gardien bien qu'il ne l'ait pas dit à haute voix. Il s'en alla alors, retrouvant ses gardiens de la brume et de la foudre dans le couloir pour retourner en classe, réfléchissant à ce qu'il pouvait faire pour palier aux bêtises de ses aînés. Il sortit son téléphone pour appeler Valentina, lui demandant de trouver et d'aller garder un œil discret sur le restaurant des Yamamoto. Puis il appela Cesare pour qu'il envoie des hommes de la Varia enquêter discrètement sur les actions de ses aînés, agacé. Ce fut tout le reste de la journée qu'il réfléchit à la situation et à la manière de la gérer, voulant régler cela au plus vite. Rien là dedans n'était bon pour la famille et il valait mieux que cela reste et soit réglé en interne. Si ceux se prétendant Vongola avaient causé des problèmes sous le nom de sa famiglia, il n'était pas étonnant que son camarade fasse preuve de ce comportement à son égard avec le nom qu'il portait.

Ce jour là, ce fut pour profiter d'un bon week-end qu'ils rentrèrent au manoir, Gioleo un peu préoccupé par ce qu'il avait appris dans la journée. Il n'arrivait pas à comprendre comment Iemitsu, numéros deux de la familglia, pouvait tolérer une telle chose au risque d'entacher durement et sérieusement l'honneur des Vongola. C'était à n'y rien comprendre. Son grand-frère et Reborn lui disaient que Iemitsu était un imbécile et cela commençait à lui faire penser la même chose.

- Yamamoto Tsuyoshi ? releva Reborn alors qu'ils discutaient de la situation avec ses quatre gardiens présents au Japon.

Kyoya était venu comme promis et ils venaient de mettre fin à un entraînement des plus productif, buvant un thé dans un salon.

- Je connais bien ce nom, remarqua l'Arcobaleno installé sur les genoux de son Ciel. C'était un très bon tueur à gage. Il travaillait en duo avec son épouse. Un épéiste exceptionnel. Même Squalo ne ferait pas le malin face à lui, dit-il en marquant l'habilité de l'homme et en surprenant les autres. Et puis son épouse est morte dans une mission peu après la naissance de leur fils. Ils étaient affiliés à la mafia chinoise et particulièrement à Hong-Kong en priorité. Il a demandé son affranchissement pour la sécurité de son fils et pour s'occuper de lui. On lui a donné une mission presque impossible à réaliser seul comme ça et il l'a fait. Il a donc obtenu ce qu'il voulait et depuis, il n'a plus mis un pied dans le monde de la Mafia. Je ne pensais pas qu'il pouvait s'agir du même Yamamoto.

- Valentina est allée surveiller le restaurant, expliqua le Decimo, et j'ai lancé quelques recherches. J'irais faire un tour au restaurant demain. On pourrait aller manger sushi, proposa-t-il.

Les européens approuvèrent et il savait pertinemment que son nuage ne viendrait pas. Enfin, il ne viendrait pas manger avec eux mais il ne doutait pas qu'il viendrait jeter un coup d'œil sur ce qui allait se passer, discrètement. Ce fut donc en compagnie de Reborn, Dante et Fran qu'il se rendit au Takesushi le lendemain. Il était habillé comme à son habitude en dehors de l'école. Il portait ses souliers, son pantalon et son gilet de costume noir, sa chemise oranger, sa ceinture stylisée, un fedora, et ses ornements habituels. Cesare et Valentina, n'étaient pas loin comme toujours, leur travail principal restant sa protection et leur fonction d'hommes de mains pour lui. Le restaurant était désert lorsqu'ils arrivèrent et ce malgré l'heure de pointe. L'endroit portait des traces de dégradations et avait visiblement bien souffert ces dernier temps. Voir cela agaça immédiatement Gioleo, éprouvant une certaine honte au fait que ce genre d'acte puisse être relié au nom des Vongola.

Ce ne fut pourtant pas cela qui les empêcha d'entrer dans l'établissement, très poliment accueilli par le chef qui ressemblait tellement à son fils. Il avait pourtant l'air fatigué et éprouvé bien qu'il le cache très bien. Gioleo lui sourit avec chaleur et il vit très clairement l'instant où l'homme repéra son bracelet de force des Vongola bien en évidence, sa manche repliée le laissant bien visible. Son regard se fit aussitôt plus sérieux et grave alors qu'il se redressait, sa posture se tendant comme s'il était prêt à se battre. Puis il posa le regard sur l'Arcobaleno installé sur l'épaule de son Ciel, un éclair de surprise le traversant visiblement. Le petit groupe fit comme si de rien n'était, allant s'installer et se préparer à commander joyeusement, tout les quatre enthousiastes de manger de véritables sushis. La commande fut sujet de discussions un moment et ce fut alors qu'ils s'apprêtaient à choisir que le fils fit son apparition, se figeant et se durcissant en voyant qui était là. Les mafieux firent comme s'ils n'avaient rien vu mais ils ne manquèrent pas de voir le père retenir son fils de dire quoi que ce soit, lui murmurant quelque chose à l'oreille. Le jeune homme se mit à aider son père, son regard tranchant restant sur eux alors que le chef venait prendre leur commande comme si de rien n'était.

Il ne leur fallut pas attendre longtemps avant d'être servis, seuls clients pour le moment et ils mangèrent avec plaisir, le repas délicieux alors qu'ils avaient pris une multitude de choses pour goûter à tout. Jamais l'attention des deux japonais ne les quitta, tout deux extrêmement tendus. Ils étaient en plein milieu de leur repas lorsqu'une bande de jeunes hommes dont les âges devaient tourner autour des vingt ans entrèrent. Ils étaient bruyants, armés pour plusieurs d'entre eux et ils pénétrèrent là comme si les lieux leurs appartenaient. On vit nettement le père et le fils se crisper terriblement à cette vue et il était facile de deviner que ces gens n'étaient pas des clients ordinaires. Ils étaient cinq et ils se dispersèrent dans la petite salle, s'approchant aussi des seuls clients présents sans vraiment les voir. Cette manière de les juger négligeables eut l'air de surprendre le père et le fils semblant comprendre qu'ils ne se connaissaient pas. Gioleo les analysa, silencieux et sérieux avec les siens, soupirant au cliché japonais de jeune yakuza qu'il avait devant lui. Il ne voyait aucun Sawada parmi eux, connaissant leurs visages par les photos obtenues par Squalo. D'après Kyoya, l'aîné des trois était responsable du malheur de la famille Yamamoto et il n'avait même pas le cran de venir lui même.

- Oï le vieux ! interpella celui qui devait diriger ce charmant groupe en s'appuyant sur le comptoir. Je viens chercher ma réponse et elle a intérêt à être bonne, gronda-t-il en se mettant à jouer avec un couteau sans vraiment impressionner l'ancien assassin.

- Elle reste non, répondit-il froidement. Je n'ai aucune intention de revenir là dedans.

- Le Juudaime Vongola te fait un immense honneur en te recrutant pour être gardien. Comment oses tu lui manquer de respect de la sorte ?! Les Vongola sont la famille la plus puissante au monde. Pour qui te prends tu as vouloir leur tenir tête ainsi ?! cria-t-il en se penchant vers l'homme inébranlable. Tu crois vraiment pourvoir refuser ?! Tu n'as déjà plus de client et si tu tiens à ton fils...

Parlant, il fit un geste vif dans le but d'attraper le col de Takeshi de l'autre côté du comptoir. En même temps, le père bougea pour intervenir seulement, il n'en n'eut guère le temps. Ce fut une main bien plus fine qui attrapa fermement le poignet de l'assaillant, l'arrêtant net. Personne, si ce n'était les siens, n'avait vu Gioleo bouger, Reborn perché sur son épaule. Il y eut un moment de stupeur alors que le petit brun tenait l'intrus avec une force qu'il ne semblait pas avoir, le regard tranchant et froid, effrayant, plus impressionnant qu'il ne l'était en réalité. Gioleo n'attendit pas de réaction, lançant brusquement un coup de pied retourné qui envoya le fautif loin du comptoir, rattrapé par ses collègues.

- Je crois qu'on vous a dit non, remarqua-t-il le ton tranchant.

Sur son épaule, Reborn caressait distraitement Léon, Dante et Fran désormais debout, faussement détendus.

- Pour qui te prends tu sale gosse ! hurla celui qui l'avait frappé et qui se releva d'un bond alors que tout son groupe se tendait.

Plusieurs voulurent sauter sur Gioleo, faisant réagir son entourage. Dante et Fran en attrapèrent un chacun les immobilisant, Cesare et Valentina apparaissant de nul part pour arrêter deux autres quand le chef était stoppé net par un tir de Reborn frôlant sa tête. Il y eut un moment de silence et d'immobilité totale, l'écho du tir s'effaçant progressivement sur les regards surpris des Yamamoto.

- Et toi ? Pour qui tu te prends larbin ? claqua Reborn.

Tranquillement, Gioleo mit en évidence les deux bracelets de force qu'il portait.

- Vous savez ce que c'est? demanda-t-il doucereusement. J'imagine que non, remarqua-t-il en voyant leurs expressions perdues. Le blason des Vongola, désigna-t-il d'abord, et l'emblème de la Varia dont je fais parti. La Varia est l'escouade d'assassins d'élites des Vongola directement sous les ordres du Neuvième du nom, dit-il en les voyant se faire incertains. Je suis Gioleo Di Vongola candidat au poste de Decimo Vongola. Vous n'avez pas le droit de revendiquer ce titre. Le successeur n'a pas encore été désigné et nous sommes quatre. Cela mis à part, vous jetez la honte et le déshonneur sur les Vongola, dit-il froidement. Surtout en vous en prenant à un affranchi. Vous allez partir d'ici, rapporter ça à celui qui vous envoie et lui dire que je vais faire remonter cette affaire au Neuvième du nom dés aujourd'hui, qu'il arrête son cirque ici. Cela ne va certainement pas plaire au boss. Oh et la Varia veillera personnellement sur cet endroit à partir d'aujourd'hui. Nous sommes des assassins d'élites crains dans tout le Milieu et nous tenons aux règles et à l'honneur de la famille alors je serais vous, je ne ferais plus ce genre de chose si vous tenez à la vie.

- Tu mens ! hurla le chef. Comme si un gamin comme toi pouvais...

Il fut stoppé net par Cesare non loin de lui se permettant de lui envoyer un violent coup de pied.

- La ferme, ordonna-t-il. Tu ne sais pas à qui tu as à faire larbin. C'est au petit fils du Neuvième du nom que tu parles, dit-il en les faisant pâlir dramatiquement.

- Yamamoto Tsuyoshi est un affranchi et donc intouchable comme sa famille et son lieu de vie. Ne venez plus ici où je veillerais à sanctionner sans délai et sans pitié. Dehors maintenant, claqua-t-il.

Ce furent ses gardes du corps et ses gardiens qui les mirent à la porte sans douceur, refermant la porte avant de se retourner vers Gioleo qui faisaient face aux deux Yamamoto stupéfaits. Il leur sourit avec chaleur et douceur avant de s'incliner profondément, les surprenant un peu plus.

- Au nom des Vongola, je vous présente toutes mes excuses pour ce qui vous a été infligé dernièrement, dit-il. Je ne suis au Japon que depuis une semaine, j'ai appris la situation hier. Je suis vraiment navré du comportement que certains se prétendant être des Vongola ont eu à votre encontre Yamamoto-san. Rien ne justifie cela. Je vais faire remonter cette affaire au Neuvième du nom dés aujourd'hui et je suis certain qu'il y remédiera dans les plus brefs délais. En attendant, la Varia veillera à ce que vous ne soyez plus ennuyé. Bien sûr, les Vongola rembourserons les frais de réparations sur vos biens et vos frais de soin que je sais exister. Je ne peux malheureusement pas garantir de pouvoir réparer tout les dégâts qu'ils ont fait mais je ferai au mieux pour cela. Et nous vous dédommagerons évidemment.

Près de son père, Takeshi semblait ahuris, Tsuyoshi souriant un peu, plus détendu. Il s'inclina plus légèrement que son vis à vis :

- Merci Vongola-san, dit-il alors qu'ils se redressaient tout deux.

- Vous n'avez pas à me remercier, remarqua-t-il. Cette affaire est une honte pour les Vongola. Je ne sais même pas comment les tuteurs du candidat en question ont pu laisser faire ça. Je vais m'assurer que cela cesse et que le Nono soit au courant dés aujourd'hui. Je le connais personnellement, il prendra des dispositions. Je vais vous donner mon numéros de portable. Si vous avez de nouveau le moindre problème, faîte le moi savoir, je viendrai régler cela sur le champs. En attendant, des hommes de la Varia veilleront sans vous importuner. Vous allez pouvoir reprendre votre vie ordinaire autant que cela sera possible après cela, je vous le promet.

- Je connais les Vongola. Une très grande famille. J'espérais que l'un d'entre vous finirais par réagir. Si ça n'avait pas été le cas, j'aurais prévenu les Vindice de ce manquement aux lois, dit-il clairement.

- Je vous remercie d'avoir eu autant de patience Yamamoto-san, répondit-il. Soyez certain que je vais régler ça rapidement.

- Savez vous qu'ils font aussi du dégât en ville ? demanda l'ex-assassin.

- Oui, et je me charge de cela aussi, assura-t-il avant de se tourner vers son camarade de classe. Je suis sincèrement désolé de ce qu'ils t'ont fait Yamamoto-kun. N'hésite pas à me le faire savoir si tu as encore le moindre ennuis avec eux. Je sais dans les grandes lignes ce qu'ils t'ont fait, comment ils t'ont fermé des portes en ruinant ta réputation. Je vais faire ce que je peux mais malheureusement, ces dégâts là ne sont pas aussi simples à réparer, j'en suis navré. Mais ils ne s'en prendront plus à toi.

Le jeune homme visiblement déstabilisé ne sut quoi répondre et il lui sourit simplement, reportant son attention sur son père qui passa à un autre sujet :

- J'ai cru comprendre qu'il y avait de la succession dans l'air ?

- Oui, approuva-t-il. Le Neuvième a décidé de nommer officiellement son successeur. Comme vous le savez certainement, il y a des test pour ça, dit-il alors qu'il approuvait. Ils vont se faire à Nanimori dans peu de temps maintenant, quelques semaines. Il y a quatre candidats, trois vivent ici alors le Neuvième a décidé que cela aurait lieu au Japon.

- C'est pourquoi vous êtes là, comprit-il alors qu'il approuvait. Pardonnez moi mais vous me dîtes quelque chose.

- J'ai vécu à Nanimori les quatre premières années de ma vie, dit-il tranquillement. Puis je suis parti pour l'Italie. Peut-être m'avez vous croisé enfant.

- Possible. Donc il risque d'y avoir du monde à Nanimori prochainement.

- Oui mais les Vongola veilleront au respect des règles. Il y aura des Vongola et nos alliés. La tête de la Varia commencera à arriver dés la semaine prochaine avec son boss qui est aussi le fils du Neuvième. Dans le pire des cas, il se chargera de tenir le tout. Vous serez tranquille.

- Très bien. Je vous en prie, terminez votre repas.

- Avec plaisir, sourit largement le lion. C'est délicieux.

L'homme sourit au compliment l'air ravi et ce fut dans la bonne humeur qu'ils allèrent se réinstaller à table, Cesare et Valentina s'ajoutant à l'invitation de Gioleo. Celui-ci sortit d'ailleurs son téléphone portable, appelant Squalo qui répondit bien vite de son cri caractéristique. Il lui expliqua la situation, l'épéiste râlant copieusement sur Iemitsu et ses fils. Puis il promit d'aller remonter l'affaire au Nono dans l'instant, annonçant qu'il rappellerait dés qu'il aurait une réponse. Un peu soulagé, le jeune homme termina tranquillement son repas avec les siens, la bonne humeur régnant. Après un dessert et un thé, ils allèrent payer leur addition, laissant un beau pourboire et ils allaient s'en aller lorsque Gioleo reçut un appel de Squalo avec le retour du Nono. Il se rapprocha alors du comptoir où le père et le fils travaillaient, les autres l'entourant :

- Attend Squalo-nii, je mets le haut parleur. Je suis avec les Yamamoto, tu peux parler japonais s'il te plaît ? Superbi Squalo, présenta-t-il pour eux, numéros deux de la Varia.

- « J'ai parlé au Neuvième de cette affaire, commença-t-il en surprenant le père et le fils par cette rapidité d'action. Il était en colère bien sûr. Il va appeler Sawada directement et l'obliger à remettre les pendules à l'heure avec ses gosses. Les Vongola prendront en charge tout les dégâts qu'ils ont causé et il autorise la Varia a intervenir s'ils dérapent de nouveau. Il nous demande juste de ne pas tuer les candidats successeurs, râla-t-il. Il les verra lui même en venant au Japon. Il fait toutes ses excuses aux Yamamoto et leur offrira un dédommagement. »

- Ok, je vais surveiller la situation ici alors, approuva-t-il. Merci Squalo-nii, sourit-il.

- « C'est rien Gio. Si ces imbéciles te causent des problèmes on va leur faire leur fête. On arrive la semaine prochaine de toute manière. Il faut que tu calmes Xanxus. Il est imbuvable quand tu n'es plus dans les parages, dit-il en amusant le petit groupe. Son Ciel lui manque je crois, se moqua gentiment le squale. On gérera en arrivant ne t'inquiète pas. On ne les laissera pas mettre le bazar comme ça. »

- Ok, super, sourit-il. J'appellerai Nii-san tout à l'heure.

- « Merci, ça le calmera. »

Ils se saluèrent ensuite, Gioleo raccrochant avant de se tourner vers l'ancien assassin.

- Avec cela, vous devriez être tranquille mais je vais veiller tout de même. Voici mon numéros de téléphone. Envoyez moi les factures et appelez moi au moindre soucis.

L'homme approuva et Gioleo salua le père et le fils, les remerciant pour le repas.

- Voilà une bonne chose de faîte, remarqua Gioleo en sortant de là pour rejoindre leur voiture. En espérant qu'il n'y aura plus d'autres problèmes. Il va falloir gérer en ville aussi où on finira par avoir des problèmes avec les Vindice.

- L'alouette sera ravie de s'en charger, remarqua Fran l'air de rien.

- Sûrement, s'amusa Gioleo, mais on va aider un peu quand même. Kyoya ne peut pas être partout. Fran, tu peux ?

- Haï ! répondit-il. Je vais aller m'amuser un peu, dit-il de sa voix plate habituelle.

- On va aider avec les autres Varia présents, proposa Cesare.

- Très bien. Vous me direz ce qu'il en est, clôtura-t-il alors qu'ils acquiesçaient.

Cette après midi là comme toute la soirée, Fran disparus de la demeure. Gioleo avait passé des consignes à l'équipe de la Varia présente au manoir pour se charger des problèmes en ville, expliquant que le Nono reprendraient les choses mais que d'ici là, les Vongola ne devaient plus être reliés à ce genre d'actes de bas étage à leurs yeux. Ce soir là, il s'isola avec Reborn au stand de tir, parlant de tout cela, rassuré lorsqu'il reçut les félicitations de l'hitman pour sa gestion des choses. De l'avis de l'Arcobaleno, son Ciel avait déjà tout d'un très grand boss et il avait l'attitude et le savoir nécessaire, ferme et doux à la fois, intransigeant et compréhensif. Il manquait juste de pratique et donc d'un peu d'assurance dans ce rôle. Il s'appliqua donc à le rassurer, sachant que c'était là tout ce dont il avait besoin à cet instant et ce fut détendu que Gioleo alla se coucher ce soir là.

Le lendemain, au petit déjeuner, alors qu'il mangeait avec ses trois gardiens, il avait vu Kyoya débarquer au domaine, sentant aisément sa colère, cela l'alertant et l'inquiétant sur le champs. Il n'eut pourtant pas l'occasion de demander quoi que ce soit que le nuage sautait littéralement sur la brume, tonfa sortis pour le mordre à mort de toute évidence. Il regarda cela sans comprendre :

- Kyoya ? Fran ? Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il avec angoisse en les suivant alors qu'ils étaient déjà dans les jardins.

Il voulait comprendre, craignant un conflit entre ses éléments, la chose le tendant terriblement.

- Je vais mordre à mort cet herbivore pour trouble à l'ordre, claqua Kyoya l'air très énervé.

- Fran ? interrogea Gioleo en se tordant les doigts.

Il sentit Dante poser une main tranquillisante sur son épaule, Reborn sautant sur l'autre.

- Il se pourrait que j'ai testé quelques illusions sur l'alouette hier soir, répondit-il simplement en évitant un coup de tonfa. Alouette-san, c'est dangereux ces choses, dit-il l'air ennuyé en désignant ses armes.

Kyoya lui sauta dessus, agacé et Gioleo soupira de soulagement. Ce n'était qu'une petite chamaillerie comme il en voyait souvent dans la Varia, rien de grave et il le sut sur le champs avec cette explication. Fran avait voulu titiller le nuage et il récoltait la monnaie de sa pièce. Ce n'était qu'un genre de jeu et de taquinerie façon mafieux loufoque. C'était presque comme si ses deux gardiens faisaient plus ample connaissance et nouaient des liens, à leur manière mais c'était bien ce qu'il se passait, le détendant. Il sourit, finalement un peu amusé par la situation qu'il avait déjà imaginé connaissant Kyoya et Fran.

- Ok mais ne ruinez pas le jardin s'il vous plaît, dit-il simplement en retournant à son petit déjeuner.

Amusés eux aussi, Dante et Reborn en firent autant, se désintéressant du combat. Il fut amusant de voir Fran se mettre à user d'illusions pour titiller davantage le nuage qui lui rendait bien et l'un dans l'autre, Gioleo se dit que ça permettait aux deux de s'entraîner et de se défouler. Il espérait seulement que Fran ne finirait pas en trop mauvais état. Il fallut plusieurs heures pour que le calme revienne avec un Kyoya apaisé et un Fran couvert de bosses et de bleus. Pourtant, ce fut assis l'un à côté de l'autre que les deux troubles fêtes avaient bu le thé que leur Ciel avait fait amener pour eux.