Chapitre 7 :

Le mentor squale

Avec l'affaire du Takesushi et les chamailleries de la brume et du nuage, ce fut après un week-end riche en événements que Gioleo, Dante et Fran retournèrent au collège. Il y eut d'ailleurs un changement notable ce jour là dans le regard de Yamamoto sur Gioleo. Il était beaucoup plus calme, beaucoup plus tranquille. Il lui avait même souri légèrement lorsqu'ils s'étaient croisés et cela avait soulagé grandement le lion de la Varia. Cette semaine là fut douce et agréable pour eux, ponctuée par quelques bagarres enfantines entre Fran et Kyoya. La brume semblait adorer taquiner son alouette préférée comme il le disait au grand agacement du nuage. Et ce spectacle attendrissait Gioleo heureux de les voir presque s'entendre à travers ça même si peu étaient de cet avis en les regardant se battre. Mais le Ciel lui, savait pertinemment que c'était exactement ça, souriant lorsqu'il voyait Kyoya sauter sur Fran ou Fran enquiquiner Kyoya. Le vendredi, ce fut avec ses trois gardiens collégiens qu'il rentra au manoir après les cours, le préfet et l'illusionniste se chamaillant encore. Fran avait vraiment le truc pour faire réagir son collègue et ensuite éviter ses coups de tonfa, l'énervant tout en lui donnant un défi qui l'excitait. C'était la première occasion pour Kyoya de se frotter à un illusionniste et Gioleo soupçonnait qu'il en profitait pour découvrir la chose et ses faiblesses. Fran quand à lui ne voulait que s'amuser un peu de toute évidence même si cela constituait un excellent entraînement pour lui aussi.

Ils étaient à peine rentrés, installés dans le dojo pour un petit entraînement auquel Reborn s'était joint, qu'un dérangement était survenu subitement. Le majordome de la demeure, Akinori, était entré, l'air tendu et agacé :

- Vongola-sama ? appela-t-il respectueusement

- Oui ? répondit-il.

- Le boss du CEDEF est ici avec ses trois fils, dit-il en faisant tomber un silence lourd sur le groupe. Il a... exigé, dit-il en grimaçant de colère, de vous voir.

- J'imagine qu'il sait désormais, soupira Gioleo en se levant. Non, arrêta-t-il en voyant ses gardiens suivre. Je vais les voir avec Cesare et Valentina, dit-il en faisant apparaître ses deux hommes de mains jamais très loin de lui. Je ne veux pas qu'ils sachent tout de suite de qui je m'entoure.

Les gardiens n'eurent pas l'air ravis du tout mais ils plièrent tous sous le regard autoritaire et sûr de leur Ciel.

- Très bien, approuva Reborn.

Gioleo lui sourit devant la confiance qu'il affichait à son égard. Il rejoignit ensuite le majordome et ses deux gardes sur la coursive.

- Où sont-ils ? questionna-t-il.

- Dans le salon de réception, répondit le majordome.

- Bien, réglons ça rapidement, dit-il avec détermination.

Il se mit donc en route sur les coursives extérieures, se tenant droit et assuré. Il ne fallut pas longtemps avant d'atteindre la pièce et il laissa son majordome ouvrir les panneaux pour lui, s'effaçant ensuite pour le laisser entrer. Là, il trouva son père biologique qui n'avait plus sa place dans son cœur et s'il n'avait pas de photo de lui dans les renseignement récoltées en vue du test, il ne l'aurait peut-être pas reconnu. Après tout, il ne l'avait pas revu depuis son arrivée en Italie neuf ans plus tôt. Autour de lui, il y avait ses frères de sang. Masamune, vingt ans, l'aîné qui comme les deux autres ressemblait beaucoup à son père. Il le regardait avec condescendance et dégoût, installé un peu n'importe comment sur les tatamis à la droite du boss du CEDEF. Venait ensuite Hanabusa, dix neuf ans, agenouillé au sol, son regard bleu perçant à travers ses lunettes le scrutant sous toutes les coutures. Pour terminer, installé près de l'aîné, il y avait Ryoichi, dix sept ans qui gigotait un peu comme s'il ne tenait pas en place. Leurs regard au mieux froid au pire clairement hostiles tombèrent sur lui sans l'émouvoir et il entra tranquillement, avançant pour aller s'agenouiller en face d'eux, Cesare et Valentina se postant derrière lui quand le majordome restait à la porte.

- Alors c'est toi le microbe qui prétend prendre ma place, commença Masamune agressif et moqueur.

Gioleo ne releva pas, impassible alors qu'il sentait aussi un certain choc de la part d'Iemitsu en le regardant. Peut-être à cause de son étonnante ressemblance avec le Primo désormais flagrante. Il sentit Cesare et Valentina se tendre terriblement, énervés mais il les tempéra d'un geste, terminant de s'installer calmement.

- Nakasu-san, peut-on avoir du thé ? demanda-t-il à son majordome.

- Hai Vongola-sama, répondit-il en appuyant le nom.

Iemitsu s'étrangla un peu au nom, s'offusquant alors que l'homme refermait les panneaux et s'en allaient.

- Vongola-sama ? Pour qui tu te prends au juste Tsuna ? posa-t-il durement.

- Plus personne ne m'appelle par mon nom de naissance depuis mes cinq ans. Je suis officiellement Gioleo Di Vongola depuis que Jii-chan a changé mon nom. Il est donc normal que l'on m'appelle ainsi.

- Montre un peu plus de respect envers le Neuvième Tsuna, réprimanda le boss du CEDEF.

- Il n'a jamais été dérangé que je l'appelle de cette manière bien au contraire alors je ne vois pas pourquoi j'arrêterais, répondit-il calmement. Pourquoi êtes vous venu chez moi ? demanda-t-il.

- Cette maison est aux Vongola pas à toi, rétorqua l'homme énervé.

- Faux. Cette demeure a été acheté par la Varia avec l'argent de son boss et mise à mon nom. Elle est à moi et à Xanxus-nii, dit-il en voyant ses frères de sang tiquer à l'appellation. Pourquoi êtes vous là ?

- Tu n'es plus candidat au poste de Decimo, dit-il durement. Tu n'y as pas droit et je n'ai jamais permis cela. Je suis ton père et c'est moi qui décide. Cette place revient à tes aînés qui se départagerons au test de succession. Tu es bien trop jeune, faible et ignorant de ces choses là. Ce serait une honte pour les Vongola que de te voir simplement participer au test.

- Dit celui qui a permis des attaques envers un affranchi, répondit immédiatement Gioleo en le faisant grimacer de colère.

- Pour qui tu te prends morpions ! claqua Masamune en se redressant brutalement.

- Si cette affaire avait éclaté aux yeux des autres famiglia, reprit calmement le lion de la Varia. Nous aurions eu a subir bien plus de dommages. Yamamoto-san était sur le point de contacter les Vindice, claqua-t-il. Vindice qui interviendrons tôt ou tard si les interférences avec les civils ne cessent pas très vite. Et successeur ou non, boss du CEDEF ou non, personne n'échappe aux Vindice. Cela serait un déshonneur pire encore pour la famille. Et vous avez forcé le neuvième a faire des excuses et à fournir un dédommagement pour faire passer ça. Heureusement que Yamamoto-san est compréhensif et respectueux des Vongola pour ne pas faire d'histoires malgré le tord causé.

- Tu oses me faire la leçon ! s'agaça Iemitsu.

- Puisque c'est visiblement nécessaire, répondit-il. Il aurait fallu leur apprendre, dit-il en regardant ses aînés, que ce n'est pas parce que l'on est dans la Mafia que tout est permis, bien au contraire, surtout si on se prétend Vongola.

- Tu es devenu bien effronté et irrespectueux en vivant en Italie, gronda-t-il. Cela t'amuse de bafouer l'éducation que le Nono a eu la générosité de t'apporter !

- Vous ne savez strictement rien de la vie que j'ai eu en Italie, répondit froidement Gioleo. Vous n'avez pas pris une seule fois de mes nouvelles en neuf ans et ne dîtes pas le contraire même Jii-chan le dit et le déplore. Pour votre information, ce n'est pas Jii-chan qui m'a éduqué, c'est mon grand-frère, Xanxus-nii et la Varia. Et ils ont fait cela à merveille.

- Aussi insolent, prétentieux et arrogant qu'eux, que ces traîtres ! claqua-t-il en récoltant une expression de pure colère de son cadet.

- Ils sont ma famille, dit-il en détachant chaque mot. Je vous défend de les insulter. Eux, ils ont toujours été là pour moi. Ils se sont occupés de moi, ils ont veillé sur moi, tout le contraire de vous. Et sans la Varia, les Vongola ne seraient pas ce qu'ils sont que vous l'admettiez ou non. Jii-chan se fait vieux comme ses gardiens et c'est clairement sur la force de Xanxus-nii et de ses hommes que repose la force de la famille. Tout le monde le sait et le dit. C'est la Varia que nos ennemis craignent, pas la neuvième génération. Ils ont toujours été extrêmement loyaux envers les Vongola et ont sué sang et eau pour eux. Alors faîte attention à ce que vous dîtes, trancha-t-il. Quoi qu'il en soit. Je suis candidat au poste de Decimo et ni vous ni personne ne pouvez me refuser cela. C'est mon droit du sang et même Jii-chan concède cela. Si je ne suis pas digne, je serais éliminé au test alors vous n'avez pas à vous en faire avec ça.

- Toi espèce de..., s'énerva Iemitsu coupé par un bruit tonitruant.

- Voi ! hurla une voix bien connue qui détendit et fit sourire immédiatement Gioleo tournant le regard vers la porte.

- La ferme déchet ! fit une autre qui le réjouit plus encore.

Une seconde plus tard, le panneau donnant sur la pièce s'ouvrit brusquement, révélant Xanxus dans toute sa splendeur. Il balaya l'endroit des yeux, grimaçant de dégoût devant les quatre Sawada présents. Il se concentra pourtant sur Gioleo qui lui sourit largement :

- Xanxus-nii, dit-il avec tendresse.

Le jeune homme entra alors rapidement, allant droit vers lui pour se tenir dans son dos et venir ébouriffer ses cheveux, Gioleo ravi. Derrière lui, Squalo entra, suivit de Lévi, Lussuria, Mammon et Belphegor.

- Gio-chan ! s'écria Lussuria en se précipitant pour se jeter à genoux près de lui.

Il l'étreignit, déposant un bisou bruyant sur sa joue, faisant grimacer sa famille biologique. Pour sa part, il aimait beaucoup les câlins du boxeur.

- Salut Lulu-nii, sourit-il largement. Mammon-nee, dit-il lorsque l'Arcobaleno vint se poser sur ses genoux.

Il salua Squalo, Lévi et Bel qui se tourna vers les intrus chez eux :

- Ushishi, ricana-t-il. Les roturiers sont là.

- Qu'est-ce que tu fiches chez nous déchet ?! claqua Xanxus fusillant Iemitsu du regard.

- Je suis venu mettre fin à votre petite mascarade, répondit-il. Tsuna ne participera pas au test de succession et je ne vous laisserais pas vous servir de lui pour prendre le contrôle des Vongola.

- Voi ! Imbécile d'Iemitsu ! hurla le squale furieux.

- C'est Gioleo pas Tsuna, remarqua Lévi.

- Il a le droit de participer au test de succession. Il a lui aussi le sang du Primo, remarqua Xanxus. Ce n'est pas toi qui décide déchet et tu pourras dire ce que tu veux, si Gio veut participer, il participera. Il a déjà l'allégeance de la Varia. Il n'y a que lui que nous pourrions accepter comme boss. Si tu n'es pas content, je te flingue, dit-il en sortant l'un de ses X-gun alors que son autre main était toujours dans les cheveux de son petit frère.

Devant eux, ses trois frères biologiques ne faisaient plus vraiment les fiers face au regard tranchant de Xanxus, son aura meurtrière. C'était probablement la première fois pour eux qu'ils se retrouvaient face à quelqu'un de cette trempe, un véritable assassin et le fait que Xansus ne cache rien de son énergie furieuse n'était pas sans effet sur eux et leurs instincts primaires. Peu pouvaient se vanter de rester maîtrisé en étant mis en présence de Xanxus pour la première fois.

- Gio ressemble comme deux gouttes d'eau au Primo si ce n'est qu'il n'est pas blond aux yeux bleus ! s'exclama Squalo. Personne ne pourrait réfuter son droit du sang que ça te plaise ou non.

- Vu les conneries que tes déchets de fils ont déjà fait ici pour nuire aux Vongola, il vaut largement mieux que Gio soit le prochain boss de toute manière. Il est pas con à ce point lui. Je les aurais flingué si le vieux ne s'y était pas opposé, gronda-t-il en intimidant visiblement les trois jeunes hommes. Gio connaît la famiglia lui au moins.

- C'est un faible gringalet sans flammes, sans compétence, sans caractère et à la santé défaillante, rétorqua Iemitsu en enrageant littéralement la Varia. Il n'a pas sa place dans cette famille.

Gioleo se leva souplement, empêchant efficacement ses frères et sa sœur de sauter sur l'homme qui avait déjà l'arme de son grand-frère pointée sur lui. Il posa d'ailleurs une main apaisante sur le bras de Xanxus, lui souriant pour le détendre avant de reporter son attention sur les autres, bien plus froid.

- J'ai le droit de tenter ma chance que ça vous plaise ou non, posa-t-il. Et je le ferai. Maintenant, le test comprend une série d'épreuves faîtes pour trouver celui qui est digne d'être le boss des Vongola. Il nous départagera. Si je suis tellement inapte, vous n'avez pas à vous en faire de toute manière et les autres candidats auront l'occasion de me sortir de la compétition dés le début s'ils le veulent.

- Tu n'as ni gardien ni soutien de toute façon. Tu ne pourras même pas faire le premier test, se moqua son père biologique.

- Alors inutile de perdre votre temps ici avec ça, remarqua-t-il sans se démonter.

- Maintenant, les déchets dégagent de chez nous, ordonna Xanxus. Tout de suite.

- Dehors ! appuya Squalo en s'approchant et en levant son épée.

Les quatre japonais ne se firent pas plus prier, les deux plus âgés pestant contre la Varia en quittant les lieux. Aussitôt qu'ils furent partis, Gioleo se retourna pour étreindre son grand frère, souriant largement lorsque celui-ci posa sa grande main dans ses cheveux.

- Tu m'as manqué Nii-san, dit-il en repassant à l'italien. Vous m'avez tous manqué.

- Combien de fois ce déchet est venu te faire chier ? questionna Xanxus.

- C'était la première et il n'était pas là depuis longtemps.

- S'il revient nous emmerder je me charge de son cas, grogna-t-il.

- Je n'en doute pas, rit-il en s'écartant. Kyoya est ici, s'enthousiasma-t-il ensuite. Il faut que je vous le présente.

- Le fameux nuage. J'ai hâte de voir ça, sourit Squalo.

Ils suivirent donc leur lion jusqu'au dojo où le nuage était reparti dans un combat avec Fran, Reborn et Dante semblant compter les points au bord du terrain.

- Qu'est-ce que Fran a fait cette fois ? demanda-t-il avec amusement alors qu'ils se retrouvaient près d'eux.

- Il l'a juste appelé « ma petite alouette », répondit Dante.

Fran le percuta dans la seconde suivante, envoyé dans le décor par un Kyoya à l'air froid mais que Gioleo vit fier de lui. Les tonfa de son nuage avait déjà disparu alors qu'il se tenait droit, déchaussé sur les tatamis. Et il fixait Xanxus dans les yeux, celui-ci en faisant de même. Ils se jaugèrent en silence, le tigre souriant en lui même, voyant d'un coup d'œil que le gamin qu'il avait vu il y avait bien des années était devenu encore plus redoutable qu'il l'avait imaginé à l'époque. C'était clair et net. Sans un mot, ils semblèrent s'accepter l'un et l'autre. Mais cela, seul Gioleo et Reborn le virent, le premier souriant lorsqu'il vit ses deux gardiens casser le contact en même temps, Kyoya reportant son attention sur les autres Varia qui l'observaient. Gioleo fit les présentations avec joie et son nuage ne décocha pas un mot, décrétant finalement qu'il partait. Son Ciel sourit en approuvant, le laissant s'en aller sans plus de cérémonie.

- Je l'aime bien ce gamin, sourit Squalo appréciant ce qu'il avait vu.

- Kyoya est génial et il est devenu très fort, s'extasia Gioleo heureux de voir son nuage accepté par sa famille. Venez, je vous fais faire le tour de la maison, dit-il ensuite joyeusement.

Il leur fit donc visiter la demeure, très heureux de les retrouver, se détendant en leur compagnie. Ce fut un joyeux bazar chez eux ce soir là, l'ambiance Varia s'installant à Nanimori. Le lendemain, on décida d'aller manger sushi, la chose un peu emblématique du pays pour les étrangers réclamée par plusieurs des nouveaux arrivants. Ce fut donc pour cela qu'ils se retrouvèrent devant le Takesushi au déjeuner, chahutant joyeusement. La Varia additionnée des trois gardiens européens de son lion entra dans l'établissement, surprenant Tsuyoshi qui travaillait là sans un seul client, résultat des dégâts des Sawada. Il sourit pourtant en le reconnaissant, les saluant poliment. Ils prirent place, Takeshi vite attiré par le remue-ménage qu'ils causaient dans le restaurant et qui le surprit visiblement lorsqu'il les découvrit en train de se chamailler à grand cris. S'il fut ahuris un moment, il se rassura avec la tranquillité de son père ne semblant pas s'en inquiéter.

Ils commandèrent un repas quelques peu gargantuesque, certains comme Levi, Squalo ou Lussuria ayant de gros appétits. Et durant tout leur déjeuner, Gioleo ne manqua pas le regard curieux de son camarade de classe sur eux restant travailler avec son père pour les observer. Finalement, Squalo se leva pour aller s'accouder au comptoir en face de Tsuyoshi, l'air quelque peu froid. Gioleo le suivit, bien plus chaleureux et doux avec son sourire.

- Alors c'est vous Yamamoto Tsuyoshi ? commença le squale sous le regard tendu du fils.

- Et vous êtes ? répondit gravement l'homme en le fixant dans les yeux.

- Yamamoto-san, commença Gioleo souriant, permettez moi de vous présenter Superbi Squalo, actuel détenteur du titre d'Empereur de l'Épée, dit-il en stupéfiant les deux japonais.

- Quel style ? demanda l'italien.

- Shigure Soen Ryu, répondit-il.

- J'ai déjà brisé ce style, soupira le requin.

- Hey ! se vexa Takeshi. Le Shigure Soen Ryu est parfait.

- Aucun style n'est parfait gamin, répondit-il.

- C'est quoi le vôtre ? demanda l'adolescent piqué au vif.

- Je n'ai pas de style à proprement parler. Le mien est constitué de tout les styles que j'ai affronté et brisé. Et toi tu fais quoi gamin ?

- Le même que mon père, répondit-il.

- Depuis longtemps ?

- Quelques semaines.

- Un débutant, sourit le squale. T'as encore du chemin à faire pour jouer au fier, ricana Squalo.

- Le Shigure Soen Ryu est parfait, s'obstina-t-il.

- Oh, fit l'Empereur amusé. J'ai déjà vaincu ce style mais tu pourras peut-être essayer de me prouver ça un jour gamin.

- Aujourd'hui si vous voulez, rétorqua-t-il immédiatement.

- Takeshi, prévint son père.

- Ton style est parfait ! défendit son fils en le touchant.

- Tu as encore beaucoup à apprendre et tu n'es certainement pas de taille contre l'Empereur de l'Épée, dit-il alors que tous suivaient la conversation maintenant.

- Je ne vais pas te laisser être insulté, s'agaça-t-il.

- Tu veux défendre ton honneur et celui de ton père ? sourit Squalo. C'est bien mais avec un style bancal et si peu d'expérience, tu pars perdant, rit-il.

- Notre style n'est pas bancal !

- Ok alors prouve le moi, provoqua-t-il.

- Avec plaisir. Il y a un dojo derrière.

- Alors on y va, répondit le squale amusé.

- Takeshi, soupira son père.

Son fils lui envoya un regard brûlant et il abdiqua.

- D'accord mais au shinai, dit-il.

Il n'en fallut pas plus pour faire décoller le quatuor du restaurant et rejoindre le dojo de la maison. Les deux épéistes prirent des shinai et allèrent sur les tatamis, Gioleo et Tsuyoshi restant au bord pour regarder. L'adolescent était piqué au vif pour son père, le regard tranchant, Squalo bien plus léger et amusé. Seulement, comme dans chaque duel à l'épée dans lequel il se lançait, il avait un minimum de sérieux. On lança bientôt le top départ et le combat s'engagea, les shinai s'entrechoquant. Pour Gioleo qui pratiquait l'épée lui aussi, comme pour Tsuyoshi, il fut évident que l'Empereur laissa un bon moment au jeune homme pour montrer ce qu'il savait faire, se laissant attaquer, parant sans répliquer. Seulement, sa supériorité était évidente et il ne lui fallut qu'un seul assaut pour désarmer et envoyer au tapis un Takeshi qui n'avait rien compris. Mais il réalisa finalement, se tendant, visiblement en colère contre lui même. Il fut donc bien surpris par les applaudissement de Gioleo et de son père.

- Très beau, complimenta le lion de la Varia. Tu te débrouilles très bien pour quelqu'un qui ne pratique que depuis peu de temps. C'est prometteur.

- C'était bien Takeshi mais tu n'es pas encore prêt pour un tel adversaire, posa son père. Superbi-san est officiellement le meilleur épéiste au monde.

- Voi ! hurla d'ailleurs celui-ci l'air agacé.

Les deux japonais restèrent surpris, ne comprenant pas quand Gioleo souriait largement, sachant ce qu'il se passait.

- Debout gamin tu m'énerves ! cria-t-il. Allez debout, dit-il en prenant l'adolescent par le col pour le remettre sur ses pieds. Tien, fit-il en lui balançant son shinai. Tu te tiens pas bien ! claqua-t-il. Écarte les pieds, veille à tes appuis ! Il n'y a pas que ton épée qui compte, expliqua-t-il brutalement en lui crochetant les jambes pour le mettre comme il voulait. Comme ça ou tu perdras trop facilement ton équilibre !

Pendant quelques instants, il lui asséna littéralement une pluie de conseils, exprimant pourtant un énervement clair, en colère. Sur le côté, Tsuyoshi se demandait ce qu'il se passait, Gioleo souriant toujours plus.

- Que fait-il ? demanda le père en se penchant vers le petit brun.

- Il a simplement bien vu de quoi Yamamoto-kun est capable, répondit le lion de la Varia.

- Tu me saoules ! cria le squale sur l'adolescent ahuris devant lui. Putain tu pourrais être sacrément bon mais tu fais n'importe quoi ! La technique pure ça sert à rien crétin ! C'est pas les styles qui sont parfaits abruti ! C'est comment nous on s'en sert ! Et y a rien là dedans ! beugla-t-il en lui donnant un coup dans la poitrine et une taloche derrière la tête. Merde, elle est où ta détermination ! Tu m'énerves ! T'es à des années lumière de pouvoir me battre mais putain tu pourrais être bien meilleur si tu te bougeais un peu ! On recommence !

Perdu, Takeshi suivit le mouvement alors que Squalo ramassait le second shinai.

- Fait pas le con, dit-il. Fait gaffe à tes appuis, à la tension dans tes bras. Pas de gestes inutiles et dose ton énergie ! cria-t-il en se jetant sur lui.

Longuement, on vit l'argenté assaillir Takeshi de coups mais aussi de conseils, s'énervant, s'agaçant comme à son habitude. Il n'y avait jamais qu'avec Gioleo qu'il parvenait à rester calme. Le jeune homme finit d'ailleurs par se prendre au jeu, obéissant, appliquant ce qu'il lui disait et ce fut alors nettement que l'on vit l'amélioration.

- Votre fils a beaucoup de talent Yamamoto-san, remarqua Gioleo.

- Oui mais il manque encore de résolution et d'un but. Il voulait devenir base balleur professionnel, soupira-t-il. C'était tout pour lui et avec cette histoire, c'est devenu impossible. Plus personne ne veut le recruter avec les horreurs qu'ils ont fait courir sur lui. Il n'est pas très fort à l'école non plus et ses sois-disant amis l'ont lâché après sa sortie de l'équipe du collège alors il ne sait plus trop ce qu'il va faire maintenant ni où il en est. Je lui ai appris le kendo pour qu'il puisse se défendre et il s'y est accroché dernièrement. Pour ne plus se faire avoir, pour me protéger aussi je le sais et c'est pour ça qu'il a voulu affronter Superbi-san.

- Je comprend, sourit tristement Gioleo. Même si ça n'arrange rien, je suis profondément désolé de ce qui vous a été infligé.

- Vous vous êtes déjà excusé et vous, vous n'avez rien fait de mal au contraire. Vous avez même mis fin à ça. Je ne vous reproche rien. Sawada en revanche..., gronda-t-il.

- Il va entrer en compétition peut-être, dit-il en retournant son attention sur son camarade.

- Peut-être, on verra. Il pourrait. Il est doué mais il devra apprendre d'autres styles d'abord. Le Shigure Soen Ryu n'est pas utilisable en compétition ordinaire. Il est fait pour les combats réels.

- Il a encore le temps et il apprend vite de toute évidence, s'amusa-t-il en regardant Squalo lui mettre une autre taloche derrière la tête.

- Il veut lui apprendre ? s'étonna Tsuyoshi en regardant le duo.

- Squalo sait reconnaître les potentiels et ça l'énerve quand ils ne sont pas utilisés au mieux, rit Gioleo. C'est un perfectionniste. S'il fait ça, c'est parce qu'il sait que Yamamoto-kun est capable de beaucoup plus, probablement même de l'égaler au moins, dit-il en le surprenant beaucoup.

- Comment le savez vous ?

- Squalo adore les bons duels à l'épée et les bons adversaires. Il les respecte beaucoup. Mais rares sont ceux qui lui arrivent à la cheville et il s'ennuie parfois si on veut. Ce qu'il fait là, c'est peaufiner un talent qui pourra peut-être un jour lui donner un défi intéressant, dit-il alors que le père comprenait. Squalo affronte des épéistes de tout horizons, dans et hors du Milieu, alors il se fiche de la provenance. Il veut juste ne pas voir de capacité d'épée gâchées et peut-être avoir un jour un bon camarade de jeu.

- Je vois, sourit Tsuyoshi. Il va faire ça longtemps ?

- Probablement jusqu'à l'épuiser, rit le lion. Mais il ne lui fera aucun mal vous avez ma parole. Nous pouvons retourner au restaurant. Il va y en avoir pour un moment je crois.

Le père approuva, jetant un regard à son fils attentif à son professeur impromptu, se disant que ça lui ferait du bien d'avoir quelqu'un d'autre que lui. Dernièrement, son fils n'avait plus de contact avec personne alors c'était une bonne chose surtout s'il pouvait avoir un aussi bon professeur dans cette pratique qui seule lui avait permis de faire quelque chose et de ne pas lâcher prise dernièrement. Ils réintégrèrent le restaurant où tous se chamaillaient au milieu d'un beau bazar. Gioleo retourna s'asseoir avec les siens, tout sourire, attirant leur attention.

- Il est où ce stupide requin ? demanda Xanxus.

- Il s'est trouvé un élève et un camarade de jeu, répondit-il en les surprenant.

Ce fut sans Squalo qu'ils terminèrent leur repas et s'en allèrent un peu plus tard. De temps à autre, on avait entendu le cri caractéristique de l'épéiste qui semblait bien s'amuser. Ils rentrèrent après avoir remercié le restaurateur, Gioleo le complimentant pour le repas qu'il avait beaucoup aimé. S'il mangeait japonais régulièrement en Italie, les sushi d'un maître en la matière étaient tout de même autre chose. Ils rentrèrent tranquillement, partant ensuite pour un peu d'entraînement ou de pure flemmardise pour certains. Gioleo demanda à Lussuria de l'accompagner pour un combat à mains nues sur les tatamis. Celui-ci en fut ravi et ils se mirent au travail sous le regard de Dante et Reborn. Fran avait disparu et Gioleo soupçonnait qu'il était reparti enquiquiner Hibari. Mammon était invisible, Levi et Bel s'entraînant aussi quand Xanxus prenait le soleil allongé sur la coursive extérieure le long du dojo, son œil discret restant pourtant sur son petit frère. Ce fut sans surprendre personne que Gioleo eut le dessus sur le boxeur. Le lion de la Varia était incontestablement le meilleur à mains nues parmi eux. Le problème était qu'il n'avait plus de défi en la matière avec son entourage. Il s'améliorait en affrontant des styles de combats différents et en tout genre mais plus vraiment dans son style pur, la chose le frustrant un peu.

- J'ai peut-être une idée, remarqua Reborn lorsqu'il vint s'asseoir au bord des tatamis.

- Laquelle ? demanda l'adolescent en venant le prendre dans ses bras.

Reborn se laissa faire, la chose habituelle pour lui maintenant. Gioleo était proche de ses gardiens, câlin avec lui, comme avec son frère ou Fran. Il l'était moins avec Dante et Kyoya peu à l'aise avec ça, préférant sa simple présence et il veillait toujours à ne pas les embarrasser. L'hitman sourit en se retrouvant contre son Ciel dont la chaleur aussi bien physique que morale était toujours aussi communicative.

- Il y a un Arcobaleno qui pourrait beaucoup t'aider pour t'améliorer en art martiaux et il aime enseigner. C'est un ami. Je crois qu'il pourrait être un professeur intéressant pour toi. C'est un maître en art martiaux. Il est chinois, Fon. Je pourrais lui demander s'il peut venir t'entraîner un peu si tu veux.

- Vraiment ? J'aimerais bien, sourit-il. J'arrive a adapter mon style aux adversaires divers mais je n'avance plus beaucoup.

- Fon est le meilleur que je connaisse dans ce domaine. Il pourra t'aider à t'améliorer si tu veux.

- Ok, tu peux l'appeler et le laisser venir ici si tu as confiance en lui.

- Ne t'en fait pas. Fon est plus que digne de confiance. Il est fiable et droit, honorable. Je pense que vous vous entendrez très bien, sourit-il. Je vais le contacter, assura-t-il.

- Merci Reborn.

Celui-ci sourit, heureux de sentir son Ciel enthousiaste à cette idée. C'était tout de même fou. Avec son beau sourire, sa gueule d'ange et ses petites tendances manipulatrices héritées de sa charmante famille mafieuse, Gioleo serait certainement capable d'obtenir absolument tout ce qu'il voulait sans que l'on comprenne ce qu'il se passe. Quelque part, il trouvait ça dommage que son Ciel ne se serve pas trop de ça volontairement. Mais il était certain qu'il pourrait le pousser à le faire avec e temps. Cela ferait assurément de Gioleo un prodigieux manipulateur, certain qu'il pouvait le devenir. Comme promis, il joignit donc son homologue de la Tempête, lui demandant s'il pouvait venir et ce fut intrigué que celui-ci accepta, se disant que jamais Reborn ne lui avait demandé une telle chose. Il avait qualifié l'adolescent de petit prodige des arts martiaux ayant besoin d'un maître à sa hauteur. Le fait que l'hitman soit élogieux ainsi avec quelqu'un était assez exceptionnel pour qu'il veuille rencontrer le jeune homme.

Ce fut ainsi que quelques jours plus tard, alors que Gioleo s'entraînait avec Kyoya dans le dojo, qu'il arriva, vite accueillit par Reborn. Il n'y avait personne en vu, les deux adolescent s'entraînant dans un silence emplit de concentration, démontrant l'un et l'autre leur talent. Les deux arcobaleno s'installèrent dans un coin pour observer sans un bruit, Reborn souriant en sentant aussitôt l'intérêt du chinois pour les deux combatants de génie. Il fallut une bonne demi heure pour que finalement, Gioleo ne décide de mettre fin à l'entraînement en accélérant soudain pour surprendre Kyoya et le bloquer complètement, remportant l'affrontement.

- Gagné, s'amusa-t-il innocemment en relâchant son nuage.

- Revanche, gronda le nuage vexé.

- Plus tard si tu veux. J'ai un invité, remarqua-t-il en se tournant vers les Arcobaleno.

Il offrit son sourire si chaleureux à l'Arcobaleno de la tempête qui eu l'air surpris. Kyoya leur jeta un coup d'œil avant de s'en aller l'air désintéressé. Gioleo le salua joyeusement, se fichant totalement de ne pas recevoir la moindre réponse. Le Lion de la Varia s'avança alors vers son gardien du soleil et son semblable, venant s'agenouiller avec eux.

- Bonjour, salua-t-il gentiment.

-Gioleo, permet moi de te présenter Fon, l'ami dont je t'ai parlé, commença Reborn. Fon, voici Gioleo Di Vongola, dit-il en le surprenant alors qu'il ne lui avait pas encore livré ce détail.

- Enchanté, dit-il alors avec sa calme politesse.

- Moi aussi, sourit Gioleo. Reborn, tu ne lui avais pas dis que j'étais un Vongola ? réprimanda-t-il en surprenant Fon qui pensait n'avoir rien laissé transparaître.

- C'est plus drôle comme ça, sourit-il d'un air sadique.

- Oui, surtout quand ça n'amuse que toi, remarqua-t-il.

- Surtout, approuva l'hitman.

- J'espère que ça ne pose pas de problème ? s'inquiéta-t-il ensuite en regardant le chinois.

- Aucun, rassura-t-il. Je suis juste un peu surpris. Je ne savais pas qu'il y avait un aussi jeune porteur du nom des Vongola. Je crois savoir que les test de successions commencent dans un mois ici à Nanimori ?

- Oui, approuva Reborn. Ce ne sera qu'une formalité pour Gioleo, assura-t-il légèrement en changeant de place pour s'installer sur les genoux de son ciel qui l'entoura de ses bras.

- Je croyais que les candidats étaient les trois fils de Sawada Iemitsu ? s'étonna-t-il. Tu es candidat aussi pour être Decimo ?

- Oui, approuva-t-il.

- Je considère qu'il l'est déjà, remarqua Reborn en surprenant son homologue. Une formalité. Les trois fils d'Iemitsu seront rapidement remis à leur place en jeune arrogant qu'ils sont.

- Tu es de la famille du Nono ? demanda-t-il alors l'air perdu.

- Oui et non, répondit-il en le laissant confus. En réalité, je suis le quatrième fils d'Iemitsu, lâcha-t-il en le surprenant. Mais je vis en Italie depuis des années avec Jii-chan. Les Sawada sont ma famille de sang mais je n'ai pas grandi avec eux.

- Pourquoi ?

- Parce que Iemitsu et sa femme sont des parents pitoyables, gronda Reborn. Bref, fit-il plus joyeusement. Gioleo a été élevé par la Varia, dit-il en le surprenant encore plus. Mais il les surpasse tous aux art martiaux maintenant. Il aurait besoin d'un meilleur professeur en la matière.

- Tu as déjà un très bon niveau de ce que j'ai vu, remarqua alors l'Arcobaleno de la Tempête. Je comprend que tu aies besoin de quelqu'un de plus expérimenté.

- Il continue à s'améliorer par lui même en affrontant toute sorte de style de combat, remarqua Reborn, mais il pourrait avancer plus vite avec quelqu'un comme toi.

- Je stagne en matière de combat à main nue, fit Gioleo. J'aimerais bien m'améliorer encore. Il y a plein de choses qui ne vont pas, fit-il avec humilité. Reborn m'a dit que vous étiez très fort et très bon professeur alors on se demandait si vous accepteriez de m'enseigner un peu ?

- Je dois avouer que bien avant d'arriver, j'étais très curieux de te rencontrer, remarqua Fon. Ce n'est pas tout les jours que Reborn dit que quelqu'un a du talent.

- Tu as dit ça Reborn ? sourit Gioleo en le regardant l'air heureux.

- C'est la vérité, répondit-il simplement en le faisant sourire davantage.

Gioleo le serra un peu plus contre lui, heureux comme un gamin que l'on félicitait et Reborn sourit avec tendresse, appréciant de voir son Ciel ainsi autant que le câlin qu'il lui donnait. Et cela, Fon ne le manqua pas, observant avec attention, attendrit par la scène. Peu pouvaient se vanter d'avoir vu l'hitman numéros un avec ce sourire si heureux et apaisé. Nul doute que le jeune homme n'y était pas pour rien et rien que pour cela, il pouvait déjà dire que c'était quelqu'un de bien.

- Je veux bien te donner quelques leçons, approuva-t-il. Cela pourrait être intéressant.

Il fut surpris par l'immense sourire très joyeux et chaleureux qui se dessina sur les lèvres de l'adolescent, la véritable chaleur et reconnaissance émanant de lui. Et ce fut donc à partir de ce jour que l'on vit Fon venir régulièrement pour entraîner Gioleo. Seulement très vite, il se mit à passer plus de temps chez eux. Il était tombé sous le charme de Gioleo, comme la plus part de ceux qui apprenaient à vraiment le connaître. Aussi, il ne rechignait pas à prendre le thé ou un repas avec lui dés qu'il l'invitait, faisant des séances de méditation avec lui. Il avait découvert avec plaisir que l'adolescent s'y livrait régulièrement autant pour travailler son esprit que ses flammes. Il avait aussi pu découvrir cet étrange groupe que formait la Varia et les proches de Gioleo, se demandant comment l'adolescent pouvait être aussi tranquille, sage, souriant, tempéré et patient après avoir grandi avec ces énergumènes. Mais ce qui l'avait le plus choqué avait assurément été de découvrir la liste des gardiens de son nouvel élève incluant Xanxus et surtout Reborn. Un Grand Ciel lumineux. C'était si rare et jamais il n'aurait cru possible que ces deux personnages de caractères, atypiques et forts acceptent de se faire gardien pour un adolescent de presque quatorze ans. Cela avait très vite donné une autre ampleur à Gioleo qu'il n'avait été que plus curieux de connaître. Et il n'était pas déçu, le jeune homme extraordinaire.

C'était donc avec joie qu'il lui enseignait, reconnaissant son talent certain et s'il était un bon enseignant, Gioleo était un excellent élève. Il était appliqué, travailleur, il écoutait attentivement, comprenait très vite et assimilait très vite. Son hyper intuition était aussi probablement responsable du fait qu'il savait très vite exploité en tout sens une nouvelle technique. C'était certain, Gioleo était un très grand combatant et il avait mérité les compliments de Reborn. Il était d'ailleurs plus que bon dans les nombreux style de combat qu'il apprenait avec son entourage. Et le jeune homme avait cette aura, cette manière de bouger, gracieuse et élégante qui le rendait presque poétique et félin lorsqu'il se battait.

Une autre surprise pour lui avait été de découvrir ses flammes, si puissantes, si pures, si belles. Elles étaient incroyable et ne faisaient que plus briller leur propriétaire qui les maîtrisait à merveille. Très vite, il avait fait venir I-Pin pour voir comment Gioleo réagirait avec elle et il était été touché et attendri de le voir se faire grand-frère pour elle, protecteur et doux, ne la considérant jamais comme membre de la Mafia mais comme une enfant à couvrir de tendresse. L'adolescent était vraiment touchant, impressionnant, fort et avec une grande âme. Il le prouvait à chaque instant à sa manière de veiller sur sa famille et sur son entourage, à leur donner ce dont-ils avaient besoin suivant les caractères, à savoir les apaiser et les conseiller au besoin... Reborn avait raison, Gioleo ferait un Ciel incroyable et il comprenait pourquoi son homologue s'était finalement harmonisé avec lui pour ensuite devenir son gardien.

Après l'arrivée de Fon, la vie avait trouvé un quotidien tranquille pour Gioleo et les siens à Nanimori. L'affaire des Yamamoto avait été très vite réglée une fois le Nono au courant, les dégâts au restaurant réparés, les excuses faîtes à Tsuyoshi qui s'était montré très indulgent, en restant là avec soulagement. Et après cela, les interférences avec les civils avaient cessé, les Sawada contraints et forcé de ne plus faire n'importe quoi par le Neuvième. Gioleo n'avait plus entendu parler ni de son père, ni de ses frères, ni de sa famille. Il savait pourtant que Iemitsu avait tenté de le faire espionner par ses hommes, chose à laquelle la Varia qui veillait avec attention, avait très vite remédié, le dissuadant. Cela ne les avait pas empêché de le faire aussi, assurant rapidement à Gioleo qu'il n'avait rien à craindre de ses frères, qu'ils n'étaient que des arrogants, orgueilleux qui n'y connaissaient rien à la Mafia et qu'il écarterait facilement.

Après la rencontre entre Squalo et Takeshi, ce fut quasi quotidiennement que le Squale allait chez lui pour l'entraîner, l'air de beaucoup s'amuser en faisant cela. Gioleo en était ravi, d'autant plus qu'il avait vu Takeshi plus heureux et énergique depuis qu'il travaillait avec l'argenté. Il s'était d'ailleurs mis à passer bien plus de temps avec son camarade qui était naturellement venu vers lui, intégrant son groupe d'ami dans lequel il avait été accueilli volontiers. Et très vite, Gioleo s'était énormément rapproché de lui. Il se sentait bien avec le jeune homme simple et léger, joueur une fois sa bonne humeur retrouvée. Il ne se prenait pas la tête, léger et rafraîchissant, rassurant aussi quelque part et ils s'étaient très vite rapprochés, cela n'échappant guère à l'entourage du Lion de la Varia. Pourtant, eux savaient que Gioleo se retenait avec Takeshi, gardant cette barrière pour ne pas le faire entrer dans le Milieu. Et cela semblait l'attrister même s'il ne disait rien, Takeshi prenant une belle place parmi ses amis.

Ce soir là, il faisait sombre dans le dojo des Yamato pourtant, deux épéistes s'affrontaient encore avec énergie. Seul la lune éclairait la pièce, entrant par les panneaux ouvert. Le bruit des shinai s'entrechoquant raisonnait régulièrement, sec et puissant. Après une longue séance, ce fut totalement essoufflé que le jeune japonais s'effondra sur les tatamis :

- Tu t'améliores très vite gamin, remarqua Squalo fier de lui. En un mois, tu as atteint un bon niveau.

- C'est grâce à vous, sourit l'adolescent.

- C'est sûr, remarqua l'argenté en riant. Mais tu es doué. Tu pourrais devenir vraiment fort. Tu pourrais utiliser ça dans ta vie tu sais. De bonnes aptitudes à l'épée, ça peut beaucoup servir.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ? demanda-t-il.

Le regardant gravement dans la pénombre, Squalo vint finalement s'asseoir en tailleur face à lui, l'air plus sérieux qu'il ne l'avait jamais été, l'intriguant beaucoup.

- Tu pourrais entrer dans la Mafia, commença-t-il. Avec Gioleo, précisa-t-il. Tu sais que Gioleo est un potentiel successeur des Vongola. Un boss des Vongola s'entoure de six gardiens qui sont ses amis, ses conseillers, ses gardes du corps et ses hommes de confiance. Il en manque encore un pour Gioleo et tu as tout ce qu'il faut pour le poste.

- Je ne veux pas entrer dans la Mafia, répondit-il l'air pourtant hésitant. Je ne veux pas être un criminel.

- Voi ! fit le requin moqueur. Tu es si naïf, ricana-t-il. Il y a du bien et du mal partout gamin. Ta définition de la Mafia n'est pas le reflet de la vérité. Je suis un assassin, fit-il sans honte en le surprenant. J'ai du sang sur les mains et pourtant, jamais je ne dors mal la nuit. Tu sais pourquoi ?

- Non ? fit-il curieux.

- Parce que tout ceux que j'ai tué étaient des ordures que jamais la justice ordinaire n'aurait attrapé et sanctionné à la hauteur de leurs crimes. Des violeurs, des trafiquants d'être humains, des meurtriers, des proxénètes qui exploitaient des enfants..., dit-il en le faisant pâlir. Jamais la Varia, sous la direction de Xanxus tout du moins, n'a touché un innocent. Les Vongola ne touchent pas aux innocents, jamais, ils les protègent, dit-il en installant un air interrogateur sur son visage. À l'origine, notre fondateur a créé les Vongola pour protéger les civils des débordements de la Mafia dont-il avait été témoin en première ligne. Il défendait les autres, les protégeait et arrêtait les véritables monstres. Les Vongola ont toujours plus ou moins gardé cette ligne de conduite, protégeant les autres et limitant les débordements de la Mafia. Quoi de mieux pour ça que de se faire famille la plus puissante de la Mafia mondiale ? De là, on peut contrôler, imposer notre loi. Alors oui on s'enrichit sur des trucs pas toujours nets et on fait des trucs pas très nets mais on ne fait pas n'importe quoi au contraire. Crois moi, il y a des trucs sur lesquels on est bien plus efficaces que les autorités parce qu'on se sali les mains quand ils n'oseront jamais. Tuer des meurtriers, des terroristes ou ce genre de monstre, j'estime que je fais un truc bien quand je le fais.

Il marqua une pause, regardant son élève dans les yeux, celui-ci très attentif.

- Tu sais, il ne faut pas confondre la Mafia, notre Mafia avec des criminels de bas étages ou d'autres organisations hors la loi. C'est pas pareil. Bien sûr, il y a des mafieux qui font des trucs atroces mais ils sont punis croient moi et avec une sévérité qu'une justice ordinaire n'appliquerait jamais. Mais là, on parle des Vongola, de Gioleo. Tu sais, je crois que Gioleo fera un très grand boss. Il est déjà à la hauteur de notre Primo et il le surpassera c'est certain. Si les Vongola ont toujours gardé leur honneur, leur ligne de conduite, ils ont aussi dérivés, se sont montrés plus laxistes, moins honorables que notre Première Génération. Ils ont fait des conneries et leur histoire est tâchée de sang. Gioleo veut et peut changer ça. Il veut ramener les Vongola à leurs origines, celle de protecteur des autres. Il veut se servir du pouvoir des Vongola pour faire des trucs bien, pour arrêter ceux qui font des conneries, qui font du mal aux autres. Il va devenir parrain de la plus grande famille mafieuse au monde, pourtant, c'est quelqu'un de bien, de bienveillant et profondément gentil. Tu le sais.

- Oui, sourit-il avec douceur.

- C'est pas parce qu'on est mafieux qu'on est un méchant vilain pas beau criminel. On voit juste le monde différemment, on utilise d'autres moyens. Commettre un acte répréhensible devant la loi, ce n'est pas forcément faire un truc mal. C'est une question de point de vue. Tu sais, quand on m'envoie assassiner un type qui prévois ou qui a tué je ne sais combien d'innocents pour son profit, je suis bien content de le faire. Gioleo va avoir besoin de gars comme toi, d'amis en qui il peut avoir pleine confiance parce qu'il sera entouré de gens qui ne lui voudront pas tous du bien. Sa tâche sera énorme et très lourde, difficile, d'autant plus que c'est quelqu'un de vraiment bien et que ce monde ne lui ressemble pas vraiment. Mais il s'y plonge justement parce qu'il veut faire un trucs bien, quitte à ce que le reste du monde, hors Mafia, le voit comme le pire des criminels. Gioleo n'a jamais fait de mal à personne et il fera tout pour que ça continu. Seul les véritables monstres n'ont pas le droit à sa bienveillance et à sa gentillesse. Mais je sais qu'il sera un grand homme à la grande âme. Il le prouve tout les jours. Il va avoir besoin d'aide et de ses amis. Tu es un amis très précieux pour lui.

- Vraiment ? s'étonna-t-il.

- Tu es comme un frère à ses yeux, approuva-t-il. Il évite de te le montrer vraiment parce qu'il ne veut pas t'impliquer dans la Mafia après les efforts de ton père pour en sortir et ce qu'il s'est passé. Mais la vérité c'est que son cœur aimerait beaucoup que tu sois son sixième gardien. Tu sais, ça fait déjà un bon moment qu'il a ses autres gardiens. Il disait qu'il ne s'inquiétait pas pour le dernier, qu'il le rencontrerait. Il l'a rencontré. C'est toi, ça se voit mais il ne te le demandera pas parce qu'il ne veut pas te blesser. Mais si ça vient de toi, il acceptera. Alors penses-y. Tu as tout ce qu'il faut et je crois que tu pourrais faire des trucs bien avec Gioleo.

- Ça fait quoi un gardien ?

- Les Gardiens ne rendent des comptes qu'au Boss et n'obéissent qu'au Boss. Ce sont ses premiers conseillers, ses premiers hommes de mains et ses gardes du corps à tout moment. Mais ça, c'est secondaire. Le premier rôle d'un Gardien, c'est d'être là pour son Boss, comme un ami, comme un frère. Les Gardien, c'est la famille et le Boss les traite comme sa famille, les protège et veille sur eux. Gioleo est particulièrement doué pour ça. Il chouchoute ses gardiens, les protège et est là pour leur moindre état d'âme. Il est comme ça avec tout ceux auquel il tient d'ailleurs, tout ceux qui le connaissent vraiment. Ton premier devoir sera juste d'être son ami, d'être à ses côtés pour le soutenir et veiller sur lui. En échange, il veillera sur toi et tu ne manqueras jamais de rien. Les Gardiens, c'est vraiment la famille d'un Boss. Bref, penses y. Franchement, t'es fait pour être un Gardien de Gioleo et vous êtes déjà très proches. Et avec lui comme Boss, c'est sûr, on ne te demandera jamais de faire un truc que tu n'aurais pas fait de toi même. Gioleo n'est pas ce genre de Boss. Il préférera se salir les mains lui même que de demander à qui que ce soit de le faire pour lui. Il est gentil et lumineux. Tu ne seras jamais traité autrement que comme un frère précieux par lui, c'est sûr.

Il stoppa, voyant le jeune homme en train de réfléchir activement.

- Réfléchit mais grouille toi, fit le requin en se relevant. Dans deux semaines, le test de succession commencera. Ce serait bien si Gioleo avait son sixième gardien d'ici là. Je lui ai pas dis et je lui dirais pas qu'on a parlé de ça. Je le fais parce que, comme aux yeux de ceux de la famille qui te connaissent déjà, ça saute aux yeux, c'est l'évidence. Si tu te décides, viens chez nous, dis lui et après, on t'apprendra ce que tu dois savoir.

Ce fut là dessus qu'il s'en alla, disparaissant rapidement. Takeshi resta longuement dans le noir et le silence, réfléchissant et ce fut un tout petit bruit qui le tira de ses pensées. Il tourna la tête pour voir son père qui s'avançait vers lui, grave et sérieux. Il vint s'agenouiller devant lui, le regardant dans les yeux.

- Tu devrais accepter, fit-il en le surprenant.

- Tu as entendu ?

- Bien sûr.

- Et tu es d'accord ? s'étonna-t-il. Après toi et maman...

- Il s'agit des Vongola et de Gioleo, remarqua-t-il. C'est très différent crois moi. Tu sais, si j'ai été si patient et indulgent avec cette histoire avec les Sawada, c'est parce que je sais ce que sont les Vongola. Il ne t'a pas menti. Les Vongola ont pas mal changé les choses dans la Mafia et ils utilisent leur pouvoir pour protéger les civils. Ils sont un peu exceptionnel dans le Milieu, honorables et respectables. J'ai bien observé Gioleo, dit-il en souriant doucement. Avec un tel Boss, ils seront formidable. Si ta mère et moi avions eu un tel Boss, un tel Ciel...

- Ciel ?

- On t'expliquera si tu acceptes, balaya-t-il. Si on avait eu un tel Boss, on serait probablement resté dans la Mafia. Tu n'as jamais vu ce monde et tu ne sais pas comment il fonctionne alors tu ne peux pas te rendre compte d'autant plus que tu n'en sais pas encore assez pour voir l'ampleur qu'à déjà ton ami mais il est vraiment extraordinaire tu sais. Il fera un très grand Boss je suis d'accord, un très bon Boss. Si ça avait été lui, on serait resté parce qu'on aurait su qu'il aurait veillé sur nous, qu'il ne nous aurait rien demandé allant contre notre morale et qu'on aurait été dans une famiglia dont on aurait pu être fier. Ce n'était pas notre cas. Ta mère et moi, on avait à faire à des familles bien différentes et bien plus dans l'idée que tu te fais de la Mafia. Je crois d'ailleurs qu'elles se sont faîtes évincés par les Vongola et leurs alliés depuis. Si ça avait été lui, on serait resté et tu serais né dans la Mafia. Et même si on avait voulu partir, un Boss comme Gioleo nous aurait laissé partir et nous aurait protégé sans problème. Quand on connaît ce milieu, quand on a croisé autant de Boss que moi, on voit ce genre de chose. Gioleo sera un grand Boss et s'il égale déjà le légendaire Primo Vongola, alors je serais capable de ressortir mon épée pour lui s'il me le demandait, dit-il en stupéfiant son fils. Le fait qu'il ne te le demande même pas alors qu'il voudrait que tu sois son gardien est parlant. Il veut déjà te protéger, te préserver. Sinon, s'il était l'un de ces Boss répugnant de bas étage, il aurait fait ce qu'on fait les Sawada.

- Il a fait tout l'inverse, sourit Takeshi.

- Oui et simplement cela m'aurait déjà fait dire qu'il serait un bon Boss. Dans la Mafia crois moi, on fait très vite la différence entre les gens bien ou mauvais et il fait partit des premiers. Et c'est pour eux que c'est le plus difficile dans ce milieu. Mais ils sont aussi ceux qui peuvent faire les plus grandes choses. Et quand je vois des gens comme Squalo-san se mettre derrière lui avec une telle conviction... c'est révélateur. Les personnalités comme Squalo-san n'auraient jamais plié devant un gamin si facilement. S'il est avec lui ainsi, c'est parce qu'il le respecte, reconnaît sa force, son potentiel, crois en lui... Quand on voit des Hommes de sa trempe éprouver ça pour leur Boss, c'est déjà un très bon indice. C'est à toi de choisir. Je n'ai rien contre et ta mère n'aurait rien eu contre loin de là. Elle t'aurait sûrement suivis là dedans, s'amusa-t-il. Tu pourrais faire des trucs bien avec Gioleo. Maintenant, c'est à toi de voir ce que tu désires faire. Mais comme il l'a dis, fait vite. Si la Succession commence dans deux semaines, Gioleo sera désavantagé s'il lui manque un Gardien et tu auras encore des choses à apprendre. Dans tout les cas, tu as ma bénédiction, dit-il avant de se relever pour s'en aller et le laisser réfléchir.