Chapitre 8 :
Retour au pays
Les jours qui suivirent l'attaque du manoir se déroulèrent dans une ambiance lourde. Shamal et Reborn ne quittaient jamais le chevet du Decimo qui ne se réveillait pas, inquiétant tout le monde. Tout les combattants censés le protéger s'en voulaient chacun à leur manière, rageur d'avoir été si impuissants. Squalo s'était mis à la recherche de l'espion, s'étant promis de le trouver s'il était dans le manoir. La Varia aidait, espionnant tout le monde. Les Gardiens de Tsuna s'en voulaient particulièrement, ayant beaucoup souffert d'avoir vu leur ciel presque mourir pour venir les secourir. Depuis, lorsqu'ils n'effectuaient pas leurs gardes, ils s'entraînaient avec acharnement. Si Hibari et Mukuro ne participaient pas aux entraînements de groupe, les autres tentaient déjà de travailler sur l'alliance de leurs flammes comme Tsuna l'avait fait. Enma et quelques membres de sa famille se joignaient à eux et quelques ex-Arcobaleno venaient de temps en temps, tentant de les aider à réussir l'exercice. Mais même pour eux, cela s'avérait bien plus difficile qu'ils l'avaient imaginé.
Voir cet homme qui avait clamé vouloir briser Tsunayoshi leur avait fait prendre conscience du danger. Cet homme là leur avait fait froid dans le dos et il était clair qu'il ne lâcherait pas leur ami. Mais la prochaine fois qu'il viendrait, tous étaient décidés à lui montrer qu'ils étaient bien plus tenaces que ce qu'ils avaient montré là. Ils s'entraînaient donc dur tout en veillant sur leur boss mal en point, s'étant juré qu'il n'aurait plus à se mettre en danger de la sorte. Ils travaillaient très dur, cherchant des moyens de s'améliorer.
Iemitsu était venu en catastrophe en ayant appris ce qu'il s'était passé, accourant au chevet de son fils. Il avait été furieux et il avait fait une morale mémorable aux gardiens et à tout ceux normalement là pour protéger le Decimo. Reborn avait dû intervenir pour l'arrêter, excédé par ses hurlements et ses propos déplacés et insultants. Tous étaient déjà bien conscient de leur échec et se sentaient déjà bien assez mal même si ce n'était pas flagrant pour tous suivant les caractères. Il pouvait comprendre qu'il avait eu très peur pour son fils mais il était allé beaucoup trop loin. Il avait d'ailleurs réussi à provoquer un début de bataille au manoir, Xanxus, Hibari, Squalo ou Mukuro parmi d'autres caractères bien trempés supportant mal les remontrances. Reborn avait dû intervenir, quittant un instant le chevet de son élève qu'il avait laissé au soin de Shamal, Enma, Fon, Fran et Colonello. C'était avec colère qu'il avait rejoint le début de bataille rangée dans un grand salon, tous hurlant prêt à se sauter dessus, les armes sorties pour une bonne part. Il avait refroidi tout le monde et fait la leçon à Iemitsu, énervé. Il leur avait rappelé qu'ils avaient bien mieux à faire que de se battre entre eux. Et il avait promis l'enfer au prochain qui hurlerait ou dérangerait le calme de la demeure et donc le repos de Tsuna. Cela avait ramené le silence et tous s'étaient séparés, l'hitman retournant bien vite auprès du Decimo. Iemitsu était reparti, déterminé à trouver l'espion où l'organisation qui en avait après Tsuna avant qu'ils ne reviennent.
Verde était arrivé le lendemain de l'attaque, écoutant ce qu'on avait à lui dire sur les technologies créées par leur ennemi. Il vint rendre visite au Decimo, restant longuement à son chevet sans faire de remarque et ne laissant transparaître aucune émotion, écoutant Reborn lui donner les informations qu'il tenait de Tsuna sur les systèmes et ce qu'il avait vu dans sa détention. C'était encore peu mais le scientifique se promit d'en parler avec le jeune homme lorsqu'il irait mieux. Il alla ensuite se mettre au travail sur les débris des dispositifs détruits laissés sur place après l'attaque.
Timothéo avait émis l'hypothèse d'emmener Tsunayoshi ailleurs, de le cacher mais Shamal avait refusé un transport, l'estimant trop fragile. D'autant plus qu'au vu de ce que le ou les espions avaient déjà divulgué, cela ne servirait à rien tant qu'on ne les aurait pas trouvé. Malgré la faiblesse du Decimo, tous furent soulagés de voir son état stabilisé et on attendait son réveil avec impatience, ses amis se relayant à son chevet, la sécurité autour de lui plus attentive que jamais. Kyoko et Haru passaient quasiment toutes leurs journées auprès de lui, veillant avec beaucoup d'inquiétude. L'ambiance du manoir s'était refaite aussi lourde qu'à l'arrivée de Tsuna après sa libération.
Il fallut attendre quatre jours avant que Tsuna ne commence enfin à se réveiller. La soirée était entamée, la nuit tombée. Dans la chambre du Decimo, Reborn et Shamal veillaient comme toujours, Hibari, Mukuro et Takeshi eux aussi présents. Ce fut un léger gémissement en provenance du lit qui attira leur attention à tous, les faisant bondir. Shamal fut celui qui vint se pencher sur le Decimo, tous s'étant avancés vers le lit. On vit Tsuna serrer les dents, un peu tendu. Tension qui se répercuta sur tout les présents craignant qu'il souffre. Le médecin prit sa main, se concentrant sur lui :
- Tsunayoshi ? Tsunayoshi tu m'entends ? demanda-t-il.
Il l'appela ainsi un moment avant que le jeune homme n'ouvre enfin la bouche, sa voix brisée encore plus rauque et difficilement compréhensible s'élevant :
- Sha...mal, bredouilla-t-il en les faisant sourire.
- C'est moi, approuva-t-il. Est-ce que tu te souviens de ce qu'il s'est passé ?
- On s'est... fait attaquer, répondit-il la voix faible.
- Oui. Quel est le dernier souvenir que tu as ?
- J'étais avec Reborn... sur la pelouse... on essayait de vous sortir de là. Où sont... les autres ? demanda-t-il avec une certaine précipitation. Est-ce qu'ils... vont bien ? questionna-t-il le souffle saccadé.
- Calme toi Dame-Tsuna, ordonna Reborn la voix pourtant calme et tranquille. Tout le monde va bien. Tout le monde est sain et sauf, dit-il en lui tirant un soupir de soulagement.
- Ne t'inquiète pas, tout le monde va bien, réaffirma Shamal aussi touché que les autres par son inquiétude pour eux. Tu dois rester tranquille, tu nous as fait une belle peur tu sais. Tu es inconscient depuis quatre jours. Tu dois te reposer. Te pousser comme ça t'a mis un sacré coup.
- Ok, murmura-t-il.
- Est-ce que tu as mal quelque part ?
- Un peu partout, admit-il faiblement.
- D'accord. Est-ce que tu as du mal à respirer ou n'importe quoi d'autre d'anormal ?
- Je n'arrive pas... à bouger, dit-il en tendant tout le monde.
Entendant cela, Shamal s'empressa de lui faire passer un petit examen, le touchant à divers endroits pour s'assurer qu'il avait toujours ses sensations. Il lui demanda de remuer les orteils, ayant écarté la couverture et s'il lui fallut un moment, il parvint à les remuer légèrement.
- Ce n'est rien, assura alors le médecin en le couvrant de nouveau soigneusement. Il va juste falloir un moment pour réveiller tes muscles et ton corps. Tu es très faible et tu as pris un sacré choc alors que tu étais très loin d'être en état pour supporter ça. Il va te falloir du temps pour récupérer. Mais ça va aller ne t'en fais pas. Je vais te donner quelque chose pour la douleur. Est-ce qu'il y a autre chose ?
- Je ne pense pas, dit-il doucement.
- Alors contente toi de te reposer, on va te donner un peu d'eau et des anti-douleurs.
- Hum, acquiesça-t-il.
Shamal l'aida alors à boire un peu avant d'aller chercher un médicament qu'il injecta dans sa perfusion. Il ne fallut pas attendre longtemps pour voir Tsuna se détendre un peu, cela soulageant tout le monde. Reborn vint alors s'asseoir près de lui pour prendre sa main comme il le faisait souvent. Tsunayoshi la serra en retour mais il ne dit rien. On le laissa tranquille, Shamal continuant à analyser son état, son sourire et sa détente lorsqu'il eut terminé tranquillisant tout le monde. Apprendre son réveil au matin redonna un peu de bonne humeur à tout le manoir, beaucoup venant le saluer dans le calme et lui assurer que tout le monde allait bien, cela étant sa principale préoccupation. On se rendit rapidement compte que le Decimo était encore très confus mais Shamal disait que c'était normal. Il lui fallut deux bons jours pour vraiment reprendre ses esprits et se réveiller plus de quelques minutes de suite. Verde était alors venu le voir et ils s'étaient isolés avec lui et Reborn pour parler des technologies qu'il avait pu voir pendant son enfermement. Encore épuisé, ils furent obligé de couper la discussion en plusieurs parties pour que Tsunayoshi puisse se reposer mais le scientifique ne s'en montrait pas du tout gêné, partant déjà travailler sur ce qu'il lui disait à chaque fois. Tsuna ne pouvait vraiment lui donner de détails techniques mais il pouvait décrire les engins et leurs effets qu'il avait constaté, comment les contourner. Il fit de son mieux pour décrire ce qu'il avait pu voir et affronter, le génie qu'était Verde pouvant déjà déduire pas mal de choses de cela.
Ce fut à l'heure du dîner que Verde le laissa ce soir là. Tsuna se retrouva alors seul avec son tuteur qui ne le lâchait pas d'une semelle. Il était semi assis dans ses oreillers, les yeux toujours bandés, fatigué. Reborn était assis près de lui, comme souvent et cela le rassurait plus que n'importe quoi d'autre.
- Tu devrais aller dîner avec les autres pour une fois Reborn, dit-il de sa voix déformée. Tu n'es pas obligé de rester là tout le temps.
- Je sortirais de cette chambre quand tu pourras en sortir aussi, répondit simplement l'hitman en venant prendre doucement sa main.
- Depuis quand tu n'as pas dormis dans un vrai lit ? demanda le Decimo l'air inquiet pour lui.
- Ne t'inquiète pas pour ce genre de choses, ça n'a pas d'importance. Je t'ai dis que je ne te quitterais pas des yeux et je compte bien le faire.
Le Gardien du Ciel eut un sourire rassuré à cette déclaration, avouant volontiers qu'il ne voulait pas que l'homme s'en aille. Il serra un peu plus sa main. Reborn lui avait tellement manqué pendant sa détention, tellement. Pendant l'attaque et malgré la situation, il s'était senti en totale sécurité dans ses bras. Avec lui, il n'avait pas douté un instant de réussir à sauver les autres. Et lorsque l'hitman était venu le protéger, il s'était de nouveau senti plus en sécurité que n'importe où ailleurs dans son dos.
- Tu ne laisseras pas ce type me reprendre n'est-ce pas ? demanda-t-il anxieusement en serrant un peu plus sa main.
- Bien sûr que non, assura Reborn en venant passer une main dans ses cheveux décolorés pour le tranquilliser. Tes gardiens et les autres s'entraînent dur pour ne plus se faire avoir s'ils reviennent, Verde va trouver comment contrer leurs engins et je ne te lâcherais pas une seconde. Ils ne t'approcheront plus et tu ne retourneras jamais dans cet enfer c'est promis.
- Merci, dit-il l'air soulagé. Reborn, tu pourrais laisser Amedeo et les enfants me rendre visite s'il te plaît. Ils aimeraient venir.
- Comment le sais tu ? demanda l'hitman surpris.
- Nous avons toujours le lien qui nous a permis de nous rencontrer là bas. Je prends régulièrement de leurs nouvelles grâce à ça. Laisse les venir s'il te plaît.
- Tu es sûr que l'on peut avoir confiance en eux ?
- Certain. Les sextuplés ne sont que des enfants perdus qui ont beaucoup souffert. Ils me prennent un peu pour leur grand-frère maintenant. Ils ne demandent qu'à découvrir une vie normale et j'aimerais leur donner. Ils ne sont pas dangereux dans le sens où ils n'ont pas du tout l'intention de me trahir. Ils sont sincères et Amedeo aussi. Il ne veut que les protéger et il est loyal et sincère lui aussi. Mon hyper-intuition ne dit que du bon pour eux. J'ai un accès à leurs esprits, je l'aurais senti depuis longtemps s'ils étaient dangereux. On peut leur faire confiance Reborn, vraiment.
- Si tu le dis. Je t'organiserais une petite visite. En attendant, repose toi, tu en as besoin.
Ce fut le lendemain matin, en présence de ses gardiens, de Fon, de Colonello, de Viper et bien sûr de Reborn que Tsuna reçut la visite du tueur à gage et des six enfants aux cheveux blancs. Les six avaient l'air terriblement glaciaux et fermés mais ça n'empêcha pas Tsuna de sourire largement à leur arrivée.
- Venez par là, demanda-t-il dans un italien très correct qui surpris beaucoup de monde et qui fit sourire Reborn.
Les gamins ne se firent pas prier et virent sur le champ, deux venant s'asseoir près de lui sur le lit, les quatre autres restant debout tout près, Amedeo venant se poster près deux.
- Comment te sens tu Tsunayoshi ? demanda l'homme une pointe d'inquiétude dans la voix.
Dans la pièce, tous surveillaient attentivement le tueur et les enfants, n'ayant pas confiance en eux et craignant qu'ils attaquent leur ciel. Mais Tsuna lui, était parfaitement détendu avec eux, heureux de les avoir près de lui visiblement.
- J'ai vu mieux, ironisa l'adolescent en les amusant un peu. Et vous ça va ? demanda-t-il avec bien plus de sérieux.
- On va bien grâce à toi, répondit Amedeo, merci.
- Tant mieux.
- Et toi, ça va aller hein ? demanda Ulysse.
- Oui, ça va aller promis, assura-t-il avec ce sourire rassurant caractéristique de sa personne.
- Tu pourras bientôt te lever ? demanda Xenia.
Autour d'eux, les autres pouvaient sentir l'inquiétude sincère des enfants à son égard, attendris alors que Tsuna prenait cette attitude de grand-frère qu'il pouvait avoir avec Lambo, I-pin et Fuuta par exemple, prouvant qu'il tenait à eux.
- Je ne sais pas, répondit-il, on verra.
- On a vu le ciel et les étoiles, remarqua alors Zefirino.
Doucement au contact du Decimo, ils commençaient à reprendre des airs d'enfants de leur âge, comme s'il n'y avait qu'avec lui qu'ils étaient ainsi. Et c'était bien le cas alors que Amedeo ne s'était jamais autorisé cela avec eux, peu habitué à cela. Il n'y avait que Tsuna qui les avait toujours traité comme les enfants qu'ils étaient sans voir les armes qu'on avait fait d'eux.
- C'est beau hein ? sourit le gardien du ciel.
- C'est encore plus beau que tu l'avais dis ! s'extasia Ymelda. C'est amusant de voir passer le jour et la nuit.
- C'est vrai qu'en hiver il y a plus de nuit que de jour ? demanda naïvement Welia.
- Les nuits sont plus longues en hiver oui, approuva Tsuna.
Les sextuplé continuèrent ainsi à faire des remarques sur tout ce qu'ils avaient pu voir ou apprendre depuis qu'ils étaient sortis de leur prison et arrivé ici. Ils étaient visiblement tout excités par tout cela, reprenant finalement pleinement des allures d'enfants en questionnant le Decimo sur les choses les plus banales et normales de la vie et de la nature. Un simple objet du quotidien faisait débat avec eux et tous dans la pièce comprirent alors à quel point on les avait privé de leur vie depuis toujours, privé de tout et utilisés comme des objets. C'était terrible à voir. Mais on vit aussi qu'ils considéraient Tsuna comme une sorte de grand-frère qui leur permettait de découvrir les merveilles du monde.
- On ira se promener et je vous montrerais d'autres choses quand je pourrais me lever, promit le gardien du ciel fatigué après une longue visite.
- Repose toi d'abord, pria Ulysse l'air très inquiet pour lui. On a la télé, c'est déjà bien pour voir pleins de choses. On veux que tu ailles mieux, dit-il clairement angoissé à son propos. On sent bien dans le lien que tu n'as pas de force, dit-il en inquiétant ceux qui comprenaient la discussion.
- Ça va aller, rassura-t-il.
- On va te laisser te reposer, intervint Amedeo. Allez les mioches, on retourne à la suite, vous vouliez voir cette émission sur les animaux je crois. Elle va commencer.
- Allez y, sourit Tsuna.
- On pourra revenir te voir en vrai ? demanda Volturno.
- Oui, assura-t-il.
Les enfants sourirent alors et lui dirent au revoir, le priant de se reposer avant de suivre gentiment leur protecteur dehors, raccompagnés par Colonello.
- Ces enfants n'ont pas eu de vie n'est-ce pas ? remarqua Fon.
- Non, soupira Tsuna. Depuis qu'ils sont nés, ils n'avaient jamais vu la lumière du jour ou les choses les plus basiques de la vie. Ils n'ont été élevé que comme des armes et des objets, traité comme tel. Amedeo a commencé à les traiter comme des enfants comme il pouvait. Il ne pouvait pas se faire remarquer. Il a essayé de leur donner davantage. Et quand j'ai commencé à faire connaissance avec eux, j'ai essayé d'en faire autant, de leur parler du monde extérieur. Je leur ai promis que je leur montrerais. Ils n'ont pas mérité ça, dit-il la voix plus faible sous la fatigue.
- Repose toi maintenant Dame-Tsuna, ordonna Reborn, tu en as besoin.
Il n'en fallut pas plus pour que le Gardien du ciel se laisse glisser dans le sommeil, exténué et tous le couvèrent du regard alors qu'il s'endormait. Ce soir là, alors que Tsuna venait de se réveiller une fois encore, Reborn fit vider la chambre, voulant avoir une discussion privée avec son élève.
- Qu'est-ce qu'il y a Reborn ? demanda celui-ci lorsqu'il vint s'asseoir près de lui une fois seuls.
- Il faut qu'on prenne une décision, commença-t-il. C'est dangereux de rester ici. On devrait aller dans un endroit plus sûr.
- Avec l'espion, ça ne va pas servir à grand chose, remarqua-t-il. De toute évidence, il sait se cacher et il est en bonne place pour avoir toute les informations qu'il faut. Il est en place depuis longtemps maintenant, le trouver ne va pas être facile. Il y en a peut-être plusieurs en plus. Ils sauront vite où nous sommes allé.
- C'est vrai mais on pourrait aller quelque part où les choses ne leurs seront pas facilités. De toute évidence, leurs bases opérationnelles et leurs moyens sont en Italie. Sinon, ils n'auraient pas pris le risque de te ramener en plein territoire d'influence des Vongola, prudents et bien préparés ou pas. Tout les hommes que nous avons entendu avaient de fort accent italiens. Ils devaient tous être d'ici. Si on s'en va, ça pourrait être bien plus difficile pour eux d'intervenir sur un territoire étranger, d'y amener leurs moyens. On leur compliquerait bien les choses.
- Et où est-ce qu'on irait ? On rentrerait au Japon ? demanda-t-il.
- Je pense qu'on devrait, répondit-il précautionneusement. Il y a une forte présence Vongola au Japon depuis que tu es le Decimo. Il n'y a que très peu d'autres mafieux là bas et tous alliés des Vongola. On a peut-être des espions mais nos ennemis ne font pas partie de la famille.
- Qu'est-ce qu'on en sait Reborn ? Ça se pourrait très bien. Ils en savaient tellement sur moi et les Vongola. S'ils arrivent à si bien se cacher, c'est peut-être parce qu'ils font partis des insoupçonnables dont on ne se douterait pas. Ce n'est pas normal qu'on ne trouve rien, même pas un petit indice.
- Tu n'as pas tord, soupira l'hitman. Tout ça est très étrange c'est certain. La Varia n'a rien trouvé de suspect sur les gens présents au domaine et ton père cherche encore dans le reste de la famille et autour mais on n'a pas de piste pour le moment. On n'a strictement rien en faîte. Ce n'est pas normal c'est sûr.
- J'ai un très mauvais pré-sentiment à chaque fois que je pense à ces espions, confia-t-il. Comme si cette affaire était quelque chose de pire encore qu'on ne le pense. Je sens qu'on ne va pas du tout aimer ça quand on va connaître le fin mot de l'histoire.
- On verra ça en temps voulu Tsuna. Ne te tracasse pas trop avec ce qu'on ne peut régler pour l'instant. Ton père et le Nono vont finir par les trouver. Ils feront bien un mauvais pas à un moment ou un autre. Ce qui compte, c'est de te mettre le plus en sécurité possible maintenant. Retourner au Japon leur mettra des bâtons dans les roues c'est certain. On ne prendra avec nous que ceux dont nous sommes sûr. La Varia, tes gardiens, les Simon... Le Nono enverra certainement ses meilleurs hommes les plus sûr pour tenir la maison et aider à monter la garde. On les surveillera de près.
- Je pourrais nous assurer de leur loyauté en leur parlant un à un, remarqua-t-il. Avec mon hyper-intuition, je saurais s'ils nous mentent ou pas.
- C'est dangereux Tsuna.
- Vous n'aurez qu'à rester à côté de moi et comme ça on sera sûr de ne pas avoir un espion avec nous.
- On verra ça. Tu serais d'accord pour rentrer au Japon ? demanda-t-il.
- À Nanimori ?
- Oui. Le Nono a fait construire un manoir là bas, un peu à l'écart de la ville du côté du temple dans la forêt. Il voulait te l'offrir à tes seize ans pour te donner un endroit où vivre avec tes gardiens et ceux que tu voudrais en attendant qu'il prenne sa retraite. Un endroit sûr où tu pourrais commencer à prendre ta place de Decimo en toute sécurité et en toute discrétion en restant au Japon. Ce serait un très bon endroit qu'on pourrait protéger plus facilement et où tu pourrais te reposer. Hibari a ses hommes là bas, il y a le gang Kokuyo qui pourrait aider aussi. Dino y a de l'influence plus qu'ici et peu de mafieux ont un ancrage là bas. Et si comme on le pense, nos ennemis sont basés en Italie, venir au Japon et y lancer des attaques serait beaucoup plus difficile pour eux. On aura moins de tentatives à affronter. Mais on ira pas si tu ne veux pas. Je pourrais comprendre avec ce qu'il s'est passé là bas la dernière fois.
Il y eut un moment de silence entre eux et Tsuna chercha la main de l'hitman de la sienne. Reborn vint la prendre doucement, la serrant avec réconfort en sachant à quoi il pensait.
- La tombe de maman est là bas n'est-ce pas ? demanda-t-il.
- Oui, approuva l'hitman.
- Et la maison ?
- Elle est détruite mais elle appartenait à ta mère et elle te l'a légué alors le terrain et ce qu'il reste est à toi. Iemitsu a veillé à ce que personne n'y touche tant que tu n'auras pas décidé toi même quoi faire.
- Est-ce je pourrais... aller voir maman quand je pourrais... me lever ? demanda-t-il.
- On t'y emmènera dés que tu le voudras et que tu pourras sortir c'est promis, assura-t-il.
- On peut rentrer, j'aimerais bien en faite, sourit-il doucement.
- Alors on va rentrer. On va faire ça à ma manière. Je vais en parler à Timothéo et à Timothéo uniquement. On va garder ça entre nous et on va préparer un départ surprise pour tout le monde. Comme ça, on évitera les surprises durant le trajet. On verra pour prendre du personnel d'ici et tu les verras avant sous prétexte de trouver l'espion. On embarque tout le monde sans prévenir personne et on rentre. On va juste en parler à Shamal pour qu'il organise le tout pour toi et qu'on voit si tu peux voyager. Je me charge de tout.
- Ok, et on prend Amedeo et les enfants avec, demanda-t-il.
- Je m'en doutais, s'amusa-t-il. Toi, tu te reposes et tu gardes ça pour toi, je me charge du reste. On partira dés que ce sera bon.
Tsunayoshi approuva et ils stoppèrent là cette discussion, un moment de silence prenant place avant que Reborn ne reprenne sur autre chose :
- Comment tu te sens vraiment Dame-Tsuna ? demanda-t-il.
- Fatigué, répondit-il. J'aimerais tellement pouvoir te voir, toi et les autres, dit-il d'une petite voix.
- Shamal a dit qu'on pourrait retirer les pansements de tes yeux d'ici deux ou trois semaines. Un peu de patience encore.
- En espérant que je puisse y voir quelque chose, murmura-t-il en serrant les dents. Je n'y voyais déjà presque plus rien quand vous êtes arrivé.
- Shamal dit que tu verras et c'est le meilleur médecin que je connaisse alors ne t'en fais pas pour ça. Mais dis moi comment tu savais où viser l'autre jour ?
- Ça faisait un moment que je commençais à plus voir grand chose mais ça ne les empêchait de continuer à m'envoyer dans ces simulations de combat, raconta-t-il doucement en serrant sa main. Il a fallu trouver un autre moyen pour percevoir ce qu'il y avait autour de moi. Je ne sais pas trop comment j'ai fait, mon hyper-intuition m'a aidé pour ça comme pour le reste et je lui ai fait confiance. J'ai réussi à développer une sorte de sens qui me permet de percevoir les flammes autour de moi. Tout le monde en a alors je peux sentir à peu près les gens ou des animaux et même des armes aux flammes autour de moi. C'est comme ça que j'ai fais. L'hyper intuition complète.
- Je vois, bravo. Cela te sera certainement très utile mais ne t'en fais pas, tu verras d'accord ?
- Hum, approuva-t-il.
- La douleur ? demanda-t-il ensuite.
- Ça va avec les médicaments de Shamal. J'ai juste l'impression de peser des tonnes et de pouvoir dormir des années.
- Avec du repos, tu iras vite mieux et on va veiller. Plus personne ne te touchera c'est promis.
Il y eut un autre moment de silence lourd entre eux avant que Tsuna ne reprenne :
- Je ne m'étais jamais senti aussi seul et mal que là bas, confia-t-il d'une petite voix. Ça faisait tellement mal, à chaque seconde, ça ne s'arrêtait jamais, dit-il la voix brisée. J'ai cru que je ne sortiras jamais de là, que je ne vous reverrais jamais. J'étais tellement soulagé quand je t'ai entendu et que tu m'as pris avec toi.
- Je ne laisserais plus personne te faire du mal comme ça Tsuna, assura-t-il en venant passer sa main libre dans ses cheveux. On ne les laissera pas te reprendre et on ne laissera personne d'autre te prendre. C'est terminé maintenant.
- Ça faisait tellement mal de n'être considéré que comme un objet, comme une chose et un sujet d'expérience, dit-il un sanglot dans la voix. J'avais peur et froid. Je voulais tellement que vous soyez là, que tu sois là.
Reborn sentit qu'il craquait et cela pour la première fois depuis qu'ils l'avaient secouru. Il sentait qu'il était encore plus secoué depuis l'attaque. La peur de retourner dans les mains de cet homme, celle de voir ses amis blessés et la douleur ajouté n'y étaient certainement pas pour rien. Le fait d'être totalement seul avec lui l'aidait aussi peut-être à se laisser un peu aller. Tsuna était encore plus fragile depuis bien qu'il le cache à tous. Mais lui savait, il le voyait. C'était la première fois que le jeune homme parlait un peu de sa détention et de ce qu'il avait ressenti. Il serrait désespérément sa main, comme craignant de se retrouver seul une fois encore. Il sursauta d'ailleurs brusquement et se tendit comme un arc lorsqu'il le lâcha. Ce n'était cependant pas dans l'intention de le laisser. L'hitman se pencha vers lui alors qu'il était semi assis dans les oreillers. Il glissa ses bras autour de lui et le redressa doucement pour venir le caler contre son torse et l'étreindre délicatement. Tsunayoshi se détendit contre lui, venant accrocher sa veste de ses mains faibles, se blottissant dans ses bras. Il le tint contre lui, venant passer une main dans ses cheveux. Il s'en voulait tellement que le jeune homme ait eu à subir pareil enfer. À cet instant, il savait que Tsuna avait besoin de sentir la chaleur d'une autre personne, de sentir qu'il n'était pas seul et qu'il était protégé.
- Tout ira bien maintenant Tsuna, assura-t-il. Je suis là et je ne te laisserais pas.
- Tu m'as tellement manqué Reborn, dit-il tout bas en se tassant contre lui.
- À moi aussi, murmura l'hitman. Tout vas bien maintenant.
- Tu restes avec moi ?
- Bien sûr.
- Je peux rester là encore un peu ? demanda-t-il timidement de sa voix brisée et fatiguée. C'est chaud, ça fait du bien, bredouilla-t-il.
- D'accord, approuva simplement l'homme.
- Merci Reborn.
L'homme comprit aisément que ce n'était pas seulement pour cette étreinte mais pour bien plus qu'il le remerciait. Il le tint contre lui avec délicatesse jusqu'à ce qu'il s'endorme, gardant encore un peu ce trésor dans ses bras, en sécurité. Il se fichait bien de casser son image de tuteur démoniaque en se montrant si doux et affectueux mais Tsunayoshi avait vraiment besoin de ça maintenant. Il avait bien assez souffert et il avait vraiment besoin de chaleur et de douceur. Et lui même en avait besoin aussi. Tsuna comptait tellement pour lui. Il avait tellement eu peur de ne pas le retrouver ou qu'il ne soit plus lui lorsqu'il le retrouverait. Il ne se passait pas une seconde sans qu'il ne s'inquiète pour lui, pour sa santé, pour la douleur qu'il ressentait. Il était le seul à savoir vraiment avec Shamal dans quel état il était véritablement. Les autres ne se doutaient pas à quel point il avait été touché aussi bien par sa détention que par la récente attaque. Tsuna ne voulait pas qu'ils sachent et qu'ils s'inquiètent davantage encore. Mais lui savait et il s'en inquiétait beaucoup. Il fallait absolument qu'il puisse se reposer tranquillement pour récupérer. Rentrer au Japon aiderait certainement à le protéger.
Il finit par le rallonger précautionneusement, le réinstallant pour le laisser dormir, remontant la couverture sur lui. Il reprit ensuite place dans le fauteuil installé près du lit, sortant son téléphone pour appeler le Nono et discuter du voyage, parlant bas pour ne pas déranger Tsuna. Shamal revint rapidement faire un petit examen avant d'aller se coucher, vérifiant que tout allait au mieux pour son patient. Les veilleurs de nuits ne tardèrent pas ensuite, venant prendre leur poste comme chaque soir.
Ce fut dés le lendemain que l'on présenta chaque habitant du manoir à Tsuna pour voir si son hyper-intuition mettait l'un d'eux en doute. Reborn avait dis qu'on faisait cela pour tenter de trouver l'espion. Cela n'avait pas vraiment plu aux proches du Decimo que de laisser approcher les domestiques et hommes de mains du jeune homme faible mais tous convenaient que si l'espion était là, Tsuna le trouverait assurément, chacun d'entre eux se fiant déjà à son hyper-intuition qu'ils l'admettent ou non. On fit donc passer tout le monde dans sa chambre, Reborn et les gardiens entourant étroitement le lit du Gardien du Ciel. Tsunayoshi était assis au milieu de son lit, le dos calé par les oreillers, ses yeux toujours bandés alors que de nombreux pansements étaient encore en place. On fit entrer les domestiques et hommes de main un par un, Reborn s'occupant de les questionner. Ce n'était rien de complexe mais on allait droit au but : « Êtes vous un espion ? », « Avez vous donné la moindre information à qui que ce soit sur le Decimo et ce qui l'entourent ? », « Êtes vous loyal aux Vongola ? Au Decimo ? »... Ce genre de questions simples.
Tous se plièrent de bonne grâce à l'exercice, au contraire soulagés de pouvoir clarifier les choses. Il fallait dire que la Varia pouvaient être terrifiante dans sa recherche du traître dans le manoir. À chaque fois, Tsuna était respectueusement salué, beaucoup le remerciant d'être venu à leur secours durant l'attaque. Tous lui souhaitaient toujours un prompt rétablissement et un bon repos en partant, le priant de réclamer s'il avait besoin de quelques chose. Et quelques uns lui firent même vœux de loyauté totale, ayant été très touché par son intervention dans l'attaque. C'était d'ailleurs le cas de Donatello, le majordome en chef. Si Tsuna en fut gêné, il fut aussi très touché, sentant leur sincérité. Avec tous, il se montra poli et doux, la chose n'échappant à personne. Pour faire bonne mesure et lever la méfiance entre tout les habitants du manoir, Reborn exigea que absolument tout le monde y passe, ami, gardien, Varia et lui même inclus. Si certains en furent vexés, ils le firent pourtant sous la menace de l'arme de Reborn qui passa aussi en dernier. Et au final, Tsunayoshi ne trouva personne de suspect, son hyper intuition ayant confirmé la sincérité de tous. Cela fut un immense soulagement pour tout le manoir qui se détendit mais cela posait aussi question de savoir où était cet espion.
Ce fut sur un pressentiment de Tsuna qu'ils quittèrent l'Italie un moment plus tard. Cela faisait quelques jours qu'on organisait le tout et si Shamal n'était pas enchanté à l'idée de lui faire faire un si long voyage, il y avait consentis, prévenant cependant que cela pourrait le rendre un peu malade et le fatiguer. Le Decimo avait un peu pressé le départ, expliquant qu'il sentait qu'il fallait partir et une fois de plus, on se fia à son intuition. Ce ne fut qu'une demi heure avant de partir que Reborn somma ceux qui venaient de faire leurs bagages, disant simplement qu'ils déménageaient pour un autre lieu sans dire où ils allaient. Après l'attaque sur Tsuna, tous furent bien d'accord avec cette décision. Bien sûr, tout les amis et la Varia venaient mais aussi une grosse partie du personnel que le Nono avait désormais alloué à son successeur où qu'il aille. Ce fut en pleine nuit, prenant les souterrain pour quitter discrètement le domaine qu'ils s'en allèrent, Reborn gardant leur destination secrète. Seul lui même, le Nono, Tsuna et Shamal savaient. Même les pilotes de leur avion privé n'aurait leur destination qu'au dernier moment, ignorant encore qui ils allaient embarquer. On avait tout fait pour garder ça secret au maximum, autant pour gagner du temps sur leurs ennemis que pour sécuriser le trajet, moment très sensible. S'ils étaient attaqués en route, cela pourrait vraiment être compliqué.
Ils étaient en vol direction le Japon lorsque l'hitman reçut un coup de fil du Nono. Une nouvelle fois, il fut bien heureux d'avoir suivi l'intuition de son élève : le manoir avait été de nouveau attaqué à peine quelques heures après leur départ. Il sourit d'amusement au pied de nez fait à leurs ennemis. Au moins, cela confirmait qu'ils ne savaient rien de leur déplacement vers le Japon et c'était une petite victoire appréciable. Lorsque les autres apprirent que l'on retournait à Nanimori, ils en furent ravis, beaucoup parmi eux, habitant là ou non, aimant cette ville tranquille berceau du Decimo qui rentrait enfin chez lui après un an et cinq mois d'absence. Au grand soulagement de Shamal, le voyage se passa bien pour Tsuna qui dormit une bonne partie du temps. Ce fut en soirée, toujours aussi discrètement, qu'ils arrivèrent à destination, découvrant l'immense manoir caché dans la forêt derrière le temple de la ville, à bonne distance. Il fallait vraiment savoir qu'il était là.
C'était un endroit splendide avec un immense parc. Reborn expliqua que c'était un cadeau du Nono pour Tsuna, pour qu'il puisse avoir un lieu à la hauteur de sa position au Japon tant qu'il ne prenait pas pleinement sa place de Decimo et ensuite pour les moments où il voudrait revenir au Japon. Normalement, Tsuna aurait dû en avoir les clefs à son seizième anniversaire, quelques mois après son enlèvement. La construction était magnifique, immense et un peu atypique. Elle était pour moitié construite dans le même style que le manoir Italien et pour moitié dans un style traditionnel japonais. Et pour que les deux collent ensemble, on avait fait quelques modifications. La toiture du côté occidental était faîtes des même tuiles que le style traditionnel, les formes italiennes un peu plus épurée. Quand à la partie traditionnelle, le bois de la structure avait été remplacé par la même pierre claire que le style occidental, sol de parquet fait d'un bois plus clair là encore. Au final, le mélange était inhabituel mais esthétique. Les jardins avant étaient occidentaux, ceux derrière la demeure japonais. L'entrée et l'enceinte du domaine eux étaient typiquement japonais. La première chose que l'on fit fut de préparer la chambre de Tsuna et de l'installer, le laissant se reposer après ce voyage qui s'avérait tout de même fatiguant pour lui.
Les jours qui suivirent furent doux, beaucoup heureux d'être rentrés au Japon, tous plutôt détendus d'être là. Tsunayoshi se remit tranquillement du voyage, plus calme lui aussi. Ce fut la semaine suivante que sous l'impulsion du Decimo, ceux qui le devaient retournaient en cours ayant déjà manqué la première semaine suivant les vacances d'été. Si aucun n'aimait trop l'idée de quitter le Decimo pour aller à l'école, ils finirent pas obtempérer, menacés en plus d'être mordus à mort par Hibari pour avoir séché. Parmi les gardiens, Ryohei, Hayato, Takeshi, Chrome et Lambo allaient encore à l'école. Kyoya avait terminé le lycée bien qu'il garde un œil sur son école adorée. Rokudo n'y était probablement jamais allé. Fuuta, I-pin, Kyoko et Haru allaient aussi en cours comme Enma et une bonne partie de sa famille. Tous avaient donc confié Tsuna à la Varia, à Fon, Colonello, Lal, Basil, Fran, Bianchi, Verde et les gardiens exempts de cours. Le retour au Japon avait permis à Tsuna de recevoir d'autres visites. Shoichi et Spanner étaient venus en catastrophe le voir, très heureux de le retrouver mais aussi horrifiés par son état. Mukuro avait fait venir son gang pour participer à la garde du domaine contre l'hébergement et les repas sûr qu'ils pouvaient y trouver, ceux-ci heureux de retrouver leur boss.
Une visite qui avait beaucoup touché Tsuna avait été celle du père de Takeshi, Tsuyoshi Yamamoto. L'homme qui avait passé une partie de sa vie dans la mafia était parfaitement au courant de qui il était, de ce que son fils faisait et de la situation. Il avait été un très bon ami de Nana et à sa mort et à la disparition de son fils, il n'avait eu aucun doute sur ce qui avait pu se passer et d'où cela venait. De la mafia bien évidement. Il avait été d'un soutient sans faille pour son fils qui comme tous avaient été désespéré par la disparition de son ciel. Lorsqu'il était parti en catastrophe pour l'Italie, sans rien dire, il n'avait pas fait de remarque, sachant que cela concernait certainement Tsuna. Il avait alors attendu avec appréhension de savoir si c'était avec une bonne ou une mauvaise nouvelle qu'il rentrerait. Avec l'autorisation de Tsuna, Takeshi lui avait finalement annoncé qu'on avait retrouvé son ciel mais qu'il était mal en point. Il avait alors demandé à rendre visite au jeune homme qu'il avait toujours trouvé si doux et si gentil, rassuré quand au fait que son fils, bien qu'il soit dans la mafia, soit sous l'autorité et la protection de quelqu'un comme lui. Avec Tsuna, Tsuyoshi savait que Takeshi ne serait jamais mis en danger inconsidérément, qu'on ne lui demanderait pas de commettre des horreurs, au contraire, qu'on ne le contraignait à rien, qu'on ne le menaçait pas. Et il savait que si un jour, Takeshi souhaitait quitter ce monde, une simple demande à son boss suffirait pour obtenir sa liberté sans condition, ce qui était loin d'être courant dans la mafia. Mais Tsunayoshi était ainsi et il le savait.
Lorsqu'il avait pu le voir, conduit par Takeshi et sous la surveillance des gardiens, il avait été choqué par l'état de l'adolescent, comprenant sans avoir besoin d'explication qu'il avait traversé un véritable enfer. Sa voix brisée avait été une preuve de plus. Il fallait vraiment avoir hurlé comme un damné longuement pour se retrouver avec une voix dans cet état définitif. Il était venu s'asseoir sur le bord de son lit dans lequel il était assis et l'avait salué doucement. Tsuna lui avait rendu avec un sourire moins lumineux que dans le passé. Il lui avait dis qu'il était très heureux de le revoir mais il avait surtout été le premier à lui présenter ses condoléances pour sa mère. La mort de sa mère était un sujet très sensible autour de lui et personne n'osait lui en parler même pour présenter ses condoléances, personne ne l'avait encore fait. Tsuyoshi fut le premier et cela le toucha beaucoup autant par le soutient et la consolation qu'il sentait venir de l'homme que par la tristesse et la douleur que cela ravivait en lui. Ils avaient discuté un peu, le restaurateur l'invitant à venir manger au restaurant lorsqu'il irait mieux. Tsuna avait accepté avec joie, s'abstenant de lui dire qu'il était encore incapable de manger des sushi, encore astreint à l'eau et aux soupes. Et une autre chose qui avait ému le jeune homme avait été d'entendre le père de Takeshi lui dire qu'il avait veillé sur la tombe de sa mère en mémoire de celle qui avait été une amie en or. Tout l'entourage de Tsuna y avait veillé, allant régulièrement déposer une offrande mais Tsuyoshi y avait fait tout l'entretient sans défaut. Le Decimo l'avait remercié avec beaucoup d'émotion, un peu soulagé de savoir qu'on avait pris soin de la tombe de sa mère.
La semaine où ses amis reprirent les cours fut l'occasion pour Tsuna de passer plus de temps avec les sextuplés et Amedeo qui venaient lui rendre visite quotidiennement, cela permettant à ceux qui étaient toujours présents pour surveiller et le protéger d'apprendre à connaître le petit groupe. Avec l'arrivée au Japon, le pays était devenu leur principal sujet de discussion, les enfants très curieux de découvrir son pays d'origine. Ils voulaient même apprendre la langue que tous dans la maison parlait, plus ou moins pour les domestiques et hommes de mains. Ils venaient donc tout les jours passer un moment avec lui, Tsuna ravi par cela. Les sextuplés et Amedeo avaient été un soutient sans faille les derniers temps de sa détention et sans eux, il serait toujours enfermé là bas, peut-être même mentalement mort à l'heure qu'il était. Il leur devait beaucoup et était très reconnaissant envers eux. Et il savait qu'il était aussi un point de repère naturel pour eux en tant que porteur de la flamme d'Aurore Boréale, équivalent du Ciel pour les sept flammes que chacun concernait.
- Comment as tu pu ne pas savoir qu'ils partaient ?! s'exclama une voix furieuse.
- Baisse d'un ton avec moi Asagoro, rétorqua l'autre agacé. Je ne suis pas ton chien.
- Ne prend pas tes grands airs mon frère, tu disais toi même que tu saurais tout de ce qui se passerait autour de FF-54.
- J'imagine que Reborn et le Nono Vongola ont gardé ça entre eux pour éviter les fuites justement, répondit-il.
- Sais-tu où ils sont parti ?
- Pas encore. Je ne suis pas censé savoir qu'ils sont partis et poser des questions dans ces conditions serait malvenus. Ils surveillent attentivement les moindres fait et gestes de tous lorsque ça concerne FF-54. Je dois faire attention à tout ce que je fais et tout ce que je dis.
- Ils te soupçonnent ?
- Certainement pas pour qui me prends tu ? Mais justement, il faut être prudent si je ne veux pas que ça arrive. Je doute qu'ils me soupçonnent un jour mais je préfère ne pas tenter le diable. J'aurais très vite des réponses cependant, ce ne sera pas difficile.
- Une attaque qui échoue lamentablement et une autre qui trouve un manoir vide, soupira Asagoro. FF-54 méritera vraiment un bon dressage et une bonne correction pour tout ça lorsque nous l'aurons rattrapé, remarqua-t-il. Il nous a fait exposer des moyens qui devaient rester secret encore un peu. Sans parler que sa fuite a dévoilé notre existence aux Vongola. Notre existence et ce sur quoi nous travaillons. C'est une épine dans le pied dont nous nous serions bien passé, grogna-t-il. Sans parler que de toute évidence, le professeur Aiolois a manqué pas mal de choses dans ses analyses après les inoculations.
- Tu as dit qu'il maîtrisait bien plus les flammes qu'il avait que nous le pensions Gioele ? questionna son frère à l'attention du jeune homme silencieux avec eux.
- Oui père, acquiesça celui-ci. Il est passé en hyper mode sans balle ni pilule. Il a combiné à la perfection plusieurs sorte de flammes pour éteindre notre brasier de flammes de la tempête, pour faire disjoncter nos systèmes.
- Cela était censé être impossible !
- Je sais, j'ai mis nos ingénieurs sur le coup mais ils ne comprennent absolument pas comment il a pu s'y prendre. On sait juste qu'il s'est servi de ses flammes.
- Les champs de forces n'étaient pas censé protéger les appareils de ce genre de chose ? demanda Asagoro.
- Si, répondit Gioele. On ne sait pas comment il a fait pour les passer. C'est un mystère. Il faudrait le récupérer et le forcer à expliquer et à réitérer en laboratoire pour étudier ça et palier au problème. Il a aussi réussi à créer de puissantes barrière et à redonner des forces à ses alliés sans qu'on sache comment une fois de plus. Dans l'état où il était, il n'aurait jamais dû pouvoir se lever et user de ses flammes et vu l'état dans lequel il s'est retrouvé ensuite, dit-il en regardant son père, je dirais qu'il a usé de flammes dans son corps pour se pousser et ça l'a presque tué.
- Il ne doit pas mourir, remarqua Asagoro. Avec de tels aptitudes, il est l'arme que notre famille tente de créer depuis des décennies sans le moindre petit succès. Jusqu'à lui. Réitérer sera probablement impossible. Il ne devra être tué qu'en dernier recours. Avec lui et son pouvoir dans nos mains, nous pourrions mettre à genoux la mafia et le monde suivra ensuite, ricana-t-il. Surtout qu'il n'est pas utopique de supposer qu'il a pu cacher bien plus que ça et être encore plus puissant. Entre cela et un entraînement encore plus poussé, il deviendra l'arme ultime. Et il nous le faut pour étudier encore les inoculations. Si nous pouvons perfectionner le processus pour le rendre sans risque et simple, nous pourrons nous aussi nous octroyer d'autres flammes et augmenter notre puissance.
- Je ne dirais pas non à quelques flammes de plus, s'amusa Gioele. Mais nous n'y sommes pas encore, le processus est encore bien trop dangereux et douloureux. C'est déjà à se demander comment FF-54 y a résisté. Le professeur Aiolois était pantois devant cela. Il pense qu'il y a encore une donnée qui nous échappe spécifique à FF-54.
- Raison de plus pour le récupérer et l'étudier encore.
- Nous avons remis en route le projet Série Aurore pour tenter de produire de nouveaux porteurs de flammes d'Aurore. Nous allons tenter de récupérer la série 22 mais tant qu'il y aura FF-54 dans le chemin, cela semble compliqué. Nous allons tenter d'obtenir de nouveaux porteurs par naissance artificielle. Cela devrait aller plus vite que par le passé, nous avons finalisé le processus de croissance accélérée avec un mélange de diverses flammes. Nous aurons des sujets matures bien plus rapidement.
- Espérons qu'ils donnent des flammes de l'Aurore, soupira Asagoro. Il faut en récupérer. Si une nouvelle série satisfaisante devait voir le jour, ne vous embêtez pas à récupérer la série 22, abattez là simplement.
Ils s'interrompirent lorsqu'une jeune femme les rejoignit, les saluant avant de prendre place avec eux dans le salon qu'ils occupaient.
- As-tu de bonnes nouvelles pour nous Tilde ? demanda Asagoro.
- Oui père. Le projet Origine est prêt, annonça-t-elle. Nous pouvons faire un essai dés que vous l'ordonnerez. Et je n'ai aucun doute sur le fait que cela marche.
- Parfait, remarqua son oncle. Nous allons pouvoir récupérer de puissantes sources des sept flammes du ciel. Cela devrait aider à poursuivre les recherches.
- La flamme du ciel ne sera-t-elle pas assez puissante pour refaire un essais d'inoculation ? demanda Gioele.
- Rien n'est moins sûr, soupira Tilde. Il était peut-être le plus puissant à son époque mais depuis, les choses ont beaucoup évolué. De leur temps, il n'y avait que très peu d'utilisateurs de flammes auxquels se confronter et je doute qu'ils n'aient jamais poussé véritablement leur pouvoir. Ils étaient réputés puissants mais aujourd'hui, ce ne doit plus être vraiment d'actualité même si leur force est certainement respectable. Je doute que des inoculations sur ce sujet fonctionneraient aussi bien que sur FF-54.
- De toute manière, ce n'est pas à cela que le projet Origine doit servir, trancha Asagoro. Ces porteurs de flammes vont nous servir de sources pour continuer à étudier les flammes, créer et charger des armes aux flammes. Bien qu'ils ne soient peut-être pas aussi puissants qu'on pourrait l'imaginer, leurs flammes sont assurément très fortes et pures. Et de là à ce que qui que ce soit se rende compte que nous les avons... Le complexe est bien sécurisé ?
- Oui, répondit Tilde. Et comme ils seront tout le temps dans un coma artificiel, nous n'aurons pas à craindre d'évasion intempestive. Nous avons repris et amélioré les cellules de Vindice. Il n'y aura pas de problème tant que le complexe reste secret et sécurisé. Je veillerais à ça. On ne sait toujours pas comment ce traître à fait pour communiquer avec l'extérieur ?
- Non, j'ai su que c'était lui qui avait contacté Reborn pour FF-54 mais je ne sais pas comment il a fait. Soit l'équipe de sauvetage ne le sait pas, soit elle le garde pour elle.
- Et on n'a trouvé aucune anomalie dans les communications de la bases, aucune sortie, rien d'anormal, renchérit Gioele. Il n'a eu aucun contact avec FF-54 avant l'évasion et nous doutons que FF-54 ait vraiment pu se servir de ses flammes avec son collier. On ne sait pas comment ils ont fait, encore un point qu'il nous faudra éclaircir et régler.
- La prochaine tentative de récupération devra être là bonne. Si FF-54 récupère trop de force ou enseigne à ses alliés comment contrer nos systèmes, cela va être problématique d'autant plus qu'ils nous attendent de pied ferme maintenant. Tilde, active le projet Origine et met tout en route. Dés que tu auras les sujets, commence l'extraction de flammes et la finalisation des armes. Mon frère, trouve où notre chien désobéissant est partis. Ensuite, Gioele ira le récupérer bien armé et bien organisé. Si tu échoues une fois de plus, prévint-il dangereusement, je confie ce projet et cette affaire à ton frère ou à ton cousin.
- J'attends que le projet Origine donne ses résultats alors ? grinça le jeune homme agacé.
- Oui, tu seras mieux armé. On pourrait aussi essayer de trouver un moyen d'affaiblir FF-54 pour qu'il n'intervienne pas, dit-il en regardant son frère qui approuva.
- Bien. Il ne m'échappera plus et je vais le dresser pour cela n'arrive plus jamais. Je vais le briser, assura froidement Gioele.
