Chapitre 9 :
Le ciel et ses gardiens
Ce fut tranquillement que la journée passa pour Gioleo et les siens, tous se détendant, riant encore des réactions face au lion de la Varia la veille. Ils ne firent rien de particulier ce jour là, attendant la nuit avec impatience, Xanxus particulièrement excité de pouvoir humilier les Sawada en public et sans interférence. Ce soir là, ils se préparèrent avec autant de soin que la veille, partant tous ensemble avec plusieurs voitures pour rejoindre le lieu de l'épreuve. La nuit était déjà tombée lorsqu'ils s'en allèrent, un petit bout de chemin nécessaire pour gagner la forêt et les collines autour de la ville. Ils rejoignirent un terrain perdu à l'écart, choisi pour ne pas attirer l'attention des civils et limiter les dégâts s'il devait y en avoir, rester discret. On avait pourtant pris soin d'entourer l'endroit d'illusionnistes pour terminer de le dissimuler. Aussi, lorsqu'ils s'engagèrent sur le petit chemin menant au but, on eut guère l'impression qu'un tel évènement pouvait être organisé ici.
C'était pourtant bien le cas et une fois sur les lieux, on trouvait sans mal les petits gradins confortables installés pour les spectateurs, comme les nombreux hommes de mains en costume servant de garde et de sécurité. Tout était puissamment éclairé de projecteurs de stades et à leur arrivée, tout les autres étaient déjà là. L'assemblée était très restreinte comparée à la veille, ceux autorisés à voir les épreuves en direct bien moins nombreux. Il y avait les Vongola bien entendu ainsi que les membres de la Triniset qui seraient influencés par le résultat et les boss de l'Alliance construite autour de leur famille depuis des générations. Ces derniers avaient le droit d'amener quelques gardes et jusqu'à six hommes de mains proches de leur famille pour voir ça et les protéger. Ils retrouvèrent donc tout ce petit monde, les autres candidats et leurs gardiens déjà présents. Du côté de Gioleo, il ne manquait que Kyoya même si le petit lion savait qu'il observerait de loin. Les gradins étaient aménagés sur deux étages. Celui le plus bas et le plus en avant destiné aux candidats et leurs gardiens. L'autre les surplombait et devait accueillir les autres spectateurs, de luxueux sièges installés pour les Boss, Timothéo au centre. Mais personne n'était encore installé, discutant dans une ambiance bien plus calme et sérieuse que la veille.
Le cortège de Gioleo alla se garer avant qu'ils en sortent tous et tous précédèrent leur jeune boss, venant entourer sa portière comme pour le protéger avant qu'il n'en sorte avec un charisme marquant. Ils le laissèrent pourtant passer devant pour le suivre, Reborn sur son épaule gauche comme à son habitude, Xanxus à sa droite. Gioleo alla directement vers le Neuvième pour le saluer respectueusement comme il se devait, ignorant Iemitsu se plaignant de leur sois-disant retard inexistant. Il salua ensuite les autres boss présents avec autant de respect, un peu plus détendu avec ses soutiens qui lui rendirent chaleureusement. Cela fait, Timothéo pria tout le monde de prendre place et tous s'exécutèrent, Gioleo se dirigeant avec ses gardiens vers le siège le plus à gauche du premier étage, ignorant superbement ses frères biologiques et leurs gardiens. Il s'assit élégamment sur le siège qui lui était dédié et s'il y en avait d'autres derrière lui pour ses gardiens, aucun n'alla s'y asseoir. Xanxus prit place sur son accoudoir droit, Reborn sur son épaule. Fran s'assit au sol à sa gauche pour s'appuyer contre son siège, Dante restant juste à sa gauche quand Takeshi était derrière, accoudé au dossier de son siège. De toute évidence, aucun n'avait l'intention de s'éloigner de lui, le collant de près sans que cela ne semble le déranger.
- Où est ton prétendu gardien du nuage ? demanda Iemitsu agressif.
Si ses gardiens tiquèrent, ils ne dirent rien, sachant qu'ici en cette occasion, c'était à Gioleo de répondre à moins qu'il ne demande leur aide. Depuis la veille, le lion de la Varia s'était affiché comme futur boss potentiel et le test était aussi et surtout l'occasion de prouver qu'il pouvait être un bon boss. Et un vrai boss savait se défendre lui même. Le faire à sa place ce soir aurait été pour certains un aveux de faiblesse. Calme et tranquille, Gioleo ne regarda même pas le boss du CEDEF pour lui répondre :
- Cela ne vous regarde pas, trancha-t-il fermement. La présence de mes gardiens au complet n'est pas obligatoire pour chaque épreuve tant qu'ils sont là pour leur soirée.
- Il t'a déjà laissé tomber, s'amusa Masamune moqueur.
- Nous verrons ça lors de l'affrontement du nuage, soupira simplement Gioleo l'air ennuyé.
- Cela n'est pas pour ce soir, intervint Timothéo en ramenant l'attention sur lui. Ce soir, nous ouvrons les épreuves avec les Tempêtes. Qu'elles s'avancent. Coyote
Souriant sadiquement, Xanxus se leva, échangea un regard confiant avec son petit frère qui lui sourit doucement.
- Ne tue personne s'il te plaît, demanda légèrement Gioleo entendu de tous.
- Haruo Iwa, Heicho Kazuha, Gokudera Hayato et Xanxus Di Vongola, appela Coyote dans l'ordre d'âge de leur boss. Ce soir, vous vous affronterez pour l'Anneau de la Tempête, annonça-t-il en pointant le terrain devant eux.
La vaste clairière avait visiblement était aménagée. Imposants blocs de bétons formaient un vaste labyrinthe, s'élevant en de hauts murs de plusieurs mètres. Au centre, un pilier dominant tout était planté et Gioleo n'eut pas besoin qu'on lui dise ce qui s'y trouvait, le sentant nettement.
- L'Anneau de la Tempête est sur ce piédestal, annonça Coyote. Celui qui le prendra et le passera à son doigt sera déclaré vainqueur. Vous entrerez dans le labyrinthe chacun par l'un de ses coins, à égale distance de l'Anneau et sur tirage au sort pour décider qui ira où. Tout les coups sont permis. Même en prenant l'Anneau, vous ne gagnerez que si vous le passez à votre doigt.
Il était évident de comprendre pourquoi lorsque l'on connaissait la Triniset. Les gardiens ne seraient vraiment acceptés par eux que lorsque le Ciel serait choisi par son Anneau. Seulement, en le passant avant cela, ils seraient jugés une première fois et s'ils étaient rejetés d'office, jamais ils ne pourraient être gardien. Si en revanche, l'anneau se laissait porter par celui qui le prendrait, alors l'épreuve était remportée. Gioleo savait que le véritable but de chaque épreuve serait là et non dans le combat véritable mais cela, il doutait que les autres candidats le comprennent. Lui connaissait très bien la Triniset et les Anneaux Vongola en particulier mais ce n'était pas des choses que l'on apprenait à n'importe qui. Si lui en savait autant, c'était parce que Giotto lui avait tout appris, espérant qu'il prendrait ce chemin et persuadé qu'il était le seul boss que leur part de la Triniset accepterait à cette époque. Ses rivaux ne devaient pas en savoir grand-chose si ce n'était qu'ils étaient la marque distinctive du boss ou futur boss et de ses gardiens.
- Tant que cela n'est pas fait, reprit Coyote, le combat n'est pas terminé et les autres candidats peuvent vous voler l'anneau ou vous le prendre de force.
Sans attendre, le Neuvième Gardien de la Tempête procéda au tirage au sort, demandant à quatre boss de l'Alliance n'ayant pas pris partie de vérifier les papiers placés ensuite dans un sac. Ils choisirent chacun un point cardinal avant de tirer un nom et d'ainsi répartir les quatre participants aux quatre coins. Coyote annonça que le combat commencerait lorsqu'une fusée rouge serait tirée.
- Une seconde, intervint Iemitsu l'air nerveux avant que les candidat ne partent pour leur entrée.
Bien sûr, il devait savoir que c'était presque joué d'avance pour les gardiens de ses fils se retrouvant face au tigre de la Varia. Au combat, ils ne lui arrivaient certainement pas à la cheville et c'était flagrant lorsque l'on avait l'œil pour ce genre de chose. Leur seul espoir était de prendre Xanxus de vitesse mais il semblait que Iemitsu voulait essayer autre chose. Timothéo se tourna vers lui l'air interrogateur, le numéro deux de la famiglia ayant bien sûr son mot a dire dans ces épreuves en tant que boss du CEDEF.
- Nous savons tous que Xanxus n'est pas une tempête. Il n'a pas le droit de participer, dit-il en tendant l'entourage de Gioleo qui lui envoya un regard tranchant.
- Parce que vous connaissez si bien Xanxus, railla-t-il froidement. Ce n'est pas à vous de décréter s'il peut ou non être un gardien de la tempête.
- Dans ce cas, qu'il prouve qu'il peut l'être, sourit Iemitsu sûr de lui.
Ceux qui savaient pour les flammes comprirent clairement qu'il demandait que Xanxus montre ses flammes de la tempête, en agaçant certains par cette exigence qui n'était pas requise ici. Seuls les Ciels devraient montrer réellement leurs flammes et ce n'était même pas une règle stricte, juste une tradition pour prouver qu'ils avaient ce qui faisait la force des Vongola.
- Si on exige de Xanxus qu'il prouve qu'il peut être gardien de la tempête, répondit tranquillement Gioleo, j'exige que les autres candidats en fassent de même.
Il ne savait pas si les adversaires de son frère étaient bien des tempêtes et cela prouvait qu'ils n'avaient pas éveillé leurs flammes. Sinon, il les aurait sentis, maître en la matière. Il savait donc qu'ils ne pouvaient rien prouver de leurs côtés.
- Tu n'as rien à exiger…, commença Iemitsu agacé.
- Il peut l'exiger si nous l'exigeons de Xanxus, intervint Timothéo en le surprenant. Il n'y a aucune raisons pour que les gardiens de Gioleo doivent prouver plus de choses que les autres.
Gioleo envoya un regard reconnaissant à son grand-père, sentant qu'il avait bien l'intention d'être impartial désormais. Face à cet argument venant du boss vite appuyé par les autres, Iemitsu céda, se taisant et Timothéo envoya les candidats prendre place avec deux hommes chacun pour les conduire. Ils patientèrent en silence pendant ce temps là, observant le labyrinthe dessinant un immense losange carré devant eux. Ils pouvaient donc voir trois des coins d'où ils étaient. Le plus proche était pris par Haruo Iwa, le gardien de Masamune. Les deux autres plus loin étaient occupés par Heicho Kazuha à gauche pour Hanabusa et par Gokudera Hayato à droite pour Ryoichi. Ce qui faisait que Wanxus était à l'autre bout en face d'eux, invisible de là. Une fois qu'ils seraient tous entrés dans le labyrinthe, on y verrait plus grand-chose, les murs trop hauts et les allées trop étroites pour réellement voir ce qu'il se passait à l'intérieur. Le problème fut rapidement réglé par un écran géant faisant défiler les images de diverses caméras à l'intérieur. Gioleo en profita pour lancer un regard doux à la Varia, à ses soutiens et à son entourage perché sur l'autre étage avec les spectateurs, les sentant tous bouillant de colère envers Iemitsu. Même Fon avait le regard froid à son encontre. Il attira immanquablement leur attention et ils se détendirent face à lui. Cet échange, eux seuls en furent conscient si ce n'était Timothéo qui l'avait remarqué, prenant soin d'observer attentivement son petit fils.
Finalement, tous furent en place, l'écran montrant chaque candidat à son entrée, les hommes qui les avaient accompagné faisant signe que tout était prêt. Si les trois prétendants des aînés semblaient tendus, Xanxus paraissait très joyeux, le regard meurtrier et le sourire carnassier ne faisant aucun doute sur ses intentions. Il n'avait pas encore sorti ses armes, devant attendre le début pour le faire mais il était évident qu'il ne perdrait pas de temps. Coyote s'avança jusqu'à la balustrade de l'étage des gradins où il était, devant le Nono, sortant un pistolet à fusée qu'il chargea tranquillement avant de le lever vers le ciel. Il tira et une seconde plus tard, une gerbe rouge éclatait dans le ciel étoilé. Immédiatement, les trois prétendants les plus jeunes fusèrent aussi vite que possible dans le labyrinthe, l'intention de prendre de vitesse les autres claire.
- Voi ! Ils détalent comme des lapins, s'amusa le squale au dessus de Gioleo. S'ils pensent que ça va les sauver, dit-il en amusant les siens.
De son côté, Xanxus entra presque tranquillement dans le labyrinthe, sortant ses X-guns avant de disparaître entre les blocs. On s'en désintéressa pourtant bien vite lorsque l'on vit Haruo s'écraser dans un mur, victime d'une puissante rafale de vent. Une machine s'afficha alors à l'image, une sorte de turbine propulsant de puissant jet d'air. Tous comprirent alors que le labyrinthe était piégé et qu'être rapide ne suffirait pas à arriver le premier.
- Bouge toi ! hurla Masamune devant ces images.
On vit alors Hayato apparaître à l'écran, esquivant de justesse une rafale avant d'envoyer une dynamite sur l'appareil responsable, le faisant sauter. Heicho quand à lui avait esquivé aussi, tentant de grimper sur le mur pour passer par le dessus. Seulement, il n'y parvint pas, les murs trop lisses et hauts pour lui. Les deux autres tentèrent aussi sans succès, faisant hurler Masamune et Ryoichi, Hanabusa observant avec froideur. Gioleo resta tranquille, amusé, son sourire s'agrandissant lorsque les caméras se concentrèrent sur Xanxus au moment où plusieurs explosions se montraient à l'autre bout du labyrinthe. Les turbines ne résisteraient certainement pas à son frère qui faisait des ravages de toute évidence. On entendit des bruits de tirs puissants que l'on pouvait aisément attribuer à Xanxus lorsqu'on le connaissait. Mais à l'image, on ne voyait que des nuages de poussière et des machines en ruines.
Cela ne dura pas bien longtemps, Gioleo sentant de loin son frère cherchant ses proies du jour plus qu'il ne visait l'anneau. Mais rapidement, il sembla s'impatienter comme on pouvait s'y attendre et quelques instants après le début de l'épreuve un gigantesque fracas raisonna, de nombreux nuages de poussières s'élevant en ligne droite entre les murs. Lorsqu'ils se dissipèrent, on vit de gigantesques trous béants traverser les parois dont la présence semblait énerver le tigre qui voulait visiblement tracer son propre chemin à travers, y parvenant sans aucune difficulté. Le bruit alerta visiblement les autres candidats qui se précipitèrent, cherchant le chemin. Hayato voulut détruire un mur avec ses dynamites et il y parvint seulement, il se fit repérer immédiatement et ce fut sur le champs qu'un puissant tir de Xanxus traversa le labyrinthe pour l'atteindre de plein fouet, l'assommant à la grande colère de son boss.
- Il n'a pas le droit de faire ça ! s'exclama-t-il furieux.
- Tout les coups sont permis on a dit, s'amusa Lussuria. Allez boss ! hurla-t-il ensuite avec enthousiasme.
- C'est un combat sans règle, remarqua Gioleo en tournant le regard vers ses rivaux se sachant très mal parti. Xanxus ne respectera qu'une seule consigne.
- Laquelle ? demanda Hanabusa.
- Celle donnée par son boss évidemment, répondit Reborn.
« Ne tue personne s'il te plaît ». C'était ce que Gioleo lui avait demandé. Si on se questionna sur le respect de cette consigne par le tigre, il était assurément évident qu'il n'avait pas l'intention de laisser ses adversaires s'en sortir indemnes. Les tirs continuèrent, frôlant de près les deux autres participants. On ne vit pas les flammes de Xanxus cachées par la poussière qu'il produisait en masse alors que les caméras n'étaient pas constamment sur lui. Pourtant, Gioleo sentait qu'il n'utilisait que ses flammes de la Tempête, respectant sa position de gardien à cet instant. Les tunnels qu'il creusait eurent tôt fait de lui permettre de localiser ses proies et il s'élança à toute vitesse à travers eux, les autres s'enfuyant en le voyant arriver. On avait dû leur dire qu'ils n'étaient pas de taille face à Xanxus qui les terrifiait visiblement, son aura meurtrière baignant tout le labyrinthe. Bientôt, atteindre l'anneau ne fut plus la priorité des trois cadets, Hayato s'étant rapidement réveillé. Non, leur priorité fut d'échapper au tigre qui les poursuivait avec le sourire, leur tirant dessus sans pitié à travers les murs. Ils furent tout les trois bien assommés et encastrés dans des blocs de béton, en quelques instants.
- Tch, fit Xanxus l'air encore plus agacé de n'avoir aucune résistance valable. Bande de déchets pathétiques.
Sans plus de cérémonie, il tira vers le piédestal, traçant son propre chemin sans aucun égard pour les turbines qui ne l'atteignirent jamais. Il s'avança et explosa la structure pour faire tomber l'anneau sous les exclamations enjouées de son escouade se moquant allégrement de ses adversaires. L'Anneau de la Tempête fut rapidement dans sa main et il l'observa un instant avant de refermer ses doigts dessus sans le passer. Il se remit plutôt en route tranquillement. Lorsqu'il fit demi tour pour quitter le centre du labyrinthe, on vit réapparaître les trois autres se traînant jusque là. Souriant sadiquement, il leur montra l'anneau, les dépitant. Il perdit une bonne partie du public lorsqu'au lieu de le passer et de s'offrir la victoire, il le glissa dans sa poche.
- Venez le chercher déchets, provoqua-t-il.
On ne fut pas vraiment surpris de le voir vouloir s'acharner sur eux mais certains le comprirent d'une autre manière :
- Il sait qu'il n'est pas digne de cet anneau, se moqua Iemitsu.
- Il est plus digne que n'importe qui d'autre de le passer, rétorqua Gioleo. Soyez heureux, vos favoris peuvent encore tenter leur chance même s'ils n'en n'ont aucune, dit-il en amusant les siens.
Ces derniers le savaient certainement puisqu'ils hésitèrent mais ils s'élancèrent finalement, se criant un peu les uns sur les autres de manière pathétique. Cette fois, lorsque Xanxus leva ses armes, ce fut avec un sourire qu'il les laissa se charger de flammes rouges comme pour bien le montrer à tous, stupéfiant les spectateurs capables de faire la différence et qui ne savaient pas.
- Des flammes de la tempête ? releva Coyote. Depuis quand Xanxus en a ? demanda-t-il aussi éberlué que les autres.
- Depuis toujours, répondit Gioleo avec fierté pour son frère dont les flammes montaient en puissance. Vous le sauriez si vous aviez daigné vraiment le regarder, asséna-t-il sans douceur.
Et il se fichait totalement de blesser son grand-père dont-il senti l'émotion. Il avait fait du mal à son grand-frère, refusé de le voir comme il refusait de le voir. Il ne méritait pas qu'il le ménage sur ce point d'après lui. Il était celui qui avait fermé les yeux, comme les autres.
- C'est impossible ! ragea Iemitsu.
- Pourtant, vous le voyez de vos yeux, remarqua-t-il en captant la confusion des autres candidats perdus. Vous vouliez une preuve ? La voilà.
- De quoi tu parles enfoiré ?! s'énerva Masamune.
Si l'entourage de Gioleo voulu lui sauter dessus pour cette insulte, un geste simple de sa part les retint.
- Si vous ne savez pas de quoi je parle, dit-il en regardant ses rivaux, alors vous n'avez rien à faire à ce test, claqua-t-il. Si votre père ne vous a même pas parlé de ça et que vous n'en savez rien, ce n'est pas de ma faute et de toute évidence, vous n'êtes même pas prêt pour prétendre aux Anneaux Vongola, constata-t-il en amusant les siens qui en remirent une couche. Oui Xanxus est un Ciel, reprit-il en tournant un regard lourd vers Iemitsu et Timothéo. Il est le ciel de la Varia, son boss. Mais pour moi, il est mon grand-frère avant tout. Et mon grand-frère, celui que je connais par cœur, est une tempête lorsqu'on le laisse libre de tout engagement de leader ou d'exigences de comportement et de caractère, lorsqu'on le laisse être juste lui. Il n'a pas a être un ciel avec moi et cela fait ressortir la tempête en lui, sourit-il.
Une explosion dantesque raisonna et lorsqu'on regarda le labyrinthe et l'écran, on vit Xanxus se tenant droit et fier, les trois autres définitivement inconscients à ses pieds, le centre de la structure complètement détruis. Sans plus d'égard pour ses adversaires, il se mit en route pour venir droit vers eux, creusant son chemin de ses pistolet et de ses flammes de la tempête. Lorsqu'il fut sorti au pied des gradins, il tira vers le sol pour se propulser vers eux et atterrir devant son petit frère qui se leva avec élégance pour s'avancer vers lui, Reborn restant sur son siège. À l'ébahissement de nombreux présents, lorsque Gioleo s'arrêta devant lui, il posa genou à terre sans hésiter, démontrant sa loyauté et sa soumission. La scène se fit soudain solennelle alors qu'il tendait l'anneau de la tempête à son ciel.
- Lui donner ne suffit pas ! claqua Iemitsu. Tu dois…
- La ferme, trancha Gioleo l'air furieux contre lui. Vous n'avez pas d'ordre à donner à ma tempête, claqua-t-il avec un regard si froid que Iemitsu en resta sans voix.
Il resta aussi perturbé que tout ceux qui l'avait toujours vu comme un gamin inoffensif et naïf, quelque chose de dangereux émanant de lui à cet instant. Le brun récupéra doucement l'Anneau dans la main de son frère qui le regarda dans les yeux. Gioleo lui sourit avec cette chaleur qui lui était propre, lui tendant sa main libre. Xanxus lui donna sa main droite sans hésiter et ce fut son petit frère lui même qui passa l'anneau à son majeur sous l'attention générale. Le bijou reluit un moment avant de s'éteindre sans lui faire de mal, prouvant son acceptation de son gardien, rabattant définitivement le caquet de Iemitsu. Il y eut un instant de silence avant que Gioleo ne se jette au cou de son frère pour l'étreindre avec un immense sourire. L'homme lui rendit malgré son expression froide. Se relevant avec lui. Et ce fut un regard de Gioleo vers Coyote qui réveilla celui-ci :
- Vainqueur : Xanxus Di Vongola ! annonça celui-ci.
- Nous rentrons, annonça alors Gioleo aussitôt suivis des siens et de ses soutiens. À demain.
- Tu ne sais même pas ce qu'il y aura demain, gronda Iemitsu.
- Je n'en n'ai pas besoin. Cela fait bien longtemps que nous sommes tous prêt pour ce test. Si vous voulez qu'ils aient une chance, dit-il avec un regard pour ses rivaux. Il faudrait veiller à leur enseigner sérieusement. Partons.
Et tout les siens le suivirent sans protester. On les regarda s'en aller jusqu'à disparaître dans leurs voitures. Timothéo se reprit pour annoncer le combat de la foudre le lendemain, les autres boss de l'Alliance prenant congé, l'air agréablement surpris par ce qu'ils avaient vu ce soir. Assurément, le jeune Gioleo était bien au-delà de ce que les Vongola avaient dis de lui jusque là. Cela laissa Timothéo, ses gardiens et les membres du CEDEF entre eux. Les autres candidats les observant avec leur gardien de manière insistante. Tant et si bien que le boss dû les congédier ouvertement pour qu'ils s'en aillent, des hommes se chargeant déjà de prendre en charge leurs gardiens blessés et toujours inconscients.
- Le résultat n'est pas surprenant, soupira Coyote lorsqu'ils furent entre eux. Ce qui m'étonne beaucoup plus c'est la connaissance de Gioleo des flammes, des Anneaux et les flammes de Xanxus. C'est une vraie tempête. Qui l'aurait cru ?
- C'est une surprise c'est certain, approuva Ganauche. Et il les maîtrisait très bien. Leur éveil ne date pas d'hier pour lui. Il avait gardé ça pour lui, s'amusa-t-il. Mais comment Gioleo sait pour les Anneaux et les autres flammes ? Il n'a pas dis grand-chose mais c'est évident qu'il en sait plus qu'il ne devrait et si Xanxus connaît un peu les Anneaux, il n'est pas censé en savoir plus.
- Gioleo a de nombreux membres de la Triniset en soutien, remarqua Visconti. Ils lui ont peut-être dis.
- Les gardiens de la Triniset ne parlent pas de ça avec d'autres que leurs membres ou personne déjà au courant comme le CEDEF et c'est pour ça que tes fils n'en savent rien, posa Croquant en regardant Iemitsu.
- Pourtant je ne vois qu'eux pour avoir fait cela, répondit Lal. S'ils l'ont fait, c'est qu'ils le voient déjà comme l'un des leurs, posa-t-elle.
- Je ne vois que ça, acquiesça Timothéo.
- Comme s'il pouvait être un Ciel de la Triniset sans flammes, railla Iemitsu. Xanxus et Reborn maîtrisent peut-être leurs flammes mais ce n'est pas son cas ni celui des autres. Rien n'est joué tant que le combat du ciel n'aura pas eu lieu. C'est le seul qui compte au final.
- S'il était le seul à compter Iemitsu, nous ne ferions pas tout cela, posa fermement le Nono. Tu sais à quoi servent ces test et Gioleo et sa famille ont parfaitement réussi ce soir. Nous verrons bien comment les choses évoluent. Les Anneaux les jugeront tous de toute manière.
Le reste de la nuit fut consacrée à faire la fête au manoir de la Varia. Gioleo avait invité ses soutiens pour boire un thé en rentrant et tous l'avaient rejoint avec joie, le félicitant lui et Xanxus pour cette épreuve passée sans aucun mal. Le lendemain soir, tous furent de retour au terrain pour le second affrontement. Cette nuit là, l'orage grondait et il était évident que cet affrontement avait été programmé avec la météo, les orages assez courant à cette saison ici. Cette fois, Iemitsu et ses fils semblaient beaucoup plus confiants, totalement inconscient et ignorant des capacités de Dante. Ils s'installèrent comme la veille mais en face, le terrain avait été modifié pour laisser place à un damier de plaques de métal et de terre battue. Des paratonnerres s'élevaient un peu partout, reliés aux plaques, prêt à électrocuter ceux qui les toucheraient. Au centre, un piédestal accueillait l'anneau de la foudre. Ce fut cette fois-ci Ganauche qui prit les choses en mains, annonçant le combat de la foudre au moment où celle-ci tombait sur les paratonnerres, électrisant le terrain, faisant déglutir péniblement les trois candidats japonais. Gioleo sourit en percevant la satisfaction de son gardien de la foudre beaucoup plus disposé à l'égard de son élément.
- L'affrontement de la foudre, annonça la Neuvième gardien. Les règles sont les mêmes que pour le combat de la tempête. Récupérez l'anneau et passez le pour gagner. Mais attention aux coup de foudre, s'amusa-t-il. Isama Kaiki, Hisae Kaekara, Hideo Ren et Dante Germisio, prenez les points attribués à vos familles hier. À la fusée verte, combattez.
Les candidats japonais partirent prendre place, Dante se tournant d'abord vers Gioleo qui lui sourit doucement.
- Je reviens vite, assura son gardien.
- Je n'en doute pas, répondit-il. Je t'attend.
Le blond approuva et s'en alla en marchant tranquillement. Si Dante avait toujours cette apparence très calme et maîtrisée, il était loin d'être très patient en réalité. Comme tout ses gardiens sauf Takeshi et Reborn dans une moindre mesure. Ils savaient tous se tempérer mais aucun n'était du genre à perdre son temps. Dante pouvait paraître très tranquille mais il était aussi rapide que la foudre elle même lorsqu'il s'y mettait réellement. Il descendit et fit le tour du terrain pour rejoindre le même point que Xanxus la veille, les éclairs continuant de tomber et d'illuminer le terrain. Une fois en place, Dante détacha le bâton de métal ciselé de presque un mètre qu'il portait à la ceinture comme une épée, en percutant le sol de son extrémité. Immédiatement, l'arme s'allongea pour doubler de taille. Ses adversaires aussi étaient armés entre armes à feu, couteau et lance. Mais rien de cela n'impressionna le gardien de Gioleo, le plus jeune des quatre.
Bientôt, la fusée verte explosa et les trois aînés s'élancèrent, sautant de parcelle de terre en parcelle de terre pour filer vers l'anneau. Comme la veille et comme Xanxus, Dante fut le seul à ne pas se précipiter littéralement. Il ne fit qu'un pas pour entrer sur le terrain et se poster sur la première plaque de métal à disposition. Il ne bougea pas alors que la foudre tombait, personne ne manquant cette scène. Il posa plutôt son bâton à la verticale devant lui et lorsque la foudre éclaira tout le circuit, elle se dirigea immédiatement vers lui sans pour autant lui faire le moindre mal. Une seconde et il était cerné d'un nuage de petits éclairs verts, impressionnant les spectateurs alors que ses adversaires n'avaient rien vu, trop occupés à empêcher les autres d'aller chercher l'Anneau. La vague passée, les éclairs continuèrent de nimber le gardien de Gioleo dont les cheveux volaient au vents. Il leva son arme et la pointa sur ses trois adversaires qui l'ignoraient toujours et qui se battaient pour grimper sur le piédestal. Les éclairs fusèrent vers eux, les frappèrent en pleine poitrine sans qu'ils n'y comprennent rien, les expulsant à une vitesse vertigineuse si loin qu'ils sortirent largement du terrain pour s'écraser bien plus à distance, stupéfiant tout le monde.
- Ah ! fit laconiquement Fran. Dante s'ennuie, posa-t-il.
- Comment veux-tu qu'il ne s'ennuie pas avec de tels adversaires ? ricana Levi au dessus d'eux. Ils ne lui arrivent pas à la cheville.
- Et quand Dante s'ennuie on sait tous qu'il ne traîne pas, s'amusa Mammon. Il connaît la valeur du temps lui.
Pourtant, sur le terrain, Dante ne se précipitait toujours pas, marchant tranquillement vers le centre sans chercher à éviter les décharges qui ne l'atteignait visiblement pas, ne faisant que renforcer les éclairs verts autour de lui, l'illuminant magnifiquement.
- Il joue encore les beau gosse, posa Fran.
- Il a de quoi, couina Lussuria. Il est tellement mignon.
Gioleo sourit, sachant parfaitement que Dante ne traînerait pas. Pour qu'il prenne plus de temps, il aurait fallu que ses ennemis l'inquiètent, ce qui n'était pas du tout le cas loin de là. Contrairement à Xanxus, il n'était pas du genre à avoir envie d'essayer de s'amuser en les martyrisant et en bon tueur à gage comme lequel il avait été élevé par sa mère, il ne laissait pas le temps à ses proies de réagir. Arrivé au pied du pilonne central, il disparut littéralement dans un petit claquement électrique, réapparaissant en haut. Il se pencha et prit l'Anneau alors que ses adversaires se relevaient à peine au loin, pratiquement paralysés par sa première attaque. Cette fois, Dante avait été gentil, pouvant faire beaucoup plus de dégâts avec un tel assaut. Seulement, il savait que son boss ne voulait voir personne tué ou sérieusement blessé et ses gardiens respectaient sa volonté. Le bijou dans sa main, il disparut de nouveau dans un claquement pour réapparaître devant son boss. Dans l'exact tableau de la veille si ce n'était le gardien différent, Gioleo se leva pour aller vers lui et le blond posa genou à terre, lui tendant l'Anneau. Son ciel le récupéra dans le silence qui s'était imposé à cette victoire rapide et éclatante. Puis il récupéra la main de son gardien toujours entouré de ce que les connaisseurs reconnaîtrait comme des flammes de la foudre. Il lui passa l'anneau qui brilla un instant avant de s'éteindre gentiment. Gioleo donna un immense sourire à son gardien avant de se tourner vers le Nono, bien plus impérieux :
- À demain soir, dit-il simplement. Rentrons.
Et comme la veille, les siens suivirent, Valentina venant ouvrir un parapluie au dessus de lui pour le protéger de l'averse qui arrivait. Ils s'en allèrent pour faire la fête le reste de la nuit, son entourage s'amusant sans mesure de cette situation. Sur le terrain, une fois Gioleo partit avec son entourage après une épreuve aussi rapide que l'élément de la soirée, ce fut en rageant que les trois frères aînés s'en allèrent sans même attendre leurs gardiens encore sonnés, les autres boss prenant congé, de plus en plus excités de soir en soir face à la surprise agréable qu'offrait le petit fils de cœur du Neuvième. Finalement, on se disait qu'il n'avait pas besoin du soutient de la tête de la famille pour être à la hauteur des trois autres, et même que c'était plutôt eux qui avaient eu besoin de soutient pour rivaliser.
- Cora Iemitsu, interpella Colonello resté avec le CEDEF, tu ne nous avais pas dis que ses gardiens étaient aussi doués. Je croyais qu'il n'y avait que Xanxus et Reborn d'inquiétant ?
- Il ne le savait pas, posa Ganauche. Comme nous tous. Et si j'en crois ce que nous venons de voir, je ne doute pas qu'il n'y a pas que Reborn et Xanxus à redouter. Les seuls qui pourraient être de plus bas niveau, c'est sa pluie et son nuage qu'il vient juste de rencontrer si je me souviens bien. Et si des personnages de leur calibre l'ont choisi comme ciel avec une telle loyauté. Allez savoir ce qu'il peut faire lui même.
- Il a grandi près de nous et nous n'avons rien vu, soupira Nie l'air défait.
- Parce qu'il n'y a rien à voir, insista Iemitsu. Il n'a pas de flammes et son corps est trop faible pour les supporter.
- Qu'il ait des flammes ou pas, intervint Timothéo. Il a certainement certaines qualités des boss, c'est flagrant. Si l'anneau du ciel l'accepte, peut importe la puissance de ses flammes. S'il l'accepte, c'est qu'il en a même très légèrement et si cela se produit, la puissance de ses flammes importeront peu. Ce n'est pas le plus important, dit-il en regardant ses gardiens qui sourirent.
Le soir suivant, le même manège se répéta pourtant cette fois, il n'y avait rien sur le terrain hormis le pilonne et l'anneau. La nuit était claire. Cela renseigna immédiatement Gioleo sur le combat de la soirée : la brume. Et ce fut en effet ce qu'annonça Croquant en s'avançant, répétant les règles qui n'avaient pas changé. On annonça Katashi Ataka pour Masamune, Hikage Maikago pour Hanabusa et Nakatsu Sakuzo pour Ryoichi. Une fois encore, Fran était le plus jeune, gagnant le terrain avec nonchalance en sautant des gradins, rajustant précieusement son énorme chapeau en tête de lion noir en atterrissant. Si Gioleo sentit les moqueries venir de la par de Ryoichi, un regard tranchant et froid de sa part le figea sur place.
- À la fusée indigo, annonça Croquant en levant son pistolet vers le ciel.
Il allait tirer lorsque la voix de Fran l'arrêta :
- Attendez ! intervint-il de la lente voix désintéressée.
- Qu'est-ce que tu veux bouffon ? demanda Katashi. Dépêche toi que je t'écrase.
- Hein ? M'écraser ? Toi ? fit-il en penchant la tête sur le côté. Ce n'est pas drôle. Avant de commencer, est-ce que vous savez ce que vous devez affronter ? demanda-t-il innocemment.
- Toi ! claqua l'autre l'air agacé.
- On est quatre je te rappelle, répondit-il. Je ne suis pas le seul que tu dois combattre. Mais ce n'est pas la bonne réponse.
- Alors c'est quoi ? demanda Nakatsu aussi agacé que l'autre.
- Est-ce que vous savez ce qu'est une illusion de la brume ? questionna-t-il.
- Une illusion ? releva Hikage.
- Une illusion, confirma-t-il.
- Arrête tes conneries et commençons bouffon ! s'agaça Katashi.
- Hein ? Mais c'est déjà fini, répondit Fran en disparaissant dans une fumée indigo devant eux.
Ils restèrent figés, le cherchant partout jusqu'à le trouver devant son ciel, un genou au sol, lui tendant l'anneau de la brume. Parce qu'en effet, des gradins, la scène avait été bien différente. Lorsque Croquant avait tiré et que sa fusée avait explosé dans le ciel, rien n'avait bougé sur le terrain, les quatre protagonistes immobiles et silencieux. Jusqu'à ce que Fran bouge, soupirant de déception. Il disparut dans un nuage de flammes du brouillard pour réapparaître sur le pilonne, récupérant l'Anneau de la soirée pour disparaître à nouveau et réapparaître devant Gioleo. Sur le terrain, ses adversaires bougèrent enfin, comme sortant d'un moment d'absence, trouvant leur ennemi après un instant.
- Eh ! Ça n'a pas commencé ! hurla Nakatsu. Revient ici !
- C'est déjà fini, répondit Fran alors que son boss se levait pour le rejoindre.
- Qu'est-ce que t'a fait ? demanda Hikage perdue.
- Je vous l'ai dit, une illusion, répondit-il comme une évidence.
Xanxus éclata de rire comme plusieurs membres de la Varia et il se tourna vers Iemitsu :
- Ces déchets prétendaient à l'Anneau de la Brume sans savoir ce qu'est une illusion ?! C'est pathétique.
Tranquillement, Gioleo récupéra l'Anneau pour le passer à son gardien qui fut accepté sur le champs. Il vint ensuite l'étreindre avec le sourire, Fran lui rendant avec un petit sourire heureux.
- Mais il n'y a même pas eu de coup d'envoi ! s'énerva Katachi. Il a triché !
- Il n'a pas triché, intervint Croquant. Il vous a battu comme une brume le fait, sourit-il en regardant le petit gardien de Gioleo. Vous avez été pris dans son illusion à la fraction de seconde où la fusée à explosée. Il vous a montré ce qu'il a voulu que vous voyez. C'était une illusion de la brume et vous n'avez rien perçu. Il a gagné.
- À demain, salua simplement Gioleo pour Timothéo avant de s'en aller avec les siens.
Dans une routine bien installée, ce fut la fête au manoir de la Varia dans les heures suivantes, les moqueries allant une fois de plus bon train, l'incompétence de leurs pseudos adversaires éclatante ce soir. Ce fut donc des rivaux plus tendus encore qu'ils retrouvèrent le lendemain. Les gardiens de la tempête blessés étaient de retour avec leurs collègues bien que toujours amochés comme ceux de la foudre marqués de brûlures typiques. Et les vaincus faisaient grises mines, têtes basses. Ce soir là, on annonça le combat du nuage avec un terrain truffé d'armes et d'explosifs en tout genre. Les règles restèrent identiques et on appela Skull pour Masamune, Atsushi Nitaru pour Hanabusa et Kensuke Mochida pour Ryoichi.
- Alors ? Où est ton gardien du nua…, commença moqueusement Iemitsu alors que les autres descendaient sur le terrain.
Gioleo le coupa pour regarder en bas devant lui, souriant, ignorant son géniteur.
- Bonsoir Kyoya, salua-t-il.
Seulement alors, tous trouvèrent son gardien du nuage égal à lui même déjà sur le bord du terrain, à sa place en face d'eux, se tenant droit et impassible. Il échangea un regard insondable avec son ciel qui lui sourit davantage sans une remarque.
- Au signal, lança Visconti en levant son pistolet.
La fusée avait à peine explosée que le nuage de Gioleo s'élança, sortant des tonfas d'on ne savait où. Sans cérémonie, il les nimba de flammes du nuages qui balayèrent le terrain en une puissante vague d'énergie. Les explosifs enterrés sautèrent tous sur le champs, déchaînant l'enfer et formant un vaste nuage de poussière bouchant la vue, seule la lueur mauves des flammes du nuage discernables. Les armes automatiques tirèrent et les cris de douleurs raisonnèrent.
- Alouette-san fait un massacre, remarqua Fran bien qu'on ne voit rien.
Et en effet, ce fut un massacre en règle, de quelques secondes mais un massacre quand même. La poussière n'était pas encore retombée que le préfet de discipline apparaissait devant Gioleo, l'Anneau du nuage dans la main. Derrière lui, le terrain démolit en tout sens se fit de plus en plus visible, ses adversaires en sang au sol et immobiles. Ses tonfas avaient disparu comme ses flammes et il ne regardait que Gioleo qui s'avança vers lui. Contrairement aux autres, il ne posa pas genou à terre mais son ciel semblait totalement indifférent à cela. Il récupéra l'Anneau pour lui passer lui même, le même rituel que les soirs précédents se répétant en se terminant par l'acceptation de l'Anneau. Sans un mot, Kyoya se détourna et s'en alla Gioleo le laissant faire avec un immense sourire.
- Comment est-ce possible ? demanda Hanabusa. Tu viens à peine de le rencontrer et il n'a jamais voulu venir avec nous.
- Comment aurait-il pu aller avec des pseudos ciels aussi pathétiques ? demanda Xanxus railleur. Surtout qu'il avait déjà un ciel depuis longtemps.
- Qu'est-ce que tu veux dire Xanxus ? demanda son père adoptif.
- Ce gamin était avec Gioleo avant même que je ne le rencontre lorsqu'il avait quatre ans, répondit-il en les surprenant.
- Kyoya a été mon premier ami, mon premier gardien et jamais nous n'avons rompu le contact lorsque j'étais en Italie, expliqua Gioleo. Vous avez tenté de me prendre mon nuage, accusa-t-il ensuite froidement en regardant ses rivaux. Vous avez osé alors que vous êtes incapables de le comprendre. C'est indigne d'un ciel. Rentrons. Kyoya va avoir besoin de se défouler après cette blague, s'amusa-t-il en faisant sourire les siens.
Ils s'en allèrent et en effet, ils retrouvèrent le nuage au manoir, celui-ci réclamant un entraînement avec son ciel qui lui offrit volontiers. Le lendemain soir, le combat du soleil était annoncé avec un un éclairage et une chaleur particulièrement intense mise en place sur le terrain, faisant ricaner Reborn. Les règles, identiques aux autres soirs furent rappelées même si personne ne se faisait d'illusions sur le résultat de cet affrontement. Kamasuke Kame et Fusazane Jirozaemon n'avaient pas l'air de vouloir y aller une seconde, certainement au courant de la réputation de leur adversaire. Seul Ryohei Sasagawa était enthousiaste, hurlant à l'extrême comme cela semblait être une habitude pour lui. Mais avec cela, il agaça d'office Reborn par son agitation. Ils furent rapidement sur le terrain, Reborn promettant à son ciel de revenir vite, semblant énervé d'avoir à quitter son côté. Gioleo lui sourit l'air rassurant et le regarda descendre, aussi serein que les autres soirs, tous en comprenant la raison d'avance cette fois. Aucun doute avec Reborn. Et le combat, si l'on pouvait appeler cela ainsi, fut sans surprise, les trois adversaires de l'hitman rapidement au tapis en trois tirs précis, les conditions indifférant totalement le soleil. L'Arcobaleno récupéra l'Anneau et revint vers son ciel, sautant directement sur ses genoux. On vit Gioleo sortir une chaînette d'or de sa poche pour y passer soigneusement l'anneau qu'il accrocha au cou de son gardien, le bijou reluisant une fois de plus avant de s'éteindre paisiblement. Gioleo prit Reborn dans ses bras, le serrant contre lui avant de se relever et de se tourner vers Timothéo.
- À demain, fit-il comme à l'habitude.
Et comme à l'habitude, ils s'en allèrent rapidement pour poursuivre leur nuit de manière bien plus enthousiaste. Puis le sixième soir arriva et avec lui, le dernier combat des gardiens avec les pluies en protagonistes. Si seul Gioleo en fut conscient, il sentait Takeshi tendu, encore peu sûr de lui à sa place, surtout après les performances éclatantes de ses collègues. Il se tenait pourtant avec maîtrise ayant continué à s'entraîner toute la semaine avec Squalo. Son katana pendant fièrement à sa hanche. Brabanter se fit maître de cérémonie rappelant une fois encore les règles face à un terrain composé d'un immense bassin de quelques mètres de haut. Des plateformes flottantes instables étaient posées sur l'eau, seul les quatre coins bien solides avec le pilonne central où l'anneau de la pluie reposait. Takeshi gagna la sienne comme Hibiki Toriato, Chiemi Junpei et Hotaru Orika. Si seul son ciel le vit, il regarda ses adversaires avec incertitude, Gioleo sachant qu'ils faisaient partis de ceux qui avaient failli le tuer quelques temps plus tôt.
- Je croyais que cet imbécile ne devait plus être dans la mafia ? releva Masamune.
- Vous n'avez toujours rien comprit alors, soupira Gioleo agacé. Le père de Takeshi est un affranchi et cela protégeait son fils également. Seulement, rien n'empêche Takeshi d'intégrer la mafia s'il le désire. Pour être clair, dit-il en tournant le regard vers eux, cela ne change en rien le statu de son père et de tout ce qu'il possède. Tsuyoshi, son restaurant et sa maison ne peuvent être touchés, réaffirma-t-il fermement. Quand à Takeshi, il fait parti de ma famille désormais avec tout ce que cela implique.
- Et dire que tu nous a fait la leçon pour avoir tenté de recruter son père, ricana Ryoichi. Tu n'es pas mieux.
- Recruter ? releva-t-il. Je n'ai pas recruté Takeshi. Vous n'avez toujours rien compris à ce qu'est un gardien, soupira-t-il. Tant pis pour vous.
- Celui là ne vaut rien, rit Masamune. On l'a déjà battu.
- C'était avant que Gio ne devienne son ciel, rétorqua Squalo énervé.
- Comme si ça changeait quelque chose, railla Ryoichi.
- Ça change tout, firent les gardiens de Gioleo autour de lui pour ensuite se regarder bêtement à leur synchronisation.
Gioleo explosa de rire à cela, beaucoup affichant des sourires attendris à cette scène. Le calme revint ensuite et Brabanter lança le combat de la pluie. Il fut pourtant très différent des autres. Dés le début, les trois gardiens des aînés se jetèrent d'un bloc sur celui de Gioleo, l'insultant copieusement alors qu'il les paraît et les esquivait difficilement.
- Toi ! On t'a déjà écrasé une fois ! claqua Hibiki armé d'une masse imposante. On le refera sans mal, ricana-t-il.
Takeshi eut droit à d'autres remarques du genre, de plus en plus cinglantes et insultantes, minant un peu plus sa confiance alors qu'il peinait visiblement, faisant beugler Squalo lui ordonnant de se reprendre. Rapidement, il se retrouva blessé, les armes contondantes de ses ennemis le touchant sans pitié. Quelques minutes et il était jeté à l'eau sous les rires des adversaires de sa famille. Il peina à refaire surface, s'accrochant péniblement à une plateforme pour reprendre son souffle alors que son sang teintait l'eau et qu'il grimaçait de douleur. Il tourna un instant le regard vers les gradins où Squalo criait comme un damné après lui, ses rivaux s'étant déjà désintéressés de lui pour se battre entre eux et se départager, tentant d'atteindre l'anneau. Il regarda vaguement vers le public, détournant immédiatement le regard avec honte en trouvant celui de son ciel.
Gioleo tiqua à cela détestant que son ami se retrouve dans cet état d'esprit, luttant déjà contre lui même pour ne pas aller le chercher et le mettre à l'abri. Mais il ne pouvait pas faire ça. Il ne ferait que détruire un peu plus la confiance de sa pluie et c'était inenvisageable. Il comprenait, comme tout les siens, que Takeshi avait encore du mal à se sentir à sa place et à la hauteur dans sa famille. Tout cela était nouveau pour lui, il combattait depuis peu et sa vie avait été profondément chamboulée dernièrement. Il était normal qu'il ne soit pas encore complètement assuré et apaisé. Gioleo savait parfaitement ce qu'il devait faire pour son gardien dans cette situation. La chose la plus importe entre un ciel et ses éléments. Il n'en montra rien mais il s'agaça aux remarques murmurées derrière lui sur le fait qu'il s'était peut-être trompé pour sa pluie, furieux contre cela. Si ses gardiens et ses proches sourirent en le voyant se lever avec force, les autres restèrent surpris, tournant le regard vers lui, se demandant comment il allait réagir à la faiblesse de son gardien après les victoires implacables des autres. Il avança jusqu'à la balustrade qu'il n'avait pas le droit de dépasser sans provoquer l'élimination automatique de son gardien. Seulement, il n'en n'avait visiblement pas l'intention. Il se dressa devant la barrière, son regard vissé sur sa pluie :
- Takeshi ! appela-t-il avec force.
S'il était évident qu'il l'entendit, sursautant légèrement, il n'osa pas le regarder, se ratatinant un peu.
- Regarde moi, ordonna son ciel.
Sa voix était forte et assurée pourtant, il y avait quelque chose d'extrêmement doux aussi. Cela sembla attirer l'attention de sa pluie qui tourna les yeux vers lui sans discuter, s'attirant un splendide sourire rassurant avant que Gioleo ne reprenne de manière à ce qu'il l'entende clairement :
- Tu es mon gardien de la pluie, affirma-t-il tout d'abord en détachant chaque mot. Tu es mon gardien et je n'en voudrais pas d'autre. Je n'en n'aurais pas pris si on ne s'était pas rencontré. Mais ça, on s'en fiche. Tu es surtout mon ami, mon frère et j'ai une absolue confiance en toi, assura-t-il en faisant sourire les siens autour de lui.
La neuvième génération et les autres boss sourirent aussi à cela, sentant parfaitement qu'il avait réellement confiance en son gardien, sans aucun doute et cela, Takeshi sembla parfaitement l'entendre, un instant surpris avant de se détendre.
- Je sais que tu es beaucoup, beaucoup plus fort qu'eux, poursuivit-il en désignant ses adversaires qui s'étaient arrêtés un instant pour écouter. Ils ne t'arrivent pas à la cheville ! Alors montre leur. J'ai confiance en toi, termina-t-il avant de retourner s'asseoir et de le regarder avec un calme total.
On vit Takeshi le regarder quelques instants avant qu'il ne sourit largement, semblant retrouver son énergie et sa confiance, se retournant vers ses ennemis qui l'observaient avec dédain.
- Qu'il est con celui là, fit Hibiki avec un regard pour son ciel.
Et ce fut certainement son erreur fatale puisqu'une seconde plus tard, Takeshi était sur lui, lui assénant un coup de sabre qu'il ne vit pas venir. Il fut projeté dans l'eau et le gardien de Gioleo avait pris place sur la plateforme où il se trouvait un instant plus tôt. Il avait trouvé son équilibre sans mal cette fois et lorsqu'on le regarda, son visage avait bien changé, soudain digne de la froideur d'un tueur à gage professionnel. Il y eut un moment de stupeur brisé par une exclamation bien plus enjoué d'un Squalo excessivement énergique ce soir.
- N'insulte pas Gioleo, ordonna Takeshi en regardant sa victime qui peinait dans l'eau.
Se reprenant, les deux autres se jetèrent sur lui et l'on vit son katana se nimber de flammes de la pluie, surprenant un peu plus les spectateurs ayant l'impression que l'on avait subitement changé de personne. Ses flammes ne restèrent pas allumées très longtemps mais ce fut largement suffisant pour ralentir considérablement ses assaillants se retrouvant bien vite à l'eau et blessés à leur tour. Takeshi ne traîna pas, grimpant rapidement au pilonne, son katana entre les dents. Il arriva en haut, récupérant l'anneau mais comme ses camarades, il se refusa à le passer lui même à son doigt, le glissant dans sa poche. Lorsqu'il redescendit, ses ennemis étaient remontés sur les plateformes, s'interposant entre lui et les gradins où son ciel le regardait toujours avec cette confiance absolue et cette chaleur qui lui avait donné une raison d'avancer. Il avait dis à Gioleo qu'il serait son gardien, qu'il serait avec lui, qu'il l'aiderait et il se focalisa là dessus sans s'en détourner cette fois. Si les autres se remirent à l'insulter, cette fois, il ne se laissa pas toucher et lorsqu'ils s'élancèrent vers lui, il usa de ses techniques des techniques de son père, déclenchant la huitième forme du Shigure Soen Ryu, les prenant dans une fulgurant attaque qui les renvoya dans l'eau avec plus de blessures encore. Cela fait, il se remit en route pour les gradins, ses yeux fixant ceux de son ciel qui ne regardait que lui, souriant. Il sembla avoir un peu de mal à monter, ses blessures se faisant sentir mais il le fit sans une grimace, venant à son tour poser genou à terre devant son ami, lui tendant l'Anneau avec fierté. Gioleo le rejoignit immédiatement, venant lui passer comme il l'avait fait avec les autres. Et comme pour les autres, l'acceptation fut immédiate, faisant sourire largement la pluie retrouvant soudainement son allure d'adolescent insouciant.
- Bravo, félicita Gioleo.
Sa pluie lui sourit un peu plus et lorsqu'il voulut se relever, son ciel lui offrit immédiatement son appuis, passant son bras sur ses épaules pour le soutenir.
- Doucement, pria-t-il l'air inquiet pour lui. On va te soigner.
- Voi ! hurla Squalo en descendant vers eux. T'es sadomaso ou quoi ? s'exclama-t-il en retenant la taloche qu'il voulut lui donner face au regard du ciel. T'aurais pu les buter en un seul mouvement crétin ! Qu'est-ce que t'as foutu ?!
- Désolé Squalo, s'excusa-t-il avec un léger rire.
- Ouais, soupira l'argenté en venant finalement lui donner son appuis à son tour. Tu t'es bien défendu, concéda-t-il finalement.
- À demain, lança finalement Gioleo au Neuvième.
- Gioleo ? interpella celui-ci. Tout tes gardiens doivent être là demain, posa-t-il.
- Ils sont toujours toujours là, répondit-il en le faisant sourire. Rentrons.
Ils s'en allèrent alors, le ciel refusant de laisser son gardien sur lequel il veilla étroitement. Les autres candidats partirent avec rage, Masamune et Ryoichi offrant mille promesses de mort à leur cadet. Et une nouvelle fois, aucun ne prit garde à son gardien blessé, ce que les boss ne manquèrent pas. Les alliés s'en allèrent, une fois de plus ravis et très impatients d'être au lendemain. Du côté de Timothéo et de ses gardiens, tous souriaient avec douceur, très touchés par ce qu'il s'était passé et la très belle relation de Gioleo avec son gardien.
- C'est incontestablement un ciel, s'attendrit Brabanter. Comment a-t-on pu rater ça ? se demanda-t-il l'air aussi coupable que ses camarades.
Agacé, Iemitsu s'en alla, ses hommes le suivant avec hésitation alors que tous ne pouvaient que confirmer ce qui venait être dis. Peu importait la puissance des flammes de Gioleo ou sa force au combat. Il était assurément un ciel très doué dans son cœur.
- Timothéo, appela Visconti. Tout ses gardiens ont les flammes alors qu'ils ne sont pas cessés savoir. On ne leur demande même pas ça à ce stade.
- Il semblerait qu'ils soient déjà tous au-delà du statu de candidat gardien. Ils ont tous obtenu le droit de se battre à ses côtés demain. Gioleo a de très grandes chances de gagner qu'il ait des flammes ou pas. Il est évident qu'ils porteront leur ciel au bout quoi qu'il y ait à affronter.
- Il est le seul des quatre à s'être comporté comme un véritable ciel, remarqua Croquant.
- C'est incontestable, approuva le boss. Ses frères ne sont pas prêt.
- Iemitsu a fait n'importe quoi avec eux, soupira Ganauche. Ils ont beau avoir des flammes du ciel éveillées et assez fortes, face à une véritable famille comme celle de Gioleo…
