Bonjour à tous

Voici une nouvelle histoire qui j'espère vous plaira.

l'idée provient de la conjonction de 2 facteurs :

- d'un livre d'archéologie qu'on m'a offert à propos d'un jeune noble anglais mort de la peste en région parisienne.

- d'un nouveau gel douche!

Comme quoi on peut penser à Harry Potter n'importe où et avec n'importe quoi.

Merci pour votre lecture et vos remarques.

bonne conférence.

Luzula sp.

Ps : je ne possède pas Harry Potter, ce mérite revient à la grande J.K Rowling

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« Mesdames et Messieurs, chers membres de la communauté scientifique magique d'Europe, je vous souhaite la bienvenue au Symposium de l'Histoire de la peste dans le Moyen-Age sorcier !

Nous aurons la chance au cours des deux prochains jours d'écouter entre autres une historienne magique française, un anthropologue sorcier allemand, une archéo-botaniste et un archéo-guérisseur turcs et enfin un archéo-potionniste anglais.

Au cours de cette période, chaque épidémie de peste apportait la mort, la souffrance et la désolation. Toutes les populations de l'Europe étaient fortement touchées par vagues successives et les sorciers comme les moldus en étaient victimes. En effet les populations moldues et sorcières réussissent encore ensemble à cette époque et les échanges entre les deux mondes étaient constants dans tous les pays d'Europe continentale ainsi qu'en Grande-Bretagne.

C'est pourquoi lors des conférences qui vont suivre, nos intervenants vont vous décrire des situations et des exemples scientifiques qui se trouvent aussi bien dans le monde sorcier que dans le monde moldu. En effet depuis l'époque romaine et les premières apparitions de la peste en Europe jusqu'au début du Moyen-Age, les sorciers étaient pratiquement aussi démunis que les moldus face à ce fléau.

Chaque conférencier va vous faire découvrir l'état de ses recherches qui démontrent qu'à la fin du XIV ieme siècle, les sorciers ont réussi à vaincre cette terrible maladie et que malheureusement cette avancée majeure a débouché en grande partie sur la suspicion des moldus, à la persécution des sorciers puis à la rupture complète lors de l'établissement du Code International du Secret magique de 1692.

En introduction, nous allons assister à la présentation de Maître Marie-Louise Beaumanoir historienne émérite de l'Institut de Sorcellerie de Belmont qui nous offre une mise en perspective des grandes périodes de l'Histoire jusqu'à la fin du XIV ieme siècle ainsi que les articulations entre les différents domaines scientifiques et historiques qui seront présentées au cours de la journée. Elle reviendra devant vous demain matin pour exposer ses travaux.

Merci à toutes et à tous de votre présence et bon colloque. »

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Les applaudissements crépitèrent dans la salle obscure. Seule la scène éclairée par un petit pupitre diffusait une lumière douce. Le grand écran magique s'illumina du titre de la conférence pendant qu'une sorcière habillée de robes turquoise s'installait derrière la console. Elle murmura un Sonorus et sa voix claire envahit l'espace.

Drago était assis dans son siège de velours, totalement concentré sur les mots de l'historienne. Le sort de traduction qu'il avait jeté sur ses oreilles lui permettait de bien comprendre le discours de la sorcière, et atténuait les sons environnants. Ce n'était pas la conférence qu'il attendait le plus dans ce symposium, puisqu'il était Maître des potions mais elle était nécessaire pour aborder sereinement les spécialités qui allaient être présentées ensuite. Il était très impatient de connaître les dernières avancées historiques sur cette période concernant la botanique bien sûre, mais aussi les charmes. Ces conférences spécifiques étaient prévues seulement le lendemain, alors que lui-même-interviendrait le surlendemain pour présenter ses résultats en potions.

Alors que les images, les graphiques, les frises, les photos animées défilaient sur l'écran, les dates, les lieux et les noms des squelettes et les nouvelles informations historiques commençaient à se mélanger dans sa tête. Drago se redressa un peu pour se reconcentrer. Il était nécessaire qu'il ne perde pas le fil, or ce n'était pas une matière dans laquelle il était à l'aise. Il respire profondément pour s'oxygéner et se réveiller un peu.

Alors qu'il venait à nouveau de respirer à fond en changeant de position dans son fauteuil, il sentait une odeur d'orange, une odeur très douce. Son nez de Maître des potions ne pouvait pas le tromper. Elle était là, elle flottait. C'était une odeur très particulière, un mélange d'orange, de mandarine, de citron, d'huile d'olive, de romarin et d'écorce de cannelier. Elle était discrète. D'ailleurs il pensa que personne d'autre ne pouvait la sentir. Il aimait cette odeur alors il huma encore une fois. Elle était encore là, et il se laissa porter à nouveau pour l'apprécier. Il en ferma les yeux pour distinguer chaque nuance.

Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il se reprenne d'un coup. Il ouvrit brusquement les yeux, regardant le grand écran mais il s'aperçut qu'il venait de louper au moins trois diapositives et il ne comprit plus rien à ce que disait l'historienne sur la scène. L'odeur s'était évanouie, comme si celle-ci jouait à cache-cache.

Toute la concentration de Drago avait disparu. Même son sort de traduction s'était interrompu. Il chercha sa baguette dans sa poche et le reformula. Il tenta alors de se reconnecter au retour de la conférence. Mais son cerveau ne lui laissait pas de répit et au milieu de la diapositive suivante décrivant le sarcophage d'un noble anglais découvert à Charenton à côté de Paris. L'odeur revint lui chatouiller les narines. Son esprit partit à nouveau analyser ce parfum et surtout s'y laisser porter.

Drago savait pourquoi il n'arrivait pas à passer outre cette délicieuse odeur. Evidemment qu'il n'y arrivait pas car celle-ci lui rappelait quelqu'un. Pourtant c'était il y a des années lumières ou presque ! Il ne connaissait qu'une seule personne qui sentait ce parfum et il était impossible qu'elle soit présente dans cette salle. En effet cela faisait bien dix ans qu'il ne l'avait pas croisée et c'était tout bonnement impossible étant donné leurs parcours. Drago était à Paris et lui…, il devait être à Londres, enfin aux dernières nouvelles, celles qu'il avait lues dans la Gazette, bien que les articles sur lui soient rares ! Il était directeur adjoint du département des aurors, donc aucun rapport avec ce colloque…. Peut-être ? Est-ce que cela pouvait être lui quand même ?

Drago avait complètement abandonné le sujet de la conférence et il n'écoutait plus. Il réfléchissait et essayait de se rappeler toutes les informations concernant la personne qui portait cette odeur. Il se remémorait toutes leurs interactions et surtout ses sentiments, ou plus exactement son béguin qu'il avait eu pour lui.

Il se fustigea lorsqu'il se rend compte de ses pensées nostalgiques. Et sa raison lui permit de se reprendre. Ce n'était rien de plus que de la mélancolie et surtout c'était ridicule, n'importe qui pouvait porter cette odeur, non ? Il devait y avoir de nombreux sorciers qui la portaient aussi ? Que ce soit un parfum ou un savon, ou un champoing !

Il était assis dans le noir le plus complet de toute façon donc il devrait attendre que la salle se rallume à la fin de la présentation de cette historienne pour regarder les personnes présentes autour de lui. Oui, c'était mieux ! Se reconcentrer, essayer de rattraper le retard et il verrait plus tard se dit–il.

A la fin de la conférence, la sorcière salua sur scène, les applaudissements crépitèrent à nouveau, enthousiastes. Drago restait calme en apparence, et il tapa dans ses mains doucement. De faibles lumières comme des lucioles s'allumèrent au plafond. Il se leva rapidement et huma discrètement autour de lui pour chercher une direction. L'odeur était toujours là mais le sorcier qui était devant lui et légèrement sur la droite, en direction de l'odeur, ne correspondait pas du tout.

Drago s'approche. L'odeur était maintenant partout et son nez pût distinguer chaque nuance (les huiles de zestes de mandarine et d'orange, la quantité d'huile essentielle de citron, les fleurs de romarin légèrement sucrées et le piquant de la faible teneur en cannelle apportée par l'écorce ! Aucun doute, surtout avec les parfums associés à l'odeur corporelle, cela ne pouvait le tromper. L'homme était de dos, juste devant lui. Drago se racla la gorge et souffla doucement.

- « Bonjour Harry. »

L'homme devant lui sursauta et se retourna lentement. Lorsqu'il vit Drago, il sembla surpris. Quelques secondes passèrent pendant qu'ils se dévisageaient.

Drago reconnut le regard vif de Harry, bien que d'une couleur différente. Mais l'homme en face de lui était méconnaissable : dans la quarantaine, les cheveux mi-longs et filandreux, un ventre bedonnant et les oreilles décollées. Ce sorcier était… laid, excepté son regard magnifique, bleu profond !

L'homme regardait autour de lui comme s'il cherchait à qui Drago s'adressait, ou s'assurant que personne n'avait reconnu son nom, pensa Drago et son regard perçant revint sur Drago et le fixa résolument.

- « Thomas Craven*, Maître en Charmes, que puis-je faire pour vous aider ? Il laisse un temps suspendu et reprit. Si vous voulez échanger sur la conférence, nous pourrions sortir et discuter autour d'un café ? »

Drago sentit ses yeux clignoter tellement il était abasourdi. Puis en un instant, ses réflexes de courtoisie appris dans sa jeunesse au Manoir Malfoy reprirent leurs droits et il dit dans un ton très calme et posé.

- « Drago Malfoy, Maître des potions, j'en serais ravi. »

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Notes * : hommage à Thomas Craven, jeune noble anglais né en 1618 et mort à Paris le 20 novembre 1636 de la peste. Son corps embaumé, mis au jour à l'emplacement du grand temple huguenot de Charenton en 1986 lors d'une opération archéologique, fait l'objet d'une étude interdisciplinaire racontée dans le polaire archéologique « Thomas Craven Chronique d'un revenant »