Bonne lecture à tous.

QUINZIÈME CHAPITRE

ACQUISITIONS

Les jumeaux Weasley reprirent conscience le lendemain. Harry, Drago et Tom rejoignirent Mme Weasley quand elle leur annonça la perte d'Alicia Spinnet. « Remus a dit que c'était rapide, » chuchota Molly après avoir mouché son nez dans le mouchoir que Tom lui avait passé. « Il a dit que c'était instantané. Je suis tellement navrée les garçons... »

Après une long et douloureux silence, Harry demanda ce que tout le monde voulait savoir. « Pouvez-vous nous dire ce qu'il s'est passé ? »

George fut celui qui répondit. Fred était éveillé, mais il n'avait pas parlé depuis qu'il avait ouvert les yeux et on aurait bien dit qu'il allait rester silencieux. « Je me souviens être allé dans l'arrière-boutique pour chercher quelque chose, je ne me souviens pas quoi, et ce bruit de tic-tac a attiré mon attention. » George accepta gracieusement l'eau qui lui fut donné par sa mère en larmes. « J'ai cherché d'où ça venait parce que je ne me souvenais pas d'un produit faisant un tel son. Je me suis dit que peut-être, Fred travaillait sur quelque chose de nouveau. Je voulais juste jeter un coup d'œil. Peu importe, je l'ai trouvé dans une boîte dans le fond de la pièce de stockage. J'ai tout de suite su ce que c'était.

- C'était quoi ? » demanda Drago. Les poings d'Harry se crispèrent avec force contre ses cuisses. Il n'avait pas besoin qu'on le lui dise pour savoir ce dont il s'agissait. Il en avait même une plutôt bonne idée.

George prit une grande inspiration et grimaça sous la douleur. « Une bombe moldue. J'en avais déjà vu en image. Fred et moi allons souvent voir des films moldus, donc ça a été facile de reconnaître la bombe. Il y avait beaucoup de fils connectés à des cubes avec C4 noté dessus, et un minuteur. Quand je l'ai vu, il ne restait que dix secondes. C'est alors que j'ai sorti ma baguette et couru, en criant à Fred de lancer un Bouclier. Le mien s'est dressé pile au moment de l'explosion.

- Tu es en vie uniquement parce que tu as su ce que c'était, » murmura Harry.

« Mais pas Alicia. Je n'ai pas crié assez vite... »

Je parie que Dumbledore a trouvé que ce serait drôle, d'utiliser les bombes moldues, gronda Harry.

Au moins, George a reconnu ce que c'était. Son bouclier a dû atténuer les effets de l'explosion. Autrement, ils auraient tous été brûlés vif, peu importe l'endroit où ils se trouvaient dans le magasin.

« Où est Lee ? » demanda George, la voix grave et le visage rendu humide par ses larmes. « Ils étaient très près. Alicia était plus près de lui que nous. »

Drago et Harry échangèrent un regard. « Il s'est enfermé dans l'une des chambres. Il n'en sort pas, » répondit Drago.

Fred regarda son frère. Il n'avait pas besoin de parler mais une expression traversa son visage que son frère reconnut. « Ne le laissez pas seul, » dit George. « Il ne faut pas le laisser tout seul. »

Harry se tourna vers Tom. « Tu penses qu'il répondra si tu l'appelles par la Marque ?

- C'est une bonne idée, mon amour.

- Oui. Et il a intérêt à y répondre, » ajouta Tom avec une froideur de façade. Lee sortit de la chambre dans laquelle il faisait son deuil quand il sentit la marque des ténèbres brûler. Tom lui ordonna de rester avec les jumeaux car il savait que Mme Weasley garderait un œil sur lui.

Amortia arriva avec des potions contre la douleur pour les jumeaux. « Vous allez devoir rester allongé un moment, les garçons. Je ne veux pas vous voir hors de ce lit avant le milieu de la semaine prochaine. Suis-je claire ? »

Fred hocha la tête et parla enfin. « Je n'ai pas envie de sortir de ce lit.

- Notre magasin est détruit, » murmura George. « Quelle raison avons-nous de nous lever quand notre rêve est parti en fumée ?

- Votre magasin va être reconstruit, » annonça Tom. « Et nous reconstruirons aussi toutes les autres boutiques détruites par l'explosion. »

George eut un petit sourire. « On prend le contrôle de l'Allée de Traverse alors ?

- Le moment est opportun. »

… … …

« Marre d'attendre, Drago. C'est ce qu'il se passe quand on devient trop confiant. Quand on veut contrôler le moindre petit détail. Je n'arrive pas à croire que… » Harry s'interrompit, une expression peinée sur le visage. « Je n'arrive pas à croire que j'ai dit à Oncle Sev que je voulais que Dumbledore tente quelque chose. » Il regarda le sol, honteux. « Je voulais tester ce qu'on avait appris pendant l'entraînement. »

La main chaude de Drago entoura la nuque d'Harry et il tira le Gryffondor contre sa poitrine. « Moi aussi. Ainsi que Tom. Nous ne nous attendions pas à ce que Dumbledore ait autant de personnes sous ses ordres, ou qu'il pouvait préparer quelque chose du genre. Cet enfoiré perd son pouvoir. Nous n'avions aucune raison de suspecter qu'il pouvait nous faire un coup comme ça.

- On est devenu arrogants et trop confiants. »

Drago soupira. « Ouais… Que veux-tu faire, mon amour ?

- Je vais aller au ministère avec le souvenir qu'on a récupéré la dernière fois dans la pensine. Il est temps que nous le détrônions.

- Tu as intérêt à faire attention, » exigea Drago. « Et emmène Tom et Ozemir avec toi. » Il ne partirait pas avec lui car il voulait rester ici au cas où le manoir serait à nouveau attaqué.

« Tom ? Est-ce sage ? »

Le sourire en coin de Drago fit frissonner Harry de délice. « Oh oui. »

… … …

Tom et Harry transplanèrent directement dans le bureau de Shacklebolt, malgré les sorts anti-transplanage, et neutralisèrent tout de suite le sort lancé sur eux par l'auror suspicieux.

« Ne devriez-vous pas vérifier qui c'est avant d'essayer de neutraliser quelqu'un ? » questionna Harry. L'auror n'abaissa pas sa baguette pour autant et sembla prêt à lancer d'autres sorts contre eux.

« Comment avez-vous transplané ici ? » voulut-il savoir.

« Tu as l'air épuisé, Kingsley. Nous sommes tous fatigués, » répondit Harry en prenant place sur les sièges disponibles avec Tom. Les yeux du Gryffondor s'étrécirent quand l'auror continua de les pointer avec sa baguette. « Laisse-moi te dire quelque chose, Kingsley. Alicia Spinnet a été tuée hier. Le savais-tu ? Il y a aussi Fred, George, Severus, Angelina et Lee. Ils sont sévèrement blessés. Mon futur beau-père et ses bébés non nés ont reçu un maléfice. Sirius et mon cousin ont été attaqués et aussi blessés. Le cœur de mon cousin s'est arrêté de battre, tu le savais ça ? Celui de George aussi. » Il fixa Kingsley d'un regard qui ne disait rien. « Tu ne pensais tout de même pas que nous avions quelque chose à voir avec tout ça. »

Kingsley avait commencé à baisser sa baguette quand Harry lui avait fait la liste des blessures de ses amis et de sa famille. « Je ne savais pas pour eux, Harry. Je suis désolé.

- Avez-vous perdu quelqu'un ? » demanda Tom.

« Non, même si beaucoup d'entre nous ont été pris pour cible. Comme Tonks et moi-même. »

Harry bondit de son siège. « Tonks ? Elle va bien ? Où est-elle ? »

Kingsley fit signe à Harry de se rasseoir. « Tonks va bien et elle est dehors à travailler. Vous deux avez eu la chance de me tomber dessus. J'étais sur le point d'aller dehors dans quelques minutes. Nous avons appréhendé de nombreux attaquants, tous portant la marque des ténèbres et se proclamant mangemort… » L'auror aguerri tourna son attention vers Tom quand il bondit de son fauteuil.

« Ce ne sont pas des mangemorts ! » explosa-t-il de rage.

Harry gronda mentalement et leva les yeux au ciel.

« Je suis tout à fait conscient que ce ne sont pas des mangemorts, » répondit Kingsley facilement. « Combien de vrais mangemorts ont volontairement avoué qu'ils l'étaient ? »

Harry renifla et tira sur la manche de Tom pour le faire s'asseoir. Je suis content que vous ne soyez pas idiot, Kingsley. »

Kingsley hocha la tête avant de dévisager Tom. « Pourquoi prenez-vous autant la défense des mangemorts ? Et plus important encore, qui êtes-vous ?

- Je m'appelle Luther Bailey, » répondit Tom en prenant un air hautain. « Et les mangemorts sont généralement précautionneux quand ils attaquent, n'est-ce pas ?

- C'est mon grand frère, » ajouta Harry, maudissant mentalement Tom d'être aussi évident. « Celui de Drago et d'Hermione aussi. »

Les sourcils de Kingsley se haussèrent. « C'est nouveau, ça. Et oui, malheureusement, les attaques des mangemorts ont toujours été très bien organisées avec très peu voire pas du tout d'arrestations. »

Harry se pencha en avant et posa ses coudes sur le bureau. « Avez-vous déjà attrapé Dumbledore ?

- Pourquoi est-ce que je ferais ça ? »

Harry se rassit dans le fond de son siège avec un soupir. « Je retire ce que j'ai dit. Tu es stupide.

- Les arrestations que vous avez faites, » commença Tom. « Quelles informations en avez-vous tiré ? »

Kingsley se redressa, son visage plus dur. « Nous sommes très occupés et si vous n'avez pas d'information intéressante, je vais vous demander de partir. »

Tom resta assis, l'air de s'ennuyer, et croisa les jambes tandis qu'Harry se dépêcha de rejoindre Kingsley à la porte. Le Gryffondor ferma la porte devant l'auror avant de lui tendre le souvenir encapsulé.

« Fini de jouer, Kingsley. Nous ne pouvons plus nous le permettre. »

… … …

Une fois que Kingsley fut dans une salle lui permettant de visionner le souvenir, Harry tourna un regard amusé vers son frère. « C'était ton but de dévoiler ton identité ? Quelle idée de bondir pour défendre les mangemorts comme ça.

- Shacklebolt a très certainement des sorts d'enregistrement posés sur son bureau. Tu devrais peut-être te taire avant de nous cramer.

- Il n'y a rien de tel ici. Et puis, tu en as suffisamment dit pour le rendre suspicieux.

- Dumbledore a dépassé les limites, encore une fois, en voulant me décrédibiliser. »

Le rire d'Harry remplit la pièce. « Te décrédibiliser ? Tu plaisantes ? Avec tout ce que tu as fait par le passé, je pense que tu as fait plus de mal que quiconque. »

Tom frappa l'arrière de la tête d'Harry pour faire cesser son rire. « Tu sais ce que je veux dire ! » dit-il d'un ton cassant.

« Ça fait mal ! » se plaignit Harry en se frottant la tête. « Et je ne faisais que dire la vérité. Peu importe, au moins, Kingsley comprend… »

Le Mage Noir grommela son accord et laissa son attention dériver en attendant le retour de l'auror. Il fit glisser sa langue sur ses crocs un moment, son esprit revenant invariablement vers Luna. Il essaya de se la sortir de la tête car il était toujours agacé d'avoir sur réagi hier soir, mais elle ne voulait pas le laisser tranquille.

Tom passa une main dans ses cheveux et lança un regard en direction de son frère. « Harry.

- Hum ?

- J'ai dit quelque chose de perturbant, hier. Correct ? A Luna. Devant tout le monde. »

Son frère ricana. « En effet.

- J'étais terrifié, » chuchota-t-il.

« Ça devait arriver. On s'y attendait.

- Quoi ? » siffla Tom. « Comment ça, vous vous y attendiez ? »

Harry soupira en frottant ses yeux fatigués avant de se rapprocher de son frère. « Penses-y. C'est la Mère, » chuchota-t-il. « Luna est une foutue déesse. La Déesse. Et tu es toi. Qui d'autre voudrais-tu ? De ce qu'on sait, c'est l'être le plus puissant qui existe. Il ne pouvait y avoir personne d'autre te correspondant mieux.

- Mais je ne la vois pas comme la Mère. Pas vraiment.

- C'est ce qui rend les choses meilleures ! C'est ce qui rend encore plus réaliste et plus puissant ce qui se passe entre vous. Vraiment, Tom. Aies le déclic. C'est le foutu Destin ! »

Le retour de Kingsley empêcha Tom de lui répondre. L'auror lança immédiatement plusieurs sorts une fois dans son bureau. Harry remarqua à quel point les mains du sorcier tremblaient, à quel point son visage était tendu. Tom haussa à peine les épaules quand Harry le regarda.

L'auror était une boule de nerfs en contournant son bureau. Dès l'instant où il s'assit, ses yeux croisèrent ceux d'Harry par surprise. Des yeux qui étaient pleins de regret et de consternation, mais malgré tout durs comme de la pierre. « Vous êtes allé voir Voldemort, hein ? » Kingsley hocha la tête avant qu'Harry ne puisse répondre. « Ça m'a pris une bonne minute pour le comprendre après avoir tout regardé. Te connaissant, et en voyant ça, je suis sûr que c'est ce que vous avez fait. »

Harry se trémoussa, mal à l'aise. Ce sorcier était sacrément intelligent. « Ne sautez pas sur les conclusions, Shacklebolt. »

L'auror secoua la tête. « N'essayez pas de le nier. Tous les événements récents pointent vers ce fait. Comment ne pouvez-vous pas être allé vers lui ? Dumbledore, l'homme qui était censé te protéger, censé avoir été ami avec tes parents, t'a trahi. Voldemort était là pour gagner la loyauté de tes parents. Pas pour les tuer. Et quand il a trouvé tes parents morts, il a voulu te prendre, t'élever. Pas te tuer. Te connaissant, connaissant la vie que tu as eue… La vengeance serait naturelle, et aller voir l'ennemi juré de Dumbledore serait normal et avisé, pour avoir cette revanche. Et n'oublions pas Drago Malefoy. Ton âme-sœur nouvellement trouvée, il est un de ses partisans… Je suis sûr que tu es allé le voir.

- Je vous ferais savoir que Drago n'était pas un partisan de Voldemort, » admit Harry. « En fait, Voldemort a tenté de tuer Drago quand il était avec moi dans mon coma. » Il jeta un coup d'œil à Tom, se demandant comment ils devaient s'y prendre. Il n'allait pas confirmer ce que Kingsley savait déjà… Mais le truc, c'est que Kingsley avait l'air d'être déjà au courant. Il était persuadé de l'alliance entre Harry et Tom, et peu importe le nombre de fois qu'Harry le nierait, il savait que Kingsley ne le croirait pas et n'en démordrait pas.

A côté de lui, Tom fronçait les sourcils et Harry pouvait ressentir l'incertitude qui saisissait son esprit.

Drago, je ne sais pas quoi faire, dit-il à son amant.

A propos de quoi ?

Kingsley est persuadé de notre alliance avec Tom. Ce bâtard malin s'en est rendu compte. Expliqua-t-il au blond, content d'esquiver pour un temps la tension qui montait dans le bureau.

Ce n'est pas tout à fait vrai. On a demandé une trêve avec Voldemort avant de voir ce souvenir. Drago soupira mentalement. Peu importe, si tu crois qu'il va nous poser des problèmes, je pense qu'on doit s'en débarrasser.

Non !

Pourquoi ?

Parce que … Je l'aime bien. Il a toujours été honnête et ce serait une mort que je regretterai.

Qu'en pense Tom ?

Je peux sentir qu'il n'est pas sûr, mais penche vers ta solution.

« Et vous. » La voix dure de Kingsley brisa les pensées d'Harry. Il se tourna vers l'auror pour le voir dévisager sévèrement Tom. « Harry ne vous a jamais rencontré avant cet été, j'en suis certain. Vous n'êtes pas apparu de nulle part. Dans mon travail, de telles coïncidences n'existent pas. »

Oh, merde. Il fait encore de bonnes suppositions. Qu'est-ce que je fais, Drago ?

Si tu n'as pas d'idées, rentre à la maison ! s'exclama Drago, et Harry put presque deviner le sourire moqueur qu'il avait sur son visage. Franchement, Harry ! Je n'ai pas le temps de prendre des décisions pour toi. C'est trop compliqué de te décider tout seul ?

Harry se mordit la lèvre si fort qu'il en saigna et une bulle de panique grandit en lui, rendant ses yeux humides sans qu'il puisse les contrôler. Drago avait l'impression qu'il ne pouvait pas prendre ses propres décisions ? Qu'il était aussi inutile ?

Ce n'est pas ce que je voulais dire, imbécile de Gryffondor émotif !

Tom adressa un sourire moqueur à l'auror en face d'eux et croisa ses bras. « Ne pensez-vous pas que vous devriez appréhender Dumbledore maintenant, Shacklebolt ? Rester assis ici à perdre du temps avec des accusations infondées n'aidera personne. »

Kingsley se leva. « Elle ne sont pas infondées, » répondit-il agacé. « Toutefois, vous avez raison. Je vais faire arrêter Dumbledore. Mais soyez certain que nous allons continuer cette conversation. »

Harry se pencha en avant et s'éclaircit la gorge pour garder sa voix nette. « Ne garde pas ça sous silence, Kingsley. Je veux que tu fasses une scène. Il ne mérite pas que ça reste privé. »

… … …

« Drago. » Le blond se détourna du feu de la bibliothèque et regarda sa sœur l'approcher. « Tu sembles fatigué.

- Je me sens fatigué. »

Hermione hocha la tête, ressentant la même chose. « Sirius est réveillé. Mme Weasley lui a dit ce qui est arrivé à ton père et maintenant, il est furieux.

- Nous savions qu'il le serait. Quoi ? Tu as dû le ligoter au lit ? »

Hermione eut un faible sourire. « Non. Mais il demande à te parler. Il a fait déplacer Lucius. Ils sont dans la même chambre, maintenant. »

Drago attrapa sa main et la serra tandis qu'ils quittaient la bibliothèque. « Severus ? »

Hermione lui adressa un sourire tremblotant. « Merci Merlin des pouvoirs guérisseurs des Ukataes. C'est tout ce que je peux dire. Il est réveillé et est très sarcastique.

-Nous irons bientôt lui rendre visite. » Il fit une pause quand ils arrivèrent dans le couloir. « Personne n'a encore rien dit à Ginny ? » Hermione prit une brusque inspiration suite à ses propos et s'était couvert la bouche de sa main, secouant négativement la tête. « Ne t'inquiètes pas. Je vais aller la voir et la ramener ici une fois que j'aurais vu Sirius.

- Elle est probablement malade d'inquiétude. Je suis sûre que les nouvelles des attaques font déjà le tour de Poudlard. On devrait la récupérer dès que possible, Drago. Avant qu'elle n'essaie de venir ici par ses propres moyens.

- Je viens de dire que je la récupérerai dans un instant ! » Drago se frotta le front, où une migraine pointait son nez. Il était épuisé, tendu, et avait blessé son compagnon en ayant été mordant avec lui. « Pardonnes-moi si je semble grossier. »

Hermione eut un petit rire. « Je suis plus inquiète de voir que tu t'en excuses. » Elle lui fit un câlin avant de partir pour retrouver Severus. Drago se dépêcha de rejoindre Sirius. Après avoir toqué à la porte, il fut surpris de voir Sirius la lui ouvrir immédiatement avant de faire un pas de côté pour le laisser entrer.

« Tu ne devrais pas être debout et bouger, » dit-il à l'Animagus qui bouillonnait inconsciemment.

« Je vais bien et je voudrais qu'on parle de ta mère, » répondit-il en grondant.

Les yeux de Drago s'étrécirent. « Ne l'appelle pas comme ça. Elle m'a fait naître. C'est tout.

- Je veux être celui qui s'occupera d'elle. C'est mon droit !

- Tu me demandes la permission ?

- Oui.

- Si ça ne te gêne pas que je regarde, dans ce cas, oui, tu as ma permission.

- Tu ne pourras pas changer d'avis, Drago…

- J'étais ravi d'oublier son existence tant qu'elle restait loin. Elle n'est pas restée à l'écart et elle a tenté de tuer mon père et tes bébés. Je n'en ai absolument rien à foutre de ce que tu lui fais !

- Je vais la tuer.

- Encore mieux. Si tu ne le fais pas, je m'en chargerais. »

Narcissa était gardé dans la même pièce servant de cellule que sa sœur. Quand Drago et Sirius entrèrent, les deux sorcières étaient assises silencieusement autour de la table basse, mais une fois que Bellatrix les aperçut, elle gémit et détala dans le coin le plus éloigné d'eux.

Sirius fit une pause juste à l'entrée, tandis que Drago alla directement vers Narcissa, dont les yeux brillaient du léger espoir que son fils la sauverait d'une mort certaine.

« Drago, mon fils. Je suis contente de te voir… » Ses yeux s'exorbitèrent quand Drago serra sa gorge avec sa main et la souleva dans les airs.

« Je n'ai qu'une chose à dire, » dit-il à voix basse. « Merci de m'avoir mis au monde. » Il la relâcha et s'essuya les mains, avant de retourner se mettre devant la porte tout en gardant un œil sur Bellatrix. Elle gémit quand il lui dévoila ses crocs. Elle se rappelait sans aucun doute son expérience horrifique avec Ozemir.

Sirius approcha Narcissa et sortit sa baguette. Les yeux de l'ex-Malefoy firent des allers-retours entre lui et Drago.

Son rire était légèrement hystérique quand Sirius pointa sa baguette vers son visage. « Tout cela est vraiment très amusant. Tu n'oserais pas me tuer ! Drago ! Tu ne vas quand même pas le laisser faire ?!

- Tu n'es plus ma mère. »

Son visage se tordit de rage et elle le jeta sur son fils, les mains écartées comme si elle pensait pouvoir l'étrangler. Drago aboya de rire tandis que Sirius jeta un sort à sa cousine qui lui passait devant. « Avada Kedavra. »

Bellatrix ne fit pas un geste en regardant le corps sans vie de sa sœur s'écrouler au sol.

Drago ne ressentit pas grand-chose en regardant le corps de la sorcière qui lui avait donné la vie. Il avait depuis longtemps cessé de se soucier d'elle quand il avait compris qu'elle n'avait rien à faire de lui et ne l'aimait pas. Tout ce qu'il ressentait, c'était le soulagement de savoir qu'elle ne pourrait plus faire de mal à sa famille.

… … …

Tom étudia la moue de son frère, et remarqua les spasmes nerveux et les cernes noires sous ses yeux humides qui clignaient rapidement, comme pour retenir ses larmes. Ils étaient seuls dans le bureau de Shacklebolt puisque l'auror était parti avec une petite armée de ses meilleurs aurors pour récupérer Dumbledore, et ils avaient refusé de partir du bureau tant qu'ils n'avaient pas vu le vieux fou en cellule. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » demanda-t-il au brun.

Harry renifla. « Tu veux dire en dehors des attaques de Dumbledore ?

- Oui, c'est exactement ce que je voulais dire.

- Je vais bien.

- Tes mensonges sont tout à fait perceptibles. Pourquoi est-ce que tu pleures ? »

Harry se détourna de Tom. « Je ne pleure pas, » et il ne voulait pas en parler. Il ne voulait pas admettre qu'il était blessé plus que de mesure par les propos de Drago. Et il voulait encore moins révéler qu'il avait l'estomac retourné. Harry savait que le bébé naîtrait dans six mois – une courte période – mais il n'avait jamais pensé que les effets de la grossesse l'atteindraient aussi rapidement. Malheureusement pour lui, il semblait que c'était exactement ce qu'il se passait. Il savait que ce n'était que de la paranoïa, mais Harry était sûr qu'il pouvait sentir le bébé bouger, nager dans son ventre, faire des acrobaties et donner des coups, se libérant de l'espace en appuyant sur son système digestif…

Harry bondit sur ses pieds pour chercher une poubelle près du bureau de Kingsley. Il sera fortement ses yeux et visa, se vidant de ce qui ressemblait à une bonne semaine de nourriture. Ozemir fut à ses côtés en un instant, soulevant ses cheveux et frottant patiemment son dos, attendant qu'Harry se soit vidé.

Tom se leva et ne s'approcha pas tant qu'il n'était pas sûr que son frère ait fini de vomir. Pas qu'il n'en avait rien à faire… C'était plutôt qu'il ne voulait pas de vomi sur sa robe. Une fois la crise passée, Harry s'éloigna de la poubelle avec un grognement, s'essuyant la bouche avec la manche de sa robe.

« Harry, ne fait pas ça !

- Désolé… Me sens pas bien… » Harry s'affala dans sa chaise et Ozemir resta près de lui. Tom sortit sa baguette et nettoya tout le désordre, en incluant le visage et la robe d'Harry. « Tu ne m'avais pas dit que ça arriverait aussi vite ! » dit-il d'un ton accusateur à Ozemir. Il essaya de se détendre parce que, en plus de son ventre, maintenant tout son corps semblait malade. Son visage, son cou et ses mains étaient couverts de sueur. Une nausée le reprit rapidement et il sentit les étourdissements se renforcer.

« Je vous ai donné à toi et Drago des livres sur la grossesse, jeune elfe, » dit doucement Ozemir en plaçant une main fraîche contre la joue du brun. « Ne les as-tu pas ouverts ?

- Pas encore. Drago les a pris dès que tu nous les as passé pour les mémoriser.

- Tu les lui as refourgués dès qu'Ozemir avait tourné le dos, » lui rappela Tom.

Harry déglutit difficilement et se pencha en avant, se disant qu'il ferait mieux de mettre sa tête entre ses jambes avant de se vomir dessus.

Ozemir l'attrapa par le bras et le releva. « Viens. Ne restes pas assis comme ça. Tu es dans cet état à cause de tout ce qui arrive. Le stress va accélérer les effets indésirables de la grossesse. Tu devrais retourner à la maison et t'allonger. »

Harry se dégagea de la prise sur son bras, et trébucha en arrière quand le mouvement brusque lui fit tourner la tête. « Je ne pars pas tant qu'ils n'ont pas attrapé Dumbledore. »

Des bras forts l'entourèrent et Harry se retrouva contre le torse puissant de Tom. « Tu vas rentrer à la maison tout de suite, Harry. Tu n'es pas en état.

- Va te faire, Tom ! » dit-il en essayant de se débattre, mais il était trop faible et n'arrivait pas à sortir de la prise de son frère. « J'en ai besoin ! J'ai besoin de le voir enfermé ! Je dois m'assurer qu'il comprenne qu'il ne restera pas sagement à l'abri dans cette cellule. »

Tom posa son menton sur le sommet de la tête de son frère. « Je vais rester ici. Demain, nous reviendrons tous les deux. Et puis, je veux m'amuser avec Dumbledore moi aussi. J'en ai besoin tout autant que toi. Retournes auprès de Drago maintenant.

- Non ! »

Ozemir pouffa doucement de rire quand Tom lui refourgua Harry. « Je vais l'amener en toute sécurité au manoir.

- Pardon, mais je n'ai pas mon mot à dire ? » siffla Harry.

Ozemir et Tom lui adressèrent tous les deux un regard sévère. « Non. »

… … …

Harry permit à Ozemir de guider vers le lit. « Ne dis pas à Drago que je suis de retour. »

L'érudit aida Harry à enlever sa robe et à se glisser entre les draps frais. « Si c'est ton souhait. Puis-je demander pourquoi ? Il va vouloir savoir que tu es malade.

- Il s'est foutu de moi ! »

Ozemir rit de délice. « Ah, il a blessé ton amour-propre. »

Harry se renfrogna. « Pas drôle ! »

L'érudit partit, promettant de revenir avec quelque chose pour son estomac. Quand il revint dans la chambre, Harry était encore une fois plié en deux au-dessus du bord du lit, malade.

« C'est horrible ! » pleurnicha-t-il alors que l'érudit nettoyait le sol.

« Je t'ai apporté ça. » Ozemir posa le vers sur la table de chevet et sortit un pochon de sa poche, rempli de poudre blanche. « Ton guérisseur humain a de bonnes concoctions de sa propre fabrication. Meilleures que ce que je peux faire. Mélangé à ce bouillon, tu devrais pouvoir le garder dans ton ventre et ça devrait te calmer pendant un certain temps.

- Pendant un certain temps ? C'est censé durer combien de temps ? »

Ozemir s'empêcha de répondre et mélangea la poudre à la boisson. Quand la mixture fut entièrement dissolue, il tendit la concoction à son dirigeant visiblement irrité. « Bois-en la moitié tout de suite et prends l'autre moitié plus tard. »

Harry fit ce qu'on lui dit et but le breuvage étonnamment bon avec facilité. Une fois fait, il mit le reste de côté et se détendit contre les oreillers. « Tu n'as pas besoin de prendre soin de moi comme ça. Ce n'est pas vraiment dans la description de ton poste.

- Idiotie. Prendre soin de vous, les jeunes, est ce que je veux faire, peu importe la situation. Ça me fait plaisir. N'en doute pas. Et prendre soin de toi me permets de penser à d'autres choses dérangeantes.

- Tu veux parler de Brumek ? » L'érudit hocha la tête. « Désolé que nous l'ayons fait partir.

- Laisse-moi te dire quelque chose, » dit Ozemir en tirant une chaise près du lit. « La première fois que j'ai rencontré Brumek, j'étais encore un jeune elfe et il était à peine un adulte. Je me souviens le voir dans la cour de la citadelle, couché sur un brancard parmi le nombre incalculable de blessés qui attendait un guérisseur. Tu me connais suffisamment pour savoir que quand je vois quelque chose qui attise mon intérêt, je veux savoir tout sur lui. Je ne voyais plus que Brumek et j'ai couru pour le rejoindre. Pour savoir tout ce que je pouvais sur ce guerrier blessé. Comme il en avait l'air, Brumek était extrêmement insociable. Il avait à peine sorti un mot ou deux et seulement pour signifier que je le dérangeais… »

Harry sourit. « Il n'a pas tant changé que ça.

- Non, mais j'en suis content. J'ai été charmé par sa nature bourrue, Harry. Dès le début… Après cette brève rencontre, je n'ai pas vu Brumek pendant un siècle.

- Cent ans… Ça fait un sacré long moment. » Harry n'arrivait pas à s'imaginer ce que cela serait de ne pas être capable de voir l'être aimé pendant tout ce temps.

« Pas quand tu as vécu aussi longtemps que moi. Je pensais à lui de temps en temps, mais j'étais aussi occupé par mes études et mes missions.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé quand vous vous êtes rencontrés la seconde fois ?

- Nous étions au palais Royal. Un bal y était tenu. Un des cousins royaux avait donné naissance à un petit. J'avais été invité, mais je m'y trouvais pour accomplir une mission pour les Kibosh. Non, ma cible n'était pas l'enfant. Ma cible se trouvait être l'un des dignitaires qui finançait les rebelles en secret, espérant gagner comme ça plus de pouvoir qu'il n'en aurait jamais. Il était bête de penser que la royauté n'en saurait rien… Peu importe, Falde avait aussi été invité avec Brumek. Et nous savons tous les deux combien Brumek aime ces cérémonies inutiles. Mais il avait le devoir d'y aller. Personne ne peut se permettre d'ignorer une invitation royale. Et à cause de ça, il était encore plus mordant et désagréable que d'habitude. » Un sourire sot naquit sur les lèvres de l'Ukatae adulte à ce souvenir. « C'était une joie de l'ennuyer au-delà de ce qu'il pouvait tolérer, surtout qu'il ne pouvait pas m'esquiver en s'échappant du bal.

- donc vous n'avez jamais travaillé ensemble avant de devenir nos gardes ?

- Non. Après le Bal, plus de 500 ans sont passés avant que nous reparlions. Et c'était quand Falde m'a choisi comme l'un de vos gardes. Et maintenant, nous arrivons à la raison de toute cette histoire. Je ne suis pas tant énervé que Brumek soit parti parce que ce n'est que pour une semaine. Ce n'est qu'un clignement d'œil comparé aux siècles séparant nos rencontres.

- Plus de 500 ans sans le voir… C'était dur ? »

L'érudit eut un sourire en coin. « Je n'ai jamais dit que je ne l'avais pas vu. Juste que nous ne nous étions pas rencontrés. Brumek ne le sait pas, mais c'est devenu une passion de le regarder combattre. » Les yeux d'Ozemir s'embrumèrent quand il repensa aux nombreuses batailles auxquelles il avait assisté. Il se souvenait de la façon dont Brumek se débarrassait de son contrôle pour achever les ennemis à portée d'épée. « Une vision merveilleuse. »

Harry s'éclaircit la gorge. « Euh… Pourquoi ne faisais-tu que regarder. Pourquoi laisser 500 ans passer ? Tu aurais pu organiser une rencontre.

- Non. Il était en sécurité comme je le laissais seul, » murmura Ozemir en baissant les yeux. « Mais ça n'a plus d'importance maintenant. »

Harry ?

Vas te faire voir.

Amortia a dit qu'Ozemir était passé lui récupérer quelque chose. Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu étais rentré ?

Je t'ai dit d'aller te faire voir !

« Comment te sens-tu maintenant ? » voulut savoir l'érudit quand Harry fronça les sourcils.

« Juste un peu nauséeux. Mais bien mieux que tout à l'heure. » Harry rit soudainement. « C'est ce que je gagne à rire des nausées matinales de Lucius. »

J'ai fait venir Ginny au manoir, continua Drago avec douceur. Harry, je suis désolé pour ce que je t'ai dit et la façon dont je te l'ai dit.

« Ozemir, scelle la chambre. Ne laisse pas Drago entrer. Je ne veux pas qu'il soit capable d'y transplaner, ou d'y entrer par Ombre ou autre. »

L'érudit soupira en se levant. « Je le fais uniquement parce que tu l'as demandé. Mais il va s'inquiéter quand il va apprendre que tu es malade. »

Harry roula dans le lit et bouda de l'autre côté. « Je m'en fiche. Il m'a fait douter de moi.

- Ce sont tes hormones, » déclara Ozemir en retournant à son siège après avoir scellé la chambre.

« Je le sais déjà. »

Tu as verrouillé notre chambre ? Le doux grondement de Drago raisonna dans sa tête. Ouvre-la sur le champ !

Harry leva les yeux au ciel et couvrit sa tête de la couverture. « Je vais dormir. »

Ozemir regarda la forme prostrée sous la couverture et remarqua qu'Harry ne semblait pas du tout s'apaiser. Il continuait de bouder, tourner et ruminer dans sa barbe. « Qu'a-t-il dit ? Pourquoi es-tu énervé contre lui ?

- Il a l'air de penser que je n'arrive pas à prendre des décisions par moi-même, » répondit Harry en repoussant la couverture de sa tête. « Et a sous-entendu qu'il passait beaucoup trop de temps à prendre ces décisions pour moi !

- Tu dois te rappeler que tu n'es pas le seul à être épuisé. Personne ici n'a eu une nuit correcte depuis deux jours. S'est-il excusé ? »

Harry ne regarda rien en particulier. « Ouais.

- Laisses-le rentrer. Il ne sert à rien de continuer à lui en vouloir quand tu sais qu'il ne le pensait pas. »

Le Gryffondor lança un regard mauvais à l'érudit et ses paroles avisées, et fit un signe de la tête pour signifier qu'il voulait bien laisser Drago entrer dans la chambre. Drago fit irruption dans la pièce dès l'instant où les sorts tombèrent.

« Qu'est-ce qui ne vas pas avec toi, Harry ? » siffla le Serpentard. « Tu as de la chance que je me sois déjà excusé ! »

Les sifflements énervés de Drago contrèrent les effets apaisants du bouillon qu'Harry avait bu. « Ozemir, » grogna-t-il avant de mettre une main devant sa bouche.

L'érudit se dépêcha de récupérer la poubelle avant de la placer sur les jambes d'Harry qui se vida du breuvage. Ozemir retint ses cheveux en arrière tout en lançant un regard mauvais à Drago, qui n'avait plus du tout l'air énervé et regardait son compagnon avec une angoisse évidente.

« Tu vois ce que tu as fait ! » siffla Ozemir au blond. « Il se sentait mieux juste avant que tu ne viennes.

- Je t'avais dit de ne pas le laisser entrer, » croassa Harry après s'être calmé et tendu le seau sale à Ozemir.

« Depuis quand tu es malade ? » voulut savoir Drago en s'approchant du lit. « Pourquoi ne m'as-tu rien dit ?

-Tu étais occupé, » répondit Harry avec amertume. Il fit la tête quand Drago rampa sur le lit et se glissa derrière lui pour le serrer contre sa poitrine.

Drago le tint fermement quand Harry essaya de se dégager de sa prise. « Vas-t-en, Ozemir.

- Fais-lui boire le reste du bouillon, » dit l'érudit en partant. « Ça devrait apaiser son estomac. Encore. »

Harry abandonna l'idée de se libérer de ses bras et se détendit enfin contre son amant. Il utilisa sa baguette pour se nettoyer le visage et la bouche avant de boire le reste du breuvage que Drago lui tendit.

Drago posa son menton sur l'épaule du brun et resta silencieux jusqu'à ce qu'il ait tout bu jusqu'à la dernière goutte. « Alors, comment ça s'est passé ? »

Le Gryffondor considéra un instant d'envoyer bouler Drago mais décida d'être plus mature que ça, sachant très bien que jouer les enfants ne ferait que le rendre malade. De plus, Drago avait glissé une main sous sa chemise et lui administrait des caresses apaisantes sur l'abdomen moins agité, et il ne voulait pas que ça s'arrête. « Tom est toujours là-bas. Je ne suis senti mal et j'ai dû partir. » La main s'arrêta. « Hey, ne t'arrête pas. Ça fonctionne mieux que le médicament.

- Tu as laissé Tom au ministère ? Tout seul ? »

Harry hocha la tête et ferma les yeux. « L'ai laissé dans le bureau de Kingsley.

- T'es devenu fou ? Je croyais que tu voulais garder Kingsley en vie.

- Je n'ai pas choisi de partir, » le coupa Harry. « Lui et Ozemir m'ont forcé après que j'ai failli vomir sur le bureau de Kingsley !

- Très bien, mon amour. Calme-toi. Je ne veux pas que tu sois encore malade… Et tu m'as maudit tout ce temps à cause de ça, hein ? »

Harry rit et se décala suffisamment pour qu'il puisse pencher sa tête en arrière et regarder son compagnon dans ses yeux gris. « En fait, je me sentais tellement mal que te blâmer ne m'est même pas venu à l'esprit… Jusqu'à maintenant.

- J'aurais dû fermer ma bouche alors. » Drago déposa un tendre baiser sur les lèvres de son compagnon avant de se reculer et de lui sourire mutinement. « C'est ma faute. »

Harry ferma les yeux avec un doux sourire et plongea doucement dans le sommeil. Comment pouvait-il rester énervé quand la voix de Drago était pleine de fierté quand il parlait de sa future paternité avec Harry.

… … …

Lucius était toujours endormi quand Sirius revint dans la chambre. L'animagus vit Luna dans la pièce. Elle se trouvait à côté du lit, penchée et murmurant des choses au ventre du blond. Sirius ouvrit la bouche pour demander ce que la Serdaigle disait, mais décida du contraire quand il capta les mots Ronflak cornu. Le se retira précipitamment et se dirigea vers l'infirmerie où on gardait encore Dudley.

« Comment va-t-il ? » demanda-t-il à Alice en dépassant le paravent d'intimité du patient et en la voyant effectuer un sort de diagnostic.

Pétunia aussi était présente mais Sirius ne voyait pas ses yeux. Il était censé protéger son fils et il avait échoué. Sirius sentit une montagne de culpabilité affaisser ses épaules car il avait laissé la personne dont il avait la charge se faire attaquer sous ses yeux. Mais il était quand même satisfait. Dudley n'avait pas laissé ses peurs prendre le dessus sur ses capacités à penser rapidement, ni n'avait laissé la douleur l'empêcher de tirer leurs deux fessiers à l'abri.

Alice termina son diagnostic avant de lui répondre. « Il est au top de sa forme. » Elle semblait surprise. « Après avoir reçu le sang d'Harry, le garçon a rapidement récupéré. Il a rapidement guéri et a combattu facilement le poison.

- Attends. » Sirius dévisagea le visage pâle de Dudley. « Duds a été transfusé avec le sang d'Harry ? »

Alice hocha la tête. « En grande quantité. Il a été atteint par trois flèches empoisonnées. Le poison s'était rapidement répandu et contaminé son sang. Son cœur s'était arrêté, Sirius. Il a fallu la magie Ukatae pour le relancer. Mais maintenant, il est en parfaite santé. Il sera étonné en se réveillant. Je pense même que Neville sera soulagé. Il m'a suivi toute la soirée pour avoir des nouvelles de Dudley. » Alice sourit avant de quitter la pièce.

« Ça veut dire qu'il va devenir un Ukatae alors, » réalisa Sirius.

Pétunia passa une main sur le front de Dudley. « C'est ce que tout le monde dit. » Elle observa le tuteur de son fils grogner en tirant une chaise pour s'asseoir près d'elle.

Il croisa enfin son regard. « Et ont-ils expliqué exactement ce que ça impliquait ?

- Oui. Harry et la guérisseuse Ukatae m'ont tout expliqué en détail, » répondit-elle avec plus de civisme qu'il ne s'était attendu.

« Et que penses-tu des changements à venir de ton fils, » continua Sirius.

« Que c'est assez terrifiant. »

Sirius sourit avant de secouer la tête. « Non, ça ne l'est pas, Pétunny. Tu réalises que ton fils est plus fort, maintenant. Si jamais une autre attaque du genre devait arriver, Dudley serait dur à vaincre. Enfin, quand il aura eu un entraînement Ukatae correct. »

Les yeux de Pétunia se plissèrent. « Dis-moi, Black. Est-ce que tu n'es plus du tout inquiet parce que tes enfants seront comme Harry et mon fils ? »

Sirius recula comme si on l'avait giflé. Pétunia savoura son expression choquée avant qu'elle ne réalise. Il ne savait pas. Il n'avait aucune idée que ses enfants n'étaient pas humains.

« Je suis désolée, » chuchota-t-elle. « Je pensais que tu savais. Cette fille… Luna disait que ses enfants et tes bébés étaient des Ukataes.

- J'ai arrêté d'écouter ce que Molly disait quand elle m'a dit que Narcissa avait attaqué Lucius.

- Hey, quoi de neuf ? »

Tous deux se tournèrent vers Dudley en entendant sa voix. Celui-ci les regardait à tour de rôle avec méfiance comme s'il s'attendait à une bagarre à tout instant.

Pétunia tomba vers l'avant et l'entoura de ses bras. « Dudley ! Tu es réveillé ! »

Sirius renifla. « C'est évident.

- Toi, silence ! » lui dit Pétunia sèchement tandis que Dudley repoussait délicatement son étreinte.

« Tu vas bien, Duds ?

- Ouais. Je me sens bien… C'est bizarre. » Dudley gigota dans le lit. « Ne devrais-je pas ressentir plus de douleurs ? J'ai été atteint par plus d'une flèche hein ? J'ai cru que j'étais mort. »

Sirius se racla la gorge en se levant. « Ta mère peut t'expliquer ce qu'il t'est arrivé. Je reviendrais te voir plus tard. » Sirius s'échappa rapidement de la chambre et retourna auprès de Lucius. « Luna ? J'exige des explications immédiatement !

- Oui ? » Luna était assise par terre à quelques pas de la porte et se tenait le nez.

« Sirius ! Tu as cogné cette pauvre fille au visage ! » le gronda Lucius en sortant du lit précipitamment. « Ne peux-tu pas rentrer avec un peu plus d'élégance ?

- Lucius ! Merci Merlin ! » Sirius se dépêcha de soulever la Serdaigle du sol. « Vraiment navré, Luna.

- Tu es excité, » gloussa-t-elle. « Il fallait s'y attendre.

- Nos bébés sont des Ukataes ? » demanda Sirius quand il vit qu'elle allait bien, avant d'aller rejoindre son mari. Quand l'animagus étreignit le blond, Lucius s'accrocha fermement à lui. Ce n'était que quelques minutes auparavant qu'on lui avait appris que Sirius n'était finalement pas mort. « Elle a dit que tu étais mort. Narcissa a juré que tu n'étais plus, » chuchota Lucius contre l'épaule de son aimé.

L'animagus grogna contre la tempe de son mari. « Cette salope. Elle a essayé, sans succès. Elle et Dumbledore ont essayé et échoué. Pas de panique. Tu ne la reverras plus jamais. »

Lucius leva son front de l'épaule de Sirius et plongea ses yeux dans ceux de son aimé. Il passa une main dans les cheveux bruns et se sentit toute chose, encore perturbé d'avoir presque perdu son mari.

« Merlin, Luce. Arrête de paniquer. Nous allons bien tous les deux. Nos bébés vont bien. Pas vrai ? »

Lucius hocha la tête. « Oui. Miss Lovegood s'est assurée de leur santé.

- Ça fait un moment que tu l'appelles Luna. Pas besoin d'être aussi formel maintenant.

- Je fais comme j'en ai envie, » siffla Lucius en tirant légèrement sur les cheveux de Sirius.

Sirius sourit et fit reculer son mari contre le bureau. « Hum. J'aime ce que tu me fais. »

Ayant clairement été oubliée par le couple marié, Luna regarda suffisamment longtemps pour voir la bouche de Sirius descendre vers celle de son mari dans un lent baiser passionné. Après ça, elle se couvrit rapidement les yeux. « Euh… Sirius ? Lucius ? Ne vouliez-vous pas savoir à propos de vos bébés ? » demanda-t-elle d'une voix inhabituellement aigüe en reculant, elle l'espérait, vers la porte. Quand elle n'entendit comme réponse qu'un bruit de plaisir, Luna se tourna et courut vers la porte. « Sirius ! Tu ne devrais pas faire d'activités fatigantes aussi rapidement ! Souviens-toi de ton dos ! » protesta-t-elle avant d'ouvrir la porte et de sortir.

Elle était à mi-chemin du salon, gloussant de façon incontrôlable, avant que Sirius et Lucius ne la rattrapent. Sirius bondissait après elle, mais Lucius marchait d'un pas calculé.

« Désolé pour ça, Luna chérie. » Sirius drapa ses épaules d'un bras. « Mais cet idiot m'a maqué. »

Luna rigolait toujours et son visage était rouge. « Ce n'est pas grave. Vous n'aviez pas besoin de venir pour vous excuser.

- Sottise, » répondit Lucius quand il les rattrapa. « C'était malpoli de notre part de t'ignorer.

- Ouais et nous voulons toujours savoir pour nos petits. »

Luna leur adressa un sourire brillant et attrapa leur main. « Très bien. Retournons dans votre chambre pour que je vous explique.

- Ah… » Sirius l'arrêta et elle le regarda bizarrement quand il lui offrit un sourire penaud.

Lucius ricana. « Peut-être quelque part où il n'y aurait pas de lit pour y entraîner Siri. »

Sirius aboya de rire. « Tu réalises que si le petit Tommy t'avait entendu dire ça, il nous mettrait tous les deux son poing dans la figure. Même si la réflexion n'avait rien à voir avec Luna. »

Ils allèrent dans la bibliothèque. Luna prit quelques minutes pour réfléchir à ce qu'elle voulait leur dire. Quand les paroles chuchotées remplirent son esprit, ses yeux se voilèrent et son visage se voila de tristesse. Avant que les deux sorciers ne puissent lui demander la raison de sa tristesse, elle commença son récit.

« Il y a longtemps, l'Empire était immense et les Ukataes plus nombreux que les humains à hauteur de 4 pour 1, » leur dit-elle, sa voix dépourvue de sa joie habituelle. « Depuis l'assassinat de la Royauté et les guerres civiles, il ne reste plus qu'un tiers des Ukataes. Ça ne peut plus durer ou les Ukataes vont disparaître à tout jamais. Pour que l'Empire puisse se reconstruire, la population doit être restaurée afin de célébrer un vaste royaume comme avant. Mais pour que les discordes actuelles disparaissent, nous avons besoin de plus d'Ukataes. Des Ukataes loyaux à Harry et Drago. Et c'est la raison pour laquelle vos bébés sont des Ukataes. La nouvelle famille royale doit grandir, elle aussi. La nouvelle lignée aura besoin de plus d'alliés quand le temps sera venu de retourner dans le royaume. Et plus ils emmèneront d'alliés avec eux en y allant, mieux ce sera. Une loyauté sans faille est nécessaire pour pouvoir régner. Ils auront besoin de ce soutien.

- Je comprends ce que tu dis, mais nous n'avons que trois bébés…

- Il y a Dudley, maintenant. » sourit innocemment Luna. « Et bien entendu l'héritier que porte Harry. Et ceux du royaume qui ont commencé à procréer. J'en ai prévu plus, mais ça va prendre de bons mois, je pense. Et puis…

- Attends une minute ! » aboya Sirius. « Tu viens de nous apprendre des nouvelles choquantes !

- Oui, c'est le bon moment pour faire une pause. Harry attend un enfant… » Lucius jeta un coup d'œil en direction de son mari. « Même si je pense que ce n'est pas vraiment étonnant. Drago était très… Déterminé.

- Pourquoi ne nous ont-ils rien dit ?

- Peut-être qu'ils avaient peur de vous fâcher, Lucius. Ils ne voulaient pas voler l'attention procurée par votre grossesse, » dit Luna pensivement.

« C'est idiot. Je suis très content pour eux, » répondit Lucius. Un moment plus tard, ses yeux se plissèrent en deux fentes. « Et je n'apprécie pas que tu sous-entendes que je cherche à accaparer l'attention des autres ? »

Sirius se prépara à lui répondre, mais ferma sa bouche avec un claquement quand la baguette de Lucius transperça douloureusement ses côtes.

Luna pouffa de rire. « Mais c'est comme ça que je le vois. Si vos situations étaient renversées et que c'était Drago et Harry qui attendaient leur enfant en premier, votre fils aurait du ressentiment. Et comme vous êtes tous les deux pareille… »

Lucius grommela. « Tu vois beaucoup trop de choses.

- C'est quand même bizarre. » Sirius posa un bras sur le dossier du canapé. « Nos bébés vont naître presque en même temps. »

Luna secoua sa tête. « C'est faux. Lucius va devoir rester humain jusqu'à la naissance des petits, et comme vous êtes un humain portant des Ukataes, ça va prendre 9 mois entiers. L'enfant de Drago et Harry arrivera courant mars ou vers avril.

- Je trouve cela très injuste. » Et d'un geste pas du tout Malefoy, Lucius fit la moue et s'affala contre l'épaule de son mari.

« Luce, tu ne vas pas être malade tout le temps, » le réconforta Sirius.

« Sois maudit.

- Mais c'est le cas. Tous les soirs. Par toi. Ça te fait te sentir mieux. »

Luna sourit et attendit patiemment. Elle savait que le reste de ses propos feraient tilt à un moment. Elle était juste surprise que Lucius n'ait pas réagi directement

« Oh ! » cria-t-elle soudainement en bondissant de son siège. « Restez ici. Je reviens.

- Qu'est-ce qu'il lui arrive ? » se demanda Sirius alors qu'elle se précipitait vers la porte. Ozemir apparut derrière quand elle l'ouvrit.

Elle l'attrapa pas le bras et le tira à elle jusqu'à ce qu'elle puisse parler directement dans son oreille. Quand Ozemir se redressa une fois qu'elle eut fini, il eut l'air incertain. « Tu avais dit pas pendant un certain temps. »

Les yeux de Luna se floutèrent quelques secondes et il avait l'impression qu'elle lisait en lui en entortillant une mèche de cheveux blonds. « Oui… Mais dans ce cas, on perdra cette chance si on repousse. » Elle soupira rêveusement. « Je n'aimerais pas ça. Et les choses sont différentes, maintenant.

- Je ferais ce que tu me demandes.

- Tu dois d'abord demander la permission à Drago et Harry. Fais-le quand tu auras le temps, du moment que c'est avant ce soir. »

Ozemir sourit. « Je dois d'abord patrouiller et vérifier que les jeunes vont bien. Mais ce sera fait ce soir. »

Luna sourit brillamment avant de retourner au couple qui l'attendait. Elle remarqua qu'ils avaient enfin assimilé le reste de ses paroles et la regardaient la bouche grande ouverte. Elle gloussa en reprenant place, se préparant à se justifier. Elle ne s'ennuyait jamais, ici.

… … …

Tom attendit trente minutes avant de s'impatienter et de quitter le bureau, caché sous un sort de désillusion puissant. Shacklebolt avait instruit à Harry et lui de rester ici jusqu'à son retour, mais Tom faisait comme bon lui semblait. Il se demanda comment Shacklebolt n'avait pas compris que c'était Dumbledore qui était derrière ces attaques. L'auror n'avait-il pas procédé à des arrestations ? Il avait très certainement utilisé le sérum de vérité pour leur soutirer des informations… Et le nom de Dumbledore avait dû sortir à un moment donné. Peu importe ce que c'était, Tom était déterminé à demander au chef des aurors ce qu'il en était quand il reviendrait. Et il avait intérêt à revenir rapidement et avec le vieux fou enchaîné.

Il ouvrit la porte et sortit dans ce qui semblait être le chaos. Des aurors courraient partout, des notes volaient d'un département à l'autre, de nombreux aurors guidaient des témoins pour les interroger.

« Shacklebolt a arrêté quelqu'un ! » cria quelqu'un. « Il revient ! » Toute activité cessa et le choc remplit la division des aurors quand Shacklebolt et ses hommes revinrent, guidant un Dumbledore avec les mains attachées dans le dos.

Tom croisa ses bras et regarda sans aucune émotion traverser la pièce avant de disparaître dans un autre couloir. Il les suivit peu de temps après.

Dumbledore fut amené dans une salle d'interrogatoire au bout du couloir et laissé seul. Kingsley se tenait dehors, et regardait par une vitre sans teint. Tom arriva derrière lui et regarda aussi, prenant note de l'expression nonchalante de Dumbledore.

« Vous ne devriez pas être ici. »

Tom cacha sa surprise d'avoir été démasqué par Shacklebolt malgré son sort de désillusion. Rien que cela lui donna envie de faire du mal à l'auror. « Je suis mes propres règles, Shacklebolt. Peut-être devriez-vous vous en rappeler. Si vous êtes aussi intelligent que mon frère le dit, vous laisserez certaines choses couler. Autrement, nous ne pourrons être tenus responsable de ce qui pourrait vous arriver. »

Kingsley tourna des yeux plissés dans sa direction. « Est-ce une menace ?

- Prenez-le comme vous le voulez.

- C'est de la part d'Harry ? »

Tom rit à ça. « Non. Il vous aime bien, Kingsley. Il aime votre foutue honnêteté et votre détermination à rester sur le droit chemin. Des qualités idiotes, mais il les respecte malgré tout. Laissez-moi vous poser une question, » continua-t-il avant que Shacklebolt puisse parler. « Pourquoi n'avez-vous pas suspecté Dumbledore de ces attaques ? Il était sous investigation, non ? Pour les rumeurs de kidnapping. Vous ne l'avez pas une fois suspecté ? »

Kingsley tourna des yeux glacés vers lui avant de les rediriger vers la salle d'interrogatoire. « Je le suspectais. Je le suspectais depuis que le sorcier que nous avons appréhendé s'est mis à cracher qu'ils étaient des mangemorts.

- Dans ce cas, pourquoi…

- Parce qu'après que nous ayons administré le Veritasérum à ceux que nous avions arrêté, ils sont morts sur le champ. Il a dû leur faire prendre une potion qui leur serait fatale mélangée au sérum de vérité. Nous ne pouvions pas arrêter Dumbledore sur de simples spéculations. Mais avec ce souvenir… Ce foutu enfoiré nous a tous berné. Il le payera. Ne vous y trompez pas.

- Je vais lui parler. »

Kingsley renifla. « Non.

- J'ai promis à Harry que je lui laisserai un message. Ne pensez-vous pas qu'Harry le mérite ? Vous avez vu le souvenir, après tout. »

Shacklebolt étudia Dumbledore un peu plus avant d'hocher la tête. « Cinq minutes. Et si vous lui faites quoi que ce soit, vous ne sortirez jamais de ce bâtiment.

- Oui, peu importe. Si y croire vous fait vous sentir mieux… » Tom ouvrit la porte et entra dans la salle avant que Shacklebolt puisse lui répondre.

« Ah. M. Bailey. C'est une surprise de vous voir ici, » dit Dumbledore calmement. « Pourquoi avez-vous quitté l'école ?

- Harry et moi sommes venu ici pour déposer un souvenir pour Pensine qui vous appartient. Le 31 octobre 1981. Sous la lumière de la nouvelle situation, nous avons pensé que les aurors aimeraient bien l'avoir. » Tom sourit méchamment quand la panique fit face dans les yeux du vieux sorcier. « Oui. Kingsley l'a déjà vu. »

Dumbledore essaya de se relever mais fut brusquement maintenu en place quand Tom fit un signe aux Saen de le maintenir assis. Ils restaient invisibles pour tous sauf Tom, mais Dumbledore pouvait quand même sentir leurs mains sur ses épaules. « Qu'avez-vous à voir avec tout ça, M. Bailey ?

- Harry est mon frère. Je suis sûr que vous le savez. Il ne pouvait pas être là en ce moment, donc je suis venu vous laisser un message. Harry veut que vous sachiez que, bien que vous soyez gardé dans le ministère, et même si vous serez sans doute envoyé à Azkaban, vous ne serez pas protégé de lui. Ne pensez pas qu'on va laisser les choses comme elles le sont. Ne pensez pas que nous serons suffisamment heureux pour laisser votre punition aux autorités. Je crois que vous vous souvenez de la chanson ridicule que Luna avait chantée quand elle vous a mis à genoux… Votre fil est sur le point d'être coupé. »

Les yeux de Dumbledore s'écarquillèrent. « Qui êtes-vous ?

- Je dois admettre que je suis étonné que vous ne l'ayez pas encore deviné. Il n'a fallu que quelques minutes à Shacklebolt pour comprendre… » Dumbledore secoua lentement la tête. « Vous savez sans doute que Luna est importante. Autrement, vous ne l'auriez pas kidnappée. Avez-vous écouté sa chanson ? Ça explique plutôt bien qui je suis.

- Vous ? Vous êtes l'élu ? Que pouvez-vous donc bien faire pour le monde sorcier ? Vous n'êtes personne. »

Tom se déplaça jusqu'à être dos à Shacklebolt et cloua Dumbledore avec des yeux rouge carmin, avant de faire tomber le glamour qu'il portait à l'école, permettant à son ennemi de toujours d'avoir un bref aperçu de son vrai visage. La bouche de Dumbledore s'ouvrit sous la surprise en reconnaissant le jeune mage noir, et Tom souleva un coin de sa lèvre pour dévoiler ses crocs. La surprise se transforma en terreur. Dumbledore pâlit et posa une main contre son torse.

Tom ricana méchamment alors que les Saen libéraient le vieux sorcier de leur prise, le laissant s'écrouler sur la table. « Pitoyable. Il semblerait qu'il ait des problèmes de cœur. »

Il continua de rire en entrant dans l'Ombre d'un des Saen, lui ordonnant de retourner au manoir. Kingsley entra dans la pièce au moment où il disparaissait et Tom lui fit un signe de la main.

… … …

Rabastan Lestrange était allongé sur le ventre quand il se réveilla, et sentit des mains douces sur son dos. Peu après, le bourdonnement des voix autour de lui devinrent plus claires et il reconnut celle de son frère et d'Amortia. Il resta silencieux et immobile tout en les écoutant se prendre le bec.

« Qu'est-ce qui ne va pas avec toi, femme ? Je suis seulement venu rendre visite à Rabastan !

- Être bruyant et désagréable ne le fera pas aller mieux, » répondit fermement Amortia, et se mit à rire légèrement quand elle eut terminé de remplacer ses bandages tout en retirant ses mains de son dos. « Tu ne devrais même pas être hors de ton lit ! Et si tu ne fermes pas ta bouche, tu vas rapidement te retrouver avec tes bras encore brisés. Tout ça parce que tu as des attelles… Pourquoi est-ce que tu es aussi têtu ? Debout dès ton réveil, n'écoutant jamais les ordres des médicomages. Ça me rend folle. »

Rabastan frissonna et se mordit la bouche pour étouffer un gémissement. Sa voix était tellement sexy quand elle lui donnait ce côté dangereux tout en parlant doucement.

« Ne me menace pas, sorcière, » siffla Rodolphus.

Amortia rit. « Arrêtes d'être un imbécile, dans ce cas. Rabastan va bien. Nous avons réussi à éliminer le poison à temps. A l'inverse du pauvre Dudley, il a eu assez de chance pour n'être touché qu'une fois, et ce n'était pas près du cœur. » Elle se pencha au-dessus de Rabastan pour le retourner sur le dos.

En se faisant retourner, Rabastan dut faire un énorme effort pour ne pas montrer d'émotions. Surtout quand Amortia commença à contrôler son pouls et la température de son corps manuellement. Ce qui signifiait qu'elle posait ses mains sur lui encore une fois. Il dut garder un visage neutre en sentant une érection de la taille de la tour Eiffel pointer. Il savait sans avoir à regarder que le drap faisait un chapiteau et se demanda combien de temps cela lui prendrait pour le remarquer, et comment elle réagirait.

Les mains d'Amortia étaient désormais sur son torse, et elle avait dû se rapprocher de lui car il pouvait sentir son parfum. Les mains de la médicomage se figèrent et elle prit une brusque inspiration surprise quand sa queue eut un spasme. Rabastan sentit qu'elle se reculait rapidement et il entendit son frère ricaner.

« On dirait bien qu'il aime que tu le touches, Médicomage. Peut-être que tu devrais en faire plus. Ça permettra de le faire guérir plus vite. » Amortia s'éclaircit la gorge, mais resta malgré tout silencieuse. « Frère, es-tu réveillé ? »

Rabastan ouvrit finalement les yeux et lança un regard en coin à son frère. « Plutôt. » Il se tourna alors vers Amortia avec un sourire satisfait.

« Je… » la belle sorcière rougit fortement et pivota sur ses talons. « J'ai d'autres patients à voir. » La médicomage habituellement composée sortit aussi vite de la pièce que ses jambes le permirent.

« Je crois que tu lui as fait peur, » dit aimablement Rodolphus à son frère que s'asseyait lentement, se crispant légèrement en sentant son dos protester.

Rabastan sourit de plus belle. « Vrai. Mais au moins, j'ai ce que j'attendais de sa part.

- Et c'est ?

- Elle a conscience de moi.

- Je ne suis pas toujours sûr de savoir pourquoi tu la désires. Elle est insupportable.

- Le fait que tu ne l'aimes pas me donne encore plus envie d'elle, frérot. Maintenant, sors de cette chambre pour que je puisse m'occuper de ça. »

Rabastan fit un geste en direction du drap tendu.

« Ce n'est pas que je ne l'apprécie pas, » dit Rodolphus en se tournant pour partir. « C'est son impertinence qui m'insupporte.

- Et c'est toi qui dit ça… »

… … …

« C'est génial ! » s'exclama Dudley après qu'on lui ait raconté comment il avait été sauvé. « Je vais être un Elfe Noir !

- Ton exubérance concernant cette nouvelle est étonnante, » dit Ozemir en contournant le paravent, souriant à la mère et son fils. « J'espère que ma présence ne vous dérange pas, mais il y a des choses que je dois expliquer plus en détail. »

Pétunia n'avait jamais vu une créature aussi belle que celle qu'elle avait sous les yeux. Elle avait eu de brefs aperçus de lui durant la nuit, mais comme elle était inquiète pour son Dudley, et qu'elle aidait à l'infirmerie, Pétunia n'y avait pas prêté grande attention. Mais maintenant, elle ne pouvait que le dévisager avec merveille. « Vous êtes très beau, » dit-elle doucement sans y penser. Ozemir rayonna à son compliment et son fils la regarda avec embarras.

« Maman !

- Je suis désolée ! Je ne voulais pas le dire à voix haute.

- Pas d'inquiétude. C'était un compliment, après tout. » Ozemir se détourna d'elle pour faire face à Dudley. « Harry t'a donné son sang. Et je sais qu'il t'a dit ce que ça voulait dire, mais il est tellement modeste sur certains sujets que je suis sûr qu'il n'a pas tout dit. Dans notre monde, avoir son sang te lie à lui, te faisant intégrer le rang de la nouvelle lignée, la nouvelle Famille Royale. Tu fais désormais partie de la famille qui est révérée par-dessus tout. Tu vas devoir en permanence penser à ce que tu fais, et à la façon dont tu te comportes. N'apportes jamais la honte et le déshonneur à ta Famille, à l'Empire, ni à Drago et Harry qui sont tes dirigeants. Et tu te dois de les protéger. Ils seront ta priorité et passeront avant le reste. Obéis-leur sans poser de questions.

- Euh… » Dudley avait l'air beaucoup moins excité, tout à coup. « Est-ce que ça veut dire que si Malefoy m'ordonne de sauter d'une falaise, je vais devoir le faire quoi qu'il en soit ?

- Une falaise ? » répéta Drago derrière le rideau. « Ce n'est pas une mauvaise idée. »

Ozemir sourit. « Arrêtes ça.

- Quoi ? Ça avait l'air d'être une bonne idée. Il y a pensé. »

Pétunia approcha les deux Ukataes. « As-tu dis qu'Harry attendait un enfant ? »

Drago grogna et couvrit ses yeux de sa main. « Harry va me tuer.

- Ce n'est pas comme si c'était une grande affaire, hein ? » Demanda Dudley en sautant de son lit. Il n'arrivait pas à croire qu'il pouvait se sentir aussi bien. Il ne s'était jamais senti comme ça. Il avait l'impression de pouvoir sortir et faire au moins 50 jumping jacks.

« J'aimerais avoir un mot avec Dursley, seul. Maintenant, » dit Drago à Ozemir et à la mère de Dursley.

Ozemir hocha la tête et entraîna gentiment mais fermement Pétunia hors de la pièce, lui offrant à l'occasion un sourire brillant. Elle le suivit sans résister, le regard vague. Dès qu'ils furent seuls, Drago sortit sa baguette et la pointa sur Dudley.

« Crucio ! » le sourire sombre de Drago envahit son visage, et Dudley tomba au sol, pris de spasmes douloureux. « Oui, c'est important, espèce de merde. C'est de mon bébé dont tu parles aussi inconsciemment. Le mien et celui d'Harry. Notre enfant est une très grande affaire ! » Il leva le sort après quelques instants.

« O-ouais, je comprends. Mais… Ce-ce n'est pas ce que je voulais dire quand je disais que ce n'était pas une grande affaire.

- Crucio. »

Cette fois, Dudley cria de douleur sous la seconde vague du maléfice. Il semblait trois fois plus puissant, et compte tenu de l'air furieux de Malefoy, il devait très certainement l'être.

« Est-ce que je t'ai demandé de te justifier ? Non. Je ne crois pas. Et je ne t'ai pas demandé de me répondre… » Drago leva le sort et resta silencieux un moment pour observer Dursley panteler au sol, essayant de se remettre de la douleur « Regarde-moi. »

Quand Dudley put bouger et faire ce que Drago lui ordonnait, l'Ukatae blond avait les crocs dévoilés et sa nature sombre s'était manifestée et avait pris le contrôle de ses magnifiques traits. Drago trembla de peur. « Bienvenue dans ta nouvelle vie, Dursley. Tu es dorénavant complètement sous mon contrôle. Tu comprends ça ? »

Dudley s'affala par terre. « Oui. » Il s'y attendait. Dès l'instant où il avait mis le pied dans le monde magique. Chaque fois que Malefoy le regardait, il savait que le blond voulait le faire souffrir. Qu'il le désirait tellement. Et peut-être bien qu'il le méritait. Peut-être que s'il recevait ce que Malefoy lui lançait, il se sentirait alors moins coupable d'avoir fait du mal à Harry toutes ces années. Qu'est-ce qu'il pouvait faire, de toute façon ? Drago était plus son maître que ne l'était le Mage Noir.

« Je suis content d'avoir été clair. Maintenant, lève-toi du sol. Nous ne traînons pas par terre comme des chiens. » Et sur ces mots, Malefoy sortit de l'infirmerie. Dudley se demanda si Malefoy s'était montré dans le but de lui faire du mal.

Peu de temps après, Ozemir revint et aida Dudley à se redresser. « Il peut être parfois très vicieux, » dit l'érudit en plaçant des mains réconfortantes de chaque côté de la tête de Dudley pour faire disparaître la douleur restante.

Dudley repoussa ses mains. « Je le mérite pour ce que j'ai fait à Harry. Je peux le supporter.

- Peu importe… Tu devrais faire attention à ne pas le contrarier.

- Je ne pense pas que ça va changer quelque chose. J'aurais beau me présenter sous mon meilleur jour, il trouverait toujours une excuse pour me torturer. »

Ozemir acquiesça. « Oui, c'est vrai. Mais ça ne sera pas toujours aussi mauvais que ça. Harry n'est pas le seul touché par la grossesse. Ça atteint aussi les compagnons qui attendent. Le compagnon dominant va protéger fièrement et va sentir le besoin de rendre justice pour son autre moitié. Malheureusement pour toi, les dégâts fait n'ont pas forcément besoin d'arriver pendant la grossesse. Sois sur tes gardes.

- Pourquoi tu t'en préoccupes ? »

Un sourire sot traversa le visage d'Ozemir. « Parce que tu fais partie de la nouvelle lignée, maintenant, comme je te l'ai déjà dit. Harry t'a donné son sang volontairement pour que tu puisses vivre. Le jeune elfe s'inquiète pour toi, et donc moi aussi.

- Merci pour ça, au fait. Je ne me suis jamais senti en aussi bonne santé. »

Ozemir haussa les épaules et un éclat malicieux apparut dans ses yeux. « Tu sais, il y a un sorcier qui arpente les couloirs depuis hier, inquiet plus que de mesure, pris d'une culpabilité inutile… Quelqu'un devrait le détendre.

- De qui tu… » Les yeux de Dudley s'illuminèrent. « Neville est ici ? »

Ozemir sourit et sortit avec Dudley. « Oui.

- Euh… » Dudley jeta un coup d'œil à Ozemir. « Je peux, euh… Je peux parler aux humains, hein ? Ça n'a pas changé juste parce que je me transforme en Ukatae. Si ? » Il ne pouvait s'empêcher d'avoir l'air suppliant. « Je ne connais pas les règles…

- Bien entendu que tu peux parler aux humains. Parfois, tu ne peux l'éviter. » Ozemir réussit à ne pas rire de l'air frustré qui traversa le visage du plus jeune. « Allez, lances-toi et dis ce que tu veux vraiment savoir, si ma réponse ne t'a pas plu.

- Pas grave.

- Non, vraiment ! Je veux que tu sois plus précis.

- Je peux continuer à courir après lui ? Même s'il est humain ? Est-ce que ça vaut le coup ? »

La bonne humeur d'Ozemir vola en éclats, Dudley put le voir. Il recula quand l'elfe lui lança un regard mauvais. « Insinues-tu que l'ami d'Harry n'est plus assez bien pour toi car il est humain ?

- Ce n'est pas ce que je suis en train de dire. C'est juste… J'ai fait attention. Je sais que les Ukataes ont des compagnons pour la vie. Je sais que les Ukataes vivent pour toujours. Je ne veux pas me retrouver dans une relation qui finira inévitablement par être stérile.

- Ah, tu penses sur le long terme.

- Juste être… » Dudley frotta l'arrière de sa tête, mal à l'aise. « Je veux juste faire attention. Neville… Il est vraiment tendre et sentimental, très mignon. Je ne veux pas qu'il soit blessé par ma faute. »

Ozemir sourit à nouveau et balaya les doutes de Dudley d'un revers de la main. « Ne te fais pas de soucis.

- Comment ?

- Ne t'inquiètes pas de ça. Crois-moi.

- Vraiment ? » Dudley avait toujours l'air sceptique.

Les poings d'Ozemir se rivèrent à ses hanches. « Je viens juste de te dire de ne pas t'en préoccuper. Je suis un génie. Je sais tout ! Quand je dis pas de soucis, je veux dire pas de soucis ! »

Les mains de Dudley s'élevèrent entre eux. « J'ai compris ! Pas besoin de devenir agressif… »

Les yeux d'Ozemir se plissèrent pour simuler la colère. Juste quand il fut sur le point de parler, une odeur attira son attention et il poussa Dudley vers l'avant. « Suis ce couloir. Je dois y aller. » Et il prit l'Ombre.

Dudley fit ce qu'il lui avait dit et traversa le couloir, secouant sa tête, et pensant qu'Ozemir était vraiment une personne étrange. Et aussi très amicale. De tous les Ukataes qu'il avait rencontré jusqu'à présent, Ozemir était le plus accessible. Alors qu'il arrivait au bout du couloir, Neville apparut dans l'angle. Sa tête était baissée et ses mains plongées dans ses poches. Comme Ozemir l'avait dit, il avait l'air profondément déprimé.

« Neville. » Le Gryffondor s'arrêta. L'air qu'il arbora rappela à Dudley une biche effrayée prête à bondir.

« J'étais sur le point de venir te voir, » marmonna-t-il. « Je ne pensais pas que tu serais déjà réveillé.

- Ou tu espérais que je ne le sois pas, » devina Dudley au son de la voix de Neville. Qu'est-ce que c'était encore que ça ?

Le visage de Neville prit une teinte rouge et il détourna ses yeux. « Ce n'est pas ça, Dudley. Je suis content que tu ailles bien. Tu vas bien, hein ? Enfin, Harry t'a donné son sang… »

Dudley plissa les yeux au ton bizarre du Gryffondor. « Ouais. Il m'a sauvé la vie.

- Et maintenant, tu vas être un Ukatae. Maman m'en a parlé. » Neville détourna sa tête et hocha la tête comme s'il se rappelait quelque chose. « Je suis content que tu ailles bien. Maintenant que j'ai pu le voir, je vais pouvoir arrêter de m'inquiéter. » Il pivota sur ses talons et commença à s'éloigner avec un geste de la main. « A plus tard. »

Dudley savait qu'il ferait bien de suivre Neville. Le sorcier agissait vraiment bizarrement. Mais il avait l'impression que sa présence n'était pas désirée, alors il se tourna pour prendre un autre chemin, se sentant pire que quand Malefoy lui avait jeté un sort mesquin. Il se demanda ce qui n'allait pas avec Neville. Il n'était quand même pas en colère qu'il n'ait pas pu lui envoyer d'hibou la semaine passée tout de même ? Et puis, est-ce que le Gryffondor savait qu'il avait été envoyé en mission ?

Ses pas diminuèrent et il finit par s'arrêter, assailli par ses pensées. Dudley fixa le mur en marbre, ignorant facilement les portraits mouvants autour de lui. Etait-ce parce qu'il se transformait en Ukatae ? Est-ce que cette idée dégoûtait Neville au point qu'il ne voulait plus rien avoir à faire avec lui ?

« C'est des conneries ! » cria Dudley en cognant le mur de marbre de son poing.

Il considéra que c'était de la malchance que le mage noir arrive au moment précis où il serra son poing endommagé contre son torse, l'air abattu comme si son chien s'était enfui.

« Quel est ton problème Dursley ? » demanda Tom d'une voix qui indiquait qu'il n'en avait pas vraiment grand-chose à faire.

« Ce n'est rien, » marmonna-t-il quand Tom s'arrêta devant lui.

« Si c'est vrai, alors arrêtes de répandre ces mauvaises ondes. Tu ruines ma bonne humeur. »

Dudley regarda le sol. Il ne voulait pas que Tom voit la rébellion flotter dans son regard. Mais vraiment, il était tellement en colère qu'il n'arrivait pas à penser correctement. Tout à coup, la marque des ténèbres sur son bras se mit à lui faire mal jusqu'à ce qu'elle le brûle littéralement.

« Et voilà, c'est réussi, » gronda Tom. « Tu as gâché ma bonne humeur.

- Désolé.

- Tu as eu une bagarre avec ta midinette? »

Les yeux de Dudley se plissèrent quand il fit soudainement face à Tom. « Ne l'appelez pas… » Tom eut un demi-sourire satisfait sur son visage ennuyé, et Dudley eut l'impression d'être tombé dans son piège. Tom le dévisagea quelques instants avant de rire soudainement. Ses caquètements traversèrent le salon, donnant des frissons à Dudley.

« Pas vraiment une bagarre alors, » dit le mage noir en arrêtant de rire. Il se tourna et partit. « Suis-moi. »

Dudley n'eut pas le choix et suivit Tom à travers le manoir, en crispant ses doigts endoloris de temps en temps. Il paniqua quand Tom s'arrêta près d'une porte et fit signe au garde Ukatae de s'en éloigner avant de lever sa main pour s'annoncer.

« Hum… Je ne veux pas manquer de respect, mais Harry dort. Si vous cognez et que vous le réveillez, Malefoy va m'étriper !

- Non. Harry est réveillé.

- Comment le savez-vous ? »

Tom lui jeta un regard condescendant avant de frapper à la porte.

Harry ne mit pas longtemps à répondre au bruit, mais sa voix était rauque. Ils le trouvèrent assis sur une chaise devant le feu dans l'âtre, regardant fixement les flammes. Quand ils entrèrent, Harry sembla surpris de les voir ensemble, mais ne dit rien à ce propos.

« Hey, Dudley. Comment tu te sens ?

- Ça va. Merci.

- Que s'est-il passé ? » demanda immédiatement Harry à Tom. Il n'avait pas besoin d'expliquer sa question.

« Je crois que Dumbledore a eu une crise cardiaque.

- Pas possible ! » Harry bondit sur ses pieds. Tom hocha la tête et fit signe à Harry de se rasseoir qui avait le visage verdâtre. « Mais ce n'est pas juste ! Il était censé souffrir d'humiliation et de toutes ces conneries avant qu'on le tue ! »

Tom s'assit à côté de son frère et frappa gentiment son crâne. « Je n'ai pas dit qu'il était mort. Shacklebolt a très certainement envoyé l'enfoiré à Sainte Mangouste au plus vite. Les médicomages peuvent facilement s'occuper d'un cœur fragile. »

Harry se détendit à nouveau. « Très bien, alors. On va attendre quelques jours, laisser les journaux apprendre l'arrestation et ses circonstances, et nous dresser avec les citoyens perdus et en colère. » Il sourit, satisfait, et frotta ses mains ensemble.

« Heureux de voir que tu vas mieux, » commenta Tom avec un petit rire.

Harry haussa les épaules. « Pas vraiment. Tu savais que Drago était un salaud ? M'engrosser comme ça…

- Il va en avoir marre d'entendre ça. En fait, oublions-le, c'est moi qui vais en avoir ras le bol. Tu es content de cette grossesse. Arrêtes de te plaindre.

- Vas te faire voir, Tom. Je me sens dégoûtant.

- Est-ce que tu as pensé que tu te sentais comme ça parce que tu avais donné beaucoup trop de sang à Dursley hier ? C'est quand la dernière fois que tu as bu le sang de Drago ? »

Harry cligna des yeux de surprise avant de sourire brusquement. « Dire ça sans frissonner de dégoût… Tu dois vraiment aimer le sang de Luna. » Son sourire s'agrandit quand Tom se renfrogna. « Et tu as raison, encore une fois. J'ai besoin de lui. »

Dudley regarda les yeux d'Harry se voiler comme à leur habitude quand il conversait mentalement avec son amant. Le dirigeant Ukatae se détendit encore plus, croisant ses bras derrière sa tête et rit de plaisir, ses yeux verts s'assombrissant de désir.

Tom s'écarta un peu tout en secouant la tête. « Il a l'air toujours un peu taré quand il parle avec Drago comme ça, » dit-il sur le ton de la conversation.

L'attention d'Harry revint sur Tom et il lui lança un regard mauvais. « Je t'ai entendu.

- Alors arrêtes d'avoir l'air fou.

- Hypocrite. » Harry se tourna vers son cousin silencieux. « Qu'est-ce qui se passe avec toi ? Prends une chaise et viens t'asseoir.

- Tout va bien, » répondit Dudley sans bouger.

- Assis, » grogna Tom. « J'ai déjà vu dans ton esprit ce qu'il s'était passé juste avant que je n'arrive. » Il fit face à Harry. « C'est pour ça que je t'ai apporté cet imbécile. Il a ruiné ma bonne humeur alors j'exige que tu le consoles.

- Hein ?

- Eloquent, comme toujours, Harry.

- Je suis malade. Fous-moi la paix, Tom. »

Tom fixa Dudley avec l'un de ses regards mortels et tira une chaise. « Craches le morceau. Dis à Harry ce qu'il s'est passé. »

Et Dudley finit par se confier à Harry, en se dépêchant car il savait que Malefoy arrivait. Il n'y avait aucun doute à ce sujet après la façon dont Harry était heureux après sa conversation mentale avec son amant.

« Oh, je vois. » Harry ricana un instant, s'arrêtant quand Tom bouscula son bras. Il regarda alors Dudley. « Tu crois que Neville est le genre de personne à se soucier de ça ?

- Eh bien…

- Je veux dire, il s'en soucie. Mais connaissant Neville, ce n'est pas ce que tu crois. C'est plutôt qu'il s'inquiète de ce que tu vas penser de lui.

- Est-ce qu'on est pas passé par là avec Hermione et Severus ? » demanda Tom avec un soupir blasé.

Harry acquiesça. « Dudley, ne me fait pas regretter de t'avoir donné mon sang. Fais quelque chose de productif. Si je dois encore entendre les jérémiades de Drago sur la tension sexuelle dégoûtante entre vous – ses mots, pas les miens – encore une fois, je vais te tuer. Tu vas devenir un Ukatae. Commences à agir comme tel, bordel.

- On prend ce qu'on veut, » ajouta Tom.

« Oh, mais… » Harry plissa ses yeux. « C'est Neville. Souviens-toi à quel point il est mon ami quand tu décideras de prendre ce que tu veux. »

Dudley fut rapidement excusé après ça. Il observa la porte close avec étonnement. « Bordel de merde ?! Ils sont tarés ! » Il avança jusqu'à ce que ses lèvres touchent presque le bois. « Et je n'ai pas compris ce que tu voulais me dire ! »

Il entendit des rires à sen encontre à l'intérieur. Il grogna d'agacement en partant. Une chose qu'Harry avait dite était claire. Neville était probablement inquiet de ce qu'il pensait de lui. Est-ce que ça voulait dire que Neville avait peur qu'il ne veuille pas continuer son amitié avec lui maintenant qu'il devenait un elfe ?

A l'autre bout du couloir, Dudley entendit quelqu'un approcher. La cadence des pas criait Malefoy. La queue entre les jambes, Dudley se dépêcha de quitter l'endroit pour ne pas se retrouver seul avec lui. Il ne voulait pas se prendre un autre Crucio aujourd'hui. Mince, quel était le problème de ce type ? Quand il avait demandé quelle était la grosse affaire, Dudley voulait juste dire que ce n'était pas si grave que les personnes du manoir sachent. Il savait très bien que c'était énorme que les deux attendent un enfant. Ils étaient les futurs dirigeants des Ukataes… Bien sûr que c'était putain d'important pour tout le monde ! Malefoy avait juste un énorme balai dans son cul ! Peu importait, il avait eu son compte de ce foutu blond. Dudley allait désormais se concentrer sur Neville.

… … …

Neville se cachait. Il était dégoûté de se rendre compte qu'il était facile pour lui d'être un lâche. Il ne traînait nulle part où Dudley était susceptible de se montrer. Pas en ce moment. Et ce n'était pas que Dudley qu'il essayait d'éviter. Il n'avait pas spécialement envie de voir quelqu'un. Même pas ses parents.

Après avoir fui Dudley, Neville s'était rendu dans une pièce qui avait l'air de ne pas avoir servi pendant des années. Bien sûr, elle était propre, il n'y avait pas de poussière, mais il devinait que personne ne l'utilisait. Il se demanda s'il voulait rester plus longtemps dans cette pièce inutilisée – Merlin seul savait ce qui s'y était passé – quand tout à coup, un elfe apparut. Neville jura qu'il avait dû perdre quelques années avec la peur qu'il ressentit à l'apparition soudaine de la créature. L'elfe lui tendit une lettre avant de disparaître.

Neville fixa l'endroit où l'elfe se tenait avant de revenir à la lettre, se demandant qui pouvait bien lui écrire. Ça pouvait venir de n'importe qui du manoir. Ses mains se mirent à trembler en l'ouvrant et en reconnaissant l'écriture de Dudley.

Je vais être bref. Ce sera la dernière lettre que je t'enverrai. Je sais que tu préfères ne plus entendre parler de moi. Mais honnêtement, je suis surpris. Je n'aurais jamais cru que tu serais comme ça parce que le sang donné par Harry me transforme. Surpris et agacé. Et c'est le terme le plus poli que j'ai réussi à trouver. Ça fait mal de savoir que tu ne peux pas voir au-delà du sang. Je ne pensais pas que tu étais ce genre de personne. Bref, je vais te laisser tranquille à présent. Ne te fais pas de soucis, je ne te contacterai plus.

Dudley.

La bouche de Neville béat quand il finit la lettre. Où donc Dudley avait-il pu avoir une telle idée ? Il n'avait jamais rien dit de la sorte ! C'était le contraire ! Dudley était celui qui ne pouvait décemment plus s'associer avec Neville. Pourquoi le voudrait-il ? Pourquoi quelqu'un comme Dudley voudrait une quelconque relation avec lui ? Et maintenant qu'il devenait cet être fantastique, Dudley s'était sans doute rendu compte qu'il n'était pas assez bien pour lui. C'est pour cela que Neville avait tout arrêté avant que Dudley ne le fasse. Mais ça… Cette lettre ! Neville ne pouvait pas laisser Dudley penser qu'il l'évitait parce qu'il allait devenir un Ukatae. C'était risible. En fait, Neville se dit qu'avoir un petit-ami Ukatae serait… Eh bien, il en avait rêvé la nuit passée et c'était allé au-delà de ce qu'il n'avait jamais rêvé. Tellement que c'était très embarrassant de s'en rappeler. Mais ce n'était pas le sujet ! Le sujet concernait Dudley et le fait qu'il se trompait horriblement et avait besoin qu'on le détrompe !

Froissant la lettre sans s'en rendre compte, Neville sortit précipitamment de la pièce, utilisant sa baguette pour lui indiquer la bonne direction, et il trouva rapidement Dudley patientant bien sagement dans un couloir vide.

« On peut parler ? » demanda-t-il en arrivant vers l'autre garçon. « C'est à propos de la lettre. »

Dudley lutta contre un sourire. Neville était l'image même de la détermination. « Je pense qu'elle est suffisamment claire.

- Ce n'est pas vrai ! » s'exclama Neville en agitant la lettre au-dessus de sa tête. « Tu te trompes ! »

Dudley croisa ses bras. « Je ne crois pas. Tes expressions et tes gestes étaient suffisamment explicites.

- Tu t'es fourvoyé. Je ne penserais jamais que…

- C'est ok, Neville. Tu ne peux pas t'empêcher de ressentir ça. Pas besoin de se sentir coupable pour autant.

- M-mais non !

- Tu as fui. Je n'ai pas besoin de plus d'explications. » Dudley se détourna et partit comme l'avait fait Neville un peu plus tôt, en faisant un geste d'au-revoir par-dessus son épaule. Il n'envisageait pas d'aller bien loin, malgré tout. Mais Neville était perdu dans ses pensées et ne remarqua pas que Dudley s'éloignait très lentement de lui. Tout ce qu'il savait, c'était que le gars pour qui il avait un énorme coup de cœur avait mal compris ses actions et ne voulait pas l'entendre se justifier. C'était très douloureux. Tellement que des larmes lui brûlèrent les yeux. Ce qui le rendit encore plus honteux de lui.

« Tu… » sa voix tremblante fit se retourner le futur elfe d'inquiétude. « Tu te trompes, » murmura Neville la voix étouffée par des sanglots qui ne demandaient qu'à sortir. Il tourna pour courir dans le couloir.

« Ah, merde, Neville ! » Dudley l'appela en se rendant compte que ça ne se passait pas comme prévu. Il n'avait pas planifié tout ça pour le faire fuir et pleurer. « Hey, stop ! »

Etonnamment, Neville s'arrêta, mais il ne lui fit pas face. Dudley s'arrêta dans son dos et posa une main sur son épaule. « Je suis désolé, Neville. Cette lettre n'était pas réelle. C'était juste pour te faire venir jusqu'à moi. »

Neville renifla. « Pourquoi ?

- Parce que tu es parti en courant et que ça m'a agacé. Quand je me suis réveillé, j'ai tout de suite pensé à toi, et quand nous nous sommes vu dans le couloir et que tu m'as congédié…Pendant un moment, j'ai cru que je te dégoûtais car j'avais été transformé, mais Harry m'a rassuré à ce sujet. Je devais faire en sorte que tu me parles, Neville. » Il raffermit sa prise sur l'épaule du Gryffondor.

Ce dernier finit par se tourner et essuya ses yeux avec sa manche, ses joues brûlantes d'embarras. « Je n'ai jamais été doué pour m'exprimer. Parfois, je ne sais pas comment faire.

- C'est ok. » Dudley leva ses mains lentement et les posa délicatement sur les joues brûlantes du brun. « Mais ne pleures pas. Ça tiraille quelque chose au fond de moi et ça me fait mal. »

Neville ne sut pas quoi répondre. Les mains de Dudley le touchaient toujours et ne pensait pas arriver à parler même s'il le voulait. Et forcément, comme à son habitude, son visage devint encore plus rouge et il eut tellement peur que son corps se mit à trembler.

Dudley sourit, savourant ses rougeurs. « Tu es mignon, tu le sais ça ? Et quand tu es gêné, tu as cette petite moue. Tellement petite qu'on n'arrive presque pas à l'apercevoir. »

Neville inspira brusquement quand il sentit un pouce caresser sa bouche. Ses yeux étaient rivés au torse de Dudley. Peut-être qu'il souhaitait être embrassé, mais il voulait aussi un peu d'espace. C'était sacrément terrifiant et aucun de ses doutes n'avait été allégé. « Heu… A propos de cette lettre. » Il leva le parchemin froissé toujours entre ses doigts et essaya d'ignorer que Dudley le faisait doucement mais sûrement reculer vers le mur.

« C'est de la merde, » confessa Dudley encore une fois en réussissant à bloquer le Gryffondor entre le mur et son corps. « Tu te fiches de mon sang, hein ?

- Oui !

- Alors, cette lettre n'existe pas. » Dudley pris ladite lettre et la jeta au sol. Il sortit alors sa baguette et en fit des cendres.

Neville grommela de la facilité avec laquelle Dudley avait réalisé le sort. « Ça m'a pris des lustres pour réussir ce sort ! Tu n'étudies pas depuis si longtemps que ça…

- J'apprends vite quand je le veux.

- Peu importe.

- J'ai tout gâché en croyant des choses fausses sur nous ? » demanda tout à coup Dudley.

Neville sourit timidement et secoua sa tête. « Non, je crois que tu ne t'es pas trompé. »

Dudley parcourut la distance qui les séparait encore en voyant le garçon face à lui se détendre et ne pas être dérangé par sa proximité. Bien que, quand ses lèvres couvrirent celles du Gryffondor, Neville se figea un instant, les yeux écarquillés de surprise. Mais Dudley ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus encore et se pressa plus encore contre lui, attrapant son menton entre ses doigts pour soulever son visage et approfondir le baiser.

Neville avait déjà embrassé et été embrassé. Il n'était pas un total ignare dans catégorie des rencards comme la plupart des gens le croyaient, mais ces baisers avaient toujours été bizarres et maladroits, et rien d'aussi sauvage que celui-là. La chaleur qui s'en dégageait était incroyable, presque insupportable. Et, à la différence de ses précédents baisers, Neville sentit toutes ses insécurités à savoir s'il était bon ou non s'envoler. Tout ce qu'il voulait, c'était retourner le baiser et ressentir encore plus que cette sensation merveilleuse. Il ne se sentait pas du tout maladroit quand sa langue bougea et s'enroula autour de celle de Dudley. Et il sentit une étincelle de satisfaction quand Dudley gémit dans sa bouche.

Quand ils se séparèrent, Dudley eut l'air légèrement pensif. « Je… Hum… C'était mon premier baiser. Ça te dérange si je recommence ? »

Neville eut l'air un peu dans les vapes. « Menteur. C'était incroyable… Tu… Tu as dû avoir pas mal de pratique. » Ses yeux tombèrent au sol. « Et tu ne sembles pas être nerveux du tout, » murmura-t-il un peu honteux.

Dudley eut un sourire en coin. « Je me sens tout à coup très sûr de moi.

- La confiance en soi est essentielle pour être un Ukatae ! » Une voie joyeuse répondit de l'autre côté, les effrayant et gâchant les derniers instants tendres des garçons. Ozemir rit de délice et attrapa le bras de Neville. « Excuses-moi, Dudley. Je dois emmener ce merveilleux garçon avec moi un moment. »

L'érudit s'éloigna avec Neville avant qu'un des deux ne se plaigne. Neville lança un regard en arrière et Dudley haussa les épaules, n'étant pas d'une grande aide.

« Nous n'avions pas terminé !

- J'ai des ordres, » rétorqua Ozemir.

« Ne retournes pas à l'école sans être venu me dire au revoir cette fois, Neville ! »

Neville lui adressa un sourire brillant. « Promis ! »

Neville laissa Ozemir l'entraîner, ne prêtant pas vraiment attention où on l'emmenait. Et il n'en avait pas vraiment grand-chose à faire. Il était trop occupé à sourire comme un imbécile et il se sentait soulagé. Dudley voulait finalement de lui !

« Oh, si seulement Brumek pouvait voir ton sourire. Il serait tellement agacé… » les mots prononcés avec tendresse ramenèrent Neville sur Terre.

« Où va-t-on ?

- Je dois parler à Harry et Drago.

- Et qu'est-ce que j'ai à voir avec ça ?

- Ta présence est essentielle. Tu verras.

… … …

Tom était à la recherche de la déesse Serdaigle. Il était stressé à plusieurs niveaux. Le plus troublant était qu'il ne l'avait pas vu de toute la journée et commençait à se sentir à côté de ses pompes à cause de ça. Luna avait capturé son cerveau quelques heures de ça, même s'il était à ce moment-là au ministère.

Un autre fait troublant concernait son corps. Ses crocs le chatouillaient en permanence et son estomac semblait vide même s'il avait mangé un repas conséquent il y avait quelques heures. Tom avait eu l'intention d'ignorer son inconfort parce qu'il savait exactement pourquoi il se sentait comme ça. Cette envie de la voir immédiatement l'emmena vers la bibliothèque après avoir laissé Drago et Harry seuls. Il la trouva en pleine discussion avec Lucius et Sirius. Rien de très important, selon lui.

« Sortez, » ordonna-t-il au couple marié. Luna se leva pour partir elle aussi, gloussant quand Lucius lança un regard noir à Tom, mais il l'attrapa rapidement par le bras pour la garder à ses côtés. Elle lui sourit béatement et fit signe d'au-revoir aux deux partants.

Luna s'assit en silence, sentant que Tom avait besoin de silence plutôt que son bavardage habituel. Mais elle commença à s'inquiéter quand il continua à marcher de long en large avec des yeux fous. Ce n'était pas son regard fou qui l'inquiétait le plus, après tout, c'était Tom Jédusor. Pour tout dire, c'était plutôt excitant de se faire clouer par ce regard. Elle était plus inquiète des tremblements de son corps.

Tom s'arrêta soudainement et s'assit à côté d'elle. « Dumbledore a été arrêté.

- Si c'est vrai, dans ce cas tu devrais être content.

- Oh, je le suis. J'étais immensément heureux quand il a eu une attaque cardiaque.

- Charmant ! » Elle rit, applaudit et se rapprocha de lui. « Quoi d'autre ? »

Tom grogna mentalement. Il n'allait pas tenir. Sa résolution était presque éteinte. Le battement assourdissant du cœur de la blonde remplissant le silence de la grande bibliothèque et son sang se déplaçant dans ses veines s'enroulaient autour de lui comme un vice. Et son odeur était partout, l'engloutissant.

Avec un grognement, Tom s'éloigna de Luna et du peu d'espace qu'il y avait dans le canapé pour reprendre les cent pas. Lui demander était hors de question. Il était le seigneur des ténèbres. Et il préférait mourir plutôt que de se montrer dans le besoin. Mais sincèrement, plus les secondes passaient, plus il avait l'impression qu'il allait mourir de toute façon sans son sang. Et comment cela se faisait-il ? Les Ukataes n'étaient pas des vampires. Il ne devrait pas ressentir ce besoin obsessionnel.

« Tom ? »

Il finit par abandonner. « Luna. En tant que ton maître, j'exige que tu me donnes ton sang ! » les gloussement qui suivirent le firent la dévisager sévèrement.

« Bien évidemment, vilain. C'était ce qui t'embêtait ? Tout ce que tu avais à faire, c'était de demander. » Elle bondit de sa chaise et l'approcha. « Tu peux avoir de moi autant que tu en as besoin. »

Tom gronda et se couvrit le visage de ses mains. « As-tu une idée de ce à quoi je pense quand tu dis ces choses avec innocence ?

- C'est marrant.

- Non, ça ne l'est pas, et arrêtes de rougir. Tu savais très bien ce que tu disais !

- Tu es vraiment irrité ce soir. Ça devrait aider. » Elle avança jusqu'à ce qu'ils se touchent presque et inclina la tête pour lui laisser un accès libre à son cou. La vue tentante fit reculer Tom d'un bon, comme s'il avait reçu un maléfice.

Cette fille ! Elle voulait le rendre fou ! « Je voulais dire dans une coupe ou quelque chose d'autre. Peut-être que je pourrais me servir à ton poignet…

- Non. Tu veux le sang de mon cou. C'est là où il est le meilleur. » Elle avança la main et le tira à elle. « Ça va aller. Je n'ai pas peur.

- Non. Je ne crois pas, » dit fermement Tom. S'il buvait au cou de la blonde, il ne savait pas ce qu'il lui ferait ensuite.

« Quel est le problème, Tom ? Tu n'as pas peur, si ? Je veux que tu… Oh ! »

Tom avait bougé si rapidement. En un clignement d'œil, il avait un bras autour de sa taille et la serrait fermement contre lui. Avec un grondement avare, il perça sa chair et consuma tout le sang qu'il voulait. Il aurait été bien si elle était sagement restée immobile et silencieuse pendant qu'il buvait, mais Luna ne pouvait s'empêcher de trembler de sa proximité, ni ne pouvait-elle avaler les gémissements qui s'échappaient de sa bouche. A cause de ça, il fut rapidement excité et ne put s'empêcher de frotter ses hanches contre les siennes.

« Tom, » chuchota-t-elle en l'encerclant de ses bras. Elle voulait avoir une prise sur lui, elle voulait sentir son corps musclé contre le sien. Elle n'avait encore jamais senti l'excitation d'un homme avant, et Tom faisait des choses sensationnelles à son corps. « Tom… »

L'entendre bégayer son prénom avec tellement de désir lui fit perdre le peu de contrôle qu'il avait. Il quitta son cou et peu après, sa bouche ensanglantée était contre la sienne, la ravageant tout comme il avait ravagé sa colonne de chair. Il n'était pas tendre, et n'était pas délicat en la couchant au sol et en s'allongeant sur elle pour continuer ses administrations sur ses lèvres affamées. Je vais mourir si je ne la possède pas. Je vais mourir. Cette pensée, il la crut pendant un bref moment, tel un mantra désespéré qui lui fit écarter les jambes de la blonde d'un genou.

En d'autres circonstances, Luna aurait résisté. Elle n'était pas prête à perdre sa virginité sur le sol de la bibliothèque des Malefoy. Mais Tom n'était pas encore habitué à son sang et elle savait qu'il s'arrêterait avant que les événements n'aillent trop loin. Alors, elle se détendit autant qu'elle le put et savoura ses baiser brûlants et affamés. Elle n'avait jamais été embrassé comme ça auparavant, encore moins allongée par terre avec son partenaire pressé fermement contre son corps. S'embrasser horizontalement apportait un plaisir totalement différent à son corps et elle lui rendit ses baisers avec enthousiasme.

Ça se finit rapidement, comme elle l'avait prévu. La bouche de Tom devint paresseuse sur la sienne, et le poids de son corps sur le sien augmenta, tandis que la pression de son genou disparut. Il roula sur le dos à sa gauche. Luna resta comme ça quelques secondes pour retrouver son souffle avant de s'asseoir et de le regarder. Elle fut contente de voir qu'il n'était pas encore endormi.

La Serdaigle sourit timidement et toucha délicatement sa joue. « Tu as besoin de travailler sur ta tolérance à mon sang. » L'instant d'après, c'était comme si sa timidité s'était évanouie. « C'était marrant ! On devrait refaire ça bientôt ! »

Avec le peu de force qu'il lui restait, Tom roula ses yeux, exaspéré. Et c'est lui qu'elle avait appelé vilain ?

NB : Le prochain chapitre sera traduit par Louvandm qui s'est très gentiment proposée pour me donner un coup de main.

Avec de la chance, ça permettra sur le long terme d'avoir des publications plus rapprochées pour vous :D