Bonjour à tous !

J'inaugure ce qui deviendra très probablement un recueil de plein d'OS différents sans rapport entre eux. J'espère que ça vous plaira !

Bien sûr, aucun personnage ne m'appartient, tout est à Alexandre Astier et son équipe !

Ce texte-là répond à un défi de La Foire aux Prompts demandant d'écrire un texte répondant aux contraintes suivantes :

Une contrainte sur les personnages : Des membres d'une même famille

Un objet : Un tabouret

Une réplique : "Non, on est pas perdus"

Un lieu : Une grande ville

ENJOY !


- Non, on n'est pas perdus ! protesta Léodagan. Nous sommes juste en train de visiter cette charmante cité de… Comment ça s'appelle, ce patelin, déjà ?

- Maplewood, rappela Arthur en soupirant de découragement, et ce patelin comme vous l'appelez est la capitale du Royaume d'Orcanie avec plus de 500000 habitants la dernière fois que les hommes du Roi Loth ont entrepris de compter !

- En parlant du Roi Loth, nota Guenièvre, moi je ne comprends vraiment pas pourquoi nous ne lui avons pas demandé l'hospitalité et son aide dans notre quête plutôt que de nous perdre dans cette ville et ces habits étranges !

- Ouais ! confirma Karadoc. En plus je suis sûr qu'il nous aurait bien reçus avec festin, volailles, gibiers, et tout !

Les traits d'Arthur se tirèrent encore plus de désespoir mais il se retint au dernier moment de leur hurler dessus. Pour l'instant, seule l'intensité de la foule autour d'eux leur avait évité d'être repérés et reconnus et cette mission était déjà une catastrophe, il ne pouvait pas renoncer au peu de choses de son plan qui fonctionnaient encore.

- Nous sommes ici, reprit-il doucement en articulant chaque syllabe, car nos espions nous ont rapporté que le Roi Loth convoitait un objet de cette région, qui pourrait être le Graal. Le dit Roi Loth avec lequel nous sommes en froid, qui ne rate pas une occasion de remettre ma légitimité en cause et qui se ferait un plaisir de le faire s'il était soudainement en possession de l'objet que le Roi de Bretagne se doit de retrouver. Jusque-là, ça va ?

- Moi j'ai pas compris, intervint Perceval, c'est quoi cet objet que le Roi de Bretagne se doit de retrouver, là ?

- J'espère que ça se mange !

Arthur sembla lutter contre la volée d'insultes qui lui passaient par la tête en guise de réponse mais il finit par se retourner vers les autres.

- Pour les personnes habituellement douées de deux brins de jugeotte, est-ce que jusque-là ça va ?

- Me regardez pas comme ça, protesta Léodagan, moi je sais très bien ce qu'on fout là !

- Moi j'ai compris qu'il fallait retrouver le Graal avant le roi Loth, mais j'ai toujours pas compris pourquoi Mère et moi sommes obligées d'être avec vous et habillés en pouilleux… avoua Guenièvre.

- J'y viens, reprit Arthur. Étant donné que le roi Loth se méfie de notre venue, l'arrivée d'un groupe d'hommes armés, qu'importe leurs habits, aurait bien trop attiré l'attention. Nous sommes donc venus en famille, habillés comme une famille de voyageurs, afin d'être exempts de tout soupçon, car il est tout naturel que Léodagan et moi-même soyons armés pour vous défendre si besoin Dame Selli et vous-même.

- Je vous suivais jusqu'à l'histoire de famille, nota Selli, mais du coup je ne vois plus pourquoi on s'est embarrassés des deux autres pignoufs.

Elle désigna Perceval et Karadoc qui s'étaient éloignés vers un étal de saucissons d'un marchand ambulant et Arthur répondit :

- Alors ça j'ai pas tout compris non plus. Je crois qu'il y a eu un défaut dans notre plan quelque part quand on a décidé de remplir notre cariole de vivres la veille du départ pour pouvoir partir à l'aube. Ça expliquerait pourquoi on a retrouvé Karadoc et son pot de colle endormis dedans alors qu'on était déjà à 100 lieues de Kaamelott. Qu'importe, ça ne change pas le plan, si on nous demande, ils sont vos neveux, Dame Selli, notre histoire de voyage en famille n'est donc pas compromise !

- Apparentée à ces deux crétins, les Dieux m'en gardent ! protesta-t-elle.

Arthur ne se donna pas la peine de lui répondre et reprit :

- Qu'importe. Plus vite nous serons sortis de ces dédales, plus vite nous pourrons rentrer, retrouver nos habits et nos habitudes de les insulter. Donc, beau-papa, puisque vous affirmiez avec force que nous n'étions pas perdus, où sommes-nous s'il vous plaît ?

- A Maplewood, pourquoi ?

A nouveau, Arthur sembla retenir une volée de jurons avant de répondre :

- Je le sais ça, c'est moi qui vous l'ai dit ! Où, dans Maplewood, que je vous demande ?

- Dans une rue.

- Non mais qu'est-ce qu'on s'en fiche de savoir où on est dans Maplewood si le Graal n'y est pas ? nota Selli. Vous aviez bien parlé d'une forêt au nord de Maplewood ?

- En effet, concéda Arthur, et c'est pour cela que nous avons besoin de savoir où nous sommes pour savoir dans quelle direction partir. Cela dit vous venez de me donner une idée. Eh, vous deux, rappela-t-il, venez par là au lieu d'acheter toute la bouffe de la capitale !

Perceval et Karadoc revinrent vers lui et Arthur reprit :

- Quitte à ce que vous soyez là et ayez visiblement envie de faire du tourisme, rendez-vous utile. Allez nous acheter une boussole.

- Le truc qu'on remplit d'eau chaude pour le mettre dans les draps, là ? demanda Perceval.

- Une boussole, pas une bouillote ! Le truc rond avec une aiguille autour !

- Une seule aiguille ? s'étonna Karadoc. C'est d'un triste, ces poissons sont si petits et maigres et en plus ils se faufilent et s'échappent, il nous en faudrait au moins une douzaine par personne et…

- UNE AIGUILLEEEEUH ! s'exclama Arthur en oubliant tout souci de discrétion. Le truc fin, tout droit, qui nous indiquera par où est le nord, qu'on sache dans quelle direction ressortir de ce merdier !

- Pas la peine de crier, grommela Perceval. Un truc rond entouré de trucs droits et fins, c'est pas bien compliqué. Des fois j'ai l'impression que vous nous prenez vraiment pour des débiles !

- On va vous le chercher votre truc et je préfère vous dire que vous n'en serez pas déçu ! confirma Karadoc.

- Ça vaudrait mieux pour vous, confirma Léodagan, sinon vous aurez tout le temps d'apprendre ce qu'est un cachot au lieu d'une boussole ! Trois mois au trou ça vous foutra peut-être quelque chose dans le crâne !

Perceval et Karadoc s'éloignèrent rapidement devant la colère de Léodagan et, une fois seuls, Guenièvre soupira :

- Ils étaient pénibles à flâner autour des stands de saucissons au lieu de vous écouter, mais il faut avouer qu'ils étaient avisés sur ce point-là… Moi je commence à avoir un sacré creux…

- Le clocher de l'église vient de sonner 12h30, avoua Léodagan. On pourrait aller attendre les autres crétins à la taverne ?

- C'est peut-être l'endroit le plus fiable pour être assurés qu'ils finiront par nous retrouver, concéda Arthur. Allez, tout le monde à table. Et pour l'amour du ciel, soyez discrets, j'aimerais éviter de me retrouver à m'expliquer devant Loth.

- Vous noterez qu'aucun de nous n'a hurlé sur les deux pignoufs suffisamment fort pour qu'on nous entende depuis Kaamelott, nota Selli avec un air de désapprobation.

- Eh bien je vous laisserai expérimenter la communication non-violente avec eux quand ils reviendront, belle-maman, j'ai hâte d'en voir le résultat ! D'ici là, à table !

Une fois assis autour d'une table de la taverne la plus proche, Arthur sentit sa patience et sa motivation revenir au fur et à mesure que sa choppe de bière se vidait. Le tavernier venait de leur servir une grande planche de charcuteries quand Perceval et Karadoc entrèrent.

- Vous voyez, souffla Léodagan, je vous avais dit que commander sans les attendre les feraient arriver.

- Et voilà Sire, déclara Perceval en déposant un objet devant lui.

- Un tabouret ? s'étonna Arthur. Qu'est-ce que vous voulez que j'en foute, je suis déjà assis ?

- C'était bien ce que vous nous aviez envoyé chercher, non ? Un truc rond entouré de trucs droits et fins ?

- On a fait quatre échoppes de meubles avant d'en trouver un aux pieds suffisamment fins pour vous plaire ! confirma Karadoc.

Un silence de quelques secondes tomba pendant que le regard d'Arthur courrait entre le tabouret et l'air fier de ses deux chevaliers. Léodagan finit par le rompre :

- Vous préférez quoi, je les écartèle tout de suite ou j'attends qu'on ait fini de bouffer pour ne pas nous couper l'appétit ?

Constatant que d'autres clients de la taverne s'étaient retournés vers ce duo qui venait d'entrer avec un tabouret, Arthur secoua la tête.

- Non laissez tomber, c'est de ma faute c'était trop dur. Vous deux, asseyez-vous, pour une fois dans votre vie faites-vous discrets.

- Trop dur ou pas, en attendant on n'est pas sortis du sable, nota Guenièvre.

- Bon, déclara Selli, puisque personne autour de cette table ne semble se dévouer pour avoir deux brins de jugeotte… Excusez-moi mon brave ? interrogea-t-elle le tavernier qui venait de ramener des bières à Perceval et Karadoc. Pourriez-vous nous indiquer la direction de la forêt qui borde le nord de Maplewood, je vous prie ?

- Oui, et nous rajouter quatre autres planches de charcuteries ! ajouta Karadoc.

- Ahah, s'amusa le tavernier, vous n'êtes définitivement pas du coin vous ?

- Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? s'étonna Arthur.

- La forêt de Maplewood, vous n'y trouverez rien d'autre que des orties au mieux et des brigands au pire. Mais il faut avouer qu'en ce moment, elle fait ma fortune ! Depuis que le Roi Loth a fait courir la rumeur de la présence du Graal pour tenter d'y attirer le Roi Arthur, j'ai l'impression que la Bretagne entière se ramène ici ! Au moins ils consomment chez moi, les affaires n'ont jamais été aussi bien ! Je vous le dis à vous parce que vous venez déjà de faire mon chiffre d'affaires de la semaine avec votre ami, précisa-t-il en désignant Karadoc, mais tous les autres pigeons vous pensez bien que je leur conseille d'aller voir et d'y retourner trois ou quatre fois – en repassant par chez moi entre les coups.

- Non mais attendez, là, souffla Arthur. Comment ça, une rumeur pour attirer le Roi Arthur ? Le Roi Loth n'a jamais eu vraiment de traces du Graal ici ?

- Vous pensez bien que si ça avait été le cas il aurait jalousement gardé le secret ! C'est sa femme je crois qui a eu l'idée. La sœur du roi, forcément elle disait le connaître et savoir qu'il rappliquerait dès que cette rumeur arriverait jusqu'à Kaamelott ! Elle a un peu perdu en crédibilité depuis, tout le peuple de Bretagne s'est ramené dans mon auberge mais toujours aucune trace du roi ! Au moins, ça fait parler, et les gens qui parlent, ils consomment ! Soyez gentils, ne le répétez pas, laissez-moi profiter de cette clientèle rêvée !

Le tavernier repartit chercher les planches de charcuteries pour Karadoc pendant que Léodagan et Arthur se dévisageaient avec un regard blasé.

- Cette fois je ne comprends vraiment plus rien, intervint Guenièvre, pourquoi on est ici si le Graal n'y est pas ?

- On fait quoi, on rentre ? demanda Arthur.

- Ah non ! protesta Karadoc. J'ai pas encore eu le temps de manger !

- On les laisse ici et on rentre, définitivement, trancha Léodagan.

- Excellente idée, confirma Arthur. Tenez, dit-il en leur lançant une bourse, nous allons… Nous allons partir en repérage. Vous, surtout, restez ici et bouffez tant que cette bourse le permet et quand elle est vide, voyez si vous pouvez négocier avec le tavernier pour rester encore un peu.

- Ah, ça on a compris ! s'exclama Karadoc.

- Ouais parce que faut avouer que votre histoire de tabouret avec des anguilles autour, c'était pas clair, confirma Perceval.

Arthur, Léodagan, Selli et Guenièvre étaient déjà en train de ressortir et, alors qu'ils fermaient la porte, Léodagan déclara :

- Faites pas cette tête voyons ! Parvenir à nous débarrasser de ces deux-là, ça vaut bien tous les Graal du monde !


En espérant que ça vous ait plu !

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