Cette fic est écrite dans le cadre de la 101ème nuit écriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème "Zut". Le FoF est un forum regroupant tous les francophones de ffnet où l'on peut discuter, demander de l'aide ou s'amuser entre nous. Le lien se trouve dans mes favoris. Rejoignez-nous !


Yurio alluma son ordinateur et, avant même que Skype n'ait fini de démarrer automatiquement, la fenêtre de conversation avec Otabek clignota en bas de son écran. Il lança l'appel vidéo mais même la vision de son ami sur l'écran ne parvint pas à faire disparaître son air maussade et renfrogné.

- Qu'est-ce que tu fais déjà là ? s'étonna Otabek. Il n'est pas que 15 heures chez toi ?

- Si.

- Et tu n'étais pas censé patiner jusqu'à 18 heures ?

- Si, grogna Yuri. Tu ne veux pas parler d'autre chose ?

Sa remarque et son air vexé firent soupirer Otabek qui nota :

- Pour que ça t'énerve à ce point, ça te ferait peut-être du bien d'en parler. Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Yakov m'a foutu dehors.

- Quoi ? s'exclama Otabek. Il t'a… Je veux dire, quand tu dis foutu dehors…

- Pas de l'équipe hein ! démentit Yurio en arrachant un soupir de soulagement à Otabek. Il sait que la Russie ne peut pas se passer de mon talent, il aurait eu trop d'emmerdes avec la fédération. Mais il m'a dégagé pour la fin de la journée.

- Et… Je peux te demander pourquoi ?

- Pour une raison aussi conne que débile que incompréhensible ! s'emporta Yuri.

Otabek leva un sourcil interrogateur et le blond reprit :

- Soit disant que je dis trop de jurons. J'étais pas foutu de réussir un seul saut, forcément ça me faisait chier et je râlais quand je tombais ! Le mythe du patineur qui s'éclate par terre et qui se relève avec le sourire et sans douiller une seule seconde, c'est bon pour ce qu'on montre aux caméras pendant les compétitions ! Donc oui, ça me gonflait et oui, je râlais quand je tombais et que je me faisais mal ! Mais apparemment, ça ne lui a pas plu et comme il y avait aussi des juniors de huit ans qui s'entraînaient, il m'a dit de revenir quand mon langage sera approprié à la présence d'enfants. Tu y crois, toi, sérieusement ?

- Yuri… Tu disais quoi, exactement, comme mots ?

- Tu ne vas pas t'y mettre aussi ! protesta le russe. Et tu ne me feras pas croire que ces gamines n'avaient jamais entendu avant les mots Putain ou Bordel ! Même Yakov n'est pas le dernier à nous engueuler quand on le déçoit ! Ces gamines ont déjà dû en entendre des collections, mais personne n'a jamais dit aux autres de dégager de la patinoire et de réfléchir à leur langage !

- Yakov a ses raisons, nota doucement Otabek. Je comprends que ce soit rageant et moi aussi je laisse parfois échapper des gros mots quand je n'arrive pas une figure, mais tu dois apprendre à te contenir. En plus, ça pourrait te porter préjudice en compétition, en gâchant l'image que les juges ont de toi.

- Toute la presse parle de moi comme du tigre de Russie, tu crois vraiment qu'un tigre ne s'énerverait pas dans des circonstances pareilles ?

- Je ne te parle pas de rester silencieux, mais tu peux au moins changer ton langage, conseilla Otabek. Dire des jurons plus… Acceptables. Punaise, ou zut, tiens ! Zut, c'est très bien, personne ne te reprochera jamais d'en dire, peu importe le nombre de fois ou le ton sur lequel tu le dis !

- Zut… Pourquoi pas sacrebleu ou saperlipopette tant que tu y es ? s'exclama Yuri.

- Essaye au moins. Si ça se trouve, ça réussira quand même à te défouler de la même façon. Et ça montrera à Yakov que tu fais des efforts. Ce serait dommage que tu foires la prochaine saison parce que tu aurais passé tous tes entraînements à être privé de glace.

- Grmlbl… Si ça te fait plaisir.


Yakov garda un œil inquisiteur et réprobateur sur Yurio tandis que celui-ci continuait :

- Et donc j'ai compris que je dois remplacer mes jurons par des mots plus acceptables et j'essaierai de faire un effort en ce sens. Ça te va ? Je vais pas passer l'après-midi à m'excuser non plus ?

- Je m'en contenterai, souffla Yakov. Allez, file t'échauffer. Et n'oublie pas de surveiller ton langage en y incluant des mots acceptables !

Yurio ne se donna même pas la peine de répondre et commença sa routine d'échauffement. Quinze minutes après, sur l'instruction de Yakov, il prit plus de vitesse et amorça un quadruple flip. Il tourna impeccablement mais, au moment de retomber sur la glace, ses patins dérapèrent subitement et il s'étala, sa tête heurtant violemment la surface de la piste. Le claquement du choc résonna dans le complexe mais fut surplombé par le cri instinctif de Yurio :

- Putain de bordel de zut !


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