Yo ! Du coup, comme j'avais dit, cet OS est la suite du précédent. Je devrais être en train d'écrire sur les autres thèmes de la Nuit. Mais … Besoin de ça.

Y aura sans doute d'autres OS dans cet endroit, j'ai déjà quelques idées (que je commencerai sans doute à écrire si le thème de 4H ne m'inspire pas), mais ce sera pas une histoire vraiment non plus.

Bonne lecture !

Jardin secret

La pensée a tellement taraudé Ladybug qu'elle s'est lancée dans l'exploration urbaine. Elle a visité Paris et cherché ses secrets, en tant que Marinette ou en tant que Ladybug, et il lui semble avoir trouvé ce dont elle a besoin. Quelque chose d'un peu parfait, d'un peu rassurant et de trop encombré, mais elle y travaille.

Elle a demandé l'accord du maire, qui n'a pas été très difficile à obtenir, et elle est sur le coup depuis un mois. Ça tombe bien, elle pense, c'est octobre maintenant, la saison des pluies et des déprimes.

« Toi, lui dit Chat Noir un jour, t'as quelque chose en tête.

— Moi ? Non non, tu te fais des idées.

— Mes moustaches ne se trompent jamais.

— C'est ça, Chaton Noir, s'il t'en pousse tu ferais surtout bien d'apprendre à te raser.

— Mais tu es folle ! Tu sais combien c'est cruel de couper les moustaches d'un chat ? »

Elle rit beaucoup avec lui. Parfois, elle surprend sa morosité qui revient, juste par éclats, par petits bouts, et elle s'échine à la faire disparaître. Ils n'ont jamais reparlé de la famille de Chat Noir, mais elle sait que ça ne va pas toujours fort.

« J'ai peut-être pas vraiment de moustaches, mais ce qui est certain c'est que ton côté coccinelle déteint sur moi.

— Mais oui, c'est ça.

— Absolument. Tu me donnes des ailes, Ladybug. »

Elle n'a jamais autant travaillé de ses mains. Elle est tellement maladroite, on n'a jamais pensé à lui enseigner les travaux manuels, le bricolage. Elle est trop dangereuse en possession d'une scie. Elle apprend sur le tas, sans autre professeur qu'internet, comme elle a appris à sauver Paris. Sauf que cette fois elle n'a pas de partenaire. Elle pense seulement à lui.

« Fais gaffe, tu t'envoles.

— C'est drôle, non ?

— De quoi ?

— Plus je m'envole, plus je tombe amoureux. »

Marinette ne remarque pas qu'elle passe de moins en moins de temps avec Alya. Elle a toujours quelque chose à faire, et son amie ne lui fait plus qu'à peine remarquer. Marinette n'a pas l'air d'être malheureuse, et c'est peut-être tout ce qui compte au final. Elle est toujours occupée, dort en cours et bâille quand elle ne dort pas, mais elle a du soleil dans les yeux, et ça contraste tellement avec le ciel gris que même Alya n'ose pas déranger.

Ils se rejoignent pour patrouiller un soir de la dernière semaine d'octobre. La première semaine des vacances a permis à Marinette d'achever son œuvre, et ses yeux pétillent quand elle rejoint son partenaire sur les toits.

« Ma Lady, tu resplendis, si je peux me permettre.

— Viens. J'ai un truc à te montrer. »

Elle ne l'a même pas salué dans les formes, elle est trop pressées. Quand elle lance son yo-yo il n'hésite pas à la suivre, il se demande où elle va et elle file tout droit vers l'ouest, ils traversent la Seine et ils bifurquent vers le sud et elle ne s'arrête pas, et il se demande un peu où elle va l'emmener quand ils commencent à naviguer non plus à travers les immeubles mais les arbres, ce qu'il reconnaît comme le bois de Vincennes. Ils avancent quelques temps dans le noir, et Chat Noir songe qu'elle a dû déjà faire ce chemin pour se repérer par cette obscurité.

Ils arrivent devant une grande serre en verre qu'il croit sincèrement ne pas être ouverte au public, mais elle n'hésite pas à ouvrir la porte alors il la suit à l'intérieur. Il distingue les formes, mais il ne voit pas les couleurs jusqu'à ce que Ladybug appuie sur un interrupteur qui semble dater de l'époque moderne et que la lumière se fasse. Ça ressemble à un salon, plus ou moins, il y a des tapis par terre qui empiètent les uns sur les autres, de toutes les couleurs, un luminaire qui pend depuis le haut de la serre et dont le câble est fixé à la structure de fer, redescend jusque derrière une kitchenette au gaz à deux plaques. Il y a deux radiateurs électriques, à chaque coin de la pièce, une table basse au milieu, un canapé aux coussins bleu vieilli, un fauteuil en osier recouvert de coussins aux housses dépareillées, et Chat Noir ne sait pas ce qui l'éblouit le plus, entre le lieu et le sourire de Ladybug.

« J'ai pensé qu'en tant que super-héros, on devait avoir un repère, quand même.

— Mais où est-ce que t'as trouvé tout ça ? Ladybug, tu … Tu es incroyable, tu sais ça ? »

Elle hausse les épaules, presque comme si ce n'était rien, mais elle ne peut pas ne pas exulter intérieurement à la joie plus que visible de son partenaire. Elle a réussi son coup. Il ne lui semble pas avoir jamais autant fait pour qui que ce soit, pas pour son père ni pour sa mère, non, jamais.

« Et … t'as installé ça toute seule ?

— Plus ou moins.

— C'est dingue. Je trouve même pas de jeu de mots tellement je suis soufflé.

— Eh beh, si je savais qu'il suffisait de ça pour te couper la langue …

— Au final, ici, ce sera un peu notre jardin secret, après tout, une relation, ça se cultive …

— Ah, non, c'est revenu assez vite.

— Mais moi, j'en reviens toujours pas. Attends, y a un mini-frigo ? Y avait déjà l'électricité ?

— La mairie a fait installer un générateur.

— C'est pas croyable c'est … »

Ladybug regarde Chat Noir fouiner de droite à gauche, repérer tour à tour les tasses, la radio à piles et les livres qu'elle a installés là. Le bruit des gouttes contre le verre lui fait lever la tête et elle allume la radio sur une chaîne locale d'info en continu. Il fait froid dehors, et Chat Noir est tellement subjugué par la nouveauté que, quand elle lui sert un chocolat chaud, il ne remarque même pas qu'ils sont en train de sécher allègrement leur patrouille. Cette fois, juste cette fois, elle veut donner à Chat Noir un endroit où il se sente chez lui.

.

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Et voilà !

Sincèrement, je sais pas si c'est vraiment IC, j'espère qu'au moins ce n'est pas OOC. Depuis le temps que j'ai envie d'enrouler Chat Noir dans une couverture et de lui foutre un chocolat chaud dans les mains. Ou alors c'est Misty qui m'influence trop. En fait, je crois qu'on peut considérer que les trois quarts de ma production sur ce fandom sont écrits sous influence Mistyque.

À très vite !