Yo ! Cet OS/chapitre a été écrit dans le cadre de la Nuit du FoF sur le thème Brioche !

Bonne lecture !

Merci

Chat Noir a une bonne mémoire, Marinette l'apprend maintenant. Elle se souvient, juste, une fois, elle a glissé qu'elle aimait la couture. C'était il y a presque deux semaines, une nuit alors qu'il avait envie de pleurer. Elle ne pensait pas qu'il se souviendrait. Mais, emballées dans un beau tissu, elle a trouvé les carnets de Gabriel Agreste, publiés juste cette année, qui tracent le début de la carrière du créateur à travers ses croquis. L'édition est belle, et même si le prix a été barré, elle sait que ça représente un investissement, parce qu'elle avait voulu l'acheter. En première page, une dédicace du créateur lui-même. Marinette n'a pas la moindre idée de comment Chat a pu l'obtenir, il ne sort jamais de chez lui. C'est juste incroyable. Elle tient le livre contre elle, file le mettre dans sa chambre. La dédicace est au nom de Ladybug, mais elle veut le lire. Après, elle le laissera dans la serre. Il faudra qu'elle monte une étagère, ou quelque chose du genre. Elle ouvre la première page, mais la fatigue la rattrape vite. À la dixième page, elle dort déjà.

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« Ma petite puce ? Tu es debout tôt. »

Il n'est même pas encore cinq heures et Marinette a du mal à gérer ses paupières qui n'ont de cesse de se refermer. Elle voudrait faire quelque chose pour Chat, et comme elle ne connaît pas ses goûts en dehors de son humour douteux, elle le remerciera comme ses parents lui ont appris à remercier. Par la nourriture.

« Je voulais faire la brioche avec vous. Je voudrais en faire pour quelqu'un.

— Oh ! Très bon choix ! La brioche, c'est le pain de l'enfance ! C'est léger et moelleux, c'est parfait pour célébrer l'amitié qui dure ! »

Son père est parti pour une envolée lyrique et Marinette accepte le lait chaud que lui propose sa mère. Elle y rajoute une cuillère de Ricoré pour se réveiller plus vite : elle est déjà maladroite en temps normal, elle ne voudrait pas ralentir de trop le travail de ses parents. Quand elle a fini sa tasse, elle se lave les mains et enfile un tablier. Il est cinq heures et la boulangerie sent déjà le pain qui cuit.

« Et c'est pour qui cette brioche ?

— Euh … pour Alya ! C'est pour Alya ! »

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Marinette a posé la brioche sur la table. La praline rose donne une allure féerique à la viennoiserie, c'est ce qu'elle a toujours aimé. Elle prépare du thé. Elle se sent bien ici. Elle a l'impression d'être un de ces personnages, de ces étudiantes dans des colocations. Elle se dit qu'elle aimerait ça, habiter avec Chat Noir. Il a tous ses travers, mais elle les connaît. Elle les supporte quand elle ne les aime pas. Quand elle y réfléchit, elle se demande si elle ne les supporte pas que parce qu'ils ne se voient pas souvent, et puis non. Elle se dit, si elle doit passer l'éternité avec quelqu'un, ce serait sans doute lui. Elle se demande si ça n'est pas méchant pour Alya, mais non, c'est juste différent. Avec Chat Noir, elle n'a pas besoin de mentir. Il y a des sujets à éviter, mais si elle reste assez vague, elle peut tout lui raconter. Elle ne le fait pas, mais elle sait que si elle le veut, elle le peut. Elle sait aussi qu'il écoutera. Elle regarde l'horloge qu'elle vient d'installer avant de se rappeler qu'elle a oublié les piles, et se rabat sur son téléphone. Chat Noir ne devrait pas tarder. Tikki sort de son sac, jette un coup d'œil gourmand à la brioche mais Marinette rit en lui tapotant le crâne.

« Tu en auras s'il en reste.

— Je suis sûr qu'il n'en restera pas …

— Allez, Tikki, transforme-moi ! »

Ladybug remplace Marinette et elle verse l'eau chaude dans le thé. Chat Noir lui a envoyé un message pour lui signifier qu'il était en route et quelques secondes plus tard, il entre dans la serre. Elle grimace en songeant qu'elle s'est transformée ric-rac. Elle devrai faire plus attention à l'avenir.

« Qu'est-ce que c'est tout ça ?

— Pour le livre. Je voulais te remercier. Tu n'étais pas obligé, tu sais ?

— Alors, il t'a plu ? Tu ne l'avais pas déjà ?

— Non ! Merci, Chat Noir. Tu veux du thé ?

— De la brioche ! »

Chat Noir fixe les yeux sur la viennoiserie, il semble ne plus pouvoir rien regarder d'autre.

« Tu aimes ça, alors ?

— Je sais pas. J'ai jamais goûté.

— Quoi ?

— J'ai un régime assez strict. Je n'ai pas le droit de manger de choses trop sucrées, en fait. »

Marinette regarde son plat avec un effroi nouveau. Elle espère qu'elle ne lui a pas tendu une carotte qu'elle ne pourrait pas donner.

« Mince ! Tu es diabétique ?

— Non, non. Mon père … »

Chat Noir a, un instant, un sourire un peu triste, mais il s'illumine vite.

« J'ai tellement hâte de goûter ! J'ai toujours voulu mais …

— J'espère qu'elle sera bonne, alors. Je crois pas l'avoir trop ratée …

— C'est toi qui l'as faite ? »

Marinette rougit, elle espère que le masque cache suffisamment son visage pour que ça ne se voie pas.

« Enfin, j'ai été aidée …

— Je te le demande une fois pour toutes ma Lady, est-ce que tu veux m'épouser ? »

Ladybug le sait, qu'il plaisante. Et bien sûr qu'elle ne va pas l'épouser. Mais elle se souvient de cette chronique, passée sur France inter l'autre jour, où Marina Rollman parlait du mariage en rappelant que le slogan c'était « pour le meilleur et pour le pire », elle disait aussi « C'est à ça qu'on devrait penser quand on s'engage, pas Est-ce que je kiffe cette personne ?, mais Est-ce que les trucs nuls avec cette personne ça passe ? », et Ladybug le sait. Le pire, avec Chat Noir, c'est encore bon à vivre.

« Mange ta brioche au lieu de dire des bêtises, toi. »

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Voilà ! Merci à Marina Rollman pour m'avoir offert une conclusion à cet OS. La chronique en question s'appelle « Les mérites du mariage » et est disponible sur Youtube comme toutes ses chroniques que je recommande vivement. Depuis le temps que je l'écoute, fallait bien que je la cite quelque part, et c'est tellement parisien d'écouter France inter alors ça va bien au fandom.

Des bisous !