Hello ! Donc, comme promis, une suite qui fait un peu moins mal au cœur que le chapitre précédent.

C'est écrit pour la Nuit du FoF, sur le thème Nouilles !

Bonne lecture !

Nouilles instantanées

« Je sais pas si c'est ce que t'as fait qu'était mal, ou si c'est ma réaction qui était disproportionnée. »

Ladybug lui a demandé de venir, et il a fait aussi vite qu'il a pu. Il ne s'attendait pas à la trouver comme ça. En civile, dans un gros pull de laine et un jogging large. Elle a les cheveux détachés, mais même sans voir ses oreilles, il entend qu'elle y a accroché ses boucles à grelots. Il ouvre la bouche. Marque un temps.

« Je suis désolé.

— Je sais. Tikki dit que c'est le plus important. Que tu ne voulais pas. »

La serre sent le thé au jasmin, mais il y a encore de l'eau qui chauffe dans la bouilloire. Marinette prend une gorgée de thé.

« Ma Lady … Ce qui est le plus important, y a que toi qui peut le savoir. Et ta réaction était pas disproportionnée. Je sais … Je veux dire, tu m'as tant repoussé, même si un moment, j'ai eu l'impression que … que tu voulais aussi … j'aurais dû te demander. C'est ma faute. Absolument et totalement. »

Marinette opine du chef. Elle a des cernes sous les yeux. Il est presque trois heures du matin, et ça fait deux jours qu'ils n'ont pas parlé. Ça fait deux jours qu'il ne dort presque pas. Peut-être qu'elle non plus. Elle porte la main à son visage et appuie sur ses yeux. Elle a comme un hoquet. Chat Noir se demande si elle pleure.

« Merci. »

Il s'approche, tout doucement, s'arrête à quelques mètres d'elle. Elle retire sa main, renifle. Ses joues sont sèches mais elle a les yeux rouges. Il a envie de la réconforter, comme elle avait su le réconforter quand il en avait besoin.

« Est-ce que … je peux te faire un câlin ?

— Non. »

La réponse est rapide, et tranchante. Chat Noir peine à masquer sa déception, et un silence passe avant que Marinette ne reprenne :

« Mais merci d'avoir demandé l'autorisation. »

Il opine seulement du chef et elle tourne la tête vers lui. Elle lui sourit.

« Je … Tu ne dormais pas, au moins ? Je ne t'ai pas réveillé ?

— Non. Pas du tout.

— Tant mieux. »

Elle baisse les yeux à nouveau, un peu tendue. Elle inspire d'un coup, mais n'arrive pas à parler. Il la voit froncer les sourcils, et secouer vaguement la tête. Elle renonce. Mais il ne sait pas à quoi.

« Là, je … Là, tout de suite, j'ai besoin d'être égoïste. Et j'ai besoin de toi. C'est … depuis la dernière fois j'ai pas réussi à dormir. Ou à manger. Et j'ai eu faim, à deux heures du matin, mais rien de ce qu'il y avait chez moi me faisait envie, alors je suis sortie et je suis passée à l'épicerie et j'ai pris des nouilles instantanées et j'ai voulu aller les manger chez moi mais j'ai eu peur que le bruit de la bouilloire réveille mes parents alors je suis venue ici et j'ai été si soulagée de trouver ton odeur que j'ai pleuré, et j'ai compris que j'arriverais ni à dormir ni à manger sans avoir parlé avec toi avant ? Et c'est horrible parce que je veux pas dépendre de toi ou mettre ce poids sur toi, mais personne … Personne me connaît aussi bien que toi. Alors je t'ai appelé.

— D'accord. »

Il ne sait pas quoi dire à part ça. Il a encore envie de la prendre contre lui. De lui mettre une couverture sur les épaules et de la voir manger et s'endormir. Il plie la bouche.

« Tu peux toujours m'appeler.

— C'est pas vrai.

— Si. Toujours. Je te le promets.

— Tu peux pas promettre ça. C'est trop gros.

— Je ne te le promettrais pas si je ne m'en pensais pas capable. Tu te souviens de ce que tu as dit ? Tu as besoin d'être égoïste. Alors pense un peu à toi, et pas à moi. »

Elle fait la moue, prend une autre gorgée de thé avant de poser la tasse. L'eau bout finalement, et elle en verse dans deux bols, par-dessus des nouilles séchées. Elle sort deux paires de baguettes et les plante dans le plat qui se réhydrate lentement.

« Mais c'est pas juste. Toi, tu penses toujours à moi et pas à toi. »

Chat Noir rit doucement, n'arrive pas à s'empêcher de s'avancer un peu, de tendre la main vers Ladybug.

« Non. Quand je t'ai embrassé, je n'ai pas pensé à toi. Et regarde ce que ça a fait. C'est affreux. Je t'ai blessée. »

Sa main s'arrête juste avant de toucher la joue de Marinette, et il replie ses doigts sur le vide. Elle dit :

« Tu peux. Me toucher. Maintenant. »

Avec toutes les précautions dont il est capable, il laisse ses doigts effleurer la peau de sa partenaire, sa paume venir embrasser la joue en entier. Elle ferme les yeux, inspire et expire longuement. Quand elle les rouvre, il ronronne et elle sourit.

« J'ai ramené mon ordi. Tu regardes She-Ra avec moi en mangeant des nouilles ? »

Il rit. Juste, de joie. Il fait oui des yeux, et puis il fait oui de la tête, aussi. Il prend les bols, et les amène vers le canapé. Elle ouvre son PC et sort son téléphone pour se mettre en partage de connexion avant de lancer les épisodes.

« Et si t'as besoin de quoi que ce soit d'autre …

— Hm … Besoin de rien de plus. Mais maintenant, je veux bien un câlin. »

Elle se cale contre lui, il rajuste la couverture au-dessus d'eux et mange d'une main. Quand, deux heures plus tard, Netflix demande si Marinette est toujours là, les deux héros sont déjà endormis depuis longtemps.

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Et voilà !

Y a pas du tout ce que je voulais écrire à la base dedans. M'enfin. Déjà c'est plus joyeux que l'OS précédent. C'est doux et tout et y a des câlins sur le canapé, ce qui était de base le but même de l'existence de ce recueil.

Bref.

A tout bientôt j'espère !