Yo !

Alors … euh …

Ce chapitre était pas prévu. Et il était pas supposé se passer comme ça. C'est pas ma faute.

Faut peut-être me priver de clavier quand je suis en down.

Well.

GROS TW : Dépression, pensées suicidaires

Bonne … lecture … ?

Demain n'existera pas

Ce qui est bien, avec un diagnostic de trouble bipolaire, c'est que tout a tout de suite plus de sens. Tout est plus logique, plus prévisible.

Ce qui est horrible, avec un diagnostic de trouble bipolaire, c'est ça aussi. Tout est plus logique. Tout est plus prévisible.

Malgré son nom, la cyclothymie est le seul trouble bipolaire qui ne fonctionne pas par cycles. Ce n'est pas aussi lisible, pas comme la bipolarité de type 1 avec une longue manie suivie d'une longue dépression grave, ça peut se compter en années ces trucs-là, c'est dingue, c'est plus flou, plus une semaine d'hypomanie, un jour down, après rien, après une productivité, après tout est confus, après un petit coup de dépression, à nouveau rien, beaucoup beaucoup de confusion et …

C'est un peu chaotique, comme rythme.

C'est plus difficile à prévoir. Mais grâce à ce prisme, Marinette se comprend mieux. Elle sait que ses humeurs ne durent pas. Aucune. Elle sait les reconnaître, elle commence à savoir les expliquer, elle sait en parler avec sa psychiatre.

Elle avait oublié son traitement depuis quelques jours, elle a repris, elle a reconnu les signes avant-coureurs d'un épisode dépressif dont elle est incapable de déterminer la durée à l'avance.

Elle sait que ça arrive. Elle sait que ça passera. Elle sait qu'elle ne peut pas l'empêcher.

Elle a pleuré dans le métro pour rentrer chez elle. Là, tout de suite, ça peut aller si on omet la boule dans son ventre.

Qui grandit.

Qui rétrécit parfois pendant quelques secondes, quand elle arrive à penser à des choses agréables, et qui revient avec plus de force. La boule a gagné un combat, Marinette en a perdu un.

Elle doit juste attendre que ça passe, et espérer ne pas craquer en public pendant ce temps.

Ce n'est peut-être pas la bonne solution, c'est la seule à laquelle elle pense.

S'isoler, dès qu'elle rentre chez elle, monter dans sa chambre et y trouver la police, et sa mère. Un air illisible sur le visage.

« Qu'est-ce qui se passe ?

— Ils cherchaient Adrien. Ils ont voulu fouiller ta chambre.

— Ils ont quoi ? »

Ils ont pas le droit. Ils ont pas le droit d'être là, de faire ça sans son autorisation, elle en est certaine. Gabriel a dû faire pression sur le maire, et le maire a fait pression sur la police. C'est pas juste. Ils ont pas le droit de faire ça. C'est sa chambre, c'est ses affaires, et elle sent les cris qui grimpent en même temps que ses larmes et sa mère qui lui tend une petite boîte. Elle l'avait cachée. Pas assez bien.

« Qu'est-ce que c'est que ça Marinette ? Tu te drogues ?

— Non, c'est … J'ai … »

Elle veut dire qu'elle a une ordonnance, mais non. C'est la psychiatre qui la fournit. Elle n'aurait pas pu faire une ordonnance sans son nom, et même, les remboursements se seraient faits sur la sécurité sociale de ses parents. Elle veut récupérer la boîte, mais sa mère la tient loin d'elle.

« Qu'est-ce qui se passe, Marinette ? Tu sais que si tu as des soucis, tu peux nous en parler.

— C'est à moi. »

C'est à elle, ça lui revient, elle y a droit et elle en a besoin. Un bruit attire son regard. Un policier tient son journal intime dans les mains. Le lit. Sur son divan, sa boîte à secrets démontée. Elle doit faire un cauchemar. Une catastrophe aussi immense, ça ne peut pas être réel.

Le policier qui ricane, et qui écarquille les yeux. Qui la regarde. Voilà, c'est un cauchemar. Il lit le journal. Il regarde Marinette.

Elle craque. C'est trop tard, au trop mauvais moment, elle ne peut penser à rien d'autre, elle veut se jeter par la fenêtre alors elle l'ouvre et on la retient et elle veut seulement qu'on ne la retienne plus et elle sent qu'elle devrait faire tout sauf ça mais elle dit :

« Tikki, transforme-moi. »

Et de surprise ils la lâchent et elle s'enfuit, aussi vite qu'elle peut, aussi loin qu'elle peut. Elle saute de toit en toit jusqu'à son refuge, l'endroit où elle sait qu'elle pourra s'effondrer. Tant pis pour la solitude, tant pis pour attendre que ça passe. Elle a fait une erreur irréparable et quoi qu'il puisse se passer maintenant, elle ne peut pas être seule.

C'est tout Paris qui s'effondre avec elle quand une averse se déclare, et elle est trempée quand elle passe la porte du QG. On distingue à peine les larmes de la pluie.

« Ma Lady ?

— Je fais n'importe quoi. J'ai fait n'importe quoi. »

Elle entend bien qu'elle lui pose des questions mais elle n'arrive pas à y trouver la moindre réponse. Il lui dit qu'il va la toucher et il passe un bras autour de son épaule et l'accompagne sur le canapé. Il fait du thé et elle reste à pleurer sans bouger un long moment. Elle se sent vidée de tout, et elle raconte d'un ton plat, ponctué parfois de sanglots. Elle n'ose pas le regarder dans les yeux quand elle demande :

« Qu'est-ce qu'on fait ? »

Il la prend dans ses bras. La serre fort.

« Qu'est-ce que tu veux faire ?

— Je veux … Je veux tout arrêter. J'en peux plus. Je veux juste tout arrêter.

— Comment tout arrêter ?

— Juste arrêter, je sais pas ! Me jeter par la fenêtre ou sous un métro, marcher sous la pluie jusqu'à mourir de froid ou juste disparaître dans la nature et ne plus parler à personne, ne plus voir personne, qu'est-ce que tu veux que je te dise, Adrien ?

— Alors il faut t'emmener à l'hôpital. »

Il dit ça d'un ton très sérieux, mais elle ne peut pas retenir son rire.

« Mais ça résout rien ! Il y a toujours les policiers qui, et ma mère –

— Je m'en fiche, de ça. Mourir, ça n'arrangera rien non plus.

— Mais je vais pas vraiment le faire, Chat Noir, je sais pas, je sais pas quoi –

— Et moi je te dis que je sais. Il faut t'emmener aux urgences, ou au moins chez ta psy. Il faut que quelqu'un te prenne en charge, t'empêche de faire des bêtises et t'aide à te sortir de là où tu es.

— Et tu peux pas faire ça pour moi ? »

Elle pleure devant lui, et c'est la chose la plus difficile qu'il ait eue à dire de sa vie :

« Non. Je peux pas. Je suis pas médecin. Mais si tu te sens pas le courage de marcher, je peux te porter jusque là-bas. Je peux rester dans la salle d'attente de l'hôpital jusqu'à ce que tu sortes. Je peux rester ici et faire le ménage et tout ranger et préparer du chocolat chaud pour quand tu rentreras.

— Tu peux … me porter ?

— Bien sûr. »

Elle opine du chef. Tend les bras. Il se transforme et quand il la soulève, il se demande si elle n'a pas perdu du poids.

« Chat ? Je suis désolée.

— Dis pas ça.

— Je le suis vraiment.

— C'est ma faute. Si j'avais pas fugué … Si j'avais toujours eu mon téléphone …

— Nan. C'est pas ta faute. C'est pas vrai.

— C'est autant ma faute que la tienne.

— Mais c'est pas du tout ta – hmpf. »

Il lui tire la langue et elle n'arrive pas à rire. Pas du tout. Elle se recroqueville plus contre lui, et bientôt elle est trimballée entre des infirmières et des psychiatres.

Elle passe trois jours à l'hôpital. Trois jours sans la moindre nouvelle de Ladybug, de Chat Noir, de Marinette ou d'Adrien. Les rumeurs courent. Tout le monde a fait le lien. Il n'y a plus de secret, plus de héros, seulement deux gamins portés disparus. Trois jours, étrangement, sans la moindre attaque d'akuma non plus. Trois jours étranges, et quand elle ressort, au-dessus de la tasse de chocolat chaud que Chat Noir lui a effectivement préparée, elle fait appel à son dernier recours.

« Lucky Charm ! »

Dans sa main, une petite montre. Elle s'y attendait. Elle regarde son partenaire, tend la main vers lui pour l'attraper. Il attend qu'elle dise quelque chose. Elle inspire.

« Chat Noir. Il va falloir effacer.

— Quoi ? »

Elle a envie de pleurer. Elle aura tenu vingt-quatre heures sans larmes avant de craquer à nouveau. Elle se frotte les yeux, renifle. Montre son Lucky Charm à Chat Noir.

« Il est temps de faire appel à Bunnyx. Nos identités révélées, nos fugues … on doit rebrousser chemin. Je ne sais pas … Je ne sais pas jusqu'où on va devoir effacer. Mais demain ne doit jamais exister. »

.

.

.

.

What ?

Mais ?

Qu'est-ce qui s'est passé ?

Alors, si vous vous plaignez de ce chapitre, sachez que je suis totalement d'accord, parce que je suis pas du tout d'accord avec ce qui est en train de se passer.

Est-ce que cette fic n'est finalement qu'un très long Chat Blanc ? Je n'espère pas. Je veux pas. Nan mais je veux vraiment pas.

Franchement ? J'ai peur.

Faut que j'arrête de donner du plot à des recueils comme ça, ça finit jamais bien (c'est faux).

Je vais essayer d'arranger les choses mais franchement je sais pas comment. Je suis si désolé.