C'est si épuisant de gouverner, surtout sur Sakaar. On s'ennuie tellement vite sur Sakaar, même quand les courtisanes et les gladiateurs font de leur mieux afin d'épicer le menu. Et quand on a vécu aussi longtemps qu'En Dwi Gast, plus connu sous son sobriquet de Grand Maître, on a cette fâcheuse tendance à trouver que les gens et les évènements se répètent de manière désastreusement fréquente.
Des fois, ça le désole tellement qu'il tue les responsables. Autant s'épargner tout de suite le désastre, non ? Il est sûr que les acteurs comprendraient, s'ils pouvaient voir les comédies qu'ils n'ont pas jouées.
Ceci étant, il ne s'ennuie pas tant que ça depuis l'arrivée du Hulk – c'est comme ça que l'être veut être appelé, et qui est le Grand Maître pour le contredire là-dessus ? Au premier abord, le berserker vert devrait lasser vite, vu son apparence de brute.
Mais c'est sa force brute qui fascine, justement. Le voir dans l'arène, c'est presque aussi majestueux et hypnotisant qu'un tremblement de terre ou un raz de marée – un tel déferlement de puissance, dépassant tout ce dont les spectateurs seront jamais capables, comment y résister ?
Sa nouvelle courtisane ne semble pas partager son opinion – une vierge des glaces, une vraie, la première qu'il a eu l'occasion d'approcher depuis des millénaires, elles sont trop bien couvées et protégées par leurs familles pour permettre à l'une de se perdre sur Sakaar – observant les démonstrations du Hulk avec des lèvres pincées et des yeux fuyants quand il la fait venir dans son box privé à l'arène. Ou peut-être qu'elle en a peur, c'est possible aussi.
Il se demande si elle fera aussi la moue devant le programme qu'il a prévu pour cette après-midi. Connaissant les relations historiquement tendues entre Jotunheim et le Royaume d'Or, ça devrait au moins la faire sourire de contempler un prince Asgardien authentique contraint de lutter pour sauver sa vie.
