Au bout du compte, Bruce avait raison ; ce n'était pas la peine de s'inquiéter pour Loki, pas alors que le bonhomme est parvenu à retourner comme un gant l'une des séides du Grand-maître, qui se trouve être une Valkyrie alcoolique et tient davantage à la vengeance qu'à la boisson.
Apparemment, le sorcier bleu a aidé à tuer la responsable de sa déchéance, alors elle se trouve disposée à aider ses plans – qui consistent à causer une révolution.
Bruce proteste un peu pour la forme – ce n'est pas comme s'il éprouve un attachement démesuré pour cet endroit où son alter ego a gardé le contrôle pendant trois ans, qui est l'illustration à échelle planétaire du principe panem et circences. Mais une révolution, c'est toujours violent.
Les narines de Loki se dilatent.
« Parce qu'être obligé de sourire quand un vieux dégoûtant en position de force me tripote, et prétendre que devenir sa putain est l'accomplissement de ma vie, ce n'est pas violent, peut-être ? »
Le physicien frémit devant le venin caché dans ce ton aimable, et Thor se rapproche de son frère, une tentative de le réconforter probablement, de lui rappeler que ce sera bientôt fini, qu'ils ne tarderont pas à décamper de cette fichue planète et ce qui s'y est passé restera dans le domaine des cauchemars au lieu d'empiéter sur le réel.
Mais pour cela, il faut que le vaisseau des réfugiés asgardiens parvienne à récupérer leur petite bande et à décoller sans se faire rattraper. La révolution devrait aider, puisque les forces armées de Sakaar seront vraisemblablement trop occupées à mater les rebelles pour leur courir après.
Que la révolution perde ou gagne, ce n'est pas leur affaire. Peut-être que ce serait celle de l'Autre, mais Bruce n'est pas le Hulk, simplement le type qui se trouve partager un corps avec le géant vert, et il ne sait rien de Sakaar, alors il n'a aucun investissement émotionnel durable dans cette histoire.
Il veut juste partir, et c'est sa chance.
