Loki est parti.

Loki est parti.

Loki est parti.

Thor – ne comprend pas.

Ou plutôt si, il comprend trop bien. Le plan démentiel du Titan Fou, massacrer la moitié du vivant dans l'Univers et s'attendre à être remercié pour cela.

Thor veut hurler. Il veut se frapper le front contre le sol, jusqu'à ce que son crâne se brise en une fontaine cramoisie et neigeuse de sang et d'os. N'importe quoi du moment qu'il oublie la réalité, ce qui vient de se produire, Loki devenant poussière juste en face de lui –

Loki le regardant juste avant que ses yeux ne se désintègrent –

Non, non, il ne peut pas penser à cela. Il ne peut pas. Il s'y refuse.

Il veut sa mère. Il veut ses amis. Il veut son fils. Il veut Loki

Thor veut hurler. Il veut frapper et frapper le sol jusqu'à se briser les mains, les rendre incapables de manier une arme tant elles sont ravagées. N'importe quoi du moment qu'il ne sent plus la plaie béante dans sa poitrine, à vif et exposée à un vent impitoyable.

Quand il rejoint les forces Asgardiennes ayant survécu à la bataille contre les séides du Titan, seul le silence l'accueille.

Sa mère n'est pas là pour organiser le repos des guerriers et le triage des blessés. Ses amis ne courent pas le rejoindre pour lui raconter la bataille.

Ils ne sont pas là. Plus personne n'est là. Plus aucun de ceux constituant sa famille n'est revenu du champ de bataille.

Thor veut hurler. Il veut lacérer sa gorge de ses ongles jusqu'à ce qu'elle ne soit plus que charpie, ses artères déversant le sang nourricier dont il n'a plus l'utilité sur le sol. N'importe quoi du moment qu'il n'est pas contraint de reconnaître l'absence soudainement présente dans son existence, là où se trouvait autrefois les siens.

Il ne sait pas qui le ramène à la colonie de son peuple. Il ne sait pas qui le fait asseoir. Il ne sait pas qui place Jormungandr dans ses bras.

Thor veut hurler, alors qu'il contemple son fils, l'enfant de Loki qui n'est plus que poussière dans le vent, le petit-fils de Frigga qui ne reviendra pas de la terre des Panthères noires.

Le dieu du Tonnerre ne réussit qu'à fondre en larmes.