Titre : Le pouvoir des mots
Auteur : Lady Zalia
Disclaimers : L'univers de Harry Potter ne m'appartient bien évidemment pas.
Pairing [Voldarry] dont les points de vue alternent. Rating M. Genre : Aventure, Romance.
[UA] se déroulant en décembre 2010.
Chapitre 3
Harry se réveilla en grimaçant, s'étirant longuement dans son lit avant de se redresser. La journée de la veille avait été mouvementée. Déjà il y avait eu ce gang de braconniers polonais qui avaient mis à sac sa boutique en guise de représailles. Bien entendu, il leur avait donné une bonne leçon avant de les chasser, mais il était toujours désagréable de se lancer dans un duel magique sans échauffement. Aujourd'hui son corps le lui faisait ressentir. Et dire que son client n'avait même pas levé le petit doigt pour l'aider !
Il eut un éclat de rire cynique en revoyant le regard espiègle de William Peverell. Cette crapule avait eu l'air de bien s'amuser…
Et le pire c'est qu'il ne lui en voulait même pas. Quelque part, sa vie n'avait jamais été mise en danger par ces sorciers médiocres. Il était surtout frustré car il aurait aimé voir son client à l'œuvre.
Il faut dire que l'homme ne le laissait pas totalement indifférent. Il était grand et élancé, semblait avoir le même goût pour les voyages, et du peu qu'il avait discuté avec lui, était loin d'être inculte. Par chance, il semblait lui aussi curieux vis à vis de lui, donc il était certain de le revoir.
La suite de la soirée avait été bien moins plaisante. Sa mère était arrivée en catastrophe peu après le départ de son client pour lui annoncer la nouvelle : Le Chemin de Traverse avait été la cible d'un attentat orchestré par les Mangemorts. Évidemment, en cette veille de réveillon de Noël, les lieux étaient bondés, et il y avait eu plusieurs morts et de nombreux blessés.
Heureusement, aucun de ses amis n'étaient présents sur les lieux, mais Harry n'avait pu s'empêcher d'être dévoré par une haine intense vis-à-vis des coupables.
Hermione travaillait à Sainte-Mangouste et il l'avait appelé bien plus tard pour prendre de ses nouvelles. La jeune médicomage était exténuée, mais elle lui avait confirmé que de jeunes enfants figuraient parmi les victimes.
S'il y avait bien quelque chose que le libraire ne pouvait pas supporter, c'était que des victimes innocentes fassent les frais des conflits des adultes. Les enfants comme les créatures fantastiques étaient inconscients et généralement sans défense face à la cruauté de ce monde, et si Harry ne se sentait pas l'âme d'un chevalier, il ne pouvait s'empêcher de se sentir mortifié. Il avait beau détester l'inaction, il avait fait une promesse à sa mère, et il s'était fait le serment de ne jamais lui mentir. Y avait-il seulement quelqu'un capable de renverser le régime de terreur imposé par Voldemort ?
Harry ne croyait pas en Dumbledore. Il avait cessé de croire au vieil directeur lorsque son parrain était mort au cours d'une mission. Quelque part, la douleur avait été bien pire que pour son père qu'il n'avait jamais connu. Il était encore jeune, mais il se souvenait parfaitement de l'instant où sa mère le lui avait annoncé. C'était juste avant qu'il ne rentre à Poudlard…
Aujourd'hui, il détestait le chef de l'Ordre du Phénix presque autant que Voldemort, mais à la différence de Dumbledore, le mage noir n'avait jamais essayé de le recruter.
Déprimé par la nouvelle, il avait passé sa soirée à boire du vieil hydromel au Sabot d'Abraxan, un pub de l'Allée des Embrumes où il avait ses habitudes. Quitte à fermer les yeux sur la situation, autant empêcher son esprit de cogiter…
C'était ce qu'il s'était dit la veille, mais aujourd'hui il le regrettait amèrement.
Il maugréa en se traînant jusqu'au lavabo de la salle de bain et alluma le jet d'eau froide pour s'en asperger le visage. Il avait piètre allure, et son cerveau semblait tambouriner à l'intérieur de son crâne.
Il eut une pensée fugace pour William Peverell, ce client à l'allure toujours si élégante… Il ne manquerait plus qu'il ne le voie dans cet état à l'ouverture… Il grimaça et fouilla sa boîte à pharmacie à la recherche d'une potion contre la gueule de bois.
Par malheur, il n'en restait plus aucune et il poussa un soupir à faire s'écrouler un mur. La journée commençait décidément bien mal.
Il était à deux doigts de fermer la boutique pour la matinée, mais le jour du réveillon de Noël était le meilleur pour son chiffre d'affaires et il avait besoin de remonter ses finances après son voyage. S'armant de tout son courage, il s'habilla des premiers vêtements qui lui tombaient sous la main avant d'aller jusqu'à la cuisine, s'aidant des murs pour ne pas tomber.
Le libraire but un grand verre d'eau fraîche mais il ne se sentait pas capable d'avaler la moindre chose solide, au risque de la renvoyer la seconde suivante.
Il ne pouvait décemment pas ouvrir la boutique dans cet état, cependant il serait bien trop dangereux de transplaner pour aller chercher une potion, et il était hors de question d'aller voir sa mère…
Se souvenant d'un potionniste que lui avait recommandé Neville, il alluma se cheminée d'un Incendio et prit une poignée de Poudre de Cheminette qu'il jeta dans l'âtre. Immédiatement, les flammes se colorèrent de vert, et il prit une grande inspiration pour prononcer le nom correctement.
- Chemin de Traverse !
Son univers se mit à tourner devant ses yeux, et lorsque le paysage s'immobilisa, il tomba à quatre pattes sur le sol devant lui, vomissant le contenu de son estomac sans pouvoir se retenir.
- Et bien M. Potter, il semblerait qu'on ait fait quelques folies la veille ? Et dire que vous n'étiez même pas dans mon bar. Recurvite. Besoin d'aide ?
Harry se concentra pour se relever, refusant la main tendue du patron du Chaudron Baveur.
- Merci Tom. Désolé pour le dérangement. Je ne fais que passer…
Le Chaudron Baveur était presque désert à cette heure matinale, et Harry coupa court à la discussion pour sortir dans la cour arrière. Le fait de vomir lui avait fait du bien, mais il avait encore besoin de soin.
Heureusement, il était suffisamment sobre pour se souvenir comment ouvrir le Chemin de Traverse. Il tapota trois fois la bonne brique puis se tint au mur en attendant que le passage s'ouvre de lui-même.
Une fois dans l'avenue, il tourna immédiatement sur la gauche en direction de l'Allée des Embrumes. Il ne craignait plus d'y aller depuis bien longtemps, cependant cette fois il n'avait pas vraiment envie qu'on le reconnaisse, et il rabattit la capuche sur son visage.
Le potionniste que Neville lui avait conseillé se trouvait juste à côté de la Boutique d'apothicaire de Mr Mulpepper, et il ne l'aurait sans doute jamais trouvé si on ne le lui avait indiqué. La minuscule vitrine était entièrement occultée par un rideau noir et le carreau sur la porte était recouvert par la buée. L'enseigne était discrète et indiquait "Le Prince des Potions" d'une couleur argentée sur fond vert. L'écriture était fine et la devanture semblait plus récente que la plupart des autres boutiques de la rue.
Harry poussa la porte et pénétra dans une pièce bien moins exiguë que ce à quoi il se serait attendu. Il était évident que la pièce était enchantée, car les parois étaient toutes recouvertes de profondes étagères, et au milieu, trois larges établis à potion hébergeaient des chaudrons bouillonnants. Plusieurs dizaines de fioles étaient alignées le long des murs et sur le comptoir, deux coffres étaient posés aux côtés d'une caisse enregistreuse. L'air était chargé d'une forte odeur d'herbes et il régnait une chaleur étouffante, rompant radicalement avec la température extérieure.
L'homme derrière le comptoir était entièrement vêtu de noir et se fondait presque dans le décor, de sorte que Harry sursauta lorsqu'il le repéra.
- Ah ! Bonjour monsieur ! Un ami m'a conseillé votre boutique. Je… Il me faudrait une potion contre… Si vous en avez… les euh… effets de l'alcool.
Il avait prononcé la fin de sa phrase si bas qu'il se demanda si l'homme avait bien compris, mais il ne pouvait s'empêcher de bafouiller. C'était la première fois qu'il rencontrait le sorcier, cependant il émanait de lui une impression si austère qu'il s'en sentait inexplicablement intimité, et sa gueule de bois n'était pas pour l'aider. Finalement, l'homme prit la parole.
- Monsieur Potter. Qui vous a parlé de ma boutique ?
- Co… Comment connaissez-vous mon nom ?
- C'est moi qui pose les questions. Répondez.
Son ton était sec et Harry se sentit obligé de répondre. Il n'était pas venu jusqu'ici pour faire marche arrière, et il n'avait rien à cacher.
- Neville Londubat. Il est botaniste.
- Ah oui, monsieur Londubat est venu m'acheter du produit contre les limaces mangeuses de chair. Quant à vous, il vous faut manifestement un remède contre l'ivresse.
- Euh oui s'il vous plaît. Et donc, comment connaissez-vous mon nom ?
- 4 Gallions la fiole. Votre mère est-elle au courant de votre lamentable manque de modération ?
Harry se récrimina immédiatement, les joues rouges de honte.
- Quoi ? Mais je suis adulte, elle n'a pas besoin d'être au courant, et je ne vois pas en quoi ça vous regarde !
Le sorcier eut un regard méprisant.
- J'en déduis que non. Vous êtes bien comme votre père. Voici votre potion. À boire d'une traite. Attendez tout de même quelques minutes avant de transplaner.
Le libraire déposa les quatre grosses pièces dorées sur le comptoir, le visage fermé en une moue boudeuse. Il attrapa ensuite la fiole tendue, la déboucha sans attendre et la vida dans sa gorge.
Le goût était absolument infect et il grimaça alors qu'un frisson le parcourait.
- Eurk ! Merci. Au revoir.
Il n'avait littéralement aucune envie de remettre les pieds dans cette boutique. Le vendeur était vraiment antipathique mais après quelques secondes, il fut forcé de reconnaître que sa potion était très efficace. Il en aurait bien acheté quelques-unes d'avance mais il était hors de question de laisser croire au potionniste qu'il était alcoolique. Manifestement il connaissait sa mère, et il ne manquerait plus qu'elle apprenne qu'il buvait parfois de manière immodérée.
De retour au Chemin de Traverse, il prit cette fois le temps d'observer les dégâts. C'était la boutique de Quidditch qui avait été visée, et le lieu de l'explosion n'était plus qu'un cratère béant encombré de planches et de brindilles fracturés. Cependant, les commerces voisins portaient aussi les stigmates de l'attaque, et plusieurs vitrines avaient explosé à cause du souffle.
Il avait appris que le propriétaire de la boutique mais aussi plusieurs clients avaient péri sous le choc, et il invoqua une couronne de fleurs blanches qu'il déposa contre un fragment de mur encore intact.
À présent que son esprit était libéré des effets de l'alcool, il se souvenait précisément pourquoi il avait voulu boire la veille : Il était beaucoup trop rêveur pour la réalité de son monde.
Il ne pouvait s'empêcher de penser à toutes ces vies gâchées, ces familles déchirées, et il fondit en larmes. Toute cette horreur, cette violence, c'était absurde, cela n'avait aucun sens. Les troupes du mage noir semaient le chaos pour le simple plaisir de faire le mal. Ce n'était ni stratégique ni même utile à leur cause, c'était simplement immoral.
Il resta ainsi quelques minutes, perdu dans ses pensées, avant que le brouhaha ambiant ne le fasse émerger. Il ne pouvait se permettre de s'apitoyer toute la journée sur la situation. Il avait pris la décision de ne jamais s'engager dans la résistance et il avait une boutique à ouvrir.
Il alla s'acheter une gaufre à la citrouille et à la cannelle et transplana jusqu'à sa rue.
Pénétrer dans sa boutique lui fit du bien. Les lieux étaient paisibles, et la magie des contes l'entourait, lui permettant d'oublier quelque peu la réalité. Ici, il était dans son royaume, où les bonnes fées protégeaient les innocents et les monstres étaient cruellement punis.
Il devait se mettre au travail. Après tout, il avait une traduction à réaliser, et peut-être son prince charmant allait-il lui rendre visite aujourd'hui… ?
***/+/***
Voldemort transplana jusqu'à sa demeure avec satisfaction, exultant par avance à l'idée de voir ses proies tomber dans son piège. Il avait consacré les dernières heures à rencontrer différents agents de l'ombre à travers tout le pays, et ce n'était désormais plus qu'une question de temps avant que les braconniers qui s'étaient attaqués à Harry Potter ne soient localisés.
Il savait déjà qu'ils n'avaient pas encore quitté la Grande-Bretagne et il était bien décidé à les tuer après leur avoir soutiré toutes les informations qu'ils détenaient…
Il se débarrassa de ses bottes et alla s'affaler dans son fauteuil, attirant un épais grimoire jusqu'à lui d'une simple pensée. Pris d'une envie subite, il avait choisi de lire un vaste recueil de légendes sur les divinités du panthéon japonais, et il avait hâte de pouvoir en débattre avec le libraire.
Pour une raison qu'il ne parvenait pas bien à comprendre, il ressentait l'envie de revoir Harry Potter et de passer du temps à ses côtés, plus que ce qui était strictement nécessaire pour atteindre son but.
Il faut dire que ses discussions avec le jeune sorcier rompaient radicalement de ce à quoi il avait l'habitude au contact de ses Mangemorts. Bien évidemment, il ne le craignait pas, puisqu'il ignorait tout de sa véritable identité. Mais au-delà de ça, il était aussi cultivé et avait ce mélange de franchise et de candeur qui l'intriguaient.
Et puis, il avait été témoin de sa manière de combattre, et cela n'avait rendu l'énigme que plus complexe. Pour un sorcier incapable d'utiliser les informulés, il était loin d'être faible, et contrairement à ce qu'il avait cru de prime abord, il possédait une certaine maîtrise du duel magique. Mais alors, comment pouvait-il rester si naïf alors même que des sorciers avaient déjà tenté à plusieurs reprises de s'en prendre à sa vie ?!
Il lut ainsi durant plusieurs heures, et lorsqu'il referma son grimoire, le jour s'était levé.
Bien décidé à continuer son analyse, il changea de tenue pour un costume élégant et se recoiffa, avant de transplaner en direction de Godric's Hollow.
Comme à son habitude, il entra sans hésiter dans la librairie, et eut une moue courroucée en constatant la présence de nombreux clients. Le jeune libraire était retranché derrière son bureau tandis que plusieurs personnes faisaient la queue devant le comptoir. D'autres déambulaient parmi les rayonnages, et Voldemort alla se poster dans un coin de la mezzanine pour attendre que la cohue s'apaise. Il pouvait voir d'un seul coup d'œil que certains étaient moldus, et Harry les servait tous avec le même sourire, la même politesse, comme s'il était parfaitement normal qu'ils fréquentent sa librairie. Il énonçait les prix en Gallions ou en Livres Sterling et utilisait avec dextérité de vulgaires outils moldus pour emballer les cadeaux.
Après quelques minutes d'observation, le mage noir réalisa enfin la raison de cette animation inhabituelle : C'était le jour du réveillon de Noël et les gens se précipitaient pour acheter leurs derniers présents. Il n'aurait probablement que peu de chance pour discuter avec le jeune sorcier aujourd'hui, tout comme ce dernier n'aurait guère le temps de travailler sur sa traduction…
Agacé par cette perspective, Voldemort s'apprêtait à quitter les lieux lorsque la voix du libraire résonna malgré le bruit ambiant.
- Monsieur Peverell ! Bonjour !
Après une seconde d'hésitation, il fit demi-tour, fendant la foule pour venir se poster aux côtés de l'autre sorcier.
- Monsieur Potter, j'allais partir. Vous semblez manifestement très occupé. J'espère que vous ne m'avez pas appelé pour réclamer mon aide.
Comme souvent, le jeune sorcier éclata de rire.
- Ahah, non ! Je voulais simplement vous saluer ! Je ne vous avais pas vu entrer. Je vais fermer la boutique pour déjeuner d'ici quelques minutes. Si vous voulez, je peux vous inviter chez moi, comme ça nous pourrons discuter tranquillement.
Voldemort leva un sourcil circonspect.
- Cela vous arrive souvent d'inviter de simples clients chez vous ?
Harry passa une main dans ses cheveux, mais alors qu'il allait répondre, le client positionné devant le comptoir s'éclaircit la gorge.
- S'il vous plait, je n'ai pas toute la journée !
Le mage noir eut envie de le tuer dans l'instant, mais le libraire s'empressa de lui tendre la main.
- Toutes mes excuses ! Monsieur Peverell, je m'occupe juste des derniers clients, ce ne sera pas très long.
Prenant son mal en patience, Voldemort s'éloigna de quelques pas, le poing serré sur le manche de sa baguette. Il ne l'avait pas sortie de sa poche, mais si la bonne volonté de Harry Potter n'avait pas été absolument nécessaire à son plan, il aurait commis un massacre… Ces gens osaient le reléguer au second plan !
Il fallut tout de même une bonne trentaine de minutes au libraire pour servir tout le monde, et lorsqu'enfin ils furent seuls dans la boutique, il était déjà presque 13h.
- Pfiou ! Le jour du réveillon, c'est toujours la folie ! Mais je ne vais pas me plaindre, c'est bon pour les affaires ! Venez, c'est par ici. Je n'ai pas beaucoup le temps de cuisiner à cette période de l'année mais ma mère a déposé un ragoût sous stase, il est excellent.
Après avoir verrouillé l'entrée de sa boutique, il avait ouvert une petite porte située derrière le comptoir et qui menait à un escalier. Il lui fit signe de le suivre et arrivés au second palier, il ouvrit une porte en bois qui donnait sur un salon. Directement à droite, un grand bureau était encombré de parchemins et grimoires de toutes sortes, et derrière lui, une cheminée et plusieurs bibliothèques occupaient le mur. Contre les fenêtres, un canapé en cuir et une table basse se trouvaient juste devant un engin moldu, tandis que le fond de la pièce menait à un couloir.
Sur la gauche, la cuisine ouverte permettait d'accueillir quatre convives. Plusieurs plans de travail et placards étaient complétés par un réfrigérateur et une gazinière, enfin un établi à potion avait été calé dans un coin.
L'appartement était comme la boutique, un savant mélange d'éléments sorciers et moldus. Harry se dirigea immédiatement sur la gauche ou une marmite entourée d'un délicat champ de force avait été posée en évidence sur la table. Il l'ouvrit pour en humer le contenu, son visage s'éclairant d'un air gourmand.
- Hum ! Un ragoût de mouton aux poireaux ! On va se régaler. Asseyez-vous, mettez-vous à l'aise !
Voldemort déboutonna un bouton avant de s'asseoir, prenant enfin le temps d'observer le jeune sorcier. Il portait la même tenue que la veille et avait l'air fatigué malgré sa jovialité. Il s'affairait à sortir deux assiettes et couverts, mais le mage noir leva la main pour l'arrêter.
- Je n'avais pas prévu que vous m'inviteriez à déjeuner, j'ai mangé il y a peu. À vrai dire, je voulais surtout discuter, puisque hier nous n'en avons pas eu l'occasion…
- Ahah, oui, c'est vrai, je vous ai pris au dépourvu, pardonnez-moi. Comme vous vous en doutez, je n'ai eu que peu de temps à consacrer à votre traduction aujourd'hui, et hier soir, je n'avais pas vraiment la tête à ça…
Son visage s'était soudainement fermé, et le mage noir plissa les yeux, curieux quant à ce brusque changement d'attitude.
- Ah ? Vous avez reçu une mauvaise nouvelle ?
- Vous ne savez pas ? Il y a eu un attentat hier, sur le Chemin de Traverse. Cinq morts dont deux enfants.
Voldemort faillit lui rétorquer que cela ne faisait qu'un faible nombre de victimes, mais un sursaut de bon sens lui suggéra que ce n'était sans doute pas la bonne réaction à avoir. Au lieu de cela, il s'efforça d'adopter une mine compatissante.
- L'une de vos connaissances a-t-elle été touchée ?
Harry lui adressa un regard empli d'incompréhension.
- Non ! C'est simplement… Je trouve ça horrible et injuste. Ces gens n'avaient rien demandé, ils étaient là par hasard. Et les enfants… Ils étaient innocents. Je ne pourrai jamais comprendre ce qui motive les Mangemorts. Ils doivent bien avoir une famille eux aussi…
Le mage noir eut une seconde d'hésitation. Était-ce un piège ? Avait-il percé à jour son identité ? Une brève incursion par Legilimancie le rassura sur ce point. Harry Potter n'avait aucune idée derrière la tête. Il exprimait simplement ses pensées, avec une sincérité désarmante. Il décida d'en profiter pour sonder davantage les opinions du libraire.
- Je crois qu'ils ne font qu'obéir aux ordres qu'on leur donne, tout simplement. Peut-être que le Seigneur des Ténèbres a fait cela dans un but bien précis, peut-être a-t-il voulu envoyer un message…
- Un message ? Quel genre de message peut-on bien envoyer en attaquant une boutique de Quidditch ? À part "Regardez-moi, je suis méchant, je tue des innocents la veille de Noël !"
Voldemort eut un sourire cynique face à l'air désabusé du jeune sorcier.
- Et bien, on ne peut faire que des suppositions. La peur est parfois plus un levier qu'un but. Et s'il voulait montrer que le Ministère et l'Ordre du Phénix sont impuissants contre lui ?
- Le Ministère est déjà dans sa main, tout le monde le sait. Quant à Dumbledore, seuls ses disciples pensent encore qu'il peut faire quelque chose. Mais parlons d'autre chose, voulez-vous ? Cette histoire m'a déjà suffisamment sapé le moral hier. Ce soir c'est le réveillon de Noël et je ne veux pas laisser ces sales types pourrir ce qu'il reste de joyeux dans notre pays. Je compte fermer boutique demain. De toute façon, tout le monde ou presque sera en famille et je serai moi-même en train de digérer le plantureux repas de fête.
- Je vois, c'est bien dommage. Je ne fête pas Noël pour ma part, mais je me doutais que vous seriez de ceux qui le célèbrent. Je n'étais pas venu pour m'enquérir de votre avancée mais pour discuter avec vous. J'ai lu la nuit dernière un recueil de contes japonais sur la création mythologique de l'île. Comme vous m'avez dit avoir visité l'Asie, j'ai pensé que nous pourrions en débattre.
Immédiatement, le regard du libraire s'illumina, et le mage noir su qu'il était en bonne voie. Il n'y avait manifestement rien de plus passionnant que les mythes et légendes aux yeux de Harry Potter et ça avait l'avantage d'être un sujet de discussion quasi inépuisable.
Ils passèrent ainsi l'heure de pause dans une agréable conversation, mais lorsqu'il fallut retourner dans la boutique, Voldemort s'en sentit immédiatement frustré.
Il aurait voulu garder le jeune sorcier pour lui tout seul, sans tous ces insectes à lui tourner autour. Il songea un instant à l'enlever, avant de se souvenir que son plan exigeait le plein et entier consentement de sa cible.
De retour dans la librairie, il resta de longues minutes à l'observer depuis la mezzanine, mais il finit par quitter les lieux moins d'une heure plus tard, alors que la tentation de jeter le sort mortel se faisait trop forte. Désormais, il ne voulait plus se contenter de le rendre redevable pour l'inciter à travailler pour lui. Il voulait s'approprier ses talents, l'attacher à lui de manière définitive pour ne plus jamais le voir soumis à quiconque d'autre que lui.
À présent qu'il connaissait l'endroit où vivait Harry Potter, il n'allait pas se priver de l'espionner pour en apprendre le plus possible. Il allait le traquer pour le connaître mieux que sa propre mère, plus intimement que ses meilleurs amis. Ce n'était qu'une question de temps, mais lorsqu'il le fallait, il savait être patient…
***/+/***
Harry adressa un dernier sourire à William Peverell lorsque celui-ci passa le pas de la porte. Son client lui avait dit qu'il avait du travail et lui-même était débordé, mais il n'avait pu s'empêcher de se sentir un peu déçu en le voyant disparaître au détour de sa vitrine.
Le sorcier, en plus d'avoir un charme mystérieux, était à la fois intelligent et cultivé. Il avait l'air aussi passionné que lui par les mythes et légendes et, pour une raison qu'il ne comprenait pas bien, semblait désireux de passer du temps en sa compagnie.
C'était la 3e fois qu'il venait lui rendre visite et il lui avait promis de revenir le voir dès lundi, comme s'il n'avait rien de mieux à faire que de l'observer.
Il se secoua mentalement pour se concentrer sur la multitude de clients encore présents dans sa librairie. Comme chaque année, les gens semblaient tout d'un coup se souvenir de ses talents le jour-même du réveillon, et il se sentit un peu chagriné de n'être à leurs yeux qu'un "cadeau de dernière minute".
La plupart de ses créations n'existaient qu'en un nombre limité, car il recopiait le texte et les illustrait à la main, utilisant un sortilège de duplication uniquement pour les œuvres les plus demandées.
Pour les sorciers, il y avait bien évidemment les contes de Beedle le Barde, qui étaient un cadeau de naissance classique. Quant aux moldus, ils restaient attachés aux histoires du Roi Arthur, de Robin des Bois ou de Beowulf. Parfois, des amoureux de littérature tombaient par hasard sur sa boutique, et lui achetaient ponctuellement une belle édition, cependant William Peverell était le premier à manifester un enthousiasme aussi intense que le sien.
Durant sa pause repas, il avait décidé sur un coup de tête d'inviter le sorcier chez lui, et ils avaient discuté sans interruption au point qu'il n'avait même pas osé se lever pour prendre un dessert. Et lorsqu'il avait annoncé devoir retourner à la boutique, il avait vu le beau visage manifester pour la première fois une émotion négative. Il avait perdu tout sourire et ses yeux s'étaient teintés d'une lueur rouge, conférant au sorcier quelque chose de surnaturel.
Une femme en manteau de fourure manifesta son impatience, et il revint à la réalité. À nouveau il s'était perdu dans ses pensées à cause de ce William Peverell. Il y avait décidément quelque chose de fascinant avec cet homme, et Harry était déjà impatient de le revoir, mais pour l'heure il avait bien autre chose à penser…
Le reste de la journée se passa avec une rapidité effrayante. La boutique n'avait presque pas désempli jusqu'à la fermeture, et lorsqu'il arriva chez lui, il se sentait fourbu. Cependant il n'était pas question de comater devant la télévision, car c'était le soir du réveillon, et comme chaque année il était attendu chez sa mère.
Il avait une heure pour se préparer et il prit une douche brûlante avant d'enfiler une tenue propre. Ce n'était pas tant que Lily Potter était attachée aux traditions, mais il voulait tout de même faire un effort, histoire de garder l'esprit de fête.
Habituellement, il n'aimait pas beaucoup Noël, car tout le monde passait cette période en famille, lui rappelant que lui et sa mère étaient les deux derniers Potter. Sa tante maternelle, Pétunia Dursley, était toujours vivante, mais l'antipathie manifestée par elle et son mari rendait impensable l'idée de passer les fêtes de fin d'année en leur compagnie.
Heureusement cette année, sa mère avait découvert que Luna Lovegood et son père passaient toujours le réveillon à deux, et elle avait décidé de les inviter, pour le plus grand plaisir de Harry.
Ils étaient donc 4 à table, entourés par des origamis en forme de fées, de dragons et de hiboux enchantés pour voler au-dessus de leur tête.
La soirée se passa agréablement, autour de la traditionnelle dinde farcie accompagnée de légumes et de pommes de terre rôties. Harry raconta la légende de la Befana, la sorcière de noël du folklore italien, tandis que Luna et Xenophilius interprétèrent une variante pour le moins originale de la chanson "Jingle Bells".
Lily avait préparé du lait de poule et une montagne de Mince Pies en guise de dessert. Alors que Harry était en train de péniblement digérer le tout avec un verre de Brandy, la question de Luna eut le mérite de lui faire reprendre ses esprits immédiatement :
- Alors Harry, est-ce que tu aurais rencontré quelqu'un récemment ?
Son amie venait de leur parler de ses projets de fiançailles avec Rolf Dragonneau, un collègue magizoologiste, et ce brusque changement de sujet donna naissance à un silence pesant, alors que le libraire tentait de remettre son cerveau en marche.
Si la Serdaigle était déjà au courant de son orientation, ce n'était pas le cas de sa mère, et il lui jeta un regard paniqué avant de désigner sa mère du menton. Comme d'habitude, celle-ci lui répondit par un large sourire tout en remuant la tête en rythme avec la musique de fond, et Harry se sentit désespérément seul.
Comme chaque fois qu'il se sentait mal à l'aise, il se passa une main dans les cheveux.
- Euh… c'est-à-dire qu'avec la boutique, je n'ai pas eu vraiment le temps de sortir depuis mon retour. À cette période de l'année, les commandes affluent.
- Je sais, je suis passé à ta boutique l'autre jour. Tu étais en pleine conversation avec un homme et tu avais des étoiles dans les yeux. Tu étais si fasciné que tu ne m'as même pas remarquée !
Harry écarquilla les yeux, sa stupeur prenant le pas sur sa gêne.
- Oh, je suis désolé, c'est un client qui m'a fait une commande pour un recueil. Tu aurais pu venir me saluer, ça ne m'aurait pas dérangé !
- Je ne voulais pas vous interrompre, tu parlais avec une telle animation. On aurait dit Hermione en train d'expliquer l'histoire de Poudlard.
Les deux jeunes sorciers éclatèrent de rire et une fois remis de son hilarité, Harry leva les deux mains en signe de reddition.
- Très bien, je suis amoureux des contes et légendes, mais ça vous le saviez déjà. Pour le reste, je n'ai aucune femme à l'horizon.
Il avait détourné le regard sur la fin de la phrase, mais sa mère s'éclaircit la gorge pour attirer son attention.
- Chéri, tu sais, tu ne m'as jamais présenté ni mentionné la moindre petite amie, et j'ai mes sources à Poudlard. J'ai cessé de m'attendre à ce que tu reviennes avec une demoiselle au bras depuis déjà quelques années.
La réponse de Lily Potter lui provoqua un yoyo émotionnel : Sa mère était au courant. Mais sa mère semblait prendre les choses bien mieux qu'il l'aurait espéré.
- Ah… Et ça ne te dérange pas ?
- Harry, tu sais ce qui m'importe c'est que tu sois heureux. Bien sûr, j'aurais aimé avoir des petits enfants, mais tu pourras toujours adopter si tu le désires. Et puis, quand je vois ma sœur et son intolérance, je ne veux pas finir aigrie comme elle. Tant que tu ne me ramènes pas un psychopathe, je n'ai rien à redire.
Harry poussa un soupir de soulagement et se leva pour embrasser sa mère. Il avait de la chance de l'avoir dans sa vie. Il incita aussi Luna à se lever pour la serrer dans ses bras.
- Merci.
- Tu vois, je t'avais bien dit que tu n'avais rien à craindre. Alors, ce fameux client ?
Son amie lui offrit un regard espiègle et le libraire comprit qu'elle n'allait pas abandonner.
- Très bien. Il s'appelle William Peverell, il est alchimiste et il a beaucoup voyagé. Il parle plusieurs langues et aime les mythes et légendes.
Sa mère s'était levée pour resservir tout le monde mais elle n'avait pas manqué la fin de la conversation.
- Le plus important, dans quelle maison était-il ? Il a fait sa scolarité à Poudlard ou c'est un étranger ?
Harry roula des yeux à cette question.
- Maman, je t'ai déjà dit que la maison ne faisait pas tout…
- Tu ne veux pas me le dire ou il ne te l'a pas dit ?
Le libraire soupira.
- Très bien ! Il était à Serpentard et m'a dit avoir 43 ans. Mais pour l'instant il n'y a rien du tout ! C'est juste un client.
Sa mère fit la moue.
- Mais il te plaît.
C'était plus une affirmation qu'une question et Harry pria mentalement pour que sa mère n'ait jamais l'idée de venir à la boutique pour les observer.
- Il est… séduisant. Il a beaucoup de qualités. Mais nous n'avons fait que discuter. Et je ne compte pas… tenter quoi que ce soit. Si ça doit se faire, ça se fera.
Lily fit mine de lever les mains au ciel.
- Mon fils, ton manque d'attrait pour tes congénères me sidère. Tu vas terminer seul avec tes livres si tu continues. Luna, toi qui l'a vu, dis-moi. Est-ce qu'il a l'air gay ?
Sa mère s'était toujours exprimée avec une extrême franchise, mais l'alcool avait tout de même des effets sur son franc-parler et Harry jeta un regard angoissé à Luna qui semblait follement s'amuser.
- Absolument ! Il avait invoqué un tabouret pour s'asseoir juste à côté de Harry et il était penché sur son bureau, comme s'il aurait voulu s'approcher davantage…
- Bon, ça suffit ! C'est un client donc vous allez arrêter d'imaginer n'importe quoi ! J'aimerais qu'on change de sujet.
Les deux femmes éclatèrent de rire, réveillant en sursaut Xenophilius qui s'était endormi dans son fauteuil sous les effets de l'alcool et de la digestion.
Harry en profita pour lancer le directeur du Chicaneur sur son dernier numéro et si ni sa mère ni Luna ne furent dupes, cela permit de ne plus parler de sa vie sentimentale.
Désormais, il ne lui restait plus qu'à espérer que sa mère ait oublié la majorité des informations d'ici le lendemain…
***/+/***
Le dimanche après-midi, Harry avait prévu de se retrouver avec Hermione et Neville au "Chaudron et soucoupe" un salon de thé à Bourg-Garenne pour se distribuer leurs cadeaux de Noël mutuels. Le lieu dans lequel ils avaient leurs habitudes était proche de Poudlard tout en étant confortable et intimiste. Ils l'avaient découvert du temps de leur scolarité, alors qu'ils commençaient à se lasser de Pré-au-Lard et des Trois Balais.
Ils s'étaient retrouvés à l'extérieur et sa meilleure amie lui avait sauté dans les bras alors qu'il venait à peine d'apparaître depuis le détour d'un trottoir.
- Harry ! Ça fait si longtemps que je ne t'avais pas vu ! Comment vas-tu ?
Neville était déjà à ses côtés, et il lui serra la main une fois libéré de l'étreinte de la jeune femme.
- Salut Hermione ! Salut Neville ! Je vais bien, et vous ? Tu n'as pas eu trop de mal à prendre une journée, Hermi' ?
La médicomage fit un vague geste de la main.
- Ils avaient intérêt de me l'accepter, avec les horaires de fou que j'ai fait ces derniers temps. Chaque fois que les Mangemorts décident de faire du grabuge, les urgences de Sainte-Mangouste se retrouvent complètement submergées. Crois-moi, plus personne ne trouve quoi que ce soit à redire au fait que je sois une née-moldue !
Le gouvernement faisait régulièrement passer des lois plus ou moins ouvertement anti-moldues, mais cela n'avait pas empêché la jeune femme de passer brillamment tous ses diplômes jusqu'à obtenir le grade de médecin chef au service des urgences de Sainte-Mangouste. Neville lui tapota gentiment l'épaule, conscient que si leur amie repartait dans ses habituelles récriminations, ils allaient en entendre parler pendant des heures.
- Et malgré tes heures de travail, tu arrives encore à trouver autant d'énergie ! Tu m'impressionnes Hermione. Pour ma part je vais très bien, et ma boutique marche du tonnerre. Je commence à avoir un bon réseau de clientèle parmi les potionnistes et ça m'a permis d'acheter une nouvelle serre. Tu verrais la taille de mon figuier d'Abyssinie !
Harry leva les mains avec un sourire espiègle.
- Sans façon. La dernière fois que tu as voulu me montrer une de tes plantes, j'ai failli perdre une oreille.
- Tu avais surpris ma Dionea Gueule-de-Dragon. D'ailleurs, elle m'a permis de démasquer un faux apprenti récemment ! Il était venu pour me voler des produits mais quand je lui ai demandé d'aller nourrir les plantes carnivores, cet idiot a fait l'erreur d'entrer dans la serre en portant la caisse de carcasses de poulet directement entre ses bras. Mes chères protégées l'ont littéralement déchiqueté.
Hermione ouvrit la bouche en rond, les yeux écarquillés.
- Mais quelle horreur ! Tu n'as pas réussi à le sauver ?!
Neville haussa les épaules.
- Non, et même si j'en avais eu le temps, je n'aurais pas bougé. J'avais déjà de sérieux doutes et en fouillant ses affaires, j'ai retrouvé des graines volées. Je pense qu'il n'aurait pas hésité à "provoquer un malheureux incident" pour prendre ma place. J'ai signalé l'accident au Ministère et un agent est venu faire un rapport mais je pense que ça n'ira pas plus loin. Ils ont bien d'autres Fléreurs à fouetter.
Harry ricana face au pragmatisme de son ami. Ils se connaissaient depuis leur naissance, car Lily Potter était amie avec les parents de Neville. Malheureusement pour son camarade, Franck et Alice étaient des Aurors intègres et ils avaient fini par être assassinés, probablement par des collègues corrompus. Le Gryffondor avait perdu son père peu avant son entrée à Poudlard, et sa mère pendant sa 4e année, mais loin de s'apitoyer sur son sort, il en avait acquis un caractère légèrement bourru, bien que prêt à tout pour ses amis.
Le libraire attrapa les deux autres sorciers par le bras pour les traîner à sa suite, pénétrant dans le salon de thé avec un "Bonjour madame !" sonore.
La tenancière était une Cracmol assez âgée qui s'était un peu prise d'affection pour eux, suite à leurs fréquentes visites. Elle préparait de délicieux gâteaux et chocolats chauds et proposait des thés exquis, pour le plus grand plaisir des 3 Gryffondors. Ils y avaient emmené Luna à quelques reprises, mais c'était en quelque sorte devenu le lieu de rassemblement du "Trio d'Or" et se retrouver tous les trois ici avait un délicieux goût de nostalgie.
Comme d'habitude, la tenancière leur avait réservé une table dans un coin tranquille du premier étage, et ils s'y installèrent sans tarder.
Harry leur raconta son voyage, ses déboires avec les braconniers polonais, mais aussi les lieux moldus comme sorciers qu'il avait pu visiter. Puis il leur remit ses cadeaux et tout comme Luna la veille, ses deux amis en furent enchantés. Neville et Hermione lui avaient aussi fait des cadeaux. De la part de la jeune femme, il reçut un pot encreur changeant de couleur à volonté et un beau livre moldu sur les enluminures dans les manuscrits médiévaux. Et de la part de son meilleur ami, il reçut un hévéa miniature dont la sève produisait une pâte caoutchouteuse capable d'effacer n'importe quelle rature ou tâche.
Ils passèrent plusieurs heures ensemble, alternant souvenirs de Poudlard et anecdotes des dernières semaines avant de se séparer. Harry n'avait pas pu se résoudre à leur parler de William Peverell, d'une part parce que Luna et sa mère étaient déjà au courant, et c'était déjà bien trop de monde, mais surtout parce qu'à ses yeux, rien n'avait commencé.
Ils n'avaient pour l'heure qu'une relation de client à artisan et si ce n'était son étrange lubie de l'observer dans son travail, le sorcier n'avait pas vraiment manifesté d'attrait pour sa personne.
Harry, pour sa part, le trouvait clairement à son goût, tant physiquement qu'intellectuellement, cependant il était bien conscient de ne connaître encore que peu de choses sur lui. Il se promit d'essayer d'en apprendre davantage lors des jours à venir, sans se faire de fausse joie pour autant. Il avait déjà vécu une déception amoureuse, et il ne voulait pas vivre ça de nouveau…
***/+/***
Voldemort sourit, laissant cette fois sa cruauté marquer ses traits. Invisible et silencieux, il avait profité du couvert de la nuit pour fouiller l'appartement du libraire et il était tombé sur une scène pour le moins… intéressante. Harry Potter, nu dans son lit, tête renversée et yeux fermés, la main droite resserrée autour de son sexe turgescent. Cette vision avait fasciné le mage noir, mais ce fut surtout le prénom prononcé par le Gryffondor qui lui apportèrent une grande satisfaction : William. Sa cible n'était rien de moins qu'en train de se masturber en pensant à lui.
Le Serpentard se détourna rapidement, sentant malgré lui son corps commencer à réagir à cette vision. Initialement, il avait simplement prévu de le rendre redevable ou de gagner son amitié, mais si Harry Potter le désirait, les choses allaient être encore plus facile. L'amour rendait aveugle, disait-on…
Décidément, son plan se déroulait on-ne-peut mieux, et s'il pouvait en plus profiter du corps d'un Harry Potter consentant, il n'allait pas s'en priver. Le sorcier était loin d'être laid, et si le Seigneur des Ténèbres ne s'adonnait qu'exceptionnellement aux plaisirs de la chair, il avait un temps lui-même bénéficié des sauteries organisées par Lucius.
Revenant à ce pour quoi il était venu, il parcourut le salon du regard. Comme il avait pu le constater la première fois, le libraire avait de nombreux objets moldus. La décoration était réduite et les murs envahis de livres et de matériel de peinture.
Finalement, il trouva un album photo dans la bibliothèque, et après avoir vérifié que le propriétaire des lieux s'était bien endormi, il le sortit de son étagère pour le consulter.
À l'intérieur, le premier cliché représentait un homme et une femme en train de danser devant une fontaine. Il reconnut James Potter, l'homme qu'il avait assassiné près de 30 ans plus tôt. La femme devait sans doute être Lily Potter, la mère de Harry.
Ensuite il y avait quelques clichés d'enfance. Harry sur son premier balai, Harry recevant sa chouette, Harry sortant de chez Ollivander avec sa première baguette… Ici et là, il reconnaissait des hommes et des femmes dont il avait provoqué la mort : Sirius Black, Frank et Alice Londubat… Puis il y avait plein de photographies datant de sa scolarité, où il était en compagnie de ses amis, où il tenait la coupe de Quidditch avec son équipe…
Le jeune sorcier semblait avoir eu une existence relativement banale si ce n'est les fréquents deuils auxquels il avait été confronté.
Voldemort s'efforça de retenir les visages qui revenaient le plus souvent. Un garçon brun, sans doute le fils Londubat, et deux filles. Une blonde aux yeux bleus et une brune aux cheveux bouclés. Ces trois-là étaient sur presque tous les clichés de Poudlard et semblaient être les plus proches amis de Harry Potter. Il allait devoir veiller à ce qu'ils ne le détournent pas de lui, car d'après les dires de Drago, le libraire était capable de tout pour eux.
Son examen terminé, Voldemort quitta les lieux sans un bruit. Il avait eu les informations qu'il recherchait, désormais il ne restait presque plus qu'à laisser Harry Potter se jeter dans sa gueule. À présent qu'il savait qu'il fantasmait sur lui, il allait lui faire comprendre qu'il était lui-aussi intéressé et ensuite il lui demanderait de l'aide pour sa traduction.
Une fois chez lui, le mage noir se plut à imaginer quel sort il réserverait au jeune libraire une fois sa tâche accomplie. Il avait envie de lui révéler son identité, juste pour voir l'horreur se peindre sur ses traits, à l'idée d'être tombé amoureux du meurtrier de son père.
D'un autre côté, il aurait aimé le garder à son service pour continuer à utiliser ses compétences, mais il doutait fortement qu'il se montre aussi amical une fois la vérité découverte. Le sorcier était si fondamentalement gentil que c'en était risible. Il refusait l'injustice, défendait les enfants et les animaux... On aurait dit une de ces princesses de conte de fée censées représenter l'innocence et la vertu.
Le lendemain matin, ce fut avec une certaine impatience qu'il retourna à la librairie. Il était presque tenté de sauter les étapes et lui dire qu'il connaissait la nature de ses sentiments, mais cela aurait retiré tout l'attrait de la séduction, et aurait immanquablement entraîné des questions auxquelles il ne voulait pas avoir à répondre.
Comme à son habitude, il s'apprêta avec un soin tout particulier avant de transplaner, et lorsqu'il passa le pas de la porte, Harry venait tout juste d'ouvrir la boutique.
Le sorcier écarquilla les yeux avant de sourire largement.
- Monsieur Peverell ! Vous êtes bien matinal.
- Harry… Je peux vous appeler ainsi, n'est-ce pas ? Je pense que nous pourrions nous appeler par nos prénoms, après tout cela fait déjà plusieurs fois que nous nous voyons. Je n'ai pu m'empêcher de penser à vous ce weekend et comme je travaillerai cet après-midi, il m'a pris l'envie de venir vous rendre visite dès l'ouverture.
Le jeune libraire passa une main dans ses cheveux.
- Ah… William… J'en suis flatté. J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes. Enfin, je me souviens que vous m'aviez dit ne pas fêter Noël, mais j'espère que votre weekend fut tout de même agréable.
Voldemort sourit, dissimulant ses idées perfides au fin fond de ses pensées.
- J'ai travaillé, surtout. L'alchimie est une forme de magie qui nécessite de nombreuses expérimentations. Durant des années, je n'ai jamais cessé d'étudier la magie de tous horizons pour me perfectionner. Heureusement à présent j'ai des sorciers sous mes ordres, ce qui me permet de m'offrir quelques temps libres de temps en temps.
- Ah je vois. Ma mère voudrait que j'embauche un employé pour pouvoir me soulager, mais c'est difficile de savoir si les gens sont fiables de nos jours, et j'aurais beaucoup de mal à confier ma boutique à quelqu'un que je ne connais pas bien. Il faut dire aussi que je suis assez mauvais pour juger une personne, j'ai tendance à accorder ma confiance bien trop facilement.
Le mage noir se retint pour ne pas éclater de rire. C'était le moins qu'on puisse dire. Il décida d'en jouer.
- Je ne saurais vous contredire, vous m'avez invité à déjeuner dans votre appartement alors que nous ne nous connaissons qu'à peine.
- C'est vrai… Bah, comme je vous l'ai dit, je n'ai rien à cacher, je ne suis qu'un banal libraire. Je voulais vraiment discuter avec vous, d'ailleurs je ne le regrette pas. Je ne rencontre que trop rarement de sorciers ayant les mêmes centres d'intérêt que moi, et si effectivement nous ne nous connaissons qu'à peine, pour ma part je ne demande qu'à mieux vous connaître.
Il rougit, conscient de son audace, et Voldemort s'amusa de toute la gêne dissimulée sous son apparente assurance.
- Je n'aime pas beaucoup parler de moi, comme vous l'aurez compris, et je vous en ai déjà beaucoup dit. Que voudriez-vous savoir ?
- Et bien… Quel est votre conte préféré ?
Voldemort prit le temps de réfléchir sérieusement à la question.
- Connaissez-vous le conte "L'indien, le serpent et la nuit" ?
- Non, cela ne me dit rien.
- C'est un joli conte amérindien dans lequel les hommes font appel aux serpents pour communiquer avec les dieux et faire revenir la nuit. Et vous, quel serait le vôtre ?
Harry sourit.
- Un conte digne d'un Serpentard. Pour ma part, je ne saurais répondre. Des contes celtes, des contes germaniques, des contes japonais... Il y en a tant qui m'ont marqué. Certains drôles, d'autres poétiques. J'ai pour objectif de découvrir des contes de chaque pays du monde et peut-être que lorsque j'aurais réussi, je pourrai vous donner un début de réponse.
Le mage noir faillit répondre qu'il n'aurait jamais la patience d'attendre jusque-là, mais il réalisa au dernier moment que ce n'était sans doute pas le genre de réponse qu'attendait le jeune libraire. Au lieu de cela, il hocha la tête.
- C'est une belle ambition, je vous souhaite de pouvoir la réaliser.
- Pour cela il me faut de l'argent, et donc vivre aisément de mon art. J'espère avoir de plus en plus de clients qui me permettront de me faire connaître.
Tout en discutant, Harry continuait à travailler sur le recueil de contes russes qu'il lui avait commandé, et Voldemort alla piocher un grimoire inconnu parmi les étagères pour lire tout en surveillant sa cible d'un œil.
Quelques clients allaient et venaient dans la boutique. Le plus souvent, ils se contentaient d'acheter un livre puis de repartir. Parfois ils demandaient conseil au jeune sorcier qui les écoutait attentivement, leur posait plusieurs questions pour les aiguiller au mieux. Sorciers comme moldus, adultes comme enfants, il traitait tout le monde avec le même respect et le même sérieux, comme un caviste proposant un vin de luxe.
À un moment cependant, un sorcier bien connu pénétra dans la boutique, et le mage noir sentit plus qu'il ne vit le libraire se tendre. Il s'agissait de Drago Malefoy, et le visage de Harry s'était soudainement figé dans une austérité qu'il ne lui avait jamais vue jusqu'à présent.
Voldemort s'était installé à l'écart, observant la scène depuis la mezzanine, de sorte que le jeune Mangemort ne l'avait pas encore vu, et il se jeta un sortilège de Désillusion sans même ouvrir la bouche. Il ne savait pas ce que le fils Malefoy venait faire ici et il était curieux de le voir interagir alors qu'il pensait son maître absent.
- Malefoy. Qu'est-ce que tu viens faire ici ?
Le Gryffondor s'était immédiatement levé derrière son comptoir, bras croisés et regard fixe. De son côté, Drago s'avançait à la manière d'un seigneur observant son territoire, et Voldemort reconnut là l'éducation de Lucius.
- Potter, est-ce ainsi que tu traites tes clients ? Nous sommes dans une boutique, il me semble. Je viens pour t'acheter un livre, tu devrais m'en être reconnaissant, au contraire.
- Tu es dans ma boutique effectivement, et je me réserve le droit de choisir mes clients. J'ai décidé de ne plus faire affaire avec les sales Mangemorts dans ton genre. J'ai entendu parler de votre dernier coup d'éclat. La boutique de Quidditch, hein ? Tu sais combien d'enfants vous avez tué ? Tu as un fils, il me semble. Comment peux-tu encore te regarder dans un miroir après ça…
Le libraire semblait véritablement enragé. Soudain, Voldemort écarquilla les yeux : C'était subtile, mais il pouvait la sentir, la magie de Harry Potter. Elle avait commencé à s'agiter autour de lui, soulevant les feuilles de parchemins comme un léger courant d'air. De là où il était, Drago ne pouvait l'avoir remarqué mais le mage noir était positionné juste au-dessus, et il fut curieux de voir jusqu'où il pourrait aller.
Son Mangemort, quant à lui, était un exemple de stoïcisme et d'Occlumancie. Il avait continué à avancer jusqu'à une étagère, passant un doigt ganté le long du rayonnage, comme s'il cherchait un livre en particulier.
- C'est de la diffamation ça, Potter, et je pourrais porter plainte. Sans compter que ce ne serait pas très malin de ta part de me mettre à dos en ce moment. Je dois justement voter une nouvelle loi cet après-midi. Je crois que ce ne sera pas très avantageux pour les Sangs-de-Bourbe comme ta chère mère. Mais bon, qui se soucie d'eux…
Il n'eut même pas le temps de terminer sa phrase que Harry s'était jeté sur lui, baguette à la main, et avait lancé le premier sort.
Le libraire avait agi avec une rapidité surprenante malgré la distance et l'obstacle du comptoir, car il était parvenu à jeter un Diffindo qui entailla la joue de Drago.
Ce dernier s'était empressé de contre-attaquer, mais Harry avait paré son sort et avait profité de sa proximité nouvelle pour lui asséner un coup de poing de sa main gauche. Sans doute aurait-il continué, mais un cri paniqué résonna soudain depuis le fond de la boutique, le stoppant immédiatement dans son geste.
Une petite fille moldue s'était recroquevillée sur elle-même, paniquée par la scène qu'elle venait de voir et était incapable de rationnaliser. Elle utilisait le livre qu'elle avait entre les mains pour cacher son visage, comme un rempart puéril contre la violence dont elle était témoin, et Voldemort pouvait voir ses mains tremblantes, fermement resserrées sur la couverture.
Sans un regard pour son adversaire tombé au sol, le Gryffondor s'empressa de ranger sa baguette dans sa poche arrière pour s'approcher de l'enfant, les deux mains levées en évidence.
- Je suis vraiment navré ! J'avais oublié de te prévenir. Nous étions en train de répéter pour une pièce de théâtre. Je suis désolé de t'avoir effrayé. J'espère que tu ne m'en veux pas trop ?
Sous les yeux stupéfait du mage noir, la magie de Harryy enveloppa le corps de la fillette, et il reconnut l'aura d'un sortilège de faux-souvenirs. Le libraire l'avait lancé sans avoir sa baguette à la main, et sans même prononcer la formule idoine !
Immédiatement, les yeux de l'enfant se voilèrent un instant avant de reprendre leur éclat habituel. Le sourire revint sur son visage et elle s'empressa d'essuyer les larmes de ses joues.
- Ah, monsieur Harry, j'ai eu peur ! Mais c'était drôlement bien. Vous allez faire un spectacle bientôt ?
- Tout à fait ! Je te préviendrais quand il sera prêt. Est-ce que tu viendras le voir ?
- Oh oui, avec plaisir ! Maintenant je n'aurais plus peur !
- Il est presque l'heure du déjeuner, tes parents t'attendent sans doute pour manger. Tu devrais rentrer chez toi. On se voit tout à l'heure pour t'aider à choisir ton livre ?
- OK ! À tout à l'heure monsieur Harry !
Sans une once d'hésitation, la petite moldue s'était relevée avant de quitter la boutique sous le regard sidéré de Drago. Le jeune Mangemort avait toujours sa baguette à la main, mais alors qu'il la tendait à nouveau en direction du libraire, Voldemort dissipa son sortilège de Désillusion et attira son attention d'un bref bruit de langue.
Ce dernier écarquilla les yeux en le voyant, et le mage noir lui fit signe du menton de déguerpir. Il voulait interroger Harry Potter sur l'étrange faculté dont il venait d'être témoin, et tant pis pour l'honneur du fils Malefoy, il réglerait ses comptes plus tard.
Drago obéit immédiatement à son ordre, non sans avoir lâché un "On s'reverra, Potter, tu me le paieras !" tandis que Voldemort descendait l'escalier.
Harry sembla tout d'un coup se souvenir de sa présence, car son visage s'empourpra et il passa une main dans ses cheveux, comme chaque fois qu'il était mal à l'aise.
- Toutes mes excuses, je vous ai offert un bien triste spectacle. Je l'ai agressé dès son entrée, et comme il a toujours l'art de me faire sortir de mes gonds, ça a dégénéré.
Voldemort fit un vague geste de la main pour lui signifier que ce n'était pas important.
- Ce n'est pas grave, j'ai cru comprendre que cet attentat vous touchait. C'est compréhensible. Mais j'ai été impressionné par la manière dont vous avez géré la crise avec cette jeune moldue. Vous avez altéré sa mémoire sans même utiliser votre baguette ! C'était fascinant !
- Quoi ? Je… Vous en êtes sûr ? Je voulais… Qu'elle arrête de pleurer. Je voulais vraiment qu'elle croie en mon mensonge, mais… Je ne crois pas avoir le pouvoir que vous me prêtez, je veux dire, je n'ai jamais réussi à lancer un seul sortilège en informulé, alors sans tenir ma baguette, c'est assez peu probable.
Un bref examen par Légilimancie assura le mage noir que Harry Potter ne mentait pas. Il était bel et bien persuadé être incapable de cela, et pourtant il avait réussi à utiliser sa magie simplement à travers ses mots et sa volonté. Il avait vraiment voulu rassurer cette enfant et sa magie avait répondu à son appel. Était-ce donc cela, ce que l'on appelait dans l'ancien temps "le pouvoir des mots" ?
Fin du chapitre 3
Merci pour vos nombreuses reviews ! #^_^# J'espère que vous avez aimé ce chapitre ! On a pu retrouver Severus, Neville, Luna, Hermione, Lily Potter et Drago, et en apprendre un peu plus sur le sens du titre... 😉 Cette capacité sera bien utile par la suite, car Harry et Voldy ne sont pas au bout de leurs surprises...😏
Quelques révélations supplémentaires auront lieu dans le chapitre 4, mais le chapitre 5 marquera le véritable début de l'histoire. 😈😈😈 J'ai hâte !
Merci Hirondhell pour ton entousiasme ! Désolé de vous faire attendre 2 semaines à chaque fois. J'ai terminé le chapitre aujourd'hui même donc je ne pouvais guère faire mieux. ^^'
Rendez-vous dans deux semaines, mercredi 9 août pour le prochain chapitre ! J'espère que vous passez un agréable été. Débizous ! 😊😘
