Titre : Le pouvoir des mots
Auteur : Lady Zalia
Disclaimers : Ce chapitre contient un de mes lemons les plus réussis et les plus poétique à mes yeux. Ça fait pas très humble dit comme ça mais je suis vraiment fière du résultat donc j'espère vraiment que vous l'apprécierez aussi. Et il se termine par une révélation sur le fameux village. Bref, ce chapitre a été un vrai plaisir à écrire.
Chapitre 9
Voldemort était en train d'arpenter son salon de long en large, incapable de penser à autre chose qu'au libraire. La nuit était tombée et il était bien plus de 22 heures, alors même qu'il lui avait affirmé rentrer tôt.
Il serra le poing sur sa baguette, s'efforçant de ne pas sombrer dans la colère et torturer le premier quidam venu. Peut-être avait-il une bonne raison… une excuse d'avoir ainsi failli à sa promesse…
Il secoua la tête alors que son imagination le menait à visualiser ce qu'il ne voulait surtout pas envisager. Harry Potter dans les bras d'un autre homme. Des envies meurtrières inondèrent son cerveau. S'il lui faisait une telle chose, traduction ou pas, il n'était pas certain de parvenir à jouer la comédie de l'amant indulgent.
S'il osait le trahir, il l'enfermerait dans une cellule pour ne plus jamais l'en sortir et il dépècerait l'autre homme sous ses yeux. Il incendierait sa boutique, tuerait ses amis…
Le mage noir inspira longuement pour se forcer à se calmer. Harry Potter n'était pas comme ça. D'une part, il était bien trop intègre pour le tromper, mais d'autre part, ses sentiments pour lui étaient réels. Le souvenir de son visage extatique l'apaisa un peu. Le libraire ne simulait pas, il s'en était assuré.
Mais dans ce cas, pourquoi n'était-il pas encore rentré ? Il regrettait déjà de ne pas l'avoir lié à lui de manière magique.
Bien évidemment, lui tatouer la Marque des Ténèbres était inenvisageable à ce stade de leur relation, mais peut-être pourrait-il trouver quelque chose qui lui permette de le localiser en tout temps, sans qu'il ne s'en aperçoive ? Il se promit de se pencher sur le problème dès que le libraire serait rentré. Pour l'instant il lui était impossible de se concentrer, de réfléchir à quoi que ce soit d'autre.
Une partie de lui espérait qu'il soit simplement avec ses amis, insouciant, qu'il ait oublié l'heure et qu'il allait transplaner d'ici quelques minutes, un sourire gêné aux lèvres. Bien entendu, cette idée le rendait furieux, car cela voudrait aussi dire qu'il était capable de le négliger, et que la présence de ses amis suffisait à le faire revenir sur ses promesses…
Mais si son absence n'était pas de son fait, cela voulait dire qu'il lui était arrivé quelque chose, et cette idée n'était guère plus réjouissante. Peut-être que Dumbledore avait décidé de le séquestrer pour l'empêcher de le rejoindre… Ou peut-être qu'il s'était fait attaquer par la même chose qui avait détruit ses Inferi, et qu'il gisait quelque part, mort…
Il en était là de ses réflexions lorsque la silhouette lumineuse d'un cerf argenté se matérialisa dans son salon. Un Patronus !
- William. Je suis blessé, quelque part sur la côte nord de l'Écosse. Quelque chose m'a attaqué et je me suis désartibulé. Je ne peux plus transplaner et la créature n'est pas loin. S'il te plait, viens vite !
Voldemort s'efforça d'ignorer l'angoisse qui l'avait envahi en entendant la voix douloureuse de son amant. Ce n'était certainement pas le moment de céder à la panique, il allait avoir besoin de toutes ses capacités pour sortir le libraire de ce pétrin, de préférence sans dévoiler sa nature de mage noir.
Il hésita une seconde et se précipita à l'extérieur, baguette à la main. Il était hors de question de se limiter avec un vulgaire balai de course. Au pire, il modifierait ses souvenirs plus tard…
Il s'envola dans le ciel nocturne, filant à toute allure vers la côte. Si Harry ne s'était pas trompé, cela voulait tout de même dire qu'il avait une centaine de kilomètres de possibilités. Sans compter qu'il avait pu atterrir sur l'une de ces nombreuses îles que comptait la mer du Nord… Il espérait qu'il avait eu la présence d'esprit de signaler sa position d'une manière suffisamment visible.
Cela ne lui prit pas plus de quelques minutes pour rejoindre l'extrême Nord-Est de la côte des Highlands, et il commença ses recherches, tout son corps tendu, obsédé à l'idée d'avoir perdu aussi bêtement la clé de sa victoire…
Harry n'avait donné aucun point de repère, il était donc probablement loin de toute ville, mais dans cette région connue pour ses vastes étendues naturelles, ce n'était qu'un faible indice.
Soudain, il vit un cercle de flammes au loin. Un espoir. Il survolait depuis quelques minutes une vaste étendue d'herbe, uniquement peuplée de moutons sauvages, et cette lueur provoqua une brusque montée d'adrénaline. Il était là. Il n'était pas mort.
Il puisa dans sa magie pour accélérer encore. Il fallait le rejoindre, le protéger. Détruire la créature qui le menaçait. Plus vite… Toutes ses pensées étaient focalisées sur son but, et lorsqu'il atterrit à l'intérieur du cercle de feu, l'onde de choc fit voler des mottes de terre aux alentours.
Harry était là, étendu sur le sol, le visage anormalement pâle. Il respirait toujours, sans quoi son sortilège se serait dissipé, mais il était au bord de l'inconscience et son visage était crispé, manifestement en proie à une intense douleur.
Voldemort se laissa tomber à ses côtés, parcourant le corps du libraire pour faire un diagnostic de ses blessures. Une partie de son pied avait disparu, laissant place à une plaie béante et sanguinolente. Ses lèvres étaient cyanosées et l'herbe était rouge et poisseuse, preuve d'une importante perte de sang, cependant il ne semblait pas avoir d'autre blessure. Il allait avoir besoin d'une potion pour régénérer son pied, mais il était urgent de stopper l'hémorragie, et il invoqua un garrot autour de la cheville.
Manifestement il était parvenu à repousser la créature puis avait rampé sur près d'un mètre, mais dans ce cas, où était-elle ? Il ramassa la baguette du jeune sorcier et ressentit une étrange chaleur le parcourir à son contact, comme si elle le reconnaissait comme son maître.
C'était curieux, mais il n'était pas l'heure de s'appesantir sur ce phénomène. Un Prior Incantato l'informa que le Patronus était le dernier sortilège lancé par Harry, cela signifiait donc que la créature n'était pas réapparue depuis plusieurs minutes. Était-il possible que le libraire l'ait tuée ?
Il regarda autour de lui, mais il ne vit rien. Pas une ombre suspecte, pas un mouvement. Si menace il y avait, elle était invisible, et cette idée ne lui plaisait guère. Il aurait voulu pouvoir détruire la chose qui avait attaqué son amant, s'assurer qu'elle était morte et ne pourrait pas s'en prendre à lui de nouveau, cependant elle n'était visible nulle part. Cela le frustra. La violence de ses dernières émotions avait empoisonné son esprit et il avait besoin de se défouler, laisser s'exprimer sa rage, punir le coupable de tout cela…
Avisant le corps inconscient, il envisagea un instant de se servir de lui comme leurre. Le mur de flamme s'était dissipé lorsqu'il lui avait pris sa baguette, et il était totalement vulnérable, offert au premier prédateur venu. Il ignorait tout de la créature qui l'avait attaqué mais laisser un ennemi invaincu en s'enfuyant n'était pas dans ses habitudes.
Sa décision prise, il se désillusionna d'un informulé, mais alors qu'il allait s'élever au-dessus du sol pour avoir une vue d'ensemble, le gémissement du libraire le stoppa dans son geste.
- William…
Il écarquilla des yeux, incapable de rester insensible. Pourtant il était Lord Voldemort, le Seigneur des Ténèbres qui terrorisait la Grande-Bretagne. Il avait tué des familles entières, torturé des dizaines d'êtres vivants, sorciers comme moldus… Il avait toujours trouvé la faiblesse pathétique, persuadé que seuls les forts étaient destinés à survivre. Mais à l'heure actuelle, il lui semblait impossible de s'éloigner de cette silhouette fragile, pas après avoir ressenti une telle angoisse à l'idée de le perdre.
Avec un soupir, il se pencha sur Harry Potter pour le prendre dans ses bras. Cet idiot était tombé amoureux d'une chimère, un sorcier qui n'existait même pas. William Peverell n'était qu'un rôle pour lui permettre de tomber dans ses filets, de profiter de son corps et de son esprit. Pourtant, il n'avait presque pas eu à se forcer, et aujourd'hui il se demandait s'il n'était peut-être pas aussi idiot que lui…
- Je suis là, Harry. Je vais te soigner.
À cause de son désartibulement, il n'était pas en état de transplaner, mais ce n'était pas un problème. Il allait simplement voler jusqu'à sa demeure en le portant contre lui. De toute façon, il n'était pas en état de s'apercevoir qu'il n'avait pas de balai…
Il s'éleva dans le ciel nocturne, le corps du libraire précautionneusement tenu entre ses bras. Son domaine n'était pas loin et heureusement. Maintenant qu'il y prêtait un peu plus attention, sa peau était glacée et la douleur n'avait sans doute pas diminué en intensité.
De retour chez lui, il rejoignit directement sa chambre pour y déposer son précieux fardeau. Il avait sans doute besoin d'une potion de régénération sanguine, et d'essence de Dictame pour reconstituer sa chair. Bien sûr, il aurait pu les brasser les yeux fermés, mais il voulait agir vite, sans compter qu'il risquait de perdre son pied s'il laissait le garrot trop longtemps.
Il aurait pu aller à Sainte Mangouste pour subtiliser des remèdes, mais il avait une solution encore plus simple à portée de transplanage. Malgré l'heure tardive, Severus serait sans doute encore dans sa boutique…
Il laissa Harry sous la surveillance de Nagini et invoqua un bouclier autour du lit avant de transplaner jusqu'à l'allée des Embrumes. L'échoppe de son Mangemort se fondait presque dans le décor, mais il s'y était déjà rendu et en connaissait bien l'emplacement. Comme il s'y attendait, la lumière brillait encore à l'intérieur, cependant la porte était verrouillée. Voldemort secoua la tête et traça quelques runes avant de pénétrer dans la boutique comme si de rien n'était.
Le potionniste avait sa baguette à la main, mais il s'empressa de la baisser en le reconnaissant et fit le tour de son chaudron pour venir s'incliner à ses pieds.
- Bonsoir, Maître.
- Severus. J'ai besoin de plusieurs potions immédiatement. Dictame et régénération sanguine.
- Bien sûr, je vais vous chercher ça tout de suite. Est-ce tout ?
Le mage noir pinça les lèvres, peu désireux d'admettre la moindre de ses ignorances face à l'un de ses subordonnés.
- Le libraire s'est fait attaquer par une créature issue du grimoire d'Eldritch. Il est parvenu à lui échapper mais s'est désartibulé en transplanant.
- Harry Potter ?
- Lui-même. Ma seule préoccupation est qu'il soit capable de reprendre le travail au plus vite. Des suggestions ?
- Et bien dans ce cas, peut-être un philtre calmant ou une potion anti-douleur. Je vous rajoute ça. Est-ce tout ce que je peux faire pour vous ?
- Ça suffira, merci.
Il empoigna les fioles déposées sur le comptoir pour les mettre dans sa poche, puis il quitta les lieux sans même un au revoir. Il était pressé de retrouver son amant et il transplana immédiatement en direction de sa demeure.
Le Gryffondor avait les traits un peu moins tirés que lorsqu'il l'avait retrouvé, mais il était urgent de lui retirer le garrot. Lorsqu'il le fit, Harry reprit brutalement conscience, bouche ouverte sur un gouffre de douleur. Il avait brièvement ouvert les yeux avant de les refermer. Puis il s'était mis à gémir et à haleter comme s'il était sous les effets d'un Doloris, recroquevillé sur lui-même dans une vaine tentative de diminuer la douleur.
- Harry, je vais te soigner. Bois-ça. Cela devrait t'apaiser.
- William ! J'ai si mal ! Mon pied !
Voldemort le suréleva et lui enfonça presque le goulot de la potion antalgique dans la bouche pour le forcer à l'absorber. Il n'y avait pas de temps à perdre. Le libraire toussa et continua à trembler et à pleurer pendant encore quelques secondes avant de lâcher un halètement soulagé, preuve que le remède avait fait son effet.
- Tu as perdu beaucoup de sang. Il faut que tu prennes une autre potion pendant que je mets du Dictame sur ton pied. Essaye de ne pas bouger.
Harry se contenta de hocher la tête avec un regard angoissé, manifestement encore sous le choc de l'intense douleur qu'il venait de ressentir. D'une main tremblante, il attrapa la fiole que lui tendait le mage noir et la vida en quelques gorgées avant de faire une grimace. Il le regarda verser l'essence de Dictame goutte-à-goutte sur la plaie béante, et serra les dents alors que son pied se régénérait doucement.
- Les potions que tu m'as ramené sont vraiment efficaces. Merci. J'ai vraiment cru ma dernière heure arriver…
- Tu m'as appelé au secours et je suis venu. Heureusement que je t'ai trouvé à temps. J'étais terriblement inquiet. Qu'est-ce qui t'a attaqué ?
- Une… silhouette. Avec une longue cape jaune, comme les habitants du village. Mais je te jure que ce n'était pas humain. Ça s'est accroché à ma cheville, j'ai cru que ça allait me dévorer ! J'ai eu si peur… Tu n'aurais pas une potion de sommeil sans rêve, par hasard ?
Il se pencha pour soulever d'une main tremblante le bas de son pantalon, et Voldemort put découvrir une étrange empreinte de main autour de sa cheville. La créature qui l'avait manifestement attaqué avait une main plus grande que celle d'un humain lambda, et ses doigts étaient longs et écartés les uns des autres.
Le mage noir avait continué sa tâche avec attention, prenant tout de même le temps de désigner la table de nuit avant de lui répondre.
- Non, mais j'ai un philtre calmant. La potion bleue. Et de toute façon je resterai à tes côtés.
- Je vais devoir prendre au moins un jour de vacances… Je suis désolé de m'imposer, mais… Je suis terrifié à l'idée de recroiser une de ses bestioles. Je crois qu'il y en avait une à Godric's Hollow, devant la boutique, mais je n'en suis pas sûr. Peut-être que c'était la même. Est-ce que tu l'as tuée ?
- Quand je suis arrivé, il n'y avait que toi. Ton cercle de feu t'a bien protégé. Peut-être s'est-elle jetée dans les flammes ou peut-être s'est-elle enfuie, tout simplement.
Le libraire fit la moue.
- J'aurais préféré la savoir morte… Si tout le village est peuplé de ces créatures, je redoute la prochaine traduction.
Voldemort lâcha un imperceptible soupir. Ils en étaient à peine à la moitié du grimoire et les choses commençaient déjà à devenir compliquées. Qu'est-ce que ça allait être dans la dernière partie ?
Sur le lit, son amant commençait peu à peu à s'assoupir, épuisé par le maelstrom d'émotions ressenties et apaisé par le philtre. Voldemort aurait aimé profiter de sa vulnérabilité, mais il n'était certainement pas en état de faire quoi que ce soit.
Il retira ses propres vêtements et aida son hôte à s'installer sous les draps. Au moins, à cause de sa blessure, il allait être obligé de rester à ses côtés pendant plusieurs jours. Plusieurs jours sans pouvoir le quitter, totalement dépendant de son bon vouloir…
***/+/***
Harry se réveilla lentement, encore groggy de sommeil. Le philtre apaisant avait parfaitement rempli son office, et les évènements de la nuit passée lui semblaient désormais moins effrayants, comme si tout cela n'avait été qu'un cauchemar fugace. La présence de William à ses côtés y avait sans doute aussi beaucoup contribué. L'alchimiste le rassurait, et la certitude qu'il était prêt à tout pour le protéger lui procurait une puissante impression de sécurité. Il avait passé le reste de la nuit entre ses bras, bercé par cette magie puissante et mystérieuse, intimement persuadé qu'il ne risquait rien, et avait trouvé le sommeil sans difficulté.
Le libraire étira doucement ses bras et ses jambes, mais alors qu'il tentait de bouger son pied, un éclair de douleur le traversa, le faisant immédiatement se crisper. Même si sa chair avait été reconstituée, ses muscles et ses tendons se souvenaient encore de la blessure, la violence avec laquelle une partie de son pied avait été arrachée, ainsi que l'emprise de la créature autour de sa cheville.
La souffrance était bien inférieure à celle ressentie la veille, néanmoins elle était bien réelle, et il attendit quelques secondes avant d'essayer de bouger la jambe, peu désireux de réitérer l'expérience. Il ne pourrait manifestement pas s'appuyer dessus avant quelques jours…
Se redressant lentement, il se hissa en position assise et souleva les draps pour observer son pied. D'un point de vue extérieur, il semblait plutôt intact, si ce n'est l'hématome circulaire et violacé qui entourait sa cheville, à l'endroit où la créature l'avait enserrée. Lorsqu'il mit ses lunettes, il put néanmoins distinguer la différence de teinte là où sa chair avait été régénérée. La peau était d'un rose un peu plus prononcé, comme après une brûlure, et il n'envisagea même pas de la palper.
Avec un soupir, il empoigna sa baguette et jeta un "Ferula" qui lui arracha un gémissement de douleur. Au moins avec une atèle, il allait pouvoir sortir du lit sans aide.
Comme toujours William semblait s'être levé depuis longtemps, et Harry boitilla péniblement jusqu'à la salle de bain pour se laver. Il sentait encore la sueur et il prit une rapide douche, songeant avec honte dans quel état son amant l'avait trouvé. Larmoyant, gémissant comme un enfant… Terrifié.
À présent que le jour était levé, il se maudit pour sa stupidité. Il avait pris peur dans l'obscurité de la rue, et avait tenté de s'enfuir en transplanant. Mais dans sa volonté de changer de destination et à cause de la douloureuse poigne de la créature, il avait été déconcentré et s'était désartibulé. C'était lui-même qui s'était infligé la plus grosse blessure et au final, la créature s'était enfuie dès qu'il l'avait attaqué avec sa magie.
Les monstres du livre étaient effrayants, ils attaquaient la nuit, apparaissaient de nulle part, mais ils ne représentaient qu'une faible menace pour un sorcier expérimenté… À condition de garder son sang-froid.
Il soupira longuement et s'habilla de vêtements propres avant de marcher péniblement jusqu'au bureau de William, sûr de l'y trouver.
Il ne connaissait pas la formule pour invoquer des béquilles, et cela lui prit un temps considérable pour rejoindre son objectif. Dès qu'il y parvint, le sourire de son amant lui réchauffa le cœur.
- Harry, tu aurais dû m'appeler !
Il lui rendit son sourire, s'appuyant contre le bureau pour soulager sa jambe.
- Je préfère garder les Patronus pour les situations d'urgence, je te dérange bien assez. Déjà que tu dois jouer les gardes-malade à cause de ma bêtise…
- Ne t'inquiète pas. J'ai prévenu l'un de mes bras droits. Et puis techniquement, c'est plus de ma faute que de la tienne si tu t'es retrouvé dans cette situation. C'est moi qui t'ai demandé de traduire ce livre.
- C'est vrai, mais j'aurais pu éviter ça. J'ai été idiot et j'ai cédé à la panique comme un petit garçon. Ça n'arrivera plus.
Il avait désigné son pied d'un geste méprisant, mais son regard était déterminé. L'alchimiste fit apparaître un siège et Harry s'y assit avec reconnaissance. Il ignorait sur quoi travaillait son amant, mais il termina de lire un rapport avant de relever les yeux vers lui.
- J'aime te voir aussi résolu. J'imagine que tu dois avoir faim ?
La veille, il ne s'était nourri que de chips, de bière et de saucisson, et il hocha immédiatement la tête.
- Je n'y pas vraiment dîner hier, j'ai l'impression que je pourrais dévorer un hippogriffe tout entier.
- Viens, allons déjeuner. J'ai pris le temps d'aller te chercher à manger ce matin.
Il se leva et déposa un bref baiser sur ses lèvres avant de le soulever, comme s'il ne pesait pas plus lourd qu'une plume. Harry en fut un peu mortifié, mais il profita du trajet pour poser ses lèvres sur la gorge de son amant et humer son parfum.
Effectivement, lorsqu'ils arrivèrent dans la salle à manger, la table était mise et plusieurs plats reposaient sous un sortilège de stase. Manifestement William avait prévu qu'il se réveillerait tard, et les mets proposés contenaient à la fois du sucré et du salé.
- William ! Tu penses vraiment à tout. Merci !
Il fut déposé sur un confortable fauteuil et son amant s'installa face à lui. D'un vague mouvement de baguette, il lui servit une tasse de thé et Harry fit honneur aux plats en prenant un peu de tout.
- Avec les événements d'hier soir, tu ne m'as même pas raconté ta soirée. La compagnie de tes amis fut-elle plaisante ?
- Ah oui ! J'aimerais te les présenter à l'occasion. Neville est mon ami d'enfance, on se dit tout ou presque. Nos parents étaient amis et… les deuils nous ont rapprochés. C'est celui qui est herboriste, je t'en avais déjà parlé. Hermione, la médicomage que tu as déjà rencontré, est devenue mon amie dès ma 1e année à Poudlard. Elle était à Gryffondor, tout comme moi et Neville. Quant à Luna, elle est magizoologiste. Elle a un an de moins que nous et était à Serdaigle mais nous avons sympathisé et elle est devenue tout aussi précieuse que les autres.
- Tu leur as parlé de nous ?
L'alchimiste avait cessé de sourire. Harry mit cela sur le compte de cette espèce de pudeur excessive dont semblait souffrir son petit-ami.
- Oui, car ce sont mes amis et je suis heureux. Ils se réjouissent de savoir que j'ai trouvé un homme qui me convienne. Ils ne te jugent pas, tu sais. Ils sont juste un peu curieux, mais ils se préoccupent avant tout de mon bonheur.
À nouveau, William pinça les lèvres.
- Tu sais que je n'aime pas étaler ma vie privée.
- Je ne leur ai rien dit de confidentiel, et je n'ai pas parlé du grimoire ! Ils m'ont simplement demandé ton âge et si je savais dans quelle maison tu étais à Poudlard. Ce n'est pas bien méchant. Quand j'ai avoué que tu étais un ancien élève de Serpentard, Hermione s'est un peu inquiétée. Il faut dire qu'elle est née moldue, alors des gars comme Malefoy lui en ont fait baver durant toute notre scolarité. Mais je lui ai dit que tu étais adorable et très attentionné avec moi et ça lui a suffi.
- Aucun d'entre eux n'est membre de l'Ordre du Phénix ?
Harry fit la moue.
- Non. Enfin, je sais que Hermione les aide, mais je ne crois pas qu'elle en fasse partie officiellement. Elle sait combien je déteste Dumbledore, donc on évite un peu d'en parler... Luna s'en moque complètement, tout ce qui l'intéresse ce sont les animaux, quant à Neville, il est dans la même situation que moi. Parents Aurors, morts au cours d'une mission donnée par le directeur. Contrairement à moi, il ne considère pas Dumbledore comme coupable, mais sa famille a déjà suffisamment été mutilée par cette guerre pour qu'il ne veuille plus s'en mêler.
- Je vois.
- Et toi ? J'ai compris que tu n'appréciais pas non plus Dumbledore, mais… Tu n'es pas un partisan de Tu-Sais-Qui, n'est-ce pas ?
- Non Harry, je ne suis pas un de ses partisans. Je te le promets.
Il hocha la tête.
- Si tu le dis, je te crois. Après tout, je t'ai déjà vu nu, et tu n'as aucun tatouage affreux sur le bras.
Cette fois, William éclata de rire.
- Ne crois-tu pas que si j'avais été un Mangemort, j'aurais trouvé un moyen de le dissimuler ? À moins que tu ne m'aies déjà jeté un Finite pendant mon sommeil ?
- Non ! Je n'aurais jamais fait ça ! Je ne veux même pas l'imaginer. C'est peut-être stupide, mais je te fais confiance, c'est tout.
- Tu es délicieusement candide mon cher Harry, je ne peux pas nier que j'aime ça. Mais je ne voudrais pas que ça te hante. Sors donc ta baguette, vas-y !
Le Serpentard tira sur sa manche pour dénuder son avant-bras sous le regard du libraire, partagé entre l'amusement et la honte. Ce dernier secoua la tête mais s'exécuta néanmoins.
- Finite ! Voilà, je me doutais que rien n'apparaîtrait. C'était ridicule.
- Mais comme ça, si tes amis te demandent, tu pourras leur affirmer que tu as vérifié.
Harry pouffa en terminant son assiette, tout en jetant de fréquents coups d'œil au sorcier face à lui. William semblait être l'homme de ses rêves. Beau, intelligent, cultivé, protecteur et attentionné. Il ne voulait pas que le spectre de Voldemort gâche cela, il ne voulait même pas l'envisager. Il voulait simplement fermer les yeux et profiter, croire à son prince de conte de fée.
Il avait déjà vécu bien assez de drames dans sa vie. Son père qu'il n'avait même pas connu, son parrain, les parents de son meilleur ami, tous fauchés bien trop tôt. Il avait appris à soutenir sa mère, à être indépendant pour ne pas l'inquiéter. Mais aussi à profiter de l'instant présent.
Après leur brunch, William le porta à nouveau jusqu'au salon où il fut installé sur la confortable méridienne tandis que son amant prenait un fauteuil.
- William, je ne voudrais pas abuser mais… Est-ce qu'il te serait possible de passer à ma boutique pour me chercher du travail ? Mon éditeur attend mon prochain recueil pour février et j'ai encore des traductions et des illustrations à faire. Si tu pouvais me ramener quelques manuscrits et mon matériel de dessin, je t'en serais extrêmement reconnaissant. Tu pourrais en profiter pour mettre une affiche sur la porte pour dire que la boutique est exceptionnellement fermée… Si vraiment tu ne peux pas, je pourrais demander à ma mère par hibou, mais elle va me harceler de questions sur où je me trouve et comment je me suis fait ça.
Il avait honte de demander tout ça, lui qui s'était toujours débrouillé seul. Il s'était senti rougir en énumérant tout ce qu'il devait faire tout en espérant ardemment qu'il accepte. Si son pied n'avait pas été aussi douloureux, il aurait pris un balai et aurait fait le trajet par lui-même. Mais là, il n'avait d'autre choix que de compter sur quelqu'un d'autre, et cette situation le gênait horriblement.
Son amant le regardait d'une manière indéfinissable, son visage lisse de toute émotion, et Harry se sentit frustré de ne parvenir à deviner ses pensées tout comme lui le faisait si bien.
Finalement, après plusieurs secondes de silence, l'alchimiste sembla prendre sa décision.
- Je pense que je peux faire ça. Nagini restera à tes côtés pendant mon absence.
Harry jeta un regard perplexe en direction du python géant. Se réveiller tous les jours avec le reptile au pied du lit avait fait disparaître toute peur, cependant à ses yeux ce n'était qu'un animal. Quelle que soit la manière dont William l'avait dressé, il ne l'imaginait pas vraiment se dresser entre lui et une menace surnaturelle.
- Tu penses vraiment que la créature pourrait revenir m'attaquer en pleine journée ?
- La première avait réussi à apparaître dans la chambre malgré mes protections. Je préfère faire preuve d'excès de prudence que de me montrer négligeant.
Le Gryffondor hocha la tête tandis que son amant sifflait quelque chose en direction du serpent, et à sa plus grande stupéfaction, elle s'éloigna de la cheminée pour venir s'installer à ses pieds.
- Le fourchelang est vraiment une langue fascinante. Et Nagini a l'air très intelligente. Elle t'obéit toujours dans la seconde !
Le Serpentard vint caresser la tête de son familier qui ondula sous ses doigts, comme si elle savourait le contact avec son maître.
- Nagini est ma plus fidèle amie. Je sais qu'elle ne me trahira jamais.
Harry leva un sourcil, perplexe. C'était des propos pour le moins incongrus pour un animal. Il haussa néanmoins les épaules. L'excessive pudeur de son amant concernant sa vie privée cachait peut-être des traumatismes, mais il ne comptait pas le questionner à ce propos. Il le lui dirait peut-être un jour…
Il lui remit ses clés et dessina un plan précis de sa boutique, pour trouver toutes les affaires dont il avait besoin, puis William quitta sa demeure avec la promesse de revenir au plus vite.
***/+/***
Voldemort transplana dans la rue derrière la boutique, le précieux sésame dans la poche. Puisque Harry lui avait demandé de récupérer ses affaires, il allait pouvoir fouiller sa chambre, chose qu'il s'était gardé de faire lors de sa visite nocturne. Dans sa boutique, il récupéra ce sur quoi il avait travaillé la veille ainsi que son matériel à dessin, puis il passa dans son appartement pour prendre des vêtements propres.
Contrairement à ce qu'il s'y attendait, le libraire ne semblait pas avoir grand-chose à cacher, si ce n'est un sex-toy sous son oreiller, et quelque part il en fut un peu déçu. Il n'avait pas de secrets honteux sous le lit, pas de coffre-fort dans l'armoire ni de tiroir caché dans son bureau. Harry ne semblait rien avoir de plus précieux que ses éditions originales de contes pour enfants et ne tenait pas de journal intime. Il avait bien un ordinateur, mais le mage noir était forcé d'avouer que cette technologie moldue était bien plus évoluée que ce que lui-même avait connu. Il n'avait aucune idée de comment y récupérer la moindre information.
Il fourra toutes les affaires du libraire dans son sac sans fond et quitta l'appartement légèrement courroucé. Mais alors qu'il arrivait dans la rue et s'apprêtait à transplaner, la vision furtive d'une silhouette à capuche jaune le fit immédiatement s'immobiliser. Elle se tenait tout au bout de l'impasse, sous un morceau de tôle ondulée qui devait servir de hangar à vélos. Instantanément, il sortit sa baguette de sa manche, mais alors qu'il allait la pointer en direction de la créature, le bruit d'un transplanage juste derrière lui le fit se retourner.
Il eut à peine le temps de dissimuler sa baguette qu'apparaissait Hermione Granger, l'amie de Harry, à moins d'un mètre de lui. La jeune femme écarquilla des yeux en le reconnaissant et Voldemort s'empressa de se retourner pour voir si le monstre était toujours présent, mais il s'était volatilisé sans le moindre bruit.
- Ah ! Bonjour ! Vous êtes William Peverell, c'est ça !
- En effet. Et vous Hermione Granger. Si vous venez voir Harry, il n'est pas chez lui.
- Ah bon ! Mais pourquoi ?
- Il s'est désartibulé hier en revenant de votre petite soirée. Il est chez moi, il m'a simplement demandé d'aller lui chercher quelques affaires.
Il montra la petite clé et s'éloigna d'un pas tandis que la sorcière lui jetait un regard suspicieux.
- Désartibulé ! Mais Harry sait parfaitement transplaner ! Comment cela a pu lui arriver ?!
- La fatigue, l'alcool, une distraction, que sais-je. Sur ce, au revoir.
- Attendez ! Est-ce qu'il va bien ? Je suis médicomage, je pourrais l'examiner.
- Je ne reçois personne chez moi, il vous l'a peut-être dit. Par ailleurs, je peux vous assurer qu'il a reçu les meilleurs soins possibles. Il a simplement besoin d'un peu de repos.
- Je vois. Pourriez-vous lui dire de m'envoyer un hibou ?
- Je lui transmettrai.
Et sans un mot de plus, il transplana, abandonnant la jeune femme sur place. Il avait été à deux doigts de lui jeter un sort, et une fois sur son domaine, il respira longuement pour se calmer. Cette idiote n'imaginait pas à quel point elle avait frôlé la mort… Il avait de la chance qu'il veuille maintenir le secret, car sans cela elle aurait compris ce qu'il en coûte de questionner ainsi Lord Voldemort.
Lorsqu'il arriva dans le salon, Harry était en pleine lecture, mais il ne manqua pas son air courroucé.
- William ! On dirait que quelque chose t'a énervé ?
- J'ai aperçu une créature semblable à celle que tu m'as décrite, dans la ruelle juste derrière ta boutique. Malheureusement, je n'ai pas eu le temps de l'attraper car ton amie médicomage est arrivée juste à ce moment-là ! Elle l'a fait fuir, et non content de ça, elle m'a harcelé de questions. Tu devrais lui écrire, avant qu'elle ne s'imagine que je te séquestre.
Le libraire eut un bref rire.
- Dommage pour la bestiole. Tu as dit à Hermione que je m'étais désartibulé ?
- Oui, mais je pense qu'elle ne m'a pas cru. Je ne pouvais tout de même pas lui dire que tu étais poursuivi par une créature mystérieuse tout droit sortie d'un grimoire dissimulé pendant des siècles.
- Je m'en doute ! Je vais t'emprunter ton hibou pour la rassurer, si tu veux bien.
- Fais donc.
Fais donc avant que je ne décide de m'occuper personnellement de son cas.
D'un pas rageur, il s'installa dans son fauteuil avant de soupirer longuement. Au moins, aucune créature n'était apparue ici en son absence.
Harry s'était immédiatement mis à écrire la lettre pour son amie, permettant au mage noir d'admirer son visage. Il semblait jovial et Voldemort se sentit brièvement frustré à l'idée que ce sourire ne lui soit pas exclusivement destiné.
La lettre terminée, il la tendit au Serpentard non roulée, lui laissant tout loisir de la lire.
Chère Hermione.
William m'a dit en rentrant qu'il t'avait croisée.
Désolé de t'inquiéter bêtement, je me suis désartibulé hier soir en rentrant du bar.
Je m'étais mis au fond de la rue pour transplaner et j'ai été surpris par un rat sortant d'une poubelle. J'ai atterri au beau milieu d'une plaine déserte et j'ai envoyé un Patronus à William pour qu'il vienne me chercher en balai. Il est parvenu à me trouver et m'a immédiatement soigné avec du Dictame et une potion de régénération sanguine. Aujourd'hui mon pied est encore un peu sensible, mais je pense que je pourrais retourner travailler lundi.
Ne te tracasse pas trop pour moi, je suis un grand garçon et je suis entre de bonnes mains.
Gros bisous !
Harry.
Satisfait du courrier, Voldemort alla immédiatement l'envoyer, puis il s'assit aux côtés du libraire, désireux d'accaparer son attention. D'un doigt, il commença à parcourir la cuisse de son amant, savourant les frissons qu'il faisait naître sur son passage.
- Ne voudrais-tu pas te détendre un peu ? Je pourrais te faire oublier la douleur…
Le Gryffondor s'était immédiatement plongé dans son travail, cependant il ne put dissimuler le soudain rougissement qui l'avait saisi à cette évocation.
- À cette heure-là, je devrais être dans ma boutique en train de travailler.
- Tu as été blessé. Tu as besoin de repos.
Harry rit franchement, ne faisant cependant rien pour s'extraire de ses attouchements.
- Je doute que ce que tu aies en tête soit aussi sage qu'une sieste, je me trompe ?
- Peut-être. Il faudrait aller dans un lit pour vérifier.
- Quel vilain tentateur tu fais là. Mais je crois que tu as raison. Je n'arrive pas à me concentrer. Tu penses que tu arriveras à combler mon manque d'énergie ? Je crains de faire un piètre amant dans mon état.
D'un bond, le mage noir s'était agenouillé sur le sol, écartant d'autorité les cuisses pour se glisser entre elles. Son regard brillait de convoitise, jubilant manifestement à l'idée d'obtenir ce qu'il désirait.
- Oh Harry, rien ne me plait plus que de te voir totalement offert. Laisse-moi manipuler ton corps et je te promets que dans quelques minutes, cette souffrance ne sera plus qu'un lointain souvenir.
Le libraire n'hésita pas longtemps, hochant la tête avant de s'accrocher à sa nuque.
- Très bien, fais de moi ce que tu veux.
Sa réponse fut ponctuée par un baiser passionné dont Voldemort eut tôt fait de reprendre le contrôle. En un clignement, il le transporta jusqu'à la chambre où il l'allongea avant de le déshabiller d'un Divesto. Malgré son sourire, son corps était crispé à cause de la douleur résiduelle, et le mage noir entrepris de lui faire petit à petit perdre contact avec la réalité. D'abord par des caresses, des frôlements et des massages localisés, pour rediriger l'attention de ses nerfs. Puis par des baisers, des suçons et des morsures, pour obnubiler son esprit.
Bientôt, son sexe retrouva toute sa fermeté entre ses doigts, et ses pupilles se dilatèrent sous le plaisir ressenti. Harry était dans un état second, et le mage noir se sentit tout puissant. Par quelques attouchements, il était parvenu à prendre le contrôle de son corps et désormais il était totalement disponible, pleinement ouvert à la volupté qu'il allait lui offrir.
Se saisissant de sa verge à pleine main, il en aspira le gland avec avidité, provoquant chez sa victime de nouveaux spasmes de plaisir.
- William ! Oui, je t'en prie, continue…
Harry suppliait, yeux révulsés, poings resserrés autour des draps. Plus rien ne comptait sinon ce besoin impérieux de libération, et tout son esprit était tourné vers lui, le dieu qui allait lui procurer l'assouvissement. Malheureusement pour lui, Voldemort était un dieu cruel, et il se redressa au contraire pour le contempler dans sa ferveur.
D'un geste impérieux, il le fit basculer sur le côté pour accéder à son anus, puis il enfonça un doigt imbibé de salive, faisant gémir son fidèle de plus belle.
- Patience, Harry. Bientôt.
Par son toucher expert, il le fit à nouveau perdre pied, le menant au bord du gouffre. Cependant il était hors de question qu'il le soulage aussi tôt, et il retira ses doigts pour les remplacer par quelque chose d'à la fois plus chaud et plus imposant. Il le pénétra tout entier, soupirant de contentement alors que sa verge s'enfonçait dans ce fourreau de chair étroit.
Harry était désormais incapable de parler ni de faire le moindre geste, se contentant de haleter bruyamment et laissant parfois échapper quelques voyelles lorsqu'une poussée se faisait plus profonde ou plus vive. Bien qu'il dirigeât chaque seconde de leur échange, Voldemort devait lui-même exercer un contrôle des plus poussé sur son esprit pour rester maître de lui-même. Il voulait offrir à son amant une véritable communion, une extase des sens comme jamais il n'en avait connu, et il alterna les mouvements lents et profonds avec d'autres plus vifs.
Il voulait désarçonner jusqu'à la dernière parcelle de conscience encore active, et lorsqu'il y parvint, ce fut pour plonger dans la béatitude la plus pure. Le jeune sorcier avait joui sans la moindre retenue, maculant leur torse de sa semence, tandis que le mage noir avait profité d'une ultime percée pour se répandre en son sein.
Perdus dans leur éden de douceur, les deux amants restèrent longuement immobiles, allongés côte à côte dans une union parfaite. Il n'y avait aucune nécessité de bouger pour le moment et Voldemort décida que pour une fois, ses obligations de Seigneur des Ténèbres pourraient bien attendre…
***/+/***
Lorsque Harry ouvrit les yeux, le dimanche matin, il se dit qu'il avait sans doute passé l'un des plus agréables samedi de son existence, et ce malgré son pied encore douloureux.
De retour de son appartement, William lui avait offert la séance de sexe la plus torride de toute sa vie, puis ils avaient fait la sieste, l'un dans les bras de l'autre, confortablement allongés dans son grand lit. Après cela, ils avaient pris une douche puis s'étaient installés au salon, lui pour dessiner et son amant pour lire.
L'alchimiste avait été un parfait gentleman, lui évitant d'avoir à marcher en palliant à ses moindres besoins. Il maîtrisait sa magie à la perfection et était capable de servir le thé sans même avoir à se lever et sans en renverser une seule goutte. Le soir venu, il avait à nouveau brièvement transplané pour lui ramener un excellent repas, puis ils avaient terminé la soirée en lisant côte à côte à la chaleur d'un feu de cheminée.
Aujourd'hui, il se sentait pleinement reposé, et si son pied était encore un peu douloureux, il pouvait raisonnablement prévoir de reprendre le travail dès le lundi matin.
Cette fois encore, son amant était déjà levé, et Harry refit son attèle avant de boitiller jusqu'à la salle de bain où il s'observa un instant dans le grand miroir. Il avait repris des couleurs grâce à la potion de régénération sanguine et à la journée de repos de la veille mais il avait pris un peu de poids depuis son retour de voyage et il nota mentalement de reprendre l'exercice. Les plantureux repas de fête et les journées passées assis à traduire ou dessiner avaient eu des conséquences sur sa silhouette et il ne voulait surtout pas que William ne le trouve plus attirant.
Lorsqu'il ressortit de sa toilette, ce fut pour trouver l'alchimiste posté devant la fenêtre, comme perdu dans ses pensées. Ce dernier se retourna immédiatement pour lui offrir son habituel sourire séducteur.
- Harry ! Te voilà réveillé. Voudrais-tu manger ?
- Bonjour William. Je prendrais volontiers un déjeuner, et ensuite si tu veux bien, peut-être pourrions-nous nous remettre au travail ? Ce grimoire ne va pas se traduire tout seul…
- Quelle bonne idée. Je craignais que tu refuses de continuer après ce qui t'était arrivé, mais je vois que mon courageux Gryffondor est déjà de retour.
Sa voix veloutée fit frissonner Harry malgré ses vêtements.
- Comme tu l'as déjà remarqué, ces créatures ont l'air de craindre la magie, et je ne suis pas aussi vulnérable qu'elles ne semblent le croire. Il faut simplement que je garde mon calme et que je me défende comme face à n'importe quel assaillant. Paul de Tudèle n'est pas moi et surtout je ne suis pas tout seul.
William l'emmena déjeuner, puis ils s'installèrent dans son bureau pour se remettre au travail. Le Grimoire d'Eldritch était déjà posé là, comme si son amant avait deviné qu'il voudrait s'y replonger. Vu de l'extérieur, il semblait parfaitement inoffensif. Sa couverture brune semblait pareille à n'importe quel grimoire et seul son état de conservation exceptionnel, malgré son âge, trahissait les enchantements qu'il contenait.
Comme d'habitude, il s'étira sommairement avant d'ouvrir le carnet où il recopiait la traduction et se saisit d'une plume. Et après un dernier regard en direction de son amant, il commença la lecture.
Le seigneur du village s'appelait Lucian Vasilescu et était un homme d'âge mûr, au teint grisâtre et au regard lourdement cerné. Il portait une barbe courte, aussi noire que ses cheveux, et son sourire ne montait pas jusqu'à ses yeux. Cependant il portait de riches vêtements et de lourds bijoux, et se montra immédiatement intéressé par les marchandises françaises que nous transportions.
Son manoir était suffisamment grand pour nous accueillir tous les 8 dans sa demeure, et malgré ma méfiance, je ne pouvais difficilement refuser. Nous étions tous épuisés, frigorifiés et affamés, et sa généreuse hospitalité semblait être une merveilleuse récompense après l'épreuve que nous avions traversée. De surcroît, il avait ordonné à sa milice de partir immédiatement à la recherche de la 3e caravane, et cela nous avait grandement rassuré.
Lorsque vint l'heure du repas, le macabre échafaud que nous avions vu au milieu de la ville fut bien vite oublié face à l'opulence de cette table. Du pain, des fruits, des viandes rôties dans du miel et des légumes charnus et croquants… C'était un vrai repas de fête, surtout pour une région aussi éloignée de toute civilisation.
Comme le reste du village, le seigneur local portait des vêtements jaunes, et cette couleur se retrouvant sur la nappe et les tapisseries murales, je ne pus m'empêcher d'interroger l'homme à ce propos. Cependant, sa réponse fut pour le moins sibylline.
- C'est la couleur.
- La couleur ? Que voulez-vous dire ? Une couleur sacrée ? Dans votre culture ?
Je n'avais vu ni église ni temple en traversant la ville, mais je préférais me montrer respectueux. Cependant, loin de répondre à mes questions, il parcouru nos vêtements tour à tour, et je m'aperçus qu'aucun d'entre nous ne portait la moindre tâche de jaune.
- Vous ne le connaissez pas, mais il vous connaît. Nous vous le présenterons. Peut-être êtes-vous dignes.
Il avait souri en disant cela, d'un étrange sourire crispé, et ses yeux s'étaient brièvement illuminés d'une lueur démente. Je ne voulais pas froisser notre hôte ni même inquiéter mes hommes sur la base d'une simple impression et je me contentai de hocher la tête.
La soirée fut brève. Nous étions tous fatigués par les jours précédents, et le plantureux repas aidant, je nous excusais moi et mes hommes alors qu'il n'était encore que 21h. Notre hôte n'avait rien d'autre que trois chambres pourvues de lits doubles à nous proposer, et j'avais décidé de dormir aux côtés de Rainier, l'émissaire du roi de France, pour sonder son ressenti sur la situation. J'aurais aimé pouvoir être seul avec Bérénice, la seule autre sorcière du groupe, pour lui faire part de mes inquiétudes en toute confidentialité, malheureusement la bienséance ne le permettait pas. Par chance, une autre femme se trouvait dans la troupe, et ma condisciple put donc partager sa couche avec Iseult, notre interprète, tandis que Pierre et Maric, les deux marchands, prenaient la dernière chambre. Quant au factotum et au dernier mercenaire, on leur avait proposé de rejoindre le dortoir des gardes, ce qu'ils avaient accepté sans rechigner.
Rainier était un homme d'âge mûr, habitué à réfléchir avant de parler. Sa qualité d'émissaire, et donc de représentant du roi de France, l'obligeait à peser soigneusement ses actes pour ne pas provoquer d'incident diplomatique, et j'avais confiance en son jugement.
- Dites-moi, Rainier, entre vous et moi, que pensez-vous de ce village ?
- Ces habitants semblent avoir des coutumes étranges, mais nous serions bien mal avisés de les mépriser. Si vous voulez mon avis, il vaut mieux accepter leur hospitalité le moins de temps possible pour ne pas paraître impoli avant de repartir pour ne jamais revenir. Aucune route commerciale ne tiendra dans une région aussi sauvage et nous sommes bien loin de toute terre chrétienne. J'ai l'impression que ces barbares pourraient bien prendre notre vie pour quelque chose d'aussi trivial que la couleur de nos vêtements.
Je passai une partie de la nuit à méditer aux propos de mon collègue et me fis la promesse d'en parler avec nos deux marchands. Le soir-même, ils avaient été impressionnés par l'opulence manifeste de notre hôte, et semblaient persuadés qu'ils allaient pouvoir nouer un fructueux contrat commercial. Je craignais que leur espoir de richesse les détourne de l'élémentaire bon sens, et lorsque je les retrouvai tous deux à l'heure du midi, je compris qu'il était déjà trop tard.
Pierre et Maric portaient désormais de chatoyantes tuniques de laine jaune vif et je devinai qu'ils avaient dû piocher dans leur stock pour impressionner le seigneur. Cependant leur teint était pâle et leurs yeux rougis, comme s'ils n'avaient pas dormi de la nuit.
À peine étais-je arrivé à table que Pierre me prit à partie.
- Nous avons mûrement réfléchi, et nous allons rester dans ce village quelque temps.
- Pardon ? Tous les deux ? Mais, vos commerces en France ?
Maric prit le relais.
- Nous reviendrons. Il y a ici un véritable potentiel. Le seigneur Vasilescu nous a fait visiter la ville ce matin. Il y a des artisans talentueux, et surtout de l'or !
- Par ailleurs, nos employés continueront de s'occuper de nos boutiques en notre absence, ce n'est pas un souci.
Je les regardai tour à tour, mais ils étaient adultes et indépendants, je n'avais aucun ordre à leur donner.
- Et bien soit, si vous estimez qu'il s'agit là d'une bonne opportunité. Je suis heureux que cette expédition vous ait été profitable.
Leur enthousiasme excessif me mettait mal à l'aise, mais ils ne semblaient pas avoir été ensorcelés et je me voyais mal pointer ma baguette sur eux pour lancer un Finite Incantatem sans preuve tangible.
À table, Lucian Vasilescu m'annonça que la 3e carriole avait été retrouvée au petit matin, mais qu'il n'y avait plus nulle trace des chevaux ou de ses occupants, ce qui ne me rassura guère.
Bien décidé à suivre mon instinct, je rejoignis le quartier des gardes pour y trouver Serge, mon factotum, et il m'informa que notre dernier mercenaire était parti en ville, sans doute pour se divertir. Par désespoir de cause, j'ordonnai donc à Iseult de parcourir la ville en compagnie de Serge et Bérénice tandis que moi-même et Rainier passions l'après-midi au côté du seigneur Vasilescu.
Mes employés avaient pour consigne de mener discrètement l'enquête sur cet étrange village et si possible de se procurer une carte de la région. Plus nous restions ici et plus mon cerveau me hurlait que nous étions en danger, cependant je n'imaginais pas partir en abandonnant mes hommes sur place. Il allait nous falloir des vivres et des chevaux, et puisque nous n'étions désormais plus que 6 à partir, d'une seule caravane.
Lucian Vasilescu se montra aussi jovial que la veille, et nous amena jusqu'à un recoin de la ville que nous n'avions pas remarqué lors de notre arrivée. Par quelque bizarrerie topographique, le sol parfaitement plat s'ouvrait tout d'un coup comme une sorte de gueule béante menant tout droit aux entrailles de la terre. L'entrée était aménagée de manière à permettre à un grand nombre de personnes d'y descendre simultanément et un grand escalier avait été taillé à même la pierre pour rendre la progression plus aisée. Le seigneur Vasilescu s'y était engagé sans la moindre hésitation, et nous décidâmes de le suivre pour comprendre ce qu'il souhaitait si ardemment nous montrer.
Au bout de l'escalier, le chemin se poursuivit dans un vaste couloir éclairé par des torches, mais ce ne fut qu'en pénétrant dans l'immense caverne que nous comprîmes : Si nous n'avions vu ni temple ni église en parcourant la ville, c'est parce qu'elle se trouvait ici, sous terre.
Il était évident que nous étions face à un culte. Plusieurs hommes et femmes se tenaient dans une posture de vénération, tantôt debout, tantôt agenouillés, face à une gigantesque statue. Cette sculpture phénoménale se trouvait contre le mur, mais ses traits étaient si grotesques, si éloignés d'une quelconque anatomie humaine, que je crains un instant avoir absorbé un quelconque hallucinogène. La créature… qui était manifestement l'objet de leur adoration, était vaguement anthropoïde, car elle se tenait sur deux pattes, mais rien dans le reste de son corps ne pouvait s'apparenter à une quelconque bête connue. Son corps semblait écailleux et des griffes prodigieuses pourvoyaient ses membres supérieurs. Dans son dos, de longues et étroites ailes faisaient penser à celles d'un dragon difforme, mais le plus remarquable était sa tête. On aurait dit celle d'une sèche, mais dont les tentacules auraient été empruntées à une pieuvre géante.
Alors que je restai pétrifié face à cette vision surnaturelle, une soudaine clameur monta depuis l'assemblée des fidèles : "Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn ! Lä, Iä, Cthulhu fhtagn !"
Fin du chapitre 9
Cthulhu Hu Hu Hu... 😆
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La rentrée approche. Je ne sais pas encore si je vais me faire arrêter ou pas car il m'est encore vraiment douloureux de marcher et j'ai un peu de mal à imaginer faire cours dans cet état mais ça me ferait grave chier. Je vais encore garder l'atèle jusqu'à la fin de la semaine et je verrais bien. J'ai vraiment envie de reprendre, j'adore mon boulot et je n'ai vraiment pas envie de rater le début de l'année. 😥 Du coup forcément, mon rythme de publication va un peu ralentir, mais rassurez-vous, ça ne dépassera jamais 2 semaines entre chaque chapitre ! 😁 (De toute façon dans le cas contraire je vais me faire harceler XD)
Bref, je pense que j'aurais terminé le chapitre 10 d'ici la fin de la semaine. Accrochez-vous à votre siège, car il sera riche en rebondissements. 😏😈
