Vous avez été plus nombreux que d'habitude à poster un commentaire au dernier chapitre, merci à tous, je vous aime très fort !
RARs :
walidtatroual : Hé ! Je te comprends, j'adore quand Harry prend les choses en main et qu'il se décide à ne plus laisser les autres régir son présent et son avenir ! J'espère que ce chapitre te plaira, une très bonne lecture, des bisous !
Guest : Je prends en compte ton vote :) Je suis contente que le principe te plaise, et je t'avoue que des fois, le cliffhanger est terrible (surtout pour le présent, puisque les intrigues dans le passé sont souvent résolues dans le chapitre en question ou entre les deux chapitres dans le passé qui se suivent), mais je suis certaine que tu vas découvrir ça pour toi même ^^' Des bisous et une très bonne lecture !
adenoide : Mh… Alors, effectivement, Harry ne vieillira pas tant qu'il n'aura pas trouvé un moyen de revenir dans le présent. Mais je pense que je dois clarifier quelque chose : Harry = Harryjames = Salvazsahar = Sal = « Harry ». Ce sont tous la même personne, preuve qu'il a réussi en fin de compte. La chose qu'il te manque à présent, c'est par quel moyen est-il revenu et quand ? Je te laisse sur ça ^^ Et, super ravie que tu aies aimé Harry au dernier chapitre, je l'adore dans cette scène moi aussi ! Je t'embrasse et te souhaite une très bonne lecture !
Lils : Ah oui, le passé alors ? Moi, j'étais plus une fan du présent, notamment pour ce type de scène (chapitre 13), mais ce que j'adore dans le passé, c'est le travail de recherches de l'auteure pour essayer de coller au maximum à la timeline et dénicher le plus d'événements possibles pour les faire tous coller. Il y en a certains qui ne collent pas bien sûr, mais ils sont insignifiants à côté de tout le reste ;) Je suis contente que tu aies aimé voir Fudge se faire descendre ! Et ce n'est pas terminé ! Il en avait bien besoin en tout cas, ce n'est que le début de sa chute ;) Je n'en dis pas plus, je t'embrasse et je te souhaite une agréable lecture !
makiang : Haha, de rien ! J'espère que ce chapitre te plaira aussi même s'il n'est pas aussi à couper le souffle que le précédent (mais en même temps, vu que le 13 est mon préféré, je dirais ça pour n'importe quel chapitre… pour l'instant, vu que la fiction est en cours d'écriture !) Je t'embrasse et te souhaite une très bonne lecture !
Maud : Ahh, c'est donc ça qui t'intéresse ! Ça fait plaisir de voir que le principe plaise, parce que c'était un risque pour l'auteure (et pour moi) ^^ J'espère que ce chapitre sera à la hauteur de tes attentes, je t'embrasse !
Je ne suis pas convaincue par certains passages de ce chapitre...
horror-crux night
Lorsque Harry quitta la pièce, Albus resta paralysé, à fixer la silhouette fuyante de celui qu'il croyait leur sauveur.
Quelque chose n'allait pas avec le garçon.
Albus n'avait jamais vu Harry se comporter comme ça auparavant. Bien sûr, cela faisait aussi quelque temps - quelques mois - depuis la dernière fois qu'il l'avait vu… La dernière fois…
La dernière fois, Harry venait tout juste de remporter le Tournoi des Trois Sorciers et sa première bataille contre un Seigneur des Ténèbres renaissant.
Depuis lors, Albus Dumbledore avait appréhendé l'idée de revoir l'enfant. Il était - évidemment - parfaitement conscient de l'horcruxe qui était logé dans la cicatrice du Gryffondor et il redoutait que celui-ci l'influence d'une manière ou d'une autre maintenant que Voldemort était de retour…
Le procès qui venait de se tenir ne faisait qu'alimenter ses doutes.
Comment ? Comment le garçon avait-il pu s'en sortir sans son aide ? Comment pouvait-il avoir connaissance de tout ça ?
Il l'avait fait amené directement chez Petunia et s'était assuré qu'il n'aurait aucun contact avec le reste du monde magique afin qu'il ne soit pas élevé selon le code propre aux Sang-Purs - et pourtant, c'était à présent tout comme s'il avait baigné dedans depuis sa naissance…
Cet imprévu était inconcevable.
Il souhaitait sincèrement que Harry puisse grandir comme un moldu ou un Né Moldu. Il pensait que si le sauveur du monde sorcier agissait comme tel, les Sang-Purs commenceraient à comprendre leurs erreurs. Il avait espéré les voir se défaire de traditions qui étaient depuis longtemps dépassées, mais voilà qu'à présent, Harry semblait en savoir plus sur la loi et les traditions sorcières qu'il n'aurait jamais dû.
Comment cela s'était-il produit ?
Avait-il fait des recherches avec ses amis ? L'idée même ne l'enchantait pas, mais si c'était effectivement ce qui s'était passé, cela faisait au moins sens. Mais si cette nouvelle soif de savoir reposait sur l'influence de Voldemort, alors…
Albus tenta d'ignorer ses doutes, mais il échoua lamentablement.
Une voix glaciale, un visage impassible, une froide intelligence - Voldemort.
Un abord charmant, un esprit rusé, une attitude parfaite en toute circonstance - Voldemort.
Des connaissances sur tout ce qu'il y avait à savoir, une capacité à influencer les foules et à générer la peur, la loyauté et l'admiration chez autrui - Voldemort.
Le garçon s'était bien trop - peut-être beaucoup trop - comporté comme le faisait le jeune et charismatique Tom Riddle… Voldemort dans toute son ancienne gloire.
Albus frissonna, priant se tromper. Il priait de toutes ses forces pour qu'au Square, quelqu'un ait rompu sa promesse et ait enseigné au garçon comment se tenir et quoi dire, car, s'ils n'y étaient pour rien, il y avait de grandes chances pour que la connexion entre l'horcruxe et Harry commence à se manifester avec une tout autre intensité que celle à laquelle il s'était attendue…
Sa seule consolation demeurait que le garçon n'avait pas connaissance de la loi concernant l'émancipation. Tant qu'il ne réclamait pas le statut que lui offrait son héritage, il serait considéré comme un mineur et resterait, en tant que tel, sous son joug. Et s'il s'était véritablement abandonné à l'horcruxe, alors il lui restait encore quelques options…
Encore fallait-il déterminer si c'était bien l'horcruxe qui lui donnait une telle attitude…
– Ce soir, décida-t-il. Je parlerai aux membres de l'Ordre ce soir. Peut-être que l'un d'entre eux aura vu ou fait quelque chose qui expliquerait les agissements de Harry aujourd'hui…
Et s'ils n'apportaient aucune réponse…
Eh bien… Albus emprunterait ce chemin en temps voulu…
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Lorsque Harry quitta la salle, Fudge était littéralement sur le point d'imploser.
Comment ?
Comment le garçon avait-il réussi à s'en tirer ?
Comment avait-il réussi à faire pencher l'opinion du Magenmagot en sa faveur ?
Il avait été certain de tenir le garçon avec ce sort. Il le fallait ! L'opinion publique ne pouvait pas se raccrocher aux paroles du garçon. Il avait peur d'accepter la vérité sur le retour éventuel de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Les Potter étaient une importante et puissante famille. Leur influence était grande et jusqu'à maintenant, le garçon n'avait rien fait pour remettre en question cet état de fait.
Les articles écrits à son propos l'année précédente n'avaient pas soutenu sa réputation, mais ils n'avaient jamais été de ceux assez scandaleux pour qu'on puisse porter plainte pour diffamation. Puis, à peine âgé de quatorze hivers, le garçon avait reporté le Tournoi des Trois Sorciers, son premier exploit depuis qu'il avait détruit le Seigneur des Ténèbres, encore nourrisson…
Toute la mauvaise presse se perdait derrière les accomplissements dont il s'était acquitté - et même les mauvaises langues publiées à la Gazette en propos de sa prétendue folie n'avaient pas fait diminuer le poids politique qu'il détenait
Une influence qui lui venait tout droit de la famille Potter, des actes perpétrés par James et Lily Potter et de ses propres actions achevées au cours de sa courte vie. La mort de Qui-Vous-Savez, le Tournoi des Trois Sorciers, les rumeurs qui circulaient sur sa supposée confrontation avec un professeur qui tentait de s'emparer de la pierre philosophale et celles qui disaient qu'il avait débarrassé l'école du monstre de Salazar Serpentard…
Même si les deux dernières n'étaient que des rumeurs, la puissance dont le garçon avait fait preuve lorsqu'il était enfant en achevant le Seigneur des Ténèbres et en remportant le Tournoi était bien suffisante pour s'attirer les bonnes grâces de bon nombre de personnes. Le garçon n'avait plus qu'à se rendre à la session du Magenmagot de janvier à l'heure où les nouveaux Lords seraient introduits aux yeux du reste du monde et il gagnerait assez de pouvoir pour mettre à mal sa position de ministre de la magie. Le garçon lui-même était peut-être trop jeune pour lui succéder à son poste, mais avec son influence et son pouvoir, il serait capable d'aider Albus Dumbledore dans sa volonté à devenir le prochain ministre. Et il y parviendrait, sans le moindre doute. Fudge serait incapable de maintenir son poste s'ils joignaient leurs efforts…
Toujours est-il qu'il ne leur céderait rien sans se battre.
Il avait beaucoup travaillé pour obtenir ce poste. Il vivait pour cette position.
Il ne la leur céderait pas.
Il y avait encore une chose qu'il pouvait faire pour contrer leur prochaine offensive…
– La Gazette du Sorcier ! s'exclama-t-il avant de plonger dans les flammes qui léchaient l'intérieur de sa cheminée.
Une petite visite à la Gazette et il pourrait être assuré que la réputation du garçon ne s'en relèverait pas cette fois-ci…
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Lorsque Amelia Bones retourna à son bureau ce jour-là, elle espérait sincèrement pouvoir profiter d'une soirée au calme. Le procès l'avait littéralement vidée de toute son énergie. Elle ne savait pas bien ce qu'elle devait penser des événements récents, mais ce dont elle était certaine, c'était que Fudge avait encore baissé dans son estime.
Tout d'abord, parce qu'il avait empêché Mafalda Hopkirk de faire ce qu'elle avait à faire en traînant l'héritier Potter devant la cour du Magenmagot, puis parce qu'il avait fichu en l'air toute l'audience en négligeant maintes lois, celles-là mêmes qu'il avait un jour juré de suivre et de faire appliquer à la lettre. Et l'héritier Potter en avait eu conscience depuis le début.
Amelia avait la nette impression qu'il avait joué avec eux pendant toute la durée du procès.
Et moi qui pensais que le garçon était tout ce qu'il a de plus Gryffondor, s'amusa-t-elle en repensant aux paroles de sa nièce lorsqu'elle avait montré un certain intérêt pour Harry Potter. À l'époque, ça n'avait rien eu été de plus que de la simple curiosité face à ses interrogations. À présent, elle ressentait l'envie profonde d'en apprendre davantage sur lui.
Si ce garçon est vraiment un Gryffondor, il a dû recevoir de l'aide, pensa-t-elle en s'asseyant derrière son bureau. Un Gryffondor n'aurait pas réalisé une telle chose dans son coin…
Sauf si le Gryffondor en question était un Serpent dans la peau d'un Lion depuis le début…
Une fois de plus, Amelia se repassa les événements de la matinée en tête.
Le garçon avait joué avec eux, mais il l'avait fait en respectant la vérité telle qu'il la connaissait, une prouesse que même Lucius Malfoy n'aurait pas pu accomplir…
Amelia soupira et plongea son visage entre ses mains, tentant d'oublier qu'elle avait dévoré du regard le bout de parchemin qui était maintenant innocemment couché sur son bureau.
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Voulez-vous être tenue pour responsable d'un autre procès d'innocent entrepris avec déloyauté ? Il n'y a pas que des Potter qui se retrouvent accusés à tort au-dehors - après tout, il y a encore un Black en cavale.
Parfois, il suffit de regarder une seconde fois.
Et parfois, il vous faut vous comporter comme un Serpent pour obtenir justice.
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Elle cligna des yeux, mais le parchemin ne s'évapora pas sous ses yeux incrédules.
Un autre innocent ?
Un Black en cavale ?
Se comporter tel un Serpent ?
– Décidément, ce n'est pas mon jour, constata-t-elle avant de ranger le parchemin dans un tiroir.
Elle n'avait aucune envie de s'embêter à essayer de déchiffrer des énigmes pareilles pour l'heure.
– Ça attendra bien demain, se dit-elle à elle-même. Je rentre, pour aujourd'hui.
Et sur ces pensées, elle quitta son bureau, n'imaginant pas un seul instant que ce bout de parchemin prendrait tout son sens dans le futur.
Il lui faudrait encore plus de temps avant de saisir le sens tordu dudit message…
.
Il faisait nuit au 12 Square Grimmaurd. Et alors que les enfants avaient été envoyés se coucher il y a déjà quelques minutes, les adultes étaient tout sauf endormis.
Au contraire, de plus en plus de personnes pénétraient silencieusement dans la maison pour aller s'entasser dans la cuisine. Le dernier arrivant fut Albus Dumbledore en personne. Il referma la porte et la verrouilla derrière lui avant d'ajouter quelques protections les empêchant d'être espionnés.
– Alors, dites-nous Albus, comment s'est passé le procès ? s'enquit Molly Weasley. Le garçon nous a dit qu'il avait été blanchi de toutes accusations, mais il ne nous en a pas raconté plus.
– Oui, ça m'intéresse aussi, soutint Maugrey, maussade. Est-ce que ton influence a été suffisante pour que le gamin s'en tire ?
Albus Dumbledore soupira. Il n'était pas certain de la manière d'annoncer aux personnes devant lui que le garçon s'était blanchi de toutes les charges par lui-même. Par Merlin, Albus lui-même n'était pas certain d'avoir compris comment il avait réussi si bien ce tour de passe-passe devant l'ensemble du Magenmagot qu'ils en étaient arrivés à devoir le laisser s'en aller après qu'il leur ait fourni des souvenirs mettant en scène les preuves qu'ils leur fallaient.
Le garçon était un Gryffondor, par Merlin ! Comment avait-il abouti à une approche si Serpentard - esque ?!
– Ça ne s'est pas passé comme je m'y attendais, avoua-t-il finalement, soupirant. Maugrey et les autres le fixèrent simplement, dans l'expectative.
– Donc, ce n'est que grâce à la chance qu'il a pu être blanchi ? demanda Maugrey. Ils n'ont pas accepté le témoignage d'Arabella ?
– Non, répondit Albus, secouant la tête. Je n'ai pas eu l'occasion de demander à Arabella d'entrer.
– Alors comment…, tentant Arthur Weasley cette fois-ci.
– Je n'ai pas été autorisé à être témoin de la défense, dit Albus, d'une voix fatiguée.
– Fudge vous en a empêché ?!
Nombre de protestations s'élevèrent.
– Non, Harry l'a fait, reprit-il.
– Pourquoi ?! s'insurgèrent de concert les voix - toutes sauf une. Sirius Black était assis sur sa chaise, riant à gorge déployée.
– Il vous a rejeté lorsque vous avez tenté de sauver sa tête ? Et il s'en est sorti tout seul ?! Magnifique ! rit l'animagus, presque aboyant. C'est magnifique !
Albus jeta un regard courroucé en direction de l'aîné des Black avant de reprendre.
– Je ne sais pas moi-même, dit-il. Il m'a empêché d'interférer et ensuite, il a simplement… fauché… fauché le ministre avec ses propres lois…
Les autres le regardèrent, incrédules.
– Il a utilisé la loi pour se défendre ? vérifia Maugrey.
– Oui, répondit Albus. Il y en avait aussi certaines dont je n'avais jamais entendu parler. Il n'était pas le moins du monde effrayé de se tenir devant eux et pour finir, il a réussi à les amener à le laisser leur montrer ses souvenirs.
– Il savait qu'on pouvait faire ça ? s'enflamma Maugrey, plus que surpris.
– De toute évidence, c'est le cas, et il l'a exploité de manière impressionnante, répondit le directeur, le ton plus sérieux. Qu'a-t-il fait depuis son arrivée ?
Les Weasley et Sirius se jetèrent des regards.
– Il a nettoyé la maison avec nous, sortit finalement Molly. Et quand il ne nous aidait pas, il était toujours en compagnie de Ron et Hermione. Une fois, je l'ai vu dans la bibliothèque en train de faire ses devoirs… pourquoi ?
Albus soupira. Il avait espéré que Molly et les autres aient vu Harry planifier sa prestidigitation, mais ce n'était apparemment pas le cas.
Il avait même désiré entendre que quelqu'un avait aidé Harry à faire tout ça - parce que si personne ne l'avait fait, il n'avait aucune idée de la manière dont Harry avait achevé son jeu de dupes. Et c'était une pensée absolument terrifiante. Comment… quand est-ce que Voldemort lui était-il venu en aide ?! La connexion était-elle assez ouverte pour qu'Harry puisse accéder au savoir de Voldemort ?!
– Je me demande simplement quand il a pris le temps de se préparer pour l'audience, répondit-il finalement. Maugrey ne le quitta pas des yeux, mais ne commenta pas ce qu'il vit avant que la réunion ne touche à sa fin et que les autres se furent éclipsés chez eux ou dans leurs chambres.
– Tu redoutes quelque chose, Albus, constata Maugrey, le fixant toujours aussi intensément.
Le directeur de Poudlard poussa un soupir, décidant après un moment de céder une part des informations qu'il détenait.
– Le garçon possède une connexion le reliant à Voldemort, dit-il d'une voix murmurant.
– Et tu as peur qu'il ait réussi à s'en sortir parce qu'il avait des informations que le Seigneur des Ténèbres lui avait fournies, conclut Maugrey.
– Oui.
– Je m'occupe de le surveiller, affirma l'ancien Auror. S'il a réellement accès à l'esprit du Seigneur des Ténèbres, nous le saurons tôt ou tard.
– Je te remercie, mon ami.
Et sur ces mots, ils quittèrent également le quartier général, ne surprenant pas la petite créature qui apparut dans la cuisine et retira un minuscule magnétophone moldu du dessous de la table.
.
Tandis que l'Ordre du Phénix tenait sa réunion dans la cuisine, dans une autre pièce inutilisée de la maison, deux autres personnes étaient toujours bien réveillées.
La pièce était vide et étriquée.
Un jour, ce fut certainement un endroit qui servait à ranger les produits d'entretien et d'autres choses peu utilisées quotidiennement. Mais aujourd'hui, on allait l'utiliser pour une tout autre tâche.
Les runes, hiéroglyphes, pentagrammes et cercles peints sur les murs, le plafond et le sol laissaient facilement supposer son nouvel usage : elle avait été changée en chambre de rituels.
Et se trouvaient au milieu de la chambre deux objets posés sur le sol.
– Écarte-toi, Reg, murmura une voix et Regulus Black qui venait tout juste de placer les objets au cœur du cercle central se retira jusqu'à se trouver au milieu d'un cercle peint sur le sol juste devant la porte. Commençons.
Subitement, les runes brûlèrent sous des flammes bleues. L'instant d'après, elles disparurent et avec elles, le peu de bruit qu'on pouvait discerner depuis l'extérieur de la pièce.
Puis, la psalmodie débuta.
Regulus lui-même observa la scène depuis sa place sécurisée hors du cercle rituel. Il avait déjà vu ça auparavant, mais il était toujours incapable de détourner les yeux.
La première fois remontait à presque dix ans lorsque l'homme en face de lui avait fait disparaître le premier horcruxe qu'ils avaient trouvé. À l'époque, il ne savait pratiquement rien de cet inconnu. Il venait à peine de se réveiller après un coma magique qui avait duré six longues années.
Il ne savait rien de lui si ce n'est qu'il l'avait sauvé d'une mort certaine en 1979 avant de prendre soin de lui jusqu'à ce que la potion ait quitté son système et qu'il reprenne connaissance.
Il contempla l'autre - il y a dix ans encore, il l'aurait appelé un homme, mais à présent, il n'atteignait pas même son épaule - dessiner des runes à l'aide du bâton brillant de mille feux qu'il tenait entre ses mains. Puis, soudain, ses yeux prirent la même teinte brillante. Ils s'éclairèrent comme s'ils se gorgeaient d'étoiles solaires émeraude, leur lumière caressant la surface des objets qu'il était sur le point de démanteler.
Regulus n'avait jamais vu le sorcier user d'une telle technique. L'air était lourd et étranger. La magie qui s'écoulait des runes semblait plus légère, plus primitive et bien différente de celle à laquelle Reg était habitué.
La première fois qu'il l'avait vu détruire un horcruxe, Regulus avait été absolument stupéfié. Aujourd'hui encore…
Il ne put détourner le regard, même lorsque la lumière émise par les runes et les lignes du pentagramme commencèrent à scintiller à lui en faire mal aux yeux. Céleste, c'était bien la seule chose qui lui venait pour décrire ce qu'il voyait.
Le chant scandé dans une langue que Regulus ne pouvait pas placer arriva à une halte et de doux sifflements pénétrèrent le silence.
Un nuage noir se déversa des deux objets, envahissant le cercle central. Le nuage tenta de prendre une forme différente, mais une lumière aveuglante l'en empêcha.
La psalmodie reprit, cette fois gorgée de sifflements et de mots qui sonnaient comme de l'arabe.
L'épuration.
La première fois qu'il en avait été témoin, il avait presque cru que l'homme en face de lui souhaiter invoquer une émanation plus maléfique que celle qui les accablait déjà. Cette fois-ci, il en savait davantage.
Au moment même, des flammes noires et vertes explosèrent en dehors des deux objets et s'attaquèrent au nuage charbonneux. Un cri suraigu s'éleva dans la pièce lorsque les flammes embrasèrent l'aura malfaisante, puis le nuage disparut sous les flammes.
Cela prit encore quelques minutes avant que ce brasier peu naturel ne s'éteigne laissant derrière lui la coupe de Poufsouffle et le médaillon de Serpentard en parfait état.
Le garçon exhala et désactiva les runes et le cercle runique. Il tomba à genoux, complètement vidé.
Regulus quitta le cercle et courut à ses côtés.
– Tout va bien ? s'alarma-t-il.
– Ça ira. Juste un peu fatigué. Tu me raccompagnes jusqu'à mon lit ?
Regulus soupira, soulagé que le garçon se porte bien.
– Laisse-moi nettoyer ça et je t'y emmène tout de suite après, dit le vert et argent.
Il conjura un linge et un peu d'eau et commença à frotter les runes et autres hiéroglyphes sanglants peints sur le corps de Harry.
– Merci, murmura le garçon lorsque Regulus eut terminé. Je déteste ce rituel. Pour les autres, le sang s'évaporerait une fois arrivé à son terme. Je ne comprends pas pourquoi il n'en est pas de même avec celui-là…
– Peut-être parce que tu détruis quelque chose ? imagina Regulus.
Harry examina les objets en face de lui.
– Peut-être, dit-il et il se mit sur ses pieds avec l'aide du cadet des Black. Peut-être.
Regulus ouvrit la porte et s'immobilisa pour écouter. Pas un bruit.
Silencieusement, ils retournèrent dans la chambre qu'Harry partageait avec Ron. Regulus entrebâilla la porte et vérifia à l'intérieur. Ron dormait à poings fermés ; rien à craindre de ce côté-là. Ils entrèrent et Regulus aida Harry à s'allonger.
– Merci, dis Harry et Regulus émit un rire sourd.
– C'est toi qui as fait tout le travail. Te ramener à ton lit, il n'y a rien de plus facile.
Harry roula les yeux.
– Quoi que tu en dises, cela te vaut tout de même un « merci ».
Reg se fendit d'un sourire.
– Dors, Harry. Nous ne voudrions pas réveiller Ron.
– Certainement, répondit Harry, bâillant, et il ferma les yeux. Fais disparaître les reliques, tu veux bien ?
– À ton service.
– Et tu ferais mieux de retourner aux ombres, toi aussi.
– Évidemment.
Harry bâilla une nouvelle fois.
– Dors, Harry.
– « une petite seconde.
Et sur ces mots, le garçon ferma les yeux et s'endormit.
Regulus observa momentanément celui auquel il avait promis son assistance. À présent qu'il dormait, il paraissait parfaitement inoffensif. Regulus lui retira ses lunettes du nez et les plaça sur la table de chevet.
Il exhala un soupir.
Un enfant. Il était le dévoué d'un enfant. S'il ne savait pas déjà qu'il était plus âgé qu'il n'y paraissait, il aurait du mal à raisonner son choix.
Il secoua la tête.
– Ainsi s'entame le début de la fin, murmura-t-il en soupirant.
Il secoua une fois de plus la tête.
Nous verrons bien ce qu'il restera de la superbe de ses ennemis une fois sa victoire assurée…
Il quitta la pièce et dissimula ce qu'il restait des horcruxes avant d'aller se coucher à son tour.
