RARs :

lesaccrosdelamerceri : Douloureux pour Sal de revenir au château, d'une certaine façon, c'est certain, mais il revient également dans l'endroit qu'il considère le plus comme son foyer, et ça ne doit pas être oublié. Après tout, ce château contient l'âme de ses pères et de ses amis, c'est un endroit qui ne change pas avec le temps, un endroit où se retrouver ;) Plein de bisous et une très bonne lecture !

Pims10 : Haha, très contente que la création de Poudlard, ou du moins son inauguration en temps que tel t'ait plu.e ! Retour dans le présent, j'ai hâte de savoir ce que tu penses de Ron et Hermione ! Des bisous et une bonne lecture !

CutieSunshine : Ça c'est clair, Sal est dans le déni XD Je pense qu'après ça, il ira où le vent l'emmène sans plus jamais essayer d'éviter quoi que ce soit XD Des bisous et une bonne lecture !

adenoide : C'est une boucle temporelle dont il s'agit, donc Salvazsahar = Sal = Salazar = Harry. Une bonne lecture !

Elwenn Snape : Comme toi, j'aime beaucoup l'idée qu'il cache les dortoirs, quel génie ! J'aurais fait de même je pense, et quel ruse ! On ne verra pas la construction du reste du château, mais je t'assure qu'il y a suffisamment de quoi te mettre sous la dent avec ce qui arrive pour que cela ne te manque pas ;) Des bisous et une bonne lecture !

aurel8611 : Je suis trop contente que ça te plaise ! J'aime l'idée que le château n'ait pas été construit pierre par pierre, cela me semblerait un peu invraisemblable… long… étrange ? Retour dans le passé ici, dis moi ce que tu penses de la relation entre Harry et "ses" meilleurs amis ! Des bisous et une bonne lecture !

Melodie Zik Spirit : Haha, ne t'inquiète pas, Twist n'a pas fini de faire rouler des têtes ! Il a encore beaucoup à dire au public avant que Sal ne prenne la suite en direct cette fois-ci ! J'espère que ce chapitre sera également à ta convenance, des bisous et une bonne lecture !

Yami Shino : Olala, désolée, mais ton "m'est avis" m'a tellement fait sourire ! Et ça, c'est parce que je suis en train de lire Le seigneur des anneaux et Samwise Gamgee utilise sans arrêt ce "m'est avis", c'est adorable-euh ! Pardon, pardon, revenons-en à la fiction ^^ Donc, tu as sans doute raison pour Sal, les générations qui ont suivi celle des Fondateurs n'ont pas dû comprendre ce qu'il s'est passé ou du moins ne l'ont pas bien interprété ;) ;) J'en ai déjà trop dis, haha ! Je t'embrasse fort et je te souhaite une bonne lecture !

Mama-Milie : Haha, je suis du même avis, bien que j'ai déjà lu des histoires où effectivement, ils inventent tous à partir de rien, cela semble un peu invraisemblable et cela leur aurait prit encore plus de temps que cela ne leur en a pris ici (et ça a déjà été super long !) Je t'embrasse fort et je te souhaite une bonne lecture ! (Dis-moi ce que tu penses de Ron et d'Hermione !)

Yukyo01 : Trop ravie que l'histoire te plaise :D La suite promet ! Retour dans le présent, dis-moi ce que tu penses de la relation entre Sal et ses deux "meilleurs amis" ! Des bisous et une très bonne lecture !


PS : Le Parselan désigne la manière de nommer le Fourchelang à l'époque de Myrddin. Quant j'accorde, cela donne donc la langue parselane.


Harry

Hermione Granger était en proie aux tourments.

Habituellement, à cette époque de l'année, ses principales inquiétudes tournaient autour des cours, des nouveaux professeurs, des devoirs et de son apprentissage. En temps normal, elle agirait comme chaque année pour faire face à cette inquiétude : une liste de tout ce qu'elle aurait à apprendre, pour ensuite pouvoir créer un emploi du temps de manière à organiser ses journées.

Pourtant, cette année était différente des autres.

Bien sûr, elle s'inquiétait toujours pour les cours, les nouveaux professeurs, les devoirs et pour son apprentissage, mais tout ça était passé au second plan en faveur de… de Harry.

Quelque chose n'allait pas chez lui, et Hermione était folle d'inquiétude à son propos.

Lorsqu'elle l'avait revu pour la première fois de l'année, cela lui était totalement passé au-dessus de la tête.

Ça lui avait pris des semaines avant de comprendre que quelque chose était différent. Diffèrent... pas forcément problématique, juste différent.

Ce furent en fait de petits détails qui accrurent son inquiétude.

Harry avait soudainement oublié qu'elle détestait les choux de Bruxelles… et il n'avait, jusque-là, jamais négligé ça. Et ce, depuis leur première année.

Harry était calme la plupart du temps, alors pourquoi ses lettres en début d'été avaient-elles été si explicitement venimeuses ?

Harry attendait que Mrs. Weasley ou Sirius aient fini de parler avant de poser une question - Hermione ne l'avait jamais vu patienter avant de s'immiscer dans une conversation pour donner son propre point de vue.

Puis, il y avait l'élément le plus inquiétant de tous : Harry avait cessé d'exiger des réponses. Oh, évidemment, il insistait toujours qu'on l'informe de ce qu'il se passait… mais il avait arrêté de l'exiger directement. À la place, il se contentait de demander poliment, jusqu'à avoir tellement usé sa victime que celle-ci finissait inévitablement par lui donner ce qu'il était venu chercher, pour se débarrasser de lui.

Oui, il y avait sans le moindre doute quelque chose de différent chez Harry, et Hermione en était morte d'inquiétude. D'autant plus qu'elle n'arrivait pas à trouver la raison de cet effrayant développement.

Évidemment, Hermione avait bien une hypothèse pour l'expliquer - deux ou trois en fait - mais elle ne pouvait être certaine d'avoir raison sur aucune de ses suppositions et cela la rendait vraiment folle.

Elle espérait que ce n'était que la transition de Harry vers l'âge adulte, mais elle avait également peur qu'il y ait autre chose derrière ce revirement. Elle craignait que Harry ait changé à cause de l'attaque des Détraqueurs ou à cause de la mort prématurée de Cédric - et aucune de ces deux raisons n'étaient de bonnes motivations pour la transformation de Harry.

Si c'était l'attaque des Détraqueurs qui l'avait causé, alors Harry pourrait s'en sentir responsable et s'en vouloir d'avoir mis son cousin en danger. Il pourrait aussi tenir Dumbledore et l'Ordre pour responsables car ils ne l'auraient aussi bien protégé qu'ils l'auraient dû - peu importait laquelle des deux solutions était vraie, Hermione ne lui souhaitait ni l'une, ni l'autre. Harry avait besoin d'adultes auxquels il était certain de pouvoir faire confiance. Si cette attaque avait détruit sa confiance envers Dumbledore et l'Ordre, Hermione avait bien peur qu'Harry perde le sens des réalités et se laisse aller aux Ténèbres.

Si son changement d'attitude était dû à Cédric, et Hermione était à cent pour cent sûre qu'il se tenait pour responsable de l'incident, cela pouvait le mener à surcompenser lors de la prochaine situation périlleuse dans laquelle il se retrouverait. Risquant en fin de compte de l'achever. Ou, cela pouvait aussi le mener à l'éreintement pur et simple dû à son manque de sommeil et au fait de se consacrer entièrement à ses études, et à plus rien d'autre - d'autant plus en cours de Défense. Hermione était certaine que si cela arrivait, Harry ne tiendrait même pas jusqu'à Halloween.

Ces deux hypothèses pouvaient être l'une comme l'autre la raison du changement soudain de comportement chez le garçoni, et que ce soit la première ou la seconde, ça n'annonçait rien de bon pour Harry.

Et, à cause de tout çela, au lieu de s'inquiétait pour les cours à venir, les nouveaux professeurs, les devoirs et son apprentissage, Hermione épiait désespérément Harry, tout en se minant pour lui.

Ce dernier, de son côté, semblait ne pas du tout s'apercevoir qu'on l'espionnait. Il continuait ses journées comme si de rien n'était.

Il s'installait avec eux dans la Grande Salle - tout comme la veille et toutes les années depuis la première -, il allait en classes avec eux - son niveau n'avait pas augmenté. Il gribouillait toujours en Histoire de la Magie, il regardait toujours par la fenêtre la plupart du temps en Métamorphose. Il prenait toujours son temps pour essayer un nouveau sort en Sortilèges, comme il l'avait toujours fait. Il grognait toujours à la seule mention des devoirs qu'ils devaient rendre et il détestait toujours la Divination avec passion.

Si ce n'était que ça, Hermione ne ce serait pas autant inquiétée. Bien sûr, elle avait commencé à s'agiter lorsqu'il avait montré une complète perte de mémoire sur des détails comme ses préférences, mais ce qui l'avait véritablement déconcerté avait été la chose suivante : l'incapable des potions Harry Potter savait à présent brasser.

Et la question qui se posait était : comment ?!

Lorsqu'elle le lui avait demandé, il lui avait dit qu'il avait mémorisé le livre de potions. Alors, elle lui avait enlevé son grimoire et l'avait interrogé. Harry ne lui avait pas menti : il l'avait véritablement mémorisé. Mais il y avait aussi des choses qu'il ne pouvait pas expliquer avec cette simple excuse. Comme la manière dont il avait appris à découper les ingrédients avec autant d'aisance. Comme les choses qu'il avait ajoutées dans le détail et qui n'étaient pas inscrites dans le livre.

Hermione en avait vérifié certaines, sûre que Harry avait fait au moins une erreur, mais elle avait découvert que l'effet des ingrédients que Harry avait ajoutés à la potion qu'il avait réalisée la simplifiait grandement…

La seule explication à laquelle Hermione avait abouti était que Harry avait reçu des cours pendant les vacances d'été.

– Ron ? dit-elle après que Harry se soit excusé pour se rendre à la Bibliothèque afin de commencer la dissertation de Sortilèges.

– Quoi ?

– Tu ne trouves pas que… Harry se comporte… un peu bizarrement ? demanda-t-elle, nerveuse.

Ron fronça les sourcils.

– Qu'est-ce que tu veux dire par « bizarrement », Hermione ? lui retourna-t-il.

– Eh bien… Il a complètement oublié que je détestais les choux de Bruxelles… Il parle de manière civile avec Malfoy… Il s'en sort en potions… Il…

– Euh… c'est bon, je crois que j'ai compris, l'interrompit Ron en haussant les sourcils. C'est vrai. Tu as raison. Il est différent… mais ce n'est pas une si mauvaise chose, si ? Je veux dire… c'est toujours le même aussi, non ?

– Je… suppose, répondit Hermione de façon hésitante.

– Écoute, fit Ron lorsqu'il perçut son incertitude. Harry est toujours pareil en classe, sauf en potions, c'est vrai. Il perd toujours aux échecs contre moi et je suis sûr qu'il est toujours prêt à tout pour ses amis.

– Tu as raison.

Cette fois-ci, Hermione poussa un soupir.

– Mais ses changements me mettent quand même un peu mal à l'aise. Comment pouvons-nous être sûrs qu'il ne s'est rien passé durant l'été qui aurait pu causer ces revirements ? Comme les Détraqueurs, par exemple ou la mort de Cédric, ou le retour de V… Voldemort ? Comment pouvons-nous affirmer que ces changements ne se produisent pas parce qu'il essaie de continuer d'avancer malgré ce qui s'est passé et se force à oublier ? Je ne veux pas perdre notre ami simplement parce qu'il n'arrive pas à faire face !

– Il n'agit pas comme s'il avait des problèmes, contra Ron.

– Et tu penses vraiment qu'on le verrait directement s'il en avait ?

– Euh… je suppose que non.

– Cette soof de savoir reminte deja a la dexuieme année, tu sais, lorsque toute l'école s'est retournée contre lui. Et l'année dernière, c'était exactement le même numéro. Je ne sais pas combien de fois il a lancé le sort Accio pour enfin parvenir à le maîtriser, mais ce dont je suis certaine, c'est qu'il ne s'est pas entraîné que lorsque j'étais avec lui. Et, je ne parle même pas du Patronus en troisième année. Là aussi, il s'est poussé dans ses retranchements après que les Détraqueurs l'aient affecté une fois de trop !

– Tu penses que…

– Que Harry en fait encore plus depuis que Voldemort est revenu, oui. Peut-être qu'il se sent coupable pour la mort de Cédric. Peut-être que c'est à cause des Détraqueurs… Je ne sais pas exactement pour quoi, mais je suis presque sûre qu'il y a une raison pour qu'il se mette autant à travailler, et je suis certaine que cette fois-ci, il nous la cache, et cela m'inquiète, Ron.

– Et… qu'est-ce qu'on devrait faire, alors ?

Hermione hésita lorsqu'elle fut confrontée à cette question.

– … Je n'en sais rien, dit-elle. Peut-être… peut-être que nous devrions en parler avec un adulte… comme le professeur McGonagall… ou même avec professeur Dumbledore…

Ron roula les yeux.

– Ne sois pas stupide, Hermione. Ce n'est pas assez grave pour aller s'en plaindre auprès d'un adulte.

– Et qu'est-ce que tu penses que nous devrions faire, toi, alors ?

– Peut-être... lui donner du temps ? Après tout, si c'est Cedric, cela va prendre un peu de temps avant qu'il passe à autre chose. Je n'arrive même pas à imaginer comment on peut se sentir après avoir vu un ami être tué sous ses yeux…

– Mais… ce ne serait pas mieux s'il avait quelqu'un à qui parler ?

Ron secoua la tête.

– Laissons-lui un peu de temps. Si ça n'avance pas, nous irons voir un adulte. Mais pour l'instant, il ne faut pas oublier que Harry est notre ami. Nous devrions essayer de lui en faire nous en parler. Hé, c'est peut-être juste lui qui a décidé qu'il était temps pour que certaines choses changent, ça tombe, non ?

Hermione poussa un soupir et plongea sa tête dans ses mains.

– "D'accord," murmura-t-elle, décidant finalement de suivre le conseil de Ron et d'attendre encore un peu. "Mais si ça tourne mal, nous irons voir le professeur Dumbledore," décida-t-elle. Ron haussa simplement les épaules et se releva, prêt à chercher quelqu'un avec qui disputer une énième partie d'échecs.

.

Pendant ce temps-là, Harry arpentait tranquillement les couloirs de Poudlard, mais la vérité était qu'Harry ne flânait pas vraiment. Il marchait le long des barrières de protection et en suivit les extrémités jusqu'à ce qu'il ne soit plus visible depuis le château, puis il s'arrêta.

Là-bas, juste au bord des barrières, Harry sortit son bâton magique et lui rendit sa taille d'origine.

Certes, Harry aurait parfaitement été capable d'user d'une de ses baguettes pour faire ce qu'il s'apprêtait à faire, mais, pour lui, son bâton représentait quelque chose d'autre. Alors que les baguettes étaient comparables à un bon outil de support, le bâton était comme une extension de son bras, et c'est dans cet objet qu'il mettait toute sa confiance.

Ainsi, après avoir agrandi son bâton, il dessina avec quelques runes et hiéroglyphes sur le sol meuble le long de la ligne invisible avant de les activer.

L'espace d'un instant, seule la forêt était visible derrière les protections, celui d'après, les barrières se manifestèrent de manière concrète et distincte.

Le dôme qu'il avait créé était enveloppé par une bulle aux couleurs chatoyantes, couvertes de caractères chinois, de hiéroglyphes et de runes Parselanes. La construction incandescente se coula dans les barrières elles-mêmes et les enlumina.

Mais, au lieu de la spirale et du tourbillon de couleurs de ladite bulle, les barrières étaient d'un gris pâle mélangé à quelques étincelles aux tons délavés, ici et là. Il y avait aussi quelques runes mal gravées dans la masse et certaines parties des barrières étaient transparentes ou ternes.

Harry fronça les sourcils.

Les protections auraient dû rejaillir pleines de puissance et de couleurs, mais, au lieu de ça, elles avaient l'air blafardes et sur le point de se briser.

– Où sont les barrières spirituelles ? murmura Harry. Et où sont les protections des Fondateurs ? Elles ne peuvent pas s'être détériorées !

Et elles n'auraient pas dû.

Des protections spirituelles comme celles rattachées au château duraient pour l'éternité et les barrières de sang que les Fondateurs avaient ajoutées n'étaient pas très loin derrière. Une question se posait donc : où se trouvaient-elles ?

Il trouva la réponse lorsqu'il commença à éplucher le reste des protections. Celles des Fondateurs avaient été drainées par d'autres barrières posées de la façon la plus stupide possible. La personne les ayant embranchées n'avait certainement aucune idée de comment une barrière devait être créée. Et, au lieu de les construire sur une base runique ou de sang, elles avaient tout simplement été mises par-dessus celles déjà existantes - c'est ainsi qu'on arrivait à drainer d'ancestrales protections au profit de nouvelles mal ajustées.

Aucune barrière ne pouvait exister sans la présence d'un support de base ; du sang ou bien encore la mort d'une personne - ce qui était la base spécialement établie pour les barrières spirituelles.

Une barrière construite à partir de rien chercherait aussitôt un support de remplacement. En général, le résultat s'avérait tomber sur un sorcier ou une sorcière morte, puisque celui ou celle-ci se trouverait être les premières bases adéquates. Néanmoins, Poudlard avait toujours possédé des protections importantes, alors, au lieu de faucher la vie du lanceur de sorts, les protections nouvellement créées s'étaient immédiatement attachées aux anciennes barrières de sang, drainant ainsi une bonne partie de leur pouvoir.

– Il va falloir que j'étudie ça de plus près pour voir si je peux les rompre, marmonna Harry pour lui-même. Il lui fallait simplement savoir si leur destruction aurait des effets négatifs - un contrecoup - ou s'il pouvait s'y mettre sans risque… Et, ensuite, je pourrais réactiver les barrières spirituelles.

Cette fois-ci, il soupira. Il n'était pas certain de ce qui avait causé la désactivation de ces dernières, mais il pouvait émettre l'hypothèse que cela avait dû se produire lors de la mise en place des dernières protections en date. Les barrières de ce type était plus ou moins sentientes, à un certain niveau, particulièrement celles de Poudlard, et elles se seraient désactivées d'elles-mêmes avant d'être atteintes.

Harry poussa un grognement.

– Ça promet un paquet de nuits blanches et encore plus de travail…

Mais d'abord, décida-t-il, il devait trouver toutes les protections qui avaient été ajoutées avec le temps - et notamment la pire d'entre toutes qui se trouvait au-dessus de tout cela.

– Beaucoup de travail, sans le moindre doute, gronda-t-il avant de relâcher les runes.

Les barrières furent de nouveau invisibles à l'œil nu. Bien entendu, il avait été le seul à voir l'activation et la désactivation des barrières - cela n'aurait apporté rien de bon qu'on le surprenne si près d'une telle apparition, après tout. Pour tous les autres résidents actuels du château, cela avait été aussi visible que ça l'était pour lui à l'instant présent…

– La bibliothèque, décida-t-il après avoir rapetissé et rangé son bâton. Le grimoire concernant les détails du champ de force devrait toujours s'y trouver… et si le charme ne s'est pas effrité, il y serait inscrit toutes les barrières ajoutées au fil du temps.

Il pénétra le château sans croiser personne et retourna à la bibliothèque… bien qu'il n'y ait pas mis les pieds depuis son arrivé. Il avait averti Ron et Hermione qu'il y serait il y a un petit bout de temps déjà.

Après y être entré, il s'installa et commença à rédiger l'un de ses devoirs comme s'il y était depuis déjà plusieurs heures.

Il n'avait manqué à personne - c'était l'avantage de dire à ses deux « meilleurs » amis qu'il s'y rendait pour travailler. Hermione ne le dérangerait sous aucun prétexte vu qu'elle était bien trop heureuse qu'il prenne le temps d'étudier, et Ron n'était pas près de l'approcher s'il faisait exactement ce qu'il avait dit qu'il ferait. Ainsi, personne ne remarqua qu'Harry Potter avait disparu durant trois bonnes heures avant de réapparaître dans le château.

Tout d'abord, Harry prit le temps de rédiger un premier jet pour son devoir de Potions - il ne feuilleta même pas ses bouquins pour ce faire, car, de toute manière, il n'en avait pas besoin pour exceller dans la matière. Lorsque dix minutes plus tard il eut achevé d'écrire son brouillon, il estima que ce serait suffisant pour convaincre n'importe qui qu'il avait travaillé dur à la bibliothèque, et il tourna son attention vers les choses qui le préoccupait réellement.

– Voyons voir… les protections, les protections, se dit-il. Il se releva et amorça ses recherches dans la bibliothèque pour trouver le livre exact qu'il cherchait. Normalement, ce dernier était gardé dans la Réserve de la bibliothèque, et il y pénétra comme s'il n'y avait absolument pas de barrières l'en empêchant habituellement, mais à sa grande consternation, quelqu'un l'avait déjà emprunté. Il soupira. Il savait que quiconque ayant ce livre entre les mains serait dans l'incapacité la plus totale de le lire, mais il ne se sentait pas du tout à l'aise à l'idée que quelqu'un l'ait récupéré.

Il y avait une bonne raison pour qu'on appelle cela la Réserve après tout. Et bien sûr, il y avait aussi une excellente raison pour laquelle on l'avait rangé dans la bibliothèque. Le grimoire devait être facile d'accès aux professeurs comme au directeur de l'école, quoi qu'il advienne, et s'il y avait un changement indispensable dans les protections, l'écriture étrangère se transformerait en langue commune pour quiconque en ayant la nécessité - mais tant que Poudlard n'en ressentait pas le besoin, elle continurait de dissimuler le grimoire.

Le fait que quelqu'un l'ait trouvé - non pas après avoir requis une aide du château pour sa défense, montrait à quel point les protections placées à tort affectaient l'école.

– Ça n'annonce rien de bon, conclut Harry. Il faut que je fasse quelque chose, et vite.

Il y avait juste un problème : Harry se doutait qu'un morceau de l'âme de Riddle se trouvait dans l'enceinte du champ de force - à l'intérieur de l'école elle-même en fait, pour être exact.

Je ne suis pas sûr si je dois même tenter de changer quelque chose à propos de cette catastrophe qu'ils appellent des barrières de protection alors que l'horcruxe est toujours dans l'équation, pensa sombrement Harry. Si les protections n'avaient besoin que d'être renforcées, la question ne se poserait pas, mais les briser alors que le maudit horcruxe se trouvait toujours à proximité était autre chose…

– Peut-être vaudrait-il mieux dénicher ce morceau d'âme en premier. (Il fronça les sourcils.) Si seulement je savais à quoi j'avais affaire…

Seulement, il n'en savait rien. Du moins, il ne pouvait être sûr de rien tant qu'il ne trouvait pas le grimoire…

Cette conclusion le conduit à la seule option qu'il avait :

– Il ne me reste plus qu'à fouiller le château de fond en comble.

Pendant ce temps, il devrait prendre du retard sur ses autres projets, et il ne lui restait plus qu'à prier qu'il trouve le grimoire aussi vite que possible…

Il faut également que je fasse pénétrer Reg au travers des barrières, songea-t-il. Mais il devait se munir de ce fichu grimoire pour ce faire. Il avait une excellente mémoire, mais cela ne voulait pas dire qu'il ne voulait pas effectuer quelques recherches avant de jouer avec les protections entourant Poudlard. Qui donc pouvait savoir ce que les précédents directeurs leur avaient fait au fil des années, des siècles ? Harry avait conscience qu'il pouvait trouver cette réponse sans le grimoire, mais il savait également que ce serait bien plus facile avec.

Et il y avait également autre chose qu'il devait considérer après avoir finalement reçu une réponse de la part de « son vieil ami ».

sss

Mon très cher vieil ami,

Je sais bien que tu ne souhaites en aucun cas te détourner de ta vengeance, et je comprends également qu'il t'a fait plus de mal de par ses actes qu'il ne m'en a jamais fait. Je ne me mettrais pas en travers de ton chemin. Je te demande simplement d'être prudent. Il y a encore certaines personnes qui ne te le pardonneraient jamais si tu te mettais inutilement en danger.

Si mon aide t'est nécessaire, n'hésite pas à me le dire. Je suis peut-être sur le point de mourir, mais j'ai encore une dernière carte à jouer dans cette partie. Dis-moi simplement quand et je serais là pour toi.

Ton vieil ami

sss

Harry la consulta une fois, puis il renifla, amusé. Une dernière carte à jouer ! Ainsi son Oncle s'était décidé à l'assister dans sa quête de vengeance même s'il pensait que c'était une erreur. Harry pouvait vivre avec ça. Il était simplement content que son Oncle n'essait plus de le stopper. Si le vieil homme voulait surprendre le vieux bouc une dernière fois avant de mourir, alors…

Et Harry ne pouvait même pas rétorquer si son Oncle avait déjà prévu son coup. Ce vieil homme avait après tout bien de nombreuses raisons d'asséner le coup fatal…

Ce n'était pas demain la veille qu'il contrecarrerait ses plans.

Il écrivit sa réponse, puis rédigea une seconde lettre sur un autre bout de parchemin. Une fois cela fait, il attendit que Winky apparaisse pour s'emparer des lettres, puis retourna à ce qu'il était en train de faire précédemment.

Alors, où te trouves-tu, mon cher grimoire ? songea-t-il. Il fallait dire qu'il n'y avait pas grand monde au château qui en aurait eu l'usage. Ce n'était qu'un charabia en runes, après tout, et la meilleure façon de le trouver était encore de tendre un piège à la personne en sa possession et d'attendre qu'elle vienne à lui.

Et il savait exactement comment faire cela.

Harry retourna à la tour des Gryffondor tout juste une heure plus tard. Durant la dernière demi-heure, il avait rédigé une autre ébauche - cette fois-ci pour la dissertation de Sortilèges et avait terminé par ranger ses livres avant de quitter la bibliothèque.

Cette après-midi, il avait joué une partie d'échecs avec Ron et avait perdu de manière tout à fait spectaculaire - que ce soit parce qu'il était distrait par ses pensées, ou parce qu'il avait toujours été très peu doué à ce jeu importait peu.

C'était surprenant. Il pouvait conduire des armées entières à la victoire contre un ennemi avec trois fois plus de ressources, mais si on lui présentait un plateau de jeu d'échecs, il était complètement perdu…

Au moins, personne ne devra se demander pourquoi soudainement je suis capable d'y jouer correctement, songea Harry après avoir été défait trois fois d'affilée. Je n'arriverai pas y jouer même si ma vie en dépendait de toute manière.

À dix heures, il abandonna enfin et disparut dans les escaliers des dortoirs, pour s'allonger dans son lit, s'apprêtant à dormir pour les prochaines heures, au moins.

.

Tom Marvolo Riddle, plus connu sous le nom de « Lord Voldemort » par les civils ou « Le Seigneur des Ténèbres », par ses partisans, était dans une humeur terrible.

Quelque chose avait changé.

Quelque chose de très important avait changé.

Et il n'arrivait pas à poser le doigt sur le fond du problème.

Plus tôt, durant l'été, Lucius Malfoy avait agi exactement comme il l'avait toujours fait : fermement derrière Voldemort pour ses idéaux et arrivant toujours à ses fins avec n'importe qui, à l'exception de son maître. Il supportait ainsi autant le point de vue politique de Voldemort qu'il le pouvait en public.

Voldemort, après tout, n'était pas stupide. Il savait que cet homme avait déformé la vérité après qu'il ait perdu son corps lors de son assaut envers un nourrisson de quinze mois à peine. L'homme avait menti, soudoyé et avait fait pression sur tous ceux qu'il ne pouvait pas duper - tout ça juste pour ne pas être envoyé en prison et pour faire en sorte que son nom ne soit pas entaché par son statut de Mangemort. Bien sûr, Lucius n'avait jamais été de ceux ayant des tripes, alors Voldemort n'était que très peu surpris de constater que l'homme n'ait même pas essayé de le chercher après sa disparition et qu'il ait même été jusqu'à le renier.

Lorsque Voldemort était retourné dans le monde des vivants au début de l'été dernier, Lucius Malfoy était aussitôt revenu vers lui. L'homme n'avait pas changé. Il avait recommencé à graisser la patte du ministre, il avait menti et il avait encore plus fait pression sur ceux qui n'avait pas la même opinion que lui.

Et Voldemort l'avait repris dans ses rangs, car, même s'il n'était pas vraiment loyal à son égard, il l'était assez envers la Cause - du moins, jusqu'au jour où il pensera qu'il est du côté perdant du jeu. Mais si cela en arrivait là un jour, Voldemort trouverait bien un moyen d'y remédier…

Ou du moins, c'était ce qu'il pensait auparavant…

Mais à présent, quelque chose avait changé.

L'argent que Lucius avait toujours jeté par les fenêtres comme si il n'y avait jamais de fin à sa fortune ne quittait désormais plus sa chambre forte. Le blond travaillait toujours avec le ministre, mais il avait cessé d'utiliser son nom pour obtenir ce qu'il voulait.

Et il y avait l'histoire du Magenmagot.

Lorsque le Magenmagot s'était réuni la veille, au lieu de voter pour les pires lois à l'encontre des créatures non-humaines, Lucius Malfoy avait demandé davantage de temps pour étudier l'affaire - réexaminer les lois de long en large avant de les voter n'était pas nouveau pour un membre du Magenmagot… mais Lucius Malfoy prenant le temps de le faire alors qu'il l'aurait tout de suite passé avec jubilation quelques semaines plus tôt… ?!

Quelque chose n'allait définitivement pas chez Lucius Malfoy.

Et c'est ce moment précis que le blond

en question choisi pour faire son entrée, une longue lettre en mains.

Lucius s'arrêta en constatant la présence de l'homme au visage de serpent et s'inclina.

– Mon Seigneur, dit-il.

– Lucius, répondit Voldemort, en scrutant l'homme. Que fais-tu ?

– Je dois envoyer une lettre, mon Seigneur, répondit le noble.

– Une lettre ?

– Une affaire pour le Magenmagot. Il me faut consulter une de mes… connaissances pour le nouveau projet de loi.

Voldemort souleva un sourcil inexistant.

– Et pourquoi donc Lord Malfoy doit-il consulter quelqu'un pour faire passer une loi pour laquelle il aurait de toute façon voté il y a quelques semaines de cela ? demanda-t-il à l'aristocrate.

Si Voldemort n'avait pas toisé Lucius de si près, il aurait certainement manqué la grimace de l'homme lorsqu'il l'avait appelé « Lord Malfoy ».

Voldemort fronça intérieurement les sourcils.

Pourquoi Lucius grimacerait-il à l'idée d'être appelé ainsi alors qu'il l'avait été depuis des années ?!

Qu'est-ce qui avait donc changé ?!

– Mon Seigneur.

Voldemort releva de nouveau les yeux sur lui. L'homme déglutit avant de reprendre la parole.

– Puis-je disposer ?

Voldemort le scruta de nouveau de haut en bas.

– Bien sssûr, finit-il par dire, satisfait de voir Lucius grimacer de nouveau aux notes de Fourchelang dans sa voix.

C'était certain. Quelque chose avait changé chez Lucius. Sur beaucoup de points, l'homme était pareil à lui-même, mais sur d'autres…

Voldemort n'était pas près de le lâcher des yeux.

.

Maugrey Fol Oeil errait dans les couloirs de l'école. Il avait suivi Potter à la trace les dernières semaines - pas constamment bien sûr, mais dès qu'il en trouvait le temps.

Et certaines choses s'étaient avérées… surprenantes…

Comme lorsque le garçon avait eu une discussion avec Sirius Black et l'avait appelé « stupide Gryffondor » ou bien encore son attitude à l'encontre de l'Héritier des Malfoy ou à celle de Snape…

Quelque chose d'étrange était en train de se produire.

– Alastor.

Fol Oeil s'arrêta subitement lorsqu'il entendu la voix d'Albus Dumbledore.

– Albus, le salua-t-il.

– Alastor, comment vas-tu, mon cher ami ?

– Je vais bien, répondit Fol Oeil, roulant intérieurement les yeux. Il n'était pas du genre à apprécier ce type de bavardages inutiles.

Le directeur lui sourit et l'invita à se joindre à lui dans son bureau.

La conversation commença juste après que les portes se furent closes et qu'ils s'étaient assurés qu'aucune oreille indiscrète ne les écoutait.

– As-tu réussi à suivre Harry dernièrement, Alastor ? demanda finalement Albus.

Maugrey Fol Œil grogna simplement.

– Évidemment, dit-il. Mais je ne connaissais pas ce garçon avant cet été, donc je ne suis pas vraiment apte à juger s'il agit différemment ou non.

– Je sais bien cela, mon ami.

Maugrey avait toujours suspecté qu'il l'appelait « mon ami » parce qu'ayant trop souvent tendance à laisser lui échapper un « mon garçon », il avait dû trouver quelque chose de moins insultant pour lui afin de ne pas le contrarier.

– Mais je sais aussi que tu es un Auror exceptionnel et que tu aurais remarqué si quelque chose n'allait vraiment pas chez Harry. Une possession, par exemple.

– Je n'ai vu aucun de signe de possession, Albus, répondit-il avec sincérité, puis il s'interrompit, pas certain de ce qu'il devait dire à Albus.

Le directeur avait eu raison. Le garçon agissait différemment de tous les adolescents qu'il avait pu rencontré jusque-là.

– Mais…, l'invita à continuer Albus.

– Mais… il y a quelque chose… d'étrange… chez ce garçon, répondit-il finalement, hésitant.

Albus fronça les sourcils.

– D'étrange ? répéta-t-il. Pourrais-tu expliciter ta pensée, mon ami ?

Oui… C'était sans le moindre doute une version modifiée de « mon garçon ».

– Je ne suis pas certain de ce que j'ai vu, exactement, dit Alastor en soupirant. C'est juste qu'il n'interagit pas avec les autres comme je m'y attendais après t'avoir entendu m'en parler, Albus.

– Je ne pense pas très bien comprendre…

Fol Oeil poussa un nouveau soupir.

– Tu m'as décrit un Gryffondor typique : irréfléchi, impulsif, téméraire et brutal. Le garçon que j'ai observé n'est pas du tout comme ça, répondit-il en se massant le front.

Albus fronça à nouveau les sourcils.

– Qu'est-ce que tu veux dire exactement par cela ?

Maugrey grogna.

– Tu m'as parlé d'un adolescent typique, enfin un adolescent de Gryffondor typique. Le garçon… non, plutôt l'homme que j'ai rencontré était semblable à un adulte responsable… peut-être même un adulte aux penchants Serpentard.

– Donc Voldemort prend réellement le dessus.

– Il n'y a aucun signe de possession, Albus ! rétorqua Maugrey avec véhémence. Si c'était le cas, je serais bien plus inquiet que je ne le suis ! Il y a quelque chose de différent chez ce garçon, quelque chose que tu aurais dû voir, mais ce n'est de toute évidence pas le cas. Alors la question est : est-ce qu'il a toujours été comme ça et tu n'as simplement pas perçu cette différence chez lui, ou est-ce que quelque chose est arrivé pendant les vacances d'été et a fait de lui ce qu'il est maintenant !

– Harry ne changerait pas du jour en lendemain comme ça. Je le connais. Il a toujours été bon et attentionné…

– Albus ! l'interrompit Fol Œil. Il se soucie toujours des autres ! Ce n'est pas ça qui importe ! Le vrai problème est que…

– Donc, si nous agissons maintenant, nous serons toujours en mesure de stopper l'influence qu'à Voldemort sur lui, conclut Albus.

– Albus ! Je t'ai déjà dit que ce n'était pas une poss…

– Je vais m'entretenir avec ses amis. Ils sauront sûrement à quel point ça en est. Peut-être qu'il y a encore une chance de sauver ce pauvre enfant…, dit Albus en soupirant sans même écouter la moindre des paroles de Fol Œil.

Ce dernier fulmina. Il savait que Albus pouvait être un stupide vieil entêté quand il le voulait, mais…

– Il. N'est. Pas. Possédé. Albus !

– Je m'en occupe à partir de maintenant. Je te remercie pour le temps que tu as pris, Alastor, dit Albus.

Fol Oeil fixa simplement le vieil homme en face de lui, puis tourna les talons et quitta la pièce. Albus pensait peut-être avoir dénicher la source du problème, mais Alastor « Fol Œil » Maugrey savait parfaitement que ce n'était pas le cas. Et Fol Oeil n'avait pas non plus l'intention d'en rester là tant qu'il n'aurait pas trouvé une réponse satisfaisante !

– Un imposteur, peut-être…, murmura-t-il en quittant le bureau d'Albus.

Ça valait le coup de creuser l'idée.

.

C'était le milieu de la nuit lorsque Tom Marvolo Riddle, Lord Voldemort, se réveilla.

Il avait encore rêvé.

Le département des mystères.

La prophétie.

Et le besoin qu'il ressentait de mettre enfin la main dessus.

Ce désir grandissait jour après jour. Quelque chose le poussait à courir après la prophétie. Quelque chose qui l'emplissait d'appréhension et de terreur à la seule pensée que quelqu'un pourrait s'en saisir avant lui s'il attendait trop longtemps.

S'il ne se connaissait pas aussi bien, il aurait pu croire que quelqu'un encourageait cette peur dans ses songes ; que quelqu'un tentait de le manipuler.

Mais Voldemort était un excellent Occlumens, un Maître dans l'art, alors il était pour lui inenvisageable de penser qu'on ait pu percer ses barrières mentales.

Mais tout de même…

Après avoir calmé sa respiration, il se glissa dans son propre esprit et y chercha des intrus.

Absolument rien.

Son esprit lui appartenait toujours. Comme ça avait toujours été le cas.

Ce n'est qu'un rêve, pensa-t-il. Un simple rêve.

Mais il changerait ses plans, juste pour être sûr.

Peut-être devrais-je faire évader mes plus fidèles plus vite que je ne l'envisageais, songea-t-il. Juste au cas où quelqu'un s'est bien introduit dans mon esprit et à ainsi connaissance de mes plans.

Et il ferait en sorte de renforcer ses barrières mentales. Il devait bien se sentir en sécurité dans sa propre tête, après tout…

Sur ces pensées, il quitta son esprit, manquant de peu la rune luisante dans les ténèbres de son subconscient, rune qui n'avait définitivement rien à faire là et que seul un véritable maître dans l'art aurait éventuellement pu percevoir et comprendre. Mais il était également probable qu'un maître aurait atteint ses limites avec celle-ci.

Une rune rattachée à un complexe cercle runique en parfait état d'activation.

Une rune que Voldemort abritait dans son esprit depuis la première fois où les Potter lui avaient échappé.

Voldemort ne l'avait jamais remarqué.

Mais ce n'était pas une grande surprise non plus. Voldemort était beaucoup de choses, mais il n'avait jamais creusé assez profondément l'art runique pour se faire appeler un maître.

.

Il faisait noir à l'extérieur et même les élève les plus audacieux étaient retournés dans leurs lits à cette heure avancée de la nuit - il était trois heures du matin, et même les professeurs avaient cessé leurs rondes dans les couloirs.

Harry se moquait bien de dormir ou non. Il s'était réveillé de la transe dans laquelle il s'était plongé avant d'aller dans son lit il y a quelques minutes à peine et il quitta le dortoir une minute après. Il avait des choses à faire cette nuit, et il comptait bien s'en occuper rapidement.

Il n'avait pas sa cape d'invisibilité avec lui, et la carte du maraudeur était toujours dans sa valise, mais il n'avait besoin d'aucune d'entre elles pour faire ce qu'il avait à faire.

Lorsque Harry quitta la tour des Gryffondor, il tourna à gauche jusqu'à ce qu'il atteigne enfin un mur quelques mètres plus loin. Une légère gravure dessinant un serpent était percevable - si peu l'était-elle seulement qu'élèves comme professeurs la négligeraient, car après tout, il y avait bien des choses étranges dans le château, et une gravure en forme de serpent n'était rien de peu commun.

Harry sourit au serpent, puis il siffla :

Au nom de Salazar Serpentard, ouvre-toi !

Rien ne se passa, mais Harry leva quand même le bras et sa main passa au travers du mur comme s'il n'existait pas. Il sourit et le traversa.

Le couloir juste derrière le passage était étroit et poussiéreux. Il était incrusté à l'intérieur même des murs et avait dû servir aux domestiques jadis. À présent, ce n'était plus qu'un autre passage secret vers une différente partie du château.

Harry suivit le chemin, prenant parfois des tournants quand un autre couloir croisait le sien et finalement, après avoir passé plusieurs volées d'escaliers, il atteignit un autre mur. Là, il posa simplement sa main dessus et poussa. Le mur s'ouvrit aussitôt, révélant derrière une vaste Chambre bardée de serpents en pierre.

La Chambre des Secrets.

Harry examina la Chambre. La carcasse du Basilic pourrissait toujours sur le sol.

Il faudra que je m'en occupe un jour ou l'autre, pensa Harry, décidant d'y apposer un charme de préservation avant de se tourner vers l'autre côté de la pièce.

Là-bas, il entrouvrit un passage secret au pied d'un des serpents, et s'engagea dans un énième tunnel. Il le suivit pour atterrir dans une grotte près de Pré-au-Lard. La grotte en elle-même était sécurisée par une porte en métal. Harry l'ouvrit et patienta le temps qu'un chat noir se faufile rapidement dans la grotte. Puis, il tourna ensuite les talons et reprit le chemin inverse en direction de la Chambre. Le chat le talonna en silence.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin dans la Chambre en question, Harry referma la porte du passage secret et se tourna vers le félin.

– J'ai besoin de ton aide, Reg, dit Harry et le chat noir en face de lui reprit forme humaine - Regulus Black, le petit-frère de Sirius Black.

– C'est ce que je m'évertue à faire depuis des années, Sal, répondit-il.

– Harry, le corrigea-t-il.

Regulus inclina la tête.

– Harry.

Pendant un moment, un silence s'installa entre eux, puis Regulus reprit finalement la parole.

– Alors, qu'est-ce que tu prévois de faire, Harry ?

– Il faut que je jette un œil aux protections dès que j'aurais mis la main sur le grimoire les détaillant, et pendant ce temps-là, j'ai besoin que tu trouves ce que nous cherchons, répondit Harry. Regulus haussa un sourcil.

– Tu prévois de les modifier ? demanda-t-il.

– Exactement, affirma positivement Harry. Mais je ne le ferais pas tout de suite.

Reg fronça les sourcils.

– Je pensais pourtant que cela nous aiderait que tu manipules les barrières au plus vite…, dit-il.

– Je ne m'y risquerais pas sans les connaître au préalable, répondit-il. Et je ne sais même pas si je m'y risquais après les avoir étudiées. Je les ai examinés, et, sincèrement, je ne sais pas si je veux vraiment qu'un morceau de l'âme d'un Seigneur des Ténèbres demeure dans les parages lorsque je m'en occuperais. J'ai bien peur que l'âme soit capable d'interférer si je m'y tentais.

Reg fronça de nouveau les sourcils.

– Et comment comptes-tu t'y prendre pour la retrouver ?

– En établissant une fouille complète, et cela commence dès ce soir avec la Chambre des Secrets.

– Pourquoi là ?

– Parce que Riddle est un descendant de Salazar Serpentard, répondit Harry. Et il a déjà été en mesure d'accéder à la chambre principale par le passé.

– Oh, fit Reg. Et comment accède-t-on à la Chambre ?

– Nous y sommes déjà, répondit Harry, amusés. Nous n'avons pas besoin d'y accéder.

Les yeux de Reg s'écarquillèrent comiquement.

– Mais enfin… comment ?!

Harry lui lança un sourire et haussa les épaules.

– Je suis un Malfoire. Je trouve toujours un moyen, répondit-il, souriant. Entamons les recherches, veux-tu. Nous avons beaucoup à faire.


Je précise car ce n'est pas forcément très clair, mais Sal a décidé de faire entrer Reg avant d'avoir trouvé le Grimoire finalement après avoir appris qu'un morceau d'âme traînait dans le château. Il s'est risqué à le faire pour cette raison seule, sinon il aurait attendu d'avoir le Grimoire entre les mains.

Question 1 : Hermione VS Albus ? Qui vous énerve le plus ? X)

Question 2 : Votre personnage préféré ? (à part Sal évidemment :p)

Des bisous à tous !