- Comment c'était ? Chuchota Derek.
- C'était putain de génial, murmura Stiles, la tête sur son épaule.
En réponse, son compagnon eut un sourire des plus doux. La petite n'avait toujours pas quitté ses bras. Elle dormait paisiblement, peut-être plus que d'ordinaire et Stiles n'avait pas osé la réveiller pour l'expédier dans sa chambre. Elle était jeune, et très indépendante pour son âge mais il fallait avouer que Stiles avait l'impression de ne pas passer assez de temps avec elle et ce, pour plusieurs raisons. En soi, il n'y était pas pour grand-chose mais ne pouvait empêcher une pointe de culpabilité de le tirailler un tantinet. Il était jeune, encore au lycée – lycée qu'il désertait depuis un moment. Les évènements récents l'avaient tant préoccupé et accaparé qu'il n'avait trouvé que quelques moments pour penser à Amelia. Derek avait l'air d'avoir formidablement pris le relais – Stiles en était diablement fier.
L'hyperactif n'oubliait pas que son amie, la mère de cette enfant, était morte. Et même s'il était conscient de ce fait, il lui arrivait parfois de se dire qu'elle allait réapparaître, à la porte. Qu'elle viendrait récupérer sa fille un de ces jours. Qu'elle darderait ses yeux noisette remplis d'incertitudes sur lui. Par un simple regard, ils partageraient leurs peurs, la douleur de ce qu'ils avaient vécus, plus ou moins témoins des mauvais traitements de l'un et de l'autre. Mais elle avait rejoint le ciel, un monde bien meilleur pour elle qui, comme lui, avait perdu bien jeune son innocence. Peu de temps auparavant, elle était tombée enceinte et son petit-ami, pas le moins du monde prêt à assumer un enfant à un si jeune âge, l'avait laissée tomber. Meadow n'avait pas eu une vie facile et Stiles préférait se dire qu'au moins, elle n'avait plus à souffrir. Elle était mieux au ciel, au milieu du firmament, où la conscience se désintégrait en un millier d'étoiles. Il aimait se dire qu'elle existait au milieu des astres, dépourvue de ses souvenirs d'horreur.
Et un jour, il la rejoindrait. Quand ? Il n'en avait aucune idée. Avec un peu de chance, il s'en sortirait, survivrait à ce bourreau qui les avait tous deux détruits. Mais même s'il était humain, Emile était tenace et avait de la ressource. Il savait faire preuve d'une ténacité si puissante qu'elle en était malsaine. Tant qu'il serait en vie, il ferait tout pour accomplir la quête sordide qu'il s'était confiée.
Emile adorait les symboles, parfois de simples idées auxquelles il voulait donner sens. Le chiffre sept était son favori, tant et si bien qu'il faisait tout par sept.
Sept victimes, avec un nombre croissant d'agressions selon ses préférences.
Sept ans plus tard, il recommençait, jusqu'à ce que sa dernière proie subisse sa septième agression.
Et il recommençait, par cycles.
Stiles s'obligea à voguer vers des pensées plus positives. Il ne pourrait pas effacer son passé, ni oublier que le monstre qui logeait actuellement chez lui était libre. Libre de faire ce qu'il voulait. Libre d'agir à sa guise. Le malheur était là, réel et présent, mais s'il voulait avancer et ne pas retomber dans la spirale infernale de la douleur dans laquelle il s'était retrouvé avant que Derek ne le sauve, Stiles devait se concentrer sur autre chose. Sur Derek. Sur Amelia. Sur ses amis. Sa meute. Et sa vie, telle qu'elle pourrait être s'il s'en sortait. Il en avait déjà un petit aperçu qui lui plaisait beaucoup.
Autant dire qu'il ne comptait pas gâcher cette chance que lui accordait la vie après tant de désillusions.
Le parfum léger et naturel de Derek acheva de l'apaiser et l'hyperactif s'autorisa un petit sourire fatigué. La tête contre le torse de son loup, il passa un bras autour de la petite Amelia et se pelotonna contre les deux êtres pour lesquels son cœur battait d'amour. C'était fou comme la main de Derek, reposant lascivement sur sa hanche, semblait parfaitement à sa place.
Stiles ferma les yeux et apprécia le calme rendu par leur simple présence à tous les trois, ensemble. Il ne sut combien de temps passa, ni s'il s'endormit réellement ou non, mais il se sentit flotter, flotter longuement.
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- Bonne nuit ma princesse, chuchota Stiles.
Il déposa sans un bruit sur la table de chevet un des nombreux livres de contes apportés par Lydia lorsqu'ils avaient dû emménager sommairement ici. Il avait enchaîné huit histoires et la dernière était arrivée à bout de la résistance au sommeil d'Amelia qui ne pouvait s'empêcher de fermer les yeux. Elle essayait de les garder ouverts, en vain. Il était vingt-deux heures passées et elle était épuisée. Mais elle résistait, comme si elle voulait dormir le moins possible ou tout simplement faire comme la majorité des enfants de son âge : gratter toujours plus de temps et veiller, veiller, veiller. Stiles songea d'ailleurs au fait que Derek et lui devraient laisser à la petite un peu moins de libertés au niveau du coucher et par conséquent, la mettre au lit plus tôt. Leur vie n'était pas simple, mais il fallait qu'ils s'impliquent un peu plus. La laisser vivre ne lui rendrait pas service. Il fallait qu'elle ait des limites à ce niveau-là – pour le reste, elle était sage comme une image –, parce qu'elle se devait d'avoir un cadre, un environnement aussi stable et normal que possible.
Stiles déposa un doux baiser sur le front d'Amelia, qui esquissa un très léger sourire en retour avant de fermer les yeux. D'un mouvement tendre et distrait à la fois, il lui caressa les cheveux. Quel petit trésor. Elle faisait partie de sa vie, maintenant. De la leur. Stiles ne savait pas comment l'on faisait pour être père, mais il apprenait doucement. Il ne remplacerait jamais le géniteur de cette petite étincelle – quoique, cela ne serait pas difficile au vu de son immaturité et de son absence. Toutefois, il ferait de son mieux pour faire en sorte qu'elle garde un semblant d'enfance, le droit à une forme d'innocence.
- Derek, murmura-t-il aussi bas que possible.
Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit dans un léger bruit de claquement. Stiles éteignit la lampe de chevet et laissa les bras de son loup l'entourer puis le porter à l'extérieur de la pièce. Passant ses bras autour du cou de son homme, Stiles ferma les yeux et se blottit contre lui. Il détestait se savoir dépendant mais parfois, il valait mieux accepter une situation que de la combattre. Il lui faudrait du temps avant de remarcher seul et Derek tenait à ce qu'il repose sa jambe au maximum pour l'instant. Le coup de poignard porté par Emile n'était pas anodin, d'autant plus qu'il s'était amusé à tourner la lame à l'intérieur de sa chair pour maximiser les dommages et les souffrances qui en découlaient. Derek avait bien songé à lui voler le reste de ses blessures mais la manipulation ne pouvait s'utiliser que très rarement. Il ne fallait l'exécuter qu'en cas de force majeure et de toute manière, Stiles préférait laisser le temps agir. Pomper l'énergie de son compagnon était une idée qui ne lui plaisait pas le moins du monde. Il l'avait vu faiblir de jours en jours à cause de la souffrance de son loup, perdre toute sa vitalité et il ne voulait plus jamais être témoin de ce genre de choses.
Avec une délicatesse qui n'était plus de l'ordre de la rareté, Derek déposa Stiles sur leur lit et lui laissa tout le loisir de se déshabiller tandis qu'il en faisait de même de son côté. Alors qu'il commençait doucement à enlever son pantalon de jogging tout en faisant attention à sa jambe, l'hyperactif n'hésita pas à jeter de discrets coups d'œil du côté de son homme et ne put que saliver intérieurement tant le corps de celui-ci le faisait rêver. Aucune envie charnelle ne le traversa, mais il se rappela d'à quel point il était chanceux que l'ancien alpha ait jeté son dévolu sur lui. L'humain qui se taisait. Celui que l'on avait souillé il y a des années de cela. Celui dont les bras et le torse étaient ornés de cicatrices de brûlures, cicatrices que l'on verrait peut-être un peu moins avec le temps. Stiles suspendit son geste. Ses paupières s'abaissèrent, son état d'esprit changea brutalement, son souffle s'accéléra et il sentit un vertige le prendre alors même qu'il était simplement assis sur le lit. D'un seul coup, un flash chassa la chambre, le manoir, Derek, Amelia.
Autour de lui, le noir. Les ténèbres, entrecoupés d'éclairs blancs.
« C'est pour qui que tu te bats, comme ça ? Pour ce type qui passe son temps avec toi ? »
Et une voix.
« Vous ne jouez pas dans la même cour. »
Une seule et unique voix.
« Tu ne vaux plus rien, Stiles. A part lui offrir ton cul, qu'est-ce que tu as à donner ? »
Stiles se retrouva muet, à court de mots, à court de pensées cohérentes tandis que le poison de ce souvenir s'insinuait en lui.
« Rien. Parce que tu n'es rien. »
Puis, quelque chose de plus lointain. Image. Couleurs. Une cabane. Toujours la même. Sombre, sale, crasseuse. Le bois sombre gardait en lui les cris qui s'étaient échappés, le sang qui avait coulé, les supplications qui avaient été hurlées, les stigmates des simili-griffures. Le matelas restait là, toujours dans la même pièce, fermée, la serrure de la porte, un peu rouillée. La pluie tambourinait contre la vitre, avec la même force que le torrent qui se déversait en lui et coulait, coulait, coulait. Un fin sillon blanchâtre faisant concurrence avec son teint cadavérique tacheté de grains de beauté. Et quelques mots.
Ceux qui l'avaient marqué au fer rouge.
« Tu m'appartiens. Tu seras toujours à moi. »
Stiles se sentit cruellement défaillir. Le sang sembla quitter son visage. L'envie de pleurer le traversa mais rien ne sortit. Il ne savait plus réellement où il était, ni avec qui, ni ce qu'il faisait avant de se retrouver ainsi prisonnier à l'intérieur de réminiscences dont il n'avait pas idée de la profondeur. Des réminiscences qui étaient apparues sans préambule, le tirant vers des eaux troubles qu'il ne voulait pas retrouver. Il ferma les yeux avec forces, comme pour se protéger de ce qu'il voyait, de ce décor trop familier, trop cauchemardesque. Mais la scène continuait de se jouer dans sa tête et les images affluaient les unes après les autres à un rythme saccadé et flou. Comment en était-il arrivé là ? Comment avait-il fait pour se retrouver ainsi, pris en otage par ses propres souvenirs ? Lui-même n'en avait aucune idée, mais une chose était certaine. Ce n'étaient pas quelques jours de tranquillité qui allaient effacer des années de silence et de souffrance entremêlés. Le souffle court, l'hyperactif se sentit basculer. Une chaleur familière se mit à l'entourer et le secouer légèrement, sans succès. Il n'arrivait pas à sortir de cette vision qui semblait ne pas avoir de fin. De l'intérieur, il se sentait isolé de tout. De l'extérieur, son air terriblement exsangue et atrocement hagard faisait s'affoler Derek, qui l'appelait et essayait de le faire revenir à lui, sans discontinuer.
Fut un moment où Stiles se mit à trembler violemment et à se laisser aller dans les bras de son loup, sans même s'en rendre compte.
La crise, doucement, passait et sa puissance s'égrenait à une lenteur insupportable. Finalement, ses doigts se crispèrent sur la peau hâlée de son compagnon et il se déconnecta, percevant pour dernier son la voix désespérée de Derek.
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La chaleur des draps, auparavant agréable, finit par devenir insupportable, à tel point que ce fut ce qui fit émerger Stiles du sommeil. Il fronça les sourcils et papillonna des yeux. La lumière du jour passait doucement au travers des rideaux, éclairant assez la pièce pour qu'il perçoive la forme des meubles de la chambre.
Assez également pour, en plus de le sentir, voir le bras qui l'entourait et le maintenait contre le corps empli de chaleur de Derek. Parfois, l'on sous-estimait le potentiel d'émission de chaleur des loups-garous. Stiles sortit une jambe – l'indemne – de la couette, histoire de se rafraîchir un petit peu sans avoir à déranger son homme qui… Hum, pourquoi dormait-il encore ? Pas que cela le dérangeait, au contraire. Simplement, Stiles avait l'habitude d'un loup se réveillant avant lui. Derek avait toujours été très matinal – plus que lui, en tout cas. Alors forcément, sentir son souffle chaud s'écraser régulièrement et avec douceur contre sa peau nue, témoignant de son sommeil le perturba, tant et si bien qu'il se retourna dans son étreinte. L'hyperactif se retrouva ainsi face au visage du bel endormi et laissa sa main venir caresser sa joue barbue dans un geste aussi instinctif qu'automatique tandis qu'il se rendait tout doucement compte qu'un brouillard certain le gagnait, avec l'impression étrange qu'il avait manqué quelque chose. Doucement, il fronça les sourcils. En temps normal, la caresse qu'il exécutait aurait réveillé son homme et pourtant, celui-ci ne bougea pas d'un pouce. En fait, il semblait dormir très profondément, comme s'il était épuisé. Stiles sentit la perplexité le gagner et ressentit le besoin de se remémorer la soirée de la veille pour comprendre tant ce fait lui semblait… Etrange.
C'est à ce moment-là que quelque chose coinça.
Parce qu'il eut beau réfléchir, le brouillard s'intensifia. Il se souvenait être rentré de la sortie avec ses amis, ça, c'était clair et net. Il avait câliné Derek et la petite Amelia. Le soir, ils avaient mangé tous les trois, puis il était allé coucher la fillette et après… Après… Qu'avait-il fait ? Ses souvenirs semblaient s'arrêter là, de manière aussi abrupte qu'inattendue. S'était-il endormi là, juste comme ça ? L'on aurait dit qu'il avait eu une absence. Pourtant, il sentait qu'il se souvenait bel et bien de quelque chose. Simplement, il ne voyait pas quoi. Il ressentait comme une espèce de blocage qu'il ne saurait expliquer. L'idée de réveiller Derek lui traversa l'esprit, avant de mourir en lui aussi vite qu'elle était apparue. Il ne devait pas faire ça. Merde, son compagnon semblait épuisé ! Inquiet pour son loup, Stiles se mit, d'un coup, à ne pas supporter l'idée d'être loin de lui et malgré la chaleur de la couette, il se pelotonna contre son corps d'autant plus chaud, l'entourant de ses bras, fourrant son visage contre son torse. Une étrange peur lui nouait le ventre, quelque chose d'insidieux qui lui disait de faire attention. Un frisson désagréable et glacial parcourut son échine. Ça va aller, se dit-il pour se rassurer, ça va aller. Mais déjà, son cœur battait un peu plus vite et toute impression de chaleur le quittait.
Sans qu'il ne le voie venir, le bras de Derek se resserra doucement sur lui et Stiles hoqueta en entendant un grognement paresseux roucouler dans sa gorge. Un peu trop stressé pour attendre, l'hyperactif releva la tête et demanda instantanément :
- Der ? Der, tu es réveillé ?
Au départ, Derek fronça simplement les sourcils, comme s'il entendait vaguement une voix et qu'il n'était pas encore totalement sorti du royaume des songes. Avec lenteur mais progrès, il émergea et finit par ouvrir les yeux. Des yeux embrumés par le sommeil et Stiles remarqua enfin, péniblement à cause de la lumière tamisée, les cernes les ornant.
- Der, souffla-t-il.
Entendant à nouveau son surnom être prononcé par la voix tremblotante de son aimé, Derek baissa enfin ses prunelles vers lui.
Et d'un coup, elles s'animèrent. Stiles vit l'incrédulité y élire domicile un bref instant. Puis, la peur, qu'il ressentit étonnamment bien. Mais le pire, ce fut lorsqu'il vit tout autant qu'il sentit le bouleversement naître chez son compagnon. Le sentiment le prit aux tripes, tant et si bien qu'il en eut le vertige et qu'il serait tombé s'il n'était pas déjà allongé. Le souffle coupé, l'hyperactif ne trouva rien à dire et peina purement et simplement à analyser la situation. Derek était épuisé, il le voyait d'autant plus depuis qu'il avait ouvert les yeux. Et là il était… Chamboulé. Par quoi ? Que s'était-il passé ? Stiles n'eut pas le temps de le lui demander. Un « Stiles » étranglé passa la barrière des lèvres du loup. Complètement déboussolé, Derek l'entoura brusquement de ses bras et le serra fort contre lui. Fort, si fort, tellement fort que Stiles se retrouva complètement démuni, ne comprenant pas le moins du monde cette réaction on ne peut plus… Perturbante. Mais il accepta l'étreinte qui ne l'étouffait pas, qui ne lui faisait pas mal. De son côté, il ressentait lui aussi ce besoin de se trouver au plus près de lui, collé à sa peau si chaude et si douce. Alors, il ne rechigna pas et ferma les yeux. Le bouleversement de Derek le toucha en profondeur sans qu'il ne puisse se l'expliquer. Il déferla avec violence et soudain, de brefs éclats de réminiscences s'invitèrent parmi ses pensées. Stiles rouvrit les yeux d'un coup. Les planta dans le regard décontenancé et inquiet de son loup.
- Je suis là, je serai toujours là, murmura Derek rapidement, comme s'il avait peur de ne pas avoir le temps de dire ces mots.
Comme s'il avait eu peur de le perdre.
Ce faisant, l'ancien alpha lui caressa la joue avec une douceur inégalée. La bouche sèche, le cœur au bord des lèvres, Stiles se retrouva sans mot, muet. Déboussolé, décontenancé à son tour, mais certain d'une chose. Oui, il savait au plus profondément de lui que Derek serait toujours là. La sincérité traversa le lien déjà submergé par les émotions. Stiles aurait voulu lui dire qu'il le savait. Néanmoins, il sut étrangement et de manière instantanée qu'il n'avait pas besoin de le dire. Sa pensée avait dû atteindre le loup, puisque celui-ci sembla se détendre légèrement – mais il ne desserra pas pour autant son étreinte. Stiles inspira, expira, et se pelotonna contre son compagnon. Les choses n'étaient pas simples et à vrai dire, elles ne le seraient jamais. Il en était conscient. Diablement conscient.
- Il va falloir que je sois fort, hein ? Fit-il d'une voix tremblotante, en riant légèrement, dans l'espoir de détendre l'atmosphère.
L'amour véritable traversa les iris de Derek, qui le regarda avec un grand sérieux mêlé à une douceur incommensurable. La nervosité de Stiles l'atteignait tout autant que les doutes qui l'habitaient, ainsi que la confiance indéniable qu'il avait en lui. Toutes ces choses, il les sentait. Sans aucune hésitation, l'ancien alpha s'empara des lèvres de son compagnon pour un baiser chaste, mais clair dans ses intentions. Doucement, il recula son visage et admira le visage de l'hyperactif, dont il caressa à nouveau la joue. Leurs cœurs battaient au même rythme, sans aucun décalage. Déjà, son regard avait changé. La peur de la veille continuant de l'habiter, Derek le reprit dans ses bras, ressentant le besoin primitif de garder son compagnon contre lui. En sécurité. Il inspira, s'imprégna de cette odeur qu'il aimait tant, une odeur dont il ne pourrait jamais se passer. En eux, le lien brilla l'espace d'un instant.
- Tu l'es déjà, souffla-t-il.
