Je ne possède aucun des personnages des films.

[Post Film 2016] : Susan aime les coups de fils tardifs de Reacher, mais ce soir-là, la jeune femme comprend que quelque chose ne va pas.

Ce texte a été écrit pour la Fabrique à Plumes avec les contraintes suivantes : Deuxième contrainte de la soirée : A et B s'appellent souvent et passent des heures au téléphone

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


Un coup de téléphone angoissant

Susan devait bien admettre qu'à chaque fois qu'un numéro inconnu l'appelait le soir, elle espérait que ce soit Reacher. Surtout depuis l'enquête qu'ils avaient menée ensemble et qui avait fini de les rapprocher. Derrière le mystérieux ex-militaire qui lui envoyait des messages pour l'aider à résoudre des enquêtes tout en parcourant le pays au gré de ses envies et sans bagage, elle avait découvert un homme généreux, blessé par la vie, mais attentif aux autres qui l'avait touché. Il suffisait de voir sa tendresse pour la jeune Sam sans même savoir si elle était réellement sa fille. Il était prêt à tout pour la protéger, même à sauter d'un toit quitte à se tuer… Il était attentif, prévenant, paternelle et Susan avait comprit que sa vie d'errance était un choix de vie qui lui pesait plus qu'il ne voulait l'admettre…

Il se serait posé si Sam avait bien été sa fille. Tout le monde avait besoin d'attention, de tendresse et de personnes pour qui sa vie compte. Le pire c'était que même sans être sa fille, Sam aurait bien voulu qu'il reste. Elle avait besoin d'une figure paternelle cette petite et ils avaient tellement de blessures en commun ces deux là… toutes les familles ne sont pas de sang… Elle lui rappellerait à son prochain coup de téléphone… Comme elle lui rappellerait qu'elle aussi avait envie qu'il revienne. C'était bien beau de passer des heures au téléphone, mais elle aimait aussi leurs petits repas partagés à la va-vite, s'endormir contre son épaule, leurs jeux de regards et leurs sourires complices.

En fait, elle aurait bien aimé qu'il reste sur Washington parce que la jeune femme sentait qu'elle avait besoin de lui et… et ce fut à cet instant que le téléphone se mit à sonner. Susan sursauta et décrocha en remarquant que c'était un numéro inconnu.

- Allo.

- Major ?

- Reacher ! S'exclama la jeune femme en affichant un grand sourire. Ça fait longtemps, vous allez bien ?

- Oui, je sais et je ne sais même pas si c'est vraiment une bonne idée de continuer à vous appeler.

Susan bondit sur son siège et perdit son sourire, parce qu'elle venait d'être frappé par la fatigue et l'abattement dans le son de sa voix.

- Reacher ? Cela ne va pas ? Vous êtes blessé ?

- Non, juste fatigué.

- Ça je l'entends. Pourquoi vous ne revenez pas sur Washington, mon appartement n'est pas très grand, mais mon canapé est confortable ?

Dans le combiné, Susan l'entendit légèrement rire, ce qui donna un peu plus de vie à sa voix. Cependant, sa réponse sonna comme un glas sans appel.

- Je ne pense pas revenir.

- Pourquoi ?

Il ne répondit pas et Susan se pencha un peu plus en avant.

- Reacher… Jack… Personne ne peut vivre totalement seul et sans le moindre contact humain.

- J'ai des contacts humains…

- Ne jouez pas sur les mots, vous savez ce que je veux dire. De contacts avec des gens à qui vous tenez et qui tienne à vous. Sam me demande de vos nouvelles à chaque fois que je la vois. Elle m'a dit qu'elle vous avez laissé un téléphone.

- Oui… Je l'ai jeté…

- Quoi ?

- Il faut qu'elle m'oublie.

- Comment elle pourrait vous oublier ? Vous lui avez sauvé la vie, vous avez agi comme le père qu'elle n'a jamais eu.

- Mais je ne suis pas son père… Elle doit avancer, faire sa vie et ne plus penser à moi, c'est tout.

- Reacher… C'est pareil pour moi alors ? Moi aussi, il faut que je vous oublie ?

- Oui, d'ailleurs je n'aurais pas dû appeler.

- Non, ne raccrochez pas s'il vous plaît. Reacher… Vous êtes toujours là ?

- Oui…

Mon Dieu comme il y avait de l'épuisement dans sa voix…

- Reacher, on va faire autrement, dites-moi où vous êtes et c'est moi qui viens vous chercher.

- Non, c'est inutile… je… je serai déjà parti avant…

Susan frissonna. Il avait du mal à parler, non ? Pourquoi il avait du mal à parler ?

- Reacher ? Vous êtes sûr que vous n'êtes pas blessé ?

- Ça n'a pas d'importance… Je n'aurais pas dû appeler…

- Ça veut dire que vous l'êtes ? C'est une hémorragie qui vous rend aussi fatigué ? Vous êtes loin d'une ville ? … Reacher ?

- Dites à Sam de m'oublier et faites de même Major.

- Je ne peux pas.

- Pourquoi ?

- Parce que je fais partie des gens pour qui votre vie compte. Je ne veux pas vous perdre. Je les aime nos conversations nocturnes. J'ai aimé nos pique-niques, mais vous me devez toujours un vrai dîner dans un vrai restaurant.

- Ça va être compliqué, je n'ai que 30 dollars en poche…

- Ce n'est pas grave. Nous ne sommes pas à un fastfood prêt ! N'est-ce pas ?

Elle perçut un léger rire épuisé et frissonna.

- Reacher ? Je vous ai.

- Pardon ?

- Je vous ai localisé… Mais vous n'êtes qu'à trente kilomètres de Washington ! Vous reveniez ?

- Je… ça m'a traversé l'esprit, mais…

- C'était une bonne idée et vous savez ce qu'on va faire ? Vous allez parler Reacher et moi j'arrive. Je suis dans la garage, j'ai prévenu les secours, accrochez-vous et parlez.

- Major…

- Ne protestez pas et ne raccrochez pas ce téléphone ! Je viens vous chercher. D'accord ?

- D'accord… mais ne vous mettez pas en danger.

- Ça me connait le danger, vous le savez, non ? Continuez à parler. Je vais vous trouver !

- Je ne sais pas trop quoi vous racontez ?

- Ce qui a fait que vous en êtes là par exemple, et puis vous devez bien avoir des choses à me dire, ça fait un mois que vous ne m'avez pas appelé, ça en fait de la conversation à rattraper !