Hey!

C'est la toute première fois que j'écris sur ce couple dont je suis d'abord tombée amoureuse en lisant le livre de Julia Quinn et ensuite dans la série Netflix. Je profite du Kinktober 2023 (j'utilise la liste de prompts alternative, sfw) pour écrire sur eux et j'en suis ravie. J'espère que ça vous plaira aussi.

Enjoy! *-*

Vivichan10

1- Hand Holding - Kate and Anthony

La journée était froide et presque lugubre ce matin de décembre 1831 à Londres. Kate s'était comme à son habitude réveillée la première et, en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller son mari assoupi dans leur lit conjugal, elle s'était levée, avait enfilé une robe de chambre et était sortie dans le couloir pour aller voir dans la nurserie si se ses deux plus jeunes enfants, Charlotte et Mary dormaient encore paisiblement. Mon dieu que le temps passait vite! Mary avait déjà un an! Son tout petit bébé disait déjà quelques mots et bientôt ils devraient courir dans toute la grande maisonnée pour la rattraper dès qu'elle saurait marcher.

Elle entra à pas feutrés dans la pièce encore baignée dans l'obscurité grâce à de grands rideaux occultants et constata que Charlotte s'était encore une fois relevée dans la nuit pour venir dans le tout petit lit de sa petite sœur. Le cœur de Kate se gonfla d'amour et puisqu'elle était rassurée de les voir paisiblement endormies dans les bras l'une de l'autre, elle sortit et continua sa petite routine matinale, la même depuis le jour où elle s'était mariée avec Anthony. Elle longea les murs en évitant les planches qui craquaient et passa la tête par chacune des portes de ses aînés, rentrés pour les vacances d'Eton. Edmund et Miles dormaient eux aussi comme des pierres. Ils tenaient tous d'Anthony pour leur sommeil imperturbable.

Elle descendit ensuite dans la salle à manger où la table de son petit déjeuner avait déjà été dressée. Le personnel adorait la maîtresse de maison qui était si gentille et juste avec eux, il le lui rendaient par des petites attentions comme ce pain au seigle qu'ils faisaient griller rien que pour elle tous les matins.

Elle dégusta le copieux petit-déjeuner en regardant par la fenêtre les rues de Londres qui s'animaient peu à peu, avec les petits vendeurs de journaux qui poursuivaient les gentilshommes qui faisaient leur promenade matinale en direction de Hyde Park, les riches voitures qui se croisaient en un joyeux tintamarre et les jeunes filles qui se rendaient chez la modiste suivies de leur mère et d'une gouvernante. Il faisait si gris qu'elle pouvait bien imaginer que la neige ne tarderait pas à tomber… et contrairement aux orages, Kate Bridgerton adorait la neige. Elle espérait que le jardin se couvrirait bientôt de son blanc manteau et qu'Anthony et elle puissent se balader dans les rues, le plus proche possible l'un de l'autre pour se réchauffer mutuellement. Elle adorait la neige aussi parce que souvent avec elle le temps se suspendait un peu et toutes les affaires qui auraient normalement été d'une urgence capitale devenaient superflues. Quand il neigeait Anthony passait plus de temps avec sa famille, quand il neigeait il était tout à elle.

"A quoi pense ma merveilleuse femme?"

"A la neige… "dit Kate d'un éclatant sourire en voyant Anthony dans l'encadrement de la porte, il était déjà tout habillé, prêt à commencer sa journée.

Il s'avança vers elle avec le même regard intense qu'il avait eu pour elle le jour de leur mariage alors qu'il l'attendait à l'autel et il se pencha pour l'embrasser sur la naissance de ses cheveux dans son cou - geste d'une intimité telle que Kate ne put réprimer un frisson - et puis il s'installa juste à côté d'elle. Aussitôt une jeune servante lui apporta le nécessaire pour son petit déjeuner, et son journal. Anthony n'avait aucune cure de tout cela, il regardait Kate, comme si tout ce qui l'importait en ce moment c'était de mémoriser son visage dans chacune de ses parfaites imperfections.

"A la neige?"

"Oui, quitte à ce qu'il fasse si sombre et froid, la neige serait une bénédiction. J'aime profondément quand il neige à Londres. Tout change et… et nous changeons aussi."

Anthony releva le menton, comme si tout ce qu'elle disait faisait sens, et peut-être bien qu'il la comprenait vraiment. Après tout ce temps à être mariés ensemble, les mots étaient superflus et il avait une connaissance presque parfaite de son esprit.

"J'espère qu'il neigera aussi. Ainsi, peut-être n'aurais-je pas à me rendre au Parlement. En fait… J'ai une idée." Kate leva un sourcil incertain, le sourire qu'il affichait présageait de tout sauf de sagesse. Il caressa son visage du revers de la main et continua: "faisons comme s'il neigeait. Faisons de cette journée banale et froide, une parfaite petite journée en famille. Nous boirons du chocolat chaud avec les enfants, nous jouerons aux cartes et je gagnerai…"

"Et je gagnerai," dit Kate d'un ton indulgent mais malgré tout avec insistance. Après tout, ils étaient tous les deux très mauvais perdants et l'un des fondements de leur mariage était une éternelle compétitivité dans tous les domaines où il était possible de compter les points.

"... et nous pouvons aussi lire dans la bibliothèque, monter à cheval dans le parc… qu'en dis-tu?"

"Oh Anthony, j'en serais ravie… "

"Bien, nous avons un marché," dit-il en lui tendant la main.

Elle la serra délicatement. Le contact de sa peau contre la sienne était électrique, surtout maintenant qu'il caressait le dos de sa main du pouce et que ses yeux étaient fixés aux siens. Elle esquissa un sourire tendre auquel il répondit tout aussi tendrement, et soudainement, il se leva et l'entraîna à grands pas à travers toute la maison, sans lâcher sa main une seule seconde.

"Anthony! Où m'emmènes-tu donc ainsi?"

"J'ai envie de folie! J'ai envie de danser sous la neige."

"Mais il ne neige même pas vraiment!"

"Ah oui? Regarde par toi-même?"

Kate tourna la tête vers la fenêtre la plus proche et… il neigeait! Pour de bon! Ce n'était pour l'instant que de petits flocons qui en tombant sur le sol fondaient tout de suite, mais il neigeait bel et bien. Elle partit d'un grand éclat de rire et Anthony se remit à courir jusqu'à dans leur jardin où il s'inclina face à elle et de son ton le plus charmeur il lui demanda:

"M'accorderiez-vous cette danse Lady Bridgerton?"

"Avec plaisir Monsieur Bridgerton."

Il serra légèrement ses doigts entre les siens, contact qui encore une fois la fit sourire de plus belle, et ils commencèrent une danse très lente tout autour du jardin. Anthony avait des flocons piégés dans les cils et ses joues rougies par le froid et elle ne cessait de rire, rire et rire encore. Si elle avait dû mettre une image sur le mot bonheur, elle aurait choisi cette danse hivernale. Si elle avait dû mettre un son sur le bonheur, elle aurait choisi la voix grave d'Anthony dans le creux de son oreille lui disant à quel point il l'aimait. Et si elle avait dû mettre une sensation sur le bonheur cela aurait été sans conteste la chaleur de la paume de son mari contre la sienne, la légère pression qu'il exerçait sur son emprise et à la fois la douceur qui émanait de ses doigts qui s'emboitaient si parfaitement aux siens.