hello, voici une petite histoire sans prétention
Je me sens un peu rouillée donc j'ai voulu faire simple mais j'avais envie de réécrire sur ce couple que j'ai plaisir à retrouver en ce moment dans les films.
j'espère que cela vous plaira . je ne sais pas trop s'il y a encore du monde ici donc manifestez-vous si vous voulez que je continue à poster des histoires. J'ai quelques idées en tête :)
bonne lecture
...
Pov Tobias
Comme chaque matin, je commence mon entraînement très tôt. J'aime profiter de la salle d'entraînement quand tout le monde dort.
Je peux me concentrer, réfléchir plus facilement et me vider la tête avant de retrouver les futurs initiés audacieux.
Après une heure de musculation, j'attrape ma serviette et essuie la sueur qui perle mon front. Je sens déjà mes muscles tirer légèrement mais je passe outre. C'est la seule douleur qui me fait du bien et qui me fait sentir en vie.
J'aujourd'hui, je me sens fort.
J'attrape ma gourde pour boire quelques gorgées d'eau salvatrice tout en me relevant de la machine sur laquelle j'étais installé puis, je quitte cette petite salle où je suis le seul à m'entraîner et j'entreprend de traverser l'immense bâtiment où s'entraîne habituellement les audacieux pour rejoindre mon appartement.
Sur le chemin, j'entends le bruit de coups sur le sac de frappe. En m'approchant, je constate que Tris est déjà à l'entraînement.
J'avance tout en la regardant, sans signaler ma présence. Je dois avouer qu'elle a le mérite de s'accrocher et de s'en donner la peine.
Je savais qu'elle était déterminée à l'instant même où je l'ai accueilli au niveau du filet. Sauter de son plein gré n'était pas chose courante, encore moins en venant de la faction des altruistes.
Elle était la deuxième à le faire. J'étais le premier.
Je l'entends s'énerver contre elle-même alors que j'arrive près de l'entrée. Je me stoppe un moment pour réfléchir tout en fermant les yeux.
Mes pieds font ensuite demi tour sans que je m'en rende compte pour aller dans sa direction.
« Ta position n'est pas bonne » constate-je
Elle sursaute et se retourne vers moi.
« Je ne t'avais pas vu » répond—elle en reprenant sa respiration.
Je constate que ses mains sont abimées. Elle doit y être depuis un bon moment.
« Tu t'épuise à frapper ainsi »
« Bon à savoir, merci » répond t elle en levant les yeux au ciel. « Si c'est uniquement pour me dire cela, tu pouvais continuer ta route. » continue t elle d'une voix piquante.
Elle reprend sa position pour frapper à nouveau.
« Écarte tes pieds un peu plus, tu auras d'avantage de stabilité. »
Elle s'exécute mais pas comme il le faudrait.
Je m'approche très près d'elle et avec mes pieds, je déplace doucement les siens. Je la vois frissonner à notre proximité. Je dois avouer que je suis troublé également.
« Vas-y, réessaye » lui ordonne-je en croisant les bras sur ma poitrine.
Elle s'exécute sans broncher mais elle n'est pas encore efficace.
Je secoue la tête négativement.
« Tu manques de muscles. Les altruistes ne sont pas réputés pour être très sportif. » constate-je « Si tu veux vraiment progresser, il va falloir commencer par te muscler. »
Elle s'arrête et soupire.
« Je n'ai pas le temps pour ça. Je dois réussir à me battre, à intégrer les mouvements pour éviter de rester sous la ligne » m'explique-t-elle agacée.
J'attrape son poignet alors qu'elle allait de nouveau frapper. Elle se fige à ce contact puis se tourne vers moi.
« Je sais comme c'est important pour toi d'atteindre cet objectif mais je t'assure que si tu m'écoutes, tu y arriveras. Tente-je de la convaincre «j'ai eu la chance d'être entrainé par le meilleur et je pense que ça ne m'a pas trop mal réussi. »
Elle sourit.
« Laisse moi t'aider. » lâché-je dans un souffle.
« Pourquoi tu ferais ça pour moi? »
« Parce que je sais comme cela peut être compliqué d'être un ancien altruiste ici… et… et je pense aussi que tu mérites de continuer. Tu as ce truc en plus, cette flamme dans le regard qui… »
« Tu étais un altruiste aussi?! » demande-t-elle comme si un troisième œil était apparu au milieu de mon front.
Je me contente de hocher la tête. Elle me scrute longuement, espérant trouver mon vrai nom mais en vain. Il faut dire que je sortais peu lorsque je vivais encore là-bas et j'ai bien changé depuis que je suis ici.
« Alors, veux-tu que je t'aide? » essaye-je une dernière fois avec un espoir en moi que je ne pensais pas avoir.
Si elle me disait non, je me sentirai vraiment déçu.
Elle semble réfléchir un instant.
« Très bien… Je veux faire tout ce que je peux pour rester ici. Même si cela implique de m'entraîner avec toi. » finit-elle par me dire en n'osant pas trop croiser mon regard.
« Suis-moi »
Elle attrape ses affaires puis m'accompagne sans un mot de plus. Je l'entraîne dans une petite pièce que j'utilisais quelques minutes plus tôt.
Elle est pleine de machine de musculation et de quelques tapis de fitness posé au sol.
Je reste persuadé que cet endroit aiderait beaucoup les futurs audacieux mais j'imagine que ce n'est pas le but du jeu.
« Si tu parles de cet endroit à tes amis, je serai obligé de te jeter dans la fosse. » dis-je le plus sérieux du monde. Je m'en veux immédiatement de lui avoir sorti cela ainsi. Cela ne sonnait pas pareil dans ma tête.
L'humour est encore une notion complexe pour moi.
« Merci pour cette mise en garde » réplique-t-elle en hochant rapidement des sourcils. Je vois également sa mâchoire se serrer. « Si tu avais peur que je le fasse, tu ne m'aurai jamais amené ici. »
Un point pour Tris.
« Alors, instructeur, que dois-je faire? » demande-t-elle visiblement anxieuse.
« Sur le sol » ordonné-je doucement
Elle s'exécute alors que je me pose à genoux à côté d'elle. Nous sommes qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je fais tout ce que je peux pour que cela ne me perturbe pas.
« Il faut commencer par muscler tes abdos. C'est le point central de ton corps et tu n'en as pas. »
« Si je n'avais pas compris que je n'avais pas de muscles…. » Elle lève les yeux au ciel en tordant ses lèvres. « Que dois-je faire? »
« Sur le dos, replie tes jambes, bras derrière la tête et tu relèves doucement le haut de ton corps. Pas trop haut, sinon tu vas te faire mal. Contracte tes abdos avant de le faire. » explique-je quasiment mot pour mot comme Amar le faisait à l'époque.
Elle se lance et grimace rapidement.
« Ralenti le rythme, utilise ta respiration pour t'aider. Expire lorsque tu te relèves. »
« Facile » ironise-t-elle avant de se laisser tomber sur le sol.
« Allez, ne t'arrêtes pas! » l'encourage-je en tapotant son genou le plus proche.
« Ils sont déjà en feu. » se plaint-t-elle.
« C'est la raison pour laquelle tu dois continuer. Ils doivent prendre en force. » explique-je durement.
« Merci, j'avais compris mais je me suis entraînée pendant 1h juste avant. »
Je soupire, tiraillé entre l'envie de lui faire arrêter et celle de la pousser au delà de ses limites. Amar n'a jamais eu de pitié pour moi mais il n'était pas attiré par moi comme je le suis par Tris… Peut-être est-ce là ma faiblesse avec elle.
Je soupire.
« Je vais te faire faire un autre exercice. Il sera tout aussi sollicitant pour toi mais plus simple. »
Elle se met en tailleur tout en attrapant sa bouteille d'eau afin d'en prendre une gorgée.
Son visage est rouge et en sueur.
« Tu t'appuies sur le sol avec tes avant-bras, épaules bien dégagées et tu prends appui sur la pointe de tes pieds. »
Elle s'exécute mais elle est chancelante.
« Maintenant tu tiens la position pendant 10 secondes puis tu pourras faire une pause. »
Je constate que sa position n'est pas totalement bonne. Son bas du dos est creusé et sa tête est rentrée dans ses épaules.
« Tu vas te faire mal ainsi. »
Je me lève et me positionne debout au dessus d'elle. Ensuite, j'attrape doucement ses côtés pour corriger la position du bassin.
Coïncidence ou pas, elle se relâche complètement et s'écroule sur le sol.
Je sens son regard sur moi et lorsque je le croise, je la sens gênée. Ce contact a certainement dû la déranger.
« Écoute, je comprend que tu veuilles m'aider mais je te fais perdre ton temps je crois. Je n'ai pas ta ténacité et ta détermination. »
Elle se redresse rapidement et prend la direction de la porte.
Je la rattrape par le bras.
« Attends! » Je relâche son bras mais reste près d'elle.« Tu ne me déranges pas. Sinon, je ne te l'aurai pas proposé. » explique-je en la regardant dans les yeux.
Elle baisse les siens.
« Je te pousse car il n'y a que comme cela que tu rattraperas le haut du classement et que tu seras en sécurité. »
« Je ne suis peut être pas faite pour cela. » répond—elle simplement.
« Je ne suis pas non plus l'instructeur le plus pédagogue. » admet-je en souriant.
« Je suis d'accord avec toi sur ce point. » répond-t-elle en souriant à son tour.
« Veux-tu… Veux-tu quand même continuer? » demande-je plein d'espoir.
« Pas ce matin, je suis vraiment fatiguée. J'ai besoin de me reposer un peu. »
« Cela veut dire que demain, tu serais d'accord? »
Elle hoche la tête.
« Rendez-vous à 5h ?»
« Très bien. A tout à l'heure. »
…
Pov Tris
Je retourne me changer et prendre une douche tant que tout le monde dort encore. Quatre devrait arriver d'ici 30 minutes pour réveiller tout le monde.
Je veux profiter d'un peu d'intimité pour ma toilette, chose tellement compliquée depuis que je suis arrivée ici.
Je soupire de bien-être lorsque l'eau tiède parcourt mon corps. Je ne savais pas que c'était possible de sentir les premières courbatures aussi rapidement après une activité physique intense.
Puis je repense à Quatre, à sa proposition étonnante et l'inquiétude visible qu'il a lorsqu'il dit vouloir que je sois en sécurité.
Il est évident que je fais partie des plus faibles, je suis encore sous cette maudite ligne rouge.
Mais pourquoi fait-il cela pour moi?
Qui suis-je pour qu'il ait d'avantage l'envie de m'aider. Il pourrait entraîner Al par exemple mais à ma connaissance, il ne le fait pas.
Je sursaute et sors de mes pensées lorsque je l'entends frapper la rampe en métal menant à notre dortoir.
Je coupe l'eau, me sèche rapidement et j'enfile tout ce que je peux pour me couvrir avant l'arrivée des autres.
La journée va être longue et certainement un peu plus douloureuse que les autres. Ceci dit, Quatre a raison, je dois me battre et progresser suffisamment pour ne pas me faire virer des Audacieux. J'imagine qu'avoir son aide me facilitera le chemin.
…
Je me dépêche d'éteindre mon réveil lorsqu'il sonne à 4h45. J'ouvre difficilement les yeux et il me faut un instant pour réussir à me lever de mon lit.
Christina m'avait dit qu'il fallait attendre 24h minimum avant de voir apparaître les courbatures. Je confirme ses dires. Les prémices ressentis hier n'étaient qu'un début.
Il serait plus facile pour moi de donner le nom des muscles qui ne me font pas souffrir. Je prends mon courage à deux mains et sors du lit.
J'attrape ma tenue de sport et je l'enfile avant de quitter la pièce, pieds nus, espérant n'attirer l'attention de personne.
Lorsque j'arrive au niveau de la petite salle, je me faufile presque à l'intérieur. La lumière est allumée et rapidement, je repère Quatre, faisant quelques pompes, torse nu.
Je ne peux que me stopper pour admirer la scène. Je me surprend à détailler du regard son corps parfait.
Le tatouage que j'avais repéré à mon arrivé semble être une pièce gigantesque dans la mesure où l'encre noir se dessine sur ses côtes.
« Avance au lieu de rester dans le noir » annonce -t-il sans même me regarder.
Je rougis de m'être fait prendre et sors de ma cachette qui n'en était vraiment pas une.
« Comment tu…? »
« Tu es aussi discrète qu'une horde d'audacieux éméchés » m'explique-t-il, toujours en faisant son exercice.
« Merci pour la comparaison » réplique-je, un peu vexée par sa remarque.
Il se redresse, m'offrant une vue imprenable sur ses abdominaux parfaitement dessinés. Je dois vraiment lutter pour éviter que ma mâchoire finisse au sol devant tant de beauté.
Il semblait évident qu'il entretenait son corps mais entre le supposer et le vérifier… Il y a un fossé que j'apprécie sauter.
Je ne peux m'empêcher de faire une petite moue lorsqu'il enfile son tee-shirt.
J'espère qu'il ne m'a pas vu faire. Quelle honte se serait.
« Bien, aujourd'hui, tu vas continuer à travailler le gainage. C'est la partie la plus importante de ton entraînement.
Ensuite, on verra ensemble pour commencer à corriger ce qui peut l'être concernant les combats. Tu es rapide, c'est un avantage mais il ne fera pas tout. » annonce-t -il
J'allais protester pour la partie de gainage mais il me devance.
« Je ne veux pas t'entendre te plaindre. Tu es ici pour suer, souffrir et galérer » lance-t-il avec une voix très… Quatre. « Allez, au sol Initiée » continue-t-il en tapant dans ses mains.
Je pose mes affaires sur le sol et je m'exécute. J'essaye de corriger ma position d'hier afin qu'il ne soit pas obligé de me toucher.
Hier, c'est quelque chose qui m'a perturbé au plus haut point. Je n'ai pas trouvé cela désagréable, loin de là et c'est justement le problème. J'aurai adoré que cela continue encore et encore.
Je voulais ses mains sur mon corps jusqu'à la fin de mes jours.
Je secoue mentalement la tête pour chasser ces pensées que j'estime encore interdites pour moi.
Il tourne autour de moi, le front plissé, me détaillant du regard.
« Bien, tu peux faire une pause. »
Je lâche la position pour la reprendre 1minute plus tard.
La douleur est là, mes abdominaux me donnent l'impression de se consumer sur place mais je ne dis rien. Son attitude n'émet aucun doutes, il ne sera pas aussi tolérant qu'hier concernant mon état physique.
Je répète la série de planche plusieurs fois de suite. Parfois, il vient me toucher pour corriger des détails et je commence à me faire à ce contact. Je n'ai toujours pas envie qu'il s'arrête mais au moins, je ne perds pas mes moyens, c'est déjà une bonne chose.
« Prend quelques minutes de pose et ensuite, on passe sur la partie combat. » annonce-t-il
J'attrape sans tarder ma bouteille d'eau afin d'en boire plusieurs gorgées puis j'essuie mon front perlé de sueur.
« Donc toi aussi tu as eu des cours du soir? Enfin, du matin? » tente-je d'engager la conversation. La dernière fois où je l'ai fais, il a été très froid et grinçant avec moi.
« Oui, Amar, un instructeur, m'a pris sous son aile. C'est grâce à lui que je sais me battre et que je fais partie des meilleurs. »
« Pourquoi sa manière de travailler n'a pas été perpétué par les chefs des Audacieux? »
« Tout simplement parce qu'ils n'aimaient pas sa mentalité. Amar était dur mais humain. Aujourd'hui, ils veulent des machines. La nouvelle méthode permet de sélectionner drastiquement les nouveaux arrivants.
Je grimace lorsqu'il me dit cela. Cette manière de fonctionner est aussi absurde que dégoûtante. J'imagine que je ne pourrais jamais vraiment comprendre leur manière de réfléchir à ce sujet.
« Bon, maintenant, on va passer au combat. Je t'ai vu t'entraîner tout à l'heure. » commence Quatre en se dirigeant vers des tatamis.
« Tu as de bons réflexes lorsque tu n'as pas besoin de bouger tes pieds. Ta rapidité peut te faire gagner mais ton corps n'a pas encore mémorisé les mouvements de base. Tes réflexes ne sont pas bons du tout et tu réfléchis trop. »
Oh merde… tout ça…
Je reste figée sur place et silencieuse. Quatre doit le voir car il s'approche de moi et pose sa main sur mon bras.
« Ne t'inquiètes pas, tout ça s'apprend et se corrige » me dit-il d'une voix douce et réconfortante. Heureusement, il ne remarque pas la traînée de chaire de poule qui me traverse.
« On va répéter les mouvements ensemble. Si tu avances vite, nous pourrons nous battre. »
Je ris nerveusement.
« Qu'i il de drôle dans ce que je viens de dire? » demande-t-il sans aucune animosité dans sa voix mais avec fermeté.
« Me battre avec toi?! On t'a demandé de m'envoyer à l'infirmerie ou même me tuer sur place? » dis-je anxieuse.
Je le vois se figer à cette phrase. Cette fois, il pose ses deux mains sur mes épaules et me force à le regarder dans les yeux.
« Écoute moi bien Tris. Jamais je ne chercherais à te faire du mal. Jamais. Je crois que je pourrais en mourir si c'était le cas. »
Je fronce les sourcils devant sa réponse. C'est une réponse forte pour un gars censé être un Audacieux.
« Je veux… simplement te garder en sécurité et en vie ici… » reprend-t-il en retirant ses mains. « Je vais retenir mes coups autant que possible mais je ne vais pas te faciliter la tâche. »
« Ça j'avais compris. » dis-je en riant. Cela a pour effet de le détendre également.
Bien, j'avais l'impression qu'il était en apnée pendant quelques minutes.
…
Pov Tobias
Entraîner Tris est aussi troublant qu'agréable. Je pourrais laisser mon poste actuel pour la coacher chaque heure du jour.
Par contre, le fait qu'elle ait eu peur que je lui fasse mal m'a fait paniquer intérieurement. Pendant un instant, j'ai vu mon père frapper violemment ma mère et l'envoyer se fracasser l'épaule sur la table de cuisine.
Je ne supporterai pas une seule seconde de la blesser. Jamais je ne pourrai vivre avec cela sur la conscience.
J'imagine qu'elle avait surtout peur que mes coups soient trop forts à gérer pour elle et non pas une crainte que je puisse me défouler sur elle, comme ça, gratuitement et sans raisons.
Je chasse cette idée de mon esprit. Moi vivant, Tris Prior sera en sécurité.
Je lui propose plusieurs enchaînements afin qu'elle puisse les imprimer dans sa tête et son corps. La formation initiale des nouveaux arrivants ne laissent que peu de place à ce type d'exercices. J'espère que ce sera un atout pour elle.
Je lui demande ensuite de taper dans les cibles que j'ai dans les mains sauf que je me déplace dans l'espace. Elle doit gérer ses coups, ses pieds et anticiper au mieux mes déplacements.
Je dois dire que je suis fière d'elle. Elle apprend réellement vite en peu de temps et elle est appliquée au travail.
« Baisse tes épaules…. Voilà…. Main gauche…. Pied droit…. Ne te tortille pas ainsi, tu t'épuise pour rien… Garde ton cadre en utilisant tes abdos. Voilàààà » la corrige-je constamment.
Elle fini par appuyer ses mains sur ses cuisses, à bout de souffle. Son visage n'est pas loin d'être rouge pivoine également.
« On fait une pause » annonce-je.
Elle se laisse alors tomber sur le tapis, jambes pliées.
Je vais chercher ma bouteille d'eau et j'en profite pour lui ramener la sienne.
« Merci. »
Je m'assoie face à Tris alors qu'elle boit plusieurs gorgées avec rapidité.
« Ça va? » demande- je réellement concerné par son état.
« Ouep. Je pense que je pourrais m'endormir sur ce tapis, là, comme ça, d'un claquement de doigts. »
Je lui souris.
« On peut arrêter si tu veux, tu as déjà bien travaillé. » concède-je.
« Whoua, un compliment de ta part?! » me taquine-t-elle.
Je ris
« Tout arrive! »
« On peut continuer encore un peu, cela ne me gêne pas. » fini-t-elle par dire.
Je me lève alors et lui tend la main pour que je puisse l'aider à se relever. Elle la saisit en souriant. Avec un geste ferme de ma part, elle se redresse. A ce moment là, nous sommes de nouveau proche l'un de l'autre. Je pourrais sentir son souffle sur moi. Mon attirance pour elle grandit à chaque instant un peu plus et je dois me contrôler pour ne pas l'embrasser.
Nous posons les bouteilles et nous nous faisons face avec une distance plus importantes entre nous.
« Je te propose quelques minutes de combat. Utilise les mouvements que tu as appris. On y va doucement pour que tu puisses bien tout intégrer. Ne retiens pas tes coups, je peux largement gérer. » explique-je.
Nous nous mettons en position. Elle m'observe un moment puis j'engage le combat en lançant mon poing vers son épaule. Elle esquive.
« Bien »
Je me déplace puisque c'est l'un de ses poings faibles, elle me suit en tournant sur elle-même, bras en protection.
Elle fonce vers moi pour me déstabiliser mais je bouge à peine. En réponse, je l'attrape par la taille et l'envoie au sol sans grand ménagement. Le sol est suffisamment moelleux pour amortir sa chute et ne pas la blesser.
« C'était une bonne idée mais prévisible. » explique-je en lui tendant la main.
Elle la saisit et tire fortement dessus, espérant me déstabiliser mais elle loupe son coup. Je perd à peine l'équilibre.
« Bien tenté, cela peut fonctionner avec quelqu'un ayant une carrure proche de la tienne. »
« Fais chier » s'agace-t-elle tout en se relevant.
« Allez, en position. »
Elle n'attend pas de se mettre en position et m'envoie rapidement un coup de poing dans le ventre. Je me tord en deux face à la violence du choc. Comment autant de force peut sortir d'un corps si menu?!
Tris ne s'arrête pas là et mime un coup de genou dans le visage. Je la remercie mentalement d'avoir arrêté son coup à temps. Me promener avec le nez cassé n'aurait pas été bon pour mon image de Quatre.
« Que ferais-tu là maintenant si j'avais le nez cassé? » demandé-je, toujours dans la position voûtée.
« Et bien, tu es pile à ma hauteur, donc je ferai ça. » commence-t-elle tout en mimant un coup de coude dans mon dos.
A ce moment là, je la saisis à nouveau par la taille et l'envoie valser bien plus loin. Cette fois-ci, elle se stabilise et reste sur ses pieds. Ses yeux lancent des flammes tant elle est déterminée à ne pas se laisser faire.
Elle revient vers moi et enchaine différents coups à intervalle rapproché. J'en esquive la majorité mais je dois avouer qu'il y en a quelques uns que j'ai dû encaisser.
Je fini par la faire passer au dessus de mon épaule et elle retombe lourdement sur le tapis, haletante.
Je me penche vers elle, amusé, mais c'est à ce moment là qu'elle en profite pour me faucher avec sa jambe.
Je perd l'équilibre et tombe à mon tour.
Sans que je ne puisse comprendre ce qu'il se passe, Tris est à cheval sur mon ventre, ses mains immobilisant mes poignets au dessus de la tête.
Elle sourit victorieuse tout en reprenant sa respiration. Nos visages sont proches, très proches et rapidement nos yeux se perdent dans ceux de l'autre. Son sourire disparaît et mon envie de parer son attaque par une autre également.
Sans vraiment y réfléchir, je me redresse légèrement pour capturer ses lèvres. A ce contact, ses mains se desserrent de mes poignets, me permettant d'en faire doucement glisser une sur son côté.
Je sens son corps se relâcher doucement, pesant un peu plus sur le mien. L'une de ses mains se balade le long de mon visage tandis que l'autre lui permet de se stabiliser.
Je me sépare de ses lèvres à contre cœur mais j'ai visiblement besoin de reprendre mon souffle. Tris se redresse tout en se mordant la lèvre et se décale afin que je puisse me redresser à mon tour.
Je me tourne vers elle et prend appui sur mon poignet.
« Je ne suis pas sûre que ce soit une attaque conventionnelle » plaisante-t-elle pour cacher une gêne évidente.
Je ris, tout aussi mal à l'aise.
« Je suis désolé, je… c'était déplacé de ma part… je » commence-je à m'expliquer.
« Non… c'est euh… surprenant mais agréable. » avoue-t-elle en me regardant dans les yeux.
Nous nous sourions puis elle vient s'approche timidement de moi et s'empare de mes lèvres à son tour.
J'appuie doucement dans son dos pour l'inciter à s'asseoir sur moi, chose qu'elle fait. Je croise mes bras dans son dos et cela a pour effet de la coller à moi.
Je reste sur ma faim lorsqu'elle décide de rompre le contact mais garde son visage proche du mien.
« Je ne sais pas si c'est une bonne idée de se laisser emporter. » fini-t-elle par dire.
« Gardons en un peu pour plus tard » dis-je, en accord avec sa demande.
« Est ce que le cours est terminé monsieur l'instructeur? »
« Hmhm mais je ne suis pas encore sûr de vouloir défaire mon emprise » chuchote-je avant de picorer ses lèvres.
Elle sourit. Je l'embrasse sur le nez et ouvre mes bras pour la libérer.
« Tu devrais retourner te coucher avant que tout le monde se lève. »
Elle hoche la tête et se remet sur ses pieds. Tris me tend la main pour m'aider à me relever, je la saisis volontiers.
« A tout a l'heure. »
« A très vite.
…
Quelques jours plus tard.
Mon cerveau a beaucoup tourné depuis le cours avec les couteaux. Al devait rester devant la cible sans flancher puis Tris est intervenue et c'est elle qui a été le centre de l'attention. J'étais presque ravi d'être celui qui doive lancer ces couteaux. Eric a déjà réussi à envoyer une paire d'initiés à l'infirmerie… volontairement… ou pas.
J'ai fais ce qui me semblait être le mieux pour Tris et pour faire en sorte que tout ce merdier se stoppe rapidement.
Bien évidemment, elle m'en a voulu. C'est compréhensible mais je devais à nouveau faire en sorte de la protéger.
Je fini de m'échauffer lorsqu'elle arrive dans la pièce d'entraînement. Malgré notre rapide explication après le cours, je sais qu'elle doit être encore en colère contre moi.
Contre toute attente, son visage est un peu moins fermé que tout à l'heure. Elle porte un petit pansement au niveau de l'oreille.
« Comment vas-tu ? »
« Je devrais survivre…. » dit-elle sèchement.
Oups
« J'espère que tu as bien compris que j'ai fais cela pour écourter ce moment et te protéger? » demande-je en m'approchant doucement d'elle.
Elle hoche la tête mais ne dit rien de plus.
« Bien, on va commencer alors. » propose-je
« Quatre.. » m'arrête-t-elle alors que je me dirigeais vers les énormes tapis d'entraînement. Je lui fais face.
« Oui? »
Elle s'approche de moi timidement et dépose un chaste baiser sur le coin de mes lèvres, me faisant sourire comme un idiot.
Ouf.
Lorsque nous nous séparons, je lui propose de reprendre la même routine qu'hier.
Échauffement et musculation en premier lieu puis simulation de combat en fin de séance.
Je la sentais un peu fermé au départ puis j'ai fini par retrouver « ma » Tris.
Nous sommes maintenant sur la partie dédiée au combat.
Elle semble ne pas se sentir capable de me mettre KO. Je continue donc à la faire gagner en vitesse, autant dans ses déplacements que dans ses enchaînements.
Peut être qu'aujourd'hui, il lui faudra encore un peu de temps pour s'attaquer à quelqu'un de surentraîné comme moi mais je ne doute pas du fait qu'elle puisse mettre au tapis n'importe lequel de ses camarades de formation, même ceux qui sont né ici. Nos quelques séances ensemble vont lui donner un avantage indéniable et c'était mon objectif en lui proposant ces cours.
J'intensifie un peu mes mouvements pour lui mettre la pression. Il m'arrive de la toucher un peu fortement par moment mais elle ne bronche pas un instant et riposte du mieux qu'elle peut.
« On fait une pause » annonce-je alors que je la vois à bout de souffle.
Nous allons récupérer notre eau dans un silence confortable et nous nous asseyons contre un mur, genoux repliés.
« C'est bien, ta progression est constante » la félicité-je avant d'avaler une gorgée.
« Si tu le dis, instructeur, je vais faire en sorte de te croire » répond-t-elle
« Tu n'es plus la pète-sec sans muscles et sans technique que j'ai sorti du filet. » dis-je amusé.
Elle me donne un coup d'épaule en souriant.
« Ravie de l'entendre. Je n'aurai donc plus à t'entendre insulter mes abdominaux. » plaisante-t-elle
« Non, je vais plutôt me méfier de ce que tu pourrais me faire si je te taquine encore sur ta condition physique. »
« Ouep, tu peux trembler Quatre. » me menace-t-elle avec un regard amusé.
J'en profite pour plonger dans son regard quelques instants. Son sourire disparaît mais je vois bien que son regard alterne entre ma bouche et mon propre regard.
Il ne m'en faut pas plus pour décider de fermer l'espace entre-nous et de capturer ses lèvres avec délicatesse.
Elle ne met pas bien longtemps à répondre à mon baiser et rapidement, je sens sa main sur ma joue.
Je rêvais de ce moment depuis son arrivée mais il était important de rester focus sur l'entraînement.
Elle me sourit franchement lorsque nous nous séparons.
« Et du coup, toi et moi… tu penses que… je sais pas… on est comme… » commence Tris sans réussir à finir.
« Un couple? » tente-je, peu sûr que ce soit le bon terme pour nous deux.
Elle secoue la tête positivement.
« Cela dépend de quel point de vue tu te places. Pour les Audacieux, embrasser ne veut pas forcément dire être ensemble… mais par rapport aux altruistes que nousétions, il y a forcément cette idée de vouloir créer quelque chose avec la personne que l'on embrasse. » propose-je même si j'avais signalé au groupe qu'il ne devait plus se référer à leur faction d'origine.
Cependant, je pense que Tris et moi sommes encore fortement marqués par les traditions altruistes lorsqu'il s'agit de relation amoureuse.
J'espère que cette référence l'aidera aussi à se rassurer sur mes intentions vis à vis d'elle.
« J'aime bien la vision des altruistes sur le sujet » finit-elle par me dire.
« Alors, je pense que l'on peut dire que nous sommes ensemble… comme un couple »
Nous nous sourions puis Tris se penche vers moi pour capturer mes lèvres à nouveau.
« Je suppose qu'il faudra juste que cela reste entre nous le temps de l'initiation. » dis-je
« ça me va bien. Cela nous laissera le temps d'en profiter, de se connaître avant… je ne sais pas, les commérages Audacieux? »
« Bien vu…. On s'y remet? Je voulais te montrer quelques stratégies pour de libérer d'emprises qui semblent voué à l'échec. »
« Ça me va bien même si mes muscles hurlent de douleur non-stop depuis quelques jours. »
Nous nous redressons mais restons proches.
Je me sens mal à cette idée même si je ne culpabilise pas d'être l'auteur de ces courbatures.
« Je te donnerai quelque chose pour t'aider mais ça va aller mieux puisque tu vas bientôt commencer les simulations. Ton corps pourra se reposer. » explique-je tout en posant ma main sur son bras.
« Allez, en place initiée ! »
Elle prend la position de départ et j'initie le combat à nouveau. Sauf que cette fois-ci, je fais en sorte de la mettre dans des situations complexes sans pour autant desserrer mon emprise pour lui faciliter la tâche.
Elle doit trouver le moyen de se dégager.
Au début, elle s'énerve beaucoup et se fatigue à rien. Plus elle gigote, plus je contracte mes muscles pour l'empêcher de bouger.
Elle a maintenant le bras droit coincé dans son dos et elle est pliée en deux. Elle grimace à chacun de ses mouvements.
Elle cherche à m'atteindre avec le coude gauche mais j'esquive très facilement.
« Prend le temps de réfléchir, vérifie toutes tes options. Ton cerveau doit se mettre à penser différemment qu'il le fait actuellement. » lui murmuré-je presque à l'oreille, créant un frisson visible sur ses bras dénudés.
Elle se calme un instant puis enchaine un coup de pied dans le genou puis avec le coude. Elle n'y met aucune force pour ne pas me blesser. Mon genou apprécie! Mais elle donne la meilleure option possible pour se dégager.
Je lâche mon emprise sur elle immédiatement. Elle sourit de satisfaction.
« Très bien. »
« Dans d'autres circonstances, je serai déjà KO avec l'épaule déboité »
« ça va venir. Ne lâche rien et tout ira bien. » tente-je de la rassurer.
Elle se met soudainement à bailler. Je regarde ma montre.
« Si tu le souhaites, on stoppe ici pour ce matin. Tu as bien travaillé aujourd'hui. »
Elle hoche la tête.
« Est-ce que… je pourrais avoir ta potion magique pour soulager mes douleurs? »
Je lui souris.
« Viens avec moi, je vais te donner ce qu'il faut. » propose-je. A cet heure-ci, tout le monde dort encore hormis Zeke qui surveille les caméras la nuit. Du moins, tant que je suis instructeur. Il nous a déjà forcément vu déambuler ici à des heures peu communes. Même s'il me voyait repartir avec elle dans mon appartement, il prendrait le temps de me taquiner mais il resterait aussi très discret sur ce qu'il verrait.
Nous reprenons nos affaires et allons en direction de mon appartement. Il est un peu à l'écart des autres. Ils appelaient cet endroit « le grenier » car il n'est pas vraiment aménagé mais il me convient bien.
J'ai le minimum nécessaire et je n'ai pas à supporter mes voisins ou les bruits inhérents à la vie en communauté.
Et puis, c'est le grand luxe pour moi comparé à ce que me proposait Marcus.
Nous sommes silencieux sur le trajet. Tris s'est mise à côté de moi et seuls nos mains se frôlent par moments, provoquant de douces décharges dans mon corps.
POV TRIS
L'entraînement est dur, éprouvant mais je me sens vivante et déterminée à chaque fois que j'arrive à résoudre l'une des énigmes proposés par mon instructeur sexy.
Je dois dire que l'évolution de notre relation est quelque chose de surprenant mais agréable. Je ne sais pas encore trop ce qu'il me trouve car les filles d'ici sont au moins dix fois plus sexy et attirante que moi.
Je suis néanmoins heureuse d'avoir cette connexion si spécial avec lui et de me rendre compte qu'il n'est pas que le terrifiant Quatre.
Nous montons plusieurs escaliers que je ne connaissais pas. En même temps, je ne suis jamais allée dans les appartements des membres Audacieux.
Il prend encore un petit escalier presque caché. Il mène à une seule et unique porte. Celle de son appartement.
Il me laisse entrer en premier une fois que la porte a été déverrouillée. L'endroit est très… brut mais je remarque quelques objets ça et là. Un ordinateur posé sur la table à manger, un lit au milieu de la pièce et quelques armoires juste en face.
« Tu peux t'asseoir sur le lit, j'arrive. » propose-t-il en m'y guidant, sa main dans le bas de mon dos.
Je m'exécute et j'attends sagement qu'il revienne. Il sort de sa salle de bain quelques secondes plus tard et me tend quelques petits sachets et un tube avec ce qui semble être de la crème.
Je les saisis et observe le contenu du sachet.
« Rien d'hallucinogène là-dedans j'espère? » plaisante-je.
Il sourit.
« Non, juste des plantes pour t'aider à gérer les courbatures. Amar, mon instructeur m'avait donné la composition.
Je n'ai plus trop de courbatures maintenant mais j'en ai toujours au cas où. »
« Au cas où tu ramènes des initiées dans ta chambre en pleine nuit? » demande-je sur le ton de l'humour pour cacher une certaine insécurité.
Il s'assoit à côté de moi mais garde un peu d'espace. Cependant, il saisit ma main doucement et caresse le dessus avec son pouce.
« Non, je ne garde pas cela pour des conquêtes. C'est juste là. Tu es la première à venir ici et seuls quelques personnes sont autorisées à franchir le seuil de ma porte. » m'explique—il doucement
Je lui souris timidement.
« L'initiation est rude à gérer alors si cela peut aider un tant soit peu tes muscles à récupérer correctement, c'est ça de pris. » continue-t-il.
« Merci… Pour ça et ton aide… Cela signifie beaucoup pour moi. » avoue-je presque en murmurant.
Quatre me sourit puis il se penche pour m'embrasser tendrement, glissant sa main contre ma joue.
Lorsque nous nous séparons, nos visages restent proches.
« Je devrais retourner dans le dortoir. Je ne veux pas que l'on me surprenne entrain de revenir de ton appartement. »
« Bonne idée. On se voit tout à l'heure pour la dernière session d'entraînement… »
Je hoche la tête sans pour autant me détacher de lui.
« Hum hum. »
j'ose faire le premier pas et capture doucement ses lèvres. Ce moment crée chez moi une sensation de légèreté et un sentiment d'addiction.
Je pourrais l'embrasser pendant des heures sans m'en lasser, sans occulter les sensations que cela crée chez moi.
Je me sépare de lui à contre-coeur et je me redresse, non sans oublier les précieux sachets de plantes.
Quatre se lève à son tour et me raccompagne. Il dépose un dernier baiser sur le coin de mes lèvres puis je quitte son appartement, un sourire béa sur les lèvres….
…
Je prends note de ma place sur le classement lorsque j'entends Eric annoncer que je dois me battre contre Peter.
Il est évident qu'il me fait payer mon intervention d'hier, lors du lancer de couteaux.
Je sers les dents alors que Christina s'approche de moi.
Elle me dit quelque chose mais je l'écoute à peine, je me dirige vers la zone de combat lorsque Quatre me saisit le bras fermement.
« Quoi? »
« Tu te souviens de ce que je t'ai dis concernant les combats? Frappe-le à la gorge et surveille-le, il déplace le pied avant de frapper. »
Je serre la mâchoire tout en secouant positivement la tête. Malgré nos entraînements nocturnes, j'appréhende d'affronter Peter. Il n'hésitera pas à me blesser juste pour le plaisir.
Je fini par monter sur le tapis et me met en position. Le combat peut commencer.
POV Tobias
Une nouvelle fois, l'envie de frapper violemment Eric me vient lorsque j'entends l'annonce du futur combat.
Demander à Tris de combattre Peter est un moyen de la punir pour hier. L'envoyer se battre contre ce con, c'est ni plus, ni moins qu'une manière de la mettre hors circuit sans s'en charger lui-même.
Je me place à l'opposé d'Eric, bras croisé sur la poitrine et je retiens mon souffle. Aurais-je du éviter de la ménager et vraiment laisser mes coups partir? Cela lui aurait permis de mieux se préparer à combattre cet abruti.
Est-ce qu'elle saura mettre en pratique si rapidement ses derniers apprentissages? Je l'espère de tout cœur.
Elle met rapidement en pratique mes conseils en le frappant à la gorge, cela lui permet d'avoir un peu d'avance et d'enchaîner quelques coups.
Bien.
Pour autant, Peter ne se laisse pas faire et la frappe avec violence, les yeux plein de rage. Tris encaisse au mieux et vient lui tordre le bras dans une prise douloureuse avant de le frapper dans le ventre avec son genou.
Peter en profite pour l'attaquer sur son côté avant de la balancer dans un coin du ring. Elle se relève néanmoins assez rapidement et part de nouveau à l'attaque. Son attitude a changé, elle est déterminée et son corps tout entier transpire la rage qu'elle a en elle à ce moment précis.
Elle enchaine différents coups tout en le forçant à se déplacer. Peter la charge mais elle esquive et elle fini par lui frapper le bas du dos avec son pied. Le choc l'envoie directement au sol. Il se retourne alors elle cherche à lui mettre le pied dans le visage mais il esquive et se relève.
Merde…
Elle encaisse de nouveau quelques coups de poing dont l'un dans le visage, ouvrant légèrement sa lèvre inférieure.
Je la vois un peu tanguer mais mon regard croise le sien. J'espère que j'arrive à lui transmettre toute ma force pour lui permettre de rester debout.
Tris contracte la mâchoire et attaque à nouveau. Cette fois, elle arrive à l'affaiblir bien plus qu'elle.
Alors qu'il tente de la ceinturer sur le côté, elle arrive à lui envoyer son coude dans le nez.
Son adversaire se penche tout en se tenant la zone touchée. Elle en profite pour lui envoyer son genou dans le visage pour l'achever.
Tris le fait avec une force assez incroyable. Je remarque bien qu'elle y jette ses dernières forces. Vu l'état de Peter, cela devrait être son coup de grâce.
Il se redresse mais perd vraiment l'équilibre. Il lui lance un coup de poing mais elle l'esquive avec facilité.
J'ose jeter à un oeil à Eric, il fulmine de voir son poulain se prendre une raclée. Je souris intérieurement.
Lorsque je me focalise à nouveau sur Tris, elle assène le coup qui le mettra KO pour de bon.
Christina exprime sa joie mais se calme quasiment aussi vite lorsqu'Eric menace de la tuer avec juste un regard.
Tris sourit lorsqu'elle croise mon regard. Il me faut beaucoup de contrôle pour ne pas fermer la distance qui nous sépare et la prendre dans mes bras pour la féliciter.
Will et Al viennent récupérer leur camarade pour l'emmener à l'infirmerie. Il peine à marcher et du sang coule de son arcade.
Eric quitte la pièce sans rien dire de plus.
Tris tangue à nouveau et décide de s'asseoir là où elle se trouve. Christina va vers elle immédiatement. Je m'avance vers elle, comme je le ferai avec n'importe quel initié.
« Tris, tu assures. » s'enthousiasme son amie. « Ça devrait le calmer ce connard » ajoute-t-elle.
« laissez-la respirer un peu. Le cours est fini, vous pouvez sortir. Je m'occupe d'elle. » annonce-je avec la voix la plus intimidante possible.
Personne ne remet l'ordre en question et quitte la salle, nous laissant tout les deux.
Je m'agenouille à ses côtés et je laisse mes mains parcourir précautionneusement son visage légèrement tuméfié.
« Bravo Tris »
Elle me sourit puis cherche à se lever. Je l'aide au mieux mais elle perd un peu l'équilibre alors je la cale sur mon côté, passant un bras dans son dos.
« Ça tourne… » dit-elle d'une voix basse.
« Okay, on va s'asseoir. »
Je me dirige vers le banc à proximité et la pose avec délicatesse. J'attrape une bouteille d'eau à portée de main et la déverrouille avant de lui tendre.
Elle me remercie.
« Je crois que je vais avoir besoin de tes herbes magiques. »
Elle pose sa tête contre le mur derrière elle.
« Tu as surtout besoin de repos et de soins. Je t'emmène à l'infirmerie. »
Elle secoue la tête négativement.
« Ce n'est pas négociable. Il ne t'a pas loupé non plus, tu dois te faire examiner également. »
« Non, ça va, regarde. » Elle pose la bouteille et se lève d'une traite en grimaçant. Son équilibre est précaire alors je l'attrape à nouveau.
Elle se laisse aller dans mes bras. Je l'embrasse furtivement sur la tempe.
« Non ça ne va pas. Je t'emmène te faire ausculter. Tu as quelques blessures à soigner. »
Je ne lui demande pas son avis et la soulève du sol. Elle attache ses mains autour de mon cou et ne conteste pas.
« Je me suis bien battue? » demande-t-elle les yeux mi-clos.
« Oui, très bien. » dis-je avec beaucoup de fierté.
Elle laisse sa tête se poser contre mon épaule.
« Merci pour les cours particuliers, Instructeur. »
