« Espèce de connard d'enfoiré de putain de fléau de merde ! »

Yuji traversa le sanctuaire à toute vitesse, sifflant entre ses dents un chapelet de jurons, les poings serrés à s'en faire mal aux phalanges.

Tout.

Etait.

De.

SA.

Faute.

Le capharnaüm de sa vie actuelle.
Ses souffrances physiques et psychologiques.
Les épreuves qu'il avait traversées.
Sa mort, nom d'un chien !
La perte de Jinpei qu'il aurait parfaitement pu sauver.
…Sans compter la main basse qu'il était parvenu à faire sur la jeune hybride…

« Pauvre dégénéré à deux balles ! »

L'adolescent, maugréant toujours à voix basse là où il aurait voulu hurler, pénétra dans sa chambre en ouvrant la porte avec mauvaise humeur, avant de la refermer avec violence dans un claquement brutal. Il sentait son sang bouillonner dans ses veines avec que sa colère grondait en son sein, le saturant d'une urgence mal contenue. Ne sachant plus que faire de cette énergie bestiale qui le saturait tout entier, le lycéen commença à faire des vas et viens nerveux dans la pièce, tournant en rond comme un lion en cage.

Il aurait eu besoin de courir. Il aurait besoin de crier. Il aurait même eu besoin de frapper quelque chose… Hélas, il ne pouvait rien faire de tout ça. Il était prisonnier ici, dans ce minuscule sanctuaire, ne pouvant en sortir sans risquer d'être découvert. Et cela foutraient en l'air tous les efforts de Gojo pour le protéger.

Il ne voulait surtout pas lui porter préjudice… Ni révéler qu'il était toujours en vie…

« RAAAAAAH ! » Le jeune homme se mordit l'intérieur des joues, passant les mains sur son visage avant d'aller s'agripper les cheveux, tiraillé. « Mais quelle situation de MERDE… »

Respirant profondément, le garçon demeura quelques minutes figé dans cette position, inspirant et expirant profondément pour essayer de s'apaiser un peu. S'agiter dans tous les sens ne lui servirait de toute façon qu'à une seule chose : rouvrir ses plaies encore très fraiches et gâcher le travail de Shoko qui avait à nouveau du intervenir pour le soigner.

Toujours aussi énervé mais à présent en plus maussade, Yuji alla se laisser tomber lourdement sur le bord de son lit, joignant ses mains avec force tout en fixant le bout de ses pieds nus.

Mentalement, le garçon aux yeux noisette se repassa les brefs évènements de la soirée : son réveil dans le salon aux cotés de Kali, les marques vives ornant son cou gracile et son décolleté généreux, l'aspect anormalement brillant de sa peau laiteuse, le trouble dans ses yeux félins, les nombreuses boites à pizza posées sur la table basse, même pas ouvertes et l'odeur de la sauce piquante partout sur lui… Il ne fallait pas être un géni pour deviner ce qui s'était passé entre le démon et elle.

Ce qui restait un mystère, c'était l'élément ayant poussé l'autre psychopathe lubrique à retourner dans son espace intérieur, furibond, lui rendant brusquement le contrôle de son corps. Commençant hélas à le connaitre, lui et son hyper susceptibilité de pauvre mec à l'égo surdimensionné, cela pouvait être tout et n'importe quoi… Ce naze ne se rendait même pas compte de la chance qu'il avait de se faire ainsi dorloter par une jeune femme visiblement éprise de lui, dieu seul savait pourquoi…

« C'est le syndrome de Stockholm, c'est un putain de syndrome de Stockholm… » répéta doucement le lycéen d'une voix tremblante, incapable de concevoir que quiconque puisse apprécier réellement le démon l'habitant. « Tu as beau dire que tu as sauvé Kali-sempai, sale con, mais tu ne l'as pas vraiment, j'en suis certain ! Et tu ne l'auras jamais !»

Jusqu'à présent trop occupé à détruire le plus de choses possible dans son espace vital afin d'apaiser un peu son terrible mécontentement, l'intéressé, pour sa part, n'avait pas prêté la moindre attention aux multiples insultes proférées pas le gamin. Au fond, c'était devenu, à chaque fois qu'il était contrarié, un de ses passe-temps préférés. Le démon millénaire avait rapidement comprit que faire la sourde oreille était la chose qui mettait le plus en rogne le gamin stupide que s'il avait répondu avec la virulence que de tels propos auraient mérités. Sa vengeance, pour tous ses manques de respect envers sa personne, viendrait tôt ou tard et il s'en délecterait avec un plaisir incommensurable.

Par contre, entendre le prénom de l'hybride, responsable de sa contrarié, le fit tiquer et ramena un peu son attention vers les paroles de son réceptacle, aggravant encore sa mauvaise humeur.

Qu'est ce qu'il chouinait encore, celui là ? Ne pouvait-il donc pas accepter sa défaite, tout simplement ?

Se matérialisant sur le dos de la main gauche du gamin, le démon aux yeux rougeoyant toisant son réceptacle avec un vif mépris, finissant par lui répondre d'une voix chargée de mépris. Au fond, le gamin allait peut être pouvoir lui servir de défouloir verbal…

« Parmi tous les êtres marchant dans ce monde, il a fallut que je tombe sur le réceptacle à l'âme la plus pitoyable et larmoyante de toutes… La crevette est mienne, que cela te plaise ou non. Ceci est un fait. Et je ferai d'elle ce dont il me plaira. Et ce qui me plait, gamin, c'est de lui faire crier mon nom alors que je la… »

« LA FERME ! »

Yuji ne se donna même pas la peine de plaquer sa main droite sur la matérialisation contre nature du démon, bien conscient que cela ne servirait à rien. Il lui semblait même que cela amusait fortement le démon d'aller ré apparaitre ailleurs, lui montrant ainsi qu'il ne pouvait rien contre lui.

« C'est juste de la survie, pauvre con… » siffla-t-elle entre ses dents. « C'est Stockholm, rien de plus ! »

« Qui c'est encore celui là, morveux ? » cracha Sukuna, mauvais. « Quoi que tu dises, quoi que tu fasses, la crevette est à moi et personne et pas même ce Stockholm, pourra y faire quoi que se soit ! Et surtout pas toi ! »

En entendant cela, Yuji laissa échapper un ricanement moqueur, tendant instantanément son fléau d'invité.

« C'est pas une personne, vieux dégénéré, c'est un état psychologique. C'est une adaptation pour survivre. Tu vas pas me faire croire qu'un monstre comme toi espère vraiment qu'une fille comme elle tombe réellement amoureuse de toi ? »

Ryomen demeura silencieux un bref instant, fronçant les sourcils. Amoureuse ? Qu'est ce que le gamin était encore allé chercher ?

« Et tu vas pas me faire croire, gamin attardé » finit l'homme millénaire par reprendre, la colère grondant dans sa voix grave. « Que tu crois vraiment que j'en ai quelque chose à faire, de ce que ressent la crevette ? Je n'en ai cure, elle est ma possession, que ça lui plaise ou non. Le reste, c'est bon pour les misérables dans ton genre. »

« Tu mens. » laissa simplement tombé l'adolescent, faisant s'embraser le sang de Sukuna dans ses veines. Mais pour qui diable se prenait-il, ce morveux ?

« Tu mens, pauvre mec. » répéta cependant l'intéressé, un sourire mauvais aux lèvres. « Sinon pourquoi tu te montrerais si jaloux ? »

Dans son espace intérieur, l'homme tatoué serra ses mâchoires, son énergie démentielle commençant à alourdir l'air rougeoyant l'entourant.

« Jaloux ? Tu me confonds avec un humain, gamin. Je suis le roi des fléaux, ce genre de foutaises ne me concerne aucunement. Elle est mienne, entièrement, et je la possèderais jusqu'à ce qu'elle me lasse et que je m'en passe. Il n'y a pas à réfléchir plus avant. »

« Elle n'est pas un sextoy, enfoiré ! » éructa Itadori en se relevant, plaquant instantanément sa main sur ses lèvres en craignant de s'être trop laissé emporter et entendre par l'hybride se trouvant quelque part dans le sanctuaire.

« Elle est ce que je veux qu'elle soit. » répliqua le démon, se renfrognant de plus en plus. Pourquoi diable avait-il fallu que son jouet attise autant de convoitise ?

« C'est là où tu te trompes, gros naze ! » répondit le lycéen avec autant de colère possible dans un chuchotement. « Elle est bien plus que ça. Elle est unique. Elle est intelligente. Et elle sait bien quoi faire pour survivre. Tu n'es qu'un moyen de rester en vie, le temps de trouver mieux ! »

Le temps de trouver mieux ? Le fléau millénaire se figea, réfléchissant un bref instant à ce que venait de lui jeter au visage le gamin. Même s'il ne savait pas exactement ce qu'était le syndrome au nom barbare que n'avait cessé de nommer l'autre crétin, cela pouvait il être ne serait-ce qu'un peu vrai ? Que les sourires de la petite hybride, ses gestes, sa façon de s'offrir à lui comme si c'était une véritable envie, ses appels désespérément inquiets lors de son absence, ses attentions lors de son retour, tout ça ne soit que stratégie et calcul ? Que tout cela n'était qu'une façade, un jeu d'actrice très bien élaboré ? Le temps… de trouver mieux que lui ?

Ce qu'elle ressentait, il s'en foutait éhontément… Mais se pouvait il qu'elle essaie réellement de le manipuler, cette petite chose au regard d'or parfois si… décontenançant ?

Non… Il ne pouvait y croire.

« Ah ! C'est toi qui te raconte des histoires, morveux. » finit-il par répondre, sur de lui. « Elle s'est donnée à moi de son plein gré. Quand est ce que tu vas accepter cet état de fait, et arrêter d'être aussi mauvais perdant ?»

La réplique du démon aux yeux de sang manqua de faire s'étrangler son jeune interlocuteur, le faisant répliquer, de l'acide dans la gorge.

« De son plein gré ? A l'article de la mort ? » Il laissa échapper un ricanement sans joie. « Elle n'avait pas le choix, quoi qu'elle ou toi en disiez ! Elle pense t'avoir choisi mais elle n'a fait que prendre la décision qui lui permettait de survivre. Mais je vais trouver un autre moyen et je le lui offrirais. Je te la reprendrai, quoi qu'il m'en coute. Tu es le mal, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te maintenir prisonnier en moi, quitte à en mourir. Je serai ta dernière prison, pauvre psychopathe de merde ! Se sera moi, et personne d'autre, qui t'amènerai en enfer. Et, en attendant, je ferai tout pour t'arracher la moindre de tes satisfactions perverses. Et ça compte aussi pour Kali-sempai. »

Cette petite tirade ne parvint cependant qu'à faire éclater de rire le roi des fléaux, d'un son sordide raisonnant dans la chambre de l'adolescent plongée dans l'obscurité presque totale, rendant presque luminescent la lueur sadique brillant dans la pupille couleur lave du démon se trouvant toujours sur la main de Yuji.

« Essaie toujours, morveux. J'y penserai la prochaine fois que je la baiserai. Je te ferai peut être venir nous voir, vu que cela semble tant t'obséder. Et quand je serai libre, j'incendierai ce monde de tes mains et je me délecterai de ton désespoir. Nous verrons bien qui enverra l'autre en enfer... »

Alors que son terrible invité terminait sa phrase dans un sourire narquois, son jeune hôte finit par céder à sa colère, envoyant avec force sa main porteuse de la matérialisation démonique contre le mur longeant son lit. La douleur irradia instantanément à travers tout son bras, alors que Sukuna disparaissait de cette réalité, laissant trainer dernière lui le son de son rire moqueur, arrachant un dernier juron au futur exorciste.

Les choses étaient claires à présent : la guerre était ouvertement déclarée entre eux.

La nuit n'avait pas été agitée que pour les deux hommes cohabitant dans le même corps. Aux heures les plus indues de la nuit, Hiroaki émergea sur le canapé du salon, vaseux et la bouche pâteuse.

Le jeune japonais cligna plusieurs fois des yeux, la lueur criarde du téléviseur toujours allumé lui agressant les rétines. Il se redressa sur son assise, faisant tomber une boite de pizza vide qui se trouvait jusqu'alors en équilibre précaire sur ses genoux. Il avait l'impression d'avoir mille ans et d'avoir un désert au fond de la gorge, le forçant à se redresser difficilement pour aller chercher de l'eau. Il balaya le salon de son regard émeraude un rien perdu, cherchant à se rappeler quand est ce qu'il s'était endormi ici et où était passé la jeune femme qu'il était sensé protéger. Et qui, visiblement, n'était pas là.

« Kali… Kali, t'es passée où ? »

Le garçon souleva bêtement le drap abandonné sur le canapé, au cas où la demoiselle se serait métamorphosée en souris et se soit dissimulée dessous, avant de chercher aux quatre coins de la pièce, une certaine anxiété émergeant dans son esprit embrumé. Soupirant, il passa ses mains sur son visage, essayant de se remémorer la soirée de la veille.

Il y avait eu sa rencontre plutôt tumultueuse avec le roi des fléaux. Suivi de sa crise de jalousie et du retour de Yuji qu'il avait vu retourné, visiblement mécontent lui aussi, dans sa chambre. Puis c'était une Kali chamboulée qui était venue le trouver, décrétant qu'il lui fallait changer d'air. Et à partir de là, les choses avaient peut être un peu échappé à son contrôle… Emporté par l'entrain d'une jeune hybride aux moyens illimités et au moral dans les chaussettes, ils s'étaient rendu dans un bar nocturne où ils avaient été tout sauf raisonnables.

C'était à partir de sa quatrième pinte qu'il commençait à avoir des trous de mémoires, seuls des flashs de la fin de la soirée lui revenant en tête. Le garçon manipulant la foudre se revoyait vaguement dans un seven eleven, chanter à pleine voix dans les ruelles sur le chemin du retour, s'affaler sur le canapé avant d'attaquer tel un glouton les pizzas froides abandonnées là des heures plus tôt par le roi des démons en personne… Puis… plus rien.

Il avait du s'endormir.

Quand était là dernière fois où il avait vu l'européenne ? Il ne lui semblait pas la voir avec lui sur le canapé à s'empiffrer…

Une sueur froide coula le long du dos du jeune guerrier, dissipant brutalement une grande partie de sa gueule de bois.

Il ne serait pas rentré sans elle, il en était certain. Il l'aurait même trainée par les pieds sur tout le chemin, si cela avait été nécessaire. Alors OU était elle à présent ?

Sans plus attendre, le blond sorti de la pièce, ayant retrouvé toute sa lucidité, traversant les couloirs avec précipitation. Il alla d'abord voir sa chambre, qu'il découvrit désespérément vide, ainsi que la salle de bain et les wc. Un rien paniqué, il se dirigeant vers la cuisine dont la lumière allumée au bout du couloir lui redonna bon espoir.

« Kali ? » lança-t-il, pénétrant dans la pièce. « Kali, pour l'amour des abdos de Chris Evans, dis moi que tu es simplement en train de dégobiller dans l'évier… »

Cependant, le garçon se figea sur le seuil de la pièce, découvrant la jeune hybride vautrée sur la table de la cuisine, faisant face à une immense peluche de tigre assise sur une autre chaise, une bouteille d'alcool trônant entre eux deux. En l'entendant débouler comme un beau diable, Kali tourna son visage vers le nouvel arrivant, le regard fatigué mais étonnamment clair, lui adressant un sourire amusé.

« Ah, Hiro ! Tu es déjà réveillé ? Je te ressers un coup ? »

L'intéressé demeura quelques instants muet face à cette surprenante proposition, fixant, bouche bée, la demoiselle. « Comment… Comment tu peux être aussi fraiche ? »

La remarque arracha un léger sourire à la rousse. « Fraiche, j'irai pas jusque là… Mais j'ai beaucoup moins bu que toi et j'ai respecté la règle du verre d'eau et demi entre chaque boisson… Que toi-même m'avait donné quand on est arrivé au bar mais que t'as pas du tout respecté, d'ailleurs ! »

En entendant cela, le blond alla s'assoir lourdement sur une des chaises, se rappelant vaguement de ce conseil bien avisé. « Ha. Oué, ça me dit quelque chose… J'ai bu beaucoup… Beaucoup ? »

« Les shots que tu as partagé avec un charmant brun du bar ont été le point de non retour je suppose… » s'amusa gentiment sa partenaire de soirée, lui adressant un sourire complice. « Et je t'interdis de t'en vouloir. Ça fait un mois que tu es enfermé ici par ma faute, à vivre comme un moine. Tu avais tous les droits de décompresser un peu. »

« Je suis quand même sensé être ton garde du corps, et pas l'inverse… Dieu soit loué il ne s'est rien passé… » maugréa doucement le japonais, glissant un regard en coin à l'imposant tigre leur tenant compagnie. « Et… ça… ça vient d'où ? »

La rousse regarda la peluche géante que désignait le blond d'un doigt, une légère rougeur montant à ses pommettes alors qu'elle détournait le regard, un peu honteuse, venant prendre une gorgée du liquide doré contenu dans son verre.

« Du seven eleven… » murmura-t-elle, intriguant son interlocuteur.

« Je me souviens pas qu'ils vendaient ce genre d'article… » Le jeune homme s'accouda à la table, allant récupérer la bouteille d'alcool qui s'avéra être de l'umeshu de très bonne qualité.

« Ils… Ils en ont pas vraiment en faite… » continua tout bas Kali, fixant obstinément le mur d'en face.

« Hum hum… » l'encourageant Hiroaki, se servant un verre d'alcool, le mal se combattant toujours mieux par le mal. « Et du coup ? »

« C'était… peut être… un truc publicitaire pour un tournois de baseball… Et… » La demoiselle se cacha les yeux de ses mains, ne sachant plus où se mettre. « J'ai peut être soudoyé outrageusement le vendeur pour qu'il accepte qu'il me la vendre, moyennant en plus un prix délirant pour la peluche en elle-même… »

Le blond la fixa quelques secondes avant d'exploser de rire, imaginant totalement sa comparse rousse, un peu pompette, harceler un pauvre étudiant japonais bossant de nuit pour se faire quatre sous, le couvrant de billets jusqu'à ce qu'il cède à sa demande et lui remette l'objet du délit, certainement plus pour se débarrasser d'elle que pour la somme extravagante quelle avait du laisser sur place.

« Je pourrais plus jamais aller dans ce magasin… » soupira lourdement la généreuse petite délinquante, le haut de ses oreilles ayant viré au cramoisi.

« Kali, tu as tellement du les rincer qu'ils vont pouvoir s'en acheter d'autres… » tenta-t-il de la rassurer, avant de se faire plus taquin. « Faut dire, je te comprends… Il y a un certain air de ressemblance… »

En entendant cela, l'européenne se crispa un peu, son visage continuant de s'embraser. « Je… Je vois pas de quoi tu parles ! »

Faisant la sourde oreille, le japonais détailla le jouet géant du regard, faisant courir le bout de ses doigts sur le museau du félin en peluche « Mais oui… Surtout au niveau des traits noirs du visage, ça fait vraiment penser à lui… »

« Mais pas du tout ! »

« En plus… » continua, amusé, le garde du corps. « Il a des yeux rouges, je vois mal comment tu aurais pu résister… »

« KYAKYAKYA ! Je voulais juste une peluche ! » se défendit vainement Kali, se relevant d'un bond pour faire quelques pas dans la cuisine, les bras croisés sous sa poitrine. « Ça a rien à avoir avec… avec… »

« Le tigre sexy, démoniaque, millénaire, jaloux et capricieux à qui tu as vendu ton âme et qui te fait tourner en bourrique ? » énuméra rapidement Hiroaki, caressant la fourrure douce de l'animal inanimé. « Au moins, celui là, tu pourras dormir avec en toute tranquillité. »

Kali demeura silencieuse quelques secondes, une légère moue aux lèvres, avant de venir prendre la peluche faisant presque sa taille entre ses bras, enfouissant son nez au sommet de son crâne. « Il pourra pas être jaloux d'un jouet… pas vrai ? »

La remarque arracha une légère grimace à son ami qui ne pouvait que constater la lueur un peu triste traversant l'or de ses yeux. Une chose était certaine, le roi des démons n'était pas l'homme le plus facile à vivre de la terre, bien au contraire…

« Ça, Kali chérie… Je n'y mettrai hélas pas ma main à couper, maintenant que j'ai rencontré le personnage… »

La demoiselle resta un instant muette, se balançant doucement sans s'en rendre compte avec son tigre dans les bras, les yeux clos. Elle finit par reprendre, un peu penaude.

« Tu… Tu sais, Hiro… Demain, ça va faire un mois qu'on aura passé notre pacte, lui et moi… »

Le garçon s'accouda à la table, jouant avec son verre, faisant danser le liquide mordoré en son fond. « Un mois, déjà… »

La rousse finit par se redresser, lissant la fourrure du museau du félin.

« Prasad a trouvé un de ses doigts. »

L'information tomba comme une pierre dans l'eau, faisant se figer son interlocuteur qui braqua son regard écarquillé vers elle, surpris.

« Prasad-sama… a un des doigts de Sukuna-sama ? »

« Plus maintenant. » soupira la demoiselle, retournant s'assoir sur sa chaise pour finir son verre d'un coup sec.

« QUOI ? » s'étrangla Hiroaki, ne comprenant pas la situation. « Quelqu'un le lui a volé ? Qui ça ? »

« Nan » réfuta Kali, secouant la main dans l'air. « C'est moi qui l'ai. Il est planqué sous mon lit, dans un coffre scellé.»

« Pardon ? »

« J'ai demandé à Prasad de me l'envoyer. Je… » La demi démone hésita un peu, se frottant un peu le cou. « Je voulais l'offrir à Sukuna… pour nos un mois… »

En entendant cela, le japonais ouvrit la bouche avant de la refermer, incrédule, avant de parvenir à reprendre la parole. « Kali… Ma chérie… Tu es sure de toi ? C'est pas un éclair en chocolat que tu vas lui filer là, c'est un vingtième de sa puissance démoniaque absolue ! »

« Je sais, je sais ! » La demoiselle aux yeux d'or soupira, se reservant un verre. « J'avais pensé les laisser à Prasad, dans l'éventualité où il parviendrait à mettre la main sur certains d'entre eux. Pour avoir un certain contrôle… Mais là… Je veux lui montrer que je suis de son côté. »

« De son… côté ? » répéta-t-il, dubitatif. « Kali, tu sais que je suis à cent pour cent de TON côté. Et je ne dis pas ce que je vais te dire pour te juger ou te mettre mal à l'aise. Mais de son côté, tu en es certaine ? De part ta situation, tu es liée à lui. Et, crois moi, le fait qu'il te plaise malgré qu'il soit un ours mal léché, ça me fait plaisir par ce que ça te facilite un quotidien qui doit pas être de la tartre avec lui. Mais être de son côté, ça sous entend le cautionner, ma belle. La violence, les massacres de masse, la destruction gratuite, le cannibalisme et j'en passe. Même si tu as besoin de lui pour vivre, tu es pas obligé d'être d'accord avec tout ça. »

« C'était il y a mille ans… » tenta sans grande conviction l'hybride, jouant avec son verre.

« Tu crois vraiment qu'il a changé ? Qu'après mille ans de captivité il s'est assagi ? Que, d'un coup, il va décider de plaquer sa place de roi incontesté et incontestable des fléaux pour aller élever des alpagas dans la montagne et faire pousser des navets ? »

L'image d'un Sukuna portant un chapeau de paille et une salopette de travail, chevauchant un grand lama à poils longs, arracha un léger rire à la jeune femme qui redevint cependant rapidement sérieuse.

« Dommage, je l'aurais bien suivi dans cette vie là. Quoi que je ne suis pas trop fan de navets. »

« Tu sais même pas à quoi ça ressemble je parie » la taquina le blond pour détendre un peu l'atmosphère devenue hélas très grave.

« Je sais que c'est pas bon, j'ai pas besoin de savoir à quoi ça ressemble du coup ! » répliqua-t-elle au tac au tac, une petite moue enfantine aux lèvres. « Et pour en revenir à nos oignons… Je vais être honnête avec toi. L'humanité, j'en ai un peu rien à cirer. Bien sur, il y a des gens aux quels je tiens, comme toi, comme Prasad, comme Yuji, mais la plus grande partie de la population m'indiffère. Je me suis réveillée il y a quelques mois seulement. Mon éducation, ça a été un condensé de l'histoire du monde en accéléré. Et, ce qui m'a le plus marqué, c'est que les humains n'ont pas besoin des fléaux pour faire des atrocités. Les guerres, les traites d'humains, les massacres aux noms de religions qui prônent toutes à la base l'amour de l'autre, les injustices, les inégalités , la course effrénée à l'argent qui est en train de détruire la planète… tout ça, c'est les humains qui l'ont fait, pas Sukuna, ni même les fléaux. Et, si on veut regarder juste la situation actuelle, c'est pas plus glorieux. La guerre se prépare dans presque tous les continents, les inégalités ont jamais été aussi fortes, la planète se meure, l'individualisme et l'argent sont déjà maitres du jeu. »

Kali fit une pause, fixant son interlocuteur ne pouvant s'empêcher de grimacer devant ce triste tableau hélas en grande partie assez réaliste.

« Et, là-dessus, on me demande à moi qui ne suis que le résultat d'une sombre expérience bancale d'il y a des siècles, si je préfère prendre part pour des humains que je juge en perdition et mourir, pour des exorcistes qui préfèreraient me voir morte ou pour un homme qui me permet d'être en vie et qui, malgré ce que nous jugeons, nous à notre petite échelle, comme de la folie, est plutôt l'incarnation même de la liberté absolue… Il n'a pas raison sur tout, j'en suis consciente. Il est l'être le plus dangereux du monde, j'en doute pas, tout autant qu'il me tuerait à la moindre contrariété excessive. Mais, à l'heure actuelle des choses, même si ça parait fou, irresponsable et ingrat de ma part… Je veux être à ses côtés. Il me fascine, il m'attire et je suis certaine qu'il est mille fois plus complexe que ce que l'on peut en dire… ça fait de moi un monstre tu crois ? »

Hiroaki ne dit rien dans un premier temps, venant doucement poser ses mains sur celles, un peu crispées autour de son verre vide, de la demoiselle, lui adressant un sourire compatissant.

« Tu n'es pas un monstre, Kali. Moi, je ne suis qu'un humain. Alors c'est sur que la menace que représente Sukuna-sama m'angoisse plus directement, d'autant plus que moi je ne suis pas lié à lui comme tu l'es. Vu ta situation, tu ne pas peux avoir le même point de vu que nous autres, ça ne fait pas de toi une mauvaise personne. Et, pour le moment, ton tigrou surpuissant est toujours bloqué dans le corps de Yuji. Offres lui son doigt, tu as raison. Ça te fera peut être marqué des points dans son esprit et, qui sait, tu arriveras peut être à le convaincre pour l'élevage d'alpagas. »

Sa remarque finale arracha un nouveau rire à la jeune femme, un rien émue par la sollicitude de son ami. De sa connaissance, il était le seul à vraiment chercher à la comprendre sans la juger, et ça faisait un bien immense.

« Bon ! » reprit le blond, allant se laisser aller de nouveau contre le dossier de sa chaise. « Il est tôt, mais je pense qu'on a mérité un autre verre après toutes ces émotions ! On cuvera plus tard ! »

« Que dirait Prasad en nous voyant … » ironisa la demoiselle, s'essuyant discrètement le coin de son œil un peu voilé par une larme passant par là, tendant malgré tout son bras vers son comparse.

« Maharani ! » commença le japonais en essayant d'imiter la voix de l'indou, prenant un air sérieux et contrarié tout en pointant d'un doigt paternaliste vers la rousse. « Mais vous buvez de l'ALCOOL ? Dites moi au moins que c'est du millésimé ! Puisque c'est comme ça… Vous êtes privée de Porsche ! … Non, non ! Pardonnez moi, Maharani, je m'égare, je vais plutôt vous en achetez une ! Ou deux ? Peut être trois ? »

L'imitation du garçon fit éclater de rire l'hybride, dissipant ses tracas instantanément. « Arrête, Hiro ! D'abord, je sais pas conduire et il me pose quand même des limites, faut pas exagérer ! »

« Mouéééé, pas plus de l'achat d'une île par semaine, un truc comme ça ? » la taquina le jeune homme, reprenant une gorgée de liqueur à la prune.

« Je suis pas si dépensière que ça je te fais remarquer ! »

« C'est vrai que tu es plutôt raisonnable… Enfin, sauf quand tu tombes sur des peluches de tigre de près d'un mètre cinquante de haut ! » s'amusa le jeune homme, victorieux.

« Touché… Mais tu peux parler, dis donc ! » se défendit la demoiselle, lui jetant le bouchon de la bouteille abandonné sur la table. « Tu viens pas non plus de la famille la plus pauvre du Japon. »

« Tu marques un point, même si je suis loin derrière toi. » répondit l'accusé en attrapant le projectile au vol. « Je me demande si Prasad est plus riche que la famille Satoru… »

« Alors là… Je m'en fous ro-ya-le-ment ! » lâcha de mauvaise grâce une Kali devenant un rien boudeuse à l'évocation de l'exorciste aux cheveux de neige. « Il m'en veut à mort depuis le pacte… ça me donne vraiment l'impression qu'il aurait préféré me voir mourir ce jour là. Je sais pas comment faire pour apaiser la… »

La phrase de Kali mourut dans sa gorge alors que Sukuna pénétra brusquement dans la pièce, faisant se figer sur place les deux amis stupéfaits. Le blond jeta un regard inquiet à la jeune hybride, soudainement inquiet de la réaction du démon millénaire en les voyant ainsi attablé ensemble, buvant des coups à une heure plus que tardive.

« Sukuna…san ? » parvint à articuler la jeune fille, alors qu'il émanait ouvertement de l'homme une aura écrasante qu'elle lui avait rarement connu.

Il braqua son double regard de sang sur elle, la faisant se tendre un rien. Il avait quelque chose d'étrangement déterminé dans les pupilles qui ne la rassura en rien. Il se désintéressa cependant d'elle, serrant pourtant un peu les mâchoires sous sa peau tatouée, avant de se diriger vers le meuble de cuisine. Leur tournant le dos, le fléau commença alors à ouvrir frénétiquement tous les tiroirs, en fouillant le contenu avec attention. Il sortit plusieurs couteaux et autres ustensiles aiguisés, faisant se glacer le sang de l'hybride dans ses veines.

Craignant pour son garde du corps, la demoiselle se releva courageusement, s'approchant de quelques pas du démon visiblement obnubilé par un plan lui échappant totalement.

« Su… Sukuna-san ? Je peux vous aider ? Vous avez besoin de quelque chose ? »

L'homme lui glissa un regard rapide, ne lui répondant cependant pas, se mettant à fouiller les placards à présent. La demi fléau jeta un coup d'œil totalement perdu au blond toujours assis sur sa chaise, ne sachant comment agir face à l'aura oppressante de l'homme tatoué.

« Sukuna-san » essaya à nouveau la demoiselle, allant se placer à côté de lui, posant les mains sur le plan de travail. « S'il vous plait, dîtes moi ce que vous chercher, que je puisse vous faciliter la tâche. »

D'un coup, le démon se tourna vers elle, la toisant avec une intensité qui la fit frissonner. Quelque chose clochait vraiment. « Je veux un pic à glace. Tu sais s'il y en a un ici ? »

En entendant la demande du démon millénaire, la jeune femme cligna des yeux, incrédule. « Un… pic à glace ? Je ne pense pas qu'il y en ait ici, non, je suis navrée. Pourquoi avez-vous be… »

« Tch ! » lâcha son interlocuteur avec mauvaise humeur, retournant soupeser les ustensiles de cuisine qu'il avait sélectionné jusque là. « Il faudra faire avec ça, alors… »

« Vous… Vous voulez que je vous en achète un ? » tenta-t-elle, fronçant sans s'en rendre compte les sourcils. « Je ne pense pas qu'il y en ait au seven eleven du coin, mais dès que les magasins seront ouverts, je pourrais aller vous en prendre un et, comme ça, vous l'auriez demain soir ? »

« Je ne veux pas attendre plus longtemps. »

Il avait à peine haussé la voix, pourtant cela avait suffit pour statufier les deux jeunes gens présents dans la pièce, une violente chaire de poule les secouant tous les deux, leur confirmant que quoi que puisse être le plan du tatoué, il n'augurait rien de bon.

« D'accord, Sukuna-san. Mais expliquez moi ce que vous voulez faire, que je puisse vous y aider… »

En entendant cela, l'homme millénaire reposa un long couteau qu'il examiner sur le plan de travail, avant de venir braquer son regard de sang animé d'une vive animosité sur celui, un peu terrifié, de la petite hybride.

« Oh, vraiment, crevette ? Tu veux m'aider ? Alors trouve moi le couteau le plus long de cette foutue cuisine. »

« Le… Le plus long ? » radota-t-elle d'une voix peu assurée, agaçant visiblement son interlocuteur qui retourna à ses tiroirs.

« Long comment ? »

C'était Hiroaki qui venait de poser la question, faisant sursauter Kali qui lui jeta un regard paniqué alors qu'il demeurait assis, les poings serrés contre ses cuisses, une vive tension le parcourant tout entier. Lentement, le fléau millénaire se tourna vers lui, un sourire mauvais aux lèvres.

« Long comme la largeur d'une tête, baveur. »

La réponse termina de faire monter une vive angoisse chez la rousse et le blond, toute couleur disparaissant du visage de ce dernier qui semblait avoir compris quelque chose qui échappait encore à l'hybride. Elle, pour sa part, avait surtout peur que Sukuna décide de faire du mal à son ami, agissant sous le coup d'une jalousie mal placée et injustifiée. Elle aurait du faire attention à faire moins de bruit…

« Vous… » reprit Hiroaki, malgré le léger tremblement agitant sa voix habituellement assurée et chantante. « Vous voulez vous le planter dans la tête, ce couteau… Vous voulez tuer le cerveau de Yuji… Pour avoir le contrôle permanent de son corps… »

En entendant cela, Kali senti son être entier se glacer alors qu'elle assimilait périlleusement cette macabre information, ses yeux dorés cerclés d'améthystes s'écarquillant sous la stupeur. Cela… Ne pouvait pas être vrai, n'est pas ?

« Su… Sukuna… san ? » parvint-elle à murmurer, des frissons la secouant toute entière.

L'intéressé se contenta de toiser quelques secondes le jeune japonais avant de retourner à ses couteaux, un sourire narquois aux lèvres. « C'est qu'il est moins débile qu'il en a l'air, le baveur. Cette cuisine n'est pas vraiment bien fournie, hélas. Mais je vais faire avec ce que j'ai là. »

Cette confirmation acheva le sang froid de l'hybride qui jeta un regard horrifié à son ami, ne sachant que faire. Le démon voulait réellement se planter un couteau dans le crâne ?

« Sukuna-san, vous ne pouvez pas faire ça, vous allez vous tuer ! » essaya-t-elle de le raisonner, terrifiée à l'idée de le voir faire.

« Peuh, absolument pas, crevette ! Au contraire, je serai enfin libéré du gamin ! » En disant cela, le démon se redressa, une fine lame d'une quinzaine de centimètres en main, un large sourire brusquement enthousiaste ornant ses lèvres. « Et le meilleur… C'est que c'est grâce à ce crétin que j'ai trouvé cette solution miracle ! Cet imbécile n'a cessé de me jeter un truc à la tronche, un certain syndrome de stochroum, un truc du genre, comme si c'était une incantation. Du coup, je suis allé chercher ce que c'était sur l'encyclopédie magique de son téléphone une fois qu'il s'était enfin endormi. C'était inintéressant mais une fois là-dessus, j'ai compris que je pouvais chercher n'importe quoi comme réponse… J'ai donc fait mes petites recherches pour trouver un moyen radical de tuer quelqu'un sans le tuer. »

« Et vous êtes tombé sur la mort cérébrale… » termina Hiroaki, blanc comme un linge.

« Pas mal, le baveur. Tu n'es peut être pas si inutile que ça ! » ironisa le fléau par-dessus son épaule avant de braquer à nouveau son attention sur une Kali tétanisée de panique. « De mon temps, on avait pas toutes ses notions sur le corps humain. C'est pour ça que j'ai arraché le cœur du gamin, ça me paraissait plus logique que la tête. Je n'avais pas pensé à ce qu'i l'intérieur du crâne. Autant en lui arrachant le cœur, l'âme du gamin restait quand même présente vu que son cerveau était intact. Mais si je détruis son cerveau, son âme sera détruite par la même occasion, donc… Plus de gamin ! »

Il souffla cette dernière phrase en se penchant vers la rousse, faisant courir le bout de sa lame le long de sa mâchoire, un sourire un peu fou aux lèvres. Visiblement, il était déterminé à aller jusqu'au bout de son plan. Déglutissant faiblement, l'européenne tenta de le raisonner, se doutant bien que c'était peine perdue.

« Mais, Sukuna-san… c'est… c'est peut être pas tout le cerveau qu'il faut détruire. C'est peut être une certaine partie, très précise, que vous ne pourrez pas atteindre avec votre couteau. Et, si c'est le cas, vous allez juste vous tuer, vous et Yuji. »

« Tu essaies encore de protéger le gamin ? » siffla le démon, ses pupilles s'étrécissant sous la colère, glissant le couteau qu'il tenait toujours en main dans le cou de la jeune femme, l'appuyant contre sa carotide.

« Non… Je veux juste vous protéger, vous et votre corps… » murmura Kali, se sentant écraser par l'aura colossalement agressive de l'homme lui faisant face.

« Et elle a raison, Sukuna-sama ! » Hiroaki s'était courageusement levé, faisant un pas vers eux deux, ramenant l'attention du démon vers lui. « Si vous vous plantez un couteau comme ça, d'une oreille à l'autre, ou du front à l'occiput, tout ce que vous allez faire, c'est vous tuer. »

Lentement, jetant un dernier regard féroce à la rousse, le tatoué se redressa, retirant la lame de sa peau déjà un peu écorchée. Il se tourna alors vers le blond en faisant un pas vers lui, menaçant.

« C'est quelle partie alors, qu'il faut détruire ? Tu sembles le savoir, alors dis le moi, avant que je décide de te forcer à me le révéler. »

Le jeune japonais déglutit difficilement, souffrant visiblement de la proximité avec l'énergie meurtrière toujours plus oppressante du fléau couronné. De son côté, profitant de cette faible diversion, Kali balaya l'espace à portée de sa main, cherchant n'importe quoi pour frapper le démon et réveiller Yuji afin de l'empêcher de mettre à bien son plan. Elle attrapa le plus silencieusement possible une bouteille de jus de fruit abandonnée près de l'évier, tachant d'empêcher sa respiration de s'accélérer sous le coup de la tension qu'elle ressentait.

« C'est… » commença le blond, percevant du coin de l'œil le jeu risquait auquel s'adonnait l'hybride, le terrifiant littéralement. « C'est le tronc cérébral. C'est pas accessible directement, vu que c'est la partie la plus précieuse du corps humain. Vous devrez forcement détruire des zones vitales avant de l'atteindre, c'est un pari trop risqué pour la survie de votre enveloppe. »

« Je suis seul à juger de cela. » siffla le tatoué, irrité. « Dis-moi simplement où cela se situe. »

Dans son dos, Kali leva doucement son bras, prête à abattre sa bouteille en plastique le plus fort qu'elle le pouvait sur l'épaule bandée de l'homme devant elle, chaque cellule de son corps étant saturée d'une telle dose d'adrénaline qu'elle avait l'impression que son cœur allait exploser. Elle devait, coute que coute, parvenir à réveiller Yuji.

« C'est vers… » continua Hiroaki de son côté, dégageant sa nuque de ses cheveux lâchés, pointant une zone au hasard à la base de son crâne alors que sa complice abattait son bras, retenant son souffle.

Brutalement, hélas, une main vint se saisir de son poignet, stoppant dans l'instant son geste désespéré. Avec une lenteur terrible, Sukuna se tourna vers elle, une lueur assassine embrasant ses prunelles de sang alors qu'il écrasait les os de la jeune femme sous ses doigts, lui arrachant un gémissement mal contenu.

« C'est donc le gamin que tu as choisi, hybride ? »

« J'essaie de vous empêcher de vous tuer ! » se défendit courageusement l'accusée, une larme roulant sur sa joue à cause de son poignet qui se faisait broyer consciencieusement.

« Et dire que tu disais que je t'avais manqué… Que tu t'étais inquiétée… Le morveux avait raison, au final… » continua-t-il, lui tordant le bras pour la faire tomber à genoux devant lui, la poignardant du regard.

La demoiselle refusa cependant de baisser les yeux, ne comprenant pas tout de ses paroles. Qu'avait donc à voir Yuji là dedans ? « C'est la vérité ! Et maintenant encore, je n'agis que dans votre intérêt ! »

« Silence, vipère. » cracha-t-il, visiblement hors de lui. « Je me moque bien de tes mensonges, tes actes te trahissent. »

Il n'écoutait plus ce qu'elle disait, elle le sentait bien. Il était dans un état de colère qu'elle ne lui avait jamais connu, complètement aveuglé par une réalité affreusement déformée. Mais qu'importait, c'était une opportunité à saisir, tant pis pour ce qu'il adviendrait après.

Les yeux emplis de larmes, toujours à genoux sur le sol froid de la cuisine, se doutant bien de ce que cela allait lui couter, Kali relâcha aussi violemment et rapidement ses flammes autour du poignet que tenait toujours le démon, brulant sa main de façon superficielle mais suffisante alerter l'adolescent.

« Pardonnez moi pour ça… » murmura-t-elle, la voix cassée par des sanglots l'étranglant partiellement, la demoiselle ne put que constater la haine animant le double regard que lui porta Sukuna avant de laisser la place à son hôte contre sa volonté, sa rage allant se répercuter jusqu'à travers de leur pacte.

Ça… elle allait le payer cher…Très cher… Mais comment aurait-elle pu faire autrement ?

Rapidement, le feu des prunelles de Ryomen laissa place à une douce nuance noisette un peu hagarde, arrachant un sourire triste à l'européenne.

« Ka…Kali-sempai ? » bégaya le jeune adolescent avec effroi en découvrant l'hybride à ses pieds, en larme, son poignet déformé plaqué contre sa poitrine alors que sa main à lui le brulait terriblement.

« Yuji… Désolée pour tous ces désagréments. Il s'est passé un truc un peu moche, on va t'exp… »

L'européenne ne put cependant pas finir sa phrase, son esprit étant brutalement arraché de son corps vers un espace baigné de sang qu'elle ne commençait à connaitre que trop bien, lui annonçant le début des hostilités. Sincèrement, elle ne pensait pas qu'il agirait aussi vite, la prenant de court.

Alors qu'elle tombait, comme à son habitude, du haut de domaine intérieur de Sukuna, la demoiselle tenta de se redresser, cherchant d'un regard un peu inquiet où se trouvait son propriétaire. Elle eu à peine le temps de s'étonner de son apparente absence qu'une main vint se saisir de son cou, faisant couler de la glace à travers tout son corps. L'hybride tourna son regard paniqué pour capter celui de l'homme lui tenant agressivement la nuque, la lueur terrible qu'elle parvint à y percevoir faisant gronder en elle une peur animale et primaire qu'elle n'avait jusque là jamais ressenti.

Il allait la tuer.

Sans un mot, le démon millénaire projeta violemment au sol l'hybride qui usa de justesse de son transfert de flammes pour éviter le choc, réapparaissant non loin, comme tétanisée. Tout son corps tremblait comme une feuille, lui hurlant l'imminence d'un danger implacable, lui rendant difficile le fait de réfléchir.

Pourtant, c'était là sa seule issue : tenter de raisonner le démon par rapport à sa soit disant trahison et apaiser sa colère.

Pour ainsi dire… C'était comme vouloir stopper un tsunami juste avec de la bonne volonté…

Elle n'avait pourtant pas le choix.

L'homme tatoué atterrit avec souplesse à quelques mètres de l'européenne, la poignardant de son regard saturé de rage, se murant toujours dans un silence terriblement pesant.

« Sukuna-san ! » commença Kali d'une voix qu'elle voulait sûr d'elle malgré la peur qui l'habitait alors, serrant ses poings pour se donner contenance. « Je sais que vous êtes en colère, mais je n'ai jamais voulu faire quoi que se soit contre vous ! Je voula… »

En une fraction de seconde, le démon se téléporta devant elle, l'écrasant littéralement de son aura meurtrière, faisant mourir sa phrase dans sa gorge.

« Tu as usé de tes flammes contre moi. » articula-t-il d'une voix grave et menaçante, son regard étrécis transpirant une colère bouillonnante.

« Je… »

Il ne la laissa pas finir, attrapant durement son menton d'une main, approchant son visage du sien, une vive tension contractant ses mâchoires tatouées.

« Tu as usé du pouvoir que je t'offre pour t'opposer à moi. Pour protéger le gamin. »

En entendant cela, Kali ne put empêcher une larme de rouler le long de sa joue alors qu'elle attraper son poignet strié de noir de sa seule main valide, bien consciente du fait qu'il était trop loin dans son aveuglement pour l'écouter.

« Non. » souffla-t-elle, refusant cependant de baisser le regard malgré l'intensité de celui la maudissant en silence. « Vous vous trompez. Je voulais vous prot… »

Ne la laissant une nouvelle fois pas finir, le fléau millénaire alla plaquer de toute sa force la demoiselle au sol, la plongeant dans l'onde rougeoyante tapissant son espace vitale. Il la garda sous l'eau un long moment, complètement insensiblement à ses débattements inutiles de jambes et de bras, fixant son visage paniqué avec une froideur implacable. Au bout d'une minute de cette torture, Sukuna extirpa sans ménagement sa prisonnière des flots, lui laissant quelques secondes pour cracher l'eau qu'elle avait avalée avant de reprendre sur le même ton.

« Assez de mensonges… Le masque est tombé. »

Kali releva ses yeux d'or vers lui, essoufflée mais déterminée à quand même essayer de le raisonner malgré tout.

« Je ne vous ai jamais menti. Vous alliez vous tuer, je voulais vous empêcher de faire une erreur ! »

En entendant cela, Ryomen grimaça avant de venir attraper le bras blessé de la jeune femme, la projetant violemment vers son trône contre lequel elle s'écrasa dans une explosion de crânes, lui arrachant un cri de surprise. Alors que des ossements continuaient à lui tomber dessus, la demoiselle se recroquevilla un peu sur elle-même, cherchant son souffle alors qu'une des cornes de buffles lui avait transpercé le dos, emplissant son corps d'une vive douleur. Elle tenta vainement de se redresser un peu quand l'ombre de son tortionnaire vint la surplomber, la faisant s'arrêter dans son geste.

Nonchalamment, le tatoué vint s'agenouiller près de sa proie, continuant à la toiser du regard.

« Qui penses-tu être pour me dire que je fais des erreurs, hybride ? »

Son aura meurtrière n'allait qu'en augmentant, rendant un peu plus encore à l'intéressée le fait de simplement respirer. Pourquoi ne pouvait-il pas la croire ?

« Qu… » commença-t-elle périlleusement, de la sueur perlant sur son front. « Quelqu'un qui tient à vous, quoi que vous puissiez cr… »

« Menteuse ! » Il vint lui attraper les cheveux roux trempés et emmêlés, rejetant sa tête en arrière avec brusquerie. « Le gamin avait raison sur toute la ligne, tu attends juste une autre opportunité pour te débarrasser de moi ! »

Encore cette histoire avec Yuji… Malgré la douleur, l'hybride fronça les sourcils, ne comprenant pas ce que Ryomen voulait dire par 'une autre opportunité'. Elle ne cherchait pas ailleurs, et elle n'en avait pas envie, ne pouvait il pas le comprendre ?

« Pas du tout… C est vous que j'ai choisi, Sukun… »

« Tu m'as choisi ? » L'arrêta net l'intéressé, la secouant avec virulence, approchant son visage du sien. « Tu m'as choisi ? Tu te prends pour qui, hybride ? Je suis le roi des fléaux, c est moi qui décide, tu n'as pas ton mot à dire ! Tu es à moi tant que tu m amuses, et là, tu ne m'amuses plus du tout ! »

Kali le regarda, incapable de bouger tant son énergie l'écrasait à présent complètement. Elle pouvait comprendre qu'il soit contrarié par ce qu'elle avait fait, mais de là à entrer dans une telle fureur ? Et cette histoire sans queue ni tête par rapport à l'adolescent aux yeux noisette…

Où était passé l'homme taquin qui lui avait appris le sort d'inversion avec patiente ?
Où était passé ses sourire en coin qui se voulaient narquois et condescendants mais qui cachaient à ses yeux dorés une douceur indéniable ?
Où était passé l'homme qui lui avait parlé de son passé, lui avouant même la réelle couleur de ses yeux au plus tard d'une nuit, dans l'intimité de ce stupide salon qui était devenu le théâtre de leur relation improbable ?

C'était elle imaginée un être à sa portée alors que tout le monde la prévenait du monstre inaccessible qu'il était sensé être ?

A cette pensée, plus qu'à celle de sa mort probable et imminente, des larmes brulantes vinrent troubler sa vue, achevant de la plonger dans une détresse terrible.

« Su… Sukuna-san… Tout ce que je voulais… C'était être avec vous… »

Sans plus réussir à les retenir, les larmes qui noyaient son regard commencèrent à dévaler ses joues sans discontinuité, rendant l'or et l'améthyste de ses yeux terriblement brillant. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était fixer l'être millénaire tenant littéralement sa vie au creux de ses mains, essayant de lui transmettre toute la sincérité de ce qu'elle ressentait pour lui. Ce dernier, de son coté, se contenter de la dévisager, scrutant avec une sorte de désagrément cette lueur qui l'avait plusieurs fois par le passé troublé. A présent, il savait pertinemment qu'il n'y avait là que manipulation et mensonge, embrasant un peu plus encore son mécontentement.

« Silence, sorcière ! » cracha-t-il, du feu embrasant son sang. Toute cette fausse gentillesse, ces intentions calculées… Il n'en avait jamais eu cure, mais savoir que tout ce qu'avait fait l'hybride jusqu'à présent était faux le rendait fou de rage. « Comme si j'allais te croire après de ce tu as fait ! Je vois clair dans ton jeu, à présent ! Je ne veux plus t'entendre

En disant cela, le tatoué vint saisir entre ses mains le cou gracile de la jeune femme, l'attirant vers lui alors qu'il commençait à y exercer une pression croissante, plongeant son regard rougeoyant dans le sien. Incapable de s'en empêcher, sachant pourtant que cela ne servirait à rien, Kali posa vainement sa main intacte autour du poignet du démon, ne luttant même plus face à la douleur et la peine qui l'étreignaient toute entière.

Tout ça lui donnait la sensation d'un terrible gâchis. Le fléau ne l'avait jamais comprise. Il n'avait pas vu son honnêteté, son désir de la connaitre sans jugement aucun, juste lui. D'être à ses côté, de l'aider à tuer l'ennuie ou à conquérir le monde.

Quelque part… C'était là son échec…

Manquant de plus en plus d'air, la demoiselle tenta pourtant d'aller frôler une dernière fois de sa main ce visage tatoué l'ayant envouté au premier regard, lui adressant péniblement un sourire grimaçant.

« Pardon… de ne pas avoir été assez… pour vo… »

Elle ne put continuer sa phrase. Comme électrisé par le contact de ses doigts contre sa joue, le démon avait resserré dans un sursaut un peu plus sa prise contre la peau déjà malmenée de la jeune femme, brisant les fragiles cartilages trachéaux permettant à l'air de passer jusqu'aux poumons de sa prisonnière. Le son morbide de ces structures vitales se brisant par ses mains retentit étrangement aux oreilles de Sukuna qui l'avait pourtant entendu des milliers de fois auparavant, le faisant se figer sur place.

Il fixa le visage inerte et pâle de l'hybride ayant perdu connaissance, soit sous le coup de la douleur soit par manque d'oxygène, ne pouvant s'empêcher de sentir une certaine gène inconnue. Alors que les dernières larmes de la rousse coulaient lentement sur ses phalanges toujours serrées autour de sa prise, il paraissait au fléau que leurs trajets humides laissaient des trainées brulantes sur son épiderme. Au creux de sa poitrine généreuse qu'il avait tant de fois dévorait ces dernières semaines, il pouvait entendre son cœur battre de moins en moins vite, ayant de plus en plus de peine à pomper son sang à l'odeur si unique à travers son corps blessé.

Le lien entre leurs âmes, sensé être immuable, commençait lui aussi à vaciller telle une flamme trop faible, marquant la mort imminente de l'hybride.

Sans un mot, Sukuna lâcha le corps moribond de l'étrangère qu'il s'était donné tant de mal à posséder, reculant de quelques pas, un rien troublé.

Le spectacle de cet être fragile et pourtant farouche brisée au pied de son trône ne lui plaisait absolument pas.

Il respira profondément, serrant sans s'en rendre compte ses poings qui lui avaient servis à obtenir un tel résultat.

Elle mourrait. Il le sentait.

Alors qu'elle s'éteignait sous son regard de feu, le brasier de sa colère était en train de se dissiper brutalement pour lui rendre une lucidité violente et cruelle. Le tatoué eu l'impression de revoir le visage rayonnant de sa victime qui, quelques heures seulement auparavant, lui offrait un de ses sourires idiot montant jusqu'à ses yeux d'or pétillant, l'entendant prononcer son nom comme elle seule le faisait dans ce monde amnésique.

« Pardon de ne pas avoir été assez pour vous… »

Parmi toutes les paroles qu'elle aurait pu prononcer à l'article de la mort, toutes les supplications pour sa vie qu'elle aurait pu lui adresser… Pourquoi avait il fallu qu'elle dise cela ?

Ryomen serra les mâchoires, une sensation glacée désagréable parcourant son corps démoniaque alors qu'il ne parvenait plus à détacher ses yeux du corps bientôt sans vie de la jeune femme.

Et s'il … s'était trompé ? S'il s'était laissé aveugler par sa rage, sa jalousie, sa frustration et par ce qu'avait sous entendu le gamin ?

Et si… Elle n'avait pas menti ?

Il respira profondément, se sentant écartelé.

Elle était unique. Elle était à lui. Si elle disparaissait…

« Tout ce que je voulais, c'était être avec vous… »

Le doute s'insinua insidieusement en lui. Il la scrutait, les poings serrés à s'en faire blanchir les phalanges. Elle s'éteignait… Il suffirait d'encore quelques secondes…

« Sukuna-san ! »

Brusquement, Sukuna bondit près de la jeune femme moribonde, la prenant fermement contre son torse, passant une main dans son dos tatoué et l'autre dans ses cheveux emmêlés. Il fit brutalement couler son énergie dans son corps meurtris, activant avec une urgence précipitée son sort d'inversion pour soigner sa gorge écrasée, permettant ainsi à nouveau à l'air de circuler dans ses poumons.

« Crevette… Respire.»

Son énergie était tellement faible entre ses bras, malgré son sort et son énergie. Mais il pouvait sentir sa respiration périlleuse et sifflante s'améliorer progressivement, ôtant ce poids désagréable venu peser momentanément sur ses épaules. Sa récupération complète se faisait pourtant désirer, étonnant un peu le roi des fléaux. Etait ce à cause de son statut d'hybride ?

Doucement, presque délicatement, l'homme millénaire fit basculer la jeune femme contre lui pouvoir regarder son visage, allant le dégager de quelques mèches s'étant coller à son front.

« Allez, crevette, ouvre les yeux…Je ne suis plus en colère… »

Doucement, il caressa sa pommette de son pouce, un rien troublé face à ce qu'il venait de se passer. Il n'était pas coutumier du fait de revenir sur une de ses décisions ou de ses actions…Peut être était elle vraiment une sorcière, pour le faire agir aussi bizarrement…

Au creux de ses bras, la demoiselle commença faiblement à papillonner des cils, reprenant visiblement connaissance, soulageant un peu le roi des démons.

« Tu aimes décidément me faire attendre, crev… »

Brusquement, le corps de la jeune femme disparut des bras du démon, son poids s'évaporant en une seconde de ses bras, le laissant seul et interdit dans son espace. Il demeura quelques secondes silencieux et incrédule, avant de se relever au milieu des crânes formant le pied de son trône, balayant l'espace vide de son espace intérieur, cherchant la jeune femme du regard.

« Crevette ? »

Seul le silence assourdissant de la caverne macabre lui servant de prison lui répondit.

Elle n'était plus là.

Et, plus inquiétant encore…

Le lien les unissant venait d'être coupé net, l'isolant complètement de l'âme de la jeune hybride.

Elle venait littéralement de lui être arrachée des bras.

Après quelque secondes qui lui furent nécessaires pour assimiler cet état de fait, Sukuna fut incapable de retenir une nouvelle vague de rage absolue qu'il libéra à travers ton l'espace l'environnant, détruisant tout sur son passage.

Cependant…

Cette fois ci, toute sa colère n'était pas que diriger vers les autres.

Pour la première fois de ce qui lui parut une éternité, le roi millénaire avait l'impression d'avoir commis l'impensable… D'avoir fait… un faux pas…

Et cela le rendait encore plus fou de colère que tout le reste peut être.


Mot de l'auteur :

M : Helloooooooooooooooow les loulous ! Ça va ? Bon dimanche ? Ici ça flotte dru ! 10 000 mots en une demi journée, je suis assez contente ! Ce chapitre je suis ravie de l'avoir fait parce qu'il fait parti des chapitres 'tournants' d'une histoire, j'espère vraiment qu'il vous aura plu ! Y a plein de choses qui se sont enchainées !

Kali, un panneau de grève à la main : révolution ! révolution !

M, haussant un sourcil : Oui, choupinnette ?

Kali, tapant du panneau au sol : J'en ai gros ! J'arrête pas de m'en prendre plein la tronche !

M : haaaaaaa…. Je peux pas dire le contraire, mais c'est pour la bonne cause !

Kali, suspicieuse : la bonne cause ? Tu me prends pour un jambon ?

M : Ah non, j'suis pas Sukuna moi.

Kali, se tournant vers Hiroaki : Au fait, comment tu as fait pour deviner que Sukuna-san parlait de mort cérébrale ?

Hiroaki, faisant son beau gosse : le talent, bébé, le talent !

M, taquine : et beaucoup de reportages sur des tueurs en séries et des trucs médicaux aussi, nooooon ?

Hiroaki, théâtralement : DAMNED ! Je suis découvert !

Kali : en tous cas, c'était bien joué !

Yuji, levant le pouce en l'air : carrément ! Merci, gros, je crois bien que je te dois la vie !

Hiroaki, gigotant avec une fausse modestie hurlante : Oh, mes ptits choux, vous me flattez ! Mais si vous voulez me remerciez je fais du M et un ptit 43 en chaussures !

M : et l'autre XD

Hiroaki : QUOI ? Je demande rien, je suggère juste ! Par contre… Y en a pas un qui manque là ?

Yuji : Oué… Sukunaze. Bah ça me fait des vacances !

M : Je crois qu'il fait du boudin de son côté… Si Kali a morflé ce chapitre, je trouve que lui aussi il en a pris pour son grave…

Yuji : putain, en v'là une autre qui le supporte.

Kali : oui bah laisse moi réfléchir pour ma part… Moi j'prends des vacances à Honolulu !

M : Roh, alleeeeeez… Mais bon je peux pas vous en vouloir ! Dans tous les cas on verra ce qui se passe aux prochains épisodes !

Merci à vous tous et toutes de nous suivre ! N'hésitez pas à laisser un petit com, ça fait chaud au cœur et ça motive pour la suite !

Voilà les ptits chats, je vous dis à très vite !