Auteur: Kuro-Hagi – 22/10/2023
Genre: Romance – Yaoi
Disclaimer: Tout ce monde et ces personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki.;
Notes/Remerciements : Hey.. je crois bien que j'ai rattrapé mon retard :D pas sûre que ça dure par contre, ne nous emballons pas :D
One Step Closer
Scratchy
Taiga soupire de soulagement en sortant de la douche. Il est certes l'un des plus endurants de l'équipe, mais l'entraînement intensif se fait sentir dans tout son corps. Heureusement, le lendemain devrait être plus cool. Il enfile son jogging et un t-shirt, salue son compagnon de chambre et récupère son téléphone pour s'éclipser au bar, là où il peut profiter d'un meilleur débit pour appeler Daiki. Il a encore huit jours ici avant de rentrer et il est certain que l'absence de son petit ami se fait sentir. Il n'a jamais eu de relation suffisamment sérieuse auparavant pour ressentir un manque et il a pris l'habitude de voir Daiki pratiquement tous les jours depuis deux mois. Sa seule consolation est de savoir que Daiki vit pratiquement chez lui en son absence pour prendre soin de Kin qui a besoin d'une présence constante. Il aime le savoir dans son environnement.
Il commande au bar un café et s'installe dans les fauteuils cosy dans un espace un peu à l'écart des autres clients. Il envoie un premier message à son homme, pour savoir s'il est disponible et la réponse est instantanée pour lui répondre qu'il attend son appel. Il attend qu'on lui serve son café et compose le numéro de Daiki, pressant le téléphone sur son oreille. Il maudit ce lieu qui n'offre même pas une connexion suffisamment décente pour passer un appel vidéo et le contraindre à se contenter de la voir de son homme chaque soir.
"Hey…"
La voix un peu éraillée de Daiki lui répond avant même qu'il n'ait entendu la sonnerie indiquant la connexion de l'appel.
"Hey you. Ça va ?"
Daiki se racle la gorge.
"Ouais… Et toi ? Dure journée alors ?"
Il entend un nouveau raclement de gorge, comme si Daiki avait trop peu utilisé sa voix, elle sort toujours un peu rauque. Son ventre se contracte un peu et son coeur se serre, il a un mauvais pressentiment.
"Ouais. Comme promis, une journée bien intense. Mais demain c'est dimanche on va avoir droit à un entraînement plus léger et au spa. Qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui ?
— Pas grand chose. On est sorti avec Kin et essentiellement, j'ai squatté ton grand écran pour jouer."
Son petit ami confirme ses soupçons. Il n'est pas sorti, il n'a vu personne. Depuis qu'il est ici dans ces foutues montagnes, il a l'impression que chaque jour un peu plus, Daiki perd de son enthousiasme, s'assombrit et se renferme sur lui-même. Le jeudi il n'est pas sorti avec ses amis comme il le fait chaque semaine et il a souvent une ou deux courses à faire le samedi, sans compter l'association dans laquelle il s'investit et pour laquelle il a une réunion par semaine qu'il a cette fois aussi séché. Mais pire que tout, il a l'impression de le sentir s'éloigner, il le sent chaque jour un peu plus distant et c'est un peu effrayant.
"Comme à chaque fois, quand elle rentre elle te cherche partout."
Son ton est faussement jovial, mais lourd de tristesse. Et sa voix est un filet à peine audible quand il ajoute : "Tu lui manques…"
Et son cœur se serre à ces mots, il ferme les yeux et déglutit doucement alors que sa gorge s'assèche. Il comprend entre les lignes, il manque plus à Daiki qu'à sa chienne. Sa voix semble gratter dans sa gorge alors qu'il répond, d'une voix plus forte pour que Daiki ne puisse pas l'ignorer ou douter de bien comprendre.
"I miss you too… Both of you…"
Il hésite, mais comme Daiki reste silencieux, il reprend essayant de contenir sa voix un peu tremblante.
"Depuis que j'ai commencé ma carrière… J'ai jamais eu personne à retrouver en rentrant… Mais j'ai jamais ressenti non plus l'absence. Tu me manques Dai. Et pour une fois… J'ai juste hâte de rentrer…"
Un rire un peu étranglé lui répond, avant que Daiki chuchotant approuve également.
"J'ai hâte que tu rentres aussi… Je croyais que le cadre était chouette.
— Très… Et d'habitude j'adore la montagne, mais là en plus, je peux même pas te voir à défaut de pouvoir te toucher… ça fait un peu chier. Mais… Sinon ouais c'est chouette… Je reviendrai quand je pourrai mieux en profiter. Avec toi."
Le rire de Daiki est un peu plus clair cette fois, même s'il entend toujours un poids dans sa voix.
"Qui te dit que j'aimerai la montagne moi ?
— Je sais que tu adorerais. Tu aimes le calme et la nature.. En plus, ce serait un endroit parfait pour qu'on emmène Kin avec nous.
— Ouais… On peut pas la laisser toute seule."
Son cœur est toujours un peu lourd à entendre la tristesse dans la voix de son homme. Il lui manque, mais il a l'impression que pour Daiki c'est plus que ça, mais il ne sait pas comment lui demander, comment le rassurer en étant à l'autre bout du pays.
Depuis trois mois qu'il connaît Daiki, dont deux où ils sont en couple, ils n'ont jamais été plus de quatre jours sans se voir. Il est rapidement devenu accro à cet homme, et il semble que ce soit réciproque. Même s'il a conscience que Daiki reste toujours un peu sur la réserve. C'est particulièrement flagrant dans l'intimité de la chambre, quand Daiki, après deux mois à découvrir tout un tas de moyens de se faire plaisir et de satisfaire la tension sexuelle qui les anime, parce qu'il n'a jamais éprouvé un désir aussi intense et sauvage pour quelqu'un, refuse encore tout rapport anal dans un sens ou dans l'autre. Pas qu'il y tienne absolument, mais l'idée l'excite et il a envie de tester et au début de relation, avant que les choses deviennent vraiment sérieuses, Daiki lui a clairement dit avoir pratiqué cet acte avec ses partenaires précédents et l'apprécier particulièrement. Il ne sait pas exactement ce qui le retient, mais il sait simplement que Daiki a connu quelques histoires compliquées par le passé qui l'empêchent de s'ouvrir complètement à lui. Et il a l'impression que la retenu quand il s'agit du sexe, n'en est que le reflet.
Il prend toutes les précautions possibles pour lui faire comprendre que même s'il est le premier homme avec lequel il a une relation amoureuse, il est sérieux, sincère et ne s'investit pas dans cette relation uniquement par curiosité. Et jusqu'à cette séparation forcée, il avait l'impression que tout allait bien.
Il a hâte de rentrer, d'enlacer et embrasser son homme, de le toucher, de lui faire l'amour. Le rassurer et se rassurer aussi. Sentir ses mains, ses lèvres sur lui. Il se sent frustré et impuissant et un peu effrayé. Il a l'impression qu'il y a comme un décompte au-dessus de sa tête, comme une horloge qui écoule les minutes avant qu'il ne soit trop tard pour rattraper Daiki et qu'il lui échappe, emprisonné par les doutes venus de son passé. Et les aiguilles de l'horloge font, à chaque seconde qui passe, un grattement sinistre comme pour le narguer.
