Coucou :) j'espère que cette histoire vous plaît. Je n'ai pas spécialement de retours dessus, du coup je ne sais pas si quelqu'un lit ?? J'hésite à poursuivre, je verrai avec ce chapitre. Je ne cherche pas spécialement les compliments, juste faites un petit signe si quelqu'un ici aimerait la suite ?

Harry tenait la fiole dans sa main, le coeur battant autant d'excitation que d'inquiétude. Une part de lui adorait disposer de, peut-être, l'antidote qui changera la vie au meilleur ami de ses parents et de son parrain. L'autre part se sentait angoissée de révéler avoir délibérément désobéi. Harry n'était pas bête, Remus Lupin n'avait rien à voir avec son Maître, il y avait peu de chance qu'il détache sa ceinture pour le battre avec sévérité. Toutefois, il craignait d'avoir ébréché la confiance du sorcier qui l'avait protégé dès son retour.

Il toqua contre la porte et attendit d'être invité à entrer. Lorsqu'il pénétra dans la chambre, il put remarquer que la pièce était dans la pénombre. Les volets étaient fermés et quelques bougies offraient la visibilité minimale. Cela ne le choqua en rien, il avait l'habitude de l'obscurité et il s'y sentait plutôt bien. Il repéra de suite Remus Lupin assit dans un grand fauteuil, un coude sur son accoudoir, la tête reposant dans sa paume. Il paraissait fatigué.

- Monsieur Lupin, c'est Harry. Est-ce que je peux vous déranger quelques minutes ?

L'ancien professeur se redressa un peu.

- Bien sûr, Harry. Viens. Excuse-moi de t'accueillir dans de telles... conditions. La lumière m'indispose, j'ai mal à la tête.

- Ne vous en faites pas, monsieur, assura Harry, encore près de la porte.

- Qu'est-ce qui t'amène ? Tout s'est bien passé avec Severus ? Il ne doit pas t'impressionner, tu n'as rien à craindre de lui. Je regrette de ne pas être en état...

- Tout va bien de ce côté, monsieur, ne vous inquiétez pas. Être seul avec... avec le professeur Rogue ne m'angoisse pas. En vérité... si vous me le permettez, je venais vous présenter mes excuses.

- Tes excuses ? répéta Remus.

- Je... Je vous ai désobéi, confessa Harry en baissant déjà le regard.

- Approche, souffla-t-il dans un murmure.

Harry inspira discrètement, nerveux. Il quitta sa position pour rejoindre le sorcier. Il se plaça face à lui et s'agenouilla. Même si Remus Lupin n'était pas son Maître, c'était la seule manière qu'il connaissait pour confier une faute. L'ancien professeur se redressa un peu abruptement, mais ne lui demanda pas de se relever.

- Monsieur, je me suis permis de prendre l'apparence de mon Animagus quelques minutes la nuit dernière. Je sais que vous m'aviez demandé de ne pas le faire et je sais que je vais être puni pour ça, mais si vous me le permettez, j'aimerais vous...

Harry serra sur ses cuisses la fiole, ce qui attira le regard étonné de Lupin.

- J'aimerais vous expliquer pourquoi.

Le silence s'instaura et Harry sentit les battements de son cœur redoubler de vitesse.

- Je t'écoute, Harry, murmura le sorcier d'une voix épuisée.

- Je... Je peux avant d'être puni ? s'étonna-t-il.

En tant que disciple ayant désobéi à un ordre, il s'attendait à une forme quelconque de punition en premier lieu, même non violente. Les tentatives de justifications étaient acceptables après, idem pour les demande de pardon.

- Je ne vais pas te punir, Harry. Au pire, tout ce que tu auras fait ce sera ébrécher la confiance qui nous lie.

Les paroles lui serrèrent la gorge. D'une certaine manière, c'était plus douloureux qu'une gifle. Il serra de nouveau la fiole, songeant aux raisons de son acte.

- Qu'est-ce que c'est ?

Harry lui tendit la fiole avec docilité et le sorcier la saisit, pour sa part, avec curiosité.

- C'est un peu de mon sang, Monsieur.

Une expression surprise passa sur le visage fatigué du sorcier.

- Ton sang est bleu ?

Lupin arqua un sourcil perplexe.

- Sous ma forme animale, oui. Je me suis transformé après le coucher du soleil en présence de Ron. Je suis resté avec lui tout du long. Je lui ai demandé de prélever de mon sang, et une fois que ce fut fait, j'ai repris ma forme humaine.

- D'accord, acquiesça Lupin avec calme. Et tu as fait ça pour quelle raison ? Et pour quoi tu viens me le remettre ?

Harry s'humecta les lèvres, cherchant ses mots.

- Je suis devenu un Animagus à la fin de ma première année de disciple. Mon Maître n'a pas seulement passé les quatre années suivantes à m'entraîner à maîtriser mes transformations et les dons de Lyro. Il s'est aussi penché sur son sang. Il l'a beaucoup étudié, mélangé à des potions aussi. Il avait différentes théories et l'une d'elle vous concernait.

Harry releva enfin les yeux sur un Remus Lupin qui affichait un air étonné.

- Comme vous le savez, Lyro tire sa puissance de la lune. Et dans les capacités qu'il me transmets, j'ai le don de guérir. Dans son sang, il y a des propriétés qui sont semblables à la potion tue loup, entre autres. Le fait qu'il soit mêlé au mien lui confère aussi une tendance à la guérison. Mon Maître a estimé que si vous buviez ceci, vous seriez certainement épargné de la transformation à la pleine lune. Au moins ponctuellement, voire plusieurs pleine lune d'affilées. Idéalement de manière définitive, mais difficile de savoir.

Un silence s'instaura. Le sorcier paraissait figé, interdit. Il finit par baisser un regard estomaqué sur la fiole.

- Tout ce que vous avez à faire, monsieur, si vous le voulez bien, c'est boire le contenu.

Harry observa son ancien professeur en silence, jusqu'à ce que ce dernier relève enfin les yeux sur lui. Il sourit d'un air ému.

- Harry, je... je ne sais pas quoi te dire...

- Ne dites rien, monsieur, je vous en prie. Prenez la fiole et... mon Maître avait rarement tort alors...

Lupin hocha la tête avant de sourire plus franchement. Le seul moyen de vérifier la théorie était de faire un test, il n'y avait pas grand chose de plus à dire.

- Cela m'étonne un peu, avoua Lupin avec douceur, que Severus ait pensé à moi.

Ce fut au tour d'Harry de sourire.

- Je n'ai jamais su ce que vous aviez vécu ensemble en captivité, avec Voldemort, murmura-t-il. Mais je crois qu'avant que vous ne veniez me chercher à Privet Drive, vous aviez sympathisé. Du moins, il vous a plusieurs fois évoqué en des termes... en quelque sorte doux.

Remus Lupin ricana avec gentillesse. Il avisa la potion avant de reporter son attention sur Harry.

- Une chance pour moi... peut-être.

Harry l'espérait de tout son cœur. Après quelques instants, l'ancien professeur l'invita à se relever.

- Sans vouloir te chasser, j'ai besoin de me reposer, Harry, souffla-t-il sur le ton du regret.

Compréhensif, Harry s'inclina avant de se diriger vers la porte. Il s'arrêta un instant pour se tourner vers le sorcier.

- Je vous demande pardon pour la transformation, monsieur. Sincèrement.

Lupin hocha la tête d'un air entendu et Harry s'en alla.

La matinée passa dans le calme et la tranquillité. Fred et Georges organisèrent des jeux afin de passer le temps et Harry réapprenait petit à petit à se comporter de manière un peu plus libre. Ses réflexes de discipline n'étaient jamais très loin, mais il se permettait quelques entorses comme parler sans permission par exemple. D'un côté, ces petits instants de liberté lui étaient appréciables, mémoire d'une vie passée, presque oubliée, mais de l'autre il s'inquiétait de son retour à la vie de disciple à plein temps. Lorsqu'il devrait à nouveau se plier à une rude discipline que ses amis ne connaissaient pas, ce serait affreux pour lui. L'avenir l'effrayait beaucoup : qui allait l'éduquer ? Retournerait-il à Poudlard ? Allait-il rester ici ou être envoyé ailleurs, avec son nouveau Maître ?

Des questions sans réponse et sans personne à qui les poser. Harry ne savait pas vers qui se tourner.

À l'heure du déjeuner, Severus Rogue débarqua dans la cuisine, répandant sur son passage un silence glacial. Harry se releva par réflexe et quitta la table en se plaçant quelques pas derrière sa chaise.

- Bonjour, Severus, lança Tonks en se levant à son tour, avec des gestes bien plus détendus qu'Harry.

Elle s'approcha du sorcier et Harry crut un instant que la sorcière allait déposer un baiser sur sa joue, ce qui aurait été complètement dingue. Elle lui fourra sa fourchette dans la main et lui sourit.

- Venez manger un morceau, lui proposa-t-elle.

- Sans façon, articula Rogue.

Harry esquissa un sourire. L'expression avait été discrète mais Harry avait vu le malaise du sorcier. Le regard de Rogue se braqua sur son élève qui baissa instantanément la tête.

- Potter, venez là.

L'estomac du Survivant se contracta douloureusement.

- Tu lui veux quoi, au juste ? intervint Sirius.

- Black, pas la peine de jouer les papas effarouchés, répliqua-t-il d'un ton incroyablement neutre.

- Je ne joue pas, rétorqua Sirius. Arrête de l'intimider.

- Je ne vais pas commencer à lui faire des courbettes pour te faire plaisir.

Le ton du sorcier avait subtilement monté. Harry releva les yeux sur lui pile au moment où Rogue se tournait à nouveau vers lui.

- Retrouvez-moi dans la salle. Ne traînez pas.

Le maître des potions fit volte-face et s'en alla. Les regards convergèrent vers Harry qui rougit un peu. Malgré tout, il replaça sa chaise sous la table et débarrassa son assiette.

Au moment où il se dirigea vers la sortie, Sirius lui emboîta le pas, visiblement prêt à l'accompagner.

- Euh..., commença Harry. Sirius, ne t'en fais pas pour moi. Tout va bien.

Sirius soupira après quelques secondes.

- Ne te laisse pas impressionné par cet idiot.

Harry sourit tout en s'efforçant de mettre de côté la simple perspective de ce qui lui serait arrivé s'il avait traité un jour son Maître d'idiot à haute voix.

Il retrouva Rogue dans la salle et ce dernier se tenait droit, les bras croisés sur sa poitrine, le regard noir. Harry songea de suite qu'il avait des ennuis. Le sorcier était contrarié... et par lui. Malgré son appréhension, il s'avança, puis s'inclina comme la dernière fois.

- Vous vouliez me voir, monsieur ?

- J'ai corrigé l'intégralité des parchemins, annonça-t-il d'une voix sèche.

Surpris, Harry relâcha légèrement sa posture.

- J'ai fait beaucoup d'erreurs ? Mais... monsieur, je...

- Silence.

Harry se tut et replaça ses mains dans son dos avant d'aviser avec un œil inquiet les prochaines réactions du sorcier.

- Avez-vous triché pour faire les exercices ? Usez d'un quelconque subterfuge ?

À cet instant, toutes les pensées qui tournaient dans sa tête et qui lui rappelait que l'homme face à lui n'était pas son Maître s'envolèrent. La panique face à l'accusation à peine voilée le fit frémir.

- Jamais je n'aurais fait une chose pareille, Monsieur, tenta Harry en secouant la tête. Je ne me le serais jamais permis.

Rogue fit un pas en avant et Harry recula d'un pas à son tour.

- Vous croyez vraiment que je vais croire des inepties pareilles ? vociféra-t-il.

- Comment aurais-je pu tricher ? tenta Harry. Interrogez-moi encore, je...

- Je vous ai dit de vous taire ! gronda-t-il.

Harry se mura dans le silence, tête baissée, le cœur comprimé.

- Vous allez retourner à votre place vous asseoir et copier 500 fois "Je ne dois pas tricher" après quoi vous referez l'intégralité des parchemins.

Harry releva subitement les yeux sur son professeur, convaincu qu'il ne finirait pas avant au moins la nuit tombée. Au regard de Rogue, il sentit que ce dernier attendait de voir si l'élève allait répliquer ou se rebiffer.

Harry inspira donc doucement et se dirigea vers la chaise avant de prendre une plume et un parchemin vierge.

Lorsqu'Harry quitta la salle, il était plus de vingt-et-une heure. Il se sentait épuisé et affamé. Rogue l'avait jeté dehors sèchement après avoir passé plus de dix heures à le fixer et étudier le moindre de ses gestes. Cela rappelait tellement à Harry ses débuts de disciple qu'il se sentait stressé et agacé. Une fois dans sa chambre, il tomba à sa grande surprise avec tous ses amis. Ron, Hermione, Ginny, Fred et Georges. Ils étaient tous là, en pleine partie de cartes.

- Vous ne dormez pas ? s'étonna Harry.

- On t'attendait, l'informa Hermione.

Elle tira une serviette sur le lit de Ron et Harry put voir des fruits et plusieurs parts de gâteaux. Il comprit alors que ses amis avaient pensé à lui mettre de la nourriture de côté. Touché, il demeure statufié jusqu'à ce que Ginny l'entraîne vers son dîner. Au final, il passa une excellente soirée et, lorsqu'il se coucha, bien tard dans la nuit, l'autorité et la froideur du maître de potions lui semblèrent un peu plus lointaine.