Coucou :) merci pour vos retours et les suivis de l'histoire qui augmentent. Je suis contente si cette histoire plaît à quelques personnes. Désolée ce chapitre a mis un peu de temps à arriver, mais je ne sais pas pourquoi l'application (j'écris directement dessus avec mon tel) n'a pas arrêté de planter ces derniers jours.
Lorsque le soleil se leva et que les différents habitants de la maison s'installèrent pour le petit-déjeuner, Harry était toujours sous sa forme Animagus. Il passa d'ailleurs un moment sur la table près de Ginny qui pris son petit-déjeuner en le caressant distraitement. Sirius l'attrapa par dessous le ventre peu après et l'entraîna dans sa chambre, qu'Harry découvrit par la même occasion. La pièce était d'une tristesse infinie. Sombre, avec un vieux matelas à nu et seulement une couverture roulée en bouchon sur le dessus.
- Allez, il est temps de reprendre ton apparence, Harry.
À contrecœur, ce dernier obéit. Lorsqu'il eut retrouvé sa forme humaine, Sirius attendit une bonne minute avant de lui parler, comme s'il tenait à lui accorder le temps de souffler et reprendre ses esprits. Sans doute était-il bien placé pour savoir que quitter sa forme Animagus après plusieurs heures était assez particulier comme sensation. De plus, depuis quelques mois, Harry l'associait souvent à une privation légère, mais réelle, de liberté. Être un renard était beaucoup plus facile qu'être Harry Potter. Moins de pression, moins d'obligation, de protocole de disciple... et il en passait. Son Maître ne l'avait jamais puni sous forme de Lyro non plus.
- Ça va ? demanda Sirius en posant une main affectueuse sur la joue de son filleul.
Ce dernier souris instantanément, accueillant avec plaisir le geste.
- Est-ce que je pourrais bientôt me retransformer ?
Sirius sembla amusé par la question.
- Bien sûr. Mais tu sais que personne ici ne sera d'accord pour que tu passes tout ton temps sous ta forme Animagus. Tu es un humain, d'accord ?
Harry opina ; ce discours il l'avait déjà entendu quasiment mot pour mot de son Maître. Sirius le poussa vers la sortie en ajoutant :
- Et ne fricote pas de trop avec Ginny.
Son ton était amusé, mais Harry rougit sans desserrer les lèvres. Il ne s'était pas attendu à ce que la sorcière fut si douce avec lui et il devait admettre qu'il ne s'en plaignait pas. Les gestes d'affection lui était devenu extrêmement précieux depuis qu'il était disciple. Pendant cinq ans, il les avait sollicité autant que possible auprès de son Maître et il avait été loin d'en jouir toutes les semaines.
De retour dans la cuisine, tout le monde le salua, comme s'il n'avait pas vraiment été là quelques instants plus tôt. Cela le fit sourire et il s'approcha de la table en évitant tout de même le regard de Ginny. Même si cette nuit ne signifiait évidemment rien de particulier, il se sentait bêtement troublé. La réflexion de Sirius y était pour beaucoup, mais peu importait.
- Tout le monde est là on dirait ? commenta Molly en déposant une belle carafe de jus de fruit au centre de la table.
- Il nous manque juste Remus, murmura Tonks, un air un peu triste sur le visage.
Molly posa discrètement sa main sur le bras de la sorcière et Harry entrevue une évidence : Tonks était sous le charme de Remus. Est-ce qu'ils sortaient ensemble ? Si oui, cela expliquerait peut-être l'impression que le jeune sorcier avait eu la veille, comme quoi elle paraissait au courant pour le sang de Lyro. Remus lui aurait confié leur entrevue.
- Il sera là dans quelques jours, rappela Sirius. Le temps de se remettre, tu sais bien.
Soudain, la porte de la cuisine s'ouvrit doucement, attirant l'attention de tous. Remus Lupin entra d'un pas réservé, l'air troublé comme jamais. Tonks plaqua ses mains sur sa bouche juste après avoir lancé :
- Ça a marché !
Les lèvres de Remus s'étirèrent en un sourire ému et elle contourna la table en courant avant de se jeter dans ses bras. Harry sentit son cœur s'envoler à cette vison inespérée. Son Maître avait eu raison... Lyro pouvait aider Lunard. L'étonnement et les questionnements commencèrent à s'élever et Tonks s'écarta pour laisser place à un Remus Lupin au regard brillant.
- Je ne me suis pas transformé, lâcha-t-il avec la réserve de celui qui ose à peine croire en ses paroles. Je suis resté toute la nuit... à attendre et... rien.
- Comment est-ce possible ? expira Sirius en se levant de sa chaise, résolument choqué.
- C'est grâce à Harry, révéla-t-il en se tournant vers l'intéressé.
L'ensemble des regards suivit celui de l'ancien professeur de Poudlard alors que ce dernier et Harry s'observaient avec complicité. L'un infiniment reconnaissant, l'autre touché et heureux de ce qu'il avait pu accomplir. Harry s'inclina légèrement en signe de respect vers le sorcier, qui, lui, parcourut les quelques mètres qui les séparaient pour le serrer contre lui.
- Merci, souffla-t-il.
Harry sourit seulement, songeant malgré tout à son Maître avec tristesse. En cet instant, il lui manquait. Néanmoins il se sentait fier d'avoir pu mettre en pratique la théorie de ce dernier.
- Mais comment ça, c'est grâce à Harry ? demanda Sirius, estomaqué.
- Il m'a donné de son sang, celui de Lyro plutôt. Enfin... un mélange des deux. C'est un renard lunaire, avec de puissants dons de guérison. Alors...
Sirius jura vertement avant de serrer son meilleur ami dans ses bras, suivit de son filleul. Il y eut des acclamations de joie et des tonnes de questions sans réponses. La première était sur les lèvres de chacun : la guérison était-elle permanente ou ponctuelle ? Les prochaines pleine lune apporteraient la réponse, mais quoi qu'il en serait, Harry était prêt à donner son sang autant de fois que nécessaire.
Le petit-déjeuner fut festif, chargé de bonne humeur. Jusqu'à ce que Severus Rogue entre à son tour. Le calme fut immédiat et Harry quitta la table pour se tenir debout. C'était toujours plus fort que lui. Il baissa un moment les yeux et entendit monsieur Weasley demander au visiteur ce qui l'emmenait ici de si bon matin.
- Potter, lança-t-il de son habituelle voix froide.
Le concerné releva la tête vers son professeur qui le fixait avec une sévérité coutumière.
- Il faut qu'on parle, maintenant.
Harry déglutit malgré lui, songeant que la dernière fois, il avait dû refaire tous les exercices de potions ainsi qu'une punition. Écrire des lignes ne lui posait aucun problème. C'était une punition douce et sans conséquence, mais il craignait d'avancer d'avoir encore des ennuis. Rogue avait sans doute corriger à nouveau les parchemins et Harry savait qu'il n'avait pas fait d'erreur.
Le professeur de Poudlard s'apprêtait à quitter la pièce, quand Remus se leva.
- C'est en rapport avec ses évaluations ?
Rogue fit volte-face et avisa Rémus d'un air étonné. La question de savoir comment il pouvait être là maintenant sembla lui brûler les lèvres sans qu'il ne l'a formule pour autant.
- C'est exacte, expira-t-il du bout des lèvres.
- Parfait, je vous suis. Nous allons pouvoir faire le point.
Lorsqu'ils furent tous les trois dans la salle d'étude, le regard implacable du professeur Rogue poussa Harry à garder la tête baissée. Remus avisa les deux sorciers à tour de rôle avant de demander des explications.
- Potter a, visiblement, un excellent niveau en potions, lâcha Rogue de mauvaise grâce. En tout cas sur le papier. La pratique peut être une toute affaire, mais sur la théorie, ses connaissances sont de niveau septième année, facilement.
Remus écarquilla les yeux avant de lancer à Harry un hochement de tête impressionné.
- En même temps, il a été formé par le meilleur, non ? ajouta-t-il en direction de Rogue.
Ce dernier perdit une seconde son air contrarié, visiblement surpris par la remarque. Il finit par croiser les bras sur sa poitrine.
- Je ne suis toujours pas convaincu, entérina-t-il.
L'entrain évident de Lunard s'estompa subtilement.
- Quoi ? Tu penses qu'il triche ? Pourquoi ?
- Non, je lui ai tout fait faire deux fois. Je l'aurais vu s'il avait triché. Il connaît ces potions, sans conteste. Je doute de mon implication dans tout ça, même si je dois admettre que la personne qui aura réussi à lui faire apprendre tout ça mériterait une médaille de bravoure.
- Pourquoi Harry mentirait sur ce point ?
Severus haussa les épaules et Harry comprit que ses doutes étaient plus larges, qu'il devait surtout avoir des réserves sur les raisons du retour du Survivant, peut-être même sur ses allégeances.
- Est-ce que je peux dire quelque chose, s'il vous plaît ? murmura Harry en plaçant ses mains dans son dos.
Les deux sorciers opinèrent sans un mot.
- Pourquoi ne pas me faire boire du Veritacerum ? Je comprendrais très bien.
- Il existe des techniques de magies noires pour s'en protéger, répliqua Rogue avec sévérité. Si c'est pour être berné bêtement vous vous douterez que nous passons notre tour. Vous l'ignoriez peut-être ?
Harry eut du mal à retenir un soupir.
- Non, monsieur, je ne l'ignore pas, avoua-t-il.
- Donc ça vous semble évident de nous suggérer de vous soumettre à un test que vous pouvez aisément tromper ?
Il haussa un sourcil qui aurait sans doute conduit à une correction exemplaire si le sorcier avait été son Maître et cette pensée suffit à comprimer la poitrine du disciple. Il baissa la tête.
- Je vous prie de m'excuser, monsieur, murmura Harry, le cœur battant. Ce n'était pas ce que je voulais dire, je... C'est juste... Je ne comprends pas... Je ne comprends pas pourquoi vous pensez que je mens ? Vous croyez que je sers Voldemort ? Quel intérêt ? Vous auriez dû être entre ses mains lorsque je suis revenu. Je suis arrivé pour vous sauver. Je réponds à toutes vos questions, j'ai raconté toute l'histoire, je fais vos tests...
- L'issu première de notre captivité c'est vous qui nous l'avez racontée, répliqua Rogue. Il n'y a que vous qui en ayez une forme de connaissance.
La mauvaise foi du sorcier lui serra la mâchoire. Comme si Lord Voldemort leur aurait ouvert la cage en leur proposant de boire le thé. Outré, Harry sentit la colère lui chatouiller les entrailles. Il avisa une seconde Remus qui assistait à la conversation d'un air dubitatif. Le professeur Rogue ne lui accordait aucun crédit, sans surprise. Cela lui rappela tellement sa première année de disciple qu'il en eut envie de pleurer.
- Très bien, chuchota-t-il en ravalant une quantité d'émotions abominables. Je vous prie de m'excuser.
Severus Rogue quitta les lieux sans un mot supplémentaire. Visiblement, l'entrevue était terminée pour aujourd'hui.
Il y eut un silence lourd, jusqu'à ce que Remus s'approche du jeune sorcier. Harry était convaincu qu'il allait essayer de le consoler, mais il n'avait pas envie d'entendre des paroles réconfortantes. Tout ce qu'il essayait, c'était de se retenir de pleurer et la douceur de Remus ne l'y aiderait certainement pas.
- Est-ce que ça sera lui ? articula-t-il comme il le put.
L'ancien professeur de Poudlard sembla mettre deux ou trois secondes à saisir la question.
- Ton Maître ?
Le regard d'Harry dévia vers le sorcier et il hocha seulement la tête, incapable de formuler une parole de plus. Remus pinça les lèvres avec hésitation.
- Peut-être, oui. C'est en discussion avec l'Ordre. La décision doit être prise demain soir à la réunion.
Harry acquiesça, la boule au ventre.
- Du côté de ta marque, tu te sens comment ? Sirius m'a parlé de l'autre jour.
- C'est supportable, souffla Harry.
Il avait les larmes aux yeux.
- Bon... Je pense que l'on verra demain pour la suite de tes évaluations. Tente de te reposer aujourd'hui, d'accord ? Tu peux aller finir ton petit déjeuner pour commencer.
- Je n'ai plus vraiment faim, monsieur. Je préférerais remonter dans la chambre, avec votre permission.
- Harry, souffla-t-il, l'air affecté.
- S'il vous plaît, ajouta le jeune sorcier, la gorge nouée.
Remus marqua une brève hésitation, puis lui donna l'autorisation que son ancien élève attendait. Harry s'inclina brièvement et remonta à l'étage.
La journée lui sembla longue, morne et triste. Ses amis tentèrent de le déloger de la chambre, mais il résista. Il descendit seulement pour les repas, même si l'appétit n'y était pas. Toutefois, avec son Maître, sauter un repas lui avait toujours été interdit. Même s'il avait été puni quelques minutes avant et que ses larmes roulaient encore sur ses joues au moment du repas, sa présence demeurait obligatoire.
Le soir, il se mis au lit dès vingt-et-une heures, malgré son absence totale de fatigue. Ron monta se coucher deux bonnes heures plus tard. Harry l'entendit chuchoter son prénom, mais il demeura immobile, paupières closes, et ce jusqu'à ce que le sommeil l'emporte. Un sommeil agité, qui mélangeait son passé et son futur de manière cruelle et peu avenante. Il finit par se réveiller en sursaut sur les coups de deux heures du matin. L'éclat de la lune passait par la fenêtre dont le rideau n'avait pas été tiré et offrait un peu de visibilité. Harry sortit du lit le plus silencieusement possible et s'approcha de la fenêtre pour contempler la lune. Il finit par s'asseoir, jambes repliées contre son torse et, enfin, il laissa couler les larmes qu'il retenait depuis des jours. Il ne s'autorisa pas le moindre bruit, le moindre tressaillement de voix, mais ses joues s'imprégnèrent de la douleur qui noyait sa poitrine.
Après un long moment, un mouvement dans son dos le poussa à relever la tête. Il découvrit Ron, le visage ensommeillé, mais la mine soucieuse.
- Est-ce que je peux m'asseoir ? murmura le jeune sorcier.
Harry essuya ses joues de sa manche avant d'acquiescer.
- Je t'ai réveillé ? s'inquiéta-t-il.
Ron s'installa près de son meilleur ami en lui renvoyant un signe de dénégation.
- Tu as mal quelque part ? interrogea Ron. Tu veux que j'aille chercher quelqu'un ?
- Non, merci, chuchota Harry. Ne t'en fais pas, je vais bien.
Ron lui lança une œillade lui signifiant combien il n'était pas convaincu.
- Pourquoi tu pleures ? Dis-moi, je peux peut-être faire quelque chose.
Harry garda les lèvres closes quelques instants avant de baisser les yeux sur ses doigts qu'il tripotait nerveusement. Malgré toutes les larmes versées, il sentit qu'une nouvelle vague menaçait de le dévaster. Toutefois, il choisit de se confier à son meilleur ami, comme il avait si souvent espéré le faire les cinq années passées.
- Demain soir, l'ordre du Phénix choisira le Maître qui s'occupera de moi et je pense qu'il y a toutes les chances que ce soit... que ce soit le professeur Rogue. Et... et je suis vraiment terrifié à cette idée.
Quelques larmes s'échappèrent et Harry pressa ses yeux du bout de ses doigts pour stopper le flot.
- Tu penses vraiment qu'ils vont faire ça ? murmura Ron, choqué.
- Monsieur Lupin l'a sous-entendu ce matin et, de toute façon, cela me semble évident. Il était mon Maître ces cinq dernières années, il connaît les lois des disciples, il est suffisamment autoritaire et puissant pour me contrôler. Et, si jamais ils estiment que je dois retourner à Poudlard, il sera sur place. Alors...
Harry haussa les épaules, jugeant qu'il n'était pas nécessaire de développer davantage.
- Et... pourquoi tu es aussi triste ? Je veux dire... Je comprends que tu n'aies pas envie de Rogue comme Maître ou même pas envie de Maitre tout court, mais... tu as aussi l'air d'apprécier ton Maître, je... j'ai du mal à savoir ce que tu penses vraiment.
Un peu surpris des propos de son ami, Harry inspira doucement, le cœur au bord des lèvres. Il essuya du bout des doigts une larme prête à rouler tout en remarquant que ses mains tremblaient.
- J'aimais mon Maître, confia-t-il à demi mot. Si je pouvais retourner auprès de lui, je le ferai.
Les yeux de Ron s'écarquillèrent subtilement, mais il ne prononça pas une parole.
- Mais mon Maître est mort, poursuivit le disciple, la voix chevrotante. Le professeur Rogue, celui que tu connais, celui que je côtoie depuis mon retour, n'a à mon égard que du mépris et de la colère. Il me considère comme un menteur, insolent et insupportable.
- Mais... ce sont les deux mêmes personnes pourtant, non ?
Harry renifla et pris une seconde pour refouler la peine qui cherchait à le submerger de nouveau. Il avait conscience qu'il faisait peine à voir, mais il n'était pas en état cette nuit de faire bonne figure.
- Oui, expira-t-il après une éternité. Et c'est bien le problème. Il a fallu beaucoup de temps pour qu'une véritable relation se construise entre mon Maître et moi. J'ai mis des mois à apprendre les codes des disciples, à accepter d'être obéissant et de répondre aux attentes de mon Maître, des mois à mériter sa confiance, des années pour entrevoir son affection. Ça a été... tellement dur.
Harry secoua la tête et un sanglot lui échappa. Ron y sursauta légèrement.
- Il va falloir tout recommencer, pleura finalement Harry. Je vais à nouveau être constamment disputé, fouetté, menacé. Je ne veux pas que tout recommence, je ne veux pas repasser par tout ça. Je n'en suis pas capable.
Dévasté, il plaqua ses mains sur ses yeux et ravala comme il le put ses sanglots étranglés. La main de Ron glissa sur son bras avant qu'il ne le serre contre lui.
- Pardon, lâcha Harry une fois qu'ils se séparèrent. Désolé pour... tout ça. Je vais me reprendre.
- Ne t'excuse pas d'être effrayé et triste, je le serais aussi à ta place.
Harry acquiesça et sécha ses larmes tout en s'interdisant d'en laisser couler une de plus. Il devait être fort. Il allait devoir l'être.
- Peut-être que tu pourrais demander à l'Ordre de ne pas te donner Rogue comme Maître ? suggéra Ron.
Peu convaincu, Harry haussa seulement les épaules. Il savait que son pouvoir décisionnel allait être très limité sur ce coup.
- Je sais que ce que je vais te dire est une faible consolation, mais j'ai quand même quelques arguments qui pourraient peut-être te remonter un peu le moral. Si tu veux les entendre ?
Surpris, Harry opina sans desserrer les lèvres.
- Je comprends ce que tu veux dire pour le fait de tout recommencer à zéro dans ta relation avec Rogue, mais quoi qu'il en soit, tu dois penser que tu ne pars pas vraiment de zéro toi.
Le disciple fronça légèrement les sourcils, troublé.
- Tu es disciple depuis cinq ans, ajouta Ron avec conviction. Tu connais les codes, les règles, et surtout, tu connais Rogue. Tu sais déjà ce qu'il attend de toi, de ton comportement. On voit tous que tu suis constamment des sortes de... de protocoles. Tu t'inclines presque toujours devant les adultes, tu te lèves de table quand Rogue est là, tu te tiens droit, tu mets les mains dans ton dos... Tu te comportes comme un disciple. Je n'y connais rien, mais ça me semble évident. Tu n'as jamais fait tout ça avant ta disparition.
Attentif aux paroles de son ami, Harry inclina la tête sur le côté, lui accordant ce point.
- Et aussi, même si notre Rogue ne connaît pas la Harry disciple, toi, tu le connais quand même sûrement bien mieux qu'avant. Tu dois avoir l'habitude de ses réactions, de ses attentes, de ses limites. Tu ne pars vraiment pas de zéro.
Les lèvres d'Harry se soulevèrent en un sourire dénué de joie, mais reconnaissant malgré tout.
- Et enfin, tu nous as nous. Ok tu vas avoir un Maître, mais ce coup-ci on est tous là. On ne laissera personne te battre sans rien dire.
- Un Maître a le droit d'éduquer son disciple comme il l'entend, opposa Harry d'une voix douce.
- D'accord, mais on est pas obligé de notre côté de ne rien dire. Tu ne seras pas seul, on sera tous là pour toi. OK ?
Ron tendit sa main vers Harry qui sentit son cœur se gonfler d'espoir, même si la peur le tenaillait toujours. Il glissa sa main dans celle de son ami qui pressa ses doigts sur sa peau.
- Jamais je ne t'abandonnerai, jura Ron. Je serai là, quoi qu'il t'arrive.
