Petit mot de l'auteure : j'en ai déjà marre du boulot
Jour 4 : Feu
Contexte : pas de contexte précis
C'était un accident.
Un accident stupide, même : la prise du sèche-linge qui a fait un faux contact. De là est née une étincelle, puis une flamme et, avant même que l'alarme incendie ne sonne, tout le premier étage était devenu un brasier. S'il n'y avait pas eu la fenêtre de la chambre de Tori donnant sur un arbre, ils auraient été piégés dans les flammes.
Charlie sait donc qu'ils ont eu de la chance d'être sortis de la maison. Il sait aussi que le principal est qu'ils soient tous les quatre vivants.
Il se le répète, encore et encore.
Et pourtant, il ne fait que pleurer. En une nuit, il a tout perdu. Sa batterie, ses affaires, ses peluches, ses photos. Il se sent puérile de pleurer pour des affaires, il sait bien que certains piégés dans des incendies semblables aux leurs ont perdus bien plus – leur vie, par exemple.
Mais il est là, assis dans une chambre d'hôpital avec des médecins qui lui font une batterie de tests pour vérifier le taux de fumée qu'il a inhalé, et il se sent vide. Tous ses souvenirs, toutes ces babioles inutiles mais qu'il gardait précieusement, tout s'est envolé. Il a l'impression que l'incendie a brûlé son enfance en même temps que sa maison.
Il a l'impression d'être vide.
Et puis, tout d'un coup, Nick est là.
- Les médecins m'ont laissé rentré, explique-t-il. J'ai apporté des vêtements chauds et...
Charlie ne comprend pas pourquoi il s'interrompt brusquement avant de sentir les larmes couler le long de ses joues. Les bras chauds de Nick viennent s'enrouler autour de lui.
- Ca va aller, murmure-t-il celui-ci. Ça va aller.
C'est ce que les pompiers, les policiers, les médecins lui ont répété toute la soirée. Mais c'est quand Nick le lui dit qu'il y croit enfin. Car en le berçant tout contre lui, il lui rappelle une chose essentielle : tant que leur amour demeure instant, tout ne sera pas parti en fumée.
