Petit mot de l'auteure : je sais pas quoi dire
Jour 16 : Je ne sais pas
Contexte : UA dans le canon
Quand le cercueil s'enfonça dans la terre, Charlie sentit que la poigne de Nick autour de sa main se renforça. Jamais son petit-ami ne lui avait serré les doigts aussi fort. L'intensité du contact lui fit presque mal. Néanmoins, Charlie ne garda bien de montrer le moindre signe d'inconfort. À la place, il utilisa son pouce – son seul doigt encore libre – pour caresser tant bien que mal la main de Nick.
Il se sentit presque immédiatement ridicule ; comme si une simple caresse pouvait apaiser la peine de Nick ! Rien ne pourrait jamais atténuer sa souffrance. Sauf le temps, peut-être. Le problème, c'était que Charlie ne contrôlait pas le temps. Ainsi, comme il ne savait pas quoi faire d'autre, il continua d'exercer cette douce pression sur la main de son petit-ami. Comme celui-ci ne fit aucun geste pour le faire arrêter, il se dit que finalement, son idée n'était peut-être pas totalement idiote.
Il tenait toujours la main de Nick lorsque le dernier invité fut parti.
Se retrouvant désormais en petit comité, Charlie se dit qu'il devrait lui dire quelque chose. Mais quoi ? Il était avec lui quand il avait reçu un appel des pompiers lui disant que sa mère était dans le coma après un accident. Il était à ses côtés à l'hôpital pour veiller sur Sarah durant sept longues journées. Et il était le premier à qui Nick avait téléphoné pour lui dire qu'elle s'était finalement endormie, sans espoir de retour cette fois-ci. Durant tout ces terribles événements, il n'avait pas su quoi dire. C'était trop violent, trop injuste, trop insoutenable. Lui-même était terrassé par cette annonce ; Sarah avait toujours été si douce, si gentille et patiente avec lui ! Les choses ne pouvaient donc qu'être mille fois pires pour le cœur de Nick : c'était sa mère, son repère. Sans elle, il se retrouvait avec pour seule famille un frère toxique et un père absent.
Alors non, Charlie n'avait pas su quoi dire. Et ce n'était pas à l'enterrement qu'il allait avoir une miraculeuse inspiration.
Il ouvrit donc la bouche, la referma, laissa échapper une nouvelle larme. Et avant qu'il n'ait pu parler, celui-ci le regarda droit dans les yeux.
- Merci d'être là. Sans toi, je ne sais pas... Je n'aurais pas été capable de tenir debout.
Charlie ne savait toujours pas quoi dire. En revanche, être là, il savait le faire. Et peut-être que, pour le moment, c'était bien suffisant. Alors il serra un peu plus la main de Nick.
- Je ne te quitterai pas. Jamais.
